Augmenter la consommation en oméga-3 des séniors : quelles difficultés? Programme ANR-ALIA-002 AGECaninox Anne Meynier, UR 1276 BIA NANTES anne.meynier@nantes.inra.fr Colloque Ponan-15-Novembre 2012- Angers
Contexte Obésité, MCV, diabète, inflammation, Recommandations nutritionnelles C18:3 n-3 : 2.2 g/jour (1 AET) EPA + DHA : 500 mg/jour (L Chaînes) (20:5 n-3, 22:6 n-3) Vieillissement des populations 65+ Millions 2010 10,6 17.0 2020 13,6 20.9 2030 16,1 24.3 2040 17,9 26.5 2050 18,2 26.9 Spécificité séniors diminution transformation : 18:3 n-3 DHA Prévention DMLA, maladies neurodégénératives
Contexte Déficit des apports en AGPI oméga-3 chez une fraction importante des personnes âgées Etude POLANUT Carriere I, Delcourt C, Lacroux A & Gerber M (2007) Int. J. Vitam. Nutr. Res. 77, 57-65.
Augmenter les apports en oméga-3 Aliments naturellement riches en oméga-3 Enrichissement direct ou indirect des aliments Compléments alimentaires Bénéfice santé Augmenter les risques d oxydation Procédés O 2 AGPI R Radicaux libres R H ROO ROOH Espèces radicalaires et non-radicalaires Composés volatils & nonvolatils - Aldéhydes Propriétés nutritionnelles Propriétés sensorielles Odeur? Toxicité? Apports de produits d oxydation dans les aliments? Stress oxydant, inflammation? Impact sur la santé??
Comment augmenter les apports en oméga-3 Aliments naturellement riches en oméga-3 LC : Poissons, produits de la mer Huiles végétales Enrichissement direct ou indirect des aliments Indirect via l alimentation (œufs, volailles ) filière BBC Direct via la formulation incorporation des n-3 dans aliments produits lactés, margarine, produits céréaliers Compléments alimentaires
Le projet AGEcaninox Objectif : Fournir des outils d évaluation et de prévention du risque éventuel lié à l absorption de produits d oxydation lipidique dans les aliments enrichis en acides gras polyinsaturés(n-3). quantifier les marqueurs d oxydation des lipides depuis les matières premières jusqu à l aliment final enrichi en oméga-3 (AGPI-LC : EPA + DHA) évaluer les risques liés à l absorption des produits d oxydation Tache 4 Acceptabilitédu consommateur Tache 1 Formulation de vecteurs d acides gras ω3 et d aliments enrichis AGEcaninox Tache 3 Absorption de composés d oxydation des AGPI et impact métabolique BiopolymèresInteractions Assemblages Tache 2 Oxydation lipidique : mesures et cinétiques de formation BIA
Acceptabilité des aliments enrichis en oméga-3 : perception des allégations et comportement d achat des seniors (> 65 ans) Agnès Giboreau (IPBR) Emmanuelle Rallet Maxime Vercolier (L3) Adeline Devillers (L3) Benoît Goblot Senioragency Objectif : Décrypter le comportement du consommateur senior devant l offre d aliments enrichis en Oméga-3. Evaluer les connaissances et les intérêts des seniors pour les Oméga-3, Déterminer l influence du packaging et des allégations nutritionnelles sur leurs achats.
Perception des allégations et comportement d achat des seniors (> 65 ans) Etude qualitative 28 entretiens individuels Population cible Etude quantitative 102 questionnaires individuels Seniors retraités et autonomes, réalisant leurs achats en petites, moyennes et grandes surfaces et préparant leurs repas. 1- Habitudes de consommation alimentaire axée plus précisément sur le petit déjeuner, la consommation de matières grasses et de poissons gras. 2- Connaissance sur les lipides axée sur les différents types de matières grasses dans les aliments et les bénéfices des oméga-3 sur la santé. 3- Attentes pour de nouveaux aliments enrichis basée sur l attention portée à l emballage, sur les motivations et les freins pour l achat de produits alimentaires, sur l acceptation à consommer de nouveaux produits enrichis en oméga-3.
Acceptabilité des aliments enrichis en oméga-3 : perception des allégations et comportement d achat des seniors (> 65 ans) 1- Habitudes de consommation alimentaire 1- Consomment diverses MG alimentaires margarine ω3 : 55 (Huile d olive) 2- Connaissance sur les lipides 2- Floues 1/3 des seniors interrogés ne connaissent pas l utilité de consommer des oméga-3 Ils savent en majorité (69) que le poisson gras est naturellement riche en oméga-3 3- Attentes pour de nouveaux aliments enrichis 61 prêt à consommer des produits enrichis en oméga-3 (citent viande, légumes, yaourt) 55 ne savent pas dans quel type d aliment Motivation d achat : 1: qualité, 2 : prix Se déclarent peu sensibles aux allégations, étiquettes et emballages (Conseils proches, médecins)
Acceptabilité des aliments enrichis en oméga-3 : perception des allégations et comportement d achat des seniors (> 65 ans) Conclusions Les seniors recherchent une alimentation de qualité réalisent le plus souvent leurs préparations culinaires sont relativement peu sensibles aux allégations ont assez peu de connaissances sur les lipides et oméga-3 sont plutôt motivés pour consommer des aliments riches en oméga-3 Colloque Ponan-15-Novembre 2012- Angers
Formulation des vecteurs d OMEGA 3 Objectif à composition en AG similaires formuler deux vecteurs (émulsions), soit TAG (huile) soit phospholipides (PL) 200 150 PL-DHA blend PL-LA blend 4.5 g/30 g 100 50 2.3 g/30 g 450 mg/30 g 0 12-16 :0 18 :0 SAT 18 :1 LA ALA EPA DHA n-3 LC Compositions en AG (mg/g)
Formulation des vecteurs d OMEGA 3 67,7 6,64 1,66 6,4 12,6 5 PL-LA Tween 80 Thon Pépins de kiwi Tournesol Tournesol oléique 65,1 6,64 1,66 13,3 13,3 PL-DHA Twe e n 80 Pépins de kiwi Tourne sol Tourne sol oléique 65,1 8,3 13,3 13,3 PL-DHA Pépins de kiwi Tournesol Tournesol oléique TAG-DHA + 20 Tween 80 PL-DHA + 20 Tween 80 PL-DHA
Acceptabilité sensorielle Objectif : observer les différences sensorielles entre les mélanges lipidiques émulsionnés contenant le DHA sous forme de PL ou de TAG, tester leur acceptabilité Tests triangulaires PL DHA Versus TG DHA 2 niveaux d oxydation : 0 et 9 j à 40 Incorporés à des vinaigrettes aromatisées Total n=20 DHA Oxydation Réponses correctes P value test 1 PL 0j Vs 9j 8 0.3385 test 2 TG 0j Vs 9j 8 0.3385 test 3 PL Vs TG 0j 10 0.0919 test 4 PL 0j Vs 9j 5 0.8485 test 5 PL 0j Vs TG 9j 7 0.5207 test 6 PL 9j Vs TG 0j 10 0.0919 Pas de différence significative entre les PL et TAG DHA, avant ou après oxydation, intérêt de masquer l arôme du PL DHA L émulsion TG DHA à T0 est la plus acceptée ; la PL DHA à T9 est clairement rejetée
Acceptabilité sensorielle Polaris Choisir un aliment support Exploration culinaire : tests de recettes par les chefs de l IPBR, choix Comparer l acceptabilité auprès de consommateurs des mélanges lipidiques intégrés à un aliment : TAG t0 vs PL t0 (odeur) TAG ox vs PL ox (odeur) TAG t0 vs TG ox (nez + bouche) Tests consommateurs au restaurant de l IPBR (analyses résultats en cours)
Autres résultats Nature et quantités de produits formés au cours des transformations des matières premières lipidiques et des aliments, in vitro lors de la digestion, in vivo chez la souris Comparaison «méthodes officielles» méthodes développées au laboratoire pour évaluer l oxydation des lipides (hydroperoxydes, produits secondaires : MDA, 4-HHE, 4-HNE) Oxydation des lipides au cours de la digestion in vitro Dépend de la composition du bol alimentaire (pro oxydant, antioxydants, composition en AG) En phase gastrique, mais également intestinale Effet de la consommation à long terme des lipides faiblement oxydés chez la souris (marqueurs stress oxydant et inflammation) La consommation d oméga-3 faiblement oxydés induit une accumulation de 4-HHE dans le sang liée à son absorption intestinale et provoque de l inflammation et du stress oxydant dans l intestin proximal.
Conclusion Meilleure information, mieux ciblée pour augmenter la consommation en oméga 3 des séniors. Proposer des aliments correspondant à leurs pratiques L oxydation est un risque mais ne se produit pas toujours, même avec des AGPI comme le DHA Résultats obtenus sur modèle souris doivent être confirmés Perspectives - Quelles sont les quantités de produits d oxydation réellement ingérées et produites lors de la digestion? - Intérêt de continuer à progresser dans la connaissance de la réactivité au sein des matrices complexes (oxydation des protéines.)
MERCI DE VOTRE ATTENTION Biopolymères Interactions Assemblages Coordination: C. Genot, INRA, UR1268 Biopolymères Interactions Assemblages Nantes, Partenaires : LiBio, INPL, Nancy : M. Linder (P1), M. Jacquot CarMEN, Inserm/INSA/INRA Lyon : MC Michalski (P3), M. Guichardant IPBR, Lyon : A. Giboreau (P4) ; Polaris, Pleuven (A. Girard) + SeniorAgency, Paris