Rapport d Apprentissage



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Rapport d Apprentissage Moyens de subsistance Ghana Février 2009 L accès fiable à l information commerciale permettra agriculteurs de négocier des prix favorables et d augmenter leurs revenus. Centre d information Agro-alimentaire de l est du Corridor ECAMIC : trois années de processus d apprentissage Ce compte rendu de projet décrit les leçons apprises d un des projets de soutien aux modes de subsistance co-financés par IICD / Cordaid. Il est destiné aux professionnels sur le terrain et aux organisations qui souhaiteraient retenir des leçons de ce projet ou implémenter une initiative similaire. La majeure partie du résumé est basée sur les résultats des exercices d évaluation réalisés tout au long du projet avec les partenaires d évaluation locaux. Le système d évaluation est composé de critères d appréciation quantitatifs et qualitatifs. Les questionnaires sont complétés anonymement chaque année par les utilisateurs finaux du projet (tous les bénéficiaires du projet sont représentés), les réponses sont analysées en fonction du profil du bénéficiaire, son usage, sa satisfaction, et l impact du projet. En parallèle des Focus Groups sont organisés avec les membres de l équipe projet et les bénéficiaires finaux, pour réfléchir au programme puis en discuter les succès, les échecs et les solutions. Ce résumé a été rédigé en étroite collaboration avec le partenaire projet, la fondation Social Enterprise Development Foundation of West Africa (SEND Foundation). Pour plus d information sur le partenaire et l IICD en général, merci de vous référez à la dernière page. Contexte Avec un tiers de la population qui vit sous le seuil de pauvreté, le Ghana est un des pays le plus mal classé de l index du développement humain (Human Development Index) du PNUD. Alors que l agriculture est une des principales sources de revenus, les gains sont entravés par un manque d accès à l information du marché. Au nord du Ghana, comme cela a été révélé par les évaluations et une 1

Fiche Pays du Ghana Superficie: Population totale: Espérance de vie : 238 500 kms2 22,1 millions 57,5 ans. Taux de scolarisation au primaire : 97,8% Index du développement humain (PNUD): 135 sur 177 table ronde organisée en 2003 à Tamale par l IICD et Cordaid, l accès à l information relative au marché est un défit pour plusieurs raisons : Pas d accès aux sources d information sur les prix, laissant ainsi les fermiers en situation de faiblesse en matière de négociations Coûts de transport élevés (70% de la valeur) en raison d une mauvaise infrastructure routière Problème de stockage des récoltes (pertes estimées entre 15 et 30% en 2003) Identification des acheteurs sur les marchés. Le Ghana compte des marchés quotidiens dans 110 circonscriptions. Les agriculteur soivent se déplacer avec leurs productions pour les vendre à la bonne place de marché. Faiblesse des revenus des acheteurs potentiels. Un accès fiable à l information du marché permettrait aux petits agriculteurs de négocier des prix plus favorables et donc d augmenter leurs revenus. Description du projet Le projet Eastern Corridor Agro-Information Centre (ECAMIC) est né de la table ronde mentionnée ci-dessus. Il vise à améliorer la subsistance des petits producteurs de récoltes alimentaires dans l est du Corridor au Nord du Ghana, à travers un meilleur accès à l information du marché. Le projet est implémenté par la fondation SEND qui opère au Ghana, au Liberia et en Sierra Leone. Son programme le plus ancien et le plus important, basé au Ghana et qui a démarré avec une équipe de volontaires en 1998, compte aujourd hui plus de 50 salariés reconnus par les coopératives du Nord Ghana comme des membres de leur communauté. Avec une approche basée sur les besoins, SEND gère aussi plusieurs autres projets relatifs à la sécurité alimentaire, la formation aux droits de l homme en zone de conflits, la sensibilisation au VIH/SIDA par des pairs, et les services de micro-finance. Le projet ECAMIC consiste en deux phases. L objectif de la phase une était de développer un service d information Source: Accès aux technologies de l information sur une base mille Word Development Indicators Database 2007 Abonnés en téléphonie mobile: 230 Abonnés Internet : 27 Détenteurs d un ordinateur: 5.8 Source: Sondage sur l e-gouvernance de l ONU en 2008 Donnés projet Secteur: Subsistance / auto-suffisance Nombre de participants : 720 issus de 48 coopératives Nombre de bénéficiaires : 4,320 Publics cibles : agriculteurs et coopératives Population dans l Est du Corridor : 1 800 000 sur le marché pour constituer une source d information de référence auprès de 24 coopératives agricoles. L information est délivrée depuis le centre de circonscription par des délégués chargés de transmettre l information lors de réunions de groupe et à travers des tableaux d affichage communautaires. La phase deux, qui a démarré en 2007, a introduit des services de téléphonie mobile via l approvisionnement de 200 téléphones portables a un coût réduit. Durant cette période le nombre d organisations communautaires a atteint les 48 unités. La fondation SEND a aussi initié une collaboration avec TradeNet (www.tradenet.biz), une plateforme de services Web et de téléphonie mobile pour fournir des services à un tarif mutualisé et de l information dédiée incluant, un planning des réunions et de l information sur le programme à travers des alertes SMS. Objectifs et publics cibles du projet La seconde phase du projet consistait a : Améliorer l accès à l information : Fournir l accès à l information relative au marché agricole, aux prix, aux facteurs de production, à la santé et aux informations 2

Tableau d affichage dans une des collectivités participantes. gouvernementales et légales pertinentes à plus de 200 petits agriculteurs de production alimentaire afin de les accompagner à décider en étant informés. Améliorer l accès à l information des ménages urbains, leur offrir des prix avantageux et des solutions de stockage. Développement de capacités en matière de téléphonie mobile et de services Internet pour accéder à une information pertinente. Les publics cibles sont les fermiers et leurs familles dans l Est du Corridor. Au sein de ce groupe de fermiers, SEND s est concentré sur les couples mariés et les veuves. Aussi les moins de 20 ans sont sous représentés (seulement 3%). En 2006, 75% des participants avaient 30 ans ou plus, atteignant 83% en 2008. La répartition entre sexe s est équilibrée durant l implémentation du projet. Alors qu en 2006 41% des participants étaient des femmes, ce chiffre a chuté à 33% en 2008 pour atteindre à nouveau 48% des participants en 2008. Pendant l implémentation du projet, l équipe a été à même d investir plus de fermiers sans niveau d éducation formelle, de 0% en 2006, à 30% en 2008. Impact L impact du projet ECAMIC a été mesuré sur 3 années, fournissant une vue d ensemble de l évolution de ce dernier dans le temps. L impact a été mesuré en demandant aux participants de répondre à un questionnaire avec des réponses composées de 7 graduations (allant de très mécontent à très satisfait) puis en combinant les réponses en 5 pôles : prise de conscience, autonomisation, impact sur l organisation, impact économique, impact sectoriel et impact négatif. Les données collectées dressent aussi le profil des participants ainsi que leur utilisation et leur satisfaction du programme. Depuis 2005, le projet a recueilli des questionnaires émanant de 257 fermiers. En ce qui concerne les motivations à participer, beaucoup indiquent que leur objectif est d augmenter leurs ressources et leur niveau de vie (34%), de produire plus de nourriture pour leur famille (34%) et d obtenir de l information sur le marché de la production agricole (23%). En 2008, la grande majorité des utilisateurs (88%) révélaient avoir atteint leurs objectifs en participant au projet. Un des bénéficiaires a mentionné ceci Mon niveau de vie a changé car aujourd hui j ai assez de nourriture pour subvenir aux besoins de la 3 Centre d information Agro-alimentaire de l est du Corridor

famille. Cependant tout le monde n était pas complètement satisfait : J ai atteint partiellement mes objectifs car j ai eu accès à l information du marché depuis les centres du projet dans la région nord, mais pas internationalement ni nationalement. L usage des TIC pour accéder à l information a progressé de 7% en 2006 à 64% en 2008, principalement grâce à l introduction des services de TradeNet. En 2008, la moitié des participants connaissaient le site Web et 58% d entre eux en étaient particulièrement satisfaits. Pour les fermiers qui utilisaient le téléphone mobile pour accéder à l information, environ 85% d entre eux étaient hautement satisfaits avec l information fournie. De la même manière, un chiffre encourageant est que 71% des bénéficiaires pensaient que l information était aussi accessible et adaptée aux femmes et aux populations défavorisées (Ceci n a pas été mesuré en 2006 ni en 2007). La satisfaction relative à la qualité du service a énormément augmentée durant les années, avec seulement 17% de fortement satisfaits en 2006 puis 80% en 2008. Le principal critère impactant la satisfaction est le coût des services. Les fermiers ne paient pas ECAMIC pour ses services mais utilisent leurs propres ressources pour téléphoner au centre, envoyer des SMS de demande de prix, ou voyager jusqu aux centres d information des circonscriptions. Un autre aspect est la qualité et la fréquence de mise à jour de l information offerte. En 2006, 35% des fermiers étaient satisfaits avec l information fournie. Pendant la première phase du projet, les fermiers avaient parfois de l information plus récente que celle fournie par le projet et dans certains cas, les gens mettaient en doutent la cotation du marché fournie. Après amélioration des données, en 2008, les fermiers sont maintenant seulement 2% de mécontents à propos de la qualité de l information. Un bénéficiaire a mentionné : Je suis sûre que je ne suis pas dupé en cherchant le juste prix là ou je vais vendre mes récoltes. Les fermiers n utilisent pas seulement l information pour eux-mêmes mais la partage avec d autres fermiers qui n y ont pas accès. Je dis aussi aux autres acheteurs où vendre et quand vendre leurs produits. Ou Même si je ne suis pas le bénéficiaire d un téléphone portable reçu par certains fermiers, je peux consulté l un de ces téléphones pour accéder aux informations du marché. Le renforcement de capacités a augmenté énormément passant de 16% en 2006 (phase 1) pour atteindre 68% en 2008 (phase 2), principalement en raison du fait que les fermiers ont plus accès aux centres d information et aux téléphones mobiles, étant ainsi en mesure de contrôler leurs besoins informationnels au moment désiré. Dorénavant les fermiers apprécient de ne plus avoir à attendre que l officier chargé d informations de la coopérative affiche les données sur les tableaux d affichage. 4

Réunion à la Fondation SEND au Salaga. L impact organisationnel est un indicateur qui évalue la participation à la prise de décision et les contributions en matière de lutte contre la corruption. En raison d une augmentation des capacités en matière de leadership, et d un encouragement à opérer avec plus de transparence et de vérité, 54% des participants reconnaissent que la corruption a baissée, et 72% des bénéficiaires pensent qu ils ont dorénavant amélioré leurs capacités en matière de prise de décisions. L impact économiquement a atteint 92% en 2008 contre 78% en 2006. Les fermiers se perçoivent comme des meilleurs négociateurs, sachant quel prix demander. La motivation est forte, avec 86% motivés à travailler plus et 74% à percevoir le rapport coûts/bénéfices du projet comme positif. ECAMIC a calculé que les fermiers avaient perçus une augmentation de 50Ghc en 2006 basée sur des ventes de soja supplémentaires. Selon les mots d un fermier : Au début je ne possédait pas de ferme, mais après ma participation au projet, j ai ma propre exploitation. Je produis des graines de soja que je vends sur le marché pour obtenir de l argent et aider le foyer. Globalement, le niveau de satisfaction des bénéficiaires du projet indique que ce dernier atteint ses objectifs avec un impact concret sur le terrain. Les fermiers sont satisfaits avec les services et ont engagé des actions concrètes après avoir participé au programme. Leçons apprises L évaluation basée sur les questionnaires et les réunions de Focus Groups révèle les informations suivantes : Représentation par sexe: la participation des femmes était très faible pendant la phase 1. Une des raisons était que les 5 Centre d information Agro-alimentaire de l est du Corridor

récoltes à majorité «féminine», telles que le gombo et le poivron séchés n étaient pas incluent dans les services de données. Ceux-ci ont été ajoutés de même que les données des marchés des circonscriptions de Dambai et Jbimdiri. Pour impliquer davantage les femmes dans le programme, il a été ensuite demandé que lors des ateliers de renforcement de capacités que les hommes soient systématiquement accompagnés d une femme. Haute technologie basse technologie: La combinaison des initiatives TIC (haute technologie) et des autres (basse technologie comme les visites de terrain et les tableaux d affichage) est une bonne manière de décimer l information du marché aux communautés rurales. Les ordinateurs et les téléphones portables ne sont pas toujours fiables en raison de facteurs tel que l accès à l électricité. Renforcement de capacité: Initialement, la formation informatique était destinée uniquement aux leaders des communautés. Après l évaluation de la phase 1, d autres membres des communautés ont été inclus, en particulier des femmes. Faible niveau d alphabétisation: la plupart des fermiers formés à l usage des téléphones mobiles avaient un faible niveau d alphabétisation et ne pouvaient pas tirer pleinement profit de la formation. Ceci a été résolu en investissant des membres de la famille lettrés, des relations ou des amis aux formations, afin qu ils puissent ensuite formés leur entourage. Enjeux Actuellement, les enjeux auxquels le programme doit faire face sont les suivants : La pesée de la production: les fermiers ne sont pas encore capables de répondre à la demande des acheteurs en matière d énonciation de la quantité (pesée) de leur production. Aussi, ne pas être capable d assurer une qualité garantie, entrave leurs négociations commerciales sur la plateforme de TradeNet. La formation a démarrée sur l utilisation de grilles de pesées et sur la manière d interpréter leurs poids en unités de mesures locales. Prochainement, les efforts porteront sur l encouragement des communautés à acquérir des balances pour leurs groupes. Téléphones subventionnés: La demande pour des téléphones mobiles à prix réduit a été bien plus élevée que prévue initialement par le projet ECAMIC, aussi certains fermiers ont été déçus de ne pas pouvoir acheter un portable à prix subventionné. Impact sur le budget quotidien: Beaucoup de fermiers demandent les prix du marché par SMS en utilisant leurs propres crédits, au lieu d attendre les alertes SMS hebdomadaires de TradeNet (qui sont gratuites). Certains fermiers se plaignent dorénavant que cela impacte trop sur leur budget quotidien, dans la mesure ou ça nécessite du 6

Mr. Shafiu Shaibu, responsable du programme a le Fondation SEND, examine l antenne parabolique. crédit. Cela nécessiterait de revoir la fréquence des alertes envoyées. Chargement des téléphones: dans certaines coopératives, l accès à l électricité pour recharger les téléphones mobiles est limité. Les fermiers voyagent de longues distances pour recharger leur téléphone via un service payant (50Gp par charge). Selon leur opinion, c est un coût supplémentaire en matière d utilisation du téléphone portable pour accéder à l information du marché. Une solution pourrait être que les coopératives contribuent et achètent un générateur pour charger leurs téléphones à un coût subventionné. Prochaines étapes et perspectives Pour relever les enjeux actuels et tirer profit de toutes les possibilités de la plateforme TradeNet, il est davantage nécessaire de renforcer les capacités. Des formations spécifiques permettraient non seulement aux fermiers d accéder et d analyser l information du marché, mais aussi de vendre leurs productions via la plateforme TradeNet ainsi que de négocier des bons prix. En collaboration avec le Centre International pour la Fertilité du Sol et le Développement Agricole (International Centre for Soil Fertility & Agricultural Development - IFDC), SEND va aussi former les fermiers sur les bonnes pratiques agricoles et sur la manière d améliorer la qualité de leur production. Parallèlement, comme davantage de fermiers utilisent les téléphones portables comme un moyen d accès à l information et de communication, leur besoin de rencontrer l équipe projet se réduit. Ils prennent le contrôle sur leurs propres besoins en matière d information. C est une étape importante en matière de développement durable. 7 Centre d information Agro-alimentaire de l est du Corridor

Renseignements sur le projet Mr. Mumuni Mohammed ECAMIC Coordinator, Fondation SEND bonnayoo@yahoo.com Mr. Samuel Zan Akologo Country Director, Fondation SEND send@africaonline.com.gh Mr. Shafiu Shaibu Programme Officer, Fondation SEND sshafiu@gmail.com Mr. Olaf Erz Country Manager Ghana, IICD oerz@iicd.org Renseignements sur ce résumé Ms. Martine Koopman Officer Knowledge Sharing, IICD mkoopman@iicd.org Ms. Denise Senmartin Officer Knowledge Sharing, IICD dsenmartin@iicd.org Les agriculteurs expérimentent avec des chargeurs solaires pour téléphones portables qui pourraient résoudre leurs problèmes d approvisionnement d énergie. Liens vers les sites institutionnels Site web du projet: www.sendfoundation.org Site Web de l IICD: www.iicd.org Sous réserve de disposer des bons outils, les habitants des pays en développement peuvent améliorer sensiblement le niveau et la qualité de leur vie. Pour atteindre leurs objectifs, ils doivent en particulier avoir un meilleur accès aux technologies de l information et de la communication (TIC). C est la raison pour laquelle l Institut international pour la communication et le développement (IICD) crée des solutions pratiques et viables pour connecter les gens et leur donner accès aux TIC. En tant que fondation indépendante sans but lucratif, l IICD apporte à ses partenaires du secteur public, privé ou associatif des connaissances, des innovations et des moyens financiers. Ensemble, nous pouvons faire la différence.. International Institute for Communication and Development Visitor s address: Raamweg 5 2596 HL The Hague The Netherlands P.O. Box 11586 2502 AN The Hague The Netherlands Phone: +31 (0)70 311 7311 Fax: +31 (0)70 311 7322 E-mail: information@iicd.org www.iicd.org Texte: Martine Koopman, Denise Senmartin, Mohammed Mumuni Design: Frissewind visuele_communicatie (BNO) Amsterdam Copyright IICD December 2009 8