La Semaine de l Art à Paris



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AMA NEWSLETTER 125 24 octobre 2013 Data Louise Bourgeois page 7 Opinion Réinventer les grands rendez-vous du marché de l art par Antoine Van de Beuque page 12 En bref page 13 Interview Jennifer Flay revient sur la 40 e édition de la FIAC page 15 Musées page 20 Interview Le prix Marcel Duchamp par Gilles Fuchs et Alfred Pacquement page 23 Galeries page 25 Interview Les galeries sans galeries page 28 Artistes page 30 Maisons de Ventes page 31 Foires & festivals page 33 Écoles page 35 La Semaine de l Art à Paris Enfin, nous y sommes! La Semaine de l Art a débuté à Paris! Les foires, installations, performances et conférences, investissent la ville. Parmi les événements qui attirent l attention des amateurs et professionnels du monde de l art, la FIAC (Foire Internationale d Art Contemporain) en est évidemment la star. À ses côtés, Cutlog, Slick, l Outsider Art Fair, Design et Art Élysées permettent à la ville de proposer un programme riche et varié. Cette semaine d ébullition est également un rendez-vous important pour les maisons d enchères de la ville Christie s, Artcurial, Cornette et Kohn qui accueillent des ventes importantes, tandis que Phillip s profite de cette semaine pour ouvrir un nouvel espace à Paris. Le Grand Palais Fiac 2013 Photo : Antoine Cadeo À propos d AMA Art Media Agency (AMA) est une agence de contenu spécialisé sur le marché de l art. AMA produit plus cent cinquante dépêches hebdomadaires, toutes purement textuelles, centrées sur l actualité artistique et marchande du monde de l art. L agence couvre aussi bien le marché français que l ensemble des marchés étrangers. Licences AMA propose des licences d exploitation qui permettent à la fois de recevoir une actualité exhaustive sur le marché de l art mais aussi de réutiliser les contenus fournis. Si vous êtes intéressé, veuillez nous contacter à info@artmediaagency.com pour obtenir plus d information sur ces licences d utilisation de nos contenus. Publicité Pour annoncer dans la Newsletter Professionnelle d AMA, prenez contact avec notre régie publicitaire : Art Régie par email info@artregie.com ou par téléphone au +33 (0) 1 75 43 67 20. Pour toute demande de partenariat, merci d écrire à info@artmediaagency.com.

AMA Newsletter 125 2 24 octobre 2013 La Semaine de l Art à Paris Parallèlement à ces acteurs, la ville sera également mise en valeur par l expansion du programme Hors les Murs de la FIAC, une initiative qui encourage les artistes, les galeristes et les visiteurs à quitter les «white cube» pour explorer les rues de Paris. Pour la première fois cette année, des sculptures et des installations grand format seront placées le long de la Seine, dans le cadre des «Berges de la Seine», un projet initié par la Ville de Paris. Une promenade à l est, le long de la rivière du Grand Palais, nous fait découvrir la gigantesque Page Blanche de Clément Borderie, recevant graduellement des marques de la pluie, de la pollution et des passants pour témoigner de l effet du temps passant. L Autodafé de Bernard Pagès prend la forme d une colonne géante qui se termine en essaim de métal, comme si elle venait d être déracinée. Promenez-vous davantage et vous trouverez des tuiles en plastiques colorées de Philippe Rahm, filtrant le faible soleil de la mi-octobre, des sacs de ciment délicatement équilibrés de Benjamin Sabatier, ou Un Camouflage de la Société Réaliste ; une collection de 193 drapeaux, qui représentent les couleurs des états membres de l ONU, de l Afghanistan au Zimbabwe. D autres œuvres d art en plein air ajoutent une touche d inattendu aux espaces publics parisiens, avec notamment la Parade de Bienvenue de Jean Dubuffet présentée par la galerie Pace de New York et Waddington-Custot de Londres, ondulant tel un serpent autour des terrains du Petit Palais. Dans le Jardin des Tuileries, les organisateurs de la FIAC travaillant en collaboration avec le Domaine National du Louvre pour la huitième année consécutive ont laissé dispersée une multitude de sculptures monumentales créées par des artistes tels que Gary Hume, Didier Faustino et Tarek Atoui, se joignant aux œuvres de la collection du jardin conçues par Rodin, Bourgeois, Cragg et Ernst, pour n en nommer que quelques-uns. De nuit, la ville sera éclairée par une constellation d écrans projetant des projets comme celui du Cinéphémère de la FIAC, faisant rayonner les films d artistes ayant traversé le monde pour arriver au milieu des fleurs du Jardin des Tuileries. La Fiac, édition 2013 Photographie : Mathieu Leroux

AMA Newsletter 125 3 24 octobre 2013 La Semaine de l Art à Paris Au Grand Palais, un projet de collaboration avec le MK2 présente un programme permanent de longs métrages, alors que les soirées Carte Blanche au Silencio proposent des films, des concerts, des conférences, offrant une programmation comprenant la participation de Martine Aballéa, Korakrit Arunnanondchai, Christian Boltanski ou encore Raymond Pettibon. En dehors des écrans, des performances d artistes animeront certains espaces parmi lesquels la Pyramide du Louvre, qui accueille une série d œuvres sonores, et le Jardin des Plantes, qui met en place une scène verdoyante lors de la performance de l artiste, londonien de naissance, Hamish Fulton. Parmi les autres œuvres cachées entre les arbres, les visiteurs découvriront les créations d Allora & Calzadilla, Atelier Van Lieshout, Patrick van Caeckenbergh et Philippe Droguet. Organisée pour la première fois à Paris après une session réussie à New York, la foire Outsider Art Fair promet d apporter le meilleur de l Art Brut dans la ville, remplissant d œuvres les 25 galeries de l Hôtel Le A dans le VIII e arrondissement. Welcome Parade (after maquette dated 2 July 1974), Jean Dubuffet, 1974-2008 polyurethane paint on epoxy resin Representé par Waddington Custot 398.8 x 830.6 x 508 cm Une série de conférences proposera l intervention de conservateurs parmi lesquels Sandra-Adam Couralet, Jean-Hubert Martin et Jacomijn Snoep du musée du Quai Branly. Pour sa huitième édition, la Slick Art Fair est de retour sur les bords de Seine, nichée sous le flamboyant pont Alexandre III pour présenter les stands d une sélection de 37 galeries internationales. L événement devrait accueillir environ 17.000 visiteurs et vise à promouvoir des galeries jeunes et ambitieuses, de moins de quinze ans, installées aux côtés de galeries établies. Les manifestations conjointes Art Élysées et Design Élysées vont rassembler quant à elles le meilleur de l art moderne et du design, tandis que Cutlog, installée dans l atelier Richelieu, met en lumière l avant-garde, l émergence et l «under the radar». Présente pour la troisième fois à Paris, le YIA (Young International Artists) a lieu au Bastille Design Center et présente une sélection très attendue de 80 expositions solos. Photographie: Antoine Cadeo

AMA Newsletter 125 4 24 octobre 2013 La Semaine de l Art à Paris La première série de ventes aux enchères a eu lieu mercredi 23 chez Kohn et est suivie de la longue session d Artcurial se tenant jeudi après-midi, tandis qu une succession de performances sonores voit la ville littéralement cliqueter, klaxonner, hurler. Et il ne s agit pas seulement de foires et de maisons de ventes ; passent également à l action, insérant l «art partout» selon l esprit de la semaine, les galeries de tout Paris, qui restent ouvertes en nocturne afin d accueillir les visiteurs, tandis que le Centre Pompidou abrite une soirée de «Spectacles Vivants» et des performances accompagnant les expositions en cours des œuvres de Claude Simon et Roy Lichtenstein. Même si le simple nombre d activités peut sembler accablant à tout visiteur, la démarche d organisation de ces événements est bien plus redoutable encore. L interview de Jennifer Flay offre un bref aperçu de la longueur du processus consistant à mettre en place une foire. Orianna Schwann, ancienne Show Manager de la FIAC, a confirmé que les foires peuvent se révéler être de véritable défis, à la fois en ce qui concerne la préparation et le montage. À cela s ajoute toute la logistique, le stress et la fatigue sachant qu il y a des foires tous les mois. Il s agit donc d un véritable exercice d endurance. Bien qu elle soit éprouvante, la foire artistique propose ce faisant de fantastiques occasions à ses participants, fournissant une plate-forme temporaire pour les artistes, dont beaucoup ne sont qu au début de leur carrière, ce qui offre une grande visibilité malgré le caractère éphémère de la structure. Et tandis que les moments de profond épuisement soient probablement inévitables, la volonté et la confiance des galeristes, conservateurs et artistes qui participent, aplanissent avec vigueur la plupart des sentiments de désespoir flétri. Alors donc, «comment organise-t-on une foire internationale d art contemporain?». Même si la question semble traiter avec légèreté cette question primordiale, Paris Art Week continue à se démarquer. Et quoiqu il puisse être naïf de nier les complexités logistiques de ces foires artistiques internationales, qui exigent sans nul doute de considérables réserves d argent et de patience, l ouverture de nombreux événements aujourd hui promet de raffermir l intérêt et l enthousiasme pour l art, mouvements à l origine fondatrice de ce difficile exercice. La réponse à cette question, semble-t-il, est «très facilement, si on le veut». Entrée Vip de la FIAC Photographie: Antoine Cadeo

AMA Newsletter 125 5 24 octobre 2013 La Semaine de l Art à Paris Le développement continu de Paris Art Week témoigne de la validité de cette réponse, avec une pure détermination, propulsée par un désir de promouvoir le meilleur de l art contemporain et moderne, faisant en cela des problèmes pratiques, notamment le transport, le budget, la mercatique, la production, etc., un mal inéluctable mais entièrement surmontable. Le quarantième anniversaire de la FIAC est un hommage à la longévité de semblables événements. Et, à son âge vénérable, la FIAC ne montre aucun signe de ralentissement : l année dernière, la foire a connu une augmentation de 3,7 % du nombre de ses visiteurs, attirant ainsi plus de 70.500 personnes sur une période de cinq jours, et l édition de cette année croît encore en taille, grâce au nouveau site Hors les Murs sur les rives de la Seine, apportant sa contribution à l extension de la zone du programme. Les récentes éditions de Paris Art Week ont également vu déménager les nombreuses foires de la ville vers des emplacements plus centraux, acquérant dès lors un soutien symbolique de la part des institutions artistiques qui les entourent. Le déplacement en 2006 de la FIAC de la périphérie de Paris vers le Grand Palais a accru la visibilité des foires. De plus le programme Hors les Murs paraît se propager de façon organique, à partir du centre de l événement surmonté du dôme de verre, à travers toute la ville. La foire d art contemporain Slick a suivi quant à elle la migration de la FIAC, quittant son ancien emplacement au nord-est de Paris, pour se nicher entre le musée d Art Moderne de la Ville de Paris et le Palais de Tokyo de la ville, des institutions expérimentales qui semblent faire écho à l esprit de Slick. NATALIE LAMOTTE Paris Art Week met en place un centre à la densité grandissante : non plus isolés dans les coins reculés de Paris, les organisateurs de la foire lancent leurs kiosques sur un terrain sérieux, et n affichent nulle intention de se déplacer. Il y a une certaine magie à cette invasion éphémère, déployée au moyen d expositions et de performances, durant parfois quelques minutes seulement, qui propose un stimulant bienvenu à l art classique et hautement institutionnalisé. D ailleurs, en guise de compte-rendu de l événement de l année dernière, The New York Times a déclaré : «Désormais, la Ville Lumière ne s occupe plus exclusivement d artistes morts». 11 septembre 09 novembre 2013 22, rue Hoche 35000 Rennes www.galerie-nathalie-clouard.com Tel. 02 99 63 51 23 / 06 12 55 16 92

La Semaine de l'art à Paris par Du 23 au 27 octobre. Toute l'actualité de la semaine de l'art à Paris. Gratuit 2 quotidiens imprimés par jour 5 numéros 16 pages Contenu 100 % live Version française et version anglaise 20.000 exemplaires par jour 100.000 exemplaires au total Plus de 50 points de diffusion sur Paris : foires, maisons de ventes, galeries, palaces, librairies, etc. publicité et diffusion contenu info@artregie.com +33 (0) 1 75 43 67 20 dropbox@artmediaagency.com lasemainedelartaparis@artmediaagency.com

AMA Newsletter 125 7 24 octobre 2013 Louise Bourgeois... Art Analytics L artiste américaine d origine française Louise Joséphine Bourgeois naît à Paris le 25 décembre 1911, de Joséphine Fauriaux et de Louis Bourgeois. Louis travaille avec sa femme et sa bellemère pour la Maison Fauriaux, galerie spécialisée dans la restauration et la vente de tapisseries du Moyen Âge et de la Renaissance et d autres antiquités. Après le baccalauréat, elle suit des études supérieures de mathématiques à la Sorbonne avant de se tourner vers l art : elle entre à l Ecole des Beaux-Arts puis rejoint différents ateliers de Montparnasse et de Montmartre (Paul Colin, Roger Bissière, l Académie Ranson, la Grande-Chaumière, mais aussi l Académie Julian et l Académie scandinave, André Lhote et Fernand Léger). En 1936, installée dans l immeuble qui abrite la galerie Gradiva d André Breton, elle a l occasion de découvrir les œuvres des surréalistes. En 1937, elle entreprend des études d histoire de l art à l Ecole du Louvre. En 1938, elle ouvre sa propre galerie dans laquelle elle rencontre l historien d art américain Robert Goldwater, qu elle épouse la même année et avec lequel elle part s installer à New York : ils auront trois enfants. En 1955, elle adoptera la nationalité américaine. A New York, elle poursuit sa formation artistique jusqu en 1940 à l Art Student League. Par son mari, auteur d une thèse sur le primitivisme dans l art moderne, elle s intéresse aux arts premiers, qui influenceront son œuvre ; elle est également en contact avec les artistes de renom de son temps. Elle se consacre tout d abord à la peinture : en 1945, elle présente douze toiles à la Bertha Schaeffer Gallery, à New York, lors de sa première exposition personnelle. A part quelques rares expositions, notamment en 1945, il faudra attendre les années 1970 pour qu elle soit révélée au public. C est à ce moment qu elle renouvelle son approche, avec des «sculptures installations» réalisées avec des matériaux et des objets très variés, parfois personnels, le bois, le métal, le tissus, le latex. Son œuvre s imprègne de ses traumatismes personnels où elle développe des thèmes liés à la féminité, la sexualité, la famille et la petite enfance. Elle les traite en utilisant des matériaux et des objets très variés, et en inventant des formes monumentales comme ses sculptures araignées, et ouvre la voie très avant-gardiste de l art contemporain. Son travail figure dans les collections des grands musées du monde. C est en 1982-1983 que de MoMA lui consacre sa première exposition. En 1993 elle représente les États-Unis à la Biennale de Venise. C est en 1995 qu elle est présentée pour la première fois en France au Musée d art moderne de Paris puis en 1998 à Bordeaux.En 2008 le Centre Pompidou et la Tate modern lui ont consacré une importante rétrospective. La reconnaissance de son travail artistique grandit pendant les dernières années de sa vie, où elle s affirme comme une influence importante pour les nouvelles générations d artistes, particulièrement féminines. Elle meurt à New York le 31 mai 2010. Évolution du nombre d expositions par type Évolution de nombre d expositions par type d institution 70 35 0 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 expositions collectives expositions monographiques 70 35 0 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 galerie musée biennales autres

AMA Newsletter 125 8 24 octobre 2013 Louise Bourgeois... Art Analytics C est dans son pays d origine les Etats-Unis que l artiste a été le plus exposée, puis en Allemagne, en France, au Royaume-Uni et en Suisse. Parmi les lieux ayant accueilli le plus d expositions consacrées à l artiste, figurent la la galerie Cheim & Read, (Etats-Unis), le MoMA - Museum of Modern Art, (Etats-Unis), la Galerie Karsten Greve - Paris, (France), la Peter Blum Gallery, (Etats-Unis) et la Greg Kucera Gallery, (Etats-Unis). Par ailleurs, c est aux côtés de Bruce Nauman, Kiki Smith, Andy Warhol et Cindy Sherman que Louise Bourgeois a été le plus exposée. Depuis le début des années 2000, Louise Bourgeois bénéficie d une visibilité très importante, avec près de cinquante expositions organisées annuellement, ce qui la place parmi les artistes contemporains les plus exposés. Répartition par type d exposition Répartition par type d institution des expositions des artistes Répartition par pays 6 % 34 % 21 % 36 % 39 % 57 % 79 % 6 % 6 % 12 % gallery events museum other group shows solo shows United States France other Germany United Kingdom Évolution du nombre d articles publiés sur Louise Bourgeois 1.000 500 0 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 Top publications Répartition du nombre d articles par langue 12 % The New York Times 726 11 % 46 % The Guardian 310 13 % Financial Times 179 18 % 0 200 400 600 800 anglais espagnol autres allemand français

AMA Newsletter 125 9 24 octobre 2013 Louise Bourgeois... Art Analytics En salles des ventes, les œuvres de Louise Bourgeois ont totalisé un chiffre d affaires de plus de 84 millions de dollars, avec un prix moyen de plus de 200.000 dollars. Parmi les œuvres ayant atteint les montants les plus importants, les araignées (spider) de l artiste se trouvent aux trois premières places des plus importantes ventes de l artiste en vente ublique, le record a été réalisé en novembre 2011 chez Christie s s à New York pour la sculpture en bronze Spider (1996), vendue pour 9,5 millions de dollars prix marteau, après qu une autre sculpture Spider (2003), en acier, ne soit vendue pour 4,02 millions de dollars prix marteau chez Christie s à Paris en mai 2008. En mai 2012, la sculpture en acier Spider (1995) était vendue pour 4 millions de dollars prix marteau chez Christie s à New York. Concernant les différences entre les médiums, les sculptures de l artiste qui ont fait son succès, représentent un tiers des lots proposés, et une très grand majorité de son chiffre d affaires (94 %). Près de 140 sculptures de Louise Bourgeois ont été cédées en ventes publiques. Celles-ci ont totalisé un chiffre d affaires de près de 79 millions de dollars, pour un prix moyen d environ 580.000 dollars. S agissant des autres médiums, près de la moitié des lots proposés en vente publique ont été des multiples, pour un prix moyen situé autour de 8.000 $. Par ailleurs, les 62 dessins de l artiste ont été vendus aux enchères, à un prix moyen de plus de 30.000 $, tandis que les huit peinture ont en moyenne atteint 45.000 dollars, et sept céramiques se sont vendues à un prix moyen de 140.000 $, dont Nature Study (1996) vendue pour près de 960.000 $ chez Phillips de Pury & Company à New York en 2012. Autre médium proposé aux enchères. Par ailleurs, huit peintures ont été vendues à un prix moyen de 45.000 $. Il est par ailleurs important de noter que le nombre de lots proposés connaît une croissance régulière lors des vingt dernières années. Évolution du nombre de lots présentés Évolution du chiffre d affaires Évolution de la valeur moyenne des lots 80 40 0 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 20 M$ 10 M$ 0 M$ 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 500 K$ 250 K$ 0 K$ 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

AMA Newsletter 125 10 24 octobre 2013 Louise Bourgeois... Art Analytics Concernant les lieux de ventes, les œuvres de Louise Bourgeois ont pour les trois quart été cédées aux États-Unis, mais également au Royaume-Uni et en France. Lorsqu on s intéresse aux maisons de ventes ayant organisé ces enchères, il apparaît que les maisons anglo-saxonnes ont organisé la majorité des sessions, et réalisé la totalité du chiffre d affaires. Les prix relativement élevés pour les sculptures de Louise Bourgeois qui représent la majeure partie des lots - amènent en effet les vendeurs à se tourner vers ces maisons renommées. Par ailleurs, le taux d invendus de Louise Bourgeois est relativement faible. En effet, plus des quarts des lots présentés en ventes publiques ont trouvé preneur. Par ailleurs, nous pouvons remarquer qu une importante part du chiffre d affaires a été réalisée grâce à des lots vendus à des prix supérieurs à 500.000 $. Répartition par médium du nombre de lots présentés et du chiffre d affaires Répartition par pays du nombre de lots présentés et du chiffre d affaires 5 % 16 % 30 % 49 % 2 % 94 % 12 % 14 % 16 % 58 % 11 % 11 % 77 % Multiples Sculpture Dessin autres États-Unis Royaume-Uni France autres Taux d invendus Répartition par maison de ventes du nombre de lots présentés et du chiffre d affaires 17 % 35 % 32 % 38 % 3 % 59 % 83 % 12 % 21 % vendu non-vendu Christie s Sotheby s Phillips autres Taux d invendus par gamme de prix Chiffre d affaires par gamme de prix > 2 M$ 1-2 M$ 500 K$-1 M$ 200-500 K$ 100-200 K$ < 100 K$ 0 % 25 % 50 % 75 % 100 % vendu non-vendu > $2m $1-2m $500k-$1m $200-500k $100-200k < $100k $0m $10m $20m $30m

AMA Newsletter 125 11 24 octobre 2013 Louise Bourgeois... Art Analytics 100 % 75 % 50 % 25 % 0 % 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 vendu non-vendu Malgré une hausse du taux d invendus au début des années 2000, celui-ci reste limité, et faible pour une artiste contemporaine. Concernant le succès par année de création, nous remarquons qu une grande partie des lots proposés aux enchères a été réalisée à partir du début des années 1990. Concernant leurs succès, l ensemble des périodes de créations de Louise Bourgeois est valorisé en vente publique. Évolution du taux d invendus Nombre de lots présentés et chiffre d affaires par année de création 50 40 30 20 10 15 M$ 12 M$ 9 M$ 6 M$ 3 M$ 0 1945 1950 1959 1964 1969 1974 1979 1984 1989 1994 1999 2004 0 M$ nombre de lots chiffre d affaires L artiste bénéficie actuellement d une importante programmation muséale à travers le monde. Jusqu au 3 novembre 2013, le Palacio de Cibiles- Centrocentro de Madrid présente une exposition dédiée à la Collection de Helga de Alvear, où le travail de Louise Bourgeois est exposé aux côtés d Helena Almeida, Matthew Barney, Ángela de la Cruz, Jean-Marc Bustamante, José Pedro Croft, Olafur Eliasson, Andreas Gursky, Ernesto Neto, Santiago Sierra, Isaac Julien, Juan Muñoz, Jeff Wall, Thomas Ruff et Ai Weiwei. Jusqu au 11 novembre, les sculptures de Louise Bourgeois sont visibles au Villa Datris - Fondation pour la Sculpture Contemporaine de L Isle-sur-la-Sorgue en France. Du 2 novembre au 29 décembre 2013, le museum of canadian contemporary art de Toronto expose le travail de Louise Bourgeois aux côtés de Charles Burns, William S. Burroughs, Alex Colville, John Massey, Mark Prent, John Scott et Andy Warhol. Jusqu au 12 janvier 2014, les œuvres de l artiste sont également exposées au Centro de Artes Visuales Fundación Helga de Alvear de Cacéres en Espagne, Jusqu au 2 mars 2014, le travail de Louise Bourgeois est intégré à une exposition dédiée au Textile, organisée au Kunstmuseum de Wolfsburg. Résultats par Artprice.com

AMA Newsletter 125 12 24 octobre 2013 Opinion Réinventer les grands rendez-vous du marché de l art : Antoine Van de Beuque, Président Fondateur d ArtViatic Alors que Paris se prépare à inaugurer un rendez-vous artistique majeur, la Fiac, il peut être utile de questionner le sens de ces grandes manifestations. À l heure où le marché de l art se dématérialise et où le contexte économique est marqué par la crise et les réductions budgétaires, pourquoi organiser encore de tels événements physiques? Ces grands salons français, volets commerciaux de la diffusion internationale de l art, ne seraient-ils pas quelque peu dépassés? Il ne fait plus mystère pour personne que les nouveaux moyens de communication ont profondément bouleversé le commerce de l art. Non seulement internet fournit une somme d informations gigantesque, mais nous assistons à une dématérialisation révolutionnaire de l ensemble du marché. Les ventes en ligne sont de plus en plus nombreuses, parce qu elles vont dans le sens d un rapprochement de l offre et de la demande et d une transaction à distance, en temps réel et à moindres frais. À la faveur de cette mondialisation exacerbée des échanges, de nouveaux acteurs émergent en Asie, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient Il suffit d observer la multiplication des projets de diffusion et de commercialisation de l art en ligne pour comprendre l importance de ce tournant. Cette année, des canaux de ventes d art en ligne comme Artspace.com, qui a convaincu le fonds de capital-risque Canaan Partners de réinjecter 8,5 millions de dollars dans ses services interactifs, les propriétaires d Artsy.com ont quant à eux réinvesti 5,6 millions de dollars dans leur plateforme multifonction qui permet, entre autres, de visiter à distance plusieurs foires internationales telles que la Frieze et l Armory Show. Nombre d acteurs traditionnels du marché de l art ont su trouver leur place parmi ces nouveaux entrants. Les maisons de vente permettent aujourd hui d enchérir en ligne sur l ensemble de leurs vacations ; certaines ont même lancé des ventes 100 % dématérialisées, à l instar de Christie s. On peut désormais choisir de prendre l avion pour se rendre aux foires de Bâle, New York, Miami ou Londres, ou simplement se connecter à des sites comme Paddle8 ou ArtViatic pour enchérir depuis son bureau. Qu en est-il de nos foires françaises? Sans conteste, nos grands rendez-vous parisiens comme la Fiac ont su se mettre à l heure de la mondialisation. Mais ont-ils, pour autant, pleinement pris acte de l évolution du marché de l art? Quand verrons-nous ces salons proposer des visites et des transactions en ligne? Je ne dis pas là que les foires n ont plus de raison d être physique : il demeure essentiel de se confronter réellement aux œuvres et de partager, avec d autres passionnés, de trop rares moments hors du temps, tout entiers consacrés au plaisir esthétique. Mais ces manifestations ne doivent pas pour autant se garder d explorer les possibles. Pour survivre dans le contexte économique actuel et rester dans la course, pour demeurer des rendez-vous incontournables du marché de l art, elles doivent non seulement s adapter mais résolument innover, définir de nouvelles façons d interagir.

AMA Newsletter 125 13 24 octobre 2013 En bref Actualité de la semaine La TVA à l importation des œuvres d art ramenée à 5,5 % en France Alors que le projet de budget du gouvernement français prévoyait un relèvement de la TVA sur l importation des œuvres d art de 7 à 10 %, les députés ont voté la mise en place d un taux réduit de 5,5 %. Le ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve a affirmé que, sans cette évolution, «compte tenu des taux de TVA existant dans d autres pays européens ou d autres capitales, nous fragiliserions considérablement la place de Paris.» Cette mesure d un coût estimé d environ dix millions d euros sera financée par un ajustement de la taxation des plus-values. En effet, la durée de détention donnant droit à une exonération devrait être allongée de douze à 22 ans et le taux appliqué lors d une cession avant 22 ans devrait passer de 4,5 % à 6 %, en vertu d amendements dont le vote devait intervenir ultérieurement. Contacté, Guillaume Cerutti, président directeur général de Sotheby s France apparait quant à lui soulagé de cette mesure, précisant : «Nous aurions naturellement préféré éviter une augmentation de la taxe forfaitaire sur les plus-values. Mais le résultat final constitue cependant un point d équilibre acceptable, tant une hausse de la TVA à l importation aurait signifié un coup fatal pour le marché français.» Une satisfaction partagée par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti qui souligne que «la fixation du taux à 5,5 % garantit que la France conserve un marché attractif et efficace, comme en témoigne l ouverture prochaine de la Foire Internationale d Art Contemporain (FIAC).» Shutdown Réouverture des musées américains après un «shutdown» de seize jours Barack Obama a signé le jeudi 17 octobre la loi votée par le Congrès américain qui écarte le défaut de paiement en relevant le plafond de la dette des États-Unis. Ce vote met fin à une grave crise politique et économique dont le secteur public culturel notamment a été victime. Les plus importants musées de Washington, financés par le gouvernement américain, avaient dû fermer leurs portes aux visiteurs pendant seize jours en raison du blocage concernant le vote du budget 2014. Les musées privés ont donc pu bénéficier d un certain monopole, et voir ainsi leur nombre de visiteurs augmenter. Néanmoins, ce blocage forcé des institutions publiques culturelles a été néfaste pour les employés fédéraux y travaillant, même si une certaine solidarité a pu être constatée entre secteurs public et privé (la cafétéria de la Phillips Collection a par exemple offert une réduction de 50 % sur le café aux employés fédéraux). La diplomatie culturelle, dont on a pu observer qu elle constitue un maillon essentiel aux relations inter-étatiques, a également fait les frais de ce «shutdown». En effet, le Premier ministre grec, en visite officielle à Washington, devait, entre autres, assister au vernissage d une exposition montée à la National Gallery of Art en collaboration avec le Musée Benaki d Athènes. L événement annulé, le chef du gouvernement grec a compté au nombre des visiteurs déçus. Il reste donc à espérer que les musées fédéraux américains regagnent rapidement leur public et sans trop de dégâts. Fondation Lancement de la Fondation d entreprise Galeries Lafayette Les Galeries Lafayette annoncent dans un communiqué la création de leur Fondation d entreprise. Située au 9 rue du Plâtre, au cœur du Marais, la Fondation d entreprise Galeries Lafayette ouvrira ses portes au printemps 2016, après les travaux de réhabilitation d un bâtiment fin XIX e. Concernant le rôle et les actions futures de la fondation, l entreprise annonce dans le communiqué que la nouvelle fondation sera un «lieu de rencontre, de diffusion des talents et des savoir-faire, la Fondation d entreprise Galeries Lafayette offrira aux artistes des conditions de création, de production et d exposition uniques en France. Pour ses visiteurs de tous horizons, la Fondation d entreprise Galeries Lafayette sera un lieu de vie, de parole et d idée, de découvertes et de partage.» La Fondation sera présidée par Guillaume Houzé, directeur de l image et du mécénat du Groupe et de la Branche Grands Magasins. WEB Premier bilan pour Artviatic Artviatic, plateforme de ventes privées de peintures, sculptures et œuvres sur papier estimées à plus de 150.000 euros, annonce un volume de transactions de 4,1 millions d euros pour sa première année d exercice. Parmi les œuvres échangées sur la plateforme en ligne qui facture une commission de 3 % aux acheteurs et vendeurs, des travaux de Max Ernst, Karl Schmidt-Rottluff, Serge Poliakoff ou encore Victor Brauner. Actuellement en vente : Auguste Rodin, René Magritte, Pablo Picasso, parmi d autres. Projet Jeter un coup d oeil artistique à Otwock. Le projet «Otwock» a été initié en 2010 par Open Art Projects et le sculpteur polonais Mirosław Bałka. Le but du projet est de regarder la ville sous un angle artistique. La ville Otwock est la ville natale du sculpteur, dans laquelle il a transformé sa maison de famille en studio. Les artistes et les auteurs invités au projet sont là pour créer dans ce cadre, des œuvres et des gestes qui saisissent des sens cachés, des faits et des associations. Le projet est une tentative de créer une description subjective de l endroit. Les œuvres créées font référence à l atelier, à l urbanisme de la ville polonaise, son histoire et son architecture actuelle. Les artistes participants sont Lara Almarcegui, Tacita Dean, Anna Molska, Charlotte Moth, et Luc Tuymans. Cette année les sujets abordés par les artistes créent une relation entre la ville et la littérature. Nothing About That. Fictitious Narratives est un programme public résumant la troisième saison du projet a lieu à 19 heures le 26 octobre au Muzeum Ziemi Otwockiej. Le bâtiment et la forêt aux alentours sont le site du nouveau projet de Jos de Gruyter et Harald Thys, accompagné de projections de leurs films.

AMA Newsletter 125 14 24 octobre 2013 Politique Nouveau plan d attaque pour le marché de l art français discuté à l Assemblée nationale Une journée d étude parlementaire organisée par le Conseil des Ventes volontaires de meubles aux enchères publiques a eu lieu à l Assemblée Nationale le 16 octobre dernier afin de traiter des questions afférentes au marché de l art et aux ventes aux enchères publiques. Cette table ronde faisait écho à une actualité riche : le dépôt de deux amendements législatifs à la loi «Hamon» pour la protection du secteur des ventes aux enchères ainsi que de deux amendements sur le projet de loi de finances 2014 s agissant de la fiscalité des ventes de biens meubles. Parallèlement, l internationalisation du marché de l art pousse ses acteurs à se questionner sur les nouveaux moyens de commerce mis à leur disposition ou encore à se pencher sur l avenir de la France au sein de ces échanges. Du point de vue juridique, l opportunité d un renforcement de la protection du consommateur a été soulevée par les personnalités présentes afin de faire face au développement du courtage en ligne, secteur non régulé des ventes aux enchères. L alignement de réglementation entre secteurs régulé et non régulé serait alors la solution envisagée par le Conseil des Ventes, via la protection de la dénomination «vente aux enchères publiques» qui serait sanctionnée par le droit pénal et obligatoire pour tout opérateur présent sur ce marché (proposition faite dans deux amendements législatifs intégrés à un projet de loi en cours d examen à l Assemblée Nationale). Du point de vue économique, le marché de l art représentant un pôle de compétitivité certain autour duquel gravite une multitude d acteurs et de services, il serait pertinent de mettre en place des moyens de collecter les données économiques de tout opérateur afin d en déduire la richesse produite. Il est toutefois possible de constater que dans ce secteur où la demande est toujours plus forte que l offre, le marché participe grandement à la dynamique de création artistique. Néanmoins, le constat est également celui d une France en marge au sein de ce marché, du fait de «l émiettement du tissu d acteurs» qu il s agisse du réseau des galeries ou des maisons de vente aux enchères. En conclusion, les acteurs du marché de l art demandent une certaine neutralité du législateur, sauf en ce qui concerne l abaissement de la TVA à 5 % (mais admettent en compensation la taxation forfaitaire des plus-values de cession). Ils soutiennent aussi un relèvement des seuils des certificats d exportation pour fluidifier davantage le marché. La revalorisation de la scène artistique française semble également nécessaire autant que la création d une voix unique des représentants du marché de l art français. Conférence L économie de la dette infinie de Maurizio Lazzarato L économie de la dette infinie ou comment échapper à la condition néolibérale de l homme endetté sont les thèmes que Maurizio Lazzarato aborde dans ses conférences. Dans le cadre de la FIAC, Maurizio Lazzarato est invité à donner une conférence autour de son dernier essai sur la condition néolibérale le jeudi 24 octobre 2013 à l auditorium du Grand Palais de Paris, à midi. À la fois chercheur indépendant, philosophe et sociologue, Maurizio Lazzarato a écrit sur le capitalisme cognitif contemporain et sur les politiques néo-libérales. Sa théorie de la «dette infinie» aborde les rouages sociaux de la condition de l homme dans la société moderne. L économie de la dette domine aujourd hui la finance internationale. Le philosophe rappelle à quel point cette logique est le socle sur lequel les politiques néolibérales s appuient. Il déclare : «Ce n est plus le péché originel qui nous est transmis à la naissance, mais la dette des générations précédentes.» La discussion de Maurizio Lazzarato tentera de répondre à cette question : «Face à un régime de culpabilité, de peur et de mauvaise conscience auquel nous confronte le système de la dette, l art et ses protagonistes, artistes commissaires, collectionneurs, galeristes représentent-ils une alternative ou la forme aboutie de cette logique de marché?» Maurizio Lazzarato est l auteur de La Fabrique de l homme endetté. Essai sur la condition néolibérale, paru en 2011. Affaires Une tradition familiale qui sonne faux Toute une famille est actuellement mise en cause dans une affaire de contrefaçon de mobilier contemporain dont les originaux sont signés, entre autres, Alexandre Noll, Charlotte Perriand ou encore Jean Prouvé. Ce trafic établi en France et aux États-Unis est estimé à un million d euros. C est en 2008 qu une enquête a été mise en place suite aux aveux d un des complices du trafic qui avait notamment dénoncé Me Géraldine Duran-Blondel, avocate bordelaise. La suite des investigations a permis de remonter jusqu à la tête du réseau de faussaires, à savoir le père de l avocate, Christian Duran. Ce dernier décédé en 2006, il semblerait que les membres de sa famille aient perpétué la tradition comme en témoigne la découverte de 89 objets contrefaits il y a cinq ans. Huit personnes comparaissaient du lundi 14 au mercredi 16 devant la 5e chambre de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux, dont la veuve de Christian, sa fille et son fils et d autres complices présumés. Les chefs d accusation retenus sont l association de malfaiteurs, l escroquerie, la contrefaçon et le recel de contrefaçons en bande organisée. Les membres de cette famille plus ou moins originale semblent pour le moment désunis et s accuser entre eux. Les juges ont jusqu au 4 décembre pour statuer sur cette affaire. Restitution Nouvelle demande de restitution d une œuvre de G. Klimt par les héritiers Lederer Une œuvre majeure de Gustave Klimt (1862-1918) est au cœur d un nouveau litige entre les héritiers des propriétaires et le gouvernement autrichien. La Frise de Beethoven, œuvre monumentale datant de 1902, fait en effet l objet d une nouvelle demande de restitution formulée le 15 octobre, suite à sa spoliation par les nazis lors de la Seconde Guerre Mondiale. Cette œuvre hommage au compositeur mort à Vienne en 1827 est une des pièces phares de ses collections nationales. La frise a d ailleurs été partiellement reproduite sur les pièces de monnaie commémoratives. La famille Lederer, dont les membres furent les principaux mécènes de l artiste, a été victime des spoliations nazies au moment de l occupation autrichienne en 1938. Partis en Suisse pour fuir le régime, leur collection fut saisie et 18 des œuvres de Klimt qui la composait furent détruites. La Frise de Beethoven, rescapée, fut restituée à la famille Lederer après la guerre. Toutefois, le gouvernement autrichien fit en sorte de bloquer le processus de restitution en faisant pression sur les héritiers pour racheter la frise en échange d une dispense de licences d exportation pour ses autres œuvres. Après diverses tentatives de résolution de la situation, Erich Lederer, héritier de la famille, céda l œuvre de Klimt en 1973. Une loi autrichienne sur les restitutions de biens culturels datant de 2009 pourrait néanmoins jouer en faveur des héritiers Lederer. Cette affaire risque donc de faire figure d exemple en matière de restitution, quelle qu en soit l issue.

AMA Newsletter 125 15 24 octobre 2013 Interview Jennifer Flay revient sur la quarantième édition de la FIAC En 2003, Jennifer Flay devenait directrice artistique de la FIAC aux côtés du commissaire général Martin Béthenod. Alors qu elle semblait à bout de souffle il y a dix ans, la foire célèbre en 2013 son quarantième anniversaire dans un climat enthousiaste auquel le succès des précédentes éditions n est pas étranger et annonce une programmation de très grande qualité. Entre temps, la directrice artistique est devenue commissaire générale et le rôle de Jennifer Flay dans ce redressement qui (re)place la FIAC au centre du marché de l art mondial est légitimement et unanimement reconnu. Du 23 au 27 octobre, loin de sa Nouvelle-Zélande natale, sous l impressionnante nef du grand palais, Jennifer Flay observera les poids lourds de l art moderne et contemporain mondial participer à la grande messe qu elle a contribué à faire renaître à Paris. Au moment du lancement de cette édition anniversaire, Jennifer Flay vous livre les clés de la FIAC 2013. Pouvez-vous nous présenter les nouveautés prévues pour la quarantième édition de la FIAC? Il est important de savoir que la FIAC ne repose pas sur la recherche à tout prix de la nouveauté. Les notions qui viennent présider nos choix stratégiques sont celles de la qualité, de la pertinence et de la nécessité. De fait, un choix très rigoureux concernant les galeries participantes est effectué. Cette année, nous avons choisi de renforcer ce choix en sélectionnant des galeries puissantes sur le marché mondial, comme neugerriemschneider de Berlin, Fortes Vilaça du Brésil accompagnée, par ailleurs, de quatre autres galeries brésiliennes, faisant de fait la première fois que le Brésil est autant présent à la FIAC, mais également comme Vitamin Creative Space en provenance de Chine, représentant la jeune génération de galeries chinoises. De plus, un certain nombre de leaders comme David Kordansky de Los Angeles, véritable puissance au sein des galeries exerçants depuis une dizaine d années, sont également présents. Nous cherchons bien évidemment à consolider la réputation de qualité que la FIAC a pu acquérir au cours des précédentes éditions, mais consolider ne veut pas dire stagner. L édition 2013 de la FIAC a su se constituer autour d un certain nombre de propositions que nous avons faites à un moment où nous estimions que cet événement pourrait apporter davantage à ses participants, aussi bien aux galeries exposantes qu aux visiteurs. Aussi, pour la première fois cette année, un cycle de performances dédié aux jeunes artistes, In Process est présenté. Nous avons depuis six ans déjà un cycle de performances qui s intitule Ouvertures/Openings, conçu et réalisé en collaboration avec l Auditorium du Musée du Louvre. Il s agit ici d artistes confirmés tels que Rodney Graham, Gary Hill, Christian Marclay, Matt Mullican, Jeremy Deller, ou pour l édition Tadashi Kawamata Photographie Fabrice Seixas Tadashi Kawamata Courtesy of the artist and kamel mennour, Paris and Annely Juda, London

AMA Newsletter 125 16 24 octobre 2013 Interview Jennifer Flay revient sur la quarantième édition de la FIAC Ecstasy I, Marina Abramovic, 2012 Photography ADAGP, Paris 2013 - Courtesy of the artist and Krinzinger, Wien Representé(e) par : Krinzinger 2013 Tarek Atoui, Xavier Le Roy, Alvin Lucier et Olaf Nicolai. La nouveauté de In Process réside donc dans la présentation de performances réalisées par de jeunes artistes dans divers sites de la capitale, choisis avec eux en fonction de la nature de la performance et de son message. Ce programme a pu être mis en place grâce à l aide de Mehdi Brit, commissaire d exposition qui a réalisé ces dernières années un important travail sur l art performatif. In Process explore l idée de re-enactement et notre relation à la mémoire. Cette nouveauté représente pour nous une addition pertinente au regard de la direction dans laquelle nous avons envie d aller. Le développement de nos projets hors-les-murs, qui sont aujourd hui l un des rendez-vous marquants de la FIAC, est à nos yeux important puisque ces projets constituent la signature de notre foire d art contemporain. En effet, si la FIAC est considérée comme la deuxième foire mondiale, elle est leader en matière de propositions culturelles développées au travers des projets hors-les-murs. Les Berges de la Seine viennent également renforcer notre présence le long de ce fleuve. Depuis notre retour dans le centre de Paris en 2006 résultat d une volonté appuyée de retrouver le cœur de Paris afin de pouvoir travailler en synergie et en plus grande proximité avec les nombreuses institutions culturelles prestigieuses de la ville et avec tout ce qui fait battre son cœur nos sites se trouvent être positionnés le long de la Seine : le Grand Palais, le jardin des Tuileries du Domaine national du Louvre, l Auditorium du Musée du Louvre, Le Jardin des Plantes et le Musée d Histoire Naturelle. Le projet phare de la Ville de Paris pour 2013 l aménagement des berges de la Seine nous semblait correspondre parfaitement à notre développement et c est pourquoi nous avons choisi d investir ce lieu. Cette année, il sera possible de découvrir sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor qui relie les jardins des Tuileries aux Berges de la Seine, une œuvre remarquable intitulée U.N. Camouflage, puissante et engagée, créée par le collectif Société Réaliste, représenté par Jérôme Poggi, jeune galeriste français qui expose pour la première fois cette année à la FIAC. Tous ces projets ne peuvent se faire sans une collaboration étroite avec la Ville de Paris, un partenaire précieux dans le développement de la FIAC. De même, l installation in-situ de Tadashi Kawamata ambitieuse et d une très grande poésie que nous présentons sur la Place Vendôme en collaboration avec le Comité Vendôme et la galerie Kamel Mennour est rendue possible grâce au soutien de la Ville de Paris. Cette édition ne répond donc pas à une recherche absolue de nouveauté, qui est un concept un peu désuet auquel je ne crois pas vraiment. Notre but est plutôt d enrichir et de densifier notre offre dans un sens exprimant la pertinence et la nécessité. Avez-vous une idée du nombre de personnes qui vont découvrir les expositions hors-les-murs? Selon vous, quel peut être l impact pour les galeries? Il ne nous est pas vraiment possible de connaître avec précision le nombre de personnes qui viennent voir les œuvres sur la voie publique. Nous pensons néanmoins que ce chiffre est important. Nous avons de nombreux témoignages photographiques qui montrent bien qu un nombre considérable de gens s intéressent de près aux œuvres exposées dans le cadre des présentations hors-les-murs. Le chiffre de 500,000 personnes nous a été communiqué en 2012. Ce qui me paraît important est que le public ait l occasion d approfondir sa connaissance des œuvres s il en exprime l envie. Depuis 4 ans nous travaillons avec l Ecole du Louvre sur un dispositif de médiation culturelle pour répondre au fort intérêt toujours croissant du public. À partir du moment où nous entreprenons de travailler dans l espace public, je pense qu il est de notre devoir de faciliter la rencontre entre le public avec les œuvres exposées. Il faut absolument essayer de transmettre au public le plus large un goût pour l art en général et pour l art contemporain qui n est autre que l art «de notre temps». C est là le travail de tous les «ouvriers» de l art (galeristes, critiques, conservateurs, etc.). Bien entendu, les pratiques artistiques ont toujours revêtu un côté élitiste. Le tout est de savoir si l on souhaite maintenir les difficultés qui freinent l accessibilité à la culture, ou si au contraire, il n est pas préférable d entreprendre des mesures qui vont dans le sens de la vieille utopie de démocratisation de l art à laquelle je demeure très attachée. À mon sens, il est urgent de lever les barrières qui empêchent une grande partie du public de comprendre que l art est aussi fait pour lui. Les artistes travaillent pour le plus grand nombre et tout le monde a le droit de s approprier l art. Élargir le public de la culture est une mission de développement durable. Notre but est donc de concilier une offre de haute qualité les galeristes exposant nous indiquent

AMA Newsletter 125 17 24 octobre 2013 Interview Jennifer Flay revient sur la quarantième édition de la FIAC que la FIAC et Bâle sont les foires où elles réalisent leurs ventes unitaires les plus importantes et un accès au public le plus large qui passe par la proposition de plateformes d échanges. Vous vous positionnez comme une foire présentant de multiples sujets. Pouvez-vous nous présenter les critères qui président au choix des exposants? De nombreuses galeries disposent du niveau pour être présentes à la FIAC, mais n y participent pas. Comme pour toutes les foires, se pose la question de la disponibilité des espaces d exposition et il nous faut prendre des décisions. Le comité de sélection de la FIAC est composé de huit membres. Quatre sont des galeristes français et quatre sont des galeristes présents dans d autres pays du monde. Nous ne disposons pas d une représentation nationale à proprement parler au sein du comité. Nous avons des galeries d environ 25 nationalités différentes à la FIAC. Un comité réunissant 25 membres serait extrêmement lourd, voire impossible, à gérer. Les membres du comité sont issus de générations différentes et ont des positions esthétiques et des périodes d expertise historiques différentes. Le comité de sélection se renouvelle chaque année, car les membres sont nommés pour un mandat de deux ans renouvelable une seule fois, soit de 4 ans maximum. Comme les membres sont entrés à différents moments, le comité est en perpétuel renouvellement. Selon moi, ce renouvellement est un point fort, car les faiblesses d un comité identique au fil des éditions ont été mises en avant par le passé. Nous avions donc le souhait de ne pas tomber dans cet écueil. Ses membres jouent un rôle très important, mais limité dans le temps. Nous évitons de fait de reproduire un comportement collectif habituel. Tous les dossiers sont regardés et étudiés en fonction de critères qui varient selon l âge de la galerie. D une manière générale, nous regardons la programmation à l année, le travail effectué pour les artistes représentés, l efficacité de création d un contexte (intellectuel, critique et de marché) pour le travail de l artiste, l importance des expositions réalisées par la galerie dans la trajectoire de l artiste, etc. Pour les galeries de la scène émergente, nous évaluons leur aptitude à dénicher de nouveaux talents et à les révéler au monde de l art. Le projet est également regardé de très près. La FIAC est avant tout une manifestation commerciale : c est la raison pour laquelle je considère qu il est important que les galeries puissent proposer tant des expositions personnelles ou thématiques que des accrochages qui rendent compte de manière générale mais toujours dans l excellence de l offre du travail de la galerie. Notre objectif est donc de trouver ensemble une sélection de galeries qui est représentative géographiquement, historiquement (car nous couvrons les XX e et XXI e siècles) et qui prend en compte différentes options esthétiques. Tous ces éléments sont réunis dans un espace d exposition de seulement 9.000 m2. En termes de notoriété et de qualité, nous jouons dans la même cour que d autres foires considérées comme très importantes dans le monde, mais pas en termes Portrait of Sophia Loren starring in «Piazza d Italia - Souvenir d Italie (After de Chirico), Francesco Vezzoli, 2012 collage on paper, Inkjet print on canvas, metallic and cotton embroidery 60 x 72 cm (framed) Courtesy of the artist and Galleria Franco Noero. Photo: Sebastiano Pellion di Persano / ADAGP, Paris 2013 Representé(e) par Franco Noero

AMA Newsletter 125 18 24 octobre 2013 Interview Jennifer Flay revient sur la quarantième édition de la FIAC de surface d exposition disponible. C est pour cette raison qu il arrive que des galeries extrêmement méritantes ne puissent être exposées lors de la FIAC. 30 % de galeries françaises sont présentes cette année. Comment expliquez-vous ce chiffre? 25% de nos demandes de participation proviennent de galeries françaises. 30% de nos exposants sont français. Nous avons pour souhait de soutenir la création française. Ces dix dernières années, la FIAC est l une des manifestations qui a fait le plus pour la reconnaissance de l art français à l étranger. Aussi, la présence des galeries nationales est très importante et bien plus conséquente que pour toutes les foires comparables : la Frieze par exemple ne présente que 25 % de galeries britanniques. La France a une tradition culturelle et une actualité artistique très puissante. Il faut revendiquer cet engagement et j ai fait le choix d œuvrer en ce sens à travers mon action à la FIAC, en élevant cette foire à un rang de leader mondial. Cette position permet de donner davantage de rayonnement à la scène artistique française. Votre histoire de galeriste est encore très présente pour vous. Cette expérience vous aide-telle dans la gestion de la FIAC? Oui bien sûr! D abord car je suis considérée auprès des galeristes comme un des leurs. Cette expérience m aide tous les jours à comprendre leurs enjeux, leurs problématiques, à répondre au mieux à leurs attentes. Untitled, James Lee Byars, 2010 Bronze doré / Gilded bronze 300 cm diamètre Photo Marc Domage Courtesy Michael Werner Gallery, Märkisch Wilmersdorf, New York, London L édition 2013 de la FIAC vient à la fois fêter les quarante ans de la foire, mais également vos dix ans à la tête de cette manifestation? Oui en effet, il s agit de la quarantième édition de la FIAC, qui a vu le jour en janvier 1974. Mais je ne suis à la tête de cette manifestation que depuis dix ans, dont six ans en binôme avec Martin Bethenod qui était commissaire général de novembre 2004 jusqu en mai 2010, pendant que j occupais les fonctions de directrice artistique. Ces quarante ans ont vu se succéder des événements majeurs de l histoire de l art contemporain. Née sous le nom Salon International d Art Contemporain, la FIAC a rapidement été rebaptisée Foire Internationale d Art Contemporain. L art contemporain en 1974 se présentait sous la forme de pratiques artistiques qui sont aujourd hui historiques et qui participent, par ailleurs, à l esthétique moderniste. L histoire est en marche ; la notion de contemporanéité est mouvante, en fonction du référentiel. Manet qui disait d ailleurs «il faut être de son temps» était évidemment contemporain à son époque! Aussi, ce qui est contemporain pour nous ne le sera plus dans le futur. Quelle direction souhaitez-vous donner pour les prochaines éditions? De nombreux événements s organisent en marge de la FIAC. Dans sa forme actuelle, la FIAC n a pas la capacité d accueillir toutes les galeries qui pourraient légitimement prétendre participer à cette foire. Le fait que nous soyons à la limite de ce que propose le Grand Palais en termes de surface d exposition à l heure actuelle a pour conséquence que cet événement ne peut plus grandir en taille. Même s il y a une envie légitime, notamment de la part des plus jeunes galeries, de voir le nombre de participants s élargir, nous ne pouvons malheureusement répondre à cette demande. Il nous faut donc réfléchir très prochainement à un événement parallèle à la FIAC qui soit cohérent avec les attentes du marché et des galeries. Cette manifestation parallèle devrait apporter une nouvelle dimension au contenu de ce que nous proposons au Grand Palais. Elle s appuierait également sur notre présence hors-les-murs. Aujourd hui, la FIAC est très présente dans la ville de Paris grâce à nos différents sites. Nous étudions donc la possibilité de créer un événement qui aurait lieu en même temps que la FIAC, mais qui aurait un positionnement complémentaire. La FIAC serait-elle intéressée dans l idée de développer sa présence à l international comme d autres foires ont pu le faire? La FIAC est très ancrée à Paris et s appuie notamment sur une relation très forte avec l ensemble des institutions françaises majeures. C est une foire qui résonne avec cette ville, sans être pour autant un événement complètement parisien ou français vu le nombre de grandes galeries étrangères qui y participent maintenant depuis des années. Je pense néanmoins qu il faut se méfier de l idée selon laquelle un modèle peut être transplanté

2013 paris AMA Newsletter 125 19 24 octobre 2013 Interview Jennifer Flay revient sur la quarantième édition de la FIAC à l identique dans un autre lieu. Je ne pense pas qu il soit possible ni même souhaitable d «exporter» à l identique un événement culturel similaire, conçu et structuré d une manière analogue dans un autre pays ayant sa propre culture et ses traditions artistiques et culturelles. Mais bien sûr nous nous intéressons beaucoup au développement international de la Fiac. Même si nous n avons pas la prétention de tout connaître d une situation qui est nécessairement différente de celle de la France. Bien que l idée de collaboration internationale me plaise, les choses n ont à ce jour pas encore pris forme. Quelles sont les ambitions de Reed Exhibitions en matière d art? Bien que le secteur d activité principal du groupe soit encore aujourd hui essentiellement constitué de salons professionnels, le pôle Culture, Luxe et Loisirs de Reed avec la FIAC et Paris Photo (Paris et Los Angeles) commence à être très significatif et nous étudions actuellement de très près différentes opportunités permettant à Reed de développer son activité dans ce secteur. Mais il est bien sûr trop tôt pour en parler à ce stade. Quel bilan pouvez-vous tirer de vos dix années passées à la tête de la FIAC? Comment voyezvous l évolution du marché français au cours de ces dix dernières années? Je suis arrivée à la FIAC en novembre 2003, suite à la trentième édition qui avait vu Beaux-Arts Magazine titrer en page de couverture «FIAC : 30 ans. Anniversaire ou enterrement?». Je pense et j en suis même certaine, que personne aujourd hui, à l aube de la quarantième édition, ne penserait à un enterrement. La FIAC s est donc fortifiée et est à nouveau pertinente. Elle a su développer sa propre identité face aux autres grandes foires d art mondiales. La FIAC est également très appréciée par les galeries et a permis de redéfinir la position de la France au sein du monde de l art. Un regard plus positif a donc pu voir le jour quant à la scène artistique française. C est une fierté pour moi d avoir pu apporter quelque chose à la France, qui est un pays qui m a accueillie et qui m a laissé une place pour que je puisse m exprimer. Je regarde ces dix dernières années avec tout le travail qui a été fourni car il a fallu tout reprendre à zéro en me disant que les résultats sont là. Mais rien n est jamais définitif et chaque année amène une remise en question. Ce challenge permet à mon enthousiasme et à ma passion pour cet événement de se renouveler au fil des ans. Lorsque je sentirai que mes désirs et ma vision pour la foire seront en décalage avec la profession, alors je ne serai plus à la tête de la FIAC. Mais autour de moi on me fait savoir que c est encore loin d être le cas! Hotel Le A 4 Rue d Artois Octobre 24 27

AMA Newsletter 125 20 24 octobre 2013 Musées Actualité de la semaine Refusal of Time acquise par le Met et le SFMOMA Le Metropolitan Museum of Art et le SFMO- chants, vidéos, dessins, performance et MA Musée d Art Moderne de San Francisco ont acquis conjointement une tridge sur la notion de temps. Le Met et le met en scène les interrogations de Ken- installation majeure de William Kentridge, SFMOMA ont donc annoncé l acquisition Refusal of Time. de l œuvre de l artiste sud-africain. Refusal of Time fait partie des travaux les plus L achat de l œuvre représente une collaboration importante entre les deux grands ambitieux et complexes de l artiste à ce musées américains. jour. William Kentridge a incorporé des éléments sculpturaux et cinétiques dans un Née de la rencontre avec le compositeur Philip Miller et d une série d échanges avec environnement immersif. l historien des sciences Peter Galison, Refusal of Time mêle musique, lecture, danse, annoncé «Refusal of Time offre au Le directeur du SFMOMA, Neal Benezra, a public une expérience multisensorielle puissante qui représente la création humaniste de Kentridge, le travail hybride est vraiment extraordinaire. [ ] Le SFMOMA est ravi de collaborer avec le Met pour la gestion conjointe de ce travail important, qui renforce notre souhait d être une vitrine internationale des arts les plus avant-gardistes de notre temps.» L œuvre est exposée à partir du 22 octobre 2013 et jusqu au 11 mai 2014. Éducation... La Tate veut rendre l histoire de l art plus accessible La Tate de Londres propose de «dévoiler» l art à l aide d une série de vidéos courtes diffusées sur Internet. Pour permettre l accès à l histoire de l art à un public plus large, la série «Unlock Art» offre de petits films introductifs présentés par des célébrités. Ces vidéos créatives seront diffusées sur une base mensuelle. La première vidéo est présentée par le comédien et amateur d art Frank Skinner ; il explore les origines du dadaïsme et du surréalisme à travers les œuvres de Yoko Ono et de Joseph Beuys. Grâce à des exemples illustrés, il examine comment l art de la performance nous interroge sur notre perception du monde qui nous entoure. La vidéo du comédien est la première de la série, composée de huit films. La National Gallery introduit l histoire de l art au public La National Gallery de Londres propose «a Modular Introduction to Art History» les jeudis 17, 24, 31 octobre et 7, 14, et 21 novembre 2013. Les sessions de deux heures auront lieu dans le Sainsbury Wing Theatre. Tout le monde peut s inscrire à ces cours modulables présentant la discipline à travers des anecdotes de l histoire de l art. Des experts du musée, des curateurs, des conservateurs, des professeurs, des scientifiques et des archivistes participeront aux sessions autour de thèmes tels que la foi, le matériel des artistes, la société et l histoire. Les tickets sont en vente entre 80 et 100 livres et sont valides pour les six sessions de chaque module. Ressources humaines... Nichole N. Bridges, nouvelle conservatrice au Musée de St. Louis Le musée de St. Louis a annoncé la nomination d une nouvelle conservatrice en Art Africain en la personne de Nichole N. Bridges. Nichole N. Bridges rejoint le musée en tant que conservatrice adjointe en art africain, ainsi que conservatrice adjointe pour la supervision du département d Arts d Afrique, d Océanie et des Amériques. Elle prendra ses fonctions en novembre 2013. Récemment, Nichole N. Bridges était la conservatrice adjointe au Neward Museum, après avoir été à la tête du département des Arts de l Afrique, des Amériques, de l Asie, et des îles du Pacifique au Baltimore Museum of Art. Elle a aussi travaillé dans le département éducation au Brooklyn Museum. La nouvelle curatrice a obtenu des bourses du Metropolitan Museum of Art de New York, du Musée royal de l Afrique centrale en Belgique et du National Museum of African Art de Washington. Ses récompenses académiques incluent une bourse Fulbright pour la recherche en République du Congo, et le Prix de Thèse en 2010 du Musée du Quai Branly à Paris. Donations Le musée Cooper-Hewitt reçoit cinq millions de dollars pour des rénovations Le Cooper-Hewitt National Design Museum de New York a annoncé qu il recevait cinq millions de dollars de la part de la ville de New York, selon le New York Times. Les nouveaux fonds qui viennent de s ajouter aux 9,3 millions de dollars une autre donation de la ville seront ajoutés aux 79 millions de dollars nécessaires à la rénovation du musée. Le bâtiment du Cooper-Hewitt dans l Upper East Side a été fermé depuis 2011 ; sa structure et les jardins environnants connaissent des restaurations et des travaux d expansion. Le musée rouvrira à l automne 2014. Des philanthropes offrent 1,5 million de dollars au San Diego Museum of Art Le musée d Art de San Diego en Californie a reçu 1,5 million de dollars de la part des philanthropes Conrad Prebys et Debbie Turner. Le montant sera utilisé pour les expositions, le programme d éducation, et la programmation associée au centième anniversaire du parc Balboa, en 2015. Roxanna Velásquez a déclaré que «le musée a joué un rôle important dans l histoire du parc Balboa, et nous prenons notre rôle dans l organisation de son anniversaire très au sérieux. Il est particulièrement important d avoir des personnes telles que Conrad et Debbie, dont les visions et le dévouement sont primordiaux.» Free Entrée gratuite au Hammer Museum de Los Angeles Le Hammer Museum a annoncé qu il supprimait les frais d entrée, offrant donc une entrée gratuite au public à partir de 2014. Cette nouvelle politique de gratuité a été possible grâce aux fonds apportés par deux donateurs ; Erika J. Glazer et Brenda R. Potter. Erika J. Glazer fait partie du conseil d administration du musée depuis 2009, et Brenda R. Potter est commissaire des beaux-arts de la ville de Beverly Hills. La directrice du musée, Annie Philbin, affirme que l équipe travaillait sur la politique d entrée gratuite depuis plusieurs années. Elle ajoute : «Nos programmes publics ont toujours été libres et maintenant, avec le soutien de Brenda et Erika, nous sommes enfin en mesure de fournir un accès gratuit à l ensemble des collections proposées par le musée.»