Compte rendu de la journée ACIO du Jeudi 27 Février 2014 Empreintes optiques Avec François Duret et Fabienne Jordan-Combarieu Introduction : 41 % des laboratoires de prothèse sont équipés 7 % de croissance Notre métier n évolue pas. Nos technologies ont 10 siècles d age. La technique à cire perdue limite considérablement le nombre de matériaux disponibles (2%). Nous nous privons de 98 % des matériaux en choisissant cette technologie. Rien que pour ça il nous faut changer. La zircone par exemple n existerait pas sans la CFAO. La thèse de François Duret remonte aux année 70 à 1973. Le sujet était l empreinte optique. En ce temps là Internet n existait pas, les machines-outils non plus. La dentisterie a inventé la CFAO totale grace à Pierre Bézier. 1980-1985 : Mise au point du premier prototype de camera et première modélisation Le premier sytème de CFAO est français. 1985 présentation de la caméra numérique et de la couronne en 1 heure au JTV 1985 Cerec
1989 le premier bridge 1990 le système français disparait Cerec 2 et Cerec 3 puis Apollo Cerec a permit une évolution continue et a porté la CFAO pendant 30 ans La CFAO d aujourd hui : Il y a 2 possibilités : La CFAO directe : la pièce prothétique est fabriquée au cabinet dentaire. La CFAO indirecte ou semi-directe : le travail est partagé avec le laboratoire de prothèse. Première analyse : Il y a une seule méthode d empreinte quelle que soit la CFAO retenue. On peut scanner un modèle en plâtre issu d une empreinte classique, sans changer nos habitudes. On peut et les patients réclament l empreinte optique en bouche. Il faut choisir une caméra : 3M LAVA COS : filme en 3D Sur kart Elle a un petit champ de vision Elle est précise et légère Elle nécessite le poudrage ITERO de CADENT (ancien Straumann) : Ne fonctionne que pour l ODF N a pas besoin de poudrage Pas de film Monté sur kart TRIOS de 3SHAPE (Danoise) : Sortie en 2009 en bouche Montée sur kart Pas de poudrage Filme en Full Motion Prix cher (30 à 40 000 Euros pour empreinte seule 90 000 Euros avec usinage) Version connectée sur un ordinateur portable CEREC AC/Blue CAM ou Omnica Sirona Permet la CFAO directe Le nouvel APPOLO Di Sirona Système le plus simple et le moins cher Petit modèle Nécessite le poudrage Pas de connexion avec un système complexe. ETC
Comment choisir? Et bien c est une question d amour! C est comme pour une voiture. Il faut voir les systèmes différents. Les caméras se valent à peu près toutes (50 microns) Un globule rouge fait 10 microns, et on n a jamais pu faire l empreinte d un globule rouge avec un porte-empreinte! Le protocole d empreinte : Il est identique quel que soit la marque. 1) La fiche patient 2) La préparation a. Il n y a pas de type de préparation préconisé pour l empreinte optique. C est le matériau utilisé et l outil de la machine-outil à commande numérique qui imposent certains types de préparation. 3) Eviction gingivale et isolation salivaire. 4) Poudrage ou non poudrage : a. On dit trop de mal du poudrage, il donne 15 à 2 microns d imprécision b. On est toujours plus précis en faisant du poudrage car le signal est meilleur. Simplement les caméras récentes ont de meilleures résolutions, et l on peut maintenant se passer du poudrage. 5) Empreinte proprement dite : a. De la préparation et des dents voisines b. De l antagoniste c. De l occlusion clinique. Sur l écran on voit une vidéo et la progression de l empreinte optique 6) Transfert au laboratoire. Deuxième analyse : François Duret est très pro-laboratoire. La relation avec le laboratoire c est l empreinte. On enregistre la déformation de la lumière à la surface de l objet. Un peu comme Victor Vasarely l a fait en peinture et donne une sensation de volume par des moyens optiques. La première génération 1979 : Par projection d un point puis d une ligne de lumière par balayage. Les nouvelles empreintes ne font plus appel à la projection de lumière. Elles mesurent directement l objet. Elles enregistrent un point tous les 20 à 30 microns et définissent ainsi une surface. Toutes les surfaces sont des points plus ou moins rapprochés. Les caméras évoluent et enregistrent de plus en plus de points. On est passé de 250 à 300 000 points à des millions de points. A 15 à 20 images par seconde, on a des empreintes de plus en plus précises. On a besoin de moins en moins de poudrage. Une surface est définie par des points. En dentisterie traditionnelle, on transporte ces points d un objet à un autre : la dent, l empreinte, le modèle en plâtre, la cire En CFAO, on mesure ces points dans l espace, on obtient des coordonnées chiffrées qui peuvent entrer dans l ordinateur et permettre la modélisation de l objet. L empreinte optique est une mesure. Le chiffre c est le support de la précision.
En métrologie, il est d usage d abimer le moins possible l objet. C est l objet qui fournit l énergie, il l a renvoie. Comment mesurer? Comme dans la nature : avec 2 yeux. En stéréoscopie. C est la différence de l image entre l œil D et l œil G qui permet une mesure qui donne la 3D. C est la notion de couple stéréoscopique par photogrammétrie. La 4 ème valeur, c est le temps. Le déplacement de l objet dans l espace. Cela donne la 4D On entre en pluridimensionnel, c est la nouvelle dentisterie. La 5 ème dimension, c est la couleur. Les caméras de nouvelle génération travaillent sans apporter de lumière. Elles «cherchent les gratons», les petits points à la surface. Elles font du poudrage virtuel grâce au logiciel. Technique de la triangulation en lumière structurée : C est le balayage d un point grâce à un rayon laser. Elle applique le principe de l interférométrie. La projection de lumière est l équivalent de l œil droit, le récepteur : l œil gauche. Technique de l accommodation : C est le principe de la mise au point en photographie. ITERO/Cadent utilise ce principe. Technique sinusoïdale : C est la méthode télémétrique du Leica : 2 objets se superposent lorsque la netteté n est pas réglée. LAVA COS True definition de 3M Pourquoi un balayage? Il faut que la caméra retrouve des points communs entre les images successives. Il y a aussi des zones plus riches en points. Il ne faut pas se laisser leurrer par une belle image qui n est pas forcément plus précise. Modélisation de la prothèse : 2 méthodes : directe ou indirecte Un modèle peut être «coulé» : par usinage (précision de 50 microns) Par prototypage rapide (stéréolythographie = en résine) Le logiciel de CAO est presque le même depuis 40 ans. La première chose est de tracer la ligne de finition (LF). Ceci informe le logiciel de l endroit où se trouve la dent préparée. Le die-spacer Recherche de la dent théorique dans la bibliothèque. Offre de grande possibilité au niveau de l occlusion. Remarque : La caméra peut faciliter la recherche de zones en contre dépouille. 3) Réalisation de la prothèse : Par méthode additive (fusion de résine, de métal (titane par ex) ou de céramique)
Par méthode soustractive (usinage) Chaque matériau a son mode de préparation optimal. Maquillage Les grands avantages de l empreinte numérique : L orientation Le détail (texture, ligne de finition) Le zoom La double empreinte (possibilité de reprendre un complément d empreinte sans recommencer) La 3D L empreinte optique au cabinet. Exemple du CEREC Par Fabienne Jordan C est une CFAO directe Semi-directe (réalise un modèle virtuel) Ou Indirecte (scannage de l empreinte physico-chimique) La CFAO directe : C est une seule séance au fauteuil Adaptée aux couronnes unitaires et au petits bridges de 3 éléments. Avantages observés : Confort pour le patient (pas de réflexe nauséeux) Pas de matériau Pas de tirage Pas de désinfection Analyse du maître-modèle virtuel Correction possible de la préparation et de l empreinte sans recommencer Temps opératoire court (2 à 5 min pour une empreinte) Précision théorique aussi bonne Meilleurs contacts proximaux Travail de conception dans le même temps clinique Facilité d envoi au laboratoire de prothèse Données numériques matérialisables et archivables Préférence des patients Intérêt majeur en implantologie Inconvénients : Reste opérateur dépendant (apprentissage) Coût investissement Technologie en perpétuelle évolution, obsolescence quasi-immédiate Apprentissage de la vision 3D sur écran pour validation clinique Préparations et accès visuel aux limites sans concession clinique
Limitation dans le choix des partenaires prothésistes Jungle de compatibilité des matériels et logiciels. La CFAO directe : La forme de préparation est conditionnée par le matériau et l usinage Restaurations intracanalaires (endocouronnes) Préférer des limites juxta-gingivales ou rétraction gingivale (expacyl) Champ sec Aide opératoire Sur des implants utiliser le système Scanpost-Scanbody Matériaux usinables : Céramiques Céramiques d infrastructures Céramiques vitreuses (Emax) Familles de résines Résines calcinables PMMA Composites chargés Nanocéramiques Nouveau matériau hybride (céramique à double réseau polymère) Les grands apports de l empreinte optique François Duret L occlusion : Fait la relation entre les 2 fichiers maxillaire et mandibulaire Outil de diagnostic de l occlusion statique Pour l occlusion dynamique, c est encore archaïque. Il existe des articulateurs virtuels et l arc facial électronique L empreinte en couleur : Elle donne plus que l empreinte monochrome C est un outil de diagnostic (en patho par exemple) La couleur, c est le diagnostic Le futur : (Ca n engage que moi!) cabinet Relation cabinet laboratoire étroite et de proximité Le langage STL va se généraliser, tous les systèmes vont s ouvrir Et vont devenir compatibles avec toutes les machines-outils Le laboratoire à distance télécommandera la machine-outil qui sera dans le
développement La télémédecine va apparaitre et apporter une aide au diagnostic Ces techniques vont évoluer rapidement dans les pays en voie de La prise d empreinte Empreinte secondaire Méthodes ultrasoniques La CAO : Va devenir quasi automatique L intrados d une couronne sera défini par la dynamique des fluides La PAT sera aussi réalisée par CFAO Association empreinte optique et cone Beam Le matériau idéal est hétérogène : seule la CFAO permettra sa mise au point On verra apparaitre des pigments photosensibles.