Les signes de l identité de Langres

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Transcription:

Les signes de l identité de Langres Acropole, place militaire, cité épiscopale, construite sur un éperon rocheux et prenant toute sa splendeur à la Renaissance et à la période classique, la ville de Langres s ouvre sur un spectaculaire paysage que le promeneur découvre depuis le chemin de ronde de 3,5 kilomètres. La richesse architecturale de la ville est autant celle de ses remparts que celle de ses maisons. Riches ou modestes, les plus anciennes habitations datent de la fin de période médiévale (xv e siècle), mais les plus nombreuses sont de la Renaissance (xvi e siècle) et de la période classique (xvii e xviii e siècles). Langres offre ainsi un ensemble exceptionnel de témoins de l architecture civile et militaire. L autre richesse de la ville est sa qualité urbaine en termes de rues et de places : elles ont conservé une remarquable permanence depuis le xiv e siècle. C est aussi un matériau, le calcaire à entroque de Langres*, assez fin pour être sculpté et assez solide pour conserver les formes initiales des bâtiments ou être réemployé au cours des siècles. * Cf. : lexique situé sur le rabat intérieur du Guide. 1

Ruelle de la Trésorerie. Rue de la Croisette. La forme urbaine La ville ancienne de Langres forme en plan un quadrilatère irrégulier dont l emprise, matérialisée par les remparts, épouse assez exactement la plate-forme sommitale de l éperon. L occupation du site dans sa totalité s est faite progressivement en quatre étapes successives depuis l Antiquité. Au iii e siècle, la ville était limitée au sud avec l enceinte des rues Boulière, de la Boucherie, Vue de la porte de l Hôtel de ville. du Petit Cloître et, au xiii e siècle, avec l enceinte des rues des Terreaux, du Grand Bie et du Petit Bie. Une autre extension sera réalisée au xiv e siècle à cause de la guerre de Cent Ans : en protégeant les quartiers sud de la cité (Saint-Martin, Saint-Ferjeux et Saint-Amâtre), elle donnera sa forme quasi défi- nitive à la ville actuelle. Au début du xvi e siècle, cette troisième enceinte sera complétée par la construction de puissantes tours d artillerie (en particulier les tours de Navarre et du Petit-Sault). Il est remarquable qu avec ses coteaux peu densément construits, Langres offre depuis le lointain une image globale assez proche de ce qu elle fut par le passé. Malgré des façades datant essentiellement des xvii e, xviii e et xix e siècles, la trame urbaine de Langres est médiévale. Vue depuis les remparts. Dans le périmètre actuel de la première enceinte, antérieure au iii e siècle, les rues sont étroites et courbes (actuelles rues Roger et Charles Béligné par exemple) avec de petites places aux formes variées. Dans ce tissu, 2

Langres, vue du Lac de la Liez. les îlots d habitation sont petits et denses et le parcellaire* est en lanière pour permettre de bâtir avec pignon sur rue. La largeur initiale de ce parcellaire médiéval correspond à la dimension d une poutre, soit cinq à sept mètres maximum. A la période gothique, dans la troisième extension comprise entre l actuelle porte des Moulins et la rue du Petit Bie, la composition urbaine deviendra plus régulière comme dans les autres villes européennes de la même période. Les îlots sont plus grands, moins denses et orthogonaux. Les places sont moins nombreuses, mais plus vastes. Le parcellaire est encore en lanière mais il est plus profond, permettant d avoir des jardins sur les arrières, constituant ainsi des cœurs d îlots vastes et aérés. Les espaces publics les plus spectaculaires sont les chemins de ronde. A l opposé du centre, dense et minéral, ce sont des espaces ouverts uniques en France, qui offrent une vue sur le vaste paysage. Du xvii e au xix e siècle, période faste pour Langres, la ville change complètement dans son aspect architectural : la majeure partie des immeubles médiévaux seront démolis au profit d une architecture au goût de l époque, qui elle-même préservera la trame urbaine héritée du Moyen Âge. Petite rue Turenne, perçée au début du xvii e siècle. la ville dans la deuxième moitié du xx e siècle : les places et placettes deviennent des parkings, modifiant ainsi complètement l usage de l espace public au détriment des piétons et des activités collectives. Façade pan de bois du xiv e -xv e siècles, rue Joseph Lhuillier. Le dernier grand bouleversement est l entrée de l automobile dans Place du Centenaire. * Cf. : lexique situé sur le rabat intérieur du Guide. 3

Maison Renaissance, façade du xvi e siècle, rue du Cardinal-Morlot. Façade du xvii e siècle, rue Walferdin. Façade sur rue du xviii e siècle, rue des Frères-Royer. L architecture Par son architecture, son style, son époque de construction et son histoire, chaque immeuble a son identité. Il est important d observer, de comprendre et de respecter ces données afin de ne pas banaliser les caractéristiques qui rendent chaque maison unique, malgré un style résolument bourguignon qui homogénéise les caractéristiques langroises. Au début du xvi e siècle, la composition est en bandes horizontales. Hypothèse de restitution de l état d origine du 9, rue Lelièvre. Maison d artisan Gothique flamboyant. Composition des façades A Langres, le tissu bâti qui nous est parvenu est façonné entre le xvi e et le xix e siècle. Si quelques immeubles nous sont parvenus intacts, la plupart ont été mis au goût du jour au fil des siècles, le plus souvent en réutilisant l existant, en modifiant les toitures ou en gommant par un enduit ce qui ne correspond plus à l organisation et au goût du moment. C est par la disposition des fenêtres et de leur décoration qu il nous est permis d identifier l époque des façades de Langres. Les maisons et hôtels de la Renaissance ont une disposition des baies* qui s organise sur des bandes horizontales. Chaque étage peut disposer de typologies d ouvertures différentes : rez-de-chaussée en arcades, fenêtres d étage de grandes 4 Pignon rue de la Clochette. * Cf. : lexique situé sur le rabat intérieur du Guide.

Composition verticale du xviii e siècle. dimensions souvent disposées par groupes de deux et en étage d attique* avec une ou deux petites fenêtres, parfois de forme ovale et fermées juste par un volet en bois. A l origine, les fenêtres du premier étage étaient à vitrail et divisées par un meneau* central en pierre. Cet ensemble, riche en lignes et en surfaces variées, formait l élément de décoration principal de la façade avec les sculptures entourant la porte d entrée. Les façades, au xvii e siècle, commencent à se composer sur des axes verticaux. Les ouvertures de rez-de-chaussée sont presque de même forme que celle de l étage. L étage d attique reste encore indépendant avec de petites fenêtres. Mais les fenêtres d étage sont étroites et hautes, disposées en bandes horizontales et très proches les unes des autres avec d étroits trumeaux*. Cela permettait l éclairage maximal de l étage carré, cette grande pièce d étage non cloisonnée qui faisait office à la fois de chambre et de salle à manger. Ces fenêtres étaient à croisées, dispositifs en bois s inspirant du meneau en pierre. Ce n est qu à la fin du xvii e et au xviii e siècle que les chambres, bureaux, salles à manger sont distribués dans des pièces indépendantes séparées par des cloisons qui sont disposées entre les fenêtres. Pour cette raison, les façades sont composées avec des fenêtres espacées par de larges trumeaux. La façade s organise alors pleinement selon des axes verticaux. Cette manière sera poursuivie au xix e siècle avec un moindre décor. En effet, le xviii e siècle, période faste pour Langres, verra une décoration riche des façades : maçonneries en bossage, linteaux* de fenêtre en arc surbaissé et fronton triangulaire rappel de l architecture classique qui peut orner un avant corps central. Maison du xvi e siècle, rue Jean-Roussat. Maison Renaissance du xvi e siècle, rue Barbier-d Aucourt. Façade xvi e siècle, rue Saint-Didier. * Cf. : lexique situé sur le rabat intérieur du Guide. 5

Devanture en tableau du xvi e siècle, rue Jean-Roussat. Devanture en tableau du xvi e siècle, Ancienne «Taverne des Trois Colombes», rue Longe-Porte. Devanture en tableau du xviii e siècle, rue Diderot. Rez-de-chaussée commerces Qu elles soient modestes ou riches, les maisons des rues commerçantes de Langres s ouvraient largement au rez-de-chaussée avec des formes qui s adaptent aux modes du moment. Au Moyen Âge et à la Renaissance, les boutiques et ateliers disposaient d arcades menuisées, qui s étiraient sur la totalité du rez-de-chaussée, ou de larges baies à voûte surbaissée avec une porte d entrée indépendante. A la période classique, quand les exigences architecturales mettent au goût du jour des compositions axées sur la Ancienne devanture bouchée, rue Charles-Beligné. Devanture en applique, place Saint-Didier. verticale, les baies du commerce auront des formes similaires à celles des fenêtres d étage. Au xix e siècle apparaît un nouveau style de boutique : les devantures plaquées en bois. Dans les rues commerçantes, la majeure partie des baies en arcades seront éventrées ou abîmées par la mise en place de linteaux en bois ou en fer. Au xx e siècle, ce seront les anciens ateliers d artisans des rues non commerçantes et les portes d écurie qui seront ouverts et élargis pour aménager des garages. Porte cochère, Place de l Abbé-Cordier. 6

Devanture en applique du xix e siècle, rue du Cardinal-Morlot. Devanture en applique, rue Diderot. Toitures Les toitures de Langres aux petites tuiles plates rouge nuancé d ocre sont caractéristiques de l architecture bourguignonne. Elles sont hautes et à deux pans avec des cheminées massives et des lucarnes. A partir du xvi e siècle, elles seront orientées parallèles à la rue, souvent avec des croupes latérales qui évitent la mitoyenneté en toiture et individualisent chaque immeuble. La raison est esthétique et fonctionnelle afin d éviter la propagation des incendies, mais c est aussi un reliquat de l époque médiévale où les pignons étaient sur rue. Vue depuis les tours de la cathédrale. Toiture à croupe type bourguignon, Place Jeanson La collecte des eaux de toiture est un autre élément remarquable car la corniche à godrons* fait office de chéneau*. Elle évacue l eau par des gargouilles et des gouttières en bois aujourd hui disparues, mais dont il reste les corbeaux*. Toiture de la cathédrale, type bourguignon. * Cf. : lexique situé sur le rabat intérieur du Guide. 7

Document d information : pour plus de renseignements, contacter le Service Urbanisme au 03.25.87.77.70 urbanisme@langres.fr Périmètre du Secteur Sauvegardé. Limites des zones. Immeuble protégé au titre de la législation sur les Monuments Historiques Fragment, protégé au titre de la législation sur les Monuments Historiques. Espace libre protégé au titre de la législation sur les Monuments Historiques. Immeuble non protégé, pouvant être conservé, amélioré, ou remplacé. Immeuble ou partie d immeuble à conserver, dont la démolition, l enlèvement, la modification ou l altération sont interdits. Emprises constructibles (cas particuliers EC1, EC2, EC3).

LANGRES SECTEUR SAUVEGARDÉ de 70 ha PLAN DE SAUVEGARDE ET DE MISE EN VALEUR (P.S.M.V) Approuvé le 26-03-1985 Immeuble ou partie d immeuble dont la démolition ou la modification pourra être imposée à l occasion d opérations d aménagement publique ou privée. Emprises d abord des bâtiments EA1, EA2. M E S Prescriptions particulières : modification, écrètement, surélévation. Espace soumis à protection particulière : espaces libres à caractère minéral, à conserver ou à améliorer. Espace soumis à protection : jardin ou espace vert à conserver ou à améliorer. Plantations à réaliser. 2 Emplacement réservé pour voie, passage ou ouvrage public, installation d intérêt général ou espace vert, avec numéro d opération. Passage piétonnier à préserver ou à créer.

Agrafe rue Gambetta. Charpente de la Maison Renaissance. Bestaire de la cathédrale Saint-Mammès. Les matières La pierre de Langres, le bois de chêne, la tuile en terre cuite. Par leur couleur, leur texture, leur qualité, ces trois matières donnent une identité unique à la ville de Langres. Le calcaire à entroque dur, clair et légèrement ocre nuancé de rose a permis une architecture massive et soignée sur laquelle la lumière naturelle se réfléchit de façon vive. Le chêne a permis la réalisation des toitures larges et hautes et des menuiseries de fenêtres fines. La tuile, enfin, donne la composante rouge des toitures. Bossage du rempart, Porte Boulière. Fenêtre en occulus et chéneau à godron, rue Longe-Porte. Tuile plate. Aquarelle page de droite : Place Diderot, reconstitution d après le Service Territorial de l Architecture et du Patrimoine. 10

Etat actuel.

Détail de la grille de la cathédrale Saint-Mammès. Porte, rue des Frères-Royer. Voûte de la cathédrale Saint-Mammès. La qualité dans le détail Chaque pièce, chaque accessoire, chaque ornement est un élément constitutif d un style architectural, d une histoire. Les niches Appelées «montjoies» au Moyen Âge, les niches protégeant la statue d un saint sont une des particularités langroises. Elles sont présentes sur de nombreuses façades et témoignent d une piété populaire particulièrement active. Au début du xvii e siècle, le culte marial se renforce suite à la Réforme catholique et à l installation à Langres de plusieurs ordres religieux masculins et féminins. De nombreux propriétaires installent sur leur façade une niche destinée à recevoir une statue de la Vierge ou de saint(e). Montjoie xv e, fin xvi e siècle. 12 Place Diderot. Niche, rue des Chavannes. Niche, rue Charles-Beligné.

Portail, rue des Frères-Royer. Portail, rue des Frères-Royer. Portail, rue Roger. Portail, rue Gambetta. Menuiseries des portes et portails Si ce n est quelques exemples du xvi e siècle, la majorité des vantaux* de portes langrois datent des xvii e, xviii e et xix e siècles. Avant le xix e siècle, elles sont pleines, non ajourées et compartimentées par des formes géométriques qui s ornementeront de motifs floraux et de moulures plus ou moins complexes au xviii e siècle. Une imposte ovale ou rectangulaire, selon les époques, permettait un éclairage naturel du couloir au-dessus des portes d entrée. Porte fin xvi e siècle, Place Diderot. Porte du xvii e siècle, rue Derrière la Loge. Porte du xviii e siècle, rue du Chanoine Defay 13

Fenêtre en façade de la Maison Renaissance, xvi e siècle (meneau en pierre). Fenêtre en façade arrière, xvii e siècle (meneau en bois, croisée), rue Saint-Didier. Ferronnerie Louis xv (xviii e siècle), place Diderot. Menuiseries des baies, volets et contrevents Fenêtre xviii e siècle. Les menuiseries, par le réseau plus ou moins large des petits bois et de leurs moulures, étaient des éléments importants du décor des façades anciennes dont la maçonnerie était souvent lisse et uniforme. Avec les progrès de la menuiserie et du verre à vitre, les fenêtres à deux vantaux apparaissent à la fin du xvii e siècle. Dans un premier temps, ceux-ci peuvent encore s appuyer sur des meneaux ou des croisées qui sont des éléments fixes. Au cours du xviii e siècle, les deux vantaux s emboîtent pour permettre une ouverture totale de la baie amenant progressivement la disparition des croisés et meneaux. Ces vantaux sont constitués de petits carreaux vitrés. C est à ce moment qu apparaît le contrevent* Heurtoir, rue du Chanoine Defay. qui remplace le volet intérieur. A Langres, les contrevents traditionnels sont sans écharpe à lames pleines. Le volet à persiennes en bois n apparaîtra qu au milieu du xix e siècle. Ces dispositifs animaient les façades contrairement aux volets roulants en plastique et à la fenêtre à vitre grand jour qui apparaissent à la fin du xx e siècle. Fenêtre et volets du xix e siècle. Ferronneries et serrureries La ferronnerie se développe essentiellement durant les xvii e et xviii e siècles, puis sera remplacée par la fonte moulée au xix e siècle, technique industrielle moins onéreuse, mais aux formes standardisées. La ferronnerie est un des décors importants de l architecture classique : balcons, rampes d escaliers monumentaux sont particulièrement soignés. Véritable dentelle de fer aux lignes chantournées des rinceaux*, les garde-corps sont des éléments uniques dessinés pour être adaptés à la baie ou à la rampe d escalier. Un autre objet de métal marque cette époque : le heurtoir. Simple anneau, tige, pendeloque, main ou animal, le heurtoir est un élément qui a perdu sa fonction mais reste un complément ornemental essentiel de l identité d une porte. 14

Plafond époque Renaissance, xvi e siècle, rue Diderot. Espagnolette du Musée du Breuil, xvii e siècle. Intérieurs Escalier du xviii e siècle, Place de Verdun. Heurtoir, rue Longe-Porte. Escalier du xvi e siècle, rue Jean Roussat. Les maisons anciennes de Langres possèdent souvent des cheminées, placards, niches, lambris, alcôves, plafonds à la française à solives* apparentes, plafonds stuqués*, parquets, escaliers, rampes qui en sont les décors. Tous ces éléments de la vie quotidienne singularisent une maison et permettent d imaginer la vie qui s y déroulait avant. Anciens matériaux nobles et soigneusement exécutés, les détails sont rares et représentatifs de la richesse du bâtiment. Les détails modernes doivent mettre en valeur le bâtiment et créer un dialogue avec lui. Sol, rue du Chanoine-Defay. Parquet «à la Versailles», xvii e siècle, du Musée du Breuil. Fonte du xix e siècle, rue Barbier-d Aucourt. 15

Hypothèse de restitution de la Place Diderot 4, place Diderot 6, place Diderot 9, place Diderot