ALLÔ LA TERRE LE PIANO L expérimentation sonore Réalisation : Éric Pittard Coproduction : Les Films d ici, La Cinquième, Écoutez voir Les Films d ici, La Cinquième, Écoutez voir, 1998 Durée : 03 min 58 s En compagnie du «compositeur-interprète-improvisateur» c est ainsi qu il se définit lui-même Patrick Scheyder (né en 1959), au studio 112 de la Maison de la Radio, à Paris, nous assistons à une séance de travail autour d un piano et d un système informatique visant à transformer le son. En compagnie du pianiste, se trouvent un ingénieur du son, aux commandes d une table de mixage, ainsi que Daniel Teruggi (né en 1952 en Argentine), compositeur et directeur de l INA- GRM (groupe de recherches musicales de l Institut national de l audiovisuel), qui sculpte en temps réel les sons produits par le piano. Le poste informatique comprenant plusieurs écrans et ordinateurs nous semble aujourd hui assez «dépassé», les technologies informatiques ayant énormément progressé depuis la réalisation du film. Daniel Teruggi raconte l apparition de la musique concrète, insufflée par Pierre Schaeffer (1910-1995), qui axe ses recherches autour du son en général, ce dernier n étant plus forcément produit par un instrument de musique. Son discours est ponctué de passages musicaux pendant lesquels le pianiste improvise tandis que le compositeur transforme les sons. Il termine son exposé en affirmant l universalité de la musique électronique dans les productions contemporaines, quel que soit leur genre (musique «techno», de films, etc.). Pour lui, le son en tant que tel est l élément majeur de la musique du XXI e siècle. Cet extrait permet de débuter un travail de présentation sur une partie de la musique créée dans la seconde moitié du XX e siècle et qui a utilisé les technologies progressivement apparues au cours de cette période.
On peut rappeler que la bande magnétique et le disque vinyle microsillon se sont développés dans les années 1950-1960, que la cassette audio est apparue en 1963, le compact disc en 1980 et le format MP3 en 1995. Deux angles d attaque principaux s imposent naturellement : en premier lieu, une étude d un point de vue technologique (évolution des moyens d enregistrement du son depuis la Deuxième Guerre mondiale : de la bande magnétique jusqu au MP3) ; en second lieu, une approche plus spécifiquement musicale (l introduction des nouvelles technologies dans la musique, aussi bien savante que de variété). 2
DISCIPLINE, CLASSES ET PROGRAMMES Éducation musicale, 6 e : Écoute : «Musique utilisant les nouvelles technologies». Éducation musicale, 5 e et 4 e : Musique de la seconde partie du XX e siècle. Éducation musicale, 3 e : Travail de création. OBJECTIFS DU FILM Saisir l évolution des technologies électroniques et informatiques liées au son. Comprendre leur fonctionnement. Reconnaître des musiques intégrant ces technologies au sein de groupes d instruments jouant «en direct» et d autres ne se diffusant que par des enregistrements réalisés en studio. VOCABULAIRE REQUIS Piano, ordinateur, logiciel, disque vinyle, microsillon, cassette audio, compact disc. VOCABULAIRE À EXPLIQUER Analogique, numérique, musique électroacoustique, musique concrète, MP3, boucle, sampling. VOCABULAIRE ET NOTIONS Piano, ordinateur, logiciel, synthétiseur. PRINCIPAUX THÈMES ABORDÉS La prise de son, l enregistrement. L informatique musicale. La musique concrète. 3
DÉCOUPAGE DU FILM 00min00s: Plan d ensemble du studio 112 de la Maison de la Radio à Paris, pendant qu une voix off nous explique que la musique ne se réalise plus aujourd hui uniquement avec des instruments, mais également avec des outils comme l ordinateur. Trois personnes sont présentes : le pianiste, l ingénieur du son et le compositeur Daniel Teruggi. La voix off nous le décrit comme l un des successeurs de Pierre Schaeffer à la tête de l INA-GRM. 00min37s: Plan moyen sur Daniel Teruggi, qui évoque Pierre Schaeffer et son travail sur le son enregistré. 01min28s: Photos en noir et blanc représentant Pierre Schaeffer, la voix de Daniel Teruggi poursuivant son explication. 01 min 38 s : Retour à l image de Daniel Teruggi, qui évoque le développement de la musique concrète et son intégration progressive dans les musiques de film et de danse. 02min00s: Patrick Scheyder joue du piano de manière traditionnelle mais également en pinçant les cordes du piano (couvercle ouvert). Les sons sont transformés ou bien déclenchent d autres sons. 02 min 27 s : Retour de Daniel Teruggi : «La techno et la musique électronique sont dans une expérience commune.» 02min47s: La voix se tait, et nous sommes spectateurs du travail des musiciens. 03min32s: Reprise du commentaire de Daniel Teruggi. Ces musiques utilisent aujourd hui des outils qui seront généralisés demain. 03min46s: Pour finir, passage musical pianistiquement agité. 4
SUGGESTIONS D EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE Cet extrait peut servir de point de départ à des travaux en classe dans le cadre de l activité d écoute d œuvres, au sein de thématiques choisies au préalable par l enseignant. Pour le niveau 6 e, l écoute d une œuvre simple autour de la musique utilisant les nouvelles technologies peut être envisagée. Pour le niveau central, une écoute d un niveau plus complexe peut être proposée aux élèves. La dernière suggestion d exploitation pédagogique ici évoquée est plutôt destinée aux élèves de 3 e, et consisterait en un travail de création au moyen d un ordinateur. Musique utilisant les nouvelles technologies Éducation musicale, 6 e 5 Yellow Submarine, des Beatles FICHE ÉLÈVE Instruments habituels : Bruits : Principe instrumental : Principe formel :. Plan : Tempo : Nuance dominante : Commentaire :.
FICHE PROFESSEUR Instruments habituels : guitares folk, guitare basse, batterie, cuivres divers (appartenant à une fanfare). Bruits : mer (vagues) bulles, machines diverses, corne de brume, sonnette. Principe instrumental : intégration d instruments «classiques» et de bruits à une chanson de style rock. Principe formel : classique chanson qui alterne deux couplets et un refrain. Plan : couplet 1, couplet 2, refrain, couplet 3, fanfare, refrain, solo, couplet 4 (avec échos), deux refrains. Tempo : modéré. Nuance dominante : forte. Commentaire : le solo est remplacé par les bruits ; c est Ringo Starr (le batteur) qui chante (peu fréquent). Musique du XX e siècle Éducation musicale, cycle central (5 e et 4 e ) «Check it out» («Viens voir»), City Life (1995), de Steve Reich (né en 1936) FICHE ÉLÈVE Instruments électroniques : Instruments habituels : Bruits employés : Principe formel : Principe instrumental : Tempo : vif modéré lent. Nuance dominante : piano mezzo forte forte. 6
Prédominance : mélodique harmonique rythmique. Caractère : Plan : Commentaires : Compositeur : FICHE PROFESSEUR Instruments électroniques : deux échantillonneurs (samplers). Instruments habituels : deux flûtes, deux hautbois, quatuor à cordes (deux violons, alto, violoncelle), deux pianos, deux vibraphones, deux grosses caisses, cymbales et tam-tam (plaque de métal). Bruits employés : frein pneumatique de bus, freins pneumatiques de métro, claquements de porte, dérapages de pneus, moteur de voiture, klaxon de voiture, alarme d antivol, carillon de métro, voix enregistrée sur un marché. Principe formel : répétitions, canons, déphasages. Principe instrumental : mélange de bruits enregistrés et de sons provenant d instruments réels. Tempo : vif modéré lent. Nuance dominante : piano mezzo forte forte. Prédominance : mélodique harmonique rythmique. Caractère : répétitif. Plan : A (jusqu à 01 min 22 s) B (jusqu à 01 min 57 s) C (jusqu à 03 min 17 s). Commentaires : composé après le premier attentat (en 1994) contre le World Trade Center de New York. Compositeur : c est un Américain, adepte de la «musique répétitive». Activité de création Éducation musicale, 3 e Il est possible d envisager une activité de création autour de la MAO (musique assistée par ordinateur) pourvu que l on dispose de conditions matérielles suffisantes (un parc informatique muni de casques ou bien, comme c est parfois le cas, un ordinateur portable prêté à chaque élève), de logiciels plus ou moins gratuits (souvent en versions de démonstration) voire achetés séquenceur informatique, comme Cubase, ou éditeurs de boucles (loops), 7
comme Acid, et d élèves suffisamment disciplinés, en solo ou groupes de deux, pour se prêter au jeu. Il s agit de rassembler et de mixer des sons enregistrés en directs et/ou d extraits d œuvres existantes et d en réaliser un nouveau morceau. Le processus est souvent très semblable d une configuration à une autre : on crée une piste dans laquelle on insère une boucle (un fichier son); on en modifie certains paramètres (durée, hauteur ) ; on en crée une seconde et on gère le mixage entre les deux ; il est possible à n importe quel moment d insérer une partie de drum n bass (batterie et guitare basse) pour assurer une base ; on enregistre la voix (parlée, chantée, rappée ) ou même une partie de flûte à bec avec l entrée son de l ordinateur ; une fois le mix final achevé, il est en général possible d exporter le résultat au format MP3 ou bien de graver le morceau. Les morceaux achevés, on peut procéder à leur écoute et juger des qualités musicales de chacun tout en s attendant à retrouver ça et là des formules déjà entendues dans la musique «commerciale», qui travaille avec les mêmes outils. LIVRET RÉDIGÉ PAR FRÉDÉRIC PLATZER SCÉRÉN-CNDP, 2006