Qualité de l air intérieur



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Transcription:

96 5, rue de Madrid 67300 SCHILTIGHEIM Qualité de l air intérieur Ecole maternelle de Bergheim Rapport relatif à la campagne de mesures qui s est déroulée du 16 au 20 février 2015 Avec le soutien de L Agence Régionale de Santé Référence interne : 430-14 ASPA 15032601-ID, version du 23 avril 2015 ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 Association pour la Surveillance et l étude de la Pollution Atmosphérique en Alsace 1

Conditions de diffusion du document : Diffusion libre pour une réutilisation ultérieure des données dans les conditions ci dessous. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit faire référence à l ASPA en terme de «Source d information ASPA 15032601 ID». Données non rediffusées en cas de modification ultérieure des données. Sur demande, l ASPA met à disposition les caractéristiques des techniques de mesures et des méthodes d exploitation des données mises en œuvre ainsi que les normes d environnement en vigueur. Les données contenues dans ce document restent la propriété de l ASPA. L ASPA peut rediffuser ce document à d autres destinataires. Intervenants : Intervenant technique : - Prélèvements / mesures : Christelle Schneider et Régis Moritz Intervenants études : - Gestion du projet : Nathalie Leclerc et Christelle Schneider - Organisation de la campagne : Christelle Schneider - Rédaction du rapport : Christelle Schneider - Tiers examen du rapport : Nathalie Leclerc - Approbation finale : Emmanuel Rivière 2 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

CONTENU CADRE ET OBJECTIFS DE L ETUDE... 5 CAMPAGNE DE MESURES... 6 1. Composés chimiques suivis... 6 2. Méthodes d échantillonnage, sites instrumentés et périodes... 7 1) Prélèvements passifs (exposition du lundi au vendredi)... 7 2) Température, humidité relative... 8 3) Dioxyde carbone... 8 4) Prélèvements de surface sur moisissure... 9 5) Prélèvement de moisissure par sédimentation : lingettes... 9 3. Modalités de renouvellement d air au sein des locaux... 11 RESULTATS DE LA CAMPAGNE DE MESURES... 12 1. Stratégie de comparaisons et limites... 12 1) Limites polluants... 12 2) Valeurs de référence polluants... 12 3) Données de référence polluants... 13 2. Température et humidité relative... 15 3. Dioxyde de carbone Indicateur du renouvellement de l air... 17 4. Concentrations en COV par tubes passifs... 21 5. Moisissures... 26 1) Indice de contamination fongique... 26 2) Identification des moisissures prélèvements de surface... 27 3) Identification des moisissures lingettes... 28 CONCLUSION... 29 annexe 1 : Présentation des polluants mesurés... 31 annexe 2 : Rapport du CSTB... 33 annexe 3 : Rapport du LHVP... 36 annexe 4 : Rapport du laboratoire de parasitologie/mycologie La Timone, Marseille... 41 ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 3

LISTE DES FIGURES Figure 1 : valeurs des indices de confinement relevés lors de la campagne pilote nationale écoles et crèches (2009 2011).... 14 Figure 2 : représentation des moyennes de T et HR dans le diagramme de Fauconnier... 15 Figures 3,4 5, 6 : évolutions temporelles de la température et de l humidité relative dans les 4 sites intérieurs.... 16 Figure 7 : évolutions temporelles des teneurs en CO 2 dans les 2 salles de classe et la salle de repos.... 18 Figure 8, 9, 10 : évolutions temporelles des teneurs en CO 2 dans chacune des salles de classe et la salle de repos.... 19 Figure 11 : concentrations en COV par tubes passifs (µg/m 3 ) dans les 4 sites... 23 Figure 12 : concentrations par tube passif (µg/m 3 ) en benzène dans les 4 sites.... 23 Figure 13 : concentrations par tube passif (µg/m 3 ) en formaldéhyde dans les 4 sites.... 23 Figure 14 : récapitulatif des principaux résultats chimiques dans les 4 sites.... 30 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : récapitulatif des échantillonnages... 10 Tableau 2 : débits aux bouches de ventilation... 11 Tableaux 3 et 4 : valeurs réglementaires et valeurs indicatives pour quelques polluants de l étude... 13 Tableau 5 : médianes et percentiles 95 de la campagne nationale logements de l OQAI.... 13 Tableau 6 : concentrations mesurées en formaldéhyde et benzène lors de la campagne pilote nationale écoles et crèches (2009 2011).... 14 Tableau 7 : statistiques sur la température et l humidité relative des locaux... 15 Tableau 8 : moyennes et maxima des concentrations en CO 2 (ppm). Indice de confinement.... 18 Tableau 9 : concentrations en COV par tubes passifs (µg/m 3 ) dans les 4 sites... 22 4 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

CADRE ET OBJECTIFS DE L ETUDE Dans son Plan régional de Surveillance de la Qualité de l Air 2011 2015, qui constitue son programme d action pour cette période, l ASPA, association de surveillance et d étude de la pollution atmosphérique en Alsace, décline la mise en œuvre de la stratégie régionale de surveillance de la qualité de l air intérieur. Un des axes de cette stratégie vise notamment, pour l air intérieur, à coupler l évaluation des concentrations en air intérieur avec l évaluation de l origine des pollutions constatées. Le bâtiment, à travers sa conception (matériaux, isolation, renouvellement de l air, système de ventilation, ameublement, services) peut en effet influencer notablement la qualité de l air intérieur. Dans le cadre de son projet associatif et du dispositif régional IntAIr Agir (en partenariat avec l Agence régionale de Santé), l ASPA met à disposition ses moyens et son expertise afin de réaliser un suivi de la qualité de l air intérieur dans différents locaux visant : à apporter des améliorations d intérêt général dans la connaissance de la problématique de l air intérieur pouvant conduire à l identification des sources d'émission et la compréhension des phénomènes associés, ou à intervenir dans des situations dégradées de pollution intérieure (principalement dans les établissements recevant du public et logements). Le suivi de la qualité de l air intérieur au sein de l école maternelle de Bergheim a été intégré dans le cadre du dispositif IntAir Agir à la demande de l Inspecteur Hygiène et Sécurité du Rectorat en lien avec la présence de moisissures constatée dans les locaux et des troubles de santé ressentis par une enseignante. Le suivi proposé par l ASPA a visé à mettre en œuvre des prélèvements de polluants gazeux d une part (partie chimique) et des prélèvements de moisissures d autre part (partie biologique) via : La quantification sur tubes passifs des teneurs d une cinquantaine de Composés Organiques Volatils (COV) dans 4 sites intérieurs (de lundi à vendredi en période d occupation). Un suivi de l évolution des teneurs en dioxyde de carbone (CO 2 ) afin d appréhender le renouvellement d air. La détermination des indices de contamination fongique permettant de savoir si une espèce est réellement en développement actif (à partir des chromatogrammes d analyse des COV). L identification de types de moisissures présentes, par des prélèvements de surface directement sur la moisissure visible (écouvillonnage et scotch). La caractérisation de l'exposition aux moisissures sur le moyen terme via des prélèvements d impaction avec des lingettes laissées 10 jours sur site (systèmes de récolte de poussières sédimentées). ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 5

CAMPAGNE DE MESURES 1. Composés chimiques suivis De nombreuses études sur la qualité de l air intérieur ont déjà été menées, et ceci dans différents lieux de vie : habitats, écoles, bureaux, etc. Elles ont toutes mis en évidence une spécificité de la pollution de l air intérieur. Il s avère qu en phase gazeuse les composés chimiques présents sont principalement des Composés Organiques Volatils (COV) regroupant une multitude de substances de familles chimiques distinctes. Sont ainsi décelés dans les ambiances intérieures de manière plus significative que d autres familles chimiques, certains aldéhydes (dont le formaldéhyde majoritairement et de manière quasi systématique retrouvé), certains hydrocarbures aromatiques dont le benzène, le toluène, l éthylbenzène et les xylènes communément appelés BTEX, mais également des COV appartenant aux terpènes, cétones, alcools, éthers de glycol, esters Classés cancérigènes avérés par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), le formaldéhyde et le benzène sont deux polluants disposant de valeurs guides réglementaires 1. Ces substances chimiques peuvent être émises par de nombreuses sources telles que les matériaux de construction et de décoration, mobiliers, produits d entretien, peintures, vernis, colles, revêtements de sols, appareils à combustion (voir annexe I). Les teneurs en polluants dans l air intérieur vont dépendre de plusieurs facteurs complémentaires aux émissions des matériaux de construction et celles liées aux systèmes de chauffage: sources d émissions extérieures 2, activités humaines (utilisations de produits et d appareils domestiques, tabagisme 3 ), réactions chimiques 4, température et humidité relative des locaux 5, ventilation (mécanique et/ou naturelle) 6. Un indicateur du renouvellement de l air intérieur est la mesure du dioxyde de carbone (CO 2 ). En effet, émis par la respiration des personnes présentes, son accumulation au sein de locaux traduit le manque de renouvellement de l air (confinement). Les paramètres d ambiance de température et d humidité relative conditionnent par ailleurs le confort de l occupant dans une pièce et la préservation du bâti. 1 Décret n o 2011 1727 du 2 décembre 2011 relatif aux valeurs guides pour l air intérieur pour le formaldéhyde et le benzène. 2 CSTB, (2001) : Étude expérimentale des conditions de transfert de la pollution atmosphérique d origine locale à l intérieur des bâtiments d habitation, Convention de recherche ADEME, Rapport final. 3 Halios, C., Assimakopoulos, V., Helmis, C., Flocas, H : Investigating cigarette smoke indoor pollution in a controlled environment. Science of The Total Environment, Vol 337, Issues 1 3, pages 183 190, 2005. 4 Thèse de Mélanie Nicolas (2006) : Ozone et qualité de l air intérieur : interactions avec les produits de décoration et de construction CSTB. 5 De Bellis, L., Haghighat, F., Material Emission Rates : Litterature review and the impact of indoor air temperature and relative humidity. Buildings and environment, 1998, Vol. 33, No 5. pp. 261 277. 6 Poupard O., Blondeau P., Iordache V., Allard F. Statistical analysis of parameters influencing the relationship between outdoor and indoor air quality in schools. Atmospheric Environment, n 39, p. 2071 2080, 2005. 6 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

2. Méthodes d échantillonnage, sites instrumentés et périodes 1) Prélèvements passifs (exposition du lundi au vendredi) Le suivi des concentrations dans l air des COV (aldéhydes, hydrocarbures etc) a été réalisé du 16/02/2015 au 20/02/2015 (en situation normale d occupation des salles de classe) au moyen de tubes à diffusion passive dans : la salle de jeux, la salle de repos, la salle de classe des moyens, la salle de classe des petits grands. Le principe de la mesure repose sur la diffusion d un composé gazeux (à travers une membrane poreuse corps diffusif), jusqu à une surface de piégeage spécifique aux polluants recherchés (cartouche adsorbante greffée de 2.4 DNPH pour les aldéhydes, cartouche adsorbante en charbon actif de type Carbograph 4 pour les autres COV). La quantité de molécules piégées est proportionnelle à la concentration dans l air. Tubes passifs Tubes passifs Classe des grands petits Classe des moyens Salle de jeux Salle de repos Pour appréhender les transferts extérieur intérieur, le suivi intérieur a été complété par une mesure extérieure des BTEX (benzène toluène éthylbenzène xylènes) à proximité de l établissement. Extérieur ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 7

Les prélèvements des COV de la famille des aldéhydes ont été réalisés à partir de cartouches Radiello code 165 associées aux corps diffusifs bleus Radiello code 120 1. Pour les autres familles de COV, ce sont des cartouches Radiello code 145 et des corps diffusifs jaunes Radiello code 120 2 qui ont été employés. A noter que des blancs de lot (en amont de la campagne à réception des supports de prélèvements cas des aldéhydes) et de terrain ont été réalisés (analyse de ces supports non exposés) afin de vérifier l absence de contamination initiale ainsi que celles potentiellement liées au transport et à la mise en œuvre sur site. Pour les prélèvements passifs, des réplicats (deux tubes exposés en parallèle) ont également été réalisés dans une salle. Analyse des échantillons échantillonnage passif Concernant les aldéhydes, l analyse a été réalisée au GIE LIC Laboratoire Inter régional de Chimie 7 par une chromatographie liquide haute performance (HPLC) couplée à un détecteur Ultra Violet (UV), selon la norme NF ISO 16000 4 (Air intérieur, Partie 4 : Dosage du formaldéhyde Méthode par échantillonnage diffusif). Concernant les autres COV (une quarantaine de composés), l analyse a été réalisée par le laboratoire de la Fondazione Salvatore Maugeri (FSM Padova en Italie) par chromatographie en phase gazeuse couplée à un spectromètre de masse (GC MS) et à un détecteur à ionisation de flamme (FID), selon la norme NF ISO 16017 2 (Air intérieur, air ambiant et air des lieux de travail Echantillonnage et analyse des composés organiques volatils par tube à adsorption/désorption thermique/chromatographie en phase gazeuse sur capillaire, Partie 1 : Echantillonnage par diffusion). A partir des chromatogrammes fournis par le laboratoire d analyse des COV (FSM), le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) évalue un indice de contamination fongique. Pour les polluants gazeux prélevés par tubes passifs, les résultats, calculés à partir des masses quantifiées par les laboratoires d analyses, sont rendus à la température de prélèvement. Pour les aldéhydes, la valeur du blanc de lot (représentative de la quantité de polluants présente initialement dans la cartouche) a été retranchée si elle était supérieure à la limite de quantification du laboratoire. 2) Température, humidité relative Les paramètres de température et d humidité relative (T et HR) ont été enregistrés sur des pas de temps de 10 minutes par des sondes Ebro Ebi dans la salle de jeux et à l extérieur. Sonde EBRO EBI 3) Dioxyde carbone Les teneurs en dioxyde de carbone ont été mesurées avec un analyseur Q Trak (sonde infrarouge non dispersive 980), toutes les 10 minutes dans la salle de repos et les deux salles de classes. Cette sonde a également enregistré les paramètres de températures et humidités relatives de ces sites. Q trak sonde 980 salle de repos 7 GIE LIC : laboratoire au sein duquel coopèrent plusieurs AASQA (Associations Agréées de surveillance de la qualité de l air) et qui exerce son activité dans les locaux de l ASPA. 8 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

4) Prélèvements de surface sur moisissure Les prélèvements (écouvillonnage et ruban adhésif/scotch) sur la paroi contaminée (salle des petits et grands) ont été réalisés sur des contaminations visuellement différentes (différences de couleur ou d aspect) le lundi 16 février 2015. Les deux types de prélèvements ont été confiés au Département Hygiène et Microbiologie de l'environnement du Laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris (LHVP) qui a procédé à l identification des moisissures prélevées dans la mesure du possible jusqu à l espèce (sinon identification du genre). Ecouvillons et scotchs 5) Prélèvement de moisissure par sédimentation : lingettes Les lingettes, systèmes de récolte de poussière sédimentée, ont été laissées durant 10 jours (du lundi 16 février au jeudi 26 février 2015, incluant une semaine de congés scolaires) dans les sites cités ci dessus. Elles permettent de mesurer l exposition aux moisissures sur le moyen terme. Le laboratoire d analyse est celui du Département de Parasitologie/Mycologie de l hôpital de La Timone (Marseille). Lingette classe des moyens ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 9

Mesures Salle des grands paramètres chimiques confort confinement moisissures Tube passif Tube passif T (sonde CO 2 (sonde Q Écouvillonnage Lingettes poussière ALD COV EBI) trak) + scotch 3 (MES REP Selon aspect 2 (BS MES) 1 1 BS) moisissure Salle des moyens 1 (MES) 1 (MES) 1 1 Salle de repos 1 (MES) 1 (MES) 1 1 Salle de jeux 1 (MES) 1 (MES) 1 1 Extérieur 1 (MES (analyse BTEX) 1 MES: mesure, REP : réplicat, BS : blanc de site / Prélèvement mesure 4,5 jours sauf moisissures (ponctuels ou lingettes 15 jours) Laboratoires d'analyses GIE LIC FSM+ CSTB LHVP Laboratoire de parasitologie/mycologie La Timone, Marseille Tableau 1 : récapitulatif des échantillonnages Plan des locaux 10 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

3. Modalités de renouvellement d air au sein des locaux Les locaux sont équipés d un système de VMC simple flux dont les débits d extraction ont été contrôlés par un appareil disposant d une grille de fils chauds (Swemaflow ci contre). Les valeurs de débits mesurées le lundi matin 16/02 lorsque l étanchéité bouche/appareil était possible sont renseignées dans le tableau 2. Les autres pièces ne disposaient pas de bouches d extraction visibles. Localisation bouche Débits (m 3 /h) le lundi 16/02 10h00 rangement (à côté bureau) 16 Swemaflow bureau 25 cuisine/tisanerie 19 sanitaire adulte 8 sanitaire enfants 19 salle de repos dépôts Inaccessible Inaccessible Bouche de ventilation Tableau 2 : débits aux bouches de ventilation NB : le système mécanique d extraction permet d assurer un renouvellement d air au sein de pièces de services et sanitaires et non des salles de classes. ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 11

RESULTATS DE LA CAMPAGNE DE MESURES 1. Stratégie de comparaisons et limites 1) Limites polluants Les résultats des tubes passifs présentés dans cette étude permettent d établir un état des lieux de la qualité de l air sur la période de mesures réalisée du 16 au 20 février 2015. En raison de cette unique période couverte, l étude ne permettra pas de qualifier les niveaux observés au regard des valeurs guides en air intérieur. En effet, pour pouvoir se référer à des valeurs guides long terme, il est recommandé d effectuer deux séries de prélèvements, chacune dans des conditions climatiques contrastées. La moyenne des deux séries de prélèvements permet d approcher un état annuel de la qualité de l air en prenant en compte les variabilités temporelles des concentrations de polluants dans l air. Les niveaux déterminés seront ainsi considérés comme représentatifs de la période couverte et les références aux valeurs guides seront données à titre indicatif. 2) Valeurs de référence Les valeurs guides ou d actions réglementaires sont publiées au Journal Officiel. Ce sont des valeurs pour lesquelles les pouvoirs publics ont fixé des seuils réglementaires à ne pas dépasser dans certains types de bâtiment. Le formaldéhyde et le benzène disposent ainsi de seuils fixés par décret (décret 2011 1727 et 2012 14) à respecter dans certains Etablissements Recevant du Public (ERP écoles, crèches, lycées ). Les valeurs indicatives sont soit des valeurs guides établies ou des valeurs d aide à la gestion dans l air des espaces clos établies sous forme d avis ou de rapport. Les valeurs guides de qualité de l air intérieur (VGAI) : elles ont été définies comme des concentrations dans l air d une substance chimique en dessous desquelles aucun effet sanitaire ou aucune nuisance ayant un retentissement sur la santé n est attendu pour la population générale en l état des connaissances actuelles (OMS Organisation Mondiale pour la Santé). Etablies sur les bases de données toxicologiques, cliniques, et épidémiologiques, elles n intègrent aucun critère technicoéconomique. En France, les VGAI sont établies par l ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l alimentation, de l environnement et du travail). A défaut, les VGAI établies par l OMS en 2010 8 ou reconnues à l échelle européenne (projet INDEX 9 ) peuvent être utilisées. Les valeurs repères d aide à la gestion dans l air des espaces clos : le HCSP (Haut conseil de la santé publique) propose à partir des VGAI de l ANSES, des valeurs dites de «gestion» avec un calendrier d application associé. En outre, il propose des outils d aide à la gestion en formulant des valeurs aux dessus desquelles des actions sont à entreprendre pour améliorer la qualité de l air intérieur. 8 OMS, 2010, WHO (World Health Organization) Guidelines for indoor air quality : selected pollutants. 9 Critical Appraisal of the Setting and Implementation of Indoor Exposure Limits in the EU: The INDEX project. Joint Research Centre (JRC). Institute for Health and Consumer Protection, Physical and Chemical Exposure Unit. 337p Koistinen et al, 2008. 12 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

Les tableaux ci dessous donnent les valeurs règlementaires et indicatives à respecter pour quelques polluants étudiés : Polluants formaldéhyde benzène Valeurs réglementaires A respecter à compter de 2015 : 30 µg/m 3, 2023 : 10 µg/m 3 (décret 2011 1727) Actions immédiates : > 100 µg/m 3 (décret 2012 14) Exposition court terme (deux heures) : 50 µg/m 3 (HCSP, 2009) A respecter à compter de : 2013 : 5 µg/m 3, 2016 : 2 µg/m 3 (décret 2011 1727) Actions immédiates : > 10 µg/m 3 (décret 2012 14) Polluants Valeurs indicatives acétaldéhyde ANSES : 160 µg/m 3 (2014) (m+p) xylènes et o xylène INDEX : 200 µg/m 3 (2005) styrène INDEX : 250 µg/m 3 (2005) limonène INDEX : 450 µg/m 3 (2005) tétrachloroéthylène HCSP : 250 µg/m 3 (2010) Action rapide : 1250 µg/m 3 trichloroéthylène HCSP : 2 µg/m 3 (2012) Tableaux 3 et 4 : valeurs réglementaires et valeurs indicatives pour quelques polluants de l étude 3) Données de référence polluants Etat des lieux de la qualité de l air dans les logements (2003 2005) La campagne nationale «logements» menée par l OQAI entre 2003 et 2005 a permis d obtenir une image représentative de la qualité de l air à l intérieur des habitats français (567 logements enquêtés sur 7 jours). Les résultats obtenus lors de cette campagne, pour les polluants communs à la présente étude sont renseignés dans le tableau ci dessous : formaldéhyde acétaldéhyde benzéne 1 méthoxy 2 propanol trichloroéthylène toluène tétrachloroéthylène éthylbenzène m + p xylène styrène o xylène 2 butoxyéthanol n décane et isomères 1,2,4 triméthyl benzène et autres aromatiques C9 95 ème percentile µg/m 3 46,7 30,0 7,2 17,8 7,4 86,7 7,4 15,0 42,3 2,7 14,7 10,4 56,2 21,3 150,5 75,6 médiane 50 ème percentile µg/m 3 19,6 11,6 2,1 1,9 1,0 12,2 1,4 2,3 5,6 1,0 2,3 1,6 5,3 4,1 4,2 6,2 1,4 dichloro benzène n undécane et isomères Médiane = 50 ème percentile : 50% des logements ont des teneurs inférieures à cette valeur. xxème percentile : xx % des logements ont des teneurs inférieures à cette valeur Tableau 5 : médianes et percentiles 95 de la campagne nationale logements de l OQAI. Résultats en µg/m 3 OQAI 2006, mise à jour mai 2007 ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 13

Etat des lieux de la qualité de l air dans des écoles et crèches (2009 2011) Une campagne pilote nationale de surveillance de la qualité de l'air dans les écoles et les crèches françaises a été lancée en 2009 par le Ministère de l'écologie, du Développement durable et de l'énergie (MEDDE) sur une période de 2 ans. Au total, 310 établissements répartis sur l'ensemble du territoire ont été concernés, durant une semaine d'enseignement, à raison de deux saisons (été et hiver). Lors de cette campagne, deux polluants prioritaires ont été mesurés le formaldéhyde et le benzène. En complément, des mesures sur le confinement, déterminé notamment à partir du taux de concentration en CO 2, ont été réalisées. Résultats de la campagne pilote de surveillance de la qualité de l air dans les écoles et crèches en France (2009 2011) Concentration moyenne en formaldéhyde (µg/m 3 ) Proportion d établissements Concentration moyenne en benzène (µg/m 3 ) Proportion d établissements 0 à 30 89% 0 à 2 43% 30 à 50 9% 2 à 5 56% 50 à 100 2% 5 à 10 1% > à 100 0% > à 10 0,5% Tableau 6 : concentrations mesurées en formaldéhyde et benzène lors de la campagne pilote nationale écoles et crèches (2009 2011). Figure 1 : valeurs des indices de confinement relevés lors de la campagne pilote nationale écoles et crèches (2009 2011). 14 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

2. Température et humidité relative Au niveau du confort hygrothermique (température et humidité relative), bien qu il soit subjectif et dépendant d autres paramètres (vitesse de l air, habillement ), il est possible de définir des plages jugées acceptables. Par exemple, le diagramme de Fauconnier 10 (figure 3 ci dessous) suggère pour un confort optimal les plages de températures et d humidité relative associées. Une humidité trop faible (<30%) peut donner une sensation de sécheresse gênante sur le plan respiratoire, cutanée et oculaire. Une humidité relative trop importante (>70%) peut favoriser le développement de moisissures. Les données de température et humidité relative observées durant la semaine du 16 au 20 février sont indiquées dans le tableau 7 ci après et représentées sur le diagramme (figure 2) ci dessous. Les figures 3 à 6 permettent de visualiser les fluctuations journalières. TEMPERATURE ( C) HUMIDITE RELATIVE (%) moyenne max min moyenne max min moyens 21,2 24,8 17,5 32,9 44,0 22,3 petits grands 21,9 25,3 18,5 31,1 48,1 21,8 repos 20,2 24,1 17,2 34,4 42,5 27,5 jeux 21,3 24,0 17,5 35,2 42,9 25,8 extérieur 2,5 15,2 2,5 80,6 94,1 35,2 Tableau 7 : statistiques sur la température et l humidité relative des locaux 1 : Zone à éviter vis à vis des problèmes de sécheresse. 2 et 3 : Zones à éviter vis à vis des développements de bactéries et de microchampignons. 3 : Zone à éviter vis à vis des développements d'acariens. 4 : Polygone de confort hygrothermique Figure 2 : représentation des moyennes de T et HR dans le diagramme de Fauconnier 10 R. Fauconnier, Diagramme des plages de confort température humidité article «L action de l'humidité de l'air sur la santé dans les bâtiments tertiaires» numéro 10/1992 de la revue Chauffage Ventilation Conditionnement 1992. ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 15

Figures 3,3 4, 5 : évolutions temporelles de la température et de l humidité relative dans les 4 sites intérieurs. Les deux salles de classe présentent les mêmes profils d évolution temporelle : De façon générale, les minimas de températures sont atteints le lundi 16/02, mardi 17/02 et jeudi 19/02 durant la nuit aux environs de 23h00. Les températures commencent durant ces journées à diminuer brusquement en fin d après midi (aux alentours de 17h00) en lien avec l aération de ces pièces et la programmation du chauffage. Le mercredi, la classe étant dispensée uniquement le matin, cela se traduit par une baisse dès 12h00 jusqu en fin d après midi. Durant la récréation du matin et la pause de midi, des variations de température et d humidité relative sont également observées. Elles sont plus prononcées dans la classe des petits grands. La salle de repos a été occupée les après midi du lundi 16/02, mardi 17/02 et jeudi 19/02 de 13h20 à 15h15 par 11 enfants. Comparativement aux salles de classe, les variations de température et humidité relative sont plus contenues. Peu aérée, les principales fluctuations sont une baisse des températures entre 17h30 et 23h30 (programmation du chauffage). A noter que les portes des salles sont restées ouvertes durant la nuit. Au cours de la journée, la porte de la salle de classe des moyens était ouverte tout le temps tandis que celle de la classe des petits et grands était ouverte quelques heures. 16 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

En moyenne sur la semaine de mesure, seule la salle de repos se situe dans la plage de confort hygrothermique. L air est plus sec dans les salles de classes et dans la salle de jeux (ces 3 sites se situant toutefois non loin de l espace de bon confort). 3. Dioxyde de carbone Indicateur du renouvellement de l air Un indicateur du renouvellement de l air intérieur est la mesure du dioxyde de carbone (CO 2 ). En effet, émis par la respiration des personnes présentes, son accumulation au sein de locaux traduit le manque de renouvellement de l air (confinement). Bien que le CO 2 ne présente pas d effet notable sur la santé aux niveaux rencontrés, un confinement élevé peut engendrer une accumulation de substances polluantes que les auteurs d une étude 11 lie à une prévalence de symptômes respiratoires tels que des inflammations, infections respiratoires, asthme et dans une salle de classe à une gêne sur la concentration des enfants/élèves 12. Un indice de confinement, appelé ICONE (Indice de CONfinement d air dans les Ecoles), a été développé en 2008 par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) 13. Celui ci est calculé à partir de la fréquence et de l intensité des niveaux de CO 2 autour des valeurs seuils de 1000 et 1700 ppm (en période d occupation normale de la salle par les enfants). Le niveau de confinement de la pièce est alors exprimé par une note sur une échelle de 0 à 5. La note 0 correspond au confinement nul (niveau de CO 2 toujours inférieur à 1000 ppm), c est la situation la plus favorable. La note 5 correspond au confinement extrême, c est la situation la plus défavorable (niveau de CO 2 toujours supérieur à 1700 ppm pendant l occupation). Le dioxyde de carbone fait partie des substances à suivre lors de la phase hivernale des campagnes de surveillance dans les ERP. Les modalités de calcul précédemment énoncées figurent dans le décret 2012 14. 11 Sundell J., Levin H., Nazaroff W. W., Cain W. S., Fisk W. J., Grimsrud D. T., Gyntelberg F., Li Y., Persily A. K., Pickering A. C., Samet J. M., Spengler J. D., Taylor S. T. and Weschler C. J., 2011. Ventilation rates and health: multidisciplinary review of the scientific literature, Indoor Air, 21(3), 205 218. 12 OQAI (2004). Impact énergétique et sanitaire du renouvellement d air dans deux écoles primaires, rapport. 98 p. 13 CSTB (2012) Guide d application pour la surveillance du confinement de l air dans les établissements d enseignement, d accueil de la petite enfance et d accueil de loisirs ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 17

Le tableau 8 renseigne sur les moyennes et maxima observés dans 3 salles. Les profils d évolutions temporelles sont représentés par les figures 7 à 10. CO2 (ppm) ICONE Moyenne Max Valeur Nature du confinement moyens 744 2461 3/5 élevé petits et grands 758 3529 3/5 élevé repos 654 1734 2/5 moyen Tableau 8 : moyennes et maxima des concentrations en CO 2 (ppm). Indice de confinement. Figure 6 : évolutions temporelles des teneurs en CO 2 dans les 2 salles de classe et la salle de repos. 18 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

Figure 7, 8, 9 : évolutions temporelles des teneurs en CO 2 dans chacune des salles de classe et la salle de repos. ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 19

Les enregistrements des teneurs en CO 2 soulignent : Des profils temporels similaires entre les sites. Des teneurs moyennes inférieures à 1000 ppm. Dans les salles de classes, des teneurs augmentant jusqu à atteindre leur maximum en fonction de l occupation des locaux et diminuant aussitôt durant les pauses (récréations midi fin de journée). Dans la salle de classe des petits et grands, l effectif plus réduit dans l après midi se traduit par des teneurs moins élevées. Cette tendance s observe moins dans la salle des moyens. La salle de repos a été occupée les après midi du lundi 16/02, mardi 17/02 et jeudi 19/02 par 11 enfants. Durant ces moments, les teneurs augmentent mais ne dépassent jamais le seuil des 1700 ppm. Remarque : les teneurs observées aux autres horaires sont liées à la présence d adultes dans cette pièce. Des indices de confinement de 3/5 dans les salles de classe et de 2/5 dans la salle de repos sont ainsi obtenus, dans la gamme des indices rencontrés au cours de la campagne nationale pilote école et crèches (2009 2011). A défaut de système d extraction dans les salles, l aération est essentielle pour contenir les niveaux de CO 2. Celle ci est effectuée régulièrement par les enseignantes en l absence des enfants mais pourrait être renforcée durant leur présence (l ouverture habituelle de la porte dans la classe des moyens n est pas suffisante pour limiter les pics de CO 2 ). 20 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

4. Concentrations en COV par tubes passifs Les composés organiques volatils (COV) regroupent une multitude de familles chimiques (aldéhydes, hydrocarbures, terpènes, éthers de glycol, alcool, composés chlorés ) aux sources d émissions diverses (cf. annexe 1). Il n y a pas de réglementation en France concernant la somme totale de COV à ne pas dépasser dans un environnement intérieur. Les seuils de référence sont associés à des polluants pris individuellement (formaldéhyde, benzène ). A titre d information, l Allemagne préconise une valeur cible de 300 µg/m 3 14 pour les COVT. Au sein de la famille chimique des aldéhydes se trouve le formaldéhyde. Il est classé cancérogène avéré (groupe 1) depuis juin 2004 par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) sur la base d un excès de cancers du nasopharynx observé lors d expositions professionnelles. C est également un irritant des yeux, de la gorge et du nez pouvant causer fatigue et maux de tête. Parmi les hydrocarbures, le benzène est classé cancérogène avéré par le CIRC (groupe 1) ainsi que par l'union Européenne sur la base de leucémies observées dans des études épidémiologiques et animales. De ce fait, le formaldéhyde et le benzène sont des polluants disposant de valeurs réglementaires (2011 1727) dont le suivi est identifié dans le cadre de la surveillance réglementaire de certains d établissements recevant du public (décret 2011 1728). Seuls les BTEX ont été recherchés en ambiance extérieure (les autres COV étant des composés retrouvés majoritairement en ambiance intérieure. Pour les aldéhydes plus particulièrement, les faibles niveaux dans l air ambiant sont principalement liés à leur forte réactivité au rayonnement solaire ultraviolet). Les résultats de la semaine de prélèvements par tubes passifs pour la cinquantaine de COV sont présentés dans le tableau 9 et la figure 11 ci après. Les figures 13 et 14 ciblent plus particulièrement le formaldéhyde et le benzène au regard des seuils réglementaires. 14 Seuil proposé par la Commission Hygiène de l air intérieur de l Agence fédérale allemande pour l environnement (pour information : > 300 1000 µg/m 3 : pas d impact spécifique mais augmentation de la ventilation recommandée). ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 21

Concentrations en COV (µg/m 3 ) petits et grands (classe 3) moyens (classe 2) salle de motricité salle de repos extérieur formaldéhyde 26,7 29,0 31,9 28,8 acétaldéhyde 3,5 3,9 4,9 3,8 hexanal 4,0 4,5 5,1 4,8 Aldéhydes propionaldéhyde 1,4 1,5 1,7 1,3 butyraldéhyde 4,0 4,4 4,6 4,1 benzaldéhyde 0,6 0,8 0,7 0,6 isovaléraldéhyde < 0,5 < 0,5 < 0,5 < 0,5 valéraldéhyde 1,0 1,0 1,1 1,0 hydrocarbures (alcanes linéaires, ramifiés et cycliques) hydrocarbures aromatiques éthers de glycol et esters 2 méthylpentane 0,7 0,7 0,6 0,8 3 méthylpentane 0,3 0,3 0,3 0,4 n hexane 0,6 0,6 0,6 0,7 cyclohexane 0,2 0,2 0,2 0,2 méthylcyclohexane 0,7 0,5 0,6 0,5 n heptane et isomères 1,0 1,0 0,8 1,0 n dodécane et isomères 6,1 6,1 5,4 6,4 n octane et isomères 1,6 1,7 1,6 2,0 iso octane 0,3 0,4 0,3 0,4 n nonane et isomères 2,4 2,6 2,4 2,9 n décane et isomères 4,3 5,6 4,6 6,5 n undécane et isomères 9,7 11,4 10,2 12,6 benzène 1,8 1,9 1,9 2,1 1,6 toluène 2,7 2,8 2,7 2,9 1,4 éthylbenzène 0,7 0,8 0,8 0,8 0,4 m + p xylène 2,0 2,1 2,1 2,3 0,7 o xylène 0,9 0,9 0,9 1,0 0,4 styrène 0,3 0,4 0,4 0,4 naphtalène 0,3 0,3 0,2 0,3 1,2,4 triméthyl benzène et autres aromatiques C 9 1,7 1,8 1,7 1,9 1,2,4,5 tetraméthyl benzène et autres aromatiques C 10 3,8 4,6 4,2 5,6 1 méthoxy 2 propanol 46,8 53,1 38,3 47,0 2 méthoxyéthanol <0,1 <0,1 <0,1 <0,1 2 éthoxyéthanol 1,1 1,2 1,0 1,2 2 méthoxyéthyl acétate <0,1 <0,1 <0,1 <0,1 2 éthoxyéthyl acétate <0,1 <0,1 <0,1 <0,1 2 butoxyéthanol 3,2 3,8 2,1 3,3 isopropyl acétate 0,3 0,3 0,3 0,3 2 buthoxy éthyl acétate 0,5 0,4 0,3 0,3 1 méthoxy 2 propyl acétate 1,4 1,6 1,6 1,7 éthylacétate 1,5 1,7 1,4 1,7 n butyl acétate 20,0 6,9 7,0 6,3 1,1,1 trichloroéthane 0,2 0,3 0,2 0,2 composés 1,4 dichlorobenzène 0,2 0,2 0,2 0,2 chlorés tétrachloroéthylène 0,1 0,1 0,1 0,1 trichloroéthylène 0,1 0,1 0,1 0,1 éther éthylterbutyléther 0,2 0,2 0,2 0,2 terpènes alpha pinène 0,5 0,8 0,8 0,8 limonène 6,8 9,1 8,3 14,9 cétone méthylisobutylcétone 6,4 2,7 2,4 2,6 2 éthyl 1 hexanol 4,1 4,3 4,6 5,9 alcool phénol 16,0 17,1 14,4 15,4 n butanol 5,5 5,5 4,7 5,4 TOTAL 198,2 201,2 180,5 203,7 Tableau 9 : concentrations en COV par tubes passifs (µg/m 3 ) dans les 4 sites 22 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

Figure 10 : concentrations en COV par tubes passifs (µg/m 3 ) dans les 4 sites Figure 12 : concentrations par tube passif (µg/m 3 ) en formaldéhyde dans les 4 sites. Figure 11 : concentrations par tube passif (µg/m 3 ) en benzène dans les 4 sites. ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 23

Concernant les deux polluants, formaldéhyde et benzène, disposant de valeurs guides réglementaires (comparaison réalisée à titre indicatif car cette unique phase de mesure hivernale n est pas représentative d une exposition annuelle) : Les 4 sites instrumentés sont en dessous des valeurs guides réglementaires en vigueur pour le benzène et proches pour le formaldéhyde (légers dépassements du seuil de 30 µg/m 3 dans la salle de motricité). A noter que le formaldéhyde présente un profil saisonnier avec habituellement des teneurs plus élevées en phase estivale, des niveaux estivaux supérieurs ne sont ainsi pas à exclure. En effet, l appartenance du formaldéhyde à la classe des Composés Organiques Très Volatils (COTV) 1 renforce son émission sous l effet de la chaleur. Les différentes études réalisées ces dernières années en France (campagne nationale logements de OQAI, mesures dans les crèches et les écoles), montrent que les teneurs en formaldéhyde mesurées en saison chaude sont significativement supérieures à celles mesurées en saison froide. Concernant les autres COV : A titre d information, la somme des teneurs des 51 COV mesurés est inférieure au seuil de confort préconisé en Allemagne (fixé à 300 µg/m 3 ). Vis à vis de la campagne nationale logements de l OQAI, parmi les polluants communs à ce suivi, il ressort majoritairement du 1 méthoxy 2 propanol (dépassement du percentile 95). Ce polluant est accompagné par le phénol et le n butyl acétate (non mesurés lors de l OQAI) dont les concentrations sont également parmi les plus élevées des COV (n butyl acétate uniquement dans la salle des petits grands). En l absence de valeurs guide de référence française, les teneurs atteintes peuvent être mises en perspectives avec des valeurs toxicologiques de référence étrangères. Elles restent loin des différents seuils de référence 15 pour le 1 méthoxy propanol et le n butyle acétate mais tout de même proche de certaines références s agissant du phénol. Pour le restant des composés, leurs concentrations sont très modérées, inférieures ou proches des médianes de l OQAI. 15 Pour le 1 méthoxy 2 propanol, l'us EPA (United States Environmental Protection Agency) via la base de données IRIS (Integrated Risk Information System) propose une VTR (Valeur Toxicologique de Référence) chronique (exposition à long terme) de 2 000 µg/m 3, publiée en 1995. L'ANSES l'a également retenue comme CLI/Concentration Limite d'intérêt (cf. avis du 08/10/2009 relatif à la procédure de qualification des émissions de COV par les matériaux de construction et produits de décoration). Pour l'acétate de butyl (n butyl acétate), la CLI du rapport ANSES a été évaluée à 4 800 µg/m 3. Dans ce cas précis, la CLI ne vient pas d'une VTR mais d'une valeur d exposition professionnelle allemande de 480 000 µg/m 3 à laquelle l'anses a appliqué un facteur de sécurité de 100. Pour le phénol, l'oehha (Office of Environmental Health Hazard Assessment) propose une REL (Reference Exposure Level dose d'exposition de référence) de 200 µg/m 3 pour une exposition chronique par inhalation (2003). L agence de santé des pays bas (RIVM) émet une VTR de 20 µg/m 3 (en 2001) valeur reprise par l ANSES en qualité de CLI. Le phénol est une substance CMR (Cancérogène, Mutagène, toxique pour la Reproduction) classée M2 (2= forte présomption) en 2014 (classement CNRS selon les critères du règlement CLP au 17 juin 2014 ). 24 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

Le questionnaire d activité laissé au cours de la semaine fait état de nettoyage quotidien des locaux avec des produits d entretien dont un utilisé comme détergent pour le mobilier (tables ) et contenant entre autres du 1 méthoxy 2 propanol. La présence de ce composé (famille des éthers de glycol) dans les 4 sites (du même ordre de grandeur) est vraisemblablement liée en grande partie à l utilisation de ce produit d entretien. Le revêtement de sol dans les locaux est de type PVC (posé en 2006). L apparition de phénol, composé utilisé dans l industrie de fabrication du plastique peut être liée à ce type de revêtement 16. En outre, les produits d entretien utilisés (pour le nettoyage des sols) contiennent des composés qui pourraient favoriser la formation de phénol. S agissant du formaldéhyde, sa présence est semble t il plus liée aux matériaux présents dans le bâtiment (paroi en bois agglomérée), couplée à de petites contributions des activités scolaires (peintures, collage, l utilisation de feutres et encres ). 16 Pour information, une étude portant sur des tests d émissions de COV de différents types de revêtement a mis en évidence que le composé majoritaire émis par les sols plastiques est le phénol : Valérie DESAUZIERS, Jérôme NICOLLE, Pierre MOCHO, Nouvelle méthode d'échantillonnage des COV émis par les matériaux de construction Développement du couplage FLEC SPME (année 2010). ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 25

5. Moisissures Dans la salle des petits et grands, de la moisissure a été repérée derrière du papier plastifié recouvrant des panneaux de bois. Moisissure salle des petits et grands 1) Indice de contamination fongique Dans un objectif de détection précoce d un développement fongique, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) s'appuie sur l'émission, dès les premières heures du développement fongique, de Composés Organiques Volatils d origine microbienne (COVm) spécifiques. Ces derniers diffusent dans l'environnement et constituent une empreinte biochimique dont la détection signe une activité fongique. L indice développé permet de statuer sur un développement fongique actif, y compris dans les cas de contaminations précoces et/ou «cachées» (extrait du rapport annexe 2). La méthodologie proposée consiste à calculer cet indice de contamination fongique à partir de chromatogrammes fournis par le laboratoire d analyse des COV (FSM). Les résultats mettent en évidence la présence de développements fongiques actifs au moment des prélèvements dans l ensemble des pièces investiguées et/ou des pièces attenantes communicantes. Exemple de chromatogramme 26 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

2) Identification des moisissures prélèvements de surface Les prélèvements (écouvillonnage et ruban adhésif/scotch) sur la paroi ont été réalisés sur des contaminations visuellement différentes (différences de couleur ou d aspect) le lundi matin 16 février 2015. Ecouvillons et scotchs Le rapport du laboratoire du Département Hygiène et Microbiologie de l'environnement du Laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris (LHVP) est joint en annexe 3 ; les principales conclusions sont reprises ci dessous : Des moisissures typiques des environnements intérieurs présentant des problèmes d humidité ont été isolées en faible proportion. Les moisissures présentes possèdent des potentialités allergisantes (Aspergillus versicolor, Chaetomium sp, Penicillium sp) et toxiques (Aspergillus versicolor). A noter que le prélèvement réalisé sur le panneau de bois est exempte de structure fongique. De fait, le LHVP préconise entre autres (cf. rapport en annexe 3) : Dans l immédiat, afin de limiter l exposition des occupants, les surfaces moisies doivent être soigneusement nettoyées selon un protocole de décontamination (transmis par le laboratoire). Lorsque cela n est pas possible, les matériaux moisis doivent être retirés et éliminés (papier peint ). Les développements fongiques sont dus à une humidité des supports. Une recherche de l origine de l humidité devrait donc être entreprise et des mesures pour y remédier appliquées dans les meilleurs délais. NB : l étendue des surfaces «moisies» conditionne les effets des espèces présentes. Dans le cadre de ces prélèvements, seule une partie d une surface visible dans une salle (classe des petits et grands) a été prélevée (la surface de prélèvements étant inférieure à 1 m 2 ). Cependant il n est pas exclu que d autres parties soient concernées par la présence de moisissures. L indication au laboratoire a donc été une surface moyenne (entre 1 m 2 et 10 m 2 ). ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 27

3) Identification des moisissures lingettes Les lingettes, systèmes de récolte de poussière sédimentée, ont été exposées durant 10 jours (du lundi 16 février au jeudi 26 février 2015) dans les 4 sites. Par rapport aux prélèvements de surface, les lingettes permettent de mesurer l'exposition aux moisissures sur le moyen terme mais également d'obtenir une plus grande diversité de moisissures qui ne sont pas forcément celles qui provoquent des dégâts visuels. Cette méthode permet d obtenir une estimation de la quantité fongique de chaque prélèvement, puis une identification de la diversité fongique à l'espèce. Chaque identification est accompagnée d'un commentaire expliquant les effets potentiels du champignon sur la santé de l'homme et du bâtiment. Aucune norme n'existe à l'heure actuelle concernant la quantité fongique des bâtiments publics, les données numériques sont donc mentionnées à titre indicatif. Le rapport du laboratoire d analyse du Département de Parasitologie/Mycologie de l hôpital de La Timone (Marseille) est mentionné en annexe 4. Les principales conclusions (reprise du rapport) sont les suivantes : Seules 2 espèces sont connues pour avoir des effets indésirables chez certaines personnes sensibles (Alternaria alternata et Aspergillus fumigatus), mais ici, les quantités sont vraiment minimes. Pendant la période analysée (du 16 au 26 février 2015), l air des quatre pièces ne présente pas de dangers pour la santé des utilisateurs. Lingette classe des moyens Lingette classe des petits et grands Lingette salle de jeux Lingette salle de repos 28 ASPA 15032601- ID, version du 23 avril 2015

CONCLUSION Le suivi de la qualité de l air intérieur réalisé du 16 au 20 février 2015 (et jusqu au 26 février pour les lingettes) dans les locaux l école maternelle de Bergheim souligne : Concernant les paramètres de confort et de renouvellement d air : Les paramètres de confort (température et humidité relative) se situent pour la salle de repos dans l espace de bon espace de confort hygrothermique et les 3 autres sites (classes de petits et grands, classe des moyens et salle de jeux) légèrement en deçà. A noter qu au degré d hygrométrie rencontré dans les locaux, le développement de moisissures n est pas favorisé. Des concentrations en CO 2, en période d occupation, sont associées à un indice ICONE de 3/5 pour les 2 salles de classe (confinement qualifié de «élevé» par le CSTB). Ces indices traduisent un renouvellement d air insuffisant malgré les pratiques d aération effectives par les enseignantes lors des récréations et l ouverture de la porte de la salle de classe chez les moyens. Concernant la caractérisation des polluants chimiques (sur la phase de suivi hivernale) : Pour les polluants disposant de valeurs guides réglementaires (comparaison menée à titre indicative) : Les niveaux de formaldéhyde, se positionnent dans les deux salles de classe et la salle de repos légèrement en dessous de la valeur guide effective entre 2015 et 2023 fixée à 30 µg/m 3. La salle de motricité dépasse légèrement ce seuil. Le formaldéhyde ayant un profil saisonnier d émissions, des niveaux estivaux supérieurs ne sont pas à exclure. Les niveaux de benzène se situent sous la valeur guide en vigueur fixée à 5 µg/m 3. NB : le benzène présente également un profil saisonnier mais avec des teneurs hivernales généralement renforcées. Les teneurs en COV sont homogènes dans l établissement. Les sommes des 51 composés (aldéhydes + autres familles) sont comprises entre 180 µg/m 3 (salle de motricité) et 203 µg/m 3 (salle de repos), la référence étant une valeur cible de 300 µg/m 3 (valeur allemande préconisée). Les concentrations des COV sont dans la gamme de celles rencontrées dans la plupart des logements français et établissements scolaires (écoles et crèches). Quelques polluants sont toutefois ressortis de ce suivi en lien avec l utilisation de produits d entretien (1 méthoxy 2 propanol et phénol notamment) et à priori, les matériaux mis en œuvre (d après les données de la littérature tels les panneaux de particules pour les émissions de formaldéhyde). Les résultats des prélèvements biologiques soulignent quant à eux : Un développement fongique qui se manifeste dans l ensemble des locaux (calcul de l indice de contamination fongique rapport CSTB). Des moisissures typiques des environnements intérieurs présentant des problèmes d humidité ont été isolées en faible proportion. Certaines moisissures présentes possèdent des potentialités allergisantes (Aspergillus versicolor, Chaetomium sp, Penicillium sp) et toxiques (Aspergillus versicolor) (prélèvements de surface rapport du LHVP). Pour rappel, l effet des moisissures dépend de la surface de contamination. Cette surface n est pas connue. Seule une petite partie a été découverte (enlèvement de papier sur un mur dans la salle des petits et grands). A partir des prélèvements par lingettes, pendant la période analysée (du 16 au 26 février 2015), l air des quatre pièces ne présenterait pas de danger pour la santé des utilisateurs, au regard des espèces nocives pour la santé et en lien avec les quantités recueillies (laboratoire de parasitologie/mycologie la Timone Marseille). ASPA15032601-ID, version du 23 avril 2015 29