# 5 Quels choix en matière d énergies renouvelables et de nouvelles technologies de l énergie? Quelle stratégie de développement Eléments de définition Les énergies renouvelables (EnR) Les EnR sont à distinguer des énergies conventionnelles, dites de stock et donc épuisables, constituées lors de la formation du système solaire (uranium, thorium) ou au cours des âges géologiques via la fossilisation d une fraction infime de la biomasse terrestre (pétrole, gaz, charbon). Elles ont 3 origines distinctes (cf. «panorama des EnR» en fiche 07) : Le flux du rayonnement solaire : solaire thermique et photovoltaïque, biomasse (photosynthèse), éolien (régime des vents), hydraulique (régime des pluies) ; Le flux de chaleur interne de la Terre : géothermie ; Les attractions lunaire et solaire sur les océans et masses d eau : énergie marémotrice. FLUX STOCK A ces EnR «naturelles» sont ajoutées les énergies de «récupération» : Les flux de déchets des activités humaines pouvant donner lieu à une valorisation énergétique (déchets industriels, agricoles et agro-alimentaires, forestiers ou ordures ménagères) ; Et par extension, la chaleur issue des procédés industriels ou des flux d eaux grises (eaux d origine domestique, résultant du lavage de la vaisselle, des mains, des bains ou des douches, peu chargées en matières polluantes).
Quelques ordres de grandeur sur l importance des ressources renouvelables : En une année, l énergie solaire reçue par la Terre au niveau de sa surface vaut environ 7000 fois la quantité totale d énergie consommée par l humanité. En moins d une heure, notre planète reçoit donc en énergie solaire à peu près ce que les êtres humains vont consommer en 365 jours. La diversité des sources renouvelables se retrouve aussi dans la variété des produits et vecteurs énergétiques qu elles permettent de fournir : énergie thermique, électricité, combustibles liquides, gazeux ou solides. Ceci permet aux EnR de s introduire dans tous les marchés : agriculture et industrie, résidentiel et tertiaire, transports. Les nouvelles technologies de l énergie (NTE) Le secteur des NTE, en perpétuelle évolution grâce à une recherche et une innovation constantes, concerne des domaines aussi variés que la production d énergie (R&D pour améliorer les techniques actuelles, etc.), la transformation d énergie (vecteur hydrogène, méthanation*, etc.) et la gestion de l énergie (réseau électrique intelligent, stockage, délestage, effacement, etc.) Chiffres clés et situation régionale : (Données OREMIP, données 2009) En Midi-Pyrénées, les énergies d origine renouvelable représentent 25 % de la consommation d énergie finale en région, en grande partie grâce à l hydroélectricité et au bois-énergie.
6,6 Mtep d énergie primaire ont été produites en région. La majorité de la production régionale est de l électricité nucléaire. La production de chaleur renouvelable est de 641ktep, soit 5% de la production nationale. Le bois énergie représente la grande majorité avec 93% de la production. 10 TWh d électricité renouvelable ont été produits en région. 94% sont d origine hydraulique. A la date du 31 décembre 2012 : la puissance des installations éoliennes raccordées au réseau est de 384 MW en Midi-Pyrénées (objectif SRCAE 1 600 MW) et de 7 271 MW au niveau national. La part régionale est de 5,3%. La région se situe au 9 ème rang des régions françaises. la puissance des installations photovoltaïques raccordées au réseau est de 416 MW en Midi-Pyrénées (objectif SRCAE 1 000 MW) et de 4 003 MW au niveau national. La part régionale est de 11,3%. La région se situe de 2 ème rang des régions françaises.
Autres données La Région Midi-Pyrénées a lancé une étude sur le développement de la méthanisation. Le potentiel de développement de cette filière est très important pour notre région, compte tenu du poids des secteurs agricole et agroalimentaire (sans oublier les flux d ordures ménagères et leur fraction fermentescible). Il est ainsi estimé que la mobilisation de ce potentiel de matières organiques, dans des proportions raisonnables, permettrait la production de 2200 GWh de biogaz par an, soit l équivalent du quart de la consommation actuelle de gaz en Midi-Pyrénées (dans les secteurs résidentiel et tertiaire). Par ailleurs, Midi-Pyrénées dispose d un gisement élevé en biomasse forestières et haies, avec une production biologique de 5 millions de m3, dont 60% seulement sont récoltées. Développement industriel en Midi-Pyrénées La région possède les caractéristiques suivantes : Le pôle de compétitivité Derbi, actuellement sur Languedoc-Roussillon et qui devrait bientôt s étendre à Midi-Pyrénées ; Une Agence régionale «Midi-Pyrénées Innovation» spécialisée sur l innovation des entreprises, avec des actions spécifiques au secteur des NTE ; De fortes compétences au niveau des laboratoires de recherche (Laas, EMAC, LCC, IMFT, Cirimat, IUT Tarbes, Onera, CNES, PFT Rascol, LISBP, PFT Fahrenheit, PFT Efficacité Energétique, etc.), qui seront renforcées avec l arrivée du CEA à Toulouse (cf. le site existant du CEA dans le Lot avec un projet visant les réseaux intelligents, le stockage d énergie, etc.) ; Des initiatives intéressantes sur le secteur de l hydrogène (association PHyRENEES) ; Une grande hétérogénéité de l offre régionale de services, avec la présence de nombreux bureaux d études aux compétences diversifiées ; Quelques industriels de taille dans les EnR : Imerys (tuiles solaires), Tenesol-Sunpower (modules photovoltaïques), Mecamidi (turbine hydroélectrique), MJ2 Technologie SAS (turbine hydroélectrique basse chute), Groupe Cahors (ingénierie électrique, échangeurs thermiques, domotique), SCLE SFE/Ineo (réseaux électriques intelligents) Un tissu économique et industriel sur lequel il est possible de s appuyer, en l adaptant, pour favoriser la transition et le développement territorial : bâtiment et travaux publics, industrie aéronautique et aérospatiale, agriculture et agroalimentaire, secteur forestier, enseignement et recherche, énergie (ressources, production, sociétés de services énergétiques), tourisme et hôtellerie, services tertiaires, etc.
Notons également en région l existence de certaines filières, ne relevant pas des nouvelles technologies de l énergie, mais ayant un rôle très important à jouer pour le secteur du bâtiment : construction en terre crue, isolants biosourcés, bois construction,. Objectifs du SRCAE : +50 % de production EnR entre 2008 et 2020 La région dispose d un fort potentiel de développement des EnR, avec des territoires ventés pour l éolien, un soleil généreux pour le solaire thermique et photovoltaïque, un tissu agricole et agro-industriel très présent, une importante ressource forestière, un parc d installations hydroélectriques à optimiser, etc. Les objectifs d augmentation de la production d énergies renouvelables à l horizon 2020 ont donc été établis en tenant compte de ces données. Le SRCAE fixe l objectif d augmenter de 50% la production régionale d énergies renouvelables, soit 56% d augmentation de la production d électricité renouvelable, et de 41% pour la chaleur renouvelable. Ainsi, suivant le niveau de consommation d énergie finale en 2020, la part des énergies renouvelables devrait se situer entre 34 et 43 % de la consommation finale en 2020. Les cibles sont diverses et couvrent tous les domaines des EnR : hydroélectricité, biomasse, éolien, photovoltaïque, déchets, méthanisation, bois énergie, géothermie, Si certaines filières sont déjà matures dans la région, des efforts importants seront à fournir pour d autres. On se reportera au SRCAE pour connaître les modalités de définition des objectifs 2020. Enjeux et leviers L enjeu principal est, pour commencer, l atteinte des objectifs du SRCAE à l horizon 2020. Pour cela, la question de l évolution des réseaux de transport et de distribution est centrale. Notamment pour l électricité qui se stocke difficilement ; le réseau électrique doit en permanence garantir l équilibre entre la production et la demande pour satisfaire les exigences de qualité pour la fourniture électrique. Une injection massive d EnR, intermittentes dans la production mais toutefois prévisibles, réclame des évolutions substantielles dans la gestion des réseaux de transport et de distribution ; les renforcements de réseau, le stockage de l énergie et les réseaux et les compteurs intelligents en sont des illustrations.
D ores et déjà, le potentiel de raccordement électrique supplémentaire est faible, voire inexistant selon les territoires (Ariège Sud, Hautes-Pyrénées Sud, vallée de la Garonne, Aveyron et Lot Nord). Afin d améliorer cette situation et d anticiper les besoins futurs, un Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables (S3REnR) a été récemment élaboré par RTE et approuvé par le préfet de Région. Il existe plusieurs leviers d action : la mobilisation et la gestion des ressources locales (humaines et naturelles), l amélioration de l acceptation des projets, la mise en œuvre des outils de financement, l accompagnement des acteurs dans leur démarche, la formation et la qualification des professionnels, la prise en compte des questions d intermittences EnR, NTE, stratégie de développement industriel et territorial : pourquoi? Comment? Jusqu où? Considérant les capacités des EnR à répondre aux besoins énergétiques (chaleur, mobilité, électricité), quelles filières prioriser en région? Comment en assurer un développement durable? Une autre gouvernance énergétique peut-elle apporter des solutions aux problèmes d acceptabilité (implantation de projets EnR)? Quelle est alors le rôle de chacun? Notamment des acteurs publics locaux? Comment rapprocher les lieux de production des lieux de consommation? Comment favoriser l autoconsommation? Quels outils de financement à mettre en œuvre pour favoriser le développement des EnR? (Comment articuler outils financiers, gouvernance et acceptabilité?) Dans quelle mesure la reconnaissance de la qualification des installateurs peut-elle soutenir la progression de ces nouvelles énergies? Quelles réponses apporter aux problèmes de gestion des EnR (R&D, NTE, développement optimisation des réseaux, stockage )? Comment accompagner le développement et la diffusion de ces technologies (voire de nouvelles filières), plus particulièrement au sein du tissu régional de la recherche et des acteurs économiques? Quelles sont les conditions d optimisation des flux énergétiques (écologie industrielle*, économie circulaire)? A quelle échelle territoriale?? DATES A RETENIR le 25 mars : Lancement du débat à l'hôtel de Région le 25 mai : Journée Citoyenne Nationale le 18 juin : Conférence de synthèse à l'hôtel de Région Retrouvez toutes les informations sur : www.transition-energetique.gouv.fr www.midipyrenees.fr/dte