Une banque de données d ADN va aider à identifier les victimes de la dictature



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Transcription:

Une banque de données d ADN va aider à identifier les victimes de la dictature Les parents vont aider à constituer le profil génétique des victimes du régime militaire 1 et les données seront comparées avec l ADN extrait des ossements retrouvés partout où il pourrait y avoir des restes mortels de prisonniers politiques enterrés. Reportage de Bia Barbosa Source : Agence Carta Maior 26/09/2006 - http://www.cartamaior.com.br/templates/materiamostrar.cfm?materia_id=12356&editoria_id=5 Traduction : Vanessa Lopes et Pablo Gajardo pour Autres Brésils. Revue par G. da Costa. Dans le cadre d un partenariat entre le département de Portugais de l Université Paul Valéry de Montpellier et l association Autres Brésils Maria Lúcia Petit da Silva était activement engagée dans le mouvement «secundarista 2». En 1970, à 20 ans, elle déménage dans la région d Araguaia avec ses frères Jaime, 26 ans, et Lúcio, 24 ans, tous deux étudiants ingénieurs. Tout comme elle, ils ne sont jamais revenus à Duartina, dans l intérieur de l Etat de São Paulo, où vivait leur famille. Maria Lúcia a été assassinée le 16 juin 1972, à 22 ans. Son corps a été enterré dans le cimetière de Xamboiá aujourd hui situé dans l Etat de Tocantins. Exhumée en 1991, elle a été identifiée 5 ans plus tard par le Département de Médecine Légale de l Unicamp 3. En juin 1996, ses restes ont enfin été restitués à sa famille, 24 ans après sa mort. 1 Instaurée en 1964, cette violente dictature militaire s est achevée en 1985, avec un retour à la démocratie. La résistance contre ce pouvoir militaire s est organisée autour de nombreux groupes révolutionnaires, issus notamment des milieux étudiants. [Toutes les notes de bas de page sont l œuvre du traducteur] 2 União Brasileira dos Estudantes Secundaristas, créée en 1949, mouvement étudiant très actif pendant la dictature, dont un de ses membres, Edson Luís Lima Souto, est devenu le symbole de la résistance contre la dictature après avoir été abattu par les forces armées lors d une manifestation en 1968. 3 Universidade Estadual de Campinas. Créée en 1966, c est l une des plus grandes universités d Amérique Latine.

«Ma mère, qui est aujourd hui âgée de 86 ans, désirait le retour de ses enfants. Mais elle n a pu faire son deuil que lorsque ma sœur a été identifiée et que nous avons pu lui donné une sépulture digne. Elle a maintenant un endroit où elle peut apporter des fleurs à Maria Lúcia, comme le font toutes les mères. Le moment de prise de conscience de la mort est très important parce que dans le cas contraire nous pouvons toujours nous imaginer qu à Nöel la porte va s ouvrir et qu ils vont revenir en vie», nous raconte Laura Petit. Ce lundi, Laura et plusieurs dizaines de familles de victimes de la dictature militaire, ont donné un échantillon de leur sang pour que le processus d identification génétique et la formation d une Banque d ADN des Morts et Disparus Politiques Brésiliens puisse commencer, une revendication des familles et un mécanisme important pour que le droit à la vérité et à la mémoire de ceux qui ont lutté pour le retour de la démocratie au Brésil puisse être garanti. Seront collectés des échantillons de sang des personnes qui pourraient avoir une parenté avec les victimes de la dictature. Ces données vont permettre la création d un profil génétique des disparus, qui pourra être consulté pour des comparaisons. D après le spécialiste Martin Writtle, du laboratoire Genomic, engagé pour la constitution de la banque de données ADN, chaque profil génétique est différent, quasiment unique, comme si c était une empreinte digitale. L extraction d ADN des restes mortels non identifiés va permettre la comparaison avec la banque de données ADN et permettre ainsi de réfuter ou de garantir le lien génétique. Le profil de chaque mort ou disparu politique sera constitué dans le cadre de normes internationales, ce qui permettra également des comparaisons avec l ADN d ossements retrouvés dans d autres pays. Des collectes d échantillons seront réalisées à Rio de Janeiro le 9 octobre prochain, le 19 à Recife, et ensuite à Salvador, et partout où il pourrait y avoir des parents disposés à accepter le prélèvement. Les collectes individuelles faites en-dehors des grands centres urbains seront réalisées par des laboratoires partenaires. Les premières comparaisons sont effectuées à Brasília à partir des restes mortels de huit personnes, susceptibles d être des victimes de la dictature. Cette tâche s avère cependant importante, étant donné que, rien que pour la région de l Araguaia 4, on a retrouvé près de 60 ossements non encore identifiés. Sur les plus de 1000 ossements découverts dans le cimetière de Perus, à São Paulo, environ une dizaine peuvent appartenir à des militants politiques de cette époque. Ce sera donc un travail de longue haleine, au résultat plus qu incertain. «Mais ceci symbolise un geste de persévérance, de sérénité et d espoir pour donner une chance à l Etat d accomplir enfin son devoir. Bien que nous ayons opéré une ouverture et une 4 La guérilla de l Araguaia fut un mouvement de résistance contre la dictature militaire, créé dans l illégalité entre 1966 et 1974 par le parti communiste avec l objectif d implanter le communisme au Brésil. Les guérilleros furent progressivement éliminés par l armée entre 1971 et 1976.

redémocratisation, nous n avons pu obtenir de l Etat une pleine reconnaissance de ses victimes», a expliqué le ministre Paulo Vannuchi, du Secrétariat Spécial Des Droits de l Homme de la Présidence de la République, responsable du projet, conjointement avec la Commission Spéciale des Morts et Disparus Politiques. «Même les peuples anciens faisaient des trêves pendant les guerres pour que les familles puissent enterrer leurs morts et faire leur deuil. Outre les aspects politique, historique, juridique, cette dette de l Etat comporte des éléments politiques, historiques, et un élément humanitaire. L Etat n accepte pas l argumentation orientée selon laquelle on aurait recouvert le passé d un voile noir. La nation brésilienne ne se construira pas sur des bases saines si elle ne regarde pas la réalité en face, parce que l histoire peut se répéter et que nous pouvons nous structurer de façon lacunaire. Un pays résolu à avancer en affirmant son caractère démocratique ne peut accepter l idée selon laquelle tous cela s est passé il y a fort longtemps», pense Paula Vennuchi. Pour le président de la Commission Municipale des Droits de l Homme de São Paulo, José Gregori, cette réparation ne doit pas soulager seulement les familles, mais également la conscience démocratique du pays tout entier. «L enjeu n est autre que la confirmation ou la négation des Droits de l homme Et les Droits de l homme passent avant les contingences politiques. Dans l opinion publique les esprits s échauffent de plus en plus. Mais au sein de la classe politique, dans une conception démocratique, il est possible qu opposition et gouvernement se retrouvent pour débattre d une cause qui relève de l Etat brésilien et de l ensemble de la société civile», a affirmé l ancien ministre de la justice du gouvernement, Fernando Henrique. Au cours de la cérémonie, a également été entérinée l ouverture totale des archives de la dictature. Le gouvernement a annoncé que, comme l a fait l Etat chilien et comme est en train de le faire l Etat argentin, il demandera que l UNESCO déclare les archives historiques "patrimoine de la mémoire de l humanité". Elles seront ainsi, où qu elles se trouvent, même cachés chez quelques anciens généraux, mieux protégés par l Etat. Programme de travail En décembre de cette année, la Commission Spéciale des Morts et Disparus Politiques achève une première étape de ses activités. Institué par la loi 9.140/95, elle publiera en fin d année un livre qui relatera l histoire des cas qui on fait l objet d une analyse et d une enquête de la Commission au cours de plus de dix ans de fonctionnement. Au cours de cette période, l institution a reçu les revendications de 354 victimes de la dictature. Parmi celles-ci, 136 seulement ont été reconnues par l Etat en 1995. Les autres cas sont traités par la Commission par le biais de processus d indemnisation administratif des familles. La publication présentera aussi un programme prévisionnel pour les années à venir qui prévoit l enregistrement officiel des dépositions des parents des victimes mais aussi des

autorités de l époque pour que le lieu où sont enterrés les corps et pour que les circonstances des morts et disparitions forcées soient finalement éclaircies. «La loi 9.140 parle de l obligation de l Etat de tout faire pour comprendre ce qui s est passé. Tout ceci participe de ce processus de rappeler, rappeler, rappeler ce qui s est passé pour que les générations futures sachent ce qui est arrivé et combien sont morts pour que la démocratie revienne. Les victimes de la dictature ne dorment pas, elles reviennent sans cesse hanter nos esprits», a dit Marco Antônio Barbosa, président de la Commission. «Nous allons jusqu au bout de cette histoire, pour bâtir le présent, pour formater le futur», croit-il. Selon la Commission, près de 50 000 personnes ont été emprisonnées dans les premiers mois seulement de la dictature ; 7 367 accusés et 10 034 touchés pendant la période de l enquête pour 707 procès judiciaires pour crimes contre la sécurité nationale ont été étudiés dans le Projet Brésil Plus Jamais Ca ; il y eut 4 condamnations à la peine de mort, 130 ont été bannis ; 4 862 chassés ; 6 592 militaires atteints et un nombre incalculable d exilés. «Aujourd hui nous allons faire don d un peu de notre sang pour aider à racheter l histoire du pays, afin que le sang versé par toutes ces personnes ne l ait pas été en vain», a conclut Laura Petit.

GLOSSAIRE/LEXIQUE Dictature militaire (1964-1985) : régime militaire instauré suite à un coup d Etat (soutenu et financé par les Etats-Unis, qui craignaient l avancée du «Péril rouge» en Amérique Latine), mettant fin à la démocratie en place depuis une dizaine d années à peine. Cette sombre période de l Histoire du Brésil est restée connue sous le nom de «Anos de chumbo» (années de plomb) du fait de la violente répression policière, des nombreux exils politiques, de l établissement d une législation autoritaire avec notamment la suppression des droits civiques, une propagande institutionnelle et politique, la manipulation de l opinion publique à travers des instituts gouvernementaux de propagande et d entreprises privées tirant profit du coup militaire. L amendement à la constitution AI-5 a «légalisé» la censure, les tortures, et les assassinats de leaders de l opposition, souvent l œuvre d escouades de la mort. União Brasileira dos Estudantes Secundaristas: créé en 1949, mouvement étudiant très actif pendant la dictature, dont un de ses membres, Edson Luís Lima Souto, est devenu le symbole de la résistance contre la dictature après avoir été abattu par les forces armées lors d une manifestation en 1968. Unicamp - Universidade Estadual de Campinas (Université d Etat de Campinas): créée en 1966, c est l une des plus grandes universités d Amérique Latine. Guérilla de l Araguaia : Mouvement de résistance contre la dictature militaire, créé dans l illégalité entre 1966 et 1974 par le parti communiste du Brésil avec l objectif d implanter le communisme au Brésil. Les guérilleros, dont la majorité appartenait à la classe moyenne, furent progressivement éliminés par l armée entre 1971 et 1976, lors d une vaste opération qui aboutit à la liquidation de ce foyer d une soixantaine de guérilleros, au travers de violentes brutalités et de tortures. Cette opération est restée un secret d Etat, les familles des victimes luttent encore aujourd hui pour l ouverture des archives. Cimetière de Perus : construit au début des années 70, le cimetière de Perus, dans l Etat de São Paulo, a servi de dépôt de cadavres non identifiés (notamment des victimes des groupes militaires au service du régime), d activistes de gauche et d indigents. Commission Spéciale des Morts et Disparus Politiques : créée par la loi 9.140 de 1995, sa principale mission est de procéder à la reconnaissance de la mort ou la disparition des personnes pendant la dictature militaire, entre 1964 et 1985. Si la responsabilité de l Etat est prouvée, la Commission peut indemniser la famille de la victime entre 100 et 150 mil réais. Source : Agence Carta Maior 26/09/2006 Traduction : Vanessa Lopes et Pablo Gajardo pour Autres Brésils. Revue par G. da Costa. Dans le cadre d un partenariat entre le département de Portugais de l Université Paul Valéry de Montpellier et l association Autres Brésils