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Transcription:

Introduction La Tunisie se caractérise par l ampleur des processus de désertification ayant pour origine les caractéristiques climatiques, édaphiques, géomorphologiques et socio-économiques. En effet, on estime que la superficie menacée est estimée à 94% du territoire du pays. Ainsi, la lutte contre ce fléau fût entamé depuis fort longtemps. Au cours des dernières décennies, de vastes programmes à divers objectifs tels que la protection des terres agricoles, la lutte contre la dégradation des sols, le développement et la promotion de l agriculture paysanne, ont été amplifiés à travers l ensemble du pays dans le cadre des projets de développements intégrés et qui s inscrivent dans le cadre du plan économique et social. Ces divers programmes se caractérisent par de vastes panoplies d approches et de paquets techniques. Des actions d aménagement et de préservation des ressources naturelles ont permis d atténuer les effets de dégradation du milieu. Des efforts ont été déployés par l Etat en plus d une évolution institutionnelle et juridique en rapport avec LCD pour atteindre les objectifs tracés par les différentes stratégies. Ces réalisations s intègrent dans le cadre du PAN/LCD telles que les travaux anti-érosifs et de protection des terres agricoles et de reboisement et gestion et de préservation des ressources pastorales. Divers programmes ont été financés par plusieurs organismes nationaux et bailleurs de fonds. Basé sur l implication de la population, afin de les faire participer activement, les pouvoirs publics sont conscients de l urgence de l intervention pour la consolidation des investissements réalisés et l extension des zones d intervention jugées prioritaires. Le rapport de la deuxième phase comprend : i. Evaluer l état de désertification dans le pays (situation de référence). ii. Et l élaboration d une base de données numérique et géographique sur SIG qui servira comme outil d aide à la décision. CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 1

1. Aperçu sur les différents types de zonages élaborés 1.1. DEFINITION DU ZONAGE D une manière générale, le zonage géographique divise une aire en unités plus petites (unités de base de travail) selon des critères d homogénéité thématique (exemples : le climat, la physiographie ou la morphologie, le type des sols, le système agraire, l écologie). Le niveau de détail de définition d'une zone est compatible avec l'échelle de l'étude, la disponibilité des données et de la capacité de traitement des données. Ce découpage servira comme unité d analyse de l état de désertification. 1.2. TYPES DE ZONAGE Le développement et le perfectionnement continus des modalités ZAE d'évaluation des ressources en terres et, plus récemment, leur connexion aux systèmes d'information géographiques (SIG) ont considérablement accru le pouvoir qu'ont les banques de données ZAE d'élargir l'éventail d'applications dans le domaine des ressources en sols. Ceci inclut d'importantes bases de données multicouches, liées à divers types de modèles, des outils d'appui à la décision et à la gestion ainsi que des interfaces perfectionnées facilitant l'emploi de ces systèmes par des utilisateurs non-spécialistes. Au fur et à mesure du développement de la méthodologie de zonage, plusieurs variantes sont apparues et ont été adaptées aux conditions locales. Le problème fondamental est la pression qui s'accroît sur les ressources naturelles. Les ressources en terres ont une capacité de produire dont les limites sont fixées par les conditions de climat, de sol et géomorphologie, ainsi que par leur utilisation et par leur gestion. Une gestion durable des ressources en terres exige des politiques et des planifications saines, basées sur la connaissance de ces ressources, sur les demandes d'utilisation auxquelles elles sont imputées et sur les interactions entre ces terres et l'usage qui en est fait. En effet, le choix d un zonage est étroitement lié à l objectif de la problématique posée et l évaluation des potentialités à valoriser. Selon ces objectifs, des types de zonages ont été introduits à savoir le zone écologique, zonage des systèmes agraires, zonage en unités agro-écologiques, zonage socio-agro-écologique, zonage en régions naturelles et zonage bioclimatique. 1.2.1. ZONAGE ÉCOLOGIQUE Ce zonage est défini par une méthode de définition et de classification des régions de la surface terrestre présentant des caractéristiques écologiques propres. Chaque région constitue un ensemble distinct CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 2

résultant de l entremêlement et de l interaction des facteurs présents: formes de relief, eau, sol, végétation, climat, faune et influence humaine. L importance relative de ces facteurs varie en fonction des régions. Cette approche globale à la classification des terres peut s appliquer progressivement et proportionnellement tant aux écosystèmes les plus limités qu aux vastes écosystèmes (Wiken, 1986). 1.2.2. ZONAGE EN SYSTÈMES AGRAIRES Il est l expression spatiale de l association des productions et des techniques mises en œuvre par une société en vue de satisfaire ses besoins (Vissac, 1988). Ainsi, chaque région constitue un ensemble distinct résultant de l interaction d un système bio-écologique représenté par le milieu naturel et un système socioculturel à travers des pratiques issues notamment de l acquis technique. 1.2.3. ZONAGE AGRO-ÉCOLOGIQUE (ZAE) Il se rapporte à la division d'une étendue de terre en unités plus petites, possédant des caractéristiques homogènes quant à leur aptitude et potentialité de production et d'impact environnemental. Selon la FAO (1997), le ZAE consiste en la caractérisation des espaces de terre par des informations quantifiées sur le climat, le sol et d'autres facteurs physiques ; ces paramètres sont utilisés pour prédire la productivité potentielle de différentes cultures en fonction de leurs exigences écologiques et de leurs modalités spécifiques de gestion. Ainsi, chaque zone se définit par une combinaison homogène de contraintes et de potentialités pour l'utilisation des terres. Selon la définition de la FAO (1997), la zone agro-écologique est une unité cartographique de ressources en terres, définie en termes de climat, de géomorphologie et de sols, et/ou du couvert végétal, et possédant un éventail spécifique de potentiels et de contraintes pour l'utilisation des terres. Les paramètres spécifiques utilisés dans la définition sont focalisés sur les besoins climatiques et édaphiques des cultures et sur les systèmes de gestion selon lesquels les cultures sont pratiquées. 1.2.4. ZONAGE SOCIO-AGRO-ÉCOLOGIQUE En 1996, un zonage socio-agro-écologique qui concerne des espaces présentant une homogénéité sur les plans physique, socio-économique et écologique a été effectué par le Ministère de l Environnement et de l Aménagement du Territoire (MEAT) dans le but de mieux analyser les facteurs et les processus de la désertification en s inspirant du découpage réalisé dans le cadre de la préparation du projet de gestion des ressources naturelles exécutée par la FAO (Projet UTF/TUN/021/TUN). Ce zonage, basé sur une étude des différents systèmes agraires tunisiens, a permis de relever les interactions entre un système bioécologique, représenté par le milieu naturel, et un système socio-culturel, à travers des pratiques issues CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 3

notamment de l acquis des techniques agricoles 1.2.5. ZONAGE DES GRANDES RÉGIONS NATURELLES En 1959, un inventaire des études de milieu : climatique, géologique, humain, morphologique et végétation était réalisée par Le Houérou qui avait établi la carte de régions naturelles de la Tunisie et complété par Dimanche (1972). Ce zonage en régions naturelles (à l échelle macro-géographique) a permis de subdiviser le territoire tunisien en 28 grandes régions naturelles. Dans le cadre du projet d inventaire forestier et pastoral national (1995), certaines des 28 unités ont été fusionnées pour des raisons de similitudes entre certains types de ressources forestières et pastorales, de leur gestion et de dominance de leur système de production. Les grandes régions retenues sont devenues en fait 12 dites grandes régions. Ces grandes régions ont divisé en trois catégories : Les régions à potentialités agro-sylvo-pastorales : Compte tenu de l hétérogénéité du milieu, l analyse a été conduite au niveau des sous régions d ou le Nord ouest a été subdivisé en 3 sous régions et le Nord Est en 2 sous régions. Nord Ouest : Khroumeire et Mogods, Haut tell et la moyenne vallée de Medjerda Nord Est : Cap Bon, Tell maritime et Vallée de Medjerda Dorsale Les régions à dominance agro-pastorale : Basses steppes Sahel Hautes steppes Les régions à dominance pastorale : Basses plaines Djerid Matmats Djeffara et El Ouara Dhahars Etage saharien CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 4

1.2.6. ZONAGE BIOCLIMATIQUE D après LEHouerou (1969), l objectif de ce découpage d assurer un contrôle réciproque des données de la floristique et de l écologie en vue d expliquer la genèse des groupements végétaux et de la dynamisme et à l évolution des ces groupements sous diverses pressions humaines. Ce découpage a permis d identifier 10 étages bioclimatiques et 5 variantes soit 50 nuances climatiques. Certaines occupent des superficies infimes comme le sub-humide aux sommets de Djebels tels que Chaambi et Bireno. Cette subdivision est basée sur la combinaison des classes de coefficient d Emberger Q 2 et de la pluviométrie. A l intérieur des sous étages, on distingue des variantes en fonction de la valeur de la température minimale enregistrée dont l intérêt est agronomique. 1.2.7. ZONAGE PHYTO-ÉCOLOGIQUE Il a pour objectifs l inventaire et le diagnostic des systèmes écologiques actuels, l évaluation des divers paramètres quantitatifs, la prévision du devenir des systèmes écologiques, l expérimentation in situ en vue d examiner le devenir de nouvelles potentialités, la surveillance des variations spatio-temporelles des systèmes écologiques. Ce zonage a permis de subdiviser le territoire tunisien en plusieurs systèmes écologiques qui sont dressés sur six supports cartographiques à différentes échelles : o La carte phyto-écologique de la Tunisie centrale et méridionale (1/500 000) réalisée par H.N. Houérou en 1959. Cette feuille est représentative de la région du Centre et du Sud de la Tunisie ; o La carte phyto-écologique de la Tunisie septentrionale (1/200 000) réalisée par M. Gounot, J.L. Guillerm et A. Schoenenberger en 1964-1965. Cette feuille (I) est représentative de la région du Cap Bon, de La Goulette et de Sousse ; o La carte phyto-écologique de la Tunisie septentrionale réalisée par A. Schoenenberger et M. Gounot. Cette feuille (II) est représentative de la région de Bizerte et de Tunis ; o La carte phyto-écologique de la Tunisie septentrionale (1/200 000) réalisée par C. Floret, J.L. Guillerm, J.C. Jacquinet et A. Soler en 1965. Cette feuille (III) est représentative de la région de Tabarka, de Souk El Arba ; o La carte phyto-écologique de la Tunisie septentrionale (1/200 000), est représentative de la région de Maktar et de Kairouan [feuille (IV)] ; o La carte phyto-écologique de la Tunisie septentrionale (1/200 000) réalisée par J.C. Jacquinet et A. Soler en 1966. Cette feuille (V) est représentative de la région du Kef, de Thala et de Feriana. 1.3. ECHELLES DE ZONAGE Les échelles utilisées sont adaptées aux différents types zonages selon les objectifs des travaux réalisés tels que le zonage macro-géographique, zonage méso-géographique et zonage microgéographique. CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 5

1.3.1. ZONAGE MACRO-GÉOGRAPHIQUE Il est un zonage à grande échelle (1/1 000 000) qui s effectue dans le but de suivre des phénomènes naturels à large spectre tels que le phénomène de la désertification (échelle d un pays), On privilégie donc un niveau d'observation agrégé, aussi bien sur le critère géographique (pays, parfois régions) que sur le critère thématique (la science ou la technologie divisée en quelques disciplines ou domaines). Les indicateurs utilisés dans cette échelle apportent des connaissances sur le contexte général, les évolutions d ensemble, etc. 1.3.2. ZONAGE MÉSO-GÉOGRAPHIQUE Il est un zonage qui s effectue à une échelle de 1/200 000 à 1/50000) pour une analyse plus fine du milieu naturel à l aide des indicateurs de niveau méso-géographique (échelle des régions d un pays). Ces indicateurs sont plus ciblés sur le plan géographique, thématique et institutionnel. 1.3.3. ZONAGE MICRO-GÉOGRAPHIQUE Il est un zonage s effectuant à grande échelle (1/25 000 et en deçà). Ce zonage permet de procéder à une analyse plus fine du milieu naturel à l aide des indicateurs de niveau micro-géographique (échelle locale). Ces indicateurs permettent de mieux cibler les actions d aménagement, de mieux suivre l évolution des phénomènes observés et de contrôler l impact ou les réponses des actions menées 1.4. ZONAGE AGRO-SOCIO-ECONOMIQUE PROPOSE 1.4.1. SCÉNARIOS DES APPROCHES DE ZONAGE AGRO-SOCIO- ÉCONOMIQUE On peut considérer quatre approches de zonage agro-socio-économique : i. Considération des limites actuelles proposées dans le PANLCD et rabattement ou correction selon les limites des versants (10 unités) ii. Considération des limites actuelles proposées dans le projet UTF/TUN/021 : Gestion des ressources naturelles, et rabattement ou correction selon les limites des versants (17 unités). Le découpage présenté dans le PANLCD semble provenir de celui indiqué dans ce projet, avec l agrégation de certaines des zones limitrophes. iii. Refonte totale des limites actuelles en procédant de la manière suivante : Détermination des indicateurs pertinents pour la ZASE Numérisation des versants Calcul des indicateurs retenus par versant CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 6

Agrégation ou regroupement des versants limitrophes ayant des indicateurs possédant les mêmes prédominances iv. Correction des limites actuelles en procédant d une manière manuelle : a. Numérisation des versants b. Affectation pour chaque versant par superposition des couches et consultation des couches suivantes : les zones naturelles, l étage bioclimatique, le système agraire, la densité démographique et les potentialités physiques c. Recherche des possibilités d agrégation des versants limitrophes d une manière séquentielle et selon l ordre indiqué dans b) d. Dans le cas de l impossibilité d agrégation à l un des niveaux indiqués, on retient la zone définie dans le niveau précédent e. On compare la zone retenue à celle proposée dans le projet UTF/TUN/021, dans le cas de non-concordance, on revient au début pour revoir le découpage des versants et l affectation des différents attributs. On répète ensuite la même procédure jusqu à avoir un résultat jugé satisfaisant 1.4.2. APPROCHE RETENUE Pour le zonage agro-socio-écologique, il y a lieu de chercher à déterminer les zones ayant une prédominance relative de l une ou plusieurs des principaux facteurs se rapportant aux trois domaines suivants : - le système agraire - le milieu naturel - les aspects socio-économiques Cette caractérisation tient compte de l état actuel des ressources, des potentialités et des contraintes. Chacune des zones identifiée sera considérée comme ayant des caractéristiques relativement homogènes. LE HOUEROU (1959) a dressé une carte des régions naturelles en Tunisie. Cette régionalisation du territoire s est basée sur des critères géomorphologiques par l identification et la localisation des systèmes montagneux, du réseau hydrographique, des grandes dépressions et du système dunaire, ou des critères biotiques résultant de l action de l homme manifestée par le mode et l intensité d utilisation de l espace rural, ou par les critères climatiques. CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 7

Carte de découpage en systèmes agraires CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 8

Pour la présente étude, nous estimons que les descriptions données par LE HOUEROU restent très valables, cependant les limites peuvent être tracées avec plus de précision avec les moyens actuels (données de grandes échelles, et des logiciels performants de système d information géographique). Dans le souci de pouvoir identifier les limites tracées aussi bien sur les cartes topographiques que sur le terrain, nous avons cherché à se baser sur des limites naturelles pérennes ou variant que très peu avec le temps. Ainsi, nous nous sommes basés sur les limites suivantes : - Lignes de crêtes - Oued - Piémont d un Djebel avec changement brutal des caractéristiques du sol (erg) - Côte maritime - Frontière territoriale - Forêt dense Les limites des étages bioclimatiques ne sont prises en compte raison du fait, d une part, elles correspondent à des petites échelles et d autre part, il n est pas possible de matérialiser ces limites sur le terrain, mais an a tenu compte de la dominance d un étage climatique dans la majeure partie de la zone socio-agro-écologique formée en absence d un autre paramètre déterminant obligeant la subdivision de cette zone. Dans la procédure de zonage, nous avons utilisé la démarche indiquée précédemment en procédant par étape en superposant et en consultant les informations descriptives des différentes couches selon le schéma indiqué dans l organigramme suivant : CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 9

Zones naturelles Etage bio-climatique Courbes de niveau Réseau hydrographique Limites des versants Affectation des versants aux zones naturelles et à la prédominance de l étage bio-climatique Occupation du sol (système agraire) Densité de la population rurale par délégation Potentialité physique Affectation des versants selon les prédominances de l occupation du sol, de la densité de la population rurale et les potentialités physiques Recherche séquentielle des possibilités d agrégation des versants selon 5 niveaux 1 er niveau : région naturelle 2 ème niveau : étage bioclimatique 3 ème niveau : système agraire 4 ème niveau : densité démographique 5 ème niveau : potentialité physique Comparaison au zonage existant Zone agro-socio-écologique Organigramme de la démarche du zonage socio-agro-écologique CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 10

CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 11

Zones Socio-Agro-Ecologiques Mogods Kroumerie Dorsale et Tell Nord Est Cap Bon Basse steppe Haute steppe Chainons atlassiques Chotts Jeffara-Ouara Dahar et Matmata Grand Erg CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 12

1.4.3. ZONES SOCIO-AGRO-ÉCOLOGIQUES RETENUES 1.4.3.1 Description des ZSAE La délimitation des ZSAEs trouve des similitudes aux régions naturelles de la Tunisie, développées par LeHouerou (1959) et les limites proposées par le projet UTF/TUN/021/TUN et celles élaborées lors Programme d Action National de Lutte Contre la Désertification (PAN-LCD). Ces régions ont servi au zonage agro-socio-écologique retenue. 1.4.3.1.1 La Kroumirie et le Mogods, Cette région située à l extrême Nord et Nord Ouest du pays. Elle se trouve entre la côte méditerranéenne et la chaîne de montagne du Mogods et la Kroumirie. Elle forme le Tell septentrional qui s étend du lac Ichkeul jusqu à la frontière algérienne en une bande littorale Nord, Nord Ouest dont la largeur est de km à l Est et km à l ouest. Cette région couvre une superficie de 330 mille ha, répartie entre les gouvernorats de Béja (67 mille ha, environ 20%, de Bizerte (109 mille ha, environ 33%) et le gouvernorat de Jendouba (154 mille ha, environ 47%). Administrativement, cette région englobe la délégation de Sejnane (59863 ha), Bizerte Sud (17 mille ha), Ghezala (22544 ha) et une partie de Joumine (une superficie de 10 mille ha) du Gouvernorat de Bizerte, la délégation de Nefza (une superficie de 56199 ha), la délégation de Béja Nord (une superficie de 1150 ha) et Amdoun (une superficie de 9657 ha) du gouvernorat de Béja, et les délégations de Tabarka (une superficie de 37 mille ha), Ain Draham (48500 ha), Fernana (28 mille ha) et le Nord des délégations de Ghardimaou (une superficie de 30437 ha)et Jendouba nord (1924 ha), Balta-Bouaouane (6500 ha), Oued Mliz (1150 ha) du Gouvernorat de Jendouba. Elle se caractérise par un climat humide et un taux de boisement élevé. Elle dispose aussi de richesses sylvo-pastorales importantes mais d une forte densité de population. 1.4.3.1.2 La région du Nord Est Cette région englobe le Sahel de Bizerte, presqu île du Cap Bpon, la zone côtière de la rive Ouest du Golfe de Tunis et la basse vallée de la Medjerda. Elle est limitée à l Est par la Méditerranée et à l Ouest par la Dorsale, du Tell et des Mogods et Khroumerie et au sud par la région du Sahel de Sousse. Située à l extrême Nord de la Tunisie, le Sahel de Bizerte est limitée au Nord par la mer méditerranée et au Sud par les modestes reliefs du Djebel Kechabta-Nador (325m), dus à une phase orogénique récente (post-pliocène). La presque île du Cap Bon forme une région naturelle caractéristique où le contraste entre la côte Nord et la côte Sud est frappant. Ce contraste est dû, CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 13

d une part, à la succession de dômes anticlinaux (Djebel Korbous, Djebel Abderrahmane, Djebel Abid), atteignant une altitude maximale de 637m à Kef Errend et de cuvettes synclinales (Takelsa et Dakhla), d autre part, la côte Nord est largement exposée aux flux pluvieux que celle du Sud. L ensemble plissé du Djebel Abderrahmane constitué une barrière climatique entre les deux côtes. Il est limité par la plaine de Grombalia au Sud, d El Haouaria au Nord, de Takelsa à l Ouest et de la Dakhla à l Est.Les plaines du Cap Bon sont des régions très venteuses ce qui justifie les dépôts sableux abondants dans ces zones alors que la région de Tunis se caractérise par un relief atténué, formé d une succession de cuvettes et de collines ne dépassant pas les 200m. Sur le plan administratif, cette région englobe les gouvernorats de Bizerte (une superficie de 114192 ha, environ 15%), Ariana (une superficie de 9564 ha environ 6%), Béja (une superficie de 5122 ha, environ 1%), Ben Arous (une superficie de 67486 ha, environ de 9%), Mannouba (une superficie de 88836 ha, environ 11%), Nabeul (une superficie de 283754 ha, environ 36%), Tunis (une superficie de 22497 ha, environ 3%) et Zaghouan (une superficie de 102087, environ 13%). Les délégations concernées du gouvernorat de l Ariana sont l Ariana Nord, Ariana Ville, Ettadhamen, Kalaat Andalous, Mnihla et Sidi Thabet, les délégations concernées du gouvernorat de Bizerte sont Bizerte Nord, Bizerte Sud, El Alia, Ghar El Melah, Mateur, Menzel Bourguiba, Menzel Jemil, Ras Jebel, Tinja, Utique et Zarzouna, les délégation de Manouba sont Borj El Amri, Douar Hicher, Jedaida, El Baten, El Mornaguia, Oued Ellil, Manouba et Tebourba alors que les délégations du gouvernorat de Tunis, de Nabeul et de Ben Arous, sont en totalité incluses dans la région agroécologique. Les Djebels Ammar, Maiana et El Oust constituent un style particulier de dômes faillés caractérisant les modestes plissements qui accidentent cette région. Les cuvettes du Fahs, Sminja, Bir Mcherga, Mornag, Khlédia sont drainées par l Oued Miliane, celles de Borj El Amri, Mornaghia par l Oued Chaffrou et alors que les reliefs de Saouef, Zriba et Zaghouan sont drainés par l oued El Kheirat qui de sa part s achemine dans l Oued Rmal. 1.4.3.1.3 La région de la dorsale et du Tell 1.4.3.1.3.1 La sous région du Tell Cette région est formée par les chaînes de collines de part et d autres de la haute et moyenne vallée de Medjerda. Elle est imitée au Nord par les Mogds et Kroumirie, au sud par la dorsale, à l est par la basse vallée de la Medjerda et à l ouest par la frontière tuniso-algérienne. La haute vallée s étend des Mogods aux haut Tell. La basse vallée de la Medjerda, est t une vaste plaine alluviale récente, formée sur l emplacement d un ancien golfe marin remblayé par l Oued Medjerda. Le climat est caractérisé par une pluviosité variant de 600 à 900 mm, au Nord, et qui diminue vers le CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 14

Sud jusqu à 500 mm. La couverture végétale est généralement très dégradée sur les montagnes où les piémonts sont défrichés. Les montagnes sont donc des zones de concentration des eaux à potentialité érosive forte ou moyenne, alors que les piémonts sont peu ou moyennement érodés à cause de leurs très faibles pentes. La superficie totale de la région du Tell est estimée à 945 300 ha, répartie entre les 6 gouvernorats dont les plus importants sont les gouvernorats de Jendouba (16.4%), gouvernorat de Béja (22,9%), gouvernorat du Kef (35.7%) et gouvernorat de Bizerte (13.2%). Administrativement, elle couvre les délégations de Jendouba, Jndouba Nord, Balta Bou Aouane, Fernana, Bou Salem, Ghardimaou et Oued Mliz du Gouvernorat de Jendouba, de Amdoun, Béja Nord, Béja Sud, Tebousouk, Testour, Medjez El Bab et de Thibar du Gouvernorat de Béja, de Mateur, Joumine, Ghezala, du gouvernorat de Bizerte, de Nebeur, Sakiet Sidi Youssef et le Kef Est, Sers et Tajerouine du Gouvernorat le Kef, du Krib, Siliana Nord, Bourouis et Makthar du Gouvernorat de Silina et la moitié Ouest de Tébourba et El Battan du Gouvernorat de Mannouba. 1.4.3.1.3.2 La sous région de la dorsale tunisienne La dorsale tunisienne s étend, au Sud, de Ghabit Kesra et les reliefs de Thala à la région du Cap Bon et se présente comme un ensemble de massifs montagneux, de direction générale Sud-Ouest Nord-Est, avec un alignement des sommets les plus importants du Sud vers le Nord : Djebels Fkirine, Ben Saïdane, Zaghouan (1290m), Ressas (795m) et Bou Kornine (576m). La structure et la lithologie des formations géologiques déterminent un net contraste morphologique entre le versant Nord et le versant sud de cette chaîne. Au Nord, elle est limitée par la chaîne de la région du Tell( rive droite de la Medjerda), à l est par la région du Nord Est, ligne de crête de Oued Lahmar (affluent d oued Majerda), de Jebel Zaghouan (1293 m) jusquà Jebel Oueslat (808 m) et au sud ouest par la région de la dorsale occidentale et la haute steppe agricole. Les massifs de Jebel Oueslat (998 m) et Ghabit Kisra sont des limites naturelles de la région dorsale du coté ouest. Administrativement, elle inclut 6 gouvernorats à savoir Béja (10.7%), Kairouan (24.2%), Siliana (40.6%), Bizerte (24.3%) et Sousse (0.2%). Les délégations concernées sont Goubellat (40608 ha), Medjez El Bab (14286 ha), Tebouesouk (590 ha) et Testour (24352 ha) du gouvernorat de Béja, El Alaa (30423 ha), El Oueslatia (75418 ha), Haffouz (36076 ha), Hajeb El Ayoun (7576 ha) et Sbikha (31609 ha) du gouvernorat de Kairouan, Bargou (44199 ha), Bou Arada (39071 ha), Bargou (44199 ha), BouArada (39071 ha), Laaroussa (32748 ha), ElAroussa (32748 ha), Rouhia (1164 ha), Gaafour (48147 ha), Kesra (41626 ha), Makthar (22239 ha), Siliana Nord (24997 ha) et Siliana Sud (48334 CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 15

ha) du gouvernorat de Siliana, Bir M chergua (34636 ha), El Fahs (89841 ha), Nadhour (35547 ha), Zriba (1298 ha), Saouef (11416 ha) et Zaghouan (9029 ha) du gouvernorat de Zaghouan et Kondar (1539 ha) du gouvernorat de Sousse. 1.4.3.1.3.3 La sous région de la dorsale occidentale La région de la dorsale occidentale couvre une superficie de 674528 ha et elle comprend un ensemble de massifs montagneux dominants spécifiques à la région. Ces massifs sont formés par Jebel Semmama, Jebel Chambi, Mghilla, Selloum, Tioucha, Bireno, Essif, Goubel et Khchem El Kelb. Elle se situe dans la région du gouvernorat de Kasserine (66.5%), le Kef (25.7%) et Silina (7.8%). Cette région couvre les délégations de Jediliane (29209 ha), El Ayoun (38916 ha), Fériana (6423 ha), Foussana (92879 ha), Hassi El Férid (56113 ha), Haidra (45896 ha), Kasseine Nord (9269 ha), Kasserine Sud (61258 ha), Thala (73379 ha), Sbeitla (4884 ha), Sbiba (26321 ha) et Thala (73379 ha) du gouvernorat du Kasserine, Dahmani (3275 ha), Jerissa (17415 ha), El Ksour (27271 ha), Kalaa El Khasba (20420 ha), Kalaat Snen (51606 ha), Sakiet Sidi Youssef (12447 ha) et Tajerouine (41254 ha) dans le gouvernorat du Kef et Rouhia (46489 ha) et Makthar (5761 ha) du Gouvernorat de Siliana. 1.4.3.1.4 La région de la basse steppe 1.4.3.1.4.1 La sous région de Sidi M haddeb Cette région couvre une superficie de 126896 ha et répartie sur les gouvernorats de Sfax (41%) et Gabès (59%). Les délégations concernées sont Skhira du gouvernorat de Sfax (52350 ha) et El Hamma (600ha), Menzel Habib (54149 ha) et Metaouia (19800 ha). Cette région est limitée à l Est par la mer, au nord par les régions du Sahel du Sfax, des chaînons atlassiques et de la haute steppe agricole et au sud par la région de Jeffara et des Chotts. La région de Sidi M haddeb inclut le plateau de Sidi M haddeb, Menzel Habib, Zograta, Wali, le plateau de Fatnassa et d Ouled Ghrayra. 1.4.3.1.4.2 La sous région du Sahel de Sousse, C est une zone basse largement ouverte vers la mer. C est une bande côtière de largeur moyenne de 30 à 50 km allant du sud du gouvernorat de Mahdia jusqu à nord du gouvernorat de Sousse. Sa structure géologique se caractérise par une succession d ondulations synclinales qui donnent de larges plaines : cuvettes de BouMerdas, Djemmal, de Moknine, de Ksour Essaf, de Kerker, de Sebkhat El Moknine et Mta El Jem ; et des domes du Nord de Kalâa Kebira, de Ouerdanine (100m), de Zermedine (176m), de Kerker (164m), de Chorbane (208m) et celles de CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 16

Msaken, Menzil Bel Waer et le sud d Enfida. Les limites Ouest est la ligne de crête d un réseau hydrographique élémentaire, d une densité faible, des oueds de Laya, Oued Hamdoun, Oued Essid, oued Souriyya et Oued Shiba. Cette zone se distingue par les immenses plantations oléicoles. 1.4.3.1.4.3 La sous région du Sahel de Sfax, Cette région se caractérise par les immenses plantations oléicoles avec quelques zones de parcours sur les croûtes calcaires. Elle se situe au Sud de Ksour Essef et au delà de Sfax sur une plaine de 20 à 30m d altitude. Le Sahel de Sfax se distingue par un climat moins humide que celui du Sahel de Sousse. Cette unité couvre une superficie de 492023 ha, répartie principalement entre les gouvernorats de Sfax (78.3%), Mahdia (19.9%) et Sidi BouZid (1.4%). Par ailleurs, l étendue de cette région inclut les délégations de Agareb (67595 ha), Amra (18434 ha), Bir Ali Ben Khlifa (71735 ha), Jébibina (18162 ha), El Mahrès (43096 ha), Gheriba (44050 ha), Hancha (12730 ha), Kerkena (15270 ha), Menzel Chaker ( 17782 ha), Sakiet Eddaier (11063 ha), Sakiet Ezzit (8994 ha), Sfax Medina (2526 ha), Sfax Ouest (1619 ha), Sfax Sud (21709 ha), Skhira (21049 ha) et Thina (9609 ha) du gouvernorat de Sfax, Mezzouna (7037 ha) du gouvernorat de Sidi Bouzid et Boumerdes (7250 ha), Chebba (12144 ha), El Jem (17065 ha), Ksour Essef (21067 ha), Mahdia (1136 ha), Melloulech (15744 ha) et Sidi Alouane (22831 ha) du gouvernorat de Mahdia. 1.4.3.1.4.4 La sous région des basses steppes, Elles se caractérisent par une forte activité humaine dans le domaine agricole et particulièrement la céréaliculture et l arboriculture. Les parcours se limitent aux montagnes et aux dépressions salées. Elle englobe les Sebkha Kelbia, Sidi El Heni, et Chérita dans lesquelles se déverse une partie des crues des Oueds Zeroud et Merguellil. Le bassin de la Sebkhq Kelbia est séparé des vastes zones d épandage de la région de Sbikha (oued Nebhana) par le chaînon marno-calcaire du Drâa Es Souatir qui culmine à 142m. Excepté cet accident de direction presque méridienne, la plaine est une vaste zone déprimée, aux altitudes décroissantes de 170 à 50 m de l Ouest à l Est, remblayée par d épaisses formations meubles du Quaternaire (argiles sableuses salées). Cette région couvre une superficie de 1017244 ha et englobe les gouvernorats de kairouan (40.5%), Mahdia (17.5%), Monastir (1.5%), Sfax (21.4%), Sidi Bouzid (9.2%) et Sousse (9.8%). Les délégations incluses dans cette région sont BouHajla (64630 ha), Chébika (51570 ha), Chrarda (35346 ha), El Oueslatia (15355 ha), Haffouz (23022 ha), Kairouan Nord (26535 ha), Kairouan Sud CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 17

(56241 ha), Nasrallah (68733 ha) et Sbikha (70219 ha) du gouvernorat du Kairouan, Bou Merdès (12123 ha), Chrobane (45547 ha), El Jem (13074 ha), Hbira (32204 ha), ouled Chamekh (34606 ha), Sidi Alouane (6059 ha) et Souassi (34057 ha) du gouvernorat de Mahdia, Béni Hassen (3724 ha) et Zeramdine (11550 ha) du gouvernorat de Monastir, Agareb (3724 ha), Bir Ali Ben Khlifa (22258 ha), Jebinina (7340 ha), Hancha (38271 ha) et Menzel Chaker (144603 ha) du gouvernorat de Sfax, Ouled Haffouz (39356 ha), regueb (36176 ha) et Sidi Bou Zid Est (17231 ha) du gouvernorat de Sidi Bouzid et Kalaa Kébira (4523 ha), Kalaa Sghira (1452 ha), Kondar (21693 ha), Msaken (7881 ha), Sidi El Hani (64637 ha) du gouvernorat de Sousse. 1.4.3.1.5 Les hautes steppes 1.4.3.1.5.1 La sous région des hautes steppes agricoles Cette région est limitée par les jebels Tioucha, Jebel Semmama au nord, Jebel El Kmim et Jebel Bir El Hfay à l Ouest, Jebel Bouhedma au sud et Jebel BouDinar avec un prolongement jusqu au sud ouest de Ghabit Kesra. Cette unité comprend des plaines alluviales fertiles comme des zones d épandage sur oued El Fekka et oued El Hchim à des potentialités agronomiques élevées pour l arboriculture et la céréaliculture en sec et des périmètres irrigués sur des grands barrages (Sidi Saad, Haoureb), des puits de surface (région Rakhmet de Sbeitla) et des forages (région d Ouled M hamed). Cette région couvre une superficie de 743050ha, subdivisée entre les gouvernorats de Kasserine (17.6%), Kairouan (8.4%), Sfax (3.5%), Sidi Bouzid (66.9%) et Siliana (2.3%). 1.4.3.1.5.2 La sous région des hautes steppes alfatières Cette région couvre une superficie de 509422 ha. elle est limitée au nord par la dorsale occidentale, à l est par la haute steppe agricole et au sud par le chaînon atlassique. Les nappes alfatières des plateaux avoisinants l altitude de 700m, circonscrits entre les montagnes Jebels Dernaya et Bou Hayia (gouvernorat de Kasserine) et Ben Younès au Sud (gouvernorat de Gafsa), Djebels Sidi Aïch, El Kharrouba et jebel Majoura à l Est, et les frontières algérienne à l ouest. La région des hautes steppes alfatières englobe les gouvernorats de Gafsa (45.4%), Kasserine (47.2%) et Sidi Bouzid (7.5%). Les délégations, incluses dans la région de la haute steppe alfatière, sont Gafsa Nord (55132 ha), Gafsa Sud (30900 ha), Ksar (22355 ha), Oum Larais (16481 ha), Sened (61360 ha) et Sidi aich (43356 ha) du gouvernorat de Gafsa, Fériana (88159 ha), Kasserien Sud (24854 ha), Majel Bel Abbès (91001 ha) et Hassi El Férid (35607 ha) du gouvernorat de Kasserine et Menzel Bouzaiene et Sid Ali Ben Aoun (36152 ha). CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 18

1.4.3.1.6 Larégion de Jeffara et El Ouara 1.4.3.1.6.1 La sous région d El Ouara Elle est constituée par la plaine littorale limitée par le versant Nord-Est du Djebel Matmata, par la mer et les steppes s étendant de Médenine jusqu aux limites de l Ouara et des frontières tunisolibyennes. Cette zone est une succession de glacis encroûtés et emboîtés s étendant de Gabès en passant vers Tataouine et se terminant dans la basse plaine par une série de petites Oasis et une frange de steppe halophile. La densité de la population décroît jusqu à la frontière, du fait que les possibilités de culture en sec sont faibles en raison de la rareté du ruissellement. En effet, la région de Jeffara couvre une superficie de 1068111 ha, répartie entre les gouvernorats de Tatouine (25.3%), Medenine (57.1%) et Gabès (17.6%). Les délégations incluses dans la région de Jéffara sont principalement Gabès Ouest (14178 ha), Gabès Sud (25764 ha), Ghannouche (1988 ha), El Hamma (2196 ha), Mareth (82005 ha), Matmata Ancienne (6277 ha), Matmata nouvelle (45342 ha) et Metéouia (9174 ha) du gouvernorat de Gabès, Ben Guerdane (254821 ha), Beni Khédeche (43649 ha), Medenine Nord (31991 ha), Medenine Sud (739000 ha), Sid Makhlouf (65875 ha) et Zarzis (88113 ha) dans le gouvernorat de Medenine, Bir Lahamar (21092 ha), Ghomrassen (13848 ha), Smar (128467 ha) et Tataouine sud (106606 ha)dans le gouvernorat de Tataouine. 1.4.3.1.6.2 El Ouara, Cette région, située à l extrême sud-est du pays, constitue un prolongement de la Jeffara. Elle est située entre la corniche du Djebel Matmata et une ligne rejoignant Tataouine à Sidi Toui et la frontière Tuniso-libyenne. Elle couvre une superficie de 499040 ha. Elle se distingue par son faible peuplement et un climat méditerranéen saharien. Elle est constituée d un vaste glacis encroûté souvent ensablé à réseau hydrographique peu développé. Sur le plan administratif, cette région est située entre les deux gouvernorats de Médenine et Tataouine. Les délégations concernées sont Ben Guerdane (235300 ha) du gouvernorat de Medenine et Dhiba (67300 ha), Remada (25 mille ha), Smar (64 mille ha) et Tataouine Sud (107500 ha) du gouvernorat de Tataouine. 1.4.3.1.7 La région des chotts Elle couvre la vaste étendue désertique des Chotts et leurs pourtours constitués des bourrelets éoliens sur une superficie de 1980854 ha. Elle est localisée entre le chaînon atlassique au nord, la frontière tuniso-algérienne à l est par la région de la Jeffara à l ouest et les cianes de Matmat et CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 19

Dahar et l erg oriental au sud. Cette région se distingue par sa faible densité de peuplement. Le sol est plus ou moins ennoyé par le sable et couvert par une large frange de végétation salée. Cette zone est constituée d un dôme recouvert de sables grossiers non favorables aux cultures sauf aux abords du Chott où les possibilités d artésianismes ont permis l installation d Oasis équivalentes à celles de Nefzaoua. Les groupements végétaux halophiles occupent la bordure du chott et à l arrière la végétation est surtout psammophile. La région des chotts couvre une superficie de 1094314 ha, répartie sur les gouvernorats de Kébili (55.2%), Tozeur (29.7%), 14.9%), Gafsa (0.2%). Les délégations concernées sont Gabès Ouest (4764ha), El Hamma (242721 ha), Matmata Ancienne (7078 ha), Matmata Nouvelle (20871 ha), Menzel Habib (5104 ha) et Météouia (13934 ha) du gouvernorat de Gabès, Redeyf (1466 ha) du gouvernorat de Gafsa, Douz (70182 ha), El Faouar (607056 ha), Kébili Nord (71858 ha), Kébili Sud (110635 ha) et Souk El Ahad (234583 ha) du gouvernorat de Kébili et Degache (130801 ha), Hazoua (124090 ha), Nefta (158581 ha), Tameghza (93697 ha) et Tozeur (81886 ha) du gouvernorat de Tozeur. 1.4.3.1.8 Chaine Matmatas et Dhahars Cette région est limitée au nord par le flanc occidental de l anticlinal de la Djeffara. En raison d un fort gradient d aridité du nord vers le sud, elle se subdivise en deux régions très distinctes où le relief est de type marno-calcaire dont le front est tourné vers la mer. L altitude et la latitude déterminent un climat favorable à l Alfa de montagne et même à quelques groupements forestiers. Elle comporte les Dahars septentrionaux et les Dahars méridionaux. Les Dahars méridionaux sont caractérisés par des sols qui sont essentiellement des hamadas et des regs, les possibilités de culture sont nulles et les écoulements sont très rares alors que les Dahars septentrionaux, la végétation sur des sols encroûtés est encore relativement dense. Les oueds sont fonctionnels et les eaux de ruissellement s infiltrent au niveau de contact avec le grand erg déterminent un cordon de zones basses d accumulation parfois cultivées (Garaet Bouflidja à Ksar Ghilène). Cette région totalise une superficie de 1865979 ha et couvre du nord au sud, les délégations de Matmata Nouvelle (7090 ha), Matmata Ancienne (108307 ha), Mareth (11204 ha) et El Hamma (3117 ha) du gouvernorat de Gabès, Douz (149176 ha) du gouvernorat de Kébili, Béni Khdèche (91697 ha) du gouvernorat de Medenine, Dhiba (193480 ha), Ghomrassen (59332 ha), Remada (974292 ha), Tataouine Sud (72000 ha) et Tataouine Nord (198847 ha) du gouvernorat de Tataouine. CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 20

1.4.3.1.9 Le grand erg oriental Cette région est une zone située entre les piémonts de Jebel Tebaga au nord, à l est par la chaine des Matmata et Dahars en passant par Dekhlet Bir Aouine et est limitée à l Ouest par la frontière tuniso-algérienne et couvre une superficie d environ 2799487 ha. Cette région est localisée au niveau de trois gouvernorats de Kébili (35%), Gabés (1%) et Tataouine (64%). Les délégations concernées sont El Hamma (1800 ha) et Matmata Ancienne (5300 ha) du gouvernorat de Gabès, Douz (627 mille ha), El Faouar (349 mille ha) et Kébili Sud (7600 ha) du gouvernorat de Kébili et Dhiba (120 mile ha) et Remada (1671800 ha) du gouvernorat de Tataouine. L Erg est un espace formé essentiellement de dunes de sables séparées par des petites dépressions sableuses où une végétation très clairsemée mais bien adaptée à l aridité se développe. Cette ressource végétale maigre par la faune sauvage et par endroits par des troupeaux de dromadaires. 1.4.3.1.10 Chainons Atlassique Le système agraire des chaînons atlassiques couvre une superficie de 693507 ha et constitue une barrière naturelle formée par des chaînes de jebels séparées par des plaines alluviales qui se succèdent de l Ouest à l Est séparant la Tunisie steppique de la Tunisie méridionale. Cette barrière s étend de la frontière algérienne jusqu à Sebkhet Ennaouaiel à l Est. Cette barrière est constituée par Jebel El Mghatta (800m), Jebel Sif El Laham et Je bel El Khrouf (à la limite frontalière alors que la limite nord de cette région est constituée par une chaîne de montagne telles que Jebel Bou Ramli (1156 m), Jebel Ben Younes (901m), Jebel El Ong, le versant sud de Jebel Bou Hedma (790m) et Jebel Bou Dwawa(736 m). Au sud, on rencontre une série de montagne de hauteur variable entre 400 et 600m. cette série est formée par Jebel Oum El Oggil, jebel El Halfaya, Jebel El Battoum, Jebel Oum Ali, Jebel Sif El Laham, Jebel Askar, jebel El Morra et Jebel Charib. Administrativement, cette région se trouve répartie entre 6 gouvernorats dont les plus importants sont les gouvernorats de Gafsa (74%) et Sidi Bou Zid (15%). Les délégations concernées sont Menzel Habib (30600 ha) du gouvernorat de Gabès, BelKhir (74 mille ha), Gafsa Sud (46 mille ha), Guetar (98500 ha), Ksar (7300 ha), Mdhilla (63200 ha), Metaoui (95300 ha), Oum Larais (82900 ha), Redeyef (44200 ha) et Sened (1400 ha) du gouvernorat de Gafsa, Souk El Ahad (25500 ha) du gouvernorat de Kébili, Skhira (18700 ha) du gouvernorat de Sfax et Mazzouna (environ 98800 ha), Menzel Bouzaiene et Meknassy du gouvernorat de Sidi BouZid. CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 21

2. facteurs déterminants dans le processus de désertification : 2.1. ÉCHELLES D OBSERVATION ET DE REPRESENTATION Les échelles d observation et de représentation seront nettement distinctes. Les échelles d observation des processus de désertification (tant pour les indicateurs d état que de pression) appartiendront à la gamme des grandes échelles (1/10 000-1/25 000). Les échelles de représentation de ces mêmes processus (spatialisation des indicateurs) comprendront les gammes d échelles suivantes : L échelle locale : les indicateurs «cartographiables» sont représentés à des échelles moyennes, de type 1/50 000-1/100 000, L échelle sous-nationale et nationale : représentation à des échelles relativement petites, de type 1/200 000-1/1 000 000), par généralisation du niveau précédent, L échelle sous-régionale et régionale : Représentation à des échelles très petites, de type 1/5 000 000-1/20 000 000), par synthèse cartographique. 2.2. IDENTIFICATION DES INDICATEURS 2.2.1. DÉFINITION D UN INDICATEUR Les tentatives visant à définir un indicateur n ont pas encore abouti à une définition unique pouvant être largement appliquée. Selon plusieurs définitions qui ont été examinées, un indicateur est en général caractérisé par deux éléments fondamentaux suivants: Il s agit donc d une statistique, d une mesure, d une série de statistiques d élément quantitatif ou d une forme d indication ou de la perception (un élément qualitatif); Il a pour objet de clarifier et de définir des objectifs, d évaluer les orientations actuelles et futures en ce qui concerne les buts et les valeurs, d évaluer dans le temps des modifications, des conditions spécifiques, et de déterminer l impact des programmes et de transmettre des messages. Un indicateur doit posséder des qualités suivantes: Adapté ; Spécifique ; Valide ; Fiable ; Précis ; Mesurable ; Facile à utiliser; CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 22

Rentable le résultat doit justifier le temps et le but pour les obtenir. 2.2.2. CALCUL DES INDICATEURS Les différentes problématiques du processus de désertification à l échelle nationale, permettent de dresser une liste des facteurs déterminants aussi bien pour la caractérisation des problématiques et des potentialités liées à l exploitation des ressources naturelles au niveau des ZASEs et d apprécier l état de désertification. Certains de ces facteurs peuvent être retenus pour le suivi à moyen et long terme de cet état. Par ailleurs, ces facteurs seront traduits en indicateurs ou indices quantifiables afin de faciliter les différentes interprétations. On peut classer les facteurs déterminants dans la description de l état et des processus de désertification en trois groupes : 2.2.2.1 Milieu naturel Les facteurs du milieu naturel décrivent les systèmes écologiques et se rapportent aux facteurs climatiques aux facteurs édaphiques et aspects socioéconomiques. Les facteurs climatiques sont exprimés par la pluviométrie, la température, l insolation, le rayonnement global, le vent et l évapotranspiration potentielle. Les facteurs édaphiques sont la topographie et la géomorphologie, la nature des sols (géologie/lithologie, pédologie), état actuel de la dégradation des sols (érosion actuelle et potentielle, état et risque d ensablement et de salinisation des sols), facteurs ressources en eau (les eaux de surface, les eaux souterraines), les facteurs liés aux ressources forestières et pastorales et les potentialités agricoles alors que les facteurs liés à l occupation et utilisation du sol qui permettent de décrire l activité humaine, les systèmes agraires et les aménagements réalisés pour la mise en valeur agricole, la conservation et la protection des terres agricoles. Ces facteurs peuvent être résumés de la manière suivante : - Facteurs relatifs à l occupation du sol : terres agricoles, forêts, parcours, zones urbaines, zones humides et terres incultes ou non agricoles - Facteurs relatifs à l utilisation du sol : périmètres irrigués, cultures et productions et élevages (intensifs et extensifs) - facteurs fonciers : morcellement des terres, structures foncières (domaniale, collective, privé) - facteurs aménagement du sol : boisement/reboisement, parcours, travaux CES, parcs et réserves naturelles CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 23

Les aspects socio-économiques se rapportant à ce domaine permettent de décrire certains des aspects anthropiques en relation étroite avec le problème de la désertification. Ils permettent de décrire les aspects suivants : - Milieu humain : aspects démographiques, répartition de la population et l accroissement de la population - Répartition spatiale de l habitat en zone rurale : logements en durs et logements rudimentaires, dispersion et logements isolés - Tendances des flux migratoires : pertes de la population et tendances des flux migratoires - Environnement économique : réseau de communication, accès aux équipements de base, scolarisation rurale, insuffisance sanitaire, accès aux crédits, rapports sociaux, poids de l organisation sociale et l organisation du travail. 2.2.3. INDICATEURS ET CRITÈRES DE DÉCISION On citera dans la suite les indices ou indicateurs retenus pour l étude ainsi que les critères de décision permettant d évaluer, selon le cas, l amplitude de la désertification, la pression exercée sur le milieu ou la réponse face à ce problème. CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 24

2.2.3.1 Milieu naturel 2.2.3.1.1 Indicateurs climatiques : o Pluviométrie : moyenne annuelle de la pluviométrie Seuil de pluviométrie Etage climatique > 800 humide 600 800 subhumide 300 600 Semi aride 100 300 aride 0 100 Saharien o Agressivité de la pluie : L agressivité de la pluie peut se mesurer à l aide de deux indices : - indice de Fournier modifié : IF = 12 i= 1 2 P i P P i : moyenne mensuelle des précipitations en mm P : total annuel des précipitations en mm Cet indice renseigne sur la distribution des pluies au cours de l année. Plus il croit plus l abondance saisonnière des pluies augmente. Classe de l indice de Fournier < 25 25-40 40-60 > 60 Désignation Pluviométrie très faible le long de la saison pluvieuse Pluviométrie faiblement abondante le long de la saison pluvieuse Pluviométrie moyennement abondante le long de la saison pluvieuse Pluviométrie abondante le long de la saison pluvieuse CNEA/Elaboration d une étude sur l état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 25