DOSSIER D'ACCOMPAGNEMENT À partir de six ans A partir de six ans Le dossier d'accompagnement est un outil mis à la disposition de l'enseignant pour donner des éléments sur le spectacle et la compagnie qui l'a créé. Nous vous proposons des pistes pédagogiques sous formes d'exercices, de jeux ou d'expériences à réaliser. Ce dossier peut être utilisé avant la représentation pour sensibiliser les enfants et après la représentation pour approfondir la compréhension du spectacle et poursuivre l'expérience. Toutefois, attention de ne pas dévoiler le spectacle avant la représentation et d'interférer dans l'appréciation des enfants. Non, mais t'as vu ma tête? Par la compagnie Luc Amoros Une pièce sans paroles immédiatement intelligibles, en 3 tableaux, pour un peintre et sa toile Durée : 50 minutes La tournée du spectacle : Mardi 19 janvier à 10h00 et à 14h00 à l'auditorium d'evron Mercredi 20 janvier à 10h00 à l'auditorium d'evron. Jeudi 21 janvier à 10h00 et à 14h00 à la Salle de l'orion de Craon. Vendredi 22 janvier à 10h00 à la Salle de l'orion de Craon. Dossier réalisé par le service culturel de la Ligue de l'enseignement / FAL53-1
Synopsis C'est un peintre, seul sur la scène, face aux enfants, avec sa grande toile. En l'espace de trois tableaux (pour employer, à dessein, un terme commun au théâtre et à la peinture), ce peintre va, tour à tour, tenter d'exécuter son autoportrait, le portrait de l'un de ses spectateurs volontaires, puis, enfin, celui de son public dans son entier. Mais c'est sans compter sur le pouvoir particulier des images, qui vont, à chacune de ses tentatives, immanquablement échapper à son contrôle. L'on assiste, au delà de son rôle de peintre et du dialogue à la fois comique et intime qu'il instaure avec son public, au parcours pathétique et dérisoire d'un clown. C'est, à travers une expérience insolite de peinture et de théâtre réunis, une occasion drôle et légère, pour les enfants-spectateurs, de réfléchir à l'image de soi et à l'image de l'autre. Équipe artistique Auteur : Luc Amoros Mise en scène : Brigitte Gonzalez Artiste en scène : Pierre Biebuyck Direction technique et régie : Vincent Frossard Administration : Mathieu Desanlis Diffusion : Agence Sine Qua Non Note d'intention «Premier tableau : Non mais t'as vu ma tête! C'est une nouvelle de Jean-François Laguionie, un écrivain et réalisateur de cinéma d'animation, qui m'a inspiré ce chapitre. Un homme décide, à l'aide d'une caméra qui fonctionne image par image, de prendre, chaque jour de sa vie, un cliché de son propre visage. A sa mort, quand on décide de visionner le résultat du tournage de toute une existence, quelques mètres seulement de pellicule défilent sur l'écran. Mais quelles images! Alors qu'on se prépare à soutenir, sur l'écran, un regard capté pour défier le temps, on assiste, contre toute attente, au spectacle saccadé et tremblotant de la mort en mouvement. Alors, ici, c'est bien-sûr sur un mode plus léger, plus ludique, que je propose aux enfants-spectateurs de se confronter à la question du regard sur soi, de sa propre image dans le temps, dans le "grandir", et, d'une certaine manière aussi, à la question de la maîtrise de sa propre image. Deuxième tableau : Portrait volé Il y a quelques années, l un de nos spectacles montrait un comédien qui prenait, depuis la scène, une photo du public et nous projetions cette photo sur notre grande toile à l aide d un vidéoprojecteur. Les comédiens s amusaient ensuite à en grimer, à en maquiller les visages les plus identifiables, apparaissant à la projection, généralement ceux des premiers rangs, à grands coups de rouleaux et de brosses qui dégoulinaient de peintures vives. Bien-sûr, il n y avait rien de gratuit à cela ; ce que nous voulions évoquer en effet, dans cette scène, c étaient les tribus visitées à la fin du 19ème siècle par les premiers photographes ; ces tribus qui vivaient dans des contrées encore peu fréquentées par l homme blanc et qui croyaient qu en leur tirant le portrait, on leur volait leur âme. Un soir, à la fin d une représentation, un spectateur, qui s était reconnu, lui et ses enfants, sur la Dossier réalisé par le service culturel de la Ligue de l'enseignement / FAL53-2
photo virtuelle, est venu me demander si je pouvais lui céder son image. Cette anecdote m a beaucoup touché. Il y avait, bien-sûr, le quiproquo qui nous a tous beaucoup amusé de ce spectateur qui avait pris notre toile pour un photomaton et qui réclamait une chose que nous étions incapables de lui donner mais cela m a surtout fourni le prétexte à reproduire cette scène dans d autres contextes, en particulier celui d un spectacle pour les enfants ; les enfants qui sont aujourd hui confrontés, plus que jamais sans doute, à travers, entre autres, ce qu on appelle les réseaux sociaux, à la question de leur propre image. Troisième tableau: Face à face C est sans doute la plus abstraite des trois scènes qui composent le spectacle, mais aussi, j en suis persuadé, celle qui va toucher, au plus près, sous sa forme de rituel archaïque et primordial, un certain aspect de la sensibilité des enfants. Je me suis toujours demandé pourquoi j étais, moi-même, si attiré par les formes d art visuel qui procédaient de la collision entre le noir et le blanc. Je pense bien-sûr au théâtre d ombres, au cinéma d avant la couleur, à la gravure aussi, sous toutes ses formes, etc, etc. Sans doute parce qu au-delà de cette simple opposition chromatique, je crois qu elles puisent précisément leur charge émotionnelle dans un contraste radical ; entre le plein et le vide, entre la matière et le néant, etc etc. L art du tampon, que nous évoquons dans ce chapitre, s il procède précisément de cette opposition franche, est aussi une des formes graphiques les plus graphiques les plus familières des enfants qui l ont, d une manière ou d une autre, déjà éprouvée au cours de leurs très jeunes années. Mais, savent-ils, ces enfants qu elle est aussi sans doute la plus ancienne forme de reproduction d images à l infini? Je pense, bien-sûr à ces centaines, voire milliers de traces positives de mains (et leurs pendants négatifs aussi, mais qui là, s apparentent plutôt au pochoir) sur les parois des grottes préhistoriques». Luc Amoros Dossier réalisé par le service culturel de la Ligue de l'enseignement / FAL53-3
La compagnie Luc Amoros «Du mouvement des images A dire vrai, notre affaire à nous, c est avant tout une affaire d images, née d une fascination originelle pour les ombres, leur fantastique pouvoir d évocation; une affaire de transparence aussi, une affaire de présence et d absence à la fois; une affaire d écrans jetés entre nos visiteurs et nous, écrans dont chacun sait qu ils cachent tout autant qu ils révèlent. Nos écrans n ont-t-ils pas euxmêmes l épaisseur d une image l épaisseur de la peau, l épaisseur d une ombre enfin? Nous dessinons ainsi à grands coups d ombres, de pinceaux ou de caméras, les franges d un théâtre insolite, un théâtre d illusions fabriquées en direct et à vue, entre bricolage et technologie fine, où se jouent arts plastiques, musique et textes, intimement mêlés. Spectacle après spectacle, nous poursuivons, sur scène, l exploration du vaste monde des images, afin de percer, tous les jours un peu plus, le mystère de l irrésistible fascination des hommes pour l image en mouvement. Nos désirs de transmission et de rencontres C est un projet ambitieux, modeste, gratuit et rural à la fois que celui de «La Maison derrière les arbres» : c est une maison ordinaire, l ancien «bistrot» du village, où nous tentons d offrir à un public éloigné des grands centres culturels une possibilité de goûter, près de chez eux, aux plaisirs de la pratique du théâtre ; un authentique théâtre d amateurs; et aux enfants des écoles une vision familière de la création artistique, par l échange avec nos artistes au travail et ce, pendant tout le processus de notre recherche et non pas par la seule fréquentation ponctuelle de nos «spectacles finis».» La compagnie Luc Amoros Site(s) internet http://www.lucamoros.com/ http://www.lucamoros.com/spectacle/non-mais-tas-vu-ma-tete/ Extrait vidéo https://www.youtube.com/watch?v=rz_qbgonfdq Dossier réalisé par le service culturel de la Ligue de l'enseignement / FAL53-4
Carnet d'images Dossier réalisé par le service culturel de la Ligue de l'enseignement / FAL53-5
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LE SPECTACLE En amont, il existe deux types de préparation à la représentation : la première dépendant de l'expérience du théâtre des enfants en général (les lieux, les métiers, le comportement à adopter lorsqu'on voit un spectacle, etc.) et la deuxième, plus spécifique, portant sur le spectacle lui-même. Aussi, quelques pistes d'activités proposées ci-dessous vont pouvoir vous aider à préparer l' «avant» spectacle. Juste avant la représentation, le responsable éducatif du groupe d'enfants peut rappeler les codes de vision d'un spectacle et les règles à suivre. Il peut attirer l'attention des enfants sur certains points du spectacle (les décors, la lumière, la musique, le jeu des personnages etc.), ainsi que sur les différences entre théâtre et cinéma, comédien et personnage. En aval, le responsable éducatif peut exploiter les pistes d'activités proposées ci-dessous, la bibliographie, ainsi que le carnet Escales en scènes. Ce travail permettra de familiariser les enfants au spectacle vivant, de trouver un sens à l œuvre, d'éveiller leur esprit critique et de donner le goût des arts. I- Préparation avant le spectacle 1) Une première approche : le titre du spectacle «Non mais t'as vu ma tête!» Formuler des hypothèses sur le spectacle avec les enfants en se basant sur la signification du titre. Que peut signifier le titre? Qu'est ce que cela évoque? Que va raconter le spectacle selon eux? Il ne s'agit pas de comprendre le spectacle mais de susciter l'intérêt et la curiosité des enfants. 2) Une deuxième approche : l'affiche du spectacle (disponible page suivante) À partir de l'affiche, confronter les premières hypothèses des enfants avec celles données à la lecture de celle-ci. Que voient-ils sur cette image? Qu'est ce que cela évoque? Trouvent ils un lien entre le titre et cette affiche? Pensent-ils toujours que le spectacle va raconter ce qu'ils ont pensé précédemment? 3) Une troisième approche : un brainstorming Accompagné des élèves, le responsable éducatif note tous les mots énoncés précédemment sur un tableau. Par ce fait, il doit résumer en un seul mot les idées proposées par les élèves. Le responsable pédagogique propose ensuite des catégories dans lesquelles chaque mot a sa place (scénographie, éléments de costume, genre théâtral, personnages, comédiens, marionnettes ). Les élèves ont ensuite la possibilité de mettre chaque mot dans sa catégorie et d'ainsi découvrir le monde du spectacle et ses termes spécifiques. Dossier réalisé par le service culturel de la Ligue de l'enseignement / FAL53-7
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4) Préparer à aller au Théâtre - En s'appuyant sur le carnet d'expression du jeune spectateur Escales en scènes, et pour poursuivre l'exercice précédent, expliquer les lieux et les métiers du théâtre (voir pages 30 et 31 du carnet). - Lire les pages 8 et 9 du même carnet d'expression. - À l'aide d'un scotch de couleur, former une scène rectangulaire au sol. Par groupe, les enfants peuvent mimer le bon/le mauvais spectateur ; les 3 qualités (j'arrive au moins un quart d'heure à l'avance, je ne dérange pas les autres spectateurs, j'écoute attentivement, je peux rire et applaudir, j'applaudis pour remercier les artistes, etc.)/les 3 défauts (je ne suis pas calme en attendant le début du spectacle, je parle fort alors que le spectacle a commencé, je gesticule dans tous les sens, etc.). II- Retour après le spectacle 1) Reconvoquer les souvenirs Mise en mots : - Décrire oralement ou à l'écrit les composantes du spectacle : comment étaient la musique, le personnage, la danse, l'espace, la scène, les décors, la lumière? Mise en pratique : - À partir des mots de chacun, faire dessiner à chaque enfant son moment préféré du spectacle et lui donner un titre. 2) Prolonger le spectacle et garder une trace : créer une nouvelle affiche Mise en mots : En classe ou à la maison, les enfants peuvent s'exprimer sur leur expérience et leurs émotions, et transmettre ce qu'ils ont vécu à leurs parents. Comparer les hypothèses émises lors de la lecture d'affiche avec la réalité du spectacle vu. Les enfants auraient-ils pu imaginer ce qu'ils ont vu à la lecture du titre et des images du carnet? Qu'auraient-ils pu imaginer mettre dans une affiche s'ils avaient à la faire eux-mêmes? Mise en pratique : Par groupe, à l'aide du dessin, du collage, de la peinture, de l'informatique, réaliser une nouvelle affiche qui pourrait remplacer l'affiche originale. Étapes pour réaliser l'affiche (à adapter selon l'âge des enfants) : - Définir ce qui doit apparaître généralement sur une affiche (titre, les informations à voir en premier plan et en deuxième plan, les couleurs, les lignes, l'occupation de l'espace ) - Se remémorer avec les élèves le spectacle vu et noter au tableau les mots clés. - Trouver un titre qui pourrait remplacer l'original et justifier ce choix. - Chaque élève, seul ou en petit groupe, dessine un projet d'affiche. Exposer les différents dessins et choisir deux ou trois idées retenues sur une feuille format 60*80. 3) L'autoportrait et ses caractéristiques Mise en mots : Définir avec les élèves ce qu'est un autoportrait. «Portrait d'une personne fait par elle-même. Il peut être peint, photographié, dessiné, ou même sculpté». En classe ou par groupe, présenter les autoportraits suivants aux élèves. Dossier réalisé par le service culturel de la Ligue de l'enseignement / FAL53-9
t Autoportrait d'eugène Delacroix - 1798 Autoportrait de Frida Khalo 1938 Autoportrait de Vincent Van Gogh 1889 Autoportrait de Jean Dubuffet 1966 Quels sont les points communs de ces autoportraits? Et les différences? Choisir deux de ces autoportraits et les confronter : lequel leur semble le plus fidèle à la réalité? Pour eux, est-ce qu'un autoportrait doit être forcément fidèle à la réalité? Quels objets entourent ces personnalités? Le fond de chaque portrait est diffèrent : pourquoi? Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse : le but de cet exercice est de faire découvrir l'univers de l'autoportrait aux enfants sous toutes ses formes. Revenir sur la représentation. Quel tableau correspondait à l'autoportrait dans le spectacle? Quelles étaient les caractéristiques de celui-ci? De quel tableau précédemment étudié peut-il se rapprocher? Était-il fidèle à la réalité? Ressemblait-il au peintre-comédien? Mise en pratique : Prendre un portrait de chaque enfant en photo, de la tête jusqu'aux épaules. Le responsable pédagogique distribue ensuite sa photo à l'élève concerné. Celui-ci doit réalisé alors un autoportrait à partir de ladite photo. Il peut, pour faciliter le travail, utiliser un papier calque pour reproduire la forme de son visage, de ses yeux, de son nez et de sa bouche. Dossier réalisé par le service culturel de la Ligue de l'enseignement / FAL53-10
Après ce premier travail, l'élève peut le décorer comme il le souhaite (peinture, crayon de couleur, feutre, paillettes, autocollants etc.) Si la forme initiale le représente, il peut s'éloigner de la réalité pour la mise en couleur. Lorsque tous les autoportraits sont terminés, les accrocher dans la classe et proposer aux élèves de reconnaître leurs camarades. 4) De l'auto-portrait à la notion d'identité Mise en mots : Chaque élève peut accompagner son autoportrait d'un livret d'identité. Création d un livret d identité des élèves : Objet transitionnel, infini support de langage, le livret d identité est l occasion pour les enfants d approfondir leur connaissance et leur définition d eux-mêmes ainsi que leurs goûts et leurs particularités, à comprendre leurs ressemblances et leurs différences, à mettre des mots dessus. La partie du livret concernant «la vie privée» peut faire appel à la participation active des parents, qui peuvent s'investir dans le projet avec leur enfant en ajoutant des photos personnelles, des dessins ou encore des textes. Mise en pratique : Contenu du livret d identité : Mon nom, mon prénom, ma photo, je suis une fille/un garçon, mon âge, mon mois de naissance, ma date d anniversaire, ma description physique (couleur et longueur de mes cheveux, couleur de mes yeux, ma taille, mon poids), ma famille (dessins, photos, arbre généalogique, famille, le travail de mes parents), mon lieu d habitation (maison individuelle/appartement ville ou campagne) etc. Mes sentiments : ce qui me fait rire / ce qui me fait peur, ce que j aime (mon animal préféré, ma couleur préféré, mon plat préféré, mon jouet préféré, mon livre ou dessin animé préféré, mon sport préféré...)/ ce que je n aime pas etc. Pour dormir, j ai besoin de... Exemple de réalisation : http://maternellesmonique.eklablog.com/livret-d-identite-p645259 La couverture de ce livret peut donner lieu à un travail plastique (empreintes de doigt ou de main de l élève, un portrait de l enfant réalisé par lui-même, des collages, de la peinture ). Dossier réalisé par le service culturel de la Ligue de l'enseignement / FAL53-11
LA BIBLIOGRAPHIE Livres jeunesses autour de la notion d'identité «Tous pareils!», Edouard Manceau, ed. Milan Jeunesse, 2008. «Noire comme le café, blanc comme la lune», Phil Mandelbaum, ed. Ecole des Loisirs, 1990. «Homme de couleur!», Jérôme Ruillier, ed. Bilboquet, 1999. «Petit-Bond et l'étranger», Max Velthuijs, ed. L'Ecole des Loisirs, 1993. Livres jeunesses pour découvrir la peinture «Regarde la peinture à travers les siècles», Caroline Desnoëttes, ed. Albin Michel Jeunesse, Regarde, octobre 2006. «Éléphant et compagnie», Françoise Malaval (aut. et ill.), ed. Le Sablier, octobre 2002. «Un Noël noir et blanc», Hélène Kérillis, d'après Claude Monet (ill.), ed. Magnard Jeunesse / Réunion des Musées Nationaux, octobre 2003. «Le chat de Gustav Klimt», Bérénice Capatti, Octavio Monaco (ill.), ed. Grasset Jeunesse, coll. Lecteurs en Herbe, avril 2004. «Chefs d œuvre à la loup», Claire D'Harcourt, ed. Le Funambule, octobre 2004. Dossier réalisé par le service culturel de la Ligue de l'enseignement / FAL53-12