DEUX GRANDS MODELES IDEOLOGIQUES : AMERICAIN ET SOVIETIQUE 0 Pré requis : Liens à établir avec le cours sur les relations Est Ouest Problématiques : Quels sont les fondements de la domination idéologique des superpuissances de la seconde moitié du XXème siècle? De quels moyens disposent ils pour diffuser leur modèle? Quelles en furent les limites? Références sur le manuel : Chapitre 3 pages 46 à 69 Elections américaines : http://www.arte.tv/electionsus ; Plan Notions Vocabulaire Repères chronologiques Savoir faire Supports (manuel=hachetteed) 1. LE MODELE AMERICAIN 1.1. Un modèle politique, économique et social a son apogée dans les années 1950 Modèle Démocratie libérale Amendement, bipartisme, impeachment, «ticket», lobbies, maccarthysme, capitalisme, welfare state, American way of life, segregation, Nouvelle Frontière», Grande Société». 1945 : Fair Deal de Truman 1950 54 : maccarthysme Analyser et argumenter un organigramme «Questions» de l étude d un dossier documentaire Organigramme 4 p.49 Dossier Doc. p.48 49 Dossier p. 52 53 Texte 3 p.55 Fiche Bac p. 65 1.2. Un modèle fragilisé depuis le milieu des années 1950 Remise en question d un modèle Beatniks, hippies, woomans lib, Vietnam, Watergate. 1960 : Nouvelle Frontière de Kennedy 1961 73 : guerre du Vietnam 1963 : Assassinat Kennedy 1963 : Grande Société de Johnson 1968 : Assassinat Luther King 1972 74 : Watergate «réponse organisée» de l étude d un dossier documentaire Texte 6 p.55 Dossier Doc. p.66 67 2. LE MODELE SOVIETIQUE 2.1. Le modèle communiste à l apogée du stalinisme (1945 1953) 2.2. Un modèle en crise et des réformes qui mènent à l échec Comment expliquer la notion de «modèle totalitaire»? Un modèle voué à disparaître? PCUS, culte de la personnalité, Soviet Suprême, Nomenklatura, KGB, Goulag, komsomol, collectivisme, kolkhoze, sovkhoze, Gosplan, planification Déstalinisation, immobilisme politique, restalinisation, perestroïka, glasnost. 1944 49 : Satellisation de l Europe 5/03/1953 : Mort de Staline 1943 : Khrouchtchev 1 er secrétaire du PCUS 1957 : Satellite spoutnik 1961 : Gagarine dans l espace 1956 : XXè Congrès du PCUS 1956 : Insurrection de Budapest 1964 : Chute de Khrouchtchev ; Brejnev 1 er secrétaire du PCUS 1968 : Printemps de Prague 1985 : Gorbatchev au pouvoir 1991 : Fin de l URSS Explication d un document d histoire : l affiche Recherche de documentation sur le net. Organigramme 2 p.56 Texte 3 p. 77 Dossier Doc. p.56 57 Affiche + questions p.59 Texte 4 p.63 Dossier Doc. p.68 69 Texte 4 p.95
1. LE MODELE AMERICAIN 1 En 1776 les 13 colonies anglaises d Amérique du Nord proclament leur indépendance et en 1787 est adoptée la constitution fédérale et ses amendements ; elle est toujours en vigueur aujourd hui, enrichie de quelques amendements. 1.1 Un modele politique, economique et social a son apogee dans les annes 1950 1.1.1. Un modele politique de démocratie ibérale Le fédéralisme : Le pouvoir est partagé entre un Pouvoir Fédéral qui siège à Washington et les 50 Etats de l Union. Une démocratie présidentielle à la stricte séparation des pouvoirs (cf dossier p.48 49) Un pouvoir exécutif présidentiel (voir élections Un pouvoir législatif bicamériste Un pouvoir judiciaire confié à la cour suprême. Les contre pouvoirs : lobbies, presse, medias Les lobbies : le 3ème pouvoir. Un lobby est un groupe d intérêt et de pression organisé et structuré dont la mission est d influer sur les membres du législatif ou de l exécutif dans un sens qui lui est favorable Exemples : pétrolier, militaro industriel, homosexuel. La presse et les médias : le 4 ème pouvoir. (cf. Watergate) Le Maccarthysme : une limite du modèle démocratique La vague d intolérance et d excès du début des années 50, véritable chasse aux sorcières contre les communistes et même l aile gauche des démocrates dans une sorte de frénésie paranoïaques, est une entorse à la tradition démocratique américaine (cf : affaire Hiss, affaire des époux Rosenberg). 1.1.2. Un modèle économique fondé sur le capitalisme libéral Les fondements du système capitaliste La propriété privée des moyens de production et d échanges reste «Un droit sacré» ; La libre entreprise. La liberté d entreprendre est une liberté fondamentale La libre concurrence est la règle fondamentale de l économie de marché. Un l Etat régulateur? L état est tout de même un acteur important de la vie économique. La banque fédérale de réserve définit la politique monétaire et les taux d intérêt. La chambre des Représentants vote le budget et définit des priorités. L Etat protège traditionnellement son marché intérieur. Un rôle de soutien de l activité économique : Par ses commandes l état est un client de première importance, notamment dans le domaine militaro industriel.. Une fonction de redistribution sociale : «l Etat Providence» : Le «Welfare State» s est mis en place à partir de 1933 avec le New Deal de Roosevelt, Fair Deal de Truman, «Nouvelle Frontière» de Kennedy (cf doc page 65) et «Grande Société» de Johnson. Cette politique sera en partie démantelée sous Reagan et ses différents successeurs à partir des années 80.
1.1.3. Un modèle de société qui s exporte L «American way of life» et le «rêve américain» Une société où chacun peut réussir. Une société d abondance et de consommation de masse, stimulée par le plein emploi, un niveau moyen se salaires élevé, la publicité Une société qui accède à la civilisation des loisirs : suprématie d Hollywood et du «star system» en matière de cinéma, influence croissante de la télévision Une société de classes moyennes avec un niveau de vie qui s élève régulièrement un mode de vie spécifique, citadin, confortable et standardisé, Les limites du «rêve américain» La ségrégation raciale, institutionnalisée : Génocide puis isolement dans des réserves des amérindiens. Noirs : cible de la discrimination (ségrégation raciale au Sud, sociale dans le Nord avec des ghettos urbains ). Le fléau de la pauvreté : 30 à 35 millions d Américains, exclus de la société de consommation, vivent dans des conditions particulièrement précaires. Elle touche plus particulièrement les minorités et les personnes âgées 1.2. Un modèle fragilisé depuis le milieu des années 1950 (cf docs page 55) La multiplication des mouvements de contestation traduit l ébullition des années 60. Le modèle américain est contesté de l intérieur par cette contre culture tandis qu à l extérieur, c est surtout l impérialisme américain qui est dénoncé avec une focalisation sur la guerre du Vietnam. 1.2.1. Une révolution culturelle des jeunes et des femmes (années 1960) A la fin des années 1950 : le mouvement beatniks. Dans les années 1960 : le mouvement hippies : Né de la contestation étudiante, il, condamne la guerre du Vietnam, la discrimination raciale et conteste le mode de vie américain. Il développe un mode de vie non conformiste accompagné d une révolution musicale : Hendrix Woodstock en 1969! Dans les années 1960 on assiste au développement de divers mouvements féministes («Women s lib») luttant contre le sexisme et prônant l égalité des sexes. 1.2.2. La contestation noire (années 1960) (cf docs page 66 67) Sous une forme non violente, derrière Martin Luther King, prix Nobel de la Paix en l964, assassiné en l968. Sur un plan symbolique on peut aussi citer l attitude aux J.O. de Mexico en l968, d athlètes noirs Américains sur le podium, tête baissée et poing levé... Forme plus radicale et violente, révolutionnaire, avec refus de l intégration "Black Power","Black Panthers" (Malcolm X), James Meredith (leader des Black Muslims)... 1.2.3. Les difficultés économiques et la crise du dollar (années 1970) La stagflation : ralentissement économique et chômage L endettement généralisé : Des ménages, des sociétés commerciales, de l état : Déficit commercial en 1971 pour la première fois! La crise du $ : dévaluation en 1971 puis abandon de l étalon or. 1.2.4. Un pouvoir central discrédité à l intérieur et à l extérieur Le scandale du Watergate, psychodrame national. Avec le scandale du Watergate, Le système politique américain est remis en question. Le doute est jeté sur l excellence du système américain. La défaite du Vietnam Après plus de 8 années de guerre, c est l échec :et la première défaite militaire de l histoire des Etats Unis : c est un énorme traumatisme pour l Amérique. 2
2. LE MODELE SOVIETIQUE 3 2.1 Le modèle communiste à l apogée du stalinisme (1945 1953) Lénine a mis en place entre 1917 et 1924 les structures d un système au sommet duquel Staline s est installé, confortant la dictature et le totalitarisme avec un pouvoir sans partage et un contrôle très strict de la population et de la vie intellectuelle. Après 1945, Staline renforce encore la dictature et le totalitarisme en URSS tout en mettant l Europe de l Est sous tutelle, mais sa mort en 1953 marque un tournant 2.1.1. Un régime totalitaire Dictature du parti et de son chef. (cf docs page 56 57) Le PCUS, Parti communiste d Union Soviétique, contrôle toute la vie politique, sociale, culturelle et même, et surtout, l état soviétique. Il doit suivre la ligne politique définie par le Secrétaire Général du parti qui le contrôle totalement, y compris le «bureau politique» dont les 12 membres sont nommés par le Secrétaire Général. En réalité les organes constitutionnels ne sont qu une façade destinée à donner l illusion de la démocratie. Staline cumule donc tous les pouvoirs, chef de gouvernement, chef des armées, secrétaire général du PCUS, chef de l Etat. Le culte de la personnalité est poussé à son comble Un régime policier reposant sur la terreur Le système ne tolère aucune opposition d où une répression sans commune mesure, même s il n existe en fait plus d opposition depuis les vagues de terreur des années 30. Le KGB, né en 1954 sous la direction de Beria pourchasse tout opposant potentiel ou plus simplement tout suspect, pouvant l expédier au goulag sans le moindre jugement. «La direction générale des camps» ou Goulag est l instrument de terreur de masse : Selon certaines sources russes, 60 M de soviétiques seraient passés par ces camps entre 1923 et 1961, un homme soviétique adulte sur cinq aurait connu les camps Les principales cibles de la terreur sont : les minorités nationales, l Eglise orthodoxe et les juifs, les intellectuels. Une société encadrée et endoctrinée L encadrement se fait dès l enfance : Les «pionniers» (7 à 13 ans), les «komsomols» (13 à 18 ans) pour ensuite pouvoir devenir membre du Parti Communiste. Toute création artistique doit avant tout servir la propagande du système communiste et glorifier le régime et son chef, Staline.
2.1.2. Une économie socialiste reposant sur le collectivisme et la planification Un collectivisme imposé Selon l idéologie marxiste, la propriété privée, fondement du capitalisme, constitue la cause de l exploitation de l homme par l homme, d où la nécessité de la faire disparaître. La notion de profit est totalement étrangère au système. L entreprise n a d ailleurs pas uniquement une fonction économique, elle doit aussi remplir une fonction sociale : cantine, crèche, dispensaire, organisation des loisirs La collectivisation des activités industrielles, commerciales et agricoles (kolkhozes et sovkhozes) eut lieu brutalement dans les années 30. Une planification centralisée Mise en place dans les années 1930, la planification est quinquennale (toutes les quantités à produire, les prix, les salaires, tout est déterminé et prévu). La planification est centralisée, autoritaire et impérative Elle relève Gosplan qui élabore les plans et veille à leur exécution. La priorité des plans reste à l industrie lourde ( Cette gestion révéla vite ses limites : incapacité à se moderniser, gaspillage considérable de ressources ; les industries de biens de consommation sont négligées et l agriculture est sacrifiée. 2.1.3.. Une société soviétique entre l idéal communiste et la réalité!. Une relative sécurité garantie pour tous Pas de chômage puisqu il est à la fois impossible et impensable dans une société d économie planifiée : Les services sociaux sont accessibles au plus grand nombre : l enseignement et la médecine sont gratuits (mais la corruption est largement pratiquée ), les services publics bien organisés (transports en commun, très bon marché), les installations sportives et culturelles sont nombreuses et accessibles à tous. Mais la réalité est lourde : De considérables problèmes de logement collectifs, sordides et surpeuplés. Des problèmes quotidiens de ravitaillement : Pénurie de produits de consommation de base, y compris alimentaires (files d attente interminables devant les magasins). Des conditions de travail pénibles. Une classe de privilégiés domine le pays : La Nomenklatura. Elle regroupe l ensemble des élites (membres dirigeants du PCUS, cadres de l armée, du KGB ) dirigeantes, formant une véritable «bourgeoisie» (logements de luxe, voitures particulières, écoles et magasins réservés, droit de voyager à l étranger ). 2.2. Un modèle en crise et des réformes qui mènent à l échec 2.2.1. Les tentatives de réforme sous Khrouchtchev (1953 1964) La déstalinisation et ses limites (cf docs page 68 69) Le rapport secret du XXème congrès du PCUS se manifeste par une rupture de la loi du silence avec dénonciation des crimes staliniens. L Histoire des camps n est plus cachée (publication en 1962, avec l autorisation de Khrouchtchev, d une journée d Ivan Denissovitch de Soljenitsyne). Conséquences immédiates : la nomenklatura se sent menacée, le modèle soviétique, remis en question en URSS même, n apparaît plus comme le modèle idéal Les «limites intérieures»restent évidentes : Le PCUS reste le parti unique, seuls les excès les plus criants sont corrigés, mais la nomenklatura change. Les détenus sortent des camps du goulag, mais d autres entrent dans les hôpitaux psychiatriques 4
5 Les «limites intérieures» sont flagrantes, même si le modèle est contesté : - La crise polonaise Soulèvement en1956 réprimé violemment.. - La crise hongroise : Les réformes de Nagy de novembre 1956 provoquent une violente répression : 200 000 hommes et les chars envahissent la Hongrie (3000 morts). - La crise sino soviétique : La Chine de Mao dénonce le «révisionnisme» de Khrouchtchev. Cela aboutit à la rupture sino soviétique en 1960. Les initiatives économiques et sociales : «Rattraper et dépasser les Etats Unis», tel est le slogan lancé en mai 1957 En 1959 le plan septennal remplace le quinquennal et le Gosplan est très sommairement décentralisé. En agriculture, le niveau de vie des paysans s améliore un peu grâce à une augmentation des prix à la production. Un plan de conquête des terres vierges vise à dynamiser le secteur; mais la monoculture à outrance va rapidement provoquer l épuisement des sols et l effondrement des récoltes. Dans les usines, la durée hebdomadaire du travail passe de 48 à 42 heures. Toutefois le niveau de vie des Soviétiques ne s améliore guère ; l URSS n est toujours pas entrée dans l ère de la société de consommation au milieu des années 1960. 2.2.2. L immobilisme brejnévien (1964 1982) En 1964, Khrouchtchev est écarté du pouvoir par les conservateurs communistes qui lui reprochent ses échecs en politique intérieure (libéralisation sans effets) et extérieure (Cuba). Léonid Brejnev (1 er secrétaire du PCUS) devient le nouvel homme fort du régime. Vers une «re stalinisation» : Brejnev place ses fidèles aux postes clés et élimine ses rivaux (réformateurs pro Khrouchtchev), appuyé par une nomenklatura rassurée par le caractère conservateur du régime.. Dans la réalité le pays reste gouverné de façon totalitaire: la répression (arrestations, assignation à résidence, exil, goulags et hôpitaux psychiatriques) s abat sur tous les dissidents. En 1977 il reconstitue le culte de la personnalité : Il se fait nommer maréchal, est le personnage le plus décoré au monde, et obtient même un peu plus tard le prix Lénine de littérature Toute velléité d opposition est brisée, toute critique du socialisme étouffée : à l intérieur, comme à l extérieur (cf. Printemps de Prague et doctrine Brejnev sur «la souveraineté limitée des Démocraties Populaires (cf texte 4 p.95)). L impossible réforme économique. Retour aux valeurs staliniennes Rétablissement de l autorité centrale du Gosplan et retour au plan quinquennal dès 1965. Dans l industrie seul le profit collectif compte : les travailleurs restent passifs, peu intéressés. Dans l agriculture la production ne couvre pas les besoins de la population. La politique de «Détente» avec l Ouest (1963 1975) permet de compenser les carences agricoles par des importations massives de céréales et l insuffisance des biens d équipement par des importations modérées. En fait seul le complexe militaro industriel qui bénéficie de toutes les attentions du régime fonctionne bien, mais ce n est pas là un critère de réussite économique Le ralentissement continu de la croissance illustre l essoufflement de l économie soviétique : les équipements sont vétustes, les investissements insuffisants, la production de mauvaise qualité. Quand Brejnev meurt en 1982, le régime est figé, les institutions immobiles, le conservatisme généralisé, la gérontocratie stérilisante, la société étouffée. Le modèle soviétique a perdu beaucoup de son pouvoir d attraction, quels que soient les acquis et les progrès qui ont pu survenir pendant cette longue période.