La mémoire de 1982 : amnésie, confusion, acceptation, désillusion ou contestation?



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Transcription:

a3n 0s La mémoire de 1982 : amnésie, confusion, acceptation, désillusion ou contestation? François Rocher École d études politiques Université d Ottawa Communication présentée au colloque 30 ans après le rapatriement : l état des lieux Quel bilan? Quelles perspectives? Organisé par l Association internationale des études québécoises (AIÉQ), en collaboration avec la Chaire de recherche du en Études québécoises et canadiennes (CREQC) et l Association québécoise de droit constitutionnel (AQDC) Université du à Montréal 12-14 avril 2012

L objectif de cette présentation est de mettre en lumière et d analyser certains résultats d un sondage inédit réalisé à l occasion du colloque 30 ans après le rapatriement. Il s agit d un sondage Internet réalisé entre le 5 et le 12 mars 2012 auprès de 2,039 répondants canadiens de toutes les provinces, dont 1,002 du. 1 1. Le rapatriement et ses suites : connaissance des faits Pour connaître le niveau de notoriété du rapatriement et de la position de l Assemblée nationale auprès des Canadiens et des Québécois, nous avons posé trois questions. Pour chacune d entre elles, des choix crédibles étaient offerts aux répondants. La première question portait sur l enjeu principal de la conférence constitutionnelle qui s est tenue à Ottawa en novembre 1981(voir tableau A en annexe); la seconde demandait d identifier une modification apportée à la Constitution en 1982 (tableau B en annexe); la troisième mesurait le degré de connaissance à l endroit de la reconnaissance ou non, par l Assemblée nationale du, de la Constitution canadienne de 1982 (tableau C en annexe). Le tableau 1 identifie ceux qui ont répondu correctement aux questions de connaissance portant le rapatriement. Tableau 1 Bonnes réponses / Connaissances portant sur le rapatriement, le contenu de la Constitution de 1982 et l adhésion du 1 Conférence de 1981 portait sur le rapatriement de la Constitution canadienne 34,2 49,4 29,4 La Constitution de 1982 a enchâssé une charte des droits et libertés 38,2 34,9 39,2 Le n a pas reconnu la Constitution de 1982 47,5 53,8 45,5 N 2,039 1,002 1,037 1 = reste du 1 Les données finales du sondage réalisé par la firme Léger Marketing ont été pondérées par ensembles régionaux (provinces de l Atlantique,, Ontario, Ouest canadien) selon l âge, le sexe, la langue maternelle, le degré de scolarité, la composition du foyer (avec ou sans enfants) et la région, de façon à garantir un échantillon représentatif de l ensemble de la population de chacun des ensembles géographiques. Cet échantillon probabiliste affiche une marge d erreur de 2,2 19 fois sur 20. 1

Quelques observations : Dans l ensemble, les Québécois et les Canadiens sont relativement amnésiques quant aux événements entourant le rapatriement de 1982; Néanmoins, les Québécois sont mieux informés au sujet des événements entourant le rapatriement que les répondants du ; Le contenu d une importante modification constitutionnelle survenue en 1982, notamment la Charte des droits et libertés, est davantage connu dans le qu au. Toutefois, près de 60 des répondants dans le et 65 au ignorent que la Charte a été enchâssée au moment des négociations constitutionnelles de 1982. Évidemment, le taux de connaissance varie en fonction de la scolarité, de l âge et du genre. Pour mesurer ces différences en fonction de ces trois variables, la question portant sur la connaissance de la non-adhésion du à la Constitution de 1982 a été retenue puisqu il s agissait de celle dont la portée était la plus générale. Au chapitre de la scolarité (tableau 2), il existe un écart de 20 points de pourcentage entre ceux qui ont complété un diplôme d études primaires et secondaires et les détenteurs d un diplôme universitaire. Cet écart ne varie pas entre le et le RdC, ni entre les francophones et les non-francophones au. Tableau 2 Réponses incorrectes ou exactes à la question portant sur l adhésion du en fonction du niveau de scolarité E/S C U1 U2 E/S C U1 U2 E/S C U1 U2 réponses 51,1 54,9 33 29,8 53,3 48 40,3 35,2 59,1 54,4 53,4 38,3 Bonnes rép. 49 45,1 67 70,3 46,7 52 59,8 64,8 40,9 45,7 46,6 61,7 100 100 100 100 100 100 100 N 251 308 270 76 49 47 42 8 259 330 343 105 E/S = Élémentaire et secondaire C = collégial U1 = Universitaire 1 er cycle U2 = Universitaire 2 e et 3 e cycles Un écart semblable se dégage en fonction de l âge (tableau 3). On retrouve environ 20 points de pourcentage entre les 18-34 ans, ceux qui sont nés après ou étaient encore très jeunes en 1982, et les répondants âgés de 55 ans et plus. Cet écart est encore plus prononcé dans le reste du, à 25,7. 2

Tableau 3 Réponses incorrectes ou exactes à la question portant sur l adhésion du en fonction de l âge 18-34 35-55 55 et + 18-34 35-55 55 et + 18-34 35-55 55 et + réponses 53,2 49,8 36,1 59,4 49,4 38,6 66,3 57,2 40,6 Bonne rép. 46,8 50,2 64,9 40,6 50,7 61,4 33,7 42,8 59,4 100 100 100 100 N 97 328 331 32 58 56 209 446 382 Finalement, la variable en fonction de laquelle l écart est le plus prononcé est le genre (tableau 4). Les hommes sont nettement plus informés de la non-adhésion du que les femmes. Cela est particulièrement manifeste pour les francophones québécois où cet écart est de l ordre de 32,3. Tableau 4 Réponses incorrectes ou exactes à la question portant sur l adhésion du en fonction du genre H F H F H F réponses 29,2 61,5 39 57,5 44,8 63,6 bonne rép. 70,8 38,5 60 42,5 55,3 36,4 100 N 456 400 75 71 558 479 En somme, les répondants les mieux informés sont les hommes de 55 ans et plus ayant une formation universitaire. Au, plus exactement, 86,6 des hommes de plus de 55 ans ayant une formation universitaire savent que le n a pas adhéré à la Constitution canadienne. Cette proportion tombe 66,4 pour les femmes de la même tranche d âge avec la même formation. À l autre extrême, ceux qui sont le moins au courant sont des femmes ne détenant pas un diplôme universitaire de moins de 35 ans. Dans cette cohorte, seulement 20,4 savent que le n a pas entériné la Constitution. Cette proportion grimpe à 45,3 chez les hommes qui 3

partagent les mêmes caractéristiques. L écart de 30 entre les hommes et les femmes est une constante entre les hommes et les femmes au, peu importe les combinaisons retenues. 2. Une relative communion de points de vue entre le et le Il existe des éléments sur lesquels les répondants du et du partagent des vues qui ne sont pas très éloignées. En fait, sur certaines de ces questions, il se dégage un consensus assez fort entre les francophones et les non-francophones au. Le fait que le n ait jamais reconnu la Loi constitutionnelle du 1982 est perçu comme ayant eu des conséquences importantes (tableau 5). Cet avis est partagé par 46,5 des Québécois et 42 des répondants du. Seul un répondant sur quatre juge que les conséquences ne furent pas importantes. Il faut souligner que les répercussions sont considérées comme importantes par 52,2 des Québécois non francophones, soit 7 points de pourcentage de plus que pour les francophones. Ce dernier résultat est étonnant. Toutefois, puisque la non-adhésion du a ouvert la porte à deux rondes constitutionnelles qui ont dramatiquement échouées (Meech et Charlottetown) et ouvert la porte à la tenue d un deuxième référendum sur la souveraineté en 1995, nous pouvons raisonnablement penser le niveau d insécurité est plus élevé chez les Québécois non francophones et sont donc davantage portés à considérer que le fait que le n ait pas reconnu la Constitution de 1982 ait produit des conséquences importantes. Tableau 5 Conséquences de la non-adhésion du Tous IMPORTANTES 46,5 45,2 52,2 41,9 NON IMPORTANTES 24,8 25,2 23,3 25 Je ne sais pas 28,7 29,6 24,5 33,2 Total 100 100 100 100 N 1,002 856 146 1,037 Ces conséquences devraient conduire le gouvernement du à prendre l initiative de proposer des modifications constitutionnelles qui soient acceptables pour une majorité de Québécois (tableau 6). Cet avis est partagé par 70,6 des Québécois et près d un Canadien sur deux dans le. Bien qu il existe un écart de 20 points entre les deux groupes, illustrant une opposition plus grande des répondants du à l endroit de cette idée. Toutefois, il faut souligner que seulement 27,4 d entre eux désapprouvent cette idée. Une proportion semblable de Québécois non francophones partage cette opinion. 4

Tableau 6 Le devrait prendre l initiative Tous D'ACCORD 70,6 73,9 56,7 49,7 DÉSACCORD 18,1 15,6 28,9 27,4 Je ne sais pas 11,3 10,6 14,5 22,8 Total 100 100 100 100 N 1,002 856 146 1,037 Si les répondants pensent que les pourparlers constitutionnels devraient être rouverts à l initiative du, ils partagent une vision pessimiste quant aux chances de succès d un tel exercice (Tableau 7). Seul un tiers des Québécois pense que l on pourra conclure une entente pouvant satisfaire une majorité de Québécois, et moins de 20 des répondants du sont de cet avis. Ce pessimisme est plus prononcé chez les répondants du, suivi des Québécois non francophones. Près de 58 des Québécois francophones ne croient pas qu un changement constitutionnel soit réalisable. Q11 Tableau 7 Aucun changement constitutionnel ne pourra satisfaire le Tous D'ACCORD 57,9 56,9 62 64,2 DÉSACCORD 33,5 34,2 30,1 18,8 Je ne sais pas 8,7 8,9 7,9 17 Total 100 100 100 100 N 1,002 856 146 1,037 Les Canadiens et les Québécois ne pensent pas qu il soit possible de modifier la Constitution de manière à satisfaire les Québécois (tableau 8). Ils ne sont pas plus optimistes à l endroit de la possibilité de réformer le fédéralisme canadien de manière à satisfaire à la fois le et le reste du. Ils sont nettement plus nombreux à croire qu il n est sans doute pas possible de réformer le fédéralisme canadien. Cette opinion est la plus marquée chez les Québécois francophones (52 ), alors qu elle est relativement moins prononcée chez les Québécois non francophones. 5

Tableau 8 Sur la possibilité de réformer le fédéralisme canadien Tous Ce sera sans doute possible de réformer le fédéralisme 36 35,3 39,3 29,7 Ce sera sans doute impossible de réformer le fédéralisme 50,1 51,7 43,5 46 Je ne sais pas 13,8 13,1 17,2 24,3 Total 100 100 100 100 N 1,002 856 146 1,037 En somme, il existe un consensus assez fort entre le et le reste du sur : Le fait que la non-adhésion du ait eu des conséquences importantes; Le fait que l initiative de la réouverture des pourparlers constitutionnels doit être prise par le gouvernement du ; Toutefois, cette communion de point de vue doit être tempérée par deux autres constatations portant cette fois sur la perception de la possibilité de conclure une entente constitutionnelle ou une réforme du fédéralisme canadien mutuellement satisfaisante : Le pessimisme est le sentiment partagé quant aux chances de succès d une nouvelle ronde de négociation constitutionnelle; Un pessimisme tout aussi prononcé s affiche quant à la capacité du fédéralisme canadien de se réformer de manière à satisfaire le. Malgré tout, les Canadiens et les Québécois semblent souscrire assez fortement à deux piliers de la refondation constitutionnelle du de 1982(tableau 9). 2 Les Québécois sont même plus nombreux que les répondants du à être d accord avec la description du comme un pays bilingue où tous doivent avoir accès aux services du gouvernement fédéral en anglais et en français. Par contre, les Québécois francophones adhèrent en moins grand nombre que les autres répondants à l idée selon laquelle le est un pays où le maintien et la valorisation du multiculturalisme se doivent d être encouragés. Cette donnée est néanmoins relativement élevée (64,1 ) compte tenu du fait que le gouvernement du ait publiquement critiqué cette manière de décrire la diversité canadienne, et ce depuis son introduction par le gouvernement canadien en 1971. On peut raisonnablement penser que l énoncé relatif au multiculturalisme est davantage perçu comme la reconnaissance de la diversité ethnoculturelle que comme une politique publique fédérale clairement affirmée et comprise à l endroit de la promotion du patrimoine multiculturel canadien. Encore ici, ce sont les Québécois non francophones qui endossent de manière plus prononcée ces deux éléments inscrits dans la Constitution de 1982. 2 Voir les tableaux D et E en annexe 6

Tableau 9 Adhésion aux principes du bilinguisme et du multiculturalisme Franco N. franco Né Cnd Né étranger Bilinguisme 89,7 93 70,8 71,9 Multiculturalisme 64,1 86,3 71,7 74,1 N 856 146 904 131 3. De multiples points de friction entre le et le reste du Le pessimisme noté plus haut peut se comprendre quand on prend la mesure du fossé qui sépare le du quant à l appréciation du geste posé par le gouvernement fédéral en 1981 et 1982 et les attentes du en matière de modification constitutionnelle (tableau 10). Ainsi, alors que seulement 15,6 des Québécois francophones croient que le gouvernement fédéral a eu raison de rapatrier la Constitution sans l accord de l Assemblée nationale et du gouvernement du, plus d un répondant sur deux (51,3 ) dans le est de cet avis et par 47,4 des Québécois non francophones. Une proportion encore plus importante de Québécois francophones, soit 59,7, estime que le gouvernement fédéral n a pas eu raison de procéder sans l accord du. Un clivage de même nature divise le et le sur la question de savoir si la Constitution canadienne devrait reconnaître que le forme une nation. Les Québécois francophones le souhaitent à près de 80, alors que cette avenue est rejetée par 13,7 des répondants du et par 28,3 des Québécois non francophones. Finalement, l idée de donner plus de pouvoirs au gouvernement et à l Assemblée nationale du est appuyée par 78,5 des Québécois francophones, mais par seulement 9,2 des Canadiens à l extérieur du et par 28,4 des Québécois non francophones. Les données de ce sondage confirment ce que d autres exercices du même genre avaient déjà mis en lumière, à savoir que sur des enjeux fondamentaux liés à la reconnaissance constitutionnelle du caractère national du et une renégociation de la division des pouvoirs opposent fermement les Québécois francophones aux autres Canadiens. Il n y a pas de terrain d entente possible sur ces questions. 7

Tableau 10 Appui au rapatriement, à la reconnaissance du et à une nouvelle division des pouvoirs Ottawa a eu raison de rapatrier la Constitution 15,6 47,4 51,3 sans l accord du Ottawa n a pas eu raison de rapatrier la Constitution 59,7 30 18,1 sans l accord du Le forme une nation d accord 79 28,3 13,7 Plus de pouvoirs au 78,5 28,4 9,2 N 856 146 1,037 Un croisement des données avec les répondants sachant que le n a pas souscrit à la Constitution de 1982 est particulièrement révélateur de l opinion des citoyens mieux au fait de la situation politique. Le tableau 11 montre que plus de Québécois non francophones (63 ) et de Canadiens dans le (71,2 ) donnent raison au gouvernement fédéral. Dans ces deux derniers cas, il s agit d un bond d environ 20 points de pourcentage. Par contre, 78 de ces Québécois francophones estiment que le gouvernement fédéral est fautif en ayant amendé la Constitution sans l accord du, alors que 31 des Québécois non francophones et 20,4 des répondants du partagent ce point de vue. De la même manière, près de 90 de ces Québécois francophones souhaitent que la Constitution enchâsse le fait que le forme une nation et 86,2 veulent que le obtienne davantage de pouvoirs. En d autres termes, plus on est informé de l enjeu constitutionnel, plus le fossé se creuse entre les Québécois francophones et les autres Canadiens. 8

Tableau 11 Pourcentage d appui au rapatriement, à la reconnaissance du et à une nouvelle division des pouvoirs parmi les répondants sachant que le n a pas adhéré à la Constitution Ottawa a eu raison de rapatrier la Constitution 17 63 71,2 sans l accord du Ottawa n a pas eu raison de rapatrier la Constitution 78 30,9 20,4 sans l accord du Le forme une nation d accord 89,1 27,7 14,5 Plus de pouvoirs au 86,2 23 10,5 N 503 80 519 Finalement, une des modifications majeures apportées à la Constitution en 1982 fut l enchâssement d une charte des droits et libertés. Les sondages publiés au cours des 30 dernières années ont montré que les Québécois et les Canadiens sont fortement attachés à la protection des droits individuels. Cela s inscrit dans une compréhension partagée de la vie démocratique dans une société libérale. Dans le contexte canadien, plusieurs dispositions de la Charte, et plus particulièrement l article 23 concernant les droits à l instruction dans la langue de la minorité, ont été invoquées pour invalider plusieurs dispositions de la Charte de la langue française. De plus, la Charte canadienne des droits et libertés a contribué à limiter la marge de manœuvre de l État québécois en matière de politique d aménagement linguistique. Les opinions des Québécois francophones et des autres Canadiens à l endroit de l affirmation selon laquelle «le est un pays où la priorité doit être accordée aux droits individuels, à leur défense et à leur protection, et ce, même si ça devait impliquer une diminution des pouvoirs du en matière de langue et de culture» sont opposées. 3 Alors que cette affirmation est partagée par 73 des répondants du et 64 des Québécois non francophones, elle n est appuyée que par 24 des Québécois francophones. Ces derniers affirment plutôt, à 68,5, leur désaccord à l endroit de cette affirmation. 3 Voir le tableau F en annexe. 9

Tableau 12 Droits individuels versus les pouvoirs du en matière de langue et de culture Tous D'ACCORD 31,5 24 64 72,8 DÉSACCORD 61 68,5 29 16,3 Je ne sais pas 7,5 7,6 7 10,9 Total 100 100 100 100 N 1,002 856 146 1,037 En somme, il existe toujours des désaccords profonds sur le bien fondé la démarche du gouvernement fédéral visant à rapatrier et à amender la Constitution en 1982 et sur certaines dispositions qui devraient être négociées dans le cadre de nouveaux pourparlers constitutionnels : Une majorité de Québécois francophones considèrent, 30 ans après le rapatriement, que le gouvernement du n a pas eu raison de rapatrier la Constitution sans l accord de l Assemblée nationale et du gouvernement du ; cet appui est encore plus marqué parmi les Québécois francophones qui savent que le n a pas adhéré à la Constitution canadienne, alors que cette connaissance ne modifie pas l opinion des Québécois non francophones ou des Canadiens à l extérieur du. Les Canadiens (y compris les Québécois non francophones) et les Québécois francophones sont divisés concernant la nécessité de voir inscrire le caractère national dans la Constitution canadienne ainsi qu à un accroissement des pouvoirs de l État du. Contrairement aux deux autres piliers du de 1982 que sont le bilinguisme et le multiculturalisme, le troisième pilier que représente la présence d une Charte des droits et libertés et qui a eu pour effet de diminuer les pouvoirs du en matière de langue et de culture, n est pas partagé par une forte majorité de Québécois francophones. Conclusion Les données de ce sondage aident à prendre la mesure de l écart de perception qui sépare les Québécois francophones des autres Canadiens. On note que la mémoire de 1982 est défaillante au, mais elle est encore plus prononcée dans le. L amnésie touche davantage les Canadiens de moins de 35 ans, est accentuée chez les personnes moins scolarisées et touche en plus grand nombre les femmes que les hommes. Les Québécois acceptent-ils pour autant le statu quo constitutionnel? À la question de savoir, dans un contexte où il est impossible de changer la Constitution de manière à satisfaire une 10

majorité de Québécois, si le devrait se retirer de la fédération canadienne pour devenir un pays indépendant ou s il devrait plutôt rester dans la fédération canadienne sans que la constitution ne soit modifiée, un clivage important marque les opinions des Québécois francophones des autres Canadiens (tableau 13). En effet, 53,6 des francophones du choisiraient la première option, alors que 82,5 des Québécois non francophones se montrent satisfaits du statu quo. L option de se retirer de la fédération canadienne grimpe à 64,4 parmi les Québécois francophones qui savent que le n a pas adhéré à la constitution de 1982. Tableau 13 Indépendance ou statu quo Tous Se retirer 44,5 53,6 5,6 Rester 38,7 28,5 82,5 je ne sais pas 16,8 17,9 11,9 Total 100 100 100 N 1,002 856 146 Sur les deux options possibles, la variable identitaire joue un rôle majeur et permet de prévoir plus précisément les préférences des Québécois francophones et non francophones (tableau 14). Ainsi, la contestation de l ordre constitutionnel de 1982 caractérise les Québécois francophones qui, à 73, opteraient pour l indépendance lorsqu ils se définissent comme d abord ou seulement québécois, et pour 55 de ceux qui affichent une identité duale. À l inverse, le statu quo constitutionnel est privilégié par 66,2 des Québécois francophones qui se perçoivent comme étant d abord ou seulement canadiens ainsi que par une très forte proportion de Québécois non francophones qui ont une identité duale (74 ) ou canadienne (92 ). Tableau 14 Indépendance ou statu quo en fonction de la variable identitaire au Québécoise Les 2 Canadienne Québécoise Les 2 Canadienne Se retirer 72,8 23 16,1 57,7 7 0 Rester 11,1 55,1 66,2 42,4 73,8 92 Je ne sais pas 16,2 21,9 17,7 0 19,2 8 100 N 535 241 80 8 52 86 11

Néanmoins, les Québécois adhèrent à certains éléments du de 1982, nommément le bilinguisme et le multiculturalisme. Mais les Québécois francophones rejettent l interprétation des droits individuels qui aurait pour effet de diminuer les pouvoirs du en matière de langue et de culture. En bout de piste, les données de ce sondage confirment l impasse dans laquelle se trouve le dossier constitutionnel. Trente ans après le rapatriement, une majorité de Québécois et de Canadiens reconnaissent qu aucun changement constitutionnel ne pourra satisfaire le. À moins d un revirement de situation imprévisible, l idée de voir le caractère national du enchâssé dans la Constitution oppose clairement une majorité de Québécois au, tout comme celle de voir les pouvoirs de l Assemblée nationale s accroître. La voie d une réforme constitutionnelle semble pour l instant bloquée. Et devant ce blocage, les Québécois francophones, qui s identifient très majoritairement comme Québécois (63 ) et très peu comme Canadiens (9,3 ), opteraient pour l indépendance du. Une proportion encore plus importante de Québécois non francophones est satisfaite du statu quo. Le rapatriement a laissé une profonde plaie qui n est pas prête de se cicatriser. D où les stratégies qui promeuvent l amnésie collective (on ne parle plus de constitution parce que «le fruit n est pas mûr»), ou bien qui mettent l accent sur la possibilité de réformer le fédéralisme sans passer par la voie constitutionnelle ou encore qui cherchent à minimiser l importance de la non-adhésion du à la Loi constitutionnelle de 1982. Peu importe la voie privilégiée, le de 1982 reste une œuvre incomplète et sa légitimité demeurera fortement entachée parmi les francophones québécois. 12

Annexe données du sondage Léger Marketing Tableau A En novembre 1981, il y a eu une importante conférence constitutionnelle à Ottawa, entre le fédéral et les provinces, Selon vos souvenirs ou vos informations, sur quoi portait surtout cette conférence? Tous Le rapatriement de la Constitution canadienne 34,2 49,3 29,4 Le financement des soins de santé 2,3 1,7 2,5 L'octroi de droits nouveaux aux autochtones 2,6 0,9 3,2 L'abolition du programme national de l'énergie 1,1 0,2 1,4 Le transfert d'argent vers les provinces 3,1 4,2 2,7 L'abolition de la Royauté britannique au 2,1 1,7 2,2 Je ne sais pas 54,6 41,9 58,6 Total 100 100 100 N 2,039 1,002 1,037 Tableau B En 1982, la Constitution canadienne, qui dépendait alors du Parlement britannique, fut rapatriée et on y ajouta des modifications importantes, Selon vos informations ou vos souvenirs, dans la liste suivante, indiquez UNE modification adoptée en 1982? Tous N. franco L adoption d une charte des droits et libertés 38,2 34,9 33,7 40,1 39,2 La reconnaissance du pouvoir fédéral de dépenser 2,1 3,2 4 0 1,7 La reconnaissance du comme nation 3,6 7,2 6,9 8,8 2,4 Une participation des provinces à la nomination des juges de la Cour suprême 2,1 1,5 1,7 0,5 2,3 L octroi d un droit de veto au 4,6 8,1 8,2 7,6 3,5 Je ne sais pas 49,5 45,1 45,6 43 50,9 13

Tableau C Selon vous, est-ce que l'assemblée nationale du a reconnu ou non la constitution canadienne de 1982? Tous Oui 9,8 14,5 14,9 12,8 8,3 Non 47,5 53,8 54,4 51,6 45,5 Je ne sais pas 42,7 31,7 30,8 35,6 46,2 Tableau D Le est un pays bilingue et tous les Canadiens doivent pouvoir avoir accès aux services offerts par le gouvernement fédéral en anglais et en français Tous D'ACCORD 75,5 90,3 89,7 93 70,9 Tout à fait d'accord 46 70,7 69,8 74,9 38,3 Plutôt d'accord 29,5 19,6 20 18,1 32,6 DÉSACCORD 19,4 7,2 7,5 5,7 23,2 Plutôt en désaccord 11,8 3,2 3,6 1,6 14,5 Tout à fait en désaccord 7,6 4 3,9 4,1 8,8 Je ne sais pas 5,1 2,5 2,8 1,3 5,9 14

Tableau E Le est un pays où le maintien et la valorisation du multiculturalisme se doivent d'être encouragés Tous D'ACCORD 71 68,3 64,1 86,3 71,9 Tout à fait d'accord 31,8 28 23,9 45,3 33,1 Plutôt d'accord 39,2 40,3 40,2 41 38,8 DÉSACCORD 23,4 26,6 30,4 10,2 22,4 Plutôt en désaccord 15,4 17,8 20,7 5,15 14,7 Tout à fait en désaccord 8 8,8 9,7 5 7,7 Je ne sais pas 5,6 5,1 5,5 3,6 5,7 Tableau F Le est un pays où la priorité doit être accordée aux droits individuels, à leur défense et à leur protection, et ce, même si ça devait impliquer une diminution des pouvoirs du en matière de langue et de culture Tous D'ACCORD 63 31,5 24 64 72,8 Tout à fait d'accord 30,4 13,4 7,9 37 35,7 Plutôt d'accord 32,6 18,1 16,1 27 37,1 DÉSACCORD 26,9 61 68,5 29 16,3 Plutôt en désaccord 16,6 30 31,7 22,4 12,5 Tout à fait en désaccord 10,3 31 36,8 6,5 3,8 Je ne sais pas 10,1 7,5 7,6 7 10,9 15

Tableau G Le fait que le n'ait jamais reconnu la Loi constitutionnelle de 1982 a-t-il eu des conséquences très importantes, assez importantes, peu importantes ou pas du tout importantes? Tous IMPORTANTES 43 46,5 45,2 52,2 41,9 Très importantes 14,1 18,3 16,6 25,3 12,8 Assez importantes 28,9 28,3 28,6 26,9 29,1 NON IMPORTANTES 24,9 24,8 25,2 23,3 25 Peu importantes 19,2 19,8 19,8 19,4 19,1 Pas du tout importantes 5,7 5 5,3 3,9 5,9 Je ne sais pas 32,1 28,7 29,6 24,5 33,2 Tableau H Le gouvernement fédéral a t-il eu raison de rapatrier la Constitution sans l'accord de l Assemblée Nationale et du gouvernement du? Tous A EU RAISON 44,2 21,7 15,6 47,4 51,3 Entièrement raison 22,4 7,6 4,1 22,4 27 En grande partie raison 21,8 14,1 11,5 25 24,2 N'A PAS EU RAISON 26,7 54,1 59,7 30 18,1 Pas vraiment raison 14,7 18,8 18,5 19,8 13,4 Pas raison du tout 12 35,3 41,2 10,2 4,7 Je ne sais pas 29,1 24,3 24,7 22,6 30,6 16

Tableau I LE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC DEVRAIT PRENDRE L'INITIATIVE DE PROPOSER UN PROJET DE MODIFICATION CONSTITUTIONNELLE ACCEPTABLE ET SATISFAISANT POUR UNE MAJORITÉ DE QUÉBÉCOIS Tous D'ACCORD 54,7 70,6 73,9 56,7 49,7 Fortement d'accord 16,8 29,6 33,3 13,6 12,7 Plutôt en accord 37,9 41 40,5 43,1 37 DÉSACCORD 25,2 18,1 15,6 28,9 27,4 Plutôt en désaccord 12,4 10,5 10,1 12,2 13 Fortement en désaccord 12,8 7,6 5,4 16,6 14,5 Je ne sais pas 20,1 11,3 10,6 14,5 22,8 Tableau J LA CONSTITUTION CANADIENNE DEVRAIT RECONNAÎTRE QUE LE QUEBEC FORME UNE NATION Tous D'ACCORD 26,9 69,4 79 28,3 13,7 Fortement d'accord 14,4 45,3 54,3 6,8 4,7 Plutôt en accord 12,6 24,1 24,7 21,6 9 DÉSACCORD 62,2 22,3 12,6 63,8 74,7 Plutôt en désaccord 16,1 10,5 8,4 19,1 17,9 Fortement en désaccord 46,1 11,8 4,2 44,7 56,8 Je ne sais pas 10,9 8,3 8,4 7,9 11,7 17

Tableau K IL EST POSSIBLE DE REFORMER LE FEDERALISME CANADIEN DE FAÇON A SATISFAIRE A LA FOIS LE QUEBEC ET LE RESTE DU CANADA Tous D'ACCORD 45 53,3 52 58,8 42,4 Fortement d'accord 12,7 18,4 18,3 18,9 10,9 Plutôt en accord 32,3 34,9 33,7 40 31,5 DÉSACCORD 38,9 36,4 38,8 26,3 39,7 Plutôt en désaccord 23,1 22,2 23,9 14,9 23,3 Fortement en désaccord 15,8 14,2 14,8 11,4 16,3 Je ne sais pas 16,1 10,4 9,3 14,9 17,9 Tableau L LE CANADA DEVRAIT DONNER PLUS DE POUVOIR AU GOUVERNEMENT ET À L ASSEMBLÉE NATIONALE DU QUEBEC Tous D'ACCORD 23,5 69,1 78,5 28,4 9,2 Fortement d'accord 10,2 36 43 5,6 2,2 Plutôt en accord 13,2 33,1 35,5 22,8 7 DÉSACCORD 65,4 21,8 12,6 61,5 79 Plutôt en désaccord 19,4 12,5 9,1 27,3 21,5 Fortement en désaccord 46 9,3 3,5 34,2 57,5 Je ne sais pas 11,1 9,1 8,9 10 11,8 18

Tableau M AUCUN CHANGEMENT CONSTITUTIONNEL NE POURRA JAMAIS SATISFAIRE UNE MAJORITE DE QUÉBÉCOIS Tous D'ACCORD 62,7 57,9 56,9 62 64,2 Fortement d'accord 29,3 24,2 23, 27,2 30,9 Plutôt en accord 33,4 33,6 33,4 34,8 33,3 DÉSACCORD 22,3 33,5 34,2 30,1 18,8 Plutôt en désaccord 15,2 24,4 25,5 19,6 12,4 Fortement en désaccord 7,1 9,1 8,8 10,5 6,5 Je ne sais pas 15 8,7 8,9 7,9 17 Tableau N Certaines personnes pensent qu'il sera possible, dans les années à venir, de réformer le fédéralisme canadien de manière à satisfaire à la fois le et le reste du, même si cela n'a pas été possible de le faire depuis 30 ans; au contraire, pour d'autres personnes, cela démontre que ce ne sera jamais possible, Que pensez-vous de ces deux opinions? Tous Ce sera sans doute possible de réformer 31,2 36 35,3 39,3 29,7 Ce sera sans doute impossible de réformer 47 50,1 51,7 43,5 46 Je ne sais pas 21,8 13,8 13,1 17,2 24,3 19

Tableau O S'il était impossible de changer la Constitution de manière à satisfaire une majorité de Québécois, que devrait faire le parmi les options suivantes? Tous Se retirer de la fédération canadienne pour devenir un pays 24,5 44,5 53,6 5,6 18,3 indépendant Rester dans la fédération canadienne sans que la 57,3 38,7 28,5 82,5 63,1 constitution ne soit modifiée je ne sais pas - ne répond pas 18,2 16,8 17,9 11,9 18,6 Q15 Tableau P Êtes-vous pour ou contre le fait que le devienne un jour un pays souverain ou indépendant? Tous Pour 21,7 48,6 58,4 6,4 13,3 Contre 66,2 40,5 29,3 88,8 74,2 Je ne sais pas 12,1 10,9 12,3 4,8 12,5 20

Tableau Q Diriez-vous que vous êtes (répondants du ) Q1 IDENTITÉ CANADIENNE 18,1 9,3 56,2 Seulement Canadien 7,6 4,2 22,2 Canadien d'abord 10,5 5 34 Également Canadien et Québécois 29,9 27,8 38,9 IDENTITÉ QUÉBÉCOISE 52 63 4,9 Québécois d'abord 37,1 44,8 4,1 Québécois seulement 14,9 18,2 0,8 Total 100 100 100 N 999 854 145 21