Le Changement climatique, un enjeu majeur du XXI e siècle Intervention de Pierre Radanne 1
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Les principaux gaz à effet de serre Deux paramètres à prendre en compte : - La durée de séjour dans l atmosphère, - La capacité à faire barrage au rayonnement infrarouge de la terre 3
L émergence du problème du changement climatique 1827 Compréhension de la capacité de certains gaz à piéger le rayonnement infrarouge 1896 Identification par Arrhenius du mécanisme de l effet de serre, Mais impossibilité d interprétation des variations du climat 1960 Début d un suivi sérieux des températures grâce aux satellites, 1985 Reconstitution de l évolution du climat depuis 150.000 ans à partir de l analyse de glaces de l Antarctique Mobilisation de la communauté scientifique 1992 Conférence de Rio en 92 Adoption de règles qualitatives 1997 Protocole de Kyoto en 97 Adoption d objectifs quantitatifs pour 2010 pour les pays industrialisés 2005 Entrée en vigueur du Protocole de Kyoto sans les USA 2006 Début de la négociation pour la période suivante. 4
Concentrations de CO 2 et températures au cours des temps géologiques Concentration de CO 2 en ppmv Ecarts de température en C Source : C. Lorius, LGGG-CNRS 5
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Evolution des températures moyennes annuelles pour 2050 7
Projection des changements de précipitations en 2050 Projection des changements annuels de précipitations par rapport à la situation actuelle pour un accroissement des concentrations de GES de 1% par an. Convention ADEME 8
Deux hypothèses : - Des émissions stables à partir de 2000 - Parvenir à stabiliser le climat Emissions de CO 2 Concentration dans l atmosphère Température résultante 9
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Les ruptures provoquées par le changement climatique L humanité confrontée à une limite pour la 1 ère fois depuis le début de la Révolution Industrielle Le climat est maintenant cogéré par l homme Le Principe de précaution s impose, pas d expérimentation possible sur l habitabilité de la planète La négociation à Kyoto : Un rationnement par des quotas d émissions par pays. D où une nécessaire ingérence dans les politiques énergétiques Par une obligation globale de performance énergétique, environnementale et économique, Avec nécessité de règles communes (politiques sectorielles, recherche, fiscalité). C est un retour du politique, un mouvement de rerégulation Au-delà du marché, c est de la responsabilité des Etats, Et pour notre comportement individuel : nos modes de consommation disent notre inscription au monde. Une extension du rôle de l ONU Nécessité de convergence des politiques entre pays du nord et du sud. Faire respecter les engagements par une capacité de sanction. 11
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Les impacts sanitaires et sociaux Comme toutes les catastrophes, la catastrophe climatique est inégalitaire La catastrophe brusque : Le cyclone, l inondation, la canicule. Elle frappe les plus faibles : Ex : la population noire sans voiture aux USA, Les pays les plus pauvres, principales victimes, Par exemple : 250 millions d habitants qui vivent à une altitude inférieure à 1 m. La catastrophe lente, invisible mais aussi inexorable : La dégradation de la biodiversité, L extension des maladies tropicales. Une attention est à porter aux populations les plus vulnérables Notamment, Les personnes âgées, Des professions fortement exposées. La catastrophe provoque aussi une prise de conscience Avec un processus d apprentissage, Dans une société qui favorise l événementiel. 13
90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Evolution du prix du pétrole brut En $/bl En $ constants 2003 14 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 1971
Les 5 couches de la crise pétrolière 1. - La demande mondiale a rattrapé l offre D où hausse des prix. 2. - Une faute industrielle Pas assez d investissements : production, transport, raffinage. 3. - Une exploitation politique et financière Iran, Russie, Venezuela, Bolivie, Nigeria, Instabilité du Moyen-Orient qui bloque les investissements, Spéculation financière et surtout gourmandise des actionnaires. 4. - Perspective du déclin de la production pétrolière Justifie des prix élevés. 5. - Nécessité de se désengager des combustibles fossiles pour réduire les émissions de CO 2 15
Découvertes et consommations d hydrocarbures Exxon Mobil 2002 16
Le débat sur le Peak Oil Prod. Prod. (Gb/an) (Mb/j) 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 123 110 96 82 68 55 41 27 14 0 1920 1940 1960 1980 2000 2020 2040 2060 2080 2100 2120 Année Production passée (tous liquides) Pétrole conventionnel Pétrole extra lourd et sables asphaltiques Demande prévue (AIE) Amélioration du taux de récupération (10 points) Economiser le pétrole pour retarder l échéance Source : N. Alazard, DEE, IFP 2004 17
Le dimensionnement du problème pour la France Diviser par 4 les émissions d ici 2050 500 400 En MtCO 2 2050 Transport. Habitat.Tert. Industrie, Agri. 300 200 100 0 Réel 2000 Prolongement de tendance en 2050 Futur 4 Scénario de Facteur 4 en 2050 18
Croissance économique et consommation d énergie en France par habitant (1970-2005) 240,00 Statistiques énergétiques de 1973 à 2005 220,00 Indice 100 base 1973 200,00 180,00 160,00 140,00 120,00 100,00 80,00 Produit Intérieur Brut Consommation énergie primaire Consommation énergie primaire 60,00 40,00 Intensité énergétique Source : Observatoire de l Energie 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 19
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Consommation d énergie pour le chauffage d un logement neuf 250 200 150 En kwh/m 2 Réglementations thermiques - 60% 100-85% 50 0 Avant 1974 1974 1982 1989 2000 2005 Long Dates de construction terme - 2020 Maison ˇnergie positive 21
Prix énergie + achat ampoule et ballast en Vous économisez et vous préservez la planète 400 320 240 160 80 Coût total d un éclairage pour 50.000 heures Coût énergie Coût d'achat 0 Incandescence Halogène Fluo.compact 60 W 50 W 10 et 5 W Source ADEME Niveau d'éclairage supérieur à 600 lumens 22
Fribourg im Breisgau Crédit photos : V. LEVENOK BedZed Crédit photos : Bill Dunster Architects. 23
Vitesse maximale et consommation urbaine 18 16 C o ns o m m a tio n urba ine e n litre s aux 100km ) 14 12 10 8 6 4 120 140 160 180 200 220 240 260 Source INRETS Vitesse maximale (km/h) 24
L évolution des véhicules Une adaptation des véhicules Plafonnement de la vitesse de pointe, Redescente en gamme. Options de long terme pour les déplacements sur longue distance Totale dépendance du pétrole : L avion, le bateau, le camion. Prioritaires pour les biocarburants, Un créneau pour le véhicule lourd à l hydrogène. Stratégie incrémentale de réduction de la consommation de pétrole pour les courtes distances La voiture individuelle et le véhicule de livraison Le véhicule électrique pour les courtes distances Le véhicule hybride rechargeable. Progresser en compatibilité avec les budgets des consommateurs. 25
LES EFFETS DE L'URBANISME EXTENSIF :: L'EXEMPLE DE DE L'APPROVISIONNEMENT DES DES MENAGES marchvil PAR PAR SEMAINE SEMAINE SCENARIO 2 : HYPERMARCHE DE PERIPHERIE 10 km 1 fois 30 kg SCENARIO 1 : MAGASIN DE PROXIMITE 10 km 500 m SUPER PLUS! SCENARIO 3 : LIVRAISON A DOMICILE ET COMMANDE PAR INTERNET 5 fois 6 kg Par tournée PVU : 8 clients livrés 30 kg/client 26 DIRECTION TRANSPORTS Source Ademe 1997 45
200 200 MENAGES MENAGES UN UN EFFET DESASTREUX SUR SUR LE LE BILAN ENERGIE NUISANCES SCENARIO 2 : HYPERMARCHE DE PERIPHERIE CO² Polluants Bruit marchvil 251 kep 773 kg 12 300 m².h 29 kg 200 voit. SCENARIO 1 : MAGASIN DE PROXIMITE CO² Polluants Bruit 4 kep 12,6 kg 760 m².h 0,3 kg ~ 10 voit. SCENARIO 3 : SCENARIO 2 DE LIVRAISON A DOMICILE CO² Polluants Bruit 19 kep Source Ademe / IMPACT 1997 60 kg 1305 m².h 2,2 kg ~ 35 voit. DIRECTION TRANSPORTS 46 27
Importations 146,26 Mtep Importations : 165,1 Production : 132 Ressources : 294 Energie primaire disponible : 269 Variation stocks 3,1 Charb. 14 Pétrole brut 94 Gaz 36 Uranium 108 Renouv. 12 Exportations -27 Soutes : -3 Transformation 94 Dont production électrique 83 Charb. 3 Consomm.d'énergie finale 158 Pétrole 74 Gaz 32 Electricité 34 Consomm.d'énergie finale 158 Renouv. 11 Usages non énergétiques 17 Industrie 39 Habitat-tertiaire 67 Agri. 3 Transports 50 Les Flux en 2000 Energie utile 86 Pertes à la consommation : 72 Rendement global : 35 % En Mtep 28
Les 5 phases d implication personnelle De la sensibilisation à l action La prise de conscience de la menace Le changement climatique comme l épuisement progressif des hydrocarbures provoque le sentiment d une rupture dans les trajectoires de vie. Elle génère de l angoisse. 1. Le dimensionnement du problème Apprendre à compter nos consommations d énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. 2. L accès à un ensemble de solutions Technologiques, Organisationnelles, Comportementales. 3. Des réalisations exemplaires qui préfigurent un avenir réussi 4. L inscription dans un calendrier clair Une division par 4 d ici 2050. Avec des paliers successifs. 5. L équité dans le passage à l action Entre les entreprises, les collectivités publiques et les personnes. «Je fais, si tu fais, si nous faisons tous.» 29
Émissions de CO 2 d un ménage français moyen : 17 tonnes / an 4,6 teqc / an transport des marchandises : 2,5 chauffage du logement : 4 fabrication des produits et des services : 5,2 chauffage au travail : 1,5 électricité domestique : 0,4 usage de la voiture : 3,7 Source : ADEME. 30
Ces émissions dans notre vie quotidienne 1 tonne équivalent carbone, c est soit : 1 an de chauffage au gaz pour un 3 pièces, 840 kg de viande de bœuf, 310 kg de mangues transportées depuis l Afrique du Sud, 1,8 tonnes de papier, 14.000 km en Twingo en Ville, 8.500 km en 4x4 en Ville, 1 aller-retour Paris New York en avion, 160 aller-retour Paris-Londres en train, 20 aller-retour Paris-Londres en avion. Il va nous falloir apprendre à visualiser la portée de nos actes quotidiens. 31
Les délais de réponse temporelle De l ordre de l année : Les comportements seulement. A 5 ans : Le renouvellement d équipements ménagers, Des actions de maîtrise de l énergie, Des investissements dans les énergies renouvelables, Des investissements d optimisation dans l industrie. A 10 ans : La conception de nouveaux véhicules, La réhabilitation thermique des bâtiments, Des changements de procédés industriels, Des investissements lourds de production d énergie. (gisement, centrale électrique, raffinerie), A une génération : Lancement de filières techniques complètes, Les infrastructures lourdes de transport. 32
L ordre de priorité de la politique énergétique Le 1er choix Desserrer les contraintes Accroître l efficacité énergétique, Développer des comportements plus sobres, Valoriser les ressources renouvelables, Dégager les transports du pétrole. C est l intérêt de tous les pays, Ce sont des priorités morales, Ce doit être le socle commun d une politique européenne de l énergie. Le 2nd choix Répartir les contraintes restantes Les hydrocarbures (dépendance extérieure, épuisement, effet de serre) ; Le charbon (pollution de l air et impact effet de serre) ; Le nucléaire (risques technologiques et politiques). Des politiques énergétiques nationales encore longtemps divergentes, Un pays ne peut imposer ses options aux autres, 33
En tep/1000 $ US 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4 Evolution des intensités énergétiques de 1860 à 2000 Allemagne Grande-Bretagne France Etats-Unis Zone d'évolution probable dans les pays en développement Evolution des maxima Chine Corée Brésil 0,2 0 Japon 1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 2020 2040 34 Source B.Dessus J.M. Martin
Nourrir un imaginaire du long terme Un investissement éducatif et culturel considérable. L empreinte écologique du mode de vie européen : 3 planètes. Trouver un équilibre entre sa recherche personnelle de plaisir et le maintien de ses impacts dans un volume admissible. S engager dans une société relationnelle. Savoir projeter sa vie dans ce siècle. 35