LEAGUE OF NATIONS. PROTECTION OF MINORITIES IN ALBANIA.



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Transcription:

LEAGUE OF NATIONS. C.336.1934.I. Communicated, to the Members of the Council. Geneva, August 7th 19Ï PROTECTION OF MINORITIES IN ALBANIA. PETITION FROM A NUMBER OF MEMBERS OF THE GREEK MINORITY IN ALBANIA CONCERNING THE SITUATION OF THAT MINORITY. 3\'Ote by the Secretary-General. In accordance with the Council Resolutions of June 27th, 1921, and September 5th, 1983, the Secretary-General, on April 5th, 1934, communicated to the Albanian Government for such observations as it might wish to submit, the French translation made by the Secretariat of a petition with annexes, drawn up in Greek, from a number of members of the Greek minority in Albania concerning the situation of that minority. The President of the Council having granted the Albanian Government, at its request, a prolongation of the time-limit for the submission of the observations of Governments, these observations were communicated to the Secretary- General in a letter with annexes, dated July 23rd, 1934, from the Albanian Minister for Foreign Affairs. The Secretary-General has the honour to communicate to the Members of the Council, for information, the French text of the petition and the above-mentioned letter from the Albanian Government, with their annexes. Three official printed documents transmitted by the Albanian Government and entitled Additional Information have been filed in the archives of the Secretariat and are at the disposal of the Members of the Council.

- 1 - (Traduction) I. P é t i t i o n. Monsieur le Secrétaire général, Les soussignés, habitants de 1'Albanie du Sud appartenant à la minorité grecque de ce pays, ont l honneur d attirer votre bienveillante attention sur les faits exposés ci-après: La minorité grecque des provinces méridionales de l'albanie comprend en grande partie des villages dont les habitants ont pour langue maternelle le grec. Conformément à la déclaration faite le 2 octobre 1921 par le Gouvernement albanais par devant la Société des Nations, nous avons le droit d entretenir des écoles grecques pour l'instruction de nos enfants dans leur langue maternelle. Cependant, le Gouvernement albanais,ayant manifestement le but de faire disparaître complètement de l'albanie la langue grecque, a pris diverses mesures restrictives de nos libertés scolaires et en est arrivé récemment à interdire complètement l'enseignement do notre langue à nos enfants. Sous la domination turque, il y avait dans les provinces albanaises environ trois cent cinquante (350) établissements d'enseignement grec. Ces dernières années, il n'y avait plus que près de quatre vingt-dix (90) instituteurs grecs; au cours de l'année dernière, seuls onze (il) instituteurs ont été autorisés à enseigner la langue grecque. Ces instituteurs étaient entretenus par les communautés elles-memes, de sorte que nos écoles communales fonctionnaient sans qu il en résultât aucune dépense à la charge du Gouvernement albanais. Les autorités albanaises n'en sont pas moins intervenues à plusieurs reprises pour restreindre les libertés de nos établissements scolaires, nous menaçant constamment de fermer ces établissements si nous refusions de nous conformer à leurs ordres. C'est ainsi que: 1 Elles ont retardé parfois pendant plusieurs mois l'ouverture de nos écoles en refusant sans aucun motif d'approuver la nomination des instituteurs communaux engagés par les communautés ; 2 Elles ont exigé que ces instituteurs sachent l'albanais et leur ont fait subir des examens dans le seul but d'écarter ceux qui résistaient à la violation de nos droits minoritaires; 3 Elles ont imposé l'enseignement en albanais de toutes les matières d'enseignement, ne laissant ainsi que quelques heures par semaine pour l'enseignement de la langue grecque.

- 2-4e Elles ont interdit aux élèves de parler leur langue pendant les récréations; 5 Elles ont également interdit les chants grecs. En dépit de toutes ces difficultés, notre langue était quant même enseignée à nos enfants, mais voilà que le Gouvernement albanais a appliqué cette année-ci aux instituteurs communaux la loi albanaise sur les écoles privées, qui ne concerne en rien ces instituteurs. Ainsi, en ordonnant auz communautés de ne pas engager d instituteurs communaux, il est parvenu à obtenir l arrêt complet du fonctionnement de nos écoles pendant l année scolaire courante. Dès que nous eûmes connaissance de ces décisions du Gouvernement albanais, nous nous empressâmes de demander l intervention personnelle de Sa Majesté le Roi Zogou, dans l espoir qu il voudrait bien reconnaître la légitimité de nos demandes et rétablir nos libertés scolaires. Mais nos autorités ont arrêté et emprisonné le chef d une des communautés les plus importantes du district de Dervitsani, parce qu il avait ternis au télégraphe une pétition télégraphique adressée au Roi par les membres de ladite communauté. Elles ont saisi un second télégramme qui avait été rédigé, nous ont empêché d envoyer au monarque les télégrammes qui lui étaient adressés et ont pris envers nous toutes sortes de mesures de pression. Il s ensuivit des interroge,toires et des arrestations, des menaces, des emprisonnements et des pressions. Partout les autorités administratives, la police et les autorités militaires ont mis en garde les habitants contre les conséquences graves que pourrait avoir leur désobéissance, et ont menacé d exil quiconque oserait invoquer l intervention de notre Chef suprême. Si l'on ajoute aux faits exposés ci-dessus l élimination progressive de l usage de notre langue dans les églises, l interdiction de parler le grec dans les écoles et même dans les rues, on se rendra compte de ce que les autorités albanaises ont mis à exécution un plan systématique allant à l encontre des obligations assumées à plusieurs reprises par l Etat albanais, obligations dont l exécution garantit la conservation de notre caractère national. Monsieur le Secrétaire général, Au nom de toute la minorité grecque d Albanie, nous sollicitons l intervention bienveillante de la Société d.es Nations, afin d assurer le respect par le Gouvernement albanais des obligations officiellement assumées par lui dans la Déclaration de 1921 et de rétablir nos libertés en ce qui concerne l enseignement à donner à nos enfants.

- 3 - ANTCEX5 1. ProvenancG do la pétition. Nombre de Date Localité signatures (1er exemplaire de la pétition) 2 janvier 1934 Vlctho-Guranci 10 Derviocan 53 Glins Peshkopio-Fcshtorme 2o 27 Peshkopie-Siperme 40 Ragat 2g (2èmo exemplaire de la pétition) 2 janvier 1954 Grapso 20 Goritza 21 Terihat 20 Kalodoramci 27 Vanista 28 Haskovo 21 Duviani 42 Soi rat ica 15 (jème exemplaire de la pétition) 3 janvier 1934 Longo Sotire 1 4 Kusovitsa 2? Luvisa Scllio 7 Klisari 25 Vuliarati 2o Popel 29 Kerc Bodrishte 4 24 Vodhine 1-9 (4ème exemplaire de la pétition) (sans date) Imer-Effcndi 6 Kalive-Shushi 9 A ü k o Gr emül-ka s ema 1 i 10 y Halo Motoq Viruon Vermero Kulurice Hotzia Lazat T 6 66 6 66

- 4 - nombre Date Localité de signatures (4-èuie exemplaire - suite- ) Kallcat 5 Kalive pasha 1 Pali 8 8 Cake Kadir-Agha 5 Cau.ih 9 Krania 0 Ardiiasov 7 Runanoe 5 Fin ;u i 11 i,teitlus-3ey 6 Kenurie? Karali-3ey 9 Bakalat 4 Llavropulo 5 Si jiarrii 4 Karahadji 6 Yerma 10 Durmisi "5 (5g.ne exemplaire de la pétition) 10 janvier 1934 Lesunice-Siperme 22 Le sunice-fc siiterme 20 Jalicat 7 C or lec vice 9 Dhivre 20 Maroam. Karol; 3 b Genarat 3 Znr :.va 4 Ayiindrea Dlir ov^iana-s i perme 5 13 Dhrovj ana-fo ont er me o Krongji 11 Lefterohor 1 15 janvier 1934 Palican (6ème exemplaire de la pétition) (7orne exemplaire de la pétition) 20 janvier.1934 Drymades de Himarra 11 23 Pulassa de Himarra 6

- 5 - Aim EXE 2. ^Traduction) Télégrammes adressés à S.M, le Roi d 1Albanie. Télégr. 1. Les parents, tuteurs et habitants du village de Brelarat, comte de Libhova, expriment à leur Souverain bien-aime leur allégeance, leur respect et leur fidélité, et demandent la réouverture de leurs écoles, fermées il v a deux ans, ainsi que 1 approbation du la nomination des doux maîtres choisis par eux et devant être payés par eux, peur 1'enseignement de leur langue maternelle, le grec. Telégr. 2_. Les parents, tuteurs et habitants du village de Fepelis, o onté de L ibhova, expriment à leur Souverain bien-aimé leur allégeance, leur respect et leur fidélité, et demandent 1 approbation de la nomination comme maître pour 11enseignement de leur langue maternelle, le grec, de Àîihal Yr-j.no, dont ils paieront les appointements. Télé;,r. Les parents, tuteurs et habitants du village de Gorica, comté de Liohova, expriment à leur Souverain bien-aimé leur allégeance, leur respect et leur fidélité, et demandent la nomination d un maître privé, dont ils paieront les appointements, pour 1 renseignement de leur langue maternelle, le grec. Télé.p-r. 1. Les parents, tuteurs et habitants du village de 01jne, comté de Libhova, expriment à leur Souverain bien-aimé leur allégeance, leur respect et leur fidélité, et demandent l ouverture d écoles où on leur enseigne à la fois la langue officielle' et leur langue maternelle, le grec. Télég;r. S. Les parents, tuteurs et habitants du village de Tergucat, comté de Libhova, expriment à leur Souverain bien-aimé leur allégeance, leur respect et leur fidélité, et demandent la nomination d un maître privé, dont ils paieront les appointements, pour 1 enseignement de leur langue maternelle, le grec. Télégr. 6. Les parents, tuteurs et habitants des villages de Piskopic, Poshtme et Radat, comté le Libhova, expriment à leur Souverain bien-aimé leur allégeance, leur respect et

- 6 - leur fidélité, et demandent la nomination d'un maître privé, dont ils paieront les appointements, pour 1 enseignement de leur langue maternelle, le grec. Télérr. 7. Les parents, tuteurs et habitants du village de Gransh. comté de G.linokastra, expriment à leur Souverain bien-aimé 1& allégeance, leur respect et leur fidélité, et demandent l 'approbation de la nomination de M. Pietro Giilka, dont ils paieront les appointements, comme maître pour 1 enseignement de leur Langue maternelle, le grec. Télepr. 8. Les parents, tuteurs et habitants du village de Peshkopj e Sipermo, comté de Libhova, expriment à leur Souverain bien-aimé leur allégeance, leur respect et leur fidélité, et demandent la nomination d un maître privé, dont ils paieront les appointements, pour 1 enseignement de leur langue maternelle, le grec.

- 7 - AHNEXE 3. (Traduction) Tableau statistique. Ecoles grecques et instituteurs communaux enseignant le grec dans les régions de langue grecque de 1 Albanie du Sud au cours des dernières années : Années Nombre Nombre d'instituteurs d écoles communaux enseignant le grec: 1925-1926 78 113 1926-1927 68 102 1927-1928 66 95 1928-1929 60 85 1929-1930 63 83 1930-1931 64 82 1931-1932 43 50 1932-1933 10 11

- 8 - II. Observations du Gouvernement albanais. Tirana, le 23 juillet 1934. Monsieur le Secrétaire Général, Se référant à la lettre que^la Section pour la protection des Minorités de la Société des Nations a bien voulu transmettre le mois d avril dernier au délégué albanais Monsieur Lee Kurti - en joignant la traduction en français de la pe'tition d'un certain nombre de membres de la Minorité grecophone en Albanie - le Gouvernement Royal a 1'honneur de porter à Votre haute connaissance les observations suivantes : Le Gouvernement albanais est convaincu que le maintien et 1 'application scrupuleuse des clauses établies par les accords internationaux, réglant et assurant la protection des Minorités, est non seulement un devoir d'équité pour tous les signataires, mais a surtout pour l'albanie une importance capitale, à cause des grandes agglomérations nationales qui, restées en dehors de ses frontières actuelles, ne peuvent espérer, pour la sauvegarde de leurs droits sur un autre appui que celui du respect des accords çris pour la protection des Minorités par devant la Société des Nations. Mu par cette conviction, la pétition en question ainsi que ses annexes ont été l'objet d'une étude et d'une enquête minutieuses de la part du Gouvernement albanais qui, avant d 'exposer son point de vue à la Société,vet pour mieux faire ressortir les mobiles des doléances avancées au nom de cette minorité, croit devoir faire ici un petit aperçu historique: Sous la domination de l'empire Ottoman toutes les populations orthodoxes des diverses races et langues de la péninsule balkanique étaient groupées sous 1 'appellation de "roum, et laissées sous la dépendance du Patriarchat greco-orthodoxe de Constantinople. Cette dénomination générique qui aux débuts de la conquête turque avait un caractère collectif religieux, avec le temps et de par la négligence de l Empire et de 1 organisation nettement grecque du Patriarchat, a fait naître la prétention et la fausse interprétation ethnique qu on a fini par lui donner. Et c'est de cette confusion qu'a surgi, plus tard, la lutte des peuples non-grecs de la péninsule balkanique contre le Patriarchat; lut te qui a abouti à 1'émancipation de l'eglise et des écoles et au raffermissement des sentiments nationaux. Il est à noter que le Patriarchat, profitant de la tolérance excessive de l'etat Turc et avec les subventions de 1'étranger, avait procédé, en ces temps-là, à 1 organisation de 1'instruction grecque en Albanie.

- 9 - Cet effort du Patriarchat pour la dénationalisation des peuples chrétiens de l'empire, était aussi secondé de la prohibition du Gouvernement ottoman prise à 1'encontre de 1 enseignement de la langue albanaise. Cependant, malgré toutes les persécutions des autorités, le peuple albanais n'a pas manqué, parallèlement à 1'effort des peuples bulgare et serbe, de se soulever, afin d 'assurer son existence nationale par le libre enseignement de sa langue. En revenant aux observations que le Gouvernement Royal fait à la S.D.N. par cette communication, nous croyons devoir relever que cet état de- choses a procuré à la minime minorité en question 1'occasion d'appuyer ses prétentions sur 1'existence de 350 écoles grecques, sans mentionner toutefois qu'un très grand nombre de celles-ci se trouvaient alors dans les territoires annexés aujourd' hui à la Grèce, depuis le Golfe Ambracique (de Préveza) e n Epire jusqu'aux confins méridionaux de 1 'Albanie, et étaient reparties dans nos régions du Sud, habitées par des populations mixtes, et même dans certaines agglomérations de langue exclusivement albanaise. Et c'est cette situation exceptionnelle qui procure aujourd'hui à une partie de la minorité grecophone, partisans de la propagande scolaire étrangère, l'occasion de prétendre au retour d'un passé mort à jamais! Toutefois, le Gouvernement Royal, par sa déclaration du 2 octobre 1921 et ayant adhéré aux stipulations contenues dans divers instruments internationaux, relatives à la protection des minorités, n a pas manqué d'assurer sous son contrôle, depuis lors, le fonctionnement des écoles destinées à la Minorité grecophone en Albanie; et ceci avant même d'avoir acheve son organisation scolaire, et en laissant à la communauté grecophone une certaine liberté d'action dans le choix des instituteurs ; liberté qui était compatible avec les lois en vigueur de 1921 à 1933, qui considérait ces écoles comme des instutitions privées. En effet, 1'article 207 de la Constitution de 1928 contenait la disposition suivante : L'ouverture des écoles privées sera permise seulement aux sujets albanais qui, sous le contrôle effectif de l'etat, se conformeront au programme de 1 'instruction publique." Il va sans dire que dans ces écoles privées, de quelque nation*: lité qu'elles fussent, 1 'enseignement en langue albanaise était obligatoire pour certaines matières, simultanément à la langue maternelle des enfants. Mais, en conformité des nouveaux articles 206-207 de la Cunstitution, modifiée par 1'Assemblée Nationale de 1933, où il y est dit que : enseignement et 1'éducation des sujets albanais sont réservés à l'etat qui se charge de les donner dans ses écoles. L'Enseignement

- 10 - primaire est obligatoire pour tous les ressortissantsf albanais et sera donné gratuitement. Les écoles privees, de toutes les catégories, fonctionnant actuellement, seront fermées", le Gouvernement albanais, sans excepter les écoles de langue albanaise, a procédé par conséquent à l étatisation de tous les établissements scolaires, et, tout en appliquant le programme unitaire de V enseignement, a maintenu dans tout les écoles des villages grecophones 1'enseignement de la langue maternelle, comme auparavant. Quant à 1 allégation que les instituteurs autorisés à enseigner la langue grecque ont été réduits de 90 à 11, le Gouvernement Royal y donne le démenti (voir armexenr.1) le plus catégorique. Les instituteurs aujourd'hui en fonctions dans les 45 écoles fonctionnant dans nos villages grecophones sont au nombre de 71; 11 de ceux-ci sont d 1anciens instituteurs de ces écoles communales; ils ont été maintenus à leurs fonctions parcequ'ils possédaient les conditions intellectuelles requises par la loi; alors que les autres, qui ont été licenciés, en étaient privés du reste, leur conduite et leur train de vie étant tout a fait disproportionnés à la modeste subvention mise à leur disposition par les villageois, les autorités albanaises étaient convaincues que leurs moyens d 'existence provenaient d'une source étrangère. Il est exact que nos autorités ont exigé de ces instituteurs la connaissance de la langue albanaise; et, à cet effet, ils leur ont fait subir un examen pour leur admission dans les cadres du corps enseignant officiel imposée par 1 'étatisation de toutes les écoles du Royaume. Contrairement à ce que prétendent les pétitionnaires sur le nombre insuffisant de ces écoles, il est à noter que la loi organique de 1'année 1925 du Ministère Royal de 1'Instruction Publique, conditionne 1'ouverture d'une école primaire dans un village à la possibilité de 1 inscription d au moins 25 élèves âgés de 7 à 13 ans; ce qui présuppose approximativement une agglomération de 250 habitants par village. Or, des 72 villages mentionnés dans la pétition, 41 ont une population moindre de 250 habitants (voir annexe Nr.2 ). Mais l'etat allant au devant du désir de ces villages, de voir enseigner la langue maternelle, a créé 14 écoles dans divers endroits de la région, rendant ainsi possible leur fréquentation aux enfants de ces villages. Quant aux 31 autres villages dépassant le nombre minimal prévu par la loi, le Gouvernement albanais a déjà procédé à la création d 'écoles primaires, où la langue grecque y est enseignée comme auparavant. En outre, à l'appui de nos réfutations, nous croyons devoir ajouter aussi que dans ces institutions scolaires, organisées par l'etat, les heures consacrées

- 11 - à 1 'enseignement du grec n'ont pas été diminuées; elles ont été reportées de 6 à 7 heures par semaine. Et les livres servant à 1 enseignement sont les mêmes que ceux qui étaient utilisés auparavant (voir annex Nr.3). Quant à 11assertion concernant 1 interdiction;de l'usage de la langue grecque pendant les heures de récréation, il serait même superflu de la réfuter. Parce qu'on ne peut pas concevoir une parelle interdiction de la part des autorités à des écoliers de langue grecque, qui sont à peine invités à apprendre, simultanément à la leur, la langue officielle du pays. Par contre, le Gouvernement albanais a cru ne plus tolérer dans ces écoles les chants patriotiques helléniques et/1 hymne national grec, chantés journellement et qui créaient des entraves à la fusion des sentiments nationaux. De même 1'assertion de 1'interdiction par l Etat de la langue grecque dans les églises orthodoxes est une accusation gratuite des pétitionnaires. C est 1'Eglice Autocéphale de 1'Albanie qui, de par ses attributions légales, a décidé depuis plusieurs années 1'introduction de la langue nationale dans les é- glises^des villages albanais, en laissant toutefois liberté entière a la liturgie en grec dans tous les villages de langue grecque. En ce qui concerne le prétendu empêchement fait par les autorités provinciales de Gjinokastra à l'envoi des télégrammes à Sa Majesté le Roi par 106 pétitionnaires demandant le maintien de deux maîtres d'école licenciés, nous n'avons qu'à opposer le démenti le plus formel. En effet, malgré que de pareilles démarches auraient dû être faites au Gouvernement, comme il résulte des livres tenus par le bureau télégraphique de cette ville,#(ordre Nr. 2154/10) les télégrammes en question ont été transmis en date du 20/X/1933 à leur Haut Destinataire. De ce qui précède, il résulte que le Gouvernement albanais, en prenant les mesures susmentionnées, n a jamais pensé faire disparaître du Royaume 1'enseignement de la langue grecque, comme il est affirmé dans la pétition en question, mais il a eu plutôt en vue la réglementation uniforme de 1'enseignement public, en mettant fin à 1'indiscipline culturelle, héritée d'une administration à régime capitulaire d'un gouvernement peu soucieux de 1'éducation nationale de son peuple, et a voulu épargner à 1 Albanie la peine de redevenir un foyer de propagande étrangère. En outre, en arrivant au terme de cet exposé, le Gouvernement Royal déclare encore une fois avoir entièrement accordé tous les droits prévus çar les accords internationaux en faveur des minorités (voir annexenr.4); et n'a qu'un désir, c'est que les minorités albanaises vivant en dehors du territoire national soient traitees de la même fapon qu'il traite la minorité grecque en Albanie.

- 12 - Pour conclure, il se permet de relever que dans cette question, il ne saurait se départir de la thèse juridique qui consiste à soutenir que, d après les stipulations contenues dans les différents accords internationaux, actuellement en vigueur, et relatives à la protection des Minorités^ il n y. a aucune obligation pour un Etat d raccorder a celles-ci un traitement supérieur à.celui qu'il accorde à ses nationaux en vertu d'une loi générale, et surtout, quand la réciprocité est refusée aux Minorités albanaises dans les autres pays. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Secrétaire Général, les assurances de ma plus haute considération. Le Ministre des Affaires Etrangères (s) DJAFERI.

- 13 - ANNEXE Nr. 1 TABLEAU COMPARATIF DES ECOLES GRECOPHONES PRIVEES ET D ETAT Année scolaire Ecoles d Etat Ecoles privées Total Maîtres d Etât d écoles privées To té 1985/86 81 30 51 84 48 78 1986/87 20 33 53 23 50 73 1987/88 85 31 56 26 49 75 1988/89 83 29 52 29 58 81 1989/30 80 28 48 26 35 61 1930/31 29 28 '57 38 47 94 1931/38 27 22 49 87 55 82 1938/33 40 1.0 50 53 11 64 1933/34 45 45 70 ------- 70

14 ANNEXE Nr. 2 VILLAGES FIGURANT DANS LA LISTE DES PETITIONNAIRES MAIS AYANT MOINS DE 250 HABITANTS 1 2 SHENJANI Mavropoul ïiab itants : 31 34 3 4 5 6 7 6 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 Metoqi Tremoll Ha san Ali Bey Radat Dermishi Kara-IIaxhi Vromero Markani Cemuraj Adhrosov Janitzat Kaliva Shushi Hadsr Aga Hoxhaj Karalilaj Halo Ymer efendi Gorice Kallrat Wesarat Memush Bey Lluvine Kere Vrion Pali Rumane Jerm Kullurio Vodhine Ga nu s h Ivrougji ÏCranià Leazat Kokogoranxi Peshkopi e poshtme Cuke Velaho Goranxi Grave Cerkovice 35 37 45 48 41 58 64 88 91 96 110 113 122 128 129 133 134 139 143 145 148 151 163 167 111 50 191 195 199 200 202 203 212 212 224 228 228 200 246 ferme ferme î ferme ferme ti ferme

- 15 - ANNEXE Nr. 3 Les livres actuellement en usage, pour 1 enseignement de la langue grecque dans les écoles de l Etat sont : 1-5 : Grammaire de la langue maternelle, 1902 (Librairie Cheytanidhi, rue, rue Mahmoudiyé à Galata, Constantinople) 6 : Lecture du grec moderne : Patris, 1ère année, 1-bre partie 1921 (Librairie Cheytanidhi-Constantinople) 7 : Lecture du grec moderne: Patris 1-bre année, 2-feme partie, 1920 (idem; Librairie Cheytanidhi). 8 : Lecture : Le Bon Père (0 Knlos Potir) de Jean Vretou 1895 (idem; Librairie Cheytanidhi) 9 : Bibliothèque de l école rurale, de Jean Tarij, Tome 1-er (idem: Librairie Cheytanidhi).

- 16 - ANNEXE Nr. 4 TABLEAU COMPARATIF DES ECOLES ALBANAISES ET GRECOPHONES ET LEURS DEPENSES A L B A B I E I Population 1,085,000 122,000 Préfecture de Gjinokastra Gr é cep o iie s Albanais dans touts 1 Albanie! i! 18,000 II Villages 2,534 271 Notabre des villages ; figurant dans la pétition 71 III Ecoles 557 103 45 ; IV Insti tuteurs 1,121 151 70 j L instruction obligato ire des enfants 10# de la population Le 10% de la; population 100,850 12,200 Le 10% de la population 1,800 VI Total des appointements : 1,600,000 frs.or 121,850 VII Proportion des élèves pour chaque école 181.33 118.46 40 NÎB. Ainsi qu il résulte de la statistique susmentionnée, la proportion des écoles, des instituteurs et des dépenses étant de 20% pour les albanais et de 63% pour les grécophones, il faut conclure qu elle se trouve être à tous points de vue nettement à 1 avantage du nombre exigu de la population grécophone.

1-17 - ANNEXE No.5. Pour prouver que les moyens pccuniers pour le maintien des écoles grecques dans les villages, ne provenaient pas des modestes contributions que ses habitants pouvaient offrir, il suffit de citer les quelques exemples suivants : Villages Habitants 1) RADÀT 48 2) TR2M0LI 37 3) KASEM ALI BEY 45 4) MSTOS 35 -) VROküRO 64 6) ADHROSOVE 96 7) qïïmuraj 91 8) ]AVRÜPOL 34 9) SHINJANI 31 10) DERMISHI 48 11) MAVRCHA 88 avait une e cole idem