G u i c h e t u n i q u e d e l a i d e a l i m e n t a i r e. mode d emploi. Avec la participation financière de :



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Transcription:

G u i c h e t u n i q u e d e l a i d e a l i m e n t a i r e mode d emploi R é f l é c h i r/ P i l o t e r / A n i m e r Avec la participation financière de :

SOMMAIRE Ce guide méthodologique a été conçu en 3 parties pour vous accompagner dans votre démarche de projet. Il s agit d un outil d aide à la décision. Les «fiches utiles» présentes tout au long de ce guide sont à votre disposition et prêtes à l emploi si vous le souhaitez! P r é f a c e _ u n e v o l o n t é p o l i t i q u e : l e c o n t r a t s o c i a l 5 1. réfléchir fiches 6 à 9 2. 3. 4. Les nouveaux défis de l aide alimentaire Un état des lieux des pratiques antérieures : le groupe de travail Les principes fondateurs d un guichet unique Fiche Technique des avantages et des inconvénients du guichet unique d aide alimentaire Piloter fiches 10 à 14 Les acteurs du guichet unique : qui fait quoi? Quel cadre juridique? Le comité d attribution : rôle et fonction Les critères d accès : le dossier d instruction L accompagnement social : la clé de la réussite! L approvisionnement et la gestion des stocks : quelques conseils Animer fiches 15 à 18 Le bénévolat : une ressource indispensable La gestion des ressources humaines : les fiches de poste Les ateliers culinaires et pédagogiques L accueil et l investissement : un local dédié Annexes fiches 19 à 20 2 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18

Le mot du President C C A S V i l l e d e S a i n t - F l o u r L action sociale, c est avant tout l action citoyenne. Au-delà de la politique publique, l action sociale constitue l un des piliers de notre cohésion nationale et ce, quelles que soient les catégories de personnes ou la zone géographique concernées : jeunes, personnes âgées, en difficulté, monde urbain ou rural, la question du bien-être et des conditions de vie des habitants est déterminante pour l équilibre du territoire. Contrairement à une idée reçue, la précarité ne touche pas seulement les grandes villes. Elle frappe également les zones rurales où elle est d ailleurs plus insidieuse : la vie y est certes moins chère mais l isolement y est souvent plus fréquent du fait des distances géographiques. Et, là comme ailleurs, le lien social et la solidarité constituent des facteurs déterminants pour la qualité de vie de chacun. Les communes ont un rôle important à jouer dans ce domaine, notamment avec les Centres d Action Sociale (CCAS). La Ville de Saint-Flour et son CCAS ont fait le choix de réunir l ensemble des partenaires sociaux intervenant en faveur des personnes les plus démunies, notamment par le biais de l aide alimentaire, dans le cadre d un contrat social. Notre démarche est concertée et globale, elle replace l humain au centre des dispositifs d action sociale. Ce projet innovant porte la volonté de sortir d une logique d assistanat en faveur d une démarche d accompagnement. Il est adapté aux petites villes qui souhaitent mener un projet social territorial ambitieux. Avec ce dispositif d épicerie sociale et solidaire, nous voulons répondre à un double objectif : mutualiser et coordonner l action sociale pour davantage d efficacité et rendre l usager acteur de son propre développement. Cette expérience, nous avons souhaité la partager avec tous les porteurs de projets désirant travailler sur cette même réflexion. Pour cela, ce guide vous est offert avec l appui et le soutien de l Etat dans le cadre de l appel à projet «Bien manger c est l affaire de tous». Pierre JARLIER 3

Edition du guide Ce document a été réalisé par le Centre Communal d Action Sociale de la Ville de Saint-Flour et du conseil d attribution de l épicerie sociale et solidaire les Quatre Vents. Cet outil d aide à la décision s adresse à tous les porteurs de projets ainsi qu aux villes petites et moyennes qui souhaiteraient bénéficier d un guide conseils sur la création ou la coordination d un guichet unique d aide alimentaire. Structures représentées Centre Communal d Action Sociale de la Ville de Saint-Flour C e n t r e M é d i c o - S o c i a l d e l a V i l l e d e S a i n t - F l o u r C o n s e i l G é n é r a l d u C a n t a l E q u i p e s S a i n t - V i n c e n t, a n t e n n e d e S a i n t - F l o u r S e c o u r s C a t h o l i q u e, a n t e n n e d e S a i n t - F l o u r S e c o u r s P o p u l a i r e, a n t e n n e d e S a i n t - F l o u r A v e c l a i m a b l e p a r t i c i p a t i o n d u : Publication du guide Contacts : CCAS Ville de Saint-Flour Epicerie Sociale et Solidaire les Quatre Vents 04 71 60 66 92 psolier.stflour@yahoo.fr Pour bénéficier gratuitement de ce guide méthodologique, rendez-vous sur le site de la Ville de Saint-Flour à l adresse suivante www.saint-flour.net rubriques Vie Sociale - Contrat Social - Accès aux biens de première nécessité C e n t r e C o m m u n a l d A c t i o n S o c i a l e d e L o d è v e ( 3 4 ) C e n t r e C o m m u n a l d A c t i o n S o c i a l e d I s s o i r e ( 6 3 ) L édition du guide s inscrit dans le cadre du Contrat Social, porté par la Ville de Saint-Flour. La conception graphique de ce livret a été réalisée par le Centre Communal d Action Sociale de la Ville de Saint-Flour. Les membres de ce groupe de travail remercient toutes les personnes qui ont apporté leur soutien et leur appui technique à l élaboration de ce document. 4

U n e v o l o n t é p o l i t i q u e L e «c o n t r a t s o c i a l» «Le contrat social, c est la volonté de conduire une démarche innovante et participative, pour identifier des actions prioritaires à mener en faveur des personnes en difficulté, et bâtir un programme de mesures concrètes, dans un cadre partenarial et contractualisé, avec les acteurs locaux et les institutions, pour améliorer leur situation.» Pierre JARLIER Une démarche globale et ambitieuse Ce projet de territoire a débuté en septembre 2007 par la réunion de l ensemble des partenaires sociaux autour d un constat : la précarité ne touche pas seulement les grandes villes, elle touche aussi le milieu rural dans sa cohésion sociale. 5 priorités de cohésion sociale ont été définies avec la création de 5 groupes de travail : - L accès aux biens de première nécessité ; - L accès au logement ; - L accès aux loisirs ; - L accès aux services et aux soins ; - L accès à l éducation, à la formation et à l emploi. Cette démarche a donné naissance fin 2009 à un «Contrat Social» comprenant un programme pluriannanuel d actions sur la période 2010-2012. Le Contrat social compte aujourd hui 120 partenaires. Création des groupes de travail avec la reprise et l approfondissement des conclusions du 27 septembre 2007. Phase 1 : Ambition commune Réalisation d un diagnostic social partagé. La commune engage des moyens financiers et humains pour la coordination et l animation du contrat social. Phase 2 : Expertise sociale Rédaction du contrat social co-élaboré avec les partenaires et définition d un programme opérationnel d actions. Phase 3 : Priorités partagées et optimisation Contractualisation avec les partenaires. Phase 4 : Définition des moyens financiers Réalisation des actions définies. Chaque action a été soumise à une évaluation spécifique. Phase 5 : Animation et évaluation Les financeurs engagent ces crédits sur un programme global d actions sociales, d où le terme de Contrat Social. Le budget réalisé pour la période 2010-2012 a été de 1 055 000 pour le fonctionnement et 500 000 pour l investissement. 5

Les nouveaux défis de l aide alimentaire Quelques repères (observatoire des inégalités en 2010) 3.5 millions de personnes environ ont bénéficié en France, d une aide alimentaire sur les 8 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté (revenus < à 60% du revenu médian des français). Les demandes d aide deviennent même une ressource régulière du foyer depuis 3 ou 4 ans. Pourtant, on ne meurt plus de faim (ou presque) en France aujourd hui, même si 2,9 % des Français indiquaient ne pas avoir fait de repas complet pendant au moins une journée au cours des deux dernières semaines. La situation du logement n a rien à voir avec celle des pays pauvres : moins de 1 % des ménages n ont pas d eau chaude. Mais la pauvreté est relative au niveau de vie de l ensemble de la société. Les catégories sociales défavorisées vivent loin de la norme de la société de consommation française de ce début de XXIe siècle. 19% ont des difficultés à couvrir l intégralité des dépenses par le revenu, 16% pensent qu il faut s endetter «pour y arriver», 32,6% n ont pas les moyens de remplacer des meubles, 10% de recevoir des amis ou de la famille. Ainsi, l aide alimentaire est moins utile à restaurer la personne qu à retrouver des repères. «L aide alimentaire est une aide cachée, c est une porte d entrée vers un accompagnement global» 1 Défi n 1 : Rendre l usager acteur de son propre développement. La finalité n est pas une prise en charge du bénéficiaire jusqu au retour à l emploi. Défi N 2 : Rationaliser l aide sociale Une remise en cause de l aide européenne (PEAD), la baisse des aides publiques, le saupoudrage des aides attribuées...obligent les porteurs de projet à faire mieux avec la même somme d argent. 2 4 Défi N 3 : Professionnaliser l aide alimentaire La gestion des stocks, l accompagnement social, le vieillissement du personnel bénévole... Ces nouveaux facteurs nécessitent une mutualisation des moyens. A chacun selon ses compétences. Défi n 4 : l animation collective De nouvelles exigences pour les acteurs : développer l offre de fruits et légumes et créer des ateliers sur le budget, sur le bien-être, culinaires... 3 6

Un état des lieux des pratiques antérieures : le groupe de travail Trucs et astuces _ Le groupe de travail : un comité technique d expertise...et de futurs partenaires Une réflexion sur l aide alimentaire ne peut être pertinente que si elle est menée de manière partagée avec l ensemble des partenaires ayant un rôle dans le processus de dons alimentaires. A ce titre, il est nécessaire de réunir les associations caritatives (les Restos du Coeur, la Banque Alimentaire...), mais aussi les travailleurs sociaux et les Centres Communaux d Action Sociale (institutions). L objectif est la mise en place d un état des lieux partagé avec une critique objective des systèmes d aide existants. Les points essentiels à aborder sont les suivants : - les dispositifs existants et pratiqués par les acteurs et leur valeur monétaire sur un temps donné (par exemple, le nombre de bons alimentaires distribués sur une année et leur valeur en euros) - les dysfonctionnements apparus (discussion ouverte, brainstorming...) - le partage d une vision commune de la précarité sur un territoire... Les points négatifs des colis et bons alimentaire : Possibilité de falsification du bon. Les bons nominatifs sont repérables en caisse, certaines personnes se sentent humiliées, tandis que d autres ne franchissent pas le pas d une telle démarche. Le colis est une action sociale souvent ancienne et qui crée pour l usager une forme de dépendance. La composition du colis n est pas forcément équilibrée. L apparition de dysfonctionnements : - Un public habitué et une aide considérée comme un dû sans aucune contrepartie ou objectifs à atteindre. - Une aide qui s inscrit dans la durée avec parfois un effet de filiation ou intergénérationnel. - Une tendance à résoudre toutes les difficultés par l aide alimentaire et à rentrer dans un système d assistanat. - Un saupoudrage des aides (quelques dons de temps en temps sans réel suivi). - Un manque de coordination dans les aides attribuées (des familles parfois bénéficiaires de plusieurs structures) avec des critères parfois différents d un organisme à l autre. - Une demande alimentaire qui n est pas en lien avec un accompagnement social global. 7

Les principes fondateurs d un guichet unique Les points techniques essentiels : 1 Rendre l usager acteur de son propre développement Un accompagnement sur le court terme (3 à 6 mois) avec une période de carence entre deux demandes. La définition et l écriture d un contrat d objectifs avec le bénéficiaire en lien avec l assistante sociale de secteur. Un suivi individualisé à raison de 2 à 4 rendez-vous par mois. Un accord ou un refus d accès motivé par une commission d attribution afin de préserver la neutralité et la sécurité du travailleur social chargé de l accompagnement. Une participation essentielle de l usager entre 10% et 30% de la valeur réelle des produits achetés. La participation obligatoire du bénéficiaire à certains ateliers collectifs (budget ou cuisine par exemple) à définir dans le contrat d objectifs. L aide apportée par une épicerie sociale permet à nouveau la pratique d une vie économique normale. Elle place l usager en situation d acteur et de consommateur, ce qui le responsabilise davantage et redonne une certaine dignité. La participation financière demandée à l usager en échange des denrées suppose une implication réelle de l usager dans le dispositif. Créer du lien social et de la convivialité Une épicerie n est pas qu un lieu de ventes mais aussi un endroit chaleureux, propice aux dialogues et aux rencontres, notamment entre bénéficiaires, ce qui permet de rompre l isolement dans lequel se trouvent parfois les personnes en difficulté. «Une aide donnée qui n a fait l objet ni d une instruction de dossier, ni d un accompagnement social réalisé par un professionnel de l action sociale, peut être considérée comme non justifiée et donc subjective» Le suivi individuel par un travailleur social C est la clé du succès d un guichet unique. La démarche de venir suivant un échéancier précis et personnalisé pour chacun des futurs bénéficiaires est nécessaire pour assurer un suivi optimal et ainsi permettre aux professionnels de l action sociale d accompagner la personne dans sa globalité et de l aider régulièrement à atteindre ses objectifs. Ce suivi doit être à court ou moyen terme et coordonné avec le travailleur social (assistante sociale) de secteur. 3 Favoriser l équilibre alimentaire L épicerie offre également au bénéficiaire la possibilité de se nourrir à moindre coût de manière équilibrée, à travers les conseils des bénévoles. Jusqu à présent, le système de bons alimentaires n assurait pas forcément une bonne utilisation et un achat rationnel de la part du bénéficiaire. 4 8 2

Fiche technique des avantages et des inconvénients d un guichet unique d aide alimentaire «Certaines personnes en difficulté, bénéficiaires des épiceries sociales ne peuvent pas supporter une participation à hauteur de 10% des produits achetés. Ainsi un guichet unique ne répond pas à tous les besoins» Question Une astuce consiste, pour une personne ayant un reste à vivre inférieur à un certain seuil (voir le dossier d instruction), que sa participation soit prise en charge par un organisme. Pourquoi une personne précaire n aurait-elle pas accès à une épicerie sociale, et ainsi à son accompagnement, sous prétexte qu elle est trop pauvre pour participer financièrement? Les Avantages Les Inconvénients La possibilité de créer et de disposer d un «laboratoire d expertises» et de partager une vision commune de la précarité sur un même territoire. L apport d une aide alimentaire plus importante et plus équilibrée qu une aide d urgence. Une épicerie sociale est un soutien apporté aussi bien aux familles qui connaissent des difficultés financières ponctuelles qu aux familles en situation de longue précarité. L objectif est de proposer un accompagnement social global en lien avec les assistantes sociales de secteur. Un guichet unique permet de travailler sur d autres thématiques que celle de l alimentation. La mutualisation des moyens facilite la mise en place d actions complémentaires telles que les loisirs, les économies d énergies, les animations autour de la famille. Des difficultés pour trouver ou maintenir une équipe de bénévoles suffisamment étoffée. Nécessité de les «professionnaliser» et de les «superviser» par un ou des salariés. Problèmes liés à l approvisionnement et au stockage : - augmentation des coûts des denrées (achats de produits sur fonds propres autres que ceux issus des Banques Alimentaires), - parfois trop de produits et manque de place pour les stocker, parfois pas assez ou peu variés (produits frais, denrées périssables...), - problèmes d écoulement de certains produits. Lourdeur dans la gestion logistique (traçabilité des produits, logiciel de caisse, commandes, suivi des stocks...). Recherche de financements pérennes. Question «Un accompagnement sur le court terme ne suffit pas puisque la plupart des bénéficiaires sont aidés depuis plusieurs années par des associations caritatives» Un accompagnement sur le long terme favorise l assistanat alors que sur le moyen terme, permet de donner des clés de conduite, des repères, pour permettre à la personne de devenir acteur de son propre développement. Question «Le travail réalisé par une conseillère au sein d un guichet unique est redondant avec celui exercé par les travailleurs sociaux de secteur» Le travail réalisé dans le cadre d une épicerie est complémentaire à celui effectué par une assistante sociale de secteur. Une coordination permettra : - pour le travailleur social du guichet unique, d accentuer l accompagnement sur un point précis ; - pour l assistant de secteur de réaliser un accompagnement plus généraliste. 9

Les acteurs du guichet unique : Qui fait quoi? Quel cadre juridique? l association Des notions juridiques (l aide alimentaire des CCAS en pratique livret de l UNCCAS octobre 2011) Traditionnelllement considérée comme une mesure d assistance, l aide alimentaire tend à s institutionnaliser. Elle fait d ailleurs l objet depuis juillet 2010 d une définition juridique codifiée. Toute structure morale de droit privé recevant une contribution publique soit des financements en euros, soit des financements en nature pour la distribution, le transport, le stockage, la production, le transfert de denrées dédiées à l aide alimentaire, doit être habilitée par l autorité administrative. Les CCAS/CIAS, lorsqu ils distribuent en direct une aide alimentaire, ne sont donc pas concernés par l habilitation. En revanche, l habilitation des associations se fera à deux niveaux : - pour les structures nationales au niveau ministériel; - pour les structures locales au niveau préfectoral. Les + Les - Une liberté et une neutralité dans le choix des modes d intervention (autonomie juridique) Une grande réactivité dans la prise de décisions Le modèle associatif est souvent privilégié pour une éligibilité aux aides financières Loi de modernisation de l agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010, article L.230-6 du code rural Une dépendance face aux subventions Une volonté qui tient souvent à une seule personne, le Président Une professionnalisation nécessaire du personnel bénévole mais difficile A chacun son métier! Une responsabilité financière et administrative : c est la structure porteuse du guichet unique, c est aussi elle qui assure l embauche du travailleur social pour l accompagnement. le CCAS/CIAS Les + Les - Une volonté politique qui suppose un engagement à moyen terme Une pérennité financière (obligation d équilibrer le budget par la subvention communale) La mise à disposition d un professionnel de l action sociale Une certaine «lourdeur» administrative et parfois un manque de réactivité dans la prise de décision Une possible remise en cause du projet lors d un changement de l équipe municipale Une aide quotidienne et de proximité : il s agit de toutes les associations succeptibles d intégrer le projet et de s impliquer par le biais de bénévoles. Leur rôle n est pas d assurer le travail social mais de créer du lien et de faire participer les bénéficiaires (accueil, gestion de la caisse, ateliers d animation...). Une aide au fonctionnement et à l investissement : ce sont tous les partenaires institutionnels et privés pouvant apporter une aide ou subvention au projet. Il est important d impliquer ces partenaires dès leur identification par la création d un comité de pilotage...par exemple. Une aide alimentaire et à l approvisionnement : il s agit également de partenaires essentiels, parfois privés (entreprises agroalimentaires, grande distribution...) ou institutionnels (Banque Alimentaire, Réseau ANDES), ou encore associatifs (plateformes de distribution...). 10

Le comité d attribution : rôle et fonction Quel parcours pour le bénéficiaire? Exemple du CCAS de la Ville de Saint-Flour Pour bénéficier de l épicerie sociale, la personne intéressée devra effectuer une demande auprès d un travailleur social de secteur, d un responsable d une association caritative ou auprès du CCAS. Chaque demande d aide alimentaire est alors transférée et traitée par le travailleur social du CCAS. Un dossier d accès est alors constitué, sur pièces justificatives, par la conseillère en économie sociale et familiale, afin d évaluer les revenus, d étudier chaque situation sociale et de calculer un reste à vivre (voir le dossier d instruction). Une aide d urgence pourra être attribuée de manière coordonnée, pour l attente due à l instruction. La demande est ensuite évaluée et acceptée par un Comité d Attribution représentatif de l ensemble des partenaires du territoire : 1- En cas de refus de la commission : aucune autre aide alimentaire n est possible, pas de compensation mais la possibilité d une demande ultérieure ou d une réorientation vers un autre dispositif ; 2- En cas d avis positif : suivi du bénéficiaire par la Conseillère en Economie Sociale et Familiale et définition d un contrat d objectifs. Q u e l s p a r t e n a i r e s? Les associations et l ensemble des acteurs compétents dans l aide alimentaire : Le Secours Catholique, le Secours Populaire, les Equipes Saint-Vincent ou autres associations caritatives. Les Restos du Coeur ; la Mission Locale ; la Banque Alimentaire... Un ou plusieurs représentants issus des travailleurs sociaux de secteur ou autres organismes : Conseil Général, Caisse d Allocations Familiales, Mutualité Sociale Agricole, Union Départementale des Affaires Familiales... Un ou plusieurs membres du ou des Conseils d Administration de CCAS/CIAS Sa fonction première : approuver ou non l accès à l épicerie, selon la présentation d un dossier justifié au cas par cas par la conseillère : Ajouter des objectifs et valider le contrat d objectifs Attribuer une aide d urgence si nécessaire et dans l attente de l entrée effective du futur bénéficiaire dans le dispositif Réorienter les personnes ou demandes qui ne rentreraient pas dans les critères d accès du guichet unique ou qui ne relèveraient pas d une aide alimentaire Favoriser le lien social entre les partenaires Favoriser la connaissance commune des dispositifs existants Créer une «soupape de sécurité» pour la conseillère, c est la commission qui décide et non le travailleur social 11

Les critères d accès : l e d o s s i e r d i n s t r u c t i o n Trucs et astuces _ La question des dettes et autres crédits! L ensemble des dettes c est-à-dire, celles ayant déjà fait l objet d une mensualisation...ou pas encore, sont prises en compte. Ainsi, chaque charge mensuelle est répartie en 3 catégories : le montant mensuel, le montant de la dette et les modalités de remboursement. Pour les dettes non mensualisées, le travailleur social peut de manière arbitraire procéder à une simulation afin de dégager un montant mensuel. De nombreux dossiers font état d un RAV supérieur aux critères avant mensualisation de toutes les dettes, mais inférieur après cette procédure. Le reste à vivre : c est la somme qui reste par jour et par personne après déduction de l ensemble des charges. Ici 1 personne = 1 part. RAV = (somme des ressources - somme des dépenses) / nombre de jours / nombre de personnes du foyer. Le RAV généralement utilisé est compris entre 5 et 9. Le seuil de pauvreté : ce seuil est basé sur les Unités de Consommation : 1 UC pour le premier adulte du ménage ; 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. En 2012, le seuil de pauvreté était de 958. Ainsi, une famille composée d un couple et ses deux enfants de moins de 14 ans, peut-être considérée comme pauvre si ses ressources mensuelles ne dépassent pas 2 012 (958 x 2.1). Le nombre de personnes constituant le foyer dans le calcul du reste à vivre Le dossier d instruction (sur présentation de justificatifs) : les items à prendre en compte sont au choix du porteur de projet L ensemble des charges et des ressources, de toutes les personnes constituant le foyer sont prises en compte. Néanmoins et afin d éviter les collocations nombreuses, ne peuvent être comptabilisées que les personnes ayant un lien de parenté direct (grands-parents, parents, enfants) ou ayant fait l objet d une mesure juridique pour la garde. 1 - Des infos générales sur le demandeur : nom, prénom, adresse, situation professionnelle, identifiant CAF ou MSA, la situation familiale, le logement et la santé (mutuelle ou non) 2 - La composition de la famille : nom et prénom du conjoint date de naissance et la situation professionnelle, les enfants à charge en précisant pour chaque enfant s il réside au foyer ou hors foyer... 3 - Les ressources mensuelles : le salaire net imposable, les allocations chômage, les retraites, les prestations familiales, la pension alimentaire, les bourses d études, les aides obtenues au cours des 12 derniers mois...la personne est-elle bénéficiaire d une autre structure d aide alimentaire? 4 - Les charges mensuelles : les charges liées au logement, les charges liées aux enfants, les autres charges (mutuelle, assurances, le téléphone, l impôt sur le revenu...) Note sur les dépenses liées à un enfant à charge partagée : diviser les dépenses par 2 et ne compter qu une 1/2 part dans le calcul du RAV 5 - les crédits : prêts à la consommation, prêts sociaux, autres dettes... 12

L accompagnement social : la clé de la réussite! L a f i c h e d e p o s t e L accompagnement social est réalisé par des travailleurs sociaux avec une formation d Assistante Sociale ou de Conseillère en Economie Sociale et familiale. Le travailleur social est employé soit directement par la structure gestionnaire, soit mis à disposition par une structure intermédiaire (C.C.A.S. ou Conseil Général). L accompagnement dans la recherche d emploi en lien avec le service Pôle Emploi : aider dans la rédaction d un curriculum vitae et de la lettre de motivation, orienter vers des offres d emploi ou des organismes de formation... L accompagnement lié à la nutrition : conseiller sur la construction de menus équilibrés... L accompagnement budgétaire : aider à classer les documents administratifs, réaliser un budget mensuel, négocier des échéanciers avec les créanciers, réaliser un dossier de surendettement, expliquer une facture d électricité... L accompagnement lié au logement : repérer un logement insalubre ou non décent, réaliser un dossier de demande de logement social, aider dans les démarches administratives liées à un déménagement, orienter le bénéficiaire vers un travailleur social pour une demande de Fonds Solidarité Logement... L accompagnement dans les démarches administratives : ouverture des droits financiers (RSA, retraite), droits relatifs à la santé (CMU, CMU Complémentaire), droits au maintien de l énergie (gaz, électricité, eau)... Le travailleur social doit toujours se mettre en relation avec ses partenaires afin de déterminer «qui fait quoi» dans l accompagnement du bénéficiaire. Cela permet notamment d éviter les doublons dans l accompagnement qui peuvent être très mal vécus par le bénéficiaire. Les outils de l accompagnement - le règlement intérieur : Il permet d expliquer les conditions générales de fonctionnement de l épicerie (horaires d ouvertures du magasin et de disponibilité du travailleur social, le prix des produits vendus, les modalités de paiement), les droits des bénéficiaires (montant du panier), et leurs devoirs (venir aux rendez-vous, respecter les objectifs définis au préalable, ne pas revendre les produits..). - Le contrat d objectif : Il précise le montant du panier, le montant de l économie théorique dégagée, les objectifs de l accompagnement, la durée du contrat et la fréquence des rendez-vous. - les entretiens individuels : Ces entretiens permettent la mise en oeuvre des objectifs, d évaluer s ils sont atteints ou pas, de déceler des difficultés éventuelles et d aider le bénéficiaire à les résoudre. - Les entretiens collectifs : Les ateliers collectifs à visée éducative permettent d apporter des informations, des conseils théoriques et pratiques dans divers domaines de la vie quotidienne. C est aussi un moyen d aborder une problématique rencontrée par le bénéficiaire de manière différente. 13

L approvisionnement et la gestion des stocks : quelques conseils Trucs et astuces _ La gestion des stocks = 1 seule personne! - définir les besoins d approvisionnement ; -passer les commandes auprès des différents fournisseurs, dans la limite d un budget strictement alloué ; - vérifier l adéquation entre la commande et la livraison ; - vérifier l état des denrées à l arrivée des produits ; - tenir à jour les stocks et réaliser les inventaires ; - prévoir les prix des denrées destinées à la vente selon un double étiquetage (prix en magasin et prix à payer). La Banque Alimentaire Les banques alimentaires sont spécialisées dans des tâches logistiques et sur le travail de collecte alimentaire. Les distributions ne se font pas directement aux personnes dans le besoin mais par différentes institutions partenaires (adhérentes) locales. Elle est un intermédiaire entre les fournisseurs (entreprises, particuliers, pouvoirs publics) et les bénéficiaires (administrations, associations). Les plateformes d achats Ces plateformes institutionnelles ou associatives proposent à leurs adhérents l accès à un vaste catalogue de produits (hygiène et entretien, biens d équipements,...). Ces produits sont issus de dons. Ces acteurs font le lien entre les fournisseurs et les bénéficiaires. L accès est soumis au respect d une charte ou d une convention, et au paiement d une participation au coût de logistique suivant les quantités commandées. Les produits ne doivent pas être revendus aux bénéficiaires au-delà d un certain seuil. Les achats d invendus issus des entreprises ou industries locales agroalimentaires Certaines entreprises sont parfois spécialisées dans la confection et le conditionnement de plats préparés et cuisinés. Tous les surplus de production ou invendus peuvent faire l objet d accords de rachat à prix coûtant. Les dons de particuliers ou privés Ces produits peuvent provenir de différents partenariats, avec des associations locales ou comités de fêtes à la suite d événements (fête de la pomme de terre, marchés de pays...), de petites exploitations agricoles, mais aussi d entreprises (produits dont la date de péremption est courte), ou bien encore de l organisation de collectes locales. Le guide «des bonnes pratiques de l aide alimentaire» avec une adaptation régionale pour l Auvergne. Ce guide a été rédigé par un groupe de travail conjoint de la Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution (FCD) et l Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA). Ce guide est principalement destiné aux opérateurs économiques souhaitant contribuer à l aide alimentaire. Ils y trouveront les différentes possibilités de dons qui s offrent à eux, les interlocuteurs clefs, ainsi qu un focus sur les principales étapes du don en nature, quels que soient les produits ou les volumes. 14 La bourse aux dons La bourse aux dons est un outil spécialement conçu par le ministère de l agriculture. Il permet de faire le lien entre les professionnels de l agriculture et de l agroalimentaire et des associations caritatives ou des CCAS. La bourse aux dons à pour objectif de contribuer à la réduction des gaspillages et d augmenter l autonomie des associations qui ont besoin de denrées alimentaires de qualité. adresse internet : http://alimentation.gouv.fr/bourse-aux-dons

Le bénévolat : une ressource indispensable «De par leurs qualités personnelles et relationnelles (sens de l accueil, esprit d équipe, ouverture d esprit, préoccupation de l autre...), ce sont en général des bénévoles qui animent les épiceries sociales et solidaires» Le «management» des bénévoles Une convention de mise à disposition et une charte des bénévoles peuvent être mises en place - La Convention de mise à disposition : Elle rappelle la finalité de l épicerie, son fonctionnement et l engagement des associations dans l épicerie sociale et solidaire (participation financière au budget de fonctionnement, participation des bénévoles...) - La charte des bénévoles Dans ce document sont précisés les droits et devoirs des bénévoles dans l épicerie sociale. Les origines des bénévoles : Ils peuvent être mis à disposition : - par des associations caritatives (le Secours Catholique, Les Equipes St-Vincent, la Conférence Saint-Vincent de Paul, le Secours populaire, l Armée du Salut, la Banque alimentaire, la Croix rouge...) - par le Centre Communal d Action Sociale ou être des anciens bénévoles. 1 2 Leurs rôles et leurs fonctions : Leur rôle est varié : - L accueil du public - L écoute, le conseil des bénéficiaires notamment lors des achats - L approvisionnement du magasin - La mise en rayon, le contrôle des produits - La gestion des stocks et les inventaires - La gestion de la caisse - La participation à l animation des ateliers organisés. Les associations caritatives sur Saint-Flour ont également fait le choix de participer financièrement au fonctionnement et notamment de prendre en charge la participation financière des bénéficiaires qui ont un reste à vivre inférieur à 1 euro. Témoignage de M. TROUCELIER, Président du Secours Catholique antenne de Saint-Flour «La création de l épicerie sociale a permis d éviter «les doublons» dans la distribution de l aide alimentaire. Mais surtout d aider des personnes qui ne venaient pas auparavant dans notre permanence». 15

La gestion des ressources humaines : les fiches de poste Personnel du magasin (bénévole) Mise en rayon Objectifs : approvisionner le magasin. Tâches : définir les besoins d approvisionnement au quotidien ; organiser la présentation des rayons ; vérifier les dates de péremption ainsi que les thermomètres des réfrigérateurs et congélateurs ; évacuer les denrées périmées ; assurer la distribution des produits à courte durée de vie. Temps de présence : les jours d ouverture et de livraison. Personnel du magasin (bénévole) Agent de caisse Objectif : tenir la caisse du magasin. Tâches : à l ouverture du magasin, vérifier contradictoirement, avec la personne de l accueil, le fonds de caisse ; enregistrer les encaissements ; faire l arrêt de la caisse et établir le brouillard de caisse. Temps de présence : les jours d ouverture sur l ensemble des plages horaires Personnel salarié de la structure Chauffeur / livreur Objectifs : aller chercher les produits et les acheminer vers l Epicerie. Tâches : vérifier l adéquation entre la commande et les produits enlevés ; être le garant de l intégrité des marchandises durant le transport en portant une attention particulière aux dates de péremption et au respect du froid et de l hygiène. Personnel du magasin (bénévole) Accueil du public Objectif: accueillir et renseigner les personnes ayant accès au guichet unique. Tâches : à la demande du travailleur social, diriger vers ce dernier les bénéficiaires pour faire le point sur les objectifs fixés ; fournir des renseignements pratiques ; être à l écoute des bénéficiaires : - établir un lien de confiance, - faire remonter les demandes spécifiques, - apprendre à connaître les personnes. Temps de présence : les jours d ouverture sur l ensemble des plages horaires. Personnel salarié de la structure Hygiène, nettoyage et entretien Objectifs : maintenir l épicerie propre dans le respect des règles d hygiène. Tâches : désinfecter les réfrigérateurs et les congélateurs ; assurer le nettoyage général de l Epicerie. Temps de présence : Après chaque journée d ouverture 16

Les ateliers culinaires et pédagogiques Les thématiques : Les ateliers concernent la vie quotidienne. - Atelier cuisine : afin de valoriser des produits (exemple des légumes), de comparer des plats préparés et des plats cuisinés par la personne. - Atelier budget : afin de donner des conseils et ses outils pour gérer un budget, donner des informations pratiques concernant la banque, les assurances... - Atelier sur l énergie : donner des conseils pour comprendre une facture d électricité, pour faire des économies... - Atelier santé et bien être - Atelier lecture... 1 Les partenaires : - Les associations caritatives - Le Conseil Général - La Mission Locale - La CAF, la MSA - Les bailleurs publics ou associations favorisant l accès au logement - Les banques - Les fournisseurs d énergie - Les structures de loisirs - Les associations locales (ex le Réseau d Echanges Réciproques et de Savoirs, l Association Locale Entraide et Handicap...) - Diverses associations (Lire c est partir) 2 Question à Mme Mireille VIDAL et à Mme Martine HUGON, bénévoles pour les Equipes Saint-Vincent de Saint-Flour Pour vous, qu apportent ces ateliers aux bénéficiaires? «Les ateliers cuisine permettent aux bénéficiaires de partager un moment de convivialité, de trouver des idées de menus équilibrés, originaux et faciles à refaire chez soi». La finalité de ces animations est : - De donner des conseils sur la vie pratique - De recréer du lien social et de la convivialité : par le partage d un repas, par des échanges pratiques. - De valoriser les compétences de chacun : tout le monde sait cuisiner. - De donner l envie de cuisiner : le plaisir Des guides sont déjà à votre disposition pour la réalisation d ateliers cuisine. Vous les retrouverez sur le net ou après des structures correspondantes : le guide Auvergne «atelier-cuisine et développement durable», le guide de la Banque Alimentaire mais aussi le guide de l Association Nationale de Développement des Epiceries Solidaires... Comment préparer un atelier : les questions à se poser 3 - Quels publics? : je cible des personnes n ayant pas l habitude de cuisiner, parents/enfants, grands parents/enfants... - Quelle est ma thématique et quels sont mes objectifs? : quel message voulez vous faire passer?, le public est-il demandeur? (Il est bien d impliquer votre public le plus tôt possible dans votre projet). - Avec qui je le réalise? : existe-il d autres ateliers organisés par des partenaires? - Comment cela va se dérouler? A quel moment et à quelle fréquence? Où? (Prévoir un espace suffisamment grand) Quel est mon budget disponible? De quel matériel j ai besoin? (équipements ménagers, ustensiles de cuisine, denrées alimentaires) - Comment j évalue mon atelier afin de pérenniser mon action? : questionnaire, brainstorming... 17

L accueil et l investissement : un local dédié «L accueil est primordial : c est l endroit où vont se réaliser les premiers échanges avec le bénéficiaire. Ces premiers échanges même furtifs comme un simple bonjour vont permettre de mettre à l aise les bénéficiaires et d établir une relation de confiance.» La conception de ce lieu Ce lieu doit être réfléchi en préalable à sa conception L endroit doit être : - Spacieux : prévoir une salle assez grande pour pouvoir créer des petits espaces (espace d attente, espace enfant, espace café, espace lecture... - Agréable, chaleureux : penser à appliquer des couleurs claires sur le mur et le sol. - Convivial : lors de ces échanges ne pas hésiter à proposer une boisson, des gâteaux. Ce petit geste d attention est très apprécié par les bénéficiaires. - Des mini ateliers vont également y être organisés : dégustation de soupes faites par des bénévoles ou bénéficiaires. Témoignage de M. Raymond BAYOL, Président de l association du Secours Populaire de Saint-Flour «A travers des ateliers cuisine, l Epicerie Sociale permet pour les plus démunis de s initier à l équilibre alimentaire et de réapprendre à cuisiner avec plaisir» Témoignage de Mme FABREGUE, bénévole au Secours Populaire de Saint-Flour «Des professionnels compétents, des bénévoles motivés, un local agréable, de nombreux produits variés, des ateliers de cuisine et des bénéficiaires ravis : voilà la clef de la réussite» 18

EPISOL : Epicerie Solidaire CCAS de Lodève Fiche technique de l épicerie sociale Lodève (Hérault) est une commune de 7 500 habitants qui attire chaque année de nouveaux résidents. A la suite d une crise économique locale, de nombreux ménages ayant subi un chômage important se sont retrouvés avec des carences en matière de santé, logement, emploi... L idée d une épicerie solidaire baptisée EPISOL est venue d une volonté de travailler en partenariat avec les différentes institutions et associations caritatives. C est dans cette logique que le CCAS a porté ce projet et a ouvert ses portes en octobre 2002. Les partenaires opérationnels : le CCAS, les services sociaux de l antenne du Conseil Général, la Mission Locale des Jeunes Coeurs de l Hérault, la Mutualité Sociale Agricole, le Secours Catholique, le Secours Populaire, la Croix Rouge, le CLIC Accord...) 3 Les moyens humains : une conseillère en économie sociale et familiale, un adjoint administratif, deux agents des services techniques de la ville (livraisons) et 7 bénévoles. Le nombre de foyers inscrits et actifs au 30 septembre 2012 était de 75 soit 236 personnes. Le budget prévsionnel pour l année 2013 est d environ 60 000 euros. L approvisionnement : - La Banque Alimentaire de l Hérault qui fournit tous les quinze jours des denrées alimentaires dites sèches (hors frais) et une fois par mois des denrées surgelées pour l équivalent de 80 personnes. - L Association Nationale de Développement des Epiceries Solidaires qui attribue une subvention annuelle permettant d acheter des denrées alimentaires manquantes. - EPISOL achète sur son propre budget tous les produits hors alimentaires. - L approvisionnement en fruits et légumes est confié ponctuellement à des établissements privés. Une réflexion est en cours pour un approvisionnement réalisé par un chantier d insertion. - En collaboration avec la Banque Alimentaire de l Hérault est organisée, annuellement sur deux jours consécutifs, une collecte de denrées alimentaires et de produits d hygiène auprès de différentes enseignes de la ville. 5 1 2 4 L épicerie est ouverte tous les mardis de 9h00 à 12h00 et de 13h30 à 16h30 pour une moyenne maximale de 40 familles réparties équitablement entre le matin et l après-midi. 6 Action menée par le CCAS de Lodève Esplanade du Fer à Cheval 34700 LODEVE tél : 04 67 88 86 18 19

Epicerie Sociale Les Quatre Vents Le plan de financement annuel D E P E N S E S A N N U E L L E S T T C produits à la vente fonctionnement personnel Ce budget est établi pour une file active de 25 familles bénéficiaires par mois, soit environ 70 familles différentes pour 200 personnes aidées par an. Ce budget a permis une distribution d environ 10 tonnes de denrées annuelles. Achats de produits alimentaires destinés à la vente Achats de produits d hygiène et d entretien destinés à la vente Transports de marchandises 10 000 1 500 1 500 Achats de produits pour les ateliers culinaires et d animations 500 Frais de fonctionnement (électricité, téléphone, divers...) 2 500 Concours divers (cotisations) 1 000 Salaire chargé pour la conseillère en économie sociale et familiale (1/2 15 000 temps) Salaire chargé du personnel d entretien (3h/semaine) 1 500 TOTAL 33 500 / / Attention aux imprévus! /! Cette dépense comprend les achats effectués par le biais de la Banque Alimentaire et les achats dans les commerces locaux. Ces achats proviennent en grande partie de plateformes nationales de marchandises dont la participation au coût de logitique est de 5% du prix réel. La contrepartie est une dépense en transport de biens. Ces concours divers concernent les différentes adhésions à des réseaux de partenaires comme la Banque Alimentaire, l ANDES mais aussi aux frais de cotisations du logiciel de caisse. Ne sont pas comptabilisés dans ce budget mais peut faire l objet d une valorisation : - le bénévolat offert par les associations caritatives (à tour de rôle) à raison de :. 8h de bénévolat par semaine pour la tenue de la caisse (1 personne).16h de bénévolat pour l accueil au magasin (2 personnes pour 2 après-midi par semaine) - le travail effectué par les services techniques, pour effectuer certaines livraisons - le travail administratif et de gestion (partenariat financier, commandes,...) réalisé par le Directeur du CCAS. R E C E T T E S A N N U E L L E S T T C Ventes réalisées Participations associations caritatives Aides publiques Aides de partenaires privés Subvention ANDES Participation communale Autofinancement TOTAL 3 000 3 250 7 000 5 000 1 500 1 500 12 500 33 500 Action menée par le CCAS de Saint-Flour - 14 avenue de Besserette 15100 SAINT-FLOUR tél : 04 71 60 66 92 20