Le pouvoir au peuple: une approche basée sur les droits du développement énergétique. Un entretien avec la militante hawaïennemililanitrask Auteur:AgnesPortalewska Savoixestchaude,assurée,etemblématique;sontonpassionnéetsonmessageclairet direct sont instantanément reconnaissables. De réputation internationalement reconnue en tant qu expert autochtone en droit international et droits de l homme, Mililani Trask a défendu les droits des Hawaïens autochtones et des peuples autochtonesdanslemondeentierdepuisplusdetrenteans. Traskestissued unelonguelignéedemilitantspourlasouverainetéhawaïenneetles droitsdesautochtoneshawaïensàl autodétermination.«monpèreétaitavocatetma mèrehawaïenne.touslesdeuxm ontélevéedanslacompréhensiondenotrehistoire,de notredéfaite,delapertedenosterres,decequiestarrivéaupeuplehawaïen.celam a donnéunecertaineinitiativepourréparerlesinjusticesfaitesauxhawaïensetàceuxqui sontdanslamêmesituation»dit elle.
Pendant presque 20 ans, Trask a été directeur exécutif de la Fondation Gibson, une organisationàbutnonlucratifquiaideleshawaïensàaccéderàlapropriété.elleaeu un poste d administrateur libre au Bureau des Affaires Hawaïennes et a été premier ministre par interim de Ka Lahui (la Nation hawaïenne autochtone) pendant 11 ans, parmidenombreusesautresfonctionspourlegouvernementnationaletlocal. TravaillantparlebiaisdeetauseindesNationsUnies,Traskacontribuéaudiscours internationalesurlesdroitsdespeuplesautochtones.«j aicommencéàtravailleravec lesnationsuniesdanslesannées1980avecdeshawaïensquiyallaientpourreprésenter lesintérêtsdelacommunauté.danslesannées1990nousentendionsqu aucunprogrès n était fait au niveau de l ONU pour adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droitsdespeuplesautochtones C estpourquoij aidécidéd alleràl ONUmoi mêmeet utiliser mon diplôme de droit. Quand je suis entrée dans l arène, il y avait là beaucoup d autrespeuplesautochtones,etainsinousavonscommencéletravailquiaduré22ans defaireadopterladéclaration.unedes(nombreuses)bonneschosesquiestsortiedece travail a été la construction d un caucus solide et mondial.» Quand l Instance PermanentesurlesquestionsautochtonesdesNationsUniesaétécrééeen2002,Trask a été nommée pour le Pacifique et a été la première représentante du bassin du Pacifique.LaDéclarationdesNationsUniessurlesdroitsdespeuplesautochtonesaété adoptéeparl Assembléegénéraledel ONUen2007,etTraskaœuvréd unemainde ferpoursonadoption. EncouragéparsonamidelonguedateWinowaLaduke,Traskarécemmentconcentré ses efforts sur les projets de développement des énergies renouvelables, particulièrement le développement de l énergie géothermique à travers le Groupe de Développement des Innovations (IDG), une société à majorité autochtone qui se consacre à la prospérité et le bien être de tous par le développement de sources d énergierenouvelabledefaçonsquisoutiennentlestraditionsculturellesessentielles. LasociétéestunmodèledemiseenœuvredelaDéclarationvialesecteurprivé. «Hawaiestl Etatdel Unionquialaplusgrandeinsécuritéénergétiqueetalimentaire», dittrask.«j aidécidéquejetravailleraiavecd autreshawaïensàconcevoirunmodèle d entreprisequinouspermetted envisagerledéveloppementéconomique,ensecentrant surl énergierenouvelable,demanièreàrespecterlesdroitsdesautochtonesetapporter un changement en termes de développement des ressources renouvelables en territoire autochtone.» Voilàcommentlemodèlededéveloppementparetpourdesautochtonesestné;c estle guide opérationnel fondamental de IDG. Trask explique: «il a été fondé sur la conviction que les peuples autochtones sont les plus aptes à travailler avec d autres peuples autochtones parce qu ils partagent certaines affiliations culturelles. Il a pris le
cœur de la Déclaration, et, en appliquant le droit occidental, l a mis dans un format qui facilitelaprotectiondesdroitsetdesbénéficesdespeuplesautochtones.» Le modèle d Autochtones à Autochtones conteste l approche actuelle des gouvernements pour développer l énergie, dans laquelle, comme le dit Trask, les autochtonessontexpulsésdeleursterritoires,leursdroitsauxressourcesénergétiques sont déniés, les contrats sont négociés en donnant l exclusivité des droits aux compagnies,etl énergiesevendauplushautprixdumarché. «Le modèle d Autochtones à Autochtones est très différent. Il commence par définir 4 critèresdedéveloppement:culturellementapproprié,écologiquementdurableetpropre, socialement responsable, économiquement équitable. Nous avons introduit dans notre modèle des solutions de partage communautaire des bénéfices. (Par exemple), si vous arrivezdansunecommunautépourydévelopperl énergiegéothermique,vousgagnezde l argent! Vous avez une opportunité commerciale et vous avez un produit qui est de l énergie, et donc qu est ce que vous devez à la communauté? Premièrement, vous lui devezunepartdesrevenuschaqueannée». Le modèle gagne du terrain: le Bureau des affaires hawaïennes l a adoptél année dernière.enoutre,l assembléelégislativedel Etatd Hawaiaintroduitunelégislation imposant un bénéfice économique et social chaque fois que des ressources et des terres d Etat sont exploitées. Le modèle est aussi à l étude par le Département des terreshawaïennesdel Etatd Hawaï. BienquebaséàHawaï,IDGatravaillésurdesprojetsdanstoutlePacifique,ycompris plusieurs projets géothermiques avec les Ma ori de Nouvelle Zélande. «Nous avons complètement changé le paradigme. Quand nous avons commencé à travailler avec les Maori il y a 10 ou 12 ans, nous négociions avec des gens qui développaient le géothermique, et ils avaient beaucoup de pouvoir. Quand nous allions nous asseoir pour négocier avec les Maori, ils (les développeurs) riaient simplement et nous écartaient en disant,«vous savez, on ne fait pas vraiment des affaires comme ça. Nous reconnaissons quec estlaterredesmaori,maisqu est cequ ilsenfont?ilsymettentdesmoutons.c est notreargent,notresavoir faire,notretechnologie C estpourquoinousallonsleurfaire un bail à long terme et leur payer une rente à la valeur du pâturage de moutons.» Eh bien,nousdevionsretournercelacontreeuxetleurfaireremarquerquecesontlesmaoris qui possèdent la terre. Ils possèdent non seulement sa surface avec les moutons dessus, maisilspossèdentaussilesdroitssurlesressourcesdusous sol.nousdevionsleursignaler quel évaluationactuelledel énergiesurlemarchédupacifique,etsurlemarchémondial, telquedéfiniparwallstreet,n estpasauprixdesmoutons.quandvousfaitescegenrede discoursàdesgenscommechevron,ilschangenttouteleurapproche».
IDG a une position unique parce que son équipe de direction est composée de professionnels et d entrepreneurs autochtones hawaïens qui connaissent et comprennent le marché mondial de l énergie. Ils apportent un reseau étendu de contacts professionnels qui s étend aux marchésfinanciers des Etat Unis aussi bien qu asiatiques et du Pacifique sud, mais ils sont d abord et avant tout sensibles aux besoins des peuples autochtones et se consacrent au progrès économique des communautésqu ilsservent. Traskgardeuneperspectiveinternationaletoutencontinuantàdéfendresansrelâche unchangementdepolitiqueàhawaï.enplusdesontravailaveclesmaori,elletravaille sur des initiatives d énergie renouvelable en territoire indien qui incluent le soleil, le vent, la géothermie; elle est membre du Caucus international autochtone sur la biodiversité; et elle encourage le Comité du patrimoine mondial de l UNESCO à respecter les droits des peuples autochtones quand ils inscrivent un nouveau site au patrimoinemondial,parmibiend autresinitiatives. PourTrask,lestâchesdumoment etl urgenceàlesaccomplir sontclaires.«partout dans le monde nous connaissons une crise pressante résultant du changement climatique etnousn avonspasdetempsàperdreànouschamailleretànousbattre. Sivousregardezlesterritoiresautochtonespartoutdanslemonde,vousverrezqu ily de vastes ressources d énergie renouvelable disponibles. Aussi nous devons agir rapidement pour que les Etats, la Banque Mondiale, et ceux qui travaillent dans ce secteurconsidèrentd autresmodèles. «La Déclaration dit que nous avons le droit de donner notre consentement libre, préalableetinformé.ehbien,celameditquenousdevonsêtreàlatabledenégociation, nousdevonsréclamerl information,nousdevonsgarantirquelaconsultationestefficace. Le défi de l application de la Déclaration est que nous devons prendre la place du conducteur. Nous avons à dire, sur la base de protocoles, ce que signifie d avoir un développementculturellementapproprié». Pour en savoir plus sur les travaux du Innovations Development Group et le modèle d AutochtonesàAutochtones,consultezidghawaii.com(http://idghawai.com) Source:
TraduitpourleGITPAparVéroniqueHAHNDEBYKHOVETZ