1 - PRESERVER OU AMELIORER LES RESSOURCES EN EAU Le diagnostic du SAGE a mis en évidence les principaux problèmes que connaît le mode de gestion actuel des ressources en eau. On distingue 4 types de problèmes : Lacunes dans les connaissances Problèmes quantitatifs Problèmes qualitatifs Risques AEP 1.1 - Renforcement des connaissances : Malgré les systèmes de suivi déjà en place, la connaissance des ressources en eau (quantité, qualité), du fonctionnement des aquifères et de leurs interrelations reste partielle. L objectif du SAGE est de renforcer la connaissance des ressources en eau, des milieux aquatiques et des zones humides.... Et ce dans le but de : Mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes ; Évaluer précisément l impact des activités humaines (prélèvements, rejets...) actuelles et futures ; en particulier, le choix d un lieu de rejet d eaux usées butte souvent sur l absence de connaissance des débits des milieux récepteurs. Être en mesure de proposer un mode de gestion optimal des ressources, vis-à-vis des besoins humains comme vis-à-vis de la protection des écosystèmes des milieux aquatiques et des zones humides (en attendant, le SAGE propose des mesures visant à améliorer la gestion des ressources en eau, en l état actuel des connaissances) ; Évaluer l efficacité des mesures proposées par le SAGE et le réactualiser. Mieux informer, sensibiliser, communiquer. 1.2 - Mieux gérer les étiages : Le Diagnostic a montré qu il existe un déséquilibre entre les 3 fonctions des débits transitant dans les cours d eau : Fonction 1 - Fonctionnement des écosystèmes des milieux aquatiques et des zones humides, Fonction 2 - Satisfaction d usages non consommateurs d eau : pêche, conchyliculture, sports nautiques, navigation, etc..., Fonction 3 - Satisfaction d usages consommateurs d eau : AEP, irrigation agricole, irrigation de terrains de sport, alimentation de plans d eau, etc...,... la fonction 3 étant très pénalisante pour les 2 autres.
L objectif du SAGE est de répondre aux besoins en eau sans aggraver les étiages naturellement sévères, de façon à préserver le fonctionnement des écosystèmes des milieux aquatiques et des zones humides et à satisfaire les usages non-consommateurs d eau. Pour ce faire, la stratégie du SAGE est la suivante : Favoriser les économies d eau. Remplacer certains types de prélèvements ayant une incidence sur les débits des cours d eau par des ressources de substitution (eau du Rhône, réutilisation des eaux usées...). Prendre en compte les aspects quantitatifs lors des choix en matière de prélèvements et de rejets. Fixer des débits-objectifs sur le Lez et la Mosson dès que les besoins en eau des écosystèmes seront mieux connus, afin de disposer d un outil d alerte et de régulation des prélèvements. 1.3 - Améliorer la qualité de l eau : La qualité de l eau dans les milieux aquatiques de la partie aval du périmètre (partie aval des cours d eau et partie médiane de la Mosson, étangs) est très mauvaise. Conformément aux orientations du SDAGE, l objectif du SAGE est d améliorer la qualité de l eau jusqu à garantir une qualité à la hauteur des exigences des usages et du fonctionnement des écosystèmes. Sur les cours d eau : l objectif est de gagner une à deux classes de qualité par rapport à la situation actuelle, en particulier en termes d eutrophisation. Sur les étangs : En mer : l objectif est de limiter les crises dystrophiques, en fréquence, en intensité et en durée. l objectif est la préservation globale de la qualité et l obtention d une qualité bactériologique optimale sur les plages, notamment au niveau de l embouchure du Lez, et au niveau des filières conchylicoles de la zone des Aresquiers. Ces objectifs se déclinent de la façon suivante : Encourager les collectivités à poursuivre leurs efforts en matière de dépollution, notamment vis-à-vis des nutriments (matière organique, azote phosphore), de façon à ce que toutes les stations d épuration du périmètre du SAGE soient aux normes européennes, et en particulier finaliser et mettre en œuvre d urgence le programme d assainissement de l agglomération montpelliéraine. Lutter contre l aggravation des étiages. Éviter l eutrophisation des milieux en réduisant le nombre d actions aboutissant à l élargissement des lits mineurs, à la diminution de l ombrage ou à l appauvrissement de la végétation des lits mineurs.
Restaurer les circulations hydrauliques dans les étangs et délaissés d étangs. 1.4 - Tendre vers un risque nul en matière d AEP : Différents travaux de sécurisation de l adduction en eau potable ont été réalisés, mais pour l instant des risques de pénurie ou de pollution accidentelle demeurent. L objectif à long terme du SAGE est de tendre vers un risque nul en matière d alimentation en eau potable. Pour cela, et conformément au Schéma Départemental d AEP et au Schéma d Alimentation en Eau de la Région de Montpellier, la stratégie recommandée par le SAGE est la suivante : Diversifier la ressource en eau potable, et ce dès maintenant Maintenir l exploitation des ressources «locales», sous réserve du respect du fonctionnement des écosystèmes Poursuivre les efforts de prévention des pollutions accidentelles Poursuivre la multiplication des interconnexions entre les différentes ressources Et plus généralement, favoriser toute mesure tendant à une plus grande sécurisation de l alimentation en eau potable.
2 - REDUIRE LE NIVEAU DE RISQUE D INONDATION sans nuire au fonctionnement hydrodynamique et écologique des milieux aquatiques et des zones humides (et notamment sans accélérer le processus de comblement des étangs) Pour atteindre simultanément l objectif de réduction du risque d inondation et les autres objectifs du SAGE (préservation du fonctionnement hydrodynamique et écologique des zones humides...), il est nécessaire de : mettre en place un système global de gestion des crues à l échelle du bassin versant, notamment en identifiant des zones dans lesquelles il est possible d étaler et de ralentir les crues pour protéger les zones situées en aval ; limiter les aménagements linéaires lourds le long des cours d eau et des étangs aux objectifs de protection des zones déjà urbanisées et aux projets déjà inscrits dans les PPR approuvés et dans les PLU approuvés postérieurement à ces PPR ; préserver les lits majeurs des cours d eau et des étangs : une fois terminés les projets déjà inscrits dans les PPR approuvés et dans les PLU approuvés postérieurement à ces PPR, ainsi qu éventuellement d autres travaux rendus nécessaires par la protection des zones déjà urbanisées, les lits majeurs ne devront plus être remblayés ni urbanisés. En effet, il est important de rappeler que toute diminution du lit majeur d un cours d eau dans un secteur donné a de fortes chances d impliquer l élargissement du lit majeur de ce cours d eau (ou d un cours d eau voisin) dans un autre secteur : schématiquement, on peut dire que l espace (en fait le volume) nécessaire au passage d une crue est un invariant. prendre en compte les problèmes de ruissellement à l échelle locale, sur tout le bassin versant, par la lutte contre l imperméabilisation des sols (milieu rural) et la mise en œuvre de mesures compensatoires (zones urbanisées). En ce qui concerne les forêts, celles-ci participent à la limitation des inondations, c est pourquoi l objectif est le maintien, voire l augmentation, du taux de boisement global du bassin en privilégiant les essences peu consommatrices d eau. Cette façon de traiter le problème des inondations est non seulement la plus rationnelle, mais encore la plus respectueuse de l environnement et du fonctionnement naturel des milieux. Elle présente de plus l intérêt de permettre une gestion simultanée des flux liquides et des flux solides (sédiments), avantage vis-à-vis de la problématique de comblement des Etangs Palavasiens. Il est en effet nécessaire de permettre aux sédiments de se déposer de part et d autre des lits mineurs des cours d eau avant d entrer dans les étangs, si l on veut que le processus naturel de comblement des étangs ne soit pas accéléré par des causes anthropiques.
3 - PRESERVER OU RESTAURER LES MILIEUX AQUATIQUES, LES ZONES HUMIDES ET LEURS ECOSYSTEMES Les milieux aquatiques et les zones humides qui ont été préservées sont des zones particulièrement riches du point de vue écologique (biodiversité), et à ce titre ils constituent un patrimoine qu il est impératif de préserver. Ceux qui ont été dégradés ont parfois perdu une partie de leur richesse spécifique mais, dans la plupart des cas, ce phénomène n est pas irréversible. Par ailleurs, le Diagnostic a montré que les milieux aquatiques et les zones humides remplissent de nombreuses autres fonctions : outil économique (pêche professionnelle, attrait touristique), lieu de loisirs (chasse, promenade, baignade, sports nautiques...), mais aussi régulation des crues, épuration de l eau, patrimoine paysager, etc... Pour toutes ces raisons, l objectif du SAGE est de préserver les milieux aquatiques et les zones humides - même de très petite taille - et leurs écosystèmes et de restaurer ceux qui ont été dégradés. 3.1 - Préserver l intégrité physique des milieux aquatiques et des zones humides : La tendance générale (en France, dans le bassin Rhône-Méditerranée-Corse et dans le périmètre du SAGE) est à la diminution des surfaces occupées par les milieux aquatiques et les zones humides, parfois sous l action de phénomènes naturels (comblement des étangs), mais le plus souvent sous l action humaine : comblement ou assèchement de zones humides, recalibrage et endiguements de cours d eau, compartimentation des lagunes, etc... Cette tendance à la diminution des surfaces est particulièrement importante dans les bassins soumis à une forte pression urbaine et touristique, comme c est le cas dans le périmètre du SAGE. L objectif du SAGE est de stopper cette tendance, en mettant un coup d arrêt à toutes les actions anthropiques aboutissant à la diminution des surfaces occupées par les milieux aquatiques et les zones humides, à l exception de quelques aménagements ponctuels de lutte contre les inondations rendus nécessaires par l état actuel de l urbanisation (cf. Objectif 2). De plus, dans le cas particulier des Etangs Palavasiens, l objectif est de faire baisser significativement la vitesse de comblement actuelle.
3.2 - Préserver ou restaurer le fonctionnement des écosystèmes des milieux aquatiques et des zones humides : Pour maintenir ou restaurer la biodiversité des écosystèmes des milieux aquatiques et des zones humides, et pour que ceux-ci soient en mesure d assurer correctement leurs fonctions, il est nécessaire de : restaurer la qualité et la quantité de l eau douce alimentant les milieux aquatiques et les zones humides ; stopper la compartimentation des milieux aquatiques et des zones humides, reconnecter les milieux aquatiques et les zones humides à ceux dont ils auraient été séparés, et restaurer des échanges hydrauliques nécessaires au bon fonctionnement des écosystèmes ; maintenir ou restaurer les systèmes de gestion hydraulique des milieux aquatiques et des zones humides lagunaires ; fixer des objectifs de gestion de ces zones humides et mettre en œuvre une gestion hydraulique adaptée. préserver les habitats (ripisylves, prés humides, marais, étangs, délaissés d étangs...) et de restaurer rapidement ceux qui ont été dégradés ; préserver ou restaurer la biodiversité en maintenant ou en restaurant la diversité des habitats. permettre la libre circulation de la faune aquatique et de préserver les espèces menacées. 3.3 - Développer de façon raisonnée (i.e. dans le respect des milieux et de leurs écosystèmes) les activités liées aux milieux aquatiques et aux zones humides : Pêche professionnelle, pisciculture, conchyliculture : maintien ou développement de ces activités économiques. Développement d activités éco-touristiques : cet objectif correspond à une forte demande de la population locale et de la population touristique, liée à un besoin de rapprochement avec la nature, et dirigée vers des activités ludiques et touristiques de qualité dans un environnement de qualité. La mise en valeur des milieux aquatiques et des zones humides et le développement d activités éco-touristiques permettront simultanément : - l amélioration de la qualité de vie de la population locale, - le soutien et le développement du tourisme local, - la sensibilisation des populations locale et saisonnière au respect des biotopes et des écosystèmes, - la création d'une image verte ou environnementale de qualité.
4 - AMELIORER L INFORMATION ET LA FORMATION / DEVELOPPER L ACTION CONCERTEE Le Diagnostic a mis en évidence certains problèmes d information, de communication et de concertation. L objectif du SAGE est d améliorer le niveau de connaissances général dans le domaine de l eau, l échange d informations et l action concertée. Cet objectif se décline de la façon suivante : Regroupement en un même lieu et mise à disposition du public de toutes les données et informations existantes sur l état et la gestion des ressources en eau, des milieux aquatiques et des zones humides du périmètre du SAGE. Développement de la formation, de l animation et du dialogue dans le domaine de l eau. Mise en place de structures intercommunales de maîtrise d ouvrage spécialisées dans le domaine de la gestion des ressources en eau, des milieux aquatiques et des zones humides (SIVU, Syndicats mixte, ), avec des périmètres définis par rapport aux entités hydrographiques existantes. Ces structures intercommunales pourront prendre en charge, en concertation avec les autres acteurs de l eau (Etat, collectivités locales, usagers...), la réalisation des préconisations du SAGE.