Dosage de l'azote ammoniacal



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Page 1 / 15 Version : 2014 Date de création : 3 décembre 2007 Date de dernière modification : 1er décembre 2012 Dosage de l'azote ammoniacal Rédigé par : Thierry Cariou Eric Macé Visé par : Nicole Garcia, responsable qualité national Le 06 janvier 2015 Les produits et marques commerciales mentionnés appartiennent à leurs propriétaires respectifs.

Page 2 / 15 I- Introduction : L azote minéral dissous dans l eau de mer existe sous forme d azote gazeux et d ions ammonium, nitrite et nitrate. Dans le cycle de l azote, l ammoniac dissous (sous forme d ion ammonium) occupe une place particulière. D une part, le phytoplancton utilise l ammonium préférentiellement comme source nutritive azotée, d autre part, la dégradation de l azote particulaire et de l azote dissous par l activité hétérotrophique donne lieu à la formation d ammoniac oxydé ensuite en nitrite puis en nitrate. Enfin, le zooplancton contribue à enrichir l eau de mer en ammoniac par excrétion directe. Les teneurs en ammoniac dissous dans l eau de mer sont comprises généralement entre 0 et 3 µmoles.l -1. Le dosage est basé sur la réaction de Berthelot (1859). En milieu alcalin (8 < ph < 11.5), l ammoniac dissous réagit sur l hypochlorite pour former une monochloramine. Ce composé, en présence de phénol et en milieu oxydant, donne lieu à la formation d un bleu d indophénol. A 20 C, la réaction catalysée par l ion nitroprussiate demande 6 heures pour se développer. L absorption est mesurée par spectrophotométrie à 630 nm. La méthode a été appliquée à l eau de mer, en particulier par L. Solorzano et F. Koroleff en 1969. L analyse par fluorimétrie développée par Holmes commence à se répandre dans la communauté des analystes de l eau de mer. Cette méthode apporte des avantages (par exemple le non-emploi de phénol). Cette méthode ne sera pas décrite dans ce protocole car la majorité des laboratoires utilisent encore la méthode de Koroleff. Précision et limite de détection : Etant donné l influence de la turbidité à la longueur d onde de mesure (630 nm), ainsi que les nombreuses sources de contaminations potentielles de ce paramètre, les écarts-types relatifs obtenus sur des triplicats peuvent être très variables. S ils se situent généralement entre 1 et 5 % au delà de 1 µmole.l -1, ils peuvent atteindre facilement 20 à 50 % en dessous de 0.5 µmole.l -1. La limite de détection se situe aux alentours de 0.02 µmole.l -1 (= 3xs 0, écart type sur le blanc analytique) pour un trajet optique de 10 cm avec une limite de détection de 0.001 unité DO. La loi de Beer-Lambert est respectée dans la gamme de concentration allant de 0 à 70 µmoles.l -1. Au delà de cette concentration il est possible de diluer l échantillon. Pour les faibles concentrations (0 à 5 µmoles.l -1 ) il est conseillé d utiliser des cuves de 10 cm. Au delà, à moins de diluer, des cuves de 5 cm ou 1 cm seront nécessaires. II Précautions particulières Le risque de contamination est un des paramètres déterminant dans la réussite ou non de la mesure. Les réactifs utilisés sont à conserver à l obscurité et au réfrigérateur jusqu à utilisation. Une attention particulière sera apportée lors du prélèvement, mais également au niveau de la manipulation et du stockage du matériel et des échantillons. Le risque majeur est lié à la pollution atmosphérique du laboratoire aussi bien que du lieu de prélèvement (vapeurs azotées, proximité de produits chimiques, présence de fumeurs ou rejets du bateau ) mais également à la manipulation (contact avec la peau de l échantillon, du flaconnage, bouchons ) ainsi qu au matériel de pré-filtration (lorsque celui-ci est indispensable). Le port de gants à usage unique peut être une bonne solution à condition d être bien ajustés et d être changés régulièrement. Certains caoutchoucs sont également des sources de contaminations notables d ammonium et il convient donc de les éviter au niveau du bouchage des flacons aussi bien qu au niveau des tendeurs des bouteilles Niskin.

Page 3 / 15 III Matériel et appareillage utilisé : Prélèvement : - Bouteilles de prélèvement à clapet Niskin. - Flacons ronds gradués en verre de 100ml (type fisherbrand grande ouverture, sans bague anti-goutte) : généralement gradués jusqu à 80 ml, les 100 ml correspondent souvent au rétrécissement du goulot qui assure alors une précision satisfaisante sur le volume d échantillon analysé. Dans les milieux très turbides (e.g. estuaires de la Gironde) un flacon de 30 ml peut être utilisé. - 1 système de préfiltration (de type Swinnex Millipore en PP) équipé d une soie de 50 µm décontaminée, par niveau de prélèvement, pour les milieux turbides ou système de filtration («cocotte» de filtration avec filtre en fibre de verre) dans les systèmes très turbides. - Bac de transport et conservation opaque (pendant la réaction). - 2 dispensettes pour l addition des réactifs (3ml réactif/100 ml ; 1ml réactif/30 ml). Préparation des réactifs : - Balance au centième de gramme. - Hotte aspirante. - 1 spatule. - Agitateur magnétique avec barreaux et tige aimantés. - 2 béchers de 500 ml + béchers de 250, 50 ml. - 2 fioles jaugées de 500 ml à bouchon rodé. - 1 éprouvette graduée. - 1 pissette. - 2 dispensettes à volume fixe de 3 ml. Préparation des standards : - Balance de précision au centième de milligramme et spatule. - Etuve réglée à 105 C. - Dessicateur et silicagel. - Petit bécher. - 1 fiole jaugée d un litre (classe A+) à bouchon rodé. - 4 fioles jaugées de classe A à bouchons rodés de 500 ou 1000ml. - Pipettes automatiques et embouts correspondants. - Pissette. Mesure : - Spectrophotomètre (630nm) acceptant des cuves de 10 cm de trajet optique, situé sous extracteur. - 1 cuve de 10 cm en verre optique spécialisé (2 cuves appariées si possible en cas de double faisceau). - Papier absorbant et papier optique. Contrôle qualité : Filtre Holmium pour vérification des longueurs d onde. Référence : filtre Holmium Hellma, 666-F1. Filtres de vérification des densités optiques. Référence : filtre gris Hellma, 666-F2. Elimination des déchets : Recueillir les effluents contenant les réactifs dans un bidon qui sera ensuite retraité avec les déchets chimiques aromatiques. IV Produits chimiques et réactifs utilisés Produits chimiques : Eau déminéralisée de très bonne qualité de type Milli-Q fraîchement soutirée.

Page 4 / 15 Acide chlorhydrique 32%, d=1.16 (HCl) : Prolabo RP (ref. 20 252 290). Sulfate d ammonium ((NH 4 ) 2 SO 4 ) : Merck PA (ref. : 1.01217. xxxx). Citrate trisodique dihydraté (Na 3 C 6 H 5 O 7, 2H 2 O) : Merck PA (ref. 1.06448.xxxx). Hydroxyde de sodium ( NaOH) : Merck PA (ref. 1.06495.xxxx). Solution aqueuse d hypochlorite de sodium à 3.5% env. de chlore actif (NaClO) : Prolabo GPR Rectapur (ref. 27896.291). Nitroprussiate de sodium dihydraté (Na 2 [Fe(CN) 5 NO],2H 2 O) : Merck PA (ref. 1.06541.xxxx). Thiosulfate de sodium pentahydraté (Na 2 S 2 O 3, 5H 2 O) : Merck PA (ref. 1.06516.xxxx). Phénol (C 6 H 5 OH) : Merck PA (ref. 1.00206.xxxx) ou phénol liquide 85 %. Iodure de sodium (NaI) : Merck PA (ref. 1.06523.xxxx). Silicagel. NaCl : Merck PA. Pour les fiches de sécurité, consulter le site de l Institut National de Recherche et de Sécurité : http://www.inrs.fr Conservation des réactifs : Chacun des réactifs préparés est transvasé dans un flacon brun de 500ml et surmonté d un distributeur automatique réglé sur 3 ou 1ml (ou de préférence à volume fixe), spécifique et identifié (R1 NH 4 + et R2 NH 4 + ). Ils sont conservés au froid (4 C) et à l obscurité. Dans ces conditions, le réactif 1 est stable un mois, mais le réactif 2 sera préparé tous les quinze jours. Lors des manipulations sur le terrain, les réactifs R1 et R2 sont transportés, si possible, dans une glacière équipée de blocs de froid et sont replacés au réfrigérateur dès le retour au laboratoire. V Préparation du matériel Vérifier que les tendeurs de rappel des clapets des bouteilles «Niskin» n ont pas été remplacés par un caoutchouc ordinaire (source de contamination importante en ammonium). Flaconnage : Les flacons neufs seront systématiquement remplis d acide chlorhydrique 1N et laissés à tremper une nuit avant d être vidés puis parfaitement rincés à l eau déminéralisée de qualité Milli-Q (entre 5 et 10 fois). Un blanc de contrôle sera alors effectué. Entretien courant : Entre 2 sorties de prélèvement peu espacées dans le temps, on peut conserver le mélange du dernier prélèvement avec les réactifs. Cela évite les éventuelles contaminations. En cas de blanc trop fort, les flacons seront à nouveau lavés à l acide puis à l eau déminéralisée. Un soin tout particulier sera apporté à la manipulation des bouchons et tout contact manuel avec le goulot des flacons sera évité. Le stockage des flacons devra alors se faire dans un endroit exempt de toute contamination potentielle. Prévoir un bac de transport opaque avec couvercle et correctement équipé pour le transport en toute sécurité de ces flacons. Distributeurs de réactifs : Ils seront régulièrement vidés et rincés afin d éviter une détérioration du piston et d en maintenir le bon fonctionnement. Une vérification des volumes distribués sera également effectuée par pesée et reportée sur la fiche de contrôle correspondante.(annexe 1).

Page 5 / 15 VI - Préparation des réactifs Ils seront préparés à partir d eau déminéralisée de haute qualité fraîchement soutirée : eau Milli Q par exemple, et essentiellement de produits pro analysis. Les conserver au réfrigérateur et à l abri de la lumière. Réactif 1 (R1) : solution de phénol nitroprussiate, à préparer sous hotte aspirante. Dissoudre successivement 17,5g de phénol et 200 mg de nitroprussiate de sodium, dans 400 ml d eau déminéralisée. Compléter à 500ml en fiole jaugée avec l eau et homogénéiser. Dans le cas de l utilisation de phénol liquide, remplacer les 17.5 g de phénol en cristaux par 20 ml de phénol liquide. Réactif2 (R2) : solution alcaline complexante au chlore. Dissoudre 11g de soude et 140g d acide trisodique dans 400ml d eau. Ajouter la quantité d hypochlorite nécessaire pour réaliser une solution contenant 0,14% de chlore, soit 22 ml de solution fraîche d hypochlorite. Compléter à 500 ml par de l eau déminéralisée. La solution d hypochlorite peut être remplacée par un autre réactif : le dichloroisocyanurate de sodium dihydraté. La préparation de ce réactif ne sera pas décrite (se reporter au manuel Aminot-Kerouel pour plus de détails). Quantité de solution d hypochlorite commerciale à ajouter : Le titre de la solution commerciale est contrôlé périodiquement de la façon suivante : A 1ml de la solution commerciale, on ajoute 50ml de KI à 1% et 0,25ml HCL concentré. L iode libéré est titré par une solution de thiosulfate de sodium 0,1N. A 1ml de thiosulfate 0,1N correspond 3,54mg de chlore. VII Prélèvement et conditionnement Le prélèvement des échantillons se fera aussitôt après ceux effectués pour l analyse de l oxygène et du ph. Tout contact manuel avec l eau de prélèvement aussi bien qu avec toute partie du matériel entrant en contact avec cette eau sera soigneusement évité tout au long de la procédure (voir chapitre II). Après avoir vérifié l absence de toute contamination potentielle (fumée) sur le lieu de prélèvement, vider dans la poubelle de déchets 1 à 3 flacons identifiés de leur mélange réactifs-échantillons précédents (ou eau déminéralisée) avant d en effectuer un triple rinçage avec l eau de prélèvement. Veiller au rinçage correct des bouchons et utiliser le système de pré-filtration ou de filtration prévu à cet effet, si nécessaire selon le site étudié (le changer pour chaque niveau de prélèvement). Remplir les flacons (+ 1 flacon «turbidité») avec pré-filtration ou filtration (si nécessaire) en ajustant le volume prélevé à (100 + - 5) ml et ajouter successivement les réactifs 1 puis 2 (3 ml) au moyen des distributeurs correspondants, en prenant soin d homogénéiser énergiquement après chaque ajout. Réaliser le blanc de réactifs de la même manière au laboratoire avec de l eau milliq. VIII Conservation et stockage Aussitôt après le dernier ajout, placer les flacons à l obscurité dans le bac de transport correspondant. Conserver ce dernier à température ambiante mais à l abri du soleil et de toute contamination potentielle jusqu au moment de l analyse. Le temps de réaction, dépendant de la température, est de 6 heures minimum à environ 20 C.

Page 6 / 15 Il est préférable de la laisser se poursuivre une nuit. Le bleu d indophénol formé étant stable quelques jours, la lecture des échantillons sera effectuée si possible le lendemain du prélèvement mais peut attendre un week-end lorsque le prélèvement a lieu le vendredi. IX - Préparation de l appareil et étalonnage Procéder de façon régulière (tous les 3 mois) à la vérification de votre spectrophotomètre (annexe 3), en utilisant un filtre Holmium qui permettra de contrôler la bonne position des longueurs d'onde du spectre. Vérifier également l'absorbance de filtres étalons. Cela permet de tester l'optique du spectro ou l'état de la lampe... Etalonnage : Utiliser de l eau déminéralisée de très bonne qualité et fraîchement soutirée pour préparer la solution mère et utiliser de la verrerie décontaminée. Les solutions étalons seront de préférence préparées dans de l eau de mer appauvrie et filtrée. En milieu de salinité fortement variable (e.g. estuaires), les solutions peuvent être préparées dans de l eau Milli-Q légèrement salée (dans l eau Milli-Q pure, l ammonium peut s adsorber sur le flacon). Il est conseillé de préparer ces solutions dans la même matrice que celle des échantillons mesurés par la suite. Il faut également essayer de travailler avec de l eau contenant le moins d ammonium possible. C est en hiver que l on aura les eaux marines les moins riches en ammonium. Solution d eau Milli-Q légèrement salée : Diluer 0.5 g de NaCl dans un litre d eau Milli-Q ou diluer 100 ml d eau de mer appauvrie en ammonium dans 900 ml d eau milli-q. Solution mère primaire : Sécher du sulfate d ammonium ((NH 4 ) 2 SO 4, M = 132.14 g/mol) 1 heure à 105 C et laisser refroidir au dessicateur. En peser 661mg précisément (au centième de mg) et les dissoudre dans 200ml d eau. On apportera un soin particulier à la complète récupération des cristaux avant de compléter (avec de l'eau déionisée fraîche) à 1 litre en fiole jaugée de classe A+ : 1ml = 10 µmol d ammonium. Homogénéiser et transvaser dans un flacon en verre correctement nettoyé et préalablement rincé 3 fois au moyen de cette même solution. Conservée au frais, à l abri de la lumière, cette solution sera utilisable toute une année sous réserve d éviter toute évaporation. Il est tout de même conseillé de la renouveler au bout de 6 mois. Solution mère secondaire : Cette solution sera préparée avec de l'eau déionisée fraîche juste avant usage. Diluer 20 fois la solution primaire (5 ml/100 ml dans une fiole jaugée de classe A+) : 1 ml = 0.5 µmol d ammonium. Solutions étalons : La gamme étalon dépend des concentrations normalement mesurées dans le milieu étudié. Cela va également déterminer les volumes utilisés pour préparer les solutions étalons. L exemple suivant correspond à une mesure dans une gamme de 0 à 1 µmole.l -1 et est simplement indicatif. A partir de la solution secondaire, réaliser au minimum 4 solutions étalons à EDM+0,25; EDM+0.50; EDM+0.75, EDM+1.00 µmole N-NH 4 + /1 suivant les concentrations habituellement rencontrées, dans de l eau de mer filtrée pauvre en ammonium. En milieu estuarien, EDM peut être remplacée par de l eau Milli-Q légèrement salée. Traiter ces solutions étalons, sans oublier ni l eau de mer non dopée, ni le blanc réactif réalisé à partir de l eau Milli-Q, de la même façon que les échantillons (cf VII), dans le même type de flacons : Une solution étalon de 1000 ml permet d effectuer le rinçage des flacons et 3 réplicats de chacune des solutions.

Page 7 / 15 Ces standards préparés avant le départ ou après le retour de la mission seront ainsi mesurés en même temps que les échantillons c'est-à-dire après être restés une nuit à l obscurité et à température ambiante. La densité optique des solutions est mesurée à 630 nm avec un préchauffage du spectrophotomètre d une demi-heure minimum avant les mesures. Vérifier la date du dernier contrôle de bon fonctionnement de l appareil : longueurs d ondes (filtre Holmium) et densités optiques mesurées (filtre DO à 630 nm si possible) et effectuer ces vérifications si nécessaire (cf : dossier métrologie de l appareil). Commencer par effectuer l auto-zéro de l appareil sans présence de cuves afin de vérifier l absence de problème optique ou électronique. Faire l auto-zéro avec la (ou les) cuve(s) remplie(s) d eau déionisée (blanc de cuve), selon le cas d un simple ou double faisceau optique. Vider la cuve de mesure et y transférer le contenu du blanc réactif préparé au même moment que les étalons (eau déionisée +les réactifs R1 et R2), lire la mesure d absorbance (Br = blanc des réactifs) et la consigner sur les fiches appropriées somlit (cf. annexes 2) Vider de nouveau la cuve de mesure et effectuer les mesures des différentes solutions étalons. Précautions particulières : Spectropohotomètre à double faisceau : Une fois l auto-zéro effectué, ne plus toucher à la cuve de référence ; travailler soigneusement avec la même cuve de mesure par rapport à la même cuve de référence. Toutes les mesures seront effectuées par rapport à l eau dé-ionisée. Positionner la cuve de mesure toujours de la même façon sur le support en veillant à en maintenir les parois propres et sèches sans les rayer (égoutter et tamponner plutôt qu essuyer et utiliser du papier spécifique) Surveiller la valeur du blanc des réactifs, lorsque les réactifs sont trop âgés, la valeur de ce blanc devient importante. Par exemple un blanc réalisé avec des réactifs «neufs» a une valeur de Densité Optique (DO) de 0,005 (cuve de 10 cm). Au delà d une valeur de 0,015, prévoir de refaire les réactifs. Effectuer les lectures des différents étalons dans l ordre croissant des concentrations, en prenant soin de rincer préalablement la cuve chaque fois avec l étalon à mesurer, et consigner les valeurs sur la fiche appropriée. Tracer la droite d étalonnage : Absorbance = f (concentration). Ne pas omettre de vérifier les valeurs de l eau déionisée non dopée (blanc de réactifs). On obtient ce type de tableau permettant le tracé de la courbe d étalonnage : R1 R2 R3 blancs réactifs 0,008 0,008 0,007 EDM pauvre 0,052 0,052 0,053 EDM+0,25 0,099 0,099 0,098 EDM+0,50 0,149 0,15 0,15 EDM+0,75 0,198 0,198 0,197 EDM+1,00 0,245 0,246 0,245

Page 8 / 15 X - Mesure Pour les mesures des échantillons d'eau de mer, procéder de la manière suivante : Vérifier l'auto-zéro de l'appareil, le blanc de cuve et le blanc de réactifs. Effectuer les mesures du blanc de turbidité (Bt) de chacun des échantillons à analyser (échantillon sans addition de réactifs) par rapport à l eau dé-ionisée (cuve de référence) après avoir préalablement rincé la cuve de mesure à l eau dé-ionisée et vérifié l auto-zéro. Comme pour les étalons, rincer la cuve avec l échantillon suivant avant la mesure. Mesurer ensuite chacun des échantillons fixés en allant dans l ordre croissant des colorations obtenues en prenant les mêmes précautions que pour les étalons. Consigner les mesures d absorbance (A brut) sur la fiche appropriée. Le blanc de réactifs sera préparé le même jour que les prélèvements des échantillons d eau de mer. XI - Calcul Etalonnage : Etablir l équation A = a (cf. graphique X) ; la pente (a) de cette équation servira à calculer les concentrations des échantillons mesurés (mesure cf. XI). Noter les valeurs du blanc de réactif (ainsi que les coefficients de calibration obtenus sur la fiche de suivi de ce paramètre) et vérifier la validité de cet étalonnage. Calculs des concentrations des échantillons : Les absorbances (corrigées du blanc de cuves) sont : A brut : l absorbance mesurée pour l échantillon traité ; Bt : l absorbance mesurée pour le blanc de turbidité Br : l absorbance mesurée pour le blanc de réactifs [Ammonium] (µmole/l) = (A brut- Bt Br) / a = A nette corrigée/a a est la pente de la droite d'étalonnage, Evaluation de l effet de sel Es: L intensité de la coloration obtenue pour une même concentration en ammonium varie en fonction de la salinité, c est l effet de sel. Selon les réactifs utilisés et les conditions opératoires il peut varier sensiblement. L effet de sel est de l ordre de 10 à 20 % sur toute la gamme des salinités, mais il n est pas nécessairement linéaire. Pour les travaux en estuaire chaque laboratoire doit l évaluer en fonction

Page 9 / 15 de ses propres conditions de travail. Pour déterminer la correction due à l effet de sel, opérer de la façon suivante : - Prélever ou préparer, par dilution d eau de mer avec de l eau déionisée, des eaux dont la salinité couvre la gamme de salinité usuelle des échantillons et dont la teneur en ammonium reste faible elles identique à celle avec laquelle a été faite la courbe d étalonnage (eau de mer ou eau douce). - Préparer, pour chacune des salinités, un étalon d ammonium de même concentration (par - Effectuer deux analyses de chacun de ces étalons, ainsi que des eaux non dopées correspondantes, et prendre la moyenne des absorbances. Soustraire l absorbance des eaux non dopées de celles des eaux dopées. - Calculer le facteur correctif de l effet de sel en fonction de la salinité : A E = Absorbance nette de l étalon préparé avec de l eau de salinité identique à celle qui a servi à établir la courbe d étalonnage, A S = Absorbance nette d un étalon à la salinité S. Le facteur correctif de l effet de sel à la salinité S est : *Es = Ae/As L absorbance sera multipliée par Es avant conversion en concentration à l aide de la courbe d étalonnage. A nette corrigée en tenant compte de l'effet de sel = Es x (A brut- Bt Br) *Es : facteur correctif de l effet de sel à la salinité S (il est égal à 1 pour des échantillons de même gamme de salinité que l eau de mer utilisée pour la préparation des étalons). XII - Entretien du matériel Les bouteilles de prélèvement (Niskin) doivent être vidées à la fin des manipulations. Un séjour prolongé d'eau de mer à l intérieur de celles-ci pourrait les contaminer. Vérifier que les flacons de prélèvement sont propres, Il arrive qu'au bout d'un certains temps d'utilisation un dépôt se fixe sur les parois des flacons. Dans ce cas, procéder à un nettoyage à l'acide. Cf. V. Vérifier l'état des dispensettes de réactifs. Les réactifs peuvent cristalliser dans le piston. Conserver les flacons à l'abri de toutes contaminations, Lorsque l'on fait des mesures régulières, garder dans les flacons le reliquat de l'échantillon avec ses réactifs à l'abri de la lumière. XIII - Conservation et entretien de l appareillage Ne pas oublier de retirer les cuves du porte-cuve de l'appareil. L'atmosphère saline et les réactifs pourraient dégrader l'optique. Faire régulièrement des étalonnages de l'optique à l'aide de filtres adaptés cf. X. XIV Evacuation des essais et déchets Recueillir les échantillons et les effluents contenant les réactifs dans un bidon prévu à cet effet. Les déchets recueillis devront être retraités par une société spécialisée. Pour les fiches de sécurité, consulter le site de l Institut National de Recherche et de Sécurité : http://www.inrs.fr

Page 10 / 15 XV - Bibliographie Aminot A., Kérouel R., 2004. Hydrologie des écosystèmes marins. Paramètres et analyses. Ed. Ifremer, 336 p. Berthelot M., 1859. Répertoire de chimie appliquée. p254. Koroleff F., 1969. Direct determination of ammonia in natural waters as indophenol blue, ICES/CM/1969/C : 9, Hydrography Commitee, Ref. : L (Plankton C.), 4p. Le Corre P. et Tréguer P. Travaux pratiques Chimie Marine, Université de Bretagne Occidentale, Brest. Solorzano L., 1969. Determination of ammonia in natural waters by the phenol-hypochloite method. Limnol. Oceanogr., 14, 799-801.

Page 11 / 15 Annexe 1 : fiche de vérification du volume des distributeurs. Date Tc ( C) M dist R1 (g) Volume R1 M dist R2 (g) Volume R2 La vérification des volumes distribués se fait par simple pesée du volume affiché. Cette vérification se fait à l aide d eau ultra-pure. Calcul du volume du distributeur : V Tc = M net * f eau / eau f eau = 1.00105. eau = 0,999842594 + (6,793952.10-5. Tc) (9,095290.10-6. Tc 2 ) + (1.001685.10-7. Tc 3 ) (1,120083.10-9. Tc 4 ) + (6,536332.10-12. Tc 5 ).

Page 12 / 15 Annexe 2 : Fiche de suivi. Date de fabrication des réactifs Date de mesure D.O. blanc Pente de calibration Valeur Incertitude

Page 13 / 15 Annexe 3 : Vérifications du spectrophotomètre. Exemple : Etalonnage spectrophotomètre. Date : Modèle : spectrophotomètre UV/VIS Lambda 11/BIO. N série : 30541. Mono-faisceau. Cuve de 10 cm. Opérateur : Spectre effectué sur un filtre Holmium, le 23/02/2009. Pics attendus aux longueurs d onde suivantes : 637.70 +/- 0.50 536.50 +/- 0.25 453.65 +/- 0.25 360.95 +/- 0.25 279.25 +/- 0.25 conditions de calibration : Cuve de 10 cm. Ordinate mode : Absorbance. Slit : 1 nm. Integration time : 0.20 sec. Gain : 1. Référence du filtre : Filtre en verre à l oxyde d holmium. Filtre Nr E1345, Nr de Cat. 666-F1. Dernier étalonnage du filtre le 08.07.2004.

Page 14 / 15 Vérification de l absorbance du spectrophotomètre, le 23/02/2009 : Cuve 10 cm. Ordinate mode : Absorbance. Slit : 1 nm. Integration time : 3 sec. Référence du filtre : Filtre en verre neutre. Filtre Nr E1287, Nr de Cat. 666-F2. Dernier étalonnage du filtre le 17.07.2003. longueurs d'onde 635,00 590,00 549,00 465,00 440,00 run 1 0.2544 0.2532 0.2349 0.2312 0.2627 run 2 0.2542 0.2531 0.2349 0.2312 0.2629 run 3 0.2542 0.2530 0.2350 0.2312 0.2628 moyenne 0,254 0,253 0,235 0,231 0,263 sd 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 valeurs attendues 0,256 0,254 0,236 0,233 0,265 sd 0,002 0,002 0,002 0,002 0,002 Résultat de la calibration : RAS.

Page 15 / 15 Annexe 4 : fiches de sécurité des produits chimiques