ED 4243. Radiographie industrielle gamma sur chantier avec appareil portatif FICHE GAMMAGRAPHIE. Recommandations aux opérateurs



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Transcription:

1. Domaine d application FICHE GAMMAGRAPHIE Radiographie industrielle gamma sur chantier avec appareil portatif Recommandations aux opérateurs Ces recommandations sont applicables au cas le plus répandu des opérations de radiographie industrielle gamma sur chantier, en dehors d une installation nucléaire ou d une enceinte de gammagraphie, effectuées au moyen d un appareil portatif conforme à la norme NF M 60-551. La justification de l opération de gammagraphie ne fait pas partie du domaine d application de cette fiche. Elle doit cependant avoir été conduite préalablement et avec rigueur. La personne ci-après désignée «opérateur certifié», assume généralement l ensemble des opérations de chargement du véhicule, de transport et de radiographie. Pour effectuer cette mission, il détient un certificat d aptitude à manipuler les appareils de radioscopie industrielle et de radiographie industrielle, ainsi qu un certificat de formation pour le transport routier des marchandises dangereuses de la classe 7. Il a reçu de son employeur la formation et les moyens pour appliquer les consignes de l entreprise et assurer la responsabilité du chantier. Il doit être aidé dans ces missions par un autre opérateur (pas nécessairement certifié et classe 7), appelé ci-après «assistant». L opérateur certifié ne peut pas déléguer la manipulation de l appareil de radiographie, sauf à l un de ses assistants titulaire du même certificat d aptitude. Les deux opérateurs ont été déclarés médicalement aptes à effectuer ces travaux sous rayonnements ionisants et sont classés en catégorie A. Cegelec NDT ED 4243 Cette fiche fait partie d une série de trois se rapportant aux opérations de radiographie industrielle gamma sur chantier, effectuées au moyen d un appareil portatif conforme à la norme NF M 60-551. L objectif est de constituer un aidemémoire des bonnes pratiques à mettre en œuvre par les entreprises utilisatrices (réf. ED 4245), les entreprises intervenantes (réf. ED 4244) et les opérateurs, pour réaliser en sécurité une opération de radiographie industrielle gamma sur chantier. La mise en œuvre des bonnes pratiques décrites dans cette fiche n exonère pas les entreprises utilisatrices et prestataires de l application des textes réglementaires qui les concernent (voir page 3). R EMARQUE Le certificat CAMARI n est pas exigé pour le conducteur, pourvu qu il détienne un certificat classe 7 et que l entreprise soit certifiée ISO 9000 pour le transport de matières radioactives.

2. Départ et transport Afin d éviter un arrêt dans une station service, l opérateur certifié complète si nécessaire le niveau de carburant avant le chargement. Il vérifie aussi le bon état du véhicule et des équipements nécessaires au transport. L opérateur certifié : s assure que le matériel de radiographie et les accessoires de chantier sont en bon état et que les vérifications réglementaires ont été effectuées ; s assure que chacun des intervenants porte son dosimètre passif et son dosimètre actif initialisé et seuil d alarme réglé ; effectue les mesures de débit de dose autour de l appareil, en vue de la détermination de l indice de transport ; vérifie : - la conformité à l ADR du marquage et de l étiquetage de l appareil et du conteneur de transport, - la conformité de la signalisation réglementaire du véhicule, - le bon fonctionnement de son équipement de télécommunication obligatoire ; réalise le calage et l arrimage du conteneur de transport dans le véhicule ; conserve sur lui la clef du projecteur ; effectue des mesures de rayonnement autour du véhicule pour confirmer que l exposition correspond aux exigences réglementaires. vérifie et, si nécessaire, adapte les prévisionnels dosimétriques individuels (pour lui-même et son assistant) pour le transport élaborés par la personne compétente ; s assure qu il est en possession des documents nécessaires au transport et à l utilisation de l appareil de radiographie, notamment tous les documents se rapportant à la sécurité de ces opérations et aux consignes en cas d incident. R EMARQUES Ne pas oublier l ensemble des matériels et accessoires nécessaires à la mission (par exemple : EPI, écrans, films, etc.). Sur la route, prudence! Attention aux accidents. En cas d arrêt, ne jamais laisser le véhicule sans surveillance afin de prévenir le vol. En cas d accident de la circulation de vol de la source ou du véhicule, le conducteur doit appliquer les consignes d alerte et d intervention rédigées par l entreprise en application de l ADR et mises à sa disposition avant le départ. 3. Arrivée sur le chantier : prise de chantier plan de prévention En arrivant sur les lieux du chantier, l opérateur certifié vérifie que la dosimétrie transport est conforme au prévisionnel dosimétrique établi au départ. Accompagnés du personnel responsable de l opération pour l entreprise utilisatrice, les opérateurs effectuent une visite des lieux et, notamment, prennent connaissance du voisinage du chantier. Le responsable de l opération pour l entreprise utilisatrice et l opérateur certifié adaptent le plan de prévention, si nécessaire ; ils vérifient que l entreprise utilisatrice a mis en place toutes les mesures de protection collective prévues dans le plan de prévention. Les consignes de sécurité applicables au chantier sont affichées, notamment les coordonnées des personnes à joindre en cas d incident. Les opérateurs évaluent et optimisent les conditions de l intervention : ils mettent en place ou s assurent de la présence d une protection biologique en vue de les protéger lors du tir ; dans ces conditions, l opérateur certifié vérifie et, si nécessaire, adapte le prévisionnel dosimétrique individuel élaboré par la personne compétente ; les consignes de sécurité sont mises en œuvre par l opérateur certifié et son assistant : - si le faisceau concerne une zone publique : vérification des conditions d application de l autorisation délivrée par l autorité locale compétente, - délimitation de la zone d opération et mise en place des balisages correspondants. En particulier bloquer tous les accès, - évacuation du chantier (incluant la zone d opération) et identification de tous ses accès possibles, - vérification de l impossibilité d accéder à la zone d opération sans franchir un balisage. Cette vérification est plus sûre lorsqu elle est effectuée depuis l intérieur de la zone d opération par une personne différente de celle ayant mis en place le balisage. Le matériel de gammagraphie est amené sur le chantier, avec les moyens de manutention appropriés (chariot roulant, montecharge, palan, etc.). 4. Exécution du contrôle Le bon état du matériel de gammagraphie (et notamment de l embout d éjection et du flexible) fait l objet d une vérification ultime, sachant qu il est en principe assuré par un entretien régulier. Les opérateurs positionnent le dispositif de gammagraphie. Lors de cette opération, qui peut souvent comporter des risques particuliers, les opérateurs éviteront les situations dangereuses (exemples : échafaudage, garde-corps, nacelle élévatrice, etc.). L opérateur certifié : - vérifie une dernière fois que le chantier est évacué et que les accès sont impossibles à toute personne étrangère au chantier, avant de mettre la clé dans le projecteur et d'ouvrir l'obturateur, - éjecte la source sans jamais forcer en cas de point dur. Afin de s assurer que la source a atteint sa position, il vérifie que le nombre de tours de manivelle correspond à la longueur déployée, - effectue l éjection à l abri de la protection biologique, puis se replie hors du balisage de la zone d opération pendant la durée du tir. Dès l'éjection, l assistant vérifie avec un radiamètre et, si nécessaire, élargit le balisage de la zones d opération pour tenir compte des conditions de diffusion des rayonnements. 2 Gammagraphie ED 4243

Durant l exposition : - l équipe assure la surveillance de la zone d opération et de ses accès, - l opérateur certifié se tient prêt à réintégrer la source dans le projecteur en cas d anomalie. Lorsque le tir est terminé, l opérateur certifié : - réintègre la source dans le projecteur, - contrôle le nombre de tours de manivelle et s assure de la fermeture de l obturateur, - contrôle que le niveau de rayonnement autour du projecteur correspond au niveau attendu source rentrée, - contrôle que la couleur du voyant est jaune à ce stade (source rentrée), - déconnecte les accessoires et retire la clef du projecteur. Le voyant devient vert (source verrouillée). L opérateur certifié consigne et contrôle les dosimétries opérationnelles individuelles par rapport au prévisionnel et signale immédiatement toute anomalie. 5. Fin de chantier Replier le matériel et le balisage. Remettre les lieux dans leur état initial. Renseigner exhaustivement le cahier de suivi du projecteur (traçabilité des interventions). Reporter les dosimétries opérationnelles sur la fiche de suivi dosimétrique. 6. En cas d'incident autre que radiologique En cas d incident autre que radiologique (incendie, inondation, de manutention, lié au processus de l entreprise utilisatrice, nécessité d évacuation, etc.) et chaque fois que les conditions de l incident le permettent, l opérateur certifié : - réintègre la source dans le projecteur, - évacue le projecteur de la zone dangereuse et le maintient en sécurité, - se met en sécurité, ainsi que son assistant, - alerte de l incident et de la présence d une source radioactive sur les lieux, selon les dispositions du plan de prévention, - assure le balisage autour du projecteur, fait évacuer si nécessaire, alerte la personne compétente, assure la surveillance du projecteur. 7. En cas d incident radiologique En cas d incident radiologique, la conduite à tenir dépend du type de l incident : incidents impliquant la source (blocage de la source, désolidarisation de la source, perte de source sur le chantier) : - ne tenter aucune intervention non préparée, plus particulièrement concernant la source radioactive, - le chantier doit être sécurisé : adaptation du balisage, surveillance, évacuation, etc, - la personne compétente et l entreprise utilisatrice doivent être informées sans délai, - se conformer aux instructions de la personne compétente, - participer à l analyse de la situation et à l élaboration d un protocole d intervention écrit par la personne compétente et l entreprise utilisatrice et, s il y a lieu, par l organisme chargé de la récupération de la source. Ce protocole, pour être exécutoire, doit être validé par le chef d établissement de l entreprise prestataire, celui de l entreprise utilisatrice ainsi que par celui de l organisme chargé de la récupération de la source ; suspicion d exposition excessive d une personne : - l opérateur certifié informe sans délai le médecin du travail et la personne compétente et se conforme à leurs prescriptions, - l opérateur certifié met par écrit les circonstances détaillées de l incident. 8. Transport retour Voir 2 «Départ et transport». Les textes réglementaires Applicables en matière de santé et sécurité au travail, ils sont supposés connus et appliqués, en particulier : Code du travail Articles L. 122-3-17 et L. 124-22 : Régles concernant, respectivement, les contrats de travail à durée déterminée (CDD) et les contrats de travail temporaire. Arrêté du 8 octobre 1990 : Interdiction d affecter les travailleurs sous contrat à durée déterminée ou sous contrat de travail temporaire à des travaux susceptibles d entraîner une exposition aux rayonnements ionisants dans des zones où le débit de dose est susceptible de dépasser 2 msv/h. Article R. 234-20 : Interdiction d affecter les travailleurs de moins de 18 ans aux travaux exposant aux rayonnements ionisants et de les admettre de manière habituelle dans les locaux affectés à ces travaux. Articles R. 237-1 à R. 237-28 : Prescriptions particulières d hygiène et sécurité applicables aux travaux effectués dans un établissement par une entreprise extérieure. Arrêté du 19 mars 1993 fixant, en application de l article R. 237-8 du code du travail, la liste des travaux dangereux pour lesquels il est établi un plan de prévention. Article L. 231-7-1 et R. 231-73 à R. 231-116 (rayonnements ionisants). Arrêté du 2 mars 2004 fixant les conditions d emploi des rayonnements ionisants en radiographie industrielle. Arrêté du 15 mai 2006 relatif aux conditions de délimitation et de signalisation des zones surveillées et contrôlées et des zones spécialement réglementées ou interdites, compte tenu de l exposition aux rayonnements ionisants, ainsi qu aux règles d hygiène, de sécurité et d entretien qui y sont imposées. Code de la santé publique Articles L. 1333-1 à 17 et L. 1336-5 à 9 ainsi que R. 1333-1 à R. 1333-93. ED 4243 Gammagraphie 3

Recommandations de prévention En vue d améliorer le bilan dosimétrique des opérateurs de gammagraphie résultant de la pratique décrite dans cette fiche, le groupe de travail recommande les mesures de prévention suivantes : 1- L opérateur doit se conformer au plan de prévention, et notamment : un collimateur est mis en place au bout de la gaine d éjection afin de limiter la zone irradiée ; ajuster au mieux la délimitation de la zone d opération tout en recherchant les possibilités d interdiction physique de l accès ; une balise d ambiance à éclats, commandée par l irradiation est installée pour signaler que la source est sortie du projecteur ; des protections biologiques sont mises en place autour de la zone de tir pour limiter les rayonnements, ou bien le tir est déclenché depuis l extérieur d une zone de tir définie et assurant la protection des opérateurs. Ces mesures doivent être mises en place de façon simultanée, notamment lors de l utilisation de sources de forte activité, aucune n étant à elle seule capable de donner entièrement satisfaction. Des difficultés pratiques apparaîtraient si une seule de ces solutions devait assurer toute l atténuation souhaitable du rayonnement (diamètre et poids d un collimateur en bout de gaine d éjection, poids d une protection biologique, débit de dose important à distance pour les sources de forte activité). 2- À terme, prévoir l automatisation de l éjection de la source : un moteur électrique débrayable couplé au mécanisme d éjection, et les automatismes correspondants sont installés en complément de la commande manuelle ; l éjection est effectuée automatiquement et à distance, au moyen d une commande électrique permettant d obtenir un éloignement supplémentaire. La phase effective d éjection pourra aussi être retardée après le déclenchement, afin de permettre aux opérateurs de s éloigner encore plus. Remerciements Ces fiches ont été réalisées par un groupe de travail animé par l INRS et auquel ont participé la COFREND (Confédération française des essais non destructifs), la CRAMCO (CRAM Centre-ouest) et un expert de l IRSN : Bernard Vaisseau, Patrick Bourdon (COFREND), Pierre Laurent (CRAM), Jean-Pierre Servent (INRS), Alain Biau (IRSN) a contribué à la rédaction de ces fiches à titre personnel. Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles 30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00 Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr 4 Gammagraphie ED 4243 1 re édition décembre 2006 2 000 ex. Imprimerie Chirat N 3207

FICHE GAMMAGRAPHIE Radiographie industrielle gamma sur chantier avec appareil portatif Recommandations aux entreprises intervenantes (prestataires) CONDITIONS PRÉALABLES Les entreprises intervenantes concernées par cette fiche doivent : pour la détention de leurs sources radioactives disposer : - soit d une ICPE rubrique 1700 déclarée au préfet et d une autorisation délivrée par la DGSNR, - soit d une ICPE rubrique 1700 autorisée par le préfet ; Cegelec NDT ED 4244 Cette fiche fait partie d une série de trois se rapportant aux opérations de radiographie industrielle gamma sur chantier, effectuées au moyen d un appareil portatif conforme à la norme NF M 60-551. L objectif est de constituer un aidemémoire des bonnes pratiques à mettre en œuvre par les entreprises utilisatrices (réf. ED 4245), les entreprises intervenantes et les opérateurs (réf. ED 4243), pour réaliser en sécurité une opération de radiographie industrielle gamma sur chantier. La mise en œuvre des bonnes pratiques décrites dans cette fiche n exonère pas les entreprises utilisatrices et prestataires de l application des textes réglementaires qui les concernent (voir page 4). pour l utilisation et le stockage sur chantiers de radionucléides : - avoir reçu les autorisations nécessaires de la DGSNR. 1. Domaine d application Ces recommandations sont applicables au cas le plus répandu des opérations de radiographie industrielle gamma sur chantier, en dehors d une installation nucléaire ou d une enceinte de gammagraphie, effectuées au moyen d un appareil portatif conforme à la norme NF M 60-551. La justification de l opération de gammagraphie ne fait pas partie du domaine d application de cette fiche. Elle doit cependant avoir été conduite préalablement et avec rigueur. 2. Acteurs de l entreprise intervenante L entreprise intervenante met en place l organisation nécessaire pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses travailleurs. Dans le respect des exigences réglementaires,

cette organisation définit les missions et les moyens des différents acteurs de l entreprise : - le chef d établissement, - la hiérarchie, - le titulaire de l autorisation de détention et d utilisation des sources radioactives désigné au titre du code de la santé publique, - la personne compétente, - le conseiller à la sécurité pour le transport de matières radioactives, - le CHSCT ou, par défaut, les délégués du personnel, - les intervenants (les opérateurs certifiés et les assistants). Le médecin du travail intervient également dans le cadre de ses attributions. 3. Local de stockage permanent des appareils portatifs La personne compétente en radioprotection et le médecin du travail sont associés à la définition des mesures de prévention concernant le local de stockage. La surveillance de la mise en œuvre effective de ces mesures est effectuée par la personne responsable de l activité nucléaire (personne physique titulaire des autorisations mentionnées cidessus). Le local doit être classé zone contrôlée, avec les règles afférentes : définition des zones spécialement réglementées, affichage des consignes d exploitation et de sécurité, y compris la conduite à tenir en cas d incident, signalisation du local, des zones et des sources, contrôles d ambiance, règles d accès, dosimétrie passive et active, etc. Le local de stockage doit permettre d assurer : - la protection contre les rayonnements pour les travailleurs, y compris la protection des personnes travaillant dans les locaux environnants, - la protection de l environnement et du public, - la protection des appareils contre les autres risques tels que vol, incendie, inondations, explosions, etc., - des opérations de stockage et de déstockage aisées, rapides et sûres. À ces fins, les parois du local sont constituées de matériaux atténuant les rayonnements, et des casiers de stockage blindés contribuent à limiter le rayonnement ambiant dans et à l extérieur du local ; des casiers individuels contribuent à la bonne gestion des appareils. Une balise de surveillance des rayonnements avec alarme prévient d une surexposition liée à une anomalie de stockage. Le local doit être maintenu en état de propreté, sans poussière ni humidité, et ne contenir que le matériel nécessaire à son exploitation et à la sécurité, notamment détection incendie avec report d alarme incendie à l extérieur. Il doit être fermé par une porte coupe-feu assurant de plus une protection efficace contre le vol. À l extérieur du local, et à proximité immédiate doivent être disponibles : - les consignes de sécurité, - les consignes d exploitation, - un registre permettant de suivre les mouvements des appareils, - la liste des appareils stockés dans le local, tenue à jour en temps réel, - le matériel de lutte contre l incendie, - les moyens requis en cas de situation anormale, définis par la personne compétente (pince de manipulation à distance, radiamètre, contaminamètre, matériel de confinement du type sac ou feuille en vinyle, équipements de protection individuelle adaptés, etc.). Les accessoires non radioactifs des appareils de radiographie, y compris la clé, et les documents doivent être rangés dans un local distinct pour éviter les séjours prolongés en zone contrôlée. 4. Le laboratoire de développement des films Les fiches de données de sécurité des produits chimiques utilisés doivent servir de base à la définition et à la mise en œuvre des mesures de protection des opérateurs et d élimination des effluents et des déchets. Elles doivent aussi servir à la rédaction des mesures de sécurité applicables dans ce local et à la formation des opérateurs. Une attention particulière doit être apportée à la prévention du risque électrique dans ce laboratoire du fait de la présence d eau et d autres liquides. 5. Les appareils portatifs et leurs accessoires Ces appareils et accessoires doivent être maintenus propres et non contaminés. À chaque retour de chantier, l entreprise prestataire vérifie que la source est bien rentrée dans le projecteur et que celui-ci est verrouillé. Les appareils doivent être régulièrement inspectés pour vérifier le bon état apparent des dispositifs d éjection et de sécurité, ainsi que l absence de fuites de rayonnement, en particulier à chaque rechargement et à la suite de tout incident en chantier. Ces contrôles doivent être réalisés par la personne compétente et, au moins une fois par an, par un organisme agréé. Ils doivent être révisés par le constructeur chaque fois que nécessaire, et au moins une fois par an. Les marquages et étiquetages nécessaires au transport doivent être tenus à jour : marquages : - B(U) pour le type de colis, - cote du certificat d agrément de l appareil, 2 Gammagraphie ED 4244

- trisecteur rouge gravé, - expéditeur du colis et/ou son destinataire, - n ONU et désignation de la matière radioactive, - mention «uranium appauvri» ; étiquette 7B ou 7C dûment renseignée conformément à l ADR, respectivement selon la catégorie du colis, II jaune ou III jaune. 6. Le matériel de chantier Le matériel de chantier comprend, outre l appareil de radiographie gamma et ses accessoires (télécommande, gaine d éjection, collimateur, etc.) : - les films radiographiques, cassettes, écrans, moyens de marquage des films, etc., - les moyens nécessaires et adaptés pour la mise en place et le maintien (accessoires de fixation) des collimateurs, films, etc., - le matériel de balisage (bandes, panneau de signalisation de zone, balise à éclats commandée par l irradiation, balises de délimitation des accès du chantier, etc.), - les protections biologiques nécessaires, - les appareils de mesure de la radioactivité (radiamètres, contaminamètres, dispositifs d alarme), - les dosimètres individuels, passifs et opérationnels, attribués nominativement, - les équipements de protection individuelle attribués nominativement : chaussures de sécurité et gants de manutention a minima, gants pour manipuler le plomb, - selon les risques du chantier, et si des protection collectives ne peuvent pas être utilisées : casque, appareil de protection des voies respiratoires approprié aux risques encourus, tenue étanche ventilée, harnais, etc., - les équipements d aide à la manutention : caisses, chariots, matériel de levage, etc. L entreprise intervenante doit s assurer qu elle met à disposition du matériel de chantier adapté, propre, pour lequel les vérifications réglementaires ont été réalisées, maintenu en bon état et prêt à l utilisation. 7. Les véhicules L entreprise intervenante s assure que les véhicules utilisés pour le transport sont conformes aux exigences réglementaires et comprennent notamment : - des points d ancrage et des moyens permettant d assurer l arrimage du chargement, - des équipements de sécurité (freins, feux de signalisation, etc.) en état de fonctionnement, - un lot de bord complet et fonctionnel (cales, extincteurs, cônes ou triangles de balisage, baudriers, lampes de poche, autres dispositifs permettant d appliquer les consignes de sécurité en cas d accident), - des moyens de signalisation (panneaux orange et plaques-étiquettes «7D») selon les exigences de l ADR. Elle organise le chargement pour que les débits de doses à l extérieur du véhicule soient maintenus le plus bas possible en dessous des limites réglementaires. Elle fait contrôler la non-contamination du véhicule et de ses accessoires, avant et après chaque transport. 8. Les opérateurs L entreprise intervenante s assure que les opérateurs et les aides : - ont été déclarés médicalement aptes aux travaux dont ils sont chargés, - ont reçu une formation à la radioprotection adaptée au poste de travail depuis moins de trois ans, - ont reçu une notice rappelant les risques liés au poste de travail et les moyens de prévention, - ne travaillent jamais seuls dans les chantiers extérieurs à l établissement, - font l objet d un suivi dosimétrique (dosimétrie passive et opérationnelle) ; et de plus : - sont titulaires du certificat d aptitude nécessaire s ils sont désignés pour utiliser ou manipuler les appareils de radiographie, - sont titulaires du certificat «ADR classe 7» s ils sont désignés pour conduire un véhicule transportant les appareils de radiographie. 9. La préparation des interventions L entreprise intervenante délivre aux opérateurs : les ordres de travail qui définissent : - les équipes d intervention, - le site d intervention et le trajet pour s y rendre, - les personnes à contacter dans l entreprise utilisatrice, - le plan de situation et la définition des contrôles à effectuer, - les véhicules et tous les matériels de chantier à utiliser, - les plans de balisage envisagés, - le prévisionnel dosimétrique pour les intervenants, établi par la personne compétente pour chaque contrôle à réaliser, - éventuellement, les modalités de stockage de l appareil sur le chantier, définies en accord avec l entreprise utilisatrice ; le plan de prévention, établi entre l entreprise prestataire et l entreprise utilisatrice ; les consignes de sécurité propres à l entreprise intervenante, en particulier la conduite à tenir en cas de situation anormale, d incident ou d accident ; ED 4244 Gammagraphie 3

les documents administratifs tels que : papiers du véhicule, ordres de mission, registres des appareils de radiographie, déclaration d expédition de matières radioactives, éventuellement dérogation préfectorale aux interdictions de circulation, etc. 10. Le retour d expérience La personne compétente collationne les résultats de la dosimétrie opérationnelle pour chaque tir, les analyse et adresse à l IRSN les récapitulatifs périodiques individuels. Les propositions d amélioration, ainsi que les écarts significatifs au déroulement prévu d un chantier, doivent être consignés et exploités pour permettre l amélioration des chantiers suivants. En particulier, tout événement susceptible d affecter la sécurité des utilisations ultérieures de l appareil (chocs, chutes) ou de la télécommande et de la gaine d éjection (détérioration, etc.), doit entraîner une vérification et, si nécessaire, une maintenance. 11. Traitement immédiat des anomalies Tout vol ou perte de source doit être signalé sans délai à la préfecture du département et à la DGSNR. L entreprise se tient à disposition des autorités pour répondre à leurs demandes. Tout événement affectant le transport doit être déclaré à la DGSNR. Toute suspicion d exposition susceptible d avoir entraîné un dépassement d une limite réglementaire, doit être signalée sans délai au médecin du travail et au chef d établissement. Une telle suspicion doit entraîner l envoi immédiat du dosimètre passif au laboratoire agréé pour lecture en urgence. Tout incident ou accident susceptible de porter atteinte à la santé des personnes doit être déclaré à la DGSNR. En cas de situation anormale et après mise en sécurité du chantier, la personne compétente présente le plan de traitement qu elle avait préalablement défini. Pour être exécutoire, ce plan doit être adapté aux particularités de la situation et validé par les chefs d établissements concernés. Les textes réglementaires Applicables en matière de santé et sécurité au travail, ils sont supposés connus et appliqués, en particulier : Code du travail Articles L. 122-3-17 et L. 124-22 : Régles concernant, respectivement, les contrats de travail à durée déterminée (CDD) et les contrats de travail temporaire. Arrêté du 8 octobre 1990 : Interdiction d affecter les travailleurs sous contrat à durée déterminée ou sous contrat de travail temporaire à des travaux susceptibles d entraîner une exposition aux rayonnements ionisants dans des zones où le débit de dose est susceptible de dépasser 2 msv/h. Article R. 234-20 : Interdiction d affecter les travailleurs de moins de 18 ans aux travaux exposant aux rayonnements ionisants et de les admettre de manière habituelle dans les locaux affectés à ces travaux. Articles R. 237-1 à R. 237-28 : Prescriptions particulières d hygiène et sécurité applicables aux travaux effectués dans un établissement par une entreprise extérieure. Arrêté du 19 mars 1993 fixant, en application de l article R. 237-8 du code du travail, la liste des travaux dangereux pour lesquels il est établi un plan de prévention. Article L. 231-7-1 et R. 231-73 à R. 231-116 (rayonnements ionisants). Arrêté du 2 mars 2004 fixant les conditions d emploi des rayonnements ionisants en radiographie industrielle. Arrêté du 15 mai 2006 relatif aux conditions de délimitation et de signalisation des zones surveillées et contrôlées et des zones spécialement réglementées ou interdites, compte tenu de l exposition aux rayonnements ionisants, ainsi qu aux règles d hygiène, de sécurité et d entretien qui y sont imposées. Code de la santé publique Articles L. 1333-1 à 17 et L. 1336-5 à 9 ainsi que R. 1333-1 à R. 1333-93. Remerciements Ces fiches ont été réalisées par un groupe de travail animé par l INRS et auquel ont participé la COFREND (Confédération française des essais non destructifs), la CRAMCO (CRAM Centre-ouest) et un expert de l IRSN : Bernard Vaisseau, Patrick Bourdon (COFREND), Pierre Laurent (CRAM), Jean-Pierre Servent (INRS), Alain Biau (IRSN) a contribué à la rédaction de ces fiches à titre personnel. Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles 30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00 Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr 4 Gammagraphie ED 4244 1 re édition décembre 2006 2 000 ex. Imprimerie Chirat N 3207

1. Domaine d application FICHE GAMMAGRAPHIE Radiographie industrielle gamma sur chantier avec appareil portatif Recommandations aux entreprises utilisatrices Ces recommandations sont applicables au cas des opérations de radiographie industrielle gamma sur chantier effectuées au moyen d un appareil portatif conforme à la norme NF M 60-551 dans l enceinte d une entreprise utilisatrice ne détenant pas, par elle-même, de source radioactive et de compétence particulière sur la prévention du risque radiologique. La justification de l opération de gammagraphie ne fait pas partie du domaine d application de cette fiche. Elle doit cependant avoir été conduite préalablement et avec rigueur. Cegelec NDT ED 4245 Cette fiche fait partie d une série de trois se rapportant aux opérations de radiographie industrielle gamma sur chantier, effectuées au moyen d un appareil portatif conforme à la norme NF M 60-551. L objectif est de constituer un aidemémoire des bonnes pratiques à mettre en œuvre par les entreprises utilisatrices, les entreprises intervenantes (réf. ED 4244) et les opérateurs (réf. ED 4243), pour réaliser en sécurité une opération de radiographie industrielle gamma sur chantier. La mise en œuvre des bonnes pratiques décrites dans cette fiche n exonère pas les entreprises utilisatrices et prestataires de l application des textes réglementaires qui les concernent (voir page 4). 2. Acteurs de l entreprise utilisatrice L entreprise utilisatrice met en place l organisation nécessaire pour assurer la sécurité et protéger la santé de ses travailleurs, ainsi que la coordination générale des mesures de prévention avec les entreprises prestataires participant à l opération. Dans le respect des exigences réglementaires, cette organisation définit les missions et les moyens des différents acteurs de l entreprise : - le chef d établissement, - la hiérarchie, - la personne compétente en radioprotection, - le responsable désigné pour l opération, - le CHSCT ou, par défaut, les délégués du personnel. Le médecin du travail intervient également dans le cadre de ses attributions.

La réglementation prévoit que l entreprise utilisatrice dispose d une personne compétente. Pour remplir cette exigence, l entreprise peut désigner, après avis du CHSCT, soit une personne de l établissement dûment formée, soit une personne compétente en radioprotection extérieure à l établissement, dont le service aura été acquis contractuellement (ce service peut être fourni par l entreprise de radiographie industrielle). 3. Définition de l opération On entend par opération, une ou plusieurs prestations de services ou de travaux réalisées par une ou plusieurs entreprises, afin de concourir à un même objectif. La prestation de radiographie industrielle traitée dans ce document est donc l une des prestations de l opération définie par l entreprise utilisatrice. L entreprise utilisatrice communique, dès l appel d offres, les caractéristiques de la prestation de radiographie : - dates et site des contrôles, - matériels à contrôler, - plan de situation des matériels à contrôler et accès, - caractéristiques mécaniques des structures (bâtiments, machines, échafaudages, etc.) sur les lieux des contrôles à effectuer, - occupation des lieux environnants pendant la réalisation des contrôles, - risques existant sur les lieux du contrôle. L entreprise utilisatrice initie, avec l ensemble des prestataires retenus pour l opération, les contacts préalables indispensables à la coordination générale de l opération et des mesures de prévention. Dès ce stade, on recherchera la possibilité de réaliser les opérations de radiographie pendant des phases de l opération ou des périodes au cours desquelles l activité des autres entreprises dans l établissement est minimale. La personne compétente désignée par l établissement est associée à cette coordination et prend tout contact utile avec la personne compétente de l entreprise de radiographie. 4. Inspection préalable des lieux et plan de prévention L inspection préalable des lieux d opération doit être conduite avant le début de l exécution de l opération, dans la configuration prévue des lieux de travail. Toutes les entreprises concourant à l opération participent à cette inspection ; leurs CHSCT sont informés de la date de cette inspection. En particulier, les secteurs d opération respectifs sont délimités, les zones dangereuses matérialisées et les voies de circulation définies. Le chef d établissement de l entreprise utilisatrice et les représentants des entreprises participant à l opération échangent toutes les informations nécessaires à la prévention (consignes de sécurité propres à l entreprise utilisatrice, modes opératoires, matériels et fluides utilisés, dangers apportés par chaque entreprise, etc.). Au vu de ces informations, l analyse des risques résultant de l interférence des différentes activités conduit à la définition des mesures de prévention et à la rédaction du plan de prévention. R EMARQUE Ce plan de prévention écrit est obligatoire, y compris pour les opérations impliquant une durée totale de travail inférieure à 400 h, du fait de l utilisation des rayonnements ionisants. En particulier, la zone d opération pendant les contrôles de radiographie doit être clairement signalée dans ce document. Cette zone est définie de telle sorte que les prescriptions de l arrêté zonage (arrêté du 15 mai 2006), relatives aux appareils mobiles ou portables émetteurs de rayonnements ionisants, soient à minima respectées. Le plan de prévention doit prévoir les modalités de surveillance des accès à la zone d opération, au besoin avec le concours de l entreprise utilisatrice. Afin de réduire les risques liés aux rayonnements, il pourra s avérer indispensable de déplacer ou d orienter la pièce à radiographier ou de mettre en place des écrans lourds, notamment pour limiter l émission de rayonnements vers les différents étages ou vers l extérieur de l établissement. Ces dispositions, ainsi que les caractéristiques des sources utilisées et le plan théorique du balisage, doivent figurer dans le plan de prévention. L entreprise utilisatrice et les entreprises prestataires informent leur personnel de tous les dangers qui les concernent sur le chantier et des mesures de prévention des risques correspondantes. Cela se rapporte en particulier au déroulement des contrôles de radiographie, à l existence d une zone d opération et à sa signalisation. La personne compétente de l entreprise utilisatrice définit, avec le concours de l entreprise de radiographie, les objectifs de doses collectives et individuelles pour les salariés de l entreprise de radiographie (les autres personnels présents sur le site ne sont pas concernés parce qu ils ne doivent pas se trouver à l intérieur de la zone d opération). Dans le cas d opérations complexes (par exemple, intervention simultanée de plusieurs équipes de radiologues), l entreprise utilisatrice désigne un coordonnateur pour la préparation des chantiers et le suivi des équipes de contrôleurs. 5. Stockage des projecteurs et des collimateurs en uranium appauvri Si l intervention de l entreprise de radiographie s étend sur une durée et une distance telles que le local de stockage permanent de l entreprise de radiographie ne peut pas être utilisé, l entreprise utilisatrice doit permettre un stockage approprié des projecteurs et des collimateurs : protection contre le vol, les inondations et l incendie, accès limité pendant la durée du stockage, signalisation du danger radioactif, évaluation, limitation et optimisation des expositions individuelles pendant la durée du stockage. L entreprise utilisatrice et les entreprises intervenantes informent leurs personnels de ce stockage. 2 Gammagraphie ED 4245

L entreprise utilisatrice prend les dispositions pour que les services d intervention d urgence, internes ou externes, soient informés de ce stockage. Des règles permettant de gérer les risques afférents à ce stockage sont affichées à l entrée de ce local et mises en œuvre. En particulier les coordonnées de la personne à joindre en tant que de besoin (par exemple l opérateur certifié et toute personne désignée de l entreprise utilisatrice) sont indiquées. La clef du projecteur doit être détenue par l opérateur certifié pendant toute la durée du stockage. Dans les cas d exception, où le local ne peut pas être strictement réservé à ce stockage, des dispositions complémentaires de consignation sont mises en œuvre contre l accès à ces dispositifs ou leur vol : armoire ou caisse cadenassée, etc. 6. Opérations de déchargement et chargement La sécurité des opérations de chargement et déchargement doit être assurée, soit dans le cadre du plan de prévention, soit dans le cadre de l arrêté du 26 avril 1996 pris en application de l'article R. 237-1 du code du travail et portant adaptation de certaines règles de sécurité applicables aux opérations de chargement et de déchargement effectuées par une entreprise extérieure. 7. Coordination des doses délivrées aux personnels de l entreprise utilisatrice (et des autres intervenants extérieurs) Afin que les personnels de l entreprise utilisatrice et des autres entreprises intervenantes puissent être considérés comme travailleurs non exposés au sens de la réglementation (somme des doses efficaces délivrées à chaque personne inférieure à 1 msv sur 12 mois consécutifs), les responsables de ces entreprises doivent veiller à maintenir leur personnel à l extérieur de la zone d opération. Dans l objectif de réduire le plus possible les expositions de ces personnels, les contrôles de radiographies gamma doivent être organisés : - lorsque le nombre de personnes présentes dans l entreprise est réduit, - en éloignant le plus possible les personnes qui restent présentes de la limite de la zone d opération. Dans l hypothèse ou, pour une raison quelconque, l entreprise utilisatrice devrait initier une intervention dans la périmètre de la zone d opération, la source radioactive devra être rentrée dans le projecteur verrouillé et le balisage de la zone d opération sera levé pour permettre cette intervention. 8. Traitement immédiat des anomalies Bien que rares, des anomalies peuvent survenir : délimitation trop restreinte de la zone d opération : dès lors que cette anomalie est décelée par l opérateur de gammagraphie ou son aide, le balisage doit être réajusté et les entreprises présentes sur les lieux doivent être informées des nouvelles dispositions ; départ de feu à proximité du chantier de radiographie ou lieu de stockage de l appareil : en plus des mesures habituelles en cas d incendie, les appareils de radiographie gamma doivent être éloignés du foyer de l incendie, stockés et gardés, pour écarter tout risque de détérioration du projecteur et de la source, tout risque de vol et tout risque d exposition de personnes. Les services de secours sont informés de la présence de sources radioactives et des dispositions prises ; source bloquée à l extérieur du conteneur de protection, voire désolidarisée de l appareil : les opérateurs de l entreprise de radiographie gamma doivent absolument se conformer au paragraphe 7 «En cas d incident radiologique» de la fiche destinée aux opérateurs (réf. ED 4243). Dès qu elle est informée, l entreprise utilisatrice doit s assurer que le balisage est adapté à la nouvelle situation et que la nouvelle zone d opération est évacuée. Elle établit et valide un protocole écrit d intervention avec la personne compétente de l entreprise de radiographie gamma et, s il y a lieu, avec l organisme chargé de la récupération de la source ; intrusion d une personne dans la zone d opération : dès lors qu une intrusion en zone d opération est décelée, l opérateur CAMARI doit immédiatement rentrer la source dans le projecteur et informer l entreprise utilisatrice et la personne compétente. L entreprise utilisatrice fait relever immédiatement les conditions de l intrusion (trajets, durées, personnes concernées, etc.) en vue de la reconstitution de l incident et du calcul des expositions des personnes concernées. Les médecins du travail des personnes concernées doivent être informés ; vol ou perte d un projecteur de gammagraphie : compte tenu des risques liés à ces appareils, la seule conduite immédiate à tenir consiste à informer immédiatement la préfecture du département et la DGSNR. Les numéros d appel de ces organismes doivent être inscrits dans le plan de prévention. 9. Le retour d expérience À l issue de chaque intervention, un bilan sera effectué entre l entreprise utilisatrice et l entreprise intervenante, avec pour objectif d améliorer les conditions des interventions ultérieures pour mieux assurer la sécurité et optimiser les expositions : - programmation des tirs par rapport aux activités dans l établissement, - installations d écrans fixes, mise à disposition de moyens de manutention, amélioration des accès, mise à disposition d emplacements dédiés à la radiographie de pièces particulières, etc., - redéfinition de l intervention de radiographie gamma : activité de la source, durée du tir, disposition de collimateurs et d écrans mobiles, adaptation des longueurs de la gaine d éjection (raccourcir) et du câble de la télécommande (rallonger), type de projecteur, etc., - traitement de fond des anomalies survenues sur le chantier, radiologiques ou non. Le plan de prévention doit prendre en compte ce retour d expérience. ED 4245 Gammagraphie 3

Les textes réglementaires Applicables en matière de santé et sécurité au travail, ils sont supposés connus et appliqués, en particulier : Code du travail Articles L. 122-3-17 et L. 124-22 : Régles concernant, respectivement, les contrats de travail à durée déterminée (CDD) et les contrats de travail temporaire. Arrêté du 8 octobre 1990 : Interdiction d affecter les travailleurs sous contrat à durée déterminée ou sous contrat de travail temporaire à des travaux susceptibles d entraîner une exposition aux rayonnements ionisants dans des zones où le débit de dose est susceptible de dépasser 2 msv/h. Article R. 234-20 : Interdiction d affecter les travailleurs de moins de 18 ans aux travaux exposant aux rayonnements ionisants et de les admettre de manière habituelle dans les locaux affectés à ces travaux. Articles R. 237-1 à R. 237-28 : Prescriptions particulières d hygiène et sécurité applicables aux travaux effectués dans un établissement par une entreprise extérieure. Arrêté du 19 mars 1993 fixant, en application de l article R. 237-8 du code du travail, la liste des travaux dangereux pour lesquels il est établi un plan de prévention. Article L. 231-7-1 et R. 231-73 à R. 231-116 (rayonnements ionisants). Arrêté du 2 mars 2004 fixant les conditions d emploi des rayonnements ionisants en radiographie industrielle. Arrêté du 15 mai 2006 relatif aux conditions de délimitation et de signalisation des zones surveillées et contrôlées et des zones spécialement réglementées ou interdites, compte tenu de l exposition aux rayonnements ionisants, ainsi qu aux règles d hygiène, de sécurité et d entretien qui y sont imposées. Code de la santé publique Articles L. 1333-1 à 17 et L. 1336-5 à 9 ainsi que R. 1333-1 à R. 1333-93. Remerciements Ces fiches ont été réalisées par un groupe de travail animé par l INRS et auquel ont participé la COFREND (Confédération française des essais non destructifs), la CRAMCO (CRAM Centre-ouest) et un expert de l IRSN : Bernard Vaisseau, Patrick Bourdon (COFREND), Pierre Laurent (CRAM), Jean-Pierre Servent (INRS), Alain Biau (IRSN) a contribué à la rédaction de ces fiches à titre personnel. Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles 30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00 Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr 4 Gammagraphie ED 4245 1 re édition décembre 2006 2 000 ex. Imprimerie Chirat N 3207