IV. NOUVEAUX HORIZONS GEOGRAPHIQUES ET CULTURELS I / Une nouvelle vision du monde : ouverture du monde et grandes découvertes. 1. Pourquoi les grandes découvertes? Introduction Avec les grandes découvertes, on assiste au début du décloisonnement du monde. Cette période de grandes découvertes commence avec les voyages d explorations d aventuriers qui sont mandatés, aux XVe & XVIe siècles, par deux royaumes : l Espagne et le Portugal. En 1459, le monde connu des Européens est très mince : l Asie est mal connue, idem pour l Afrique (plus on s éloigne de l Europe, plus les approximations sont importantes). Les autres continents ne sont pas du tout connus. À cette époque, le monde connu se limite à trois continents. On se rend compte que les connaissances géographiques n ont pas beaucoup évolué depuis l antiquité, et que les cartes de l époque ressemblent beaucoup à la carte du monde établie par Ptolémée, un géographe du deuxième siècle av. J.C. Le monde est alors centré sur une vieille capitale religieuse : Jérusalem. Découvrir suppose innover : à la fin du moyen-âge, les techniques de navigation en haute mer vont énormément progresser. Depuis l antiquité, l immensité de l Océan faisait peur, on pensait qu au-delà se trouvaient les limites du monde. Cela va se débloquer à la fin du Moyen-Âge : on apprend à naviguer : on apprend à utiliser les boussoles, la navigation astronomique, etc. La navigation va bénéficier des connaissances pratiques concernant les vents et les courants. Bref, à partir du XVe siècle, on est à peu près capable de se repérer dans l Océan. De même, les navires vont être rendus plus apte à la haute-mer : il va apparaître deux types de bateaux qui permettent la navigation en haute-mer ; ce sont les nefs et les caravelles. Ils sont propulsés par des voiles carrées (issu des techniques de navigation du Nord) et des voiles triangulaires, dites «latines». La peur de l inconnu recule, les aventuriers de l époque deviennent plus intrépides. 1
EXERCICE Question : quelles régions du monde les Européens veulent-ils atteindre et dans quel but? Réponse : on veut atteindre l Inde pour trouver des épices car elles sont très chères en Europe ; pour qu il n y ait pas d intermédiaires notamment le monde Arabe. Question 2. Quelle est la meilleure route? (compléter le fond de carte). Question 3. Citez deux explorateurs portugais et un travaillant pour l Espagne. Question 4. Quels perfectionnements techniques ont permis ces voyages?.. Question 5. Quel est le but l expédition de Magellan (1520)? Quel en fut le résultat?. Jacques Cartier découvre pour le roi François 1 le passage vers le Nord, vers le Canada. 2. Les conséquences des grandes découvertes Des conséquences énormes Conséquences intellectuelles Les hommes découverts sont-ils des hommes? Un monde nouveau, plus grand. Conséquences politiques Conséquences humaines Conséquences économiques Conséquences sociales Empires coloniaux : puissance de l Espagne et du Portugal. Nouveaux microbes ; soumission des amérindiens par les Européens > forte diminution des populations indigènes ; importation des noirs africains. De l or > Espagne > inflation. L Atlantique devient supérieure à la Méditerranée. Naissance du capitalisme marchand d où création d une classe sociale riche. 2
2. 1453 : La prise de Constantinople par les Turcs, un choc pour le christianisme TD pp 158-161. Histoire de l art : des «signes» grâce aux peintres, L Annonciation de Crivelli en 1486 témoigne de la fascination pour l orient : le tapis est un objet de luxe (signalé dans les châteaux français par Rabelais en 1540). 3. MAGELLAN ET APRES LE TOUR DU MONDE [1519-1521] 3
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4. L ouverture du monde met les Européens en contact avec des civilisations étrangères, qu ils tentent de décrire L extrait qui suit est écrit par le Français Montaigne. 1 Contextualisation : On vient de découvrir le Brésil et Montaigne s interroge (en 1579) sur la possibilité et sur l intérêt d essayer de conquérir des espaces aussi immenses (il essai aussi de trouver des textes antiques qui parleraient de ces terres et conclue qu elles étaient véritablement inconnues Livre I, Chapitre XXI. Des cannibales ( ) Voilà il faut se garder des opinions vulgaires, et les faut piéger par la voye de la raison, non par la voix commune. Or je trouve, pour revenir à mon propos qu il n y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu on m en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n est pas de son usage ; comme de vray, il me semble que nous n avons aucune mire de la vérité et de la raison que l exemple et idée des opinions et usances du païs où nous sommes. Là est toujours la parfaicte religion, la parfaicte police, perfect et accompli. 1 http://bidulbuk.blogspot.com/2008/02/histoire-les-grandes-dcouvertes-et-la.html 5
UN INTELLECTUEL FRANÇAIS DIT «SA PENSEE» SUR LES INDIGENES D AMERIQUE, VERS 1680. EXERCICE MICHEL DE MONTAIGNE DES COCHES 1580 Commentaire historique d un texte littéraire «philosophique». Ligne 1 5 10 15 20 24 30 1 ( ) 4 9 12 6
CORRECTION DES COCHES pp. 986-988. Commentaire historique et littéraire. Montaigne et le regard sur l autre, et sur sa propre société. «Nostre monde vient d en trouver un autre (et qui nous respond si c est le dernier de ses frères ( )» Contexte : L Amérique est une découverte récente, et l information circule lentement ; nous ne devons pas être étonnés que la connaissance de nouveaux peuples n atteigne l Europe que dans le dernier tiers du XVI siècle. Commentaire : lignes 1 à 3 : Montaigne s est renseigné sur l action des Européens par rapport aux peuples d Amérique, et ce qu on a pu lui raconter lui fait dire de façon visionnaire que nous imposons nos mœurs à une civilisation qui avait la sienne (ce dont quasiment personne d autre ne se soucie à l époque). Il considère toutefois faire partie d une Europe avancée, et l Amérique est «un monde enfant» (l.4) ; mais ce n est pas notre justice et notre bonté (l.7), ni le fait de les avoir soumis «à notre discipline» (l.5) qui les aura convaincus de notre valeur : ce qui signifie que Montaigne fait l autocritique de la conquête européenne. Lignes 8 et suiv. : D après ce qu il a pu voir et entendre, Montaigne trouve que ces hommes sont censés («ne nous devoyent rien en clarté d esprit»), ce qui implique qu ils sont autant «humains» que nous, ce dont presque touts les Européens doutent (ou feignent de le penser pour pouvoir mieux les asservir). Il argumente en citant la magnificence de leurs villes, de leur architecture, de leurs jardins, de leurs bijoux («ouvrages en pierrerie, plume, coton. Lignes 19 et suiv : Montaigne leur donne un grand nombre de qualités pour les grandir et il souligne nos défauts qui ont permis de les asservir : exple : nous avons manqué de parole («loyauté, franchise») pour mieux supprimer leurs rois. ( ) Le paragraphe suivant continue de leur rendre honneur pour leur «courage, résolution contre les douleurs de la faim et la mort», en comparant aux exemples présents et anciens d Europe. Ceux qui les ont «subjuguez» c est par la ruse («piper» = tricher) et grâce à l «estonnement (gens barbus, cheval)».. «sous la couleur de l amitié»
Ils étaient démunis devant toute notre fourberie : «trahison, luxure, avarice et toute sorte d inhumanité et de cruauté» : la critique est extrêmement forte : «tant de nations exterminées et la plus belle et la plus riche partie du monde bouleversée pour la négociation de perles et du poivre»! Les Espagnols («envoyés par le pape») surtout sont critiqués ; il est vrai que le contexte (1580) en fait notre principal ennemi.
Quelles conclusions pouvons-nous tirer de cette leçon? Bilan avec les cartes : comment la représentation du monde a-t-elle évolué entre Moyen-âge et Renaissance? Carte du monde d'après Fra Mauro (milieu du XIVe siècle). Mappemonde de Mercator, 1569. L'original de la carte de Fra Mauro a un diamètre de 0,675 m; le Sud en haut.
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