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Banque Africaine de Développement Observatoire du Sahara et du Sahel Financement Projet n P-Z1-EAZ-21 Don n 5615521 Rapport de Synthèse SOCIO-ÉCONOMIQUE 14 décembre 212 Rapport OSS-GICRESAIT no 11 Bureau d études : Groupement ANTEA Group & JMB_Consult

Table des Matières Liste des acronymes et des abréviations... 5 Liste des acronymes et des abréviations spécifiques à l étude socioéconomique... 6 1. CONTEXTE, OBJECTIFS ET DÉMARRAGE DU PROJET... 7 1.1. Contexte de l Étude... 7 1.2. Objectifs du Projet... 7 1.3. Phase de démarrage... 8 2. STRATÉGIE POUR UNE GESTION INTÉGRÉE ET CONCERTÉE DES RESSOURCES EN EAU.. 9 2.1. Étude prospective sur les économies des ressources en eau... 9 2.1.1.1. Méthodologie pour l étude socio-économique régionale... 9 2.1.1.2. Questions clés à considérer... 1 2.1.1.3. Résultats des recherches préliminaires... 1 2.1.1.4. Données collectées... 1 2.1.1.5. Données non collectées... 1 2.2. Résultats de la synthèse socio-économique... 11 2.2.1. Objectif de la synthèse socio-économique... 11 2.2.2. Contexte socio-économique de la sous-région... 11 2.2.2.1. Situation démographique... 11 2.2.2.2. Pauvreté... 12 2.2.2.3. Politiques régionales de développement... 14 2.2.2.4. Politiques nationales de développement... 17 2.2.2.5. Aménagement des bassins... 18 2.2.3. Eau potable et assainissement... 19 2.2.3.1. État des lieux... 19 2.2.3.2. Objectifs et stratégies et en matière d eau potable et assainissement... 19 2.2.4. Agriculture... 2 2.2.4.1. Production agricole et développement rural... 2 2.2.4.2. Production agricole et sécurité alimentaire... 21 2.2.4.3. Orientations stratégiques de l agriculture au niveau régional... 22 2.2.4.4. Système d irrigation et développement de l agriculture... 24 2.2.5. Pêche, aquaculture, navigation... 25 2.2.5.1. Pêche et aquaculture... 25 2.2.5.2. Navigation... 26 2.2.6. Énergie... 27 2.2.6.1. État des lieux... 27 2.2.6.2. Objectifs de développement énergétique régional... 31 2.2.6.3. Principes directeurs... 32 2.2.6.4. Axes stratégiques et plans d actions... 32 2.2.7. Industrie... 35 2.2.7.1. État des lieux... 35 2.2.7.2. Politiques régionales et stratégies... 36 2.2.8. Mines... 37 2.2.8.1. État des lieux... 37 2.2.8.2. Politiques régionales et stratégies... 37 2.2.9. Environnement... 38 2.2.9.1. État des lieux... 38 2.2.9.2. Stratégies régionales... 38 2.2.9.3. Engagements internationaux ratifiés par les pays de la CEDEAO... 39 Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 2/53

2.3. Résultats de l étude socio-économique prospective... 4 2.3.1. Gouvernance de l eau : un facteur de changement... 4 2.3.2. Démographie : une tendance lourde... 41 2.3.3. Le marché commun : une opportunité de développement... 41 2.3.4. Le marché agricole : un vecteur de croissance... 42 2.3.5. Sécurité alimentaire : un combat permanent... 42 2.3.6. Économie de l eau : Optimiser la rentabilité des usages... 43 2.3.7. Financement des investissements : une forte dépendance aux financements extérieurs... 44 2.3.8. Usages de l eau : une situation contrastée... 44 2.3.8.1. Alimentation en eau potable... 44 2.3.8.2. Assainissement... 44 2.3.8.3. Agriculture... 45 2.3.8.4. Développement de l énergie... 46 2.3.8.5. Développement des industries et des mines... 46 2.3.9. Besoins à long terme... 47 2.3.9.1. Défis à considérer... 47 2.3.9.2. Aménagement du territoire et aménagement urbain... 47 2.3.9.3. Le niveau des investissements actuels... 47 2.3.9.4. Esquisse des besoins d investissement en 25... 5 2.3.1. Conclusion... 52 ANNEXE 1 : LISTE DES DOCUMENTS CONSULTÉS... 53 ANNEXE 2 : LISTE DES DOCUMENTS TRANSMIS... 53 Liste des Figures Figure 1: Évolution de la population dans les états de l'oss jusqu'en 25... 41 Figure 2: Évolution des tensions de marché... 42 Figure 3: Dotation et engagement budgétaires du domaine de l eau au Bénin, 27, en millions de FCFA... 48 Figure 4: Budget Eau du Burkina Faso réparti en sous-secteur, 27 et 28, en millions de FCFA... 48 Figure 5: Budget Eau du Niger réparti en sous-secteur, 27 et 28, en millions de FCFA 49 Figure 6: Budget Eau du Nigéria réparti en sous-secteur, 28, en millions de FCFA... 49 Liste des Tableaux Tableau 1: Évolution de la population (en millions d habitants) de la CEDEAO en 215 et 225... 12 Tableau 2: Indicateurs de pauvreté de la CEDEAO... 12 Tableau 3: Incidence de la pauvreté dans les pays de la CEDEAO... 13 Tableau 4: Écart de richesse dans quelques pays de la CEDEAO... 13 Tableau 5: Facteurs macroéconomiques qui fragilisent les économies ouest africaines... 14 Tableau 6: Axes et programmes d actions prioritaires... 15 Tableau 2: Évolution des superficies liées aux aménagements hydro-agricoles dans les bassins.... 18 Tableau 8: Accès à l eau potable des populations unité... 19 Tableau 9: Les objectifs Eau potable et assainissement de quelques pays de la sous-région... 19 Tableau 1: Structure du PIB par pays et par secteur d activité en 25... 2 Tableau 11: Balance commerciale agro-alimentaire des pays de la CEDEAO (moyenne annuelle)... 21 Tableau 12: Évolution des importations de riz... 21 Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 3/53

Tableau 13: Orientations stratégiques et actions prévues... 23 Tableau 14: Potentiel irrigable et terres irriguées, indiquer le % irrigué/irrigable... 24 Tableau 15: Besoins en eau pour l irrigation, l élevage et le potentiel... 24 Tableau 16: Indicateurs de performances du secteur de la pêche en 21... 25 Tableau 17: Points de référence pour déterminer les périodes de navigation sur le bassin et valeurs limites des débits mensuels moyens des mois navigables par les grosses embarcations.... 27 Tableau 18: Quelques indicateurs économiques, sociaux et énergétiques... 28 Tableau 19: Réserves et ressources énergétiques fossile et hydroélectrique... 29 Tableau 2: Principales centrales hydroélectriques de l Afrique de l Ouest... 29 Tableau 21: Problématiques énergétiques communes... 3 Tableau 22: Objectifs quantitatifs de la politique énergétique régionale à l horizon 215... 31 Tableau 23: Évolution de la demande électrique dans les pays de la CEDEAO en GWh... 32 Tableau 24: Axes stratégiques et objectifs poursuivis... 32 Tableau 25: Projets de centrales hydroélectriques au fil de l eau sur le bassin du Niger... 33 Tableau 26: Projets de barrages hydroélectriques sur les bassins... 34 Tableau 27: Comparaison entre la demande en électricité et la production des projets hydroélectriques sur le bassin du Niger... 34 Tableau 28: Plan directeur du développement du potentiel énergétique de la CEDEAO... 35 Tableau 29: Synthèse des objectifs spécifiques et des axes stratégiques... 39 Tableau 3: Quelques exemples de phénomènes extrêmes survenus en Afrique de l Ouest au cours de la dernière décennie sous l effet des changements climatiques... 4 Tableau 31: Taux d'accès à l'eau potable... 44 Tableau 32: Taux d'accès à l'assainissement... 45 Tableau 33: potentiel irrigable et terres irriguées... 46 Tableau 34: Sites de Barrages identifiés comme à réalisation prioritaire... 5 Tableau 35: Situation des investissements en 25, scénario 1... 5 Tableau 36: Situation des investissements en 25, scénario 2... 51 Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 4/53

Liste des acronymes et des abréviations ABN ABV ACDI ACMAD ADT AIEA AMCOW ASAR ASTER BAD BGR BRGM CCNUCC CCRE CEDEAO CEN-SAD Ci CILSS CNCS CRA CT DDC-Suisse DSRP ENVISAT ERS ESA FAE FAO FEM FFEM FIDA GEF GIRE GICRE GICRESAIT GIS GiZ (ex GTZ) IGAD JRC MCA-WEAP MODIS NASA NEPAD OMVS OSS PANA PAS PFN PHI PNUE SAI SAR SASS SAT SEI SIG SRTM TdR UMA UNESCO WEAP Autorité du Bassin du Niger Autorité du Bassin de la Volta Agence Canadienne de Développement International African Centre of Meteorological Application for Development(Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement) Analyse Diagnostique Transfrontalière Agence Internationale de l Énergie Atomique African Ministers' Council on Water Advanced Synthetic Aperture Radar Advanced Spaceborne Thermal Emission and Reflection Banque Africaine de Développement BundesanstaltfürGeowissenschaftenundRohstoffe (Institut Fédéral des Géosciences et des Ressources Naturelles) Bureau des Recherches Géologiques et Minières Convention Cadre des Nations Unies pour les Changements Climatiques Centre de Coordination des Ressources en Eau de la CEDEAO Communauté Économique Des États de l Afrique de l Ouest Communauté des États Sahélo-Sahariens Continental intercalaire Comité Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel Comité National de Coordination et de Suivi des activités Centre Régional AGRHYMET Continental Terminal Direction du Développement et de la Coopération - Suisse Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ENVIronmentSATellite EuropeanRemoteSensing Satellite EuropeanSpace Agency (Agence Spatiale Européenne) Facilité Africaine de l Eau Food & Agriculture Organisation (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) Fonds pour l Environnement Mondial Fonds Français pour l Environnement Mondial Fonds International pour le Développement Agricole Global EnvironmentFacility Gestion Intégrée des Ressources en Eau Gestion Intégrée et Concertée des Ressources en Eau Gestion Intégrée et Concertée des Ressources en Eau des Systèmes Aquifères d Iullemeden, de Taoudéni /Tanezrouft et du Fleuve Niger Geographical Information System Agence de Coopération Technique Allemande pour le Développement Inter Governmental Authority for Development Joint Research Centre Multi-Criteria Analysis tool - Water Évaluation and Planning System Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer National Aeronautics and Space Administration New Partnership for Africa Development Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal Observatoire du Sahara et du Sahel Plan d Action National pour l Adaptation aux Changements Climatiques Programme d Action Stratégique Points Focaux Nationaux du projet Programme Hydrologique International Programme des Nations Unies pour l Environnement Système Aquifère d Iullemeden Synthetic Aperture Radar Système Aquifère du Sahara Septentrional Système Aquifère de Taoudéni/Tanezrouft Stockholm Environment Institute Système d Information Géographique Shuttle RADAR Topographic Mission Termes de Référence Union du Maghreb Arabe United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization Water Evaluation and Planning System Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 5/53

Liste des acronymes et des abréviations spécifiques à l étude socio-économique ANDI ANGCM ACP AEP AGRHYMET AMAO ASS BIDC CPCS CSLP DDR DSRRP ECOWAP ECOWEP EDIFACT EEEOA FEMA GPL GWh Hab. IDE IDH INSAH Km KWh OCDE OMC OMD OMVG OMVS OPICT PAR/GIRE PASR-AO PAU PAM PCAE PDDAA PEC PER PIB PIC-AO PMA PME/PMI PN-AEPA PREGECA PRSA PPTE TEC TIC Tep TRIE UE UEMOA WAPP ZMAO Agence Nationale de développement de l investissement Agence Nationale de la Géologie et du Contrôle Minier Afrique Caraïbes et Pacifique Adduction d Eau Potable Centre régional pour l Agriculture, l Hydrologie et la Météorologie Agence Monétaire de l Afrique de l Ouest Afrique Sub-Saharienne Banque d Investissement et de Développement de la CEDEAO Cadre Permanent de Coordination et de Suivi Cadre Stratégique de Lutte contre la pauvreté Désarmement, Démobilisation et Réinsertion Document de Stratégie Régionale de Réduction de la Pauvreté Politique agricole de la Communauté Économique de l Afrique de l Ouest politique environnementale de la CEDEAO Échange de Données Informatiques pour la Facilitation du Commerce et du Transport Échanges d Énergie Électrique Ouest Africain Forum of Energy Ministers of Africa Gaz de Pétrole Liquéfié Gigawatt heure Habitant Investissement de Développement Étranger Indicateur de Développement Humain Institut du Sahel Kilomètre Kilowatt heure Organisation pour la Coopération et le Développement Économique Organisation Mondial pour le Commerce Objectif du Millénaire pour Développement Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal Organisation Professionnelle des Industries Cotonnières et Textiles Plan d Action Régional pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau Programme d Action Sous régional de lutte contre la désertification en Afrique de l Ouest Politique Agricole de l Union Programme Alimentaire Mondiale Politique Commune d Amélioration de l Environnement Programme Détaillé pour Développement de l Agriculture Africaine Politique Énergétique Commune Programme Économique Régional Produit Intérieur Brut Politique Industrielle Commune de l Afrique de l Ouest Pays les moins avancés Petite et Moyenne Entreprise/Petite et Moyenne Industrie Programme National d Approvisionnement en Eau potable et Assainissement Unité de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires Programme Régional de Sécurité Alimentaire Pays Pauvres Très Endettés Tarif Extérieur Commun Technologie de l Information et de la Communication Tonnes équivalent pétrole Transit Routier Inter-États Union Européenne Union Économique et Monétaire Ouest Africaine West African Power Pool Zone Monétaire de l Afrique de l Ouest Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 6/53

1. CONTEXTE, OBJECTIFS ET DÉMARRAGE DU PROJET 1.1. Contexte de l Étude L Afrique de l Ouest est dotée de ressources en eau partagées entre plusieurs États, tant au niveau des bassins hydrologiques (Niger, Sénégal, ) que des systèmes aquifères transfrontaliers tels ceux d Iullemeden (SAI), de Taoudéni/Tanezrouft (SAT) et le système Sénégalo-mauritanien (SASM). Si les bassins hydrographiques ont fait l objet depuis plusieurs décennies d une attention particulière en matière de connaissance et de règles communes de gestion, il n en est pas de même pour les systèmes aquifères transfrontaliers. Leurs ressources sont souvent très mal connues et de plus en plus menacées par l augmentation de : la demande en eau, la variabilité climatique, la dégradation de leur qualité à cause de pollutions d origines diverses et de l appel d eaux profondes parfois très minéralisées. De plus, la gestion de ces ressources en eau partagées par deux ou plusieurs pays n est pas concertée. Une première initiative en la matière a vu le jour en 24, avec l étude pour une gestion concertée des deux principaux aquifères transfrontaliers (le Continental intercalaire et le Continental Terminal) constituant le Système Aquifère d Iullemeden (SAI), partagé dans sa majeure partie par le, le Niger et le Nigeria sur 5. km 2. Les ressources en eau du SAI, peu renouvelables, constituent une importante source d alimentation en eau potable pour les populations de la région. Le modèle mathématique de simulation des écoulements souterrains du système aquifère développé par l OSS, a permis de mettre en évidence des relations étroites entre le SAI et le fleuve Niger, ainsi qu avec le Système Aquifère de Taoudéni/Tanezrouft (SAT) situé à l Ouest du SAI. Un protocole d accord assorti d une feuille de route pour la création et la mise en place d un cadre de concertation pour une gestion optimisée de la ressource a été adopté en mai 29 par les Ministres en charge de l eau du, Niger et Nigeria. Ces ressources en eau souterraines et celles des eaux de surface du fleuve Niger constituent une ressource stratégique de la sous-région de l Afrique de l ouest, appelée à jouer un rôle déterminant dans le développement économique et social des pays de la Région. Les informations disponibles à ce jour sur les Systèmes Aquifères sont disparates, et une étude de l ensemble des systèmes s avère nécessaire pour mieux appréhender leurs fonctionnements hydrauliques ainsi que les risques transfrontaliers qui peuvent compromettre les efforts de développement des pays concernés. La connaissance des relations hydrodynamiques et hydrauliques entre les différents aquifères et entre ces aquifères et le delta intérieur du fleuve Niger sont fondamentales pour améliorer la gestion du système hydraulique dans son ensemble, aussi bien au niveau de l exploitation des ressources de surface que des ressources souterraines. Une telle gestion, basée sur des informations scientifiques, permettra aux pays d une part, de combler les lacunes de connaissance afin de mieux coordonner leurs actions et de maîtriser les risques transfrontaliers, et d autre part d entrevoir des options de développement basées sur une exploitation durable et rationnelle de ces ressources aux fins d assurer des meilleures conditions d existence aux populations et surtout leur fixation dans leur milieu naturel. Le projet bénéficie, dans sa globalité, des contributions financières de la Facilité Africaine de l Eau, du Fonds Français pour l Environnement Mondial, de l Agence Internationale de l Énergie Atomique, de l OSS ainsi que des pays (en nature). La contribution du FEM/PNUE est en cours de mobilisation. Pour la partie du projet assignée au Consultant, le financement provient uniquement de la Facilité Eau. 1.2. Objectifs du Projet L objectif général du projet est d évaluer le potentiel en eau et définir les éléments de suivi de l ensemble des ressources en eau souterraines du SAI, du SAT et du Fleuve Niger, pour aider les pays dans l élaboration de leur schéma de développement futur en tenant compte de la vulnérabilité de ces systèmes. Les objectifs spécifiques du projet se déclinent comme suit : - Amélioration des connaissances et Évaluation des ressources en eau de l ensemble du Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 7/53

Système Iullemeden Taoudéni/Tanezrouft. L objectif est de mette à jour et améliorer les connaissances sur le Système Aquifère de l Iullemeden, et évaluer les ressources en eau du Système Aquifère Taoudéni/Tanezrouft, afin de mettre à la disposition des décideurs et responsables nationaux, un outil de gestion qui permettra de façon globale de : Connaître le potentiel hydraulique des aquifères sur le double plan quantitatif et qualitatif ; Simuler les comportements des nappes face aux demandes en eau de chaque pays ; Identifier les risques hydrogéologiques transfrontaliers ; Offrir des éléments de choix d une stratégie de gestion intégrée de la ressource en eau, programmée conformément aux objectifs visés par chaque pays. - Analyse et Gestion des Risques transfrontaliers de l ensemble SAI, SAT et fleuve Niger, en intégrant une évaluation de la vulnérabilité et des impacts des changements climatiques sur les ressources en eau de l ensemble SAI, SAT et fleuve Niger. - Renforcement des capacités de gestion par la formation des techniciens des pays sur les outils de gestion de la ressource en eau (Base de données, Système d Information Géographique, Modélisation), en télédétection et par l organisation d ateliers de sensibilisation des acteurs nationaux et du grand public sur le processus et la nécessité de gestion concertée des ressources en eau transfrontalières. Remarque : Cette activité sera essentiellement du ressort de l OSS avec un appui ponctuel du Consultant. 1.3. Phase de démarrage Pour atteindre les objectifs du projet, l Observatoire du Sahara et du Sahel a confié à un Groupement de Bureaux d études les tâches visant à l amélioration des connaissances des systèmes aquifères transfrontaliers d Iullemeden et du Taoudéni/Tanezrouft, l identification des risques transfrontaliers liés à l exploitation de ces ressources et aux changements climatiques, et à la mise en place et au suivi d indicateurs de vulnérabilité et de développement durable de ces ressources. Le projet a commencé début avril 212 par un atelier de démarrage, regroupant les principaux partenaires du projet (pays, partenaires de développement, OSS et le Consultant) pour présenter le projet dans ses grands axes, et discuter des modalités pratiques, institutionnelles et techniques d'exécution des activités du Projet. La liste des différents intervenants a pu être finalisée, tant au niveau des experts internationaux / régionaux / nationaux, que des points focaux et des organisations régionales et internationales. La phase de démarrage s est déroulée pendant tout le mois d avril 212 dans les locaux de l OSS à Tunis en présence d une partie des experts internationaux (chef de projet et son adjoint, experts télédétection et bases de données) afin de pouvoir travailler en étroite collaboration avec le personnel de l OSS, notamment A. Dodo, coordinateur du projet, et L. Baba Sy, responsable technique de la base de données, SIG & Télédétection et également H. Trebossen pour la télédétection. Cette phase a consisté à mettre en place le projet avec toute sa logistique, évaluer les données et informations accessibles à l OSS ainsi que les moyens techniques et humains disponibles à l OSS pour le projet. Le choix des experts, leur temps d intervention et leur répartition ont été précisés, et les TdR ont été élaborés avec précision pour les experts régionaux et nationaux. Le rapport concrétisant la phase de démarrage a été validé par l OSS en mai. Il constitue les nouveaux Termes de Référence qui seront utilisés pour l exécution du projet. Au cours du mois de mai les contrats entre le groupement de bureaux d études et les différents experts nationaux ont été établis et signés ce qui a permis de démarrer les travaux de collecte de données dans la plupart des pays dès fin mai 212. Ce rapport présente les résultats de l étude socio-économique du projet. Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 8/53

2. STRATÉGIE POUR UNE GESTION INTÉGRÉE ET CONCERTÉE DES RESSOURCES EN EAU 2.1. Étude prospective sur les économies des ressources en eau Cette partie spécifique vise à actualiser pas à pas le système de données à disposition pour la caractérisation des situations aux différents termes prospectifs. Elle prendra en compte les possibilités de limitation des gaspillages d eau au niveau : des usages domestiques (par la promotion en faveur de technologies et de pratiques plus économes en eau et par sensibilisation des usagers), des usages agricoles avec une promotion auprès des irrigants de pratiques moins consommatrices, notamment le goutte à goutte, l aspersion ou l incitation à une mutation de certaines productions agricoles ; et avec le développement du comptage et de l instrumentation des usages industriels et miniers 2.1.1.1. Méthodologie pour l étude socio-économique régionale Dans un premier temps, il s agira établir un bilan des études prospectives nationales à partir de l existant, et principalement de quantifier, avec une méthodologie et vision prospective, les besoins en eau à long terme (225 et l horizon 25 si possible, pour la consommation humaine, les besoins en irrigation, les secteurs productifs, l industrie (surtout minière). Dans un second temps, il s agira d analyser l impact de ces besoins sur les ressources en eau, en termes de ressources disponibles et de stockage, notamment les aménagements (barrages, retenue d eau, etc.) Pour les besoins de cette prospective, il faudra collecter les études prospectives nationales chiffrées déjà existantes ou à défaut les données régionales. Au cas où ces documents ne sont pas disponibles, on se basera sur une méthode basée notamment sur les données démographiques, et les relations production-besoins en eau entre autres. La documentation de base sera les tendances démographiques, les planifications et politiques nationales ou régionales dans les secteurs que sont l agriculture, le secteur industriel, l énergie, les plans d aménagement du territoire, les tendances en consommations humaines. Les documents collectés devront permettre de répondre entre autres aux questions suivantes dans chaque secteur. Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 9/53

Secteurs Agriculture Eau potable et assainissement Énergie Industries - mines Gestion Intégrée et Concertée des Ressources en Eau des Systèmes Aquifères d'iullemeden, de 2.1.1.2. Questions clés à considérer Questions clés pour l analyse 1-Quels sont les objectifs de développement agricole? (sécurité alimentaire, développement rural ) 2-Évaluer les besoins en termes d augmentation de la production et de la productivité pour les objectifs de développement Nationaux. 3-Y a-t-il des objectifs de croissance des surfaces irriguées et de la demande en eau? 4-Quels effets sur la ressource en eau? Quelle croissance de la demande en milieu rural et urbain et quelles stratégies d équipements pour y répondre? Quels sont : 1- les perspectives de développement énergétique national?, 2-les plans de développement d infrastructures hydroélectriques? Quelles sont : 1- les perspectives de développement du secteur?, 2-les impacts sur les hydro systèmes? (besoins en eau..) Potentielles sources d information -Plan/ politiques nationales agricole -Plan de développement rural -Plan d investissement dans le secteur de l eau Plan nationaux eau potable, Plan nationaux d hygiène et d assainissement Plan nationaux de production énergétiques Plan / Politique de développement du secteur minier Démographie Dynamisme démographique Politique national de la population 2.1.1.3. Résultats des recherches préliminaires Les recherches déjà entreprises montrent un quasi inexistence de données prospectives chiffrées en matière d eau dans les pays cibles de l étude à l horizon 25. Certains pays comme le Benin disposent d un document appelé vision eau 225 où on trouve des estimations à l horizon 225. Ces documents pourront constituer des sources étant donné que la méthodologie utilisée semble elle-même relever de la relation entre démographie, objectifs de production, utilisation humaine et besoins en eau. Les données généralement disponibles sont les documents sectoriels. Chaque pays en dispose et dans tous les secteurs. En général, les projections à partir de ces données sectorielles seront prisées. Une base de données en ce qui concerne ces données sectoriels a pu être constituée, sauf pour l Algérie et la Mauritanie. 2.1.1.4. Données collectées - Algérie : des données existent sur l utilisation de l eau et le développement du sud dans le document SNAT 23 - Mauritanie : des données ont été collectées à partir de la base de données de l Office National des Statistiques. Il s agit de données chiffrées se rapportant à la démographie et au cheptel. Ces données sont à trier pour ne retenir que celles concernant la zone d étude. - Niger : Données sur les cultures irriguées, prélèvements sur le fleuve et sur les ouvrages pastoraux - Burkina Faso : Rapports sous format papier à la DADI ; Données points d eau sur la zone, format Excel - Pas de données collectées pour les autres pays. 2.1.1.5. Données non collectées - Algérie : données démographiques de la Wilaya - Niger : Consommation des industries et mines - Burkina Faso : Données pour les prélèvements sur les retenues d eau de la zone (irrigation, industrie, AEP, minier) Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 1/53

2.2. Résultats de la synthèse socio-économique 2.2.1. Objectif de la synthèse socio-économique Il s agit d effectuer un travail d inventaire des planifications et prospectives existantes auprès d acteurs nationaux, régionaux et de les analyser en conjonction avec les politiques nationales existantes dans le secteur de l eau, en se focalisant principalement sur l évolution des ressources et de la demande en eau. Les documents collectés sont de deux catégories : - documents de travaux de planification concernant l eau et ses usages à l échelle des pays de la CEDEAO auprès d acteurs nationaux, régionaux ainsi que dans les agences de bassins transfrontaliers; - documents de travaux de prospective concernant l eau et ses usages à l échelle de la sous-région. La première étape de l étude a consisté à identifier et collecter des documents de planification et parfois de prospective concernant l eau et ses usages dans la sous-région. Certains plans semblent dépassés ou en cours de réactualisation. Les documents collectés et analysés sont de différents types : Études et rapports Il s agit d études et rapports visant à approfondir la connaissance dans le domaine de l eau afin d y faciliter la prise de décision. Il s agit surtout d état des lieux et d étude de diagnostiques. Lettres de politiques sectorielles Il s agit surtout de grandes orientations sectorielles et contiennent les grandes lignes d action des secteurs. Elles forment également les objectifs assignés à chaque secteur, et un cadre de mise en œuvre. Ces lettres cadrent également le rôle des différents secteurs, dans le développement national. Plans stratégiques et plans directeurs Les plans stratégiques relatent les méthodes, fixe les grands objectifs et cadrent les actions à mener pour de la mise en œuvre des politiques sectorielle. Ils viennent préciser les grandes orientations de politiques sectorielles, notamment par la définition des acteurs, ainsi que les arrangements institutionnels. Plans et programmes d action Ils viennent souvent concrétiser les stratégies et plans directeurs, en précisant les activités et les ressources. 2.2.2. Contexte socio-économique de la sous-région 2.2.2.1. Situation démographique La Communauté Économique des États d Afrique de l Ouest (CEDEAO) comptait en 26, 286 millions d habitants. Cette population représente 43% de celle de l Afrique subsaharienne (ASS), 6% de l Union Européenne et 4,6% de la population du monde 1. Les 2/3 de cette population se concentrent en Côte d Ivoire, au Ghana et au Nigeria et la densité moyenne en 25, était de près de 1 hab. /km2. Cette densité diffère d un pays à l autre; en effet, elle est de 11 hab./km2 au et au Niger et 142 hab./km2 au Nigeria 2. La pression démographique est plus perceptible dans les grands centres urbains qui sont mieux dotés en infrastructures économiques avec plus d opportunités d emploi que le milieu rural. Le dépeuplement des régions de l intérieur a entraîné une évolution de la dynamique d urbanisation de 15% à plus de 45%. Cette dynamique donnera lieu à une dynamique démographique dont les caractéristiques sont indiquées dans le tableau suivant. 1 Plan stratégique de la CEDEAO, vision stratégique 22, p 11. 2 Livre blanc pour une politique régionale de la CEDEAO, p 2. Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 11/53

Tableau 1: Évolution de la population (en millions d habitants) de la CEDEAO en 215 et 225 Pays / zones CEDEAO Pop. Totale 26 286 Pop. Totale 215 325 Pop. Urbaine 215 5% Croiss ance Taux 215 2,25% populati on 22 382 Proportion ruraux 22 Pop. Rurale 22 Pop. urbaine 22 Pop. totale 225 Pop. urbaine UEMOA 73 nd nd nd 115 66% 53 62 nd nd (21) Sources: Plan stratégique de la CEDEAO, vision stratégique 22; Livre blanc pour une politique régionale de la CEDEAO; Cadre de politique agricole pour l Afrique de l Ouest, ECOWAP, Juillet 24. La sous-région verra sa population croître de plus de 1 millions de personnes à l horizon 225 et plus de la moitié aura un âge inférieur à 25 ans. L expansion démographique constituera une donnée importante de développement eu égard aux implications socioéconomiques et politiques: o les migrations (exode rural) et l urbanisation, o la pression foncière et la sécurité alimentaire, o les équipements sociaux de base (éducation, santé, eau potable et assainissement, routes, habitations, divertissements) et o l emploi. 2.2.2.2. Pauvreté La CEDEAO enregistrait environ 1 millions de personnes souffrant de la pauvreté en 2, soit 44% de l ensemble de la population. Et le revenu moyen par habitant a évolué sur la même période (1999-2), de moins de 1%. Aussi, à l exception du Cap Vert et du Ghana qui sont répertoriés comme «pays à développement moyen», les autres pays sont rangés dans la rubrique «Pays les Moins Avancés (PMA)». Ces mêmes États font partie des «Pays Pauvres Très Endettés (PPTE)» avec un niveau de développement humain (IDH) très bas (moins de,5) et des indicateurs de pauvreté assez soutenus. Le PIB est d environ 35 dollars US par an. Les pays de la CEDEAO n enregistrent ainsi que,3% des IDE et leur contribution aux échanges internationaux est inférieure à 1%. Cette participation limitée au commerce mondial représente non seulement un frein à la croissance économique mais est également en déphasage avec les potentialités agricoles et énergétiques de la sous-région. Tableau 2: Indicateurs de pauvreté de la CEDEAO 1. Le taux de pauvreté humaine en considérant l espérance de vie, l éducation et les conditions de vie décente, est évalué à 44%. 2. Le taux de pauvreté monétaire: le revenu annuel réel moyen par habitant est d environ 465 dollars par habitant, soit environ 1,3 dollars par jour. On considère donc que 44% de la population de la région vit dans la pauvreté absolue, avec moins de un dollar par jour et par habitant, à comparer à 35% en Asie du Sud et 15% en Asie de l Est. 3. La pauvreté est plus accrue chez les femmes: la proportion de femmes analphabètes des femmes adultes (population illettrée âgée de plus de 15 ans) dépasse de 25% le taux d analphabétisme des hommes de la sous-région. 4. l incidence de pauvreté est supérieure en zone rurale. Selon des études du Club du Sahel, dans certains États Membres, elle de 2 à 3 fois supérieure à celle enregistrée dans les centres urbains. «Ainsi, la part du Produit Régional Brut réel généré en milieu urbain était passée de 37% en 196 à 7 % en 199, pendant que la population urbaine passait de 14 à 37 % de la population totale. Cette tendance devrait s accentuer et les villes pourraient en 22 générer 85 % du Produit Régional Brut, malgré la rapide croissance urbaine et bien que la crise économique traversée depuis par les économies de la sous-région affecte plus les villes que les milieux ruraux». 5. Un accès aux services sociaux de base parmi les plus faibles au monde : a. la couverture en eau potable était de 6% en 23 contre 75% en Asie de l Est et 85% en Asie du Sud; b. 56% des enfants terminaient le cycle d éducation primaire, contre 85% en Asie du Sud et 95% en Asie de l Est; c.le taux de mortalité infantile (enfants âgés de moins de 5 ans) était encore de 187 pour 1 naissances, contre 1 en Asie du Sud et seulement 5 en Asie de l Est. Source: Livre blanc pour une politique régionale de la CEDEAO. 37% 141 241 > 4 225 6% Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 12/53

Tableau 3: Incidence de la pauvreté dans les pays de la CEDEAO Pays et période Zones Ensemble Urbaine (%) Rurale (%) (%) Bénin 24 32 28 Burkina Faso 2 52 46 Cap vert 12 ND 37 Cote d ivoire 24 49 38 Gambie ND ND 47 Ghana 23 51 43 Guinée ND 6 49 Guinée-Bissau ND ND 88 Libéria ND ND ND 3 76 64 Niger 52 66 63 Nigeria 58 69 66 Sénégal 46 65 57 Sierra Leone 74 88 82 Togo ND 86 73 Source: Intégration Régionale, Croissance et Réduction de la Pauvreté en Afrique de l Ouest: Stratégies et plan d action, Décembre 26. L inégalité entre villes et campagnes est très criante comme le montre les tableaux précédents. Les données ne sont certes pas harmonisées en termes de période, mais elles montrent que dans tous les pays, quelle que soit la période considérée, le milieu rural est bien plus pauvre que le milieu urbain. Par ailleurs, étant donné que 95 % de la population de la région est rurale et vit essentiellement de l agriculture, la pauvreté est surtout rurale et touche les travailleurs du secteur agricole. À de cette extrême pauvreté existe aussi une mauvaise répartition des richesses parmi les habitants de la sous-région. Tableau 4: Écart de richesse dans quelques pays de la CEDEAO Pays 2% les plus pauvres en 1998 2% les plus riches en 1998 Rapport entre 2% les plus riches et les 2% les plus pauvres en 1998 Burkina Faso 5,5 55,5 1, Côte d Ivoire 7,1 44,3 6,2 Ghana 5,6 46,7 8,4 Gambie 4, 55,2 13,7 Guinée 6,4 47,2 7,3 4,6 56,2 12,2 Niger 2,6 53,3 2,7 Nigeria 4,4 55,7 12,7 Sénégal 6,4 48,2 7,5 Sierra Leone 1,1 63,4 57,6 Source: Livre blanc pour une politique régionale de la CEDEAO À la lecture du tableau ci-dessus, il est estimé que les 2% les plus riches s accaparent 55% des revenus ouest africains tandis que les 2% les plus vulnérables n ont que 6%. Cette distribution inéquitable induit: (1) une pauvreté généralisée et multidimensionnelle; (2) ainsi qu une insécurité alimentaire; (3) donc un accès limité aux moyens de production et aux infrastructures sociaux de base (santé, éducation, routes, eau potable, etc.). Le diagnostic du contexte socioéconomique de l Afrique de l Ouest, révèle un ensemble de facteurs macroéconomiques qui entravent l amorce d un développement durable et rend vulnérables les économies des pays de la sous-région. Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 13/53

Tableau 5: Facteurs macroéconomiques qui fragilisent les économies ouest africaines Le doublement de la population entraîne une forte pression sur les opportunités d emplois en zone rurale comme en zone urbaine. La sous-utilisation de 5% des ressources humaines constituées de femmes dont un meilleur accès à la terre et au crédit favoriserait une meilleure croissance économique Le renforcement des capacités humaines et institutionnelles n a pas suivi (en termes de perspectives) les mutations du contexte socioéconomique national, régional et international. L absence de politiques macro-économiques favorables aux entreprises privées qui n a pas aidé à accroître la rentabilité et à attirer les investisseurs, malgré le potentiel considérable de la sous-région et du continent d une manière générale. La forte dépendance des économies du secteur agricole (agriculture, élevage, pêche) «axées sur la satisfaction des besoins alimentaires nationaux et sur les filières de l agro-industrie et l agro foresterie pour l exportation (arachide, coton, huile de palme, café, cacao, etc.). Les produits primaires non transformés des secteurs agricoles et miniers représentent l essentiel des exportations des pays de la CEDEAO, à l exception notable de la Côte d Ivoire et du Nigeria qui disposent de ressources d énergies fossiles importantes. Or ce secteur de l économie est extrêmement vulnérable aux aléas climatiques et aux variations des taux de change, en particulier pour les pays de la zone CFA, et bien sûr aux cours changeants des matières premières, nonobstant enfin la concurrence déloyale crée par les subventions agricoles payées par l UE et les États -Unis sur des produits similaires». Une position marginale vis-à-vis du processus de la mondialisation, «notamment pour une majorité de pays parmi les moins avancés de la sous-région, ainsi que l attestent les indicateurs de participation aux échanges internationaux (,7% des exportations mondiales), de contribution à la valeur ajoutée industrielle (,1%) et d attraction des investissements internationaux directs (,1%) observés en 199-1999». Un accès aux marchés mondiaux de plus en plus contraignant: «les tendances des marchés mondiaux des produits de base n ont pas été globalement favorables aux pays au sud du Sahara depuis le début des années 8, et les perspectives à moyen et long termes apparaissent difficiles». Les importations de produits pétroliers: «elles ont représenté en moyenne sur la période 1993-2l équivalent de 4% des exportations hors Côte d Ivoire et Nigeria (voir annexe 1). Le doublement du prix du baril (qui semble être la tendance actuelle) aurait donc des conséquences macroéconomiques catastrophiques en matière d équilibre de la balance commerciale et de la capacité des pays à assurer le service de la dette et partant, en termes de croissance économique». Source : Livre blanc pour une politique régionale de la CEDEAO 2.2.2.3. Politiques régionales de développement Promouvoir et renforcer la coopération sous régionale en vue de construire un espace économique à même de répondre et s adapter d une part, à la suppression des barrières commerciales tarifaires initiée par l Organisation Mondiale du Commerce (OMC), à la mondialisation de l économie, et d autre part, réduire sensiblement la pauvreté dans toutes ses dimensions, telle est la substance des regroupements régionaux comme la CEDEAO, l UEMOA et le CILSS. En effet, la mise en commun des objectifs économiques et sociaux a abouti à l élaboration du Document de Stratégie Régionale de Réduction de la Pauvreté en Afrique de l Ouest (DSRRP). Le DSRRP intègre le Programme Économique Régional (PER) de l UEMOA et constitue une alternative aux limites constatées au niveau des différentes stratégies nationales de réduction de la pauvreté pour l atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à travers une harmonisation et une réorientation des programmes de développement au plan régional. Le but étant de soulager les populations les plus vulnérables en les faisant profiter des avantages des investissements. Le DSRRP s articule autour de plusieurs domaines qui sont: la macroéconomie, le social, les infrastructures et le commerce, le secteur rural servant de clé de voûte à la relance de la croissance économique. L objectif global du DSRRP est de mettre à la disposition des ensembles régionaux un outil de travail qui définit les programmes prioritaires en cohérence avec les programmes au plan local dans une optique de durabilité de la croissance et de réduction de la pauvreté. Les objectifs spécifiques sont: a. Amener les pays à considérer les programmes régionaux dans la définition des stratégies nationales; b. Mettre à la disposition des partenaires au développement, des stratégies communes régionales développées par la CEDEAO et l UEMOA. Les axes stratégiques prioritaires sont répartis entre quatre domaines : Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 14/53

Tableau 6: Axes et programmes d actions prioritaires Objectif global et objectifs spécifiques L objectif global du DSRRP est mettre à la disposition de des ensembles régionaux, un outil de travail qui définit les programmes prioritaires en cohérence avec les programmes au plan local dans une optique de durabilité de la croissance et réduction de la pauvreté. Les objectifs spécifiques : Amener les pays à considérer les programmes régionaux dans la définition des stratégies nationales; 1. Mettre à la disposition des partenaires au développement, des stratégies communes régionales développées par la CEDEAO et l UEMOA. Programmes CEDEAO Programmes UEMOA Axe 1: gérer les conflits entre États et promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance afin de consolider la cohésion sociale dans les États membres; 1. consolider la bonne gouvernance a. Promouvoir la démocratie, la gouvernance et l Etat droit (fonctionnement du parlement de la CEDEAO); b. Promouvoir l émergence des institutions (même les sondages d opinions). 2. prévenir, gérer et résoudre les conflits a. Opérationnalisation du Protocole de la CEDEAO en matière de Défense et de Sécurité b. Opérationnalisation de la Force en Attente de la CEDEAO c. Programmes du Mécanisme d'alerte Précoce de la CEDEAO d. Programmes DDR (y compris enfants soldats et femmes combattantes) e. Affaires humanitaires et Gestion des Réfugiés 3. renforcer la gouvernance économique a. Renforcement du fonctionnement de la Cour de Justice de la CEDEAO (recours par les opérateurs en matière de respect des cadres concurrentiel et réglementaires régionaux) b. Renforcement de la bonne gouvernance au sein des Institutions de la CEDEAO c. Promotion de la planification stratégique et la gestion orientée vers les résultats d. Promotion de la bonne gouvernance des finances et services publics a. Programme de missions d'observation des élections et de prévision et suivi des conflits a. Programme de renforcement de la Cour des Comptes b. Programme de renforcement des cellules nationales c. de traitement de l information (CENTIF) d. Programme de renforcement des activités en matière de concurrence pour l UEMOA et les États membres e. Programme d appui à la mise en œuvre du Système Comptable Ouest Africain (SYSCOA) f. Programme régional de réforme des marchés publics 1. Politiques macroéconomiques a. Renforcer le mécanisme de fonctionnement de la surveillance multilatérale de la CEDEAO b. Programme Monétaire de la CEDEAO (AMAO) c. Harmonisation des fiscalités indirectes dans la ZMAO d. Renforcement de la base statistique régionale Axe 2: créer un espace économique communautaire a. Programme de renforcement du dispositif de la surveillance multilatérale b. Programme d harmonisation des cadres législatifs et réglementaires des finances publiques c. Programme de renforcement du système statistique régional 2. Politique Commerciale a. Schéma de Libéralisation des échanges de la CEDEAO b. Tarif Extérieur Commun (TEC) et facilitation du commerce c. Surveillance commerciale d. Harmonisation des politiques liées à la compétitivité e. Programmes de la CEDEAO en matière de normalisation et du contrôle de qualité a. Poursuite du dispositif de la surveillance commerciale (mise en œuvre du TEC, renforcement du suivi/évaluation) 3. Politiques Financières a. Intégration du marché financier régional : micro finance, banques régionales, climat des investissements b. Mise en place d'un fonds d'investissement de la Diaspora a. Projet régional d appui à la micro finance b. Bourses de valeurs (BRVM) c. Banques régionales (BRS, BOAD 4. Politiques du marché du travail a. Renforcement du Protocole sur la Libre Circulation des Personnes b. Charte foncière sous régionale 5. Politiques sur le secteur privé a. Cadre de la CEDEAO pour la promotion du a. Programme pilote de mise à niveau et de Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 15/53

secteur privé b. Forum d opportunités c. Renforcement des organisations représentatives du secteur privé (PME/PMI) 6. Agriculture et Développement Rural a. Mise en œuvre d ECOWAP (y compris la sécurité alimentaire) b. Programme de transhumance transfrontalière 7. Environnement et ressources naturelles a. Programme de lutte contre les végétaux flottants de la CEDEAO b. Programme régional météorologique c. Programme d'action sous régionale (PASR) de lutte contre la désertification en Afrique de l'ouest d. Initiatives régionales en matière de gestion des ressources partagées (eau, ressources naturelles, environnement) au sein de la sous-région e. programme régional d'appui aux services de surveillance côtière (y compris un code régional de pêche maritime) 8. Industrie a. Politique Industrielle Commune de l Afrique de l Ouest (PIC-AO) b. Renforcement des capacités de négociation des APE 9. Aménagement du territoire restructuration des entreprises b. Programme de développement et de promotion des PME/PMI c. Mise en place du Fonds de promotion de la production et d incitation à la transformation de la fibre coton d. Mise en place du Fonds régional d investissement pour le développement de l industrie textile dans l UEMOA e. Promotion des investissements privés agricoles à l office du Niger, dans le cadre de l UEMOA a. Programme pilote de réforme foncière (étude) b. Renforcement de la sécurité alimentaire dans les États membres (irrigation, élevage, aquaculture, vulgarisation agricole) c. Programme d approvisionnement en eau potable en milieu rural par la mise en œuvre de 3 forages dans les États membres a. Politique Commune d Amélioration de l Environnement (PCAE) b. Programme régional de lutte contre l érosion côtière c. Programme régional de lutte contre l'ensablement du fleuve Niger et des végétaux flottants a. Aménagement équilibré du territoire communautaire (Schéma de Développement, cartographie) Axe 3: développer et interconnecter les infrastructures communautaires; 1. Transport a. Programme Régional de Facilitation des Transports et Transit Routier Inter États de l Afrique de l Ouest (TTRIE) : TRIE, EDIFACT b. Programme de développement des autoroutes Inter-États de la CEDEAO c. Programme de facilitation des transports d. Réformes en matière de simplification, d harmonisation et d optimisation des procédures administratives et de transit portuaire e. Étude sur l'interconnexion des réseaux de chemin de fer de la CEDEAO f. Liaison entre la partie continentale et la partie côtière g. Programme commun de transport aérien UEMOA-CEDEAO h. Sécurité aérienne i. Performance des aéroports a. Construction/Achèvement de tronçons routiers dans États membres de l Union (voir fiches techniques) b. Programme spécial Guinée Bissau c. Programme régional de facilitation d. Projet d interconnexion des réseaux ferroviaires de l Afrique de l Ouest e. Réhabilitation du chemin de fer Dakar Bamako f. Mise à niveau et aux normes des infrastructures aéroportuaires des États membres g. Financement complémentaire du Dispositif Communautaire pour la coordination de la sécurité aérienne (COSCAP) h. Renforcement de la sûreté de l Aviation civile des États membres i. Projet de création d une compagnie aérienne sous régionale 2. Énergie a. Programme West African Gas Pipeline (WAGP) b. Régulation régionale de la CEDEAO c. West African Power Pool (WAPP) d. Politique régionale d'accès aux services de l'énergie en zone rurale et périurbaine 3. Télécommunications a. Renforcement de la mise en œuvre d INTELCOM II b. Promotion des TIC dans la région CEDEAO, y compris la base de données régionale sur les a. Projet d interconnexion des réseaux électriques prioritaires Côte d Ivoire a. Mise en place d un réseau intra-communautaire à haut débit en matière de télécommunication Programme d action communautaire pour la promotion des TIC dans l espace UEMOA Télécommunications (SIGTEL) Axe 4: renforcer les capacités des ressources humaines et faciliter sa mobilité en vue favoriser la croissance qui distribuer équitablement. 1. Santé a. Politique de santé et du plan d'action de la CEDEAO a. Programme régional d appui au renforcement des capacités en contrôle et surveillance sanitaire, Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 16/53

b. Stratégie régionale de contrôle des épidémies phytosanitaire et zoo sanitaire b. Renforcement de capacités institutionnelles des laboratoires de contrôle de qualité des médicaments vétérinaires de l espace UEMOA c. Programme régional de lutte contre le VIH/SIDA d. Réseau régional de centres de référence en soins spécialisés et chirurgicaux de haut niveau e. Programme régional de lutte contre le paludisme 2. Éducation c. Stratégie de la CEDEAO en matière d éducation d. Promotion de centres d excellence e. Standardisation des diplômes a. Programme d appui à la scolarisation des filles dans les zones transfrontalières défavorisées des États membres de l Union b. Création de centres d excellence (enseignement supérieur) c. Soutien aux réformes des systèmes d enseignement supérieur dans les États membres de l Union 3. Développement de l'enfant a. Programme de la CDEAO en matière de développement de l Enfant 4. Jeunesse a. Programme régional pour le développement et la capacitation des jeunes b. Renforcement du Développement des activités sportives 5. Genre a. Renforcer les pouvoirs et les capacités de la femme 6. Planification b. Planification stratégique c. Programmation, budgétisation d. Renforcement des capacités 7. Mobilisation des ressources a. Planification stratégique b. Programmation, budgétisation c. Renforcement des capacités a. Programme de mobilisation des ressources a. Projet de renforcement des capacités institutionnelles pour la mobilisation des ressources et le suivi/évaluation 8. Suivi et Évaluation a. Dispositif de suivi a. Dispositif de suivi b. Système d information (y compris la base de données) b. Système d information (y compris la base de données) c. Ressources humaines c. Ressources humaines Source : Intégration Régionale, Croissance et Réduction de la Pauvreté en Afrique de l Ouest: Stratégies et plan d action, Décembre 26. 2.2.2.4. Politiques nationales de développement Face à un contexte de pauvreté aussi extrême, les différents pays ont adopté des cadres stratégiques pour lutter contre la pauvreté (CSLP). Selon les termes de ces documents, quatre principaux objectifs stratégiques se dégagent à savoir: 1. Accélérer la croissance sur des bases équitables; 2. Développer des infrastructures (Garantir l accès des services sociaux aux pauvres); 3. Développer du capital humain (Créer de l emploi et des activités génératrices de revenu); 4. Promouvoir la bonne gouvernance. Dans l atteinte de ces objectifs stratégiques, même s il s agit de créer une synergie entre les secteurs, le domaine agro-pastoral demeure le moteur de l économie, pour tous les États de la sous-région. Il s agit en effet dans la pratique, de développer la croissance par la diversification dans la production agricole, le développement des infrastructures afin non seulement de stimuler cette productivité et cette production, mais aussi de faciliter les échanges entre pays de la sous-région, de développer la formation surtout ceux du milieu rural, de promouvoir une bonne gouvernance par la décentralisation de la décision en général. Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 17/53

Dans ce développement, les infrastructures à usage agricole occupent une place importante. En effet, l adoption de politique d irrigation (voir annexe inventaire des documents) dans la plupart des pays répond non seulement à un besoin en infrastructures, mais aussi à un objectif de bonne gouvernance. Les petites irrigations devraient permettre de promouvoir les cultures de contre-saison dans le cadre de la diversification de l économie, mais aussi une meilleure implication des acteurs locaux par la mise en place d infrastructures moyennes directement gérables par les communautés. 2.2.2.5. Aménagement des bassins À des actions propres aux pays de la sous-région, existent les actions prises dans le cadre d organisations de bassins. L Afrique de l Ouest totalise 28 bassins fluviaux transfrontaliers dont le Niger, le Sénégal, la Volta et la Gambie. Des aménagements communs sont envisagés par l ABN, l OMVG, l ABV, l OMVS. Certains de ces aménagements sont à caractère régional, tandis que d autres ont une portée nationale. Tableau 7: Évolution des superficies liées aux aménagements hydro agricoles dans les bassins. Bassin du Niger (ABN) Actuel (ha) Max (ha) Croissance attendue (ha) Hivernage (H) Contre-saison (CS) Hivernage (H) Contresaison (CS) Hivernage (H) Contresaison (CS) ZD1 - - 3 1 3 1 ZD2 82 18 7 323 667 121 71 241 667 121 71 ZD5 55 139 83 439 242 139 178 739 187 178 739 Total 137 1 12 1 568 8 31 4 431 7 28 3 Bassin de la Gambie (OMVG) Pays Ouvrages Superficies Superficies à Potentiel actuelles aménager irrigable OMVG 181 2 ha 276 5 ha 94 ha Gambie 7 7 ha Guinée Kaleta 14 ha Guinée- 2 ha Bissau Sénégal Sambangalou 2 ha (multi usage) Pays Superficies équipées devant être consolidées d ici 21 (ha) Bassin du Sénégal (OMVS) Superficies nouvelles a aménagées entre 21 et 225 en (ha) Total aménagé à terme (ha) Sénégal 94 3 (13 5 ha /an) 58 7 (3 9 ha /an) 85 7 en 2 ans (35ha/an) 11 3 entre 24 et 21 12 (1 6ha/an) Source: ABN, OMVG, OMVS. Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 18/53

2.2.3. Eau potable et assainissement 2.2.3.1. État des lieux L accès à l eau potable et à l assainissement demeure un problème pour l ensemble de pays de la sous-région, et surtout les zones rurales, en témoignent les chiffres ci-dessous. Tableau 8: Accès à l eau potable des populations unité Pays Zone Rurale Zone urbaine 24 24 Bénin 57 78 Burkina Faso 54 94 Cap Vert 73 86 Cote d Ivoire 74 97 Gambie 77 95 Ghana 64 86 Guinée 35 74 Guinée Bissau 49 79 Liberia 52 72 36 78 Niger 36 8 Nigeria 31 67 Sénégal 6 92 Sierra Leone 46 75 Togo 36 8 Source: Intégration Régionale, Croissance et Réduction de la Pauvreté en Afrique de l Ouest: Stratégies et plan d action, Décembre 26. Si l on considère que la sous-région est encore faiblement urbanisée, c est la majorité de la population qui a faiblement accès à l eau potable. Le problème est en fait moins lié à la disponibilité de l eau qu aux infrastructures. Quant à l assainissement, la situation est encore catastrophique. Pour la plupart des pays, moins de 1% de la population dispose d infrastructures pour l évacuation d excréta et plus de 9 % utilisent des installations non hygiéniques. Face à cette situation, la quasi-totalité des pays ont adopté des plans et programme d accès a l eau potable et a l assainissement. 2.2.3.2. Objectifs et stratégies et en matière d eau potable et assainissement Aux termes de ces plans et programmes, il s agit surtout d atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Les stratégies développées par les différents pays concernent surtout le développement des infrastructures. En milieu rural, il s agit surtout d intensifier l installation de pompes à motricité humaine et de puits. Certains pays prévoient également la mise en place de réseaux simples d adduction d eau, alimentés par des forages. En milieu urbain, il s agit de réseaux d adduction classiques alimentés par des retenues d eau, ainsi que la construction de structures alimentées par des forages d eau. Pour ce qui concerne l assainissement, il s agit surtout d infrastructures familiales comme les latrines. Mais elles peuvent aussi être à usage publique. Tableau 9: Les objectifs Eau potable et assainissement de quelques pays de la sous région Pays Objectifs eau potable Objectifs assainissement Milieu urbain Milieu rural Milieu urbain Milieu rural Bénin 75% en 215 7% en 215 Burkina Faso 87% en 215 8% en 215 57% en 215 54% en 215 873 965 de 82% en 215 - - personnes en 215 Niger 82,5% en 215 8% en 215 5% en 215 5% en 215 Nigeria Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 19/53

Sources: DSRP final guinée; Étude OMD Sénégal; Stratégie nationale de développement de l alimentation en eau potable au 27; PN-AEPA, novembre 26, Burkina Faso; Programme National d hygiène et d assainissement de base, Bénin; Situation de l hydraulique nationale, Niger. 2.2.4. Agriculture L agriculture occupe une place primordiale dans les économies de l ensemble des pays de la CEDEAO. «Elle joue un rôle essentiel dans le processus de développement économiques et social», dit la Déclaration de Politique de Développement Rural du Bénin. Cette observation est valable pour l ensemble de pays de la sous-région. La place de l agriculture dans le PIB national est en général au-dessus de 3 %, procure environ 75% des revenus des ménages et génère 4% des recettes extérieurs. Son potentiel de développement semble être encore important, puisque qu elle occupe moins de 6% des terres cultivables et sa productivité peut être accrue par 1% avec l adoption de pratiques culturales autres que celles pratiquées de nos jours. C est une agriculture qui a le potentiel d assurer la sécurité alimentaire et d augmenter le revenu monétaire des ménages et de promouvoir les échanges régionaux et internationaux en général, d où le rôle qu elle occupe dans le processus de développement. Tableau 1: Structure du PIB par pays et par secteur d activité en 25 Pays Agriculture Industrie Manufacture Services Bénin Burkina Faso Cap vert Cote d ivoire Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Libéria Niger Nigeria Sénégal Sierra Leone Togo 32 31 7 22-39 23 6 48 36 4 26 17-39 13 2 19,7 21-27 34,7 12,9 7,7 24 16,8 47,6 21,2-22,2 9 12,9 8 15,6-8,6 3,8 9,6 6,6 2,6 6,6 3,9 12,8-9,3 Source: Intégration Régionale, Croissance et Réduction de la Pauvreté en Afrique de l Ouest: Stratégies et plan d action, Décembre 26. Dans la plupart des pays, le secteur tertiaire occupe la première place dans la production de la richesse. En dépit de cela, le secteur agricole reste un pôle économique et social essentiel pour les raisons ci-dessus mentionnées. Toutefois, l autosuffisance et la sécurité alimentaires sont loin d être une réalité au niveau de l ensemble des pays. Malgré son importance, ses performances restent très en deçà de sa potentialité. Elle couvre à peine les besoins alimentaires des pays qui composent la CEDEAO, et ne rapporte que de faibles revenus monétaires aux exploitants; exception faite des exploitants des pays producteurs de Cacao et de café que sont la Cote d Ivoire, le Ghana et le Nigeria. Elle reste donc une agriculture d autoconsommation, qui n arrive même pas assurer de façon permanente, la sécurité alimentaire. 2.2.4.1. Production agricole et développement rural Le secteur agro-pastoral est marqué par la faiblesse de ses productions. Les augmentations des productions sur la période 198-2 sont en grande partie le fait de l accroissement des surfaces cultivées plutôt qu à une évolution de la productivité. De fait, la participation du secteur agro-pastoral des pays de la CEDEAO dans les échanges mondiaux est faible. Cela limite la capacité du secteur à réduire de façon substantielle la pauvreté du milieu rural. 54 5 73 57-37 37 25 45 4 43 27 52-35 Groupement ANTEA & JMB_Consult Rapport Synthèse socio économique 2/53