Comparaison des dépenses réelles de consommation des ménages et des niveaux de prix en Afrique



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Comparaison des dépenses réelles de consommation des ménages et des niveaux de prix en Afrique 2013 Banque africaine de développement

Le présent document a été préparé par la Division de renforcement des capacités statistiques du Département des statistiques, Bureau de l Économiste en chef, Banque africaine de développement. Ses auteurs y exposent des opinions qui leur sont propres et auxquelles n adhèrent pas forcément la Banque africaine de développement et son Conseil d administration. Ils se sont employés à le rédiger à partir de données fiables fournies en 2009 par une série de pays dans le cadre du Programme de comparaison internationale. Division de renforcement des capacités statistiques Département des statistiques Banque africaine de développement Agence temporaire de relocalisation BP 323 1002 Tunis, Belvédère Tunis, Tunisie Tél. : (216) 71 10 36 54 Fax : (216) 71 10 37 43 E-mail : Statistics@afdb.org Site Web : www.afdb.org Copyright 2013 Banque africaine de développement Conception et mise en page par Phoenix Design Aid A/S, Danemark, Société à bilan neutre en CO 2, certifiée et approuvée ISO 14001/ISO 9000 (www.phoenixdesignaid.com). Imprimé sur du papier respectant l environnement (sans chlore) avec des encres végétales. L ouvrage est recyclable.

Comparaison des dépenses réelles de consommation des ménages et des niveaux de prix en Afrique Division de renforcement des capacités statistiques Département des statistiques Complexe de l Économiste en chef septembre 2013

Préface Le présent rapport présente les résultats de la première collecte de données à échelle réduite concernant les dépenses de consommation finale des ménages (DCFM) dans 49 pays membres régionaux au cours de l année 2009, dans le cadre du Programme de comparaison internationale pour l Afrique (PCI-Afrique), sous l égide de la Banque africaine de développement (BAD). Le PCI-Afrique fait partie de l initiative statistique internationale lancée en 1970 dans le cadre d une entreprise commune entre les Nations Unies et l Unité de comparaisons internationales de l Université de Pennsylvanie et visant à comparer, de façon régulière et opportune, le produit intérieur brut (PIB) des pays en valeurs réelles «corrigées des differences de prix». Après des débuts modestes, le PCI s est développé pour regrouper plus de 150 pays lors de la dernière comparaison de référence effectuée en 2005. Depuis son lancement, la participation des pays africains au PCI s est progressivement accrue. Lors des deux premières phases escpérimentales (1970 et 1973), le Kenya était le seul pays africain à représenter le monde en développement. Au cours des phases suivantes, le nombre de pays africains est passé à 4 en 1975, puis respectivement à 15, 23 et 22 en 1980, 1985 et 1993. Le cycle 2005 du Programme de comparaison internationale pour l Afrique regroupait 48 pays et a été le premier à être coordonnée par une institution africaine la BAD. Suite à la réussite du cycle de 2005, la région africaine a adopté le PCI-Afrique en tant qu opération statistique usuelle à réaliser chaque année à une échelle réduite. La réussite du programme dépendait des efforts concertés d une équipe pluridisciplinaire de parties prenantes. Au nom de la BAD, j aimerais remercier tous ceux qui ont contribué à faire du PCI Afrique 2009 un tel succès. Je tiens tout particulièrement à saluer, d une part, l effort des instituts nationaux de la statistique pour avoir accepté d inclure le PCI dans leurs activités usuelles malgré leurs ressources financières et humaines limitées, et d autre part, les organisations sous-régionales pour leur contribution technique sous la supervision du personnel du Département des statistiques de la BAD. Pour conclure, j adresse mes félicitations à toutes les personnes qui se sont engagées en vue d un travail bien fait et recommande cette publication à tous les clients de la BAD. Mthuli Ncube Économiste en chef et Vice-président Banque africaine de développement ii

Remerciements Le présent document a été préparé par une équipe dirigée par Oliver J. M. Chinganya, coordinateur PCI-Afrique et chef de la Division de renforcement des capacités statistiques, Département des statistiques, Banque africaine de développement (BAD). Le noyau de l équipe incluait Besa Muwele, Stephen Bahemuka, Marc Koffi Kouakou, Gregoire Mboya De Loubassou, Meryem Mezhoudi et Meriem Bekri, ainsi que Abdoulaye Adam, Derek Blades et Ridha Benzarti, tous trois consultants de la BAD. L équipe du Département des statistiques de la BAD responsable de l édition était supervisée par Marc Koffi Kouakou et Mboya De Loubassou Grégoire. La collecte, l apurement et la validation des données des pays a été effectuée par les 49 pays participants sous l étroite supervision de l équipe du Département des statistiques de la BAD et des équipes respectives d appui du PCI des organisations sous-régionales. Le processus d analyse des données de base et de génération des résultats a été dirigé par M. Yuri Dikhanov de la Banque mondiale, qui a également fourni de précieuses informations sur les méthodes d agrégation. Le programme a également bénéficié du soutien des équipes de coordination du PCI-Afrique au niveau des organisations sous-régionales, conduites par Martin Balepa (AFRISTAT), Themba Munalula (COME- SA), Ackim Jere (SADC) et Joseph Ilboudo (CEDEAO). Le programme n aurait pu être achevé avec succès sans le soutien et les efforts des statisticiens des prix et des experts de la comptabilité nationale provenant des 49 pays participants. L équipe de coordination de la BAD a bénéficié non seulement de leur disposition à collecter, et apurer leurs données de base, mais également de leurs connaissances et conseils pratiques lors des ateliers et des consultations individuelles organisés pendant toute la durée du projet. Même si, du fait de leur grand nombre, ces personnes ne peuvent pas être toutes mentionnées ici, il reste que l équipe de la BAD loue leur soutien et espère continuer à collaborer avec elles lors des phases ultérieures du PCI. La présente publication a été réalisée sous la supervision du Directeur du Département des statistiques de la Banque, M. Charles Leyeka Lufumpa, et sous la direction de l Économiste en chef de la BAD, M. Mthuli Ncube. iii

Table des matières Préface Remerciements Sigles et abréviations Résumé analytique ii iii vi vii Première partie : Introduction 1 1 Contexte 2 2 L approche PCI-Afrique 2 3 La mise à jour de 2009 3 3.1 Pourquoi effectuer une mise à jour? 3 3.2 Une approche simplifiée 4 4 Processus de collecte des données du PCI 2009 4 4.1 Positions élémentaires 4 4.2 Sélection des produits 6 4.3 Prix collectés pour la Mise à jour de 2009 7 5 PPA 7 5.1 Comment utiliser les PPA? 7 Deuxième partie : Résultats de la Mise à jour de 2009 du PCI-Afrique 12 6 Synthèse des résultats de la Mise à jour 2009 13 6.1 Tableaux de données de base 13 6.2 Principales conclusions 15 6.2.1 Dépense Totale de la Consommation Finale des Ménages (DCFM) en Rand Sud Africain (ZAR) 15 6.2.2 DCFM par habitant en ZAR 15 6.2.3 Indices de la DCFM totale : Afrique = 100 17 6.2.4 Indices de la DCFM par habitant : Afrique = 100 17 6.2.5 Parts réelles des dépenses dans la DCFM 19 6.2.6 Indice de Niveau de Prix (INP) : Moyenne régionale = 1,0 19 6.2.7 Vue d ensemble de l économie africaine 22 Tableaux analytiques 27 7 Conclusion 64 Troisième partie : Annexes 65 A Pays membres de la BAD ayant participé à la Mise à jour de 2009 66 B Qu est-ce qu une PPA? 68 C Calcul pratique des PPA 72 D Calcul du prix moyen national annuel : Approche d ajustement capitale niveau national 77 E Validation des données de prix nationaux à l aide du rapport diagnostic pays 78 F Glossaire des termes techniques 79 iv

Encadrés 1 Les prix dans les capitales sont généralement plus faibles que les prix nationaux 5 2 Utilisation des prix de l IPC pour le PCI. Quel est le problème? 6 3 Les PPA 68 4 Pourquoi les agences internationales utilisent-elles des taux de change aux fins de calculs de cotisations? 69 5 Théorie des PPA 71 Tableaux 1 Nombre de positions élémentaires et de produits pour la mise à jour de 2009 7 2 Fréquence et type de données de prix fournies 8 A Population et Taux de change 14 Graphiques 1 Les dix plus grandes économies d Afrique en 2009 10 2a Dépenses totales de consommation des ménages 10 premiers pays d Afrique en 2009 10 2b Dépenses de consommation des ménages par habitant 10 derniers pays d Afrique en 2009 10 3 Émissions de CO2 par unité de PIB en 2007 11 4a DCFM totale dans les 24 plus grands pays 15 4b DCFM totale dans les 25 plus petits pays 15 5 Dépenses de consommation finale des ménages par habitant 16 6a Dépenses des ménages consacrées à l énergie 24 premiers pays 17 6b Dépenses des ménages consacrées à l énergie 25 derniers pays 17 7 Dépenses de consommation alimentaire par habitant 18 8 Parts des dépenses allouées au pain et aux céréales et Indices de dépenses par habitant 19 9a Indices des niveaux de prix pour les Dépenses de consommation finale des ménages 20 9b Pays les plus chers et les moins chers pour l alimentation et la santé 21 9c Pays les plus chers et les moins chers pour l éducation, le transport et les comunications 22 9d Niveau de prix de l alimentation par rapport à celui de la DCFM 23 10 INP 2009 contre DCFM par habitant 24 11 Répartition de la DCFM africaine régionale par pays 24 12 Courbe de Lorenz indiquant la répartition de la DCFM réelle régionale par pays 25 v

Sigles et abréviations AFRISTAT Observatoire économique et statistique d Afrique subsaharienne BAD Banque africaine de développement CEDEAO Communauté économique des États de l Afrique de l Ouest COMESA Marché commun de l Afrique de l Est et de l Afrique australe CPD Méthode «Country-Product-Dummy» CV Coefficient de variation DCFM Dépenses de consommation finale des ménages État Dépenses de consommation finale des administrations publiques FBCF Formation brute de capital fixe ICOP Comparaison internationale de la production et de la productivité INP Indice de niveau de prix IPC Indice des prix à la consommation ISBLSM Institutions à but non lucratif au service des ménages OCDE Organisation pour la coopération et le développement économiques PCI Programme de comparaison international PE Positions élémentaires PIB Produit intérieur brut PPA Parité du pouvoir d achat RDC République démocratique du Congo SADC Communauté de développement de l Afrique australe SCN Système de comptabilité nationale UML Unité monétaire locale WDI Indicateurs du développement dans le monde ZAR Rand sud-africain vi

Résumé analytique Les responsables des Instituts statistiques nationaux ont convenu, dans la Déclaration d Accra de 2008, d intégrer le PCI dans leurs travaux statistiques usuels. Un PCI annuel à grande échelle n étant pas envisageable pour la plupart des pays, la BAD a développé un programme réduit visant à faire des mises à jour annuelles des dernières comparaisons de référence et à aider les pays à renforcer leurs capacités statistiques dans les domaines clés de la comptabilité nationale et des statistiques de prix. Le programme à échelle réduite ne couvre que la DCFM, plutôt que de considérer le PIB dans son ensemble. La collecte d informations sur les prix n a eu lieu que dans les capitales, accompagnée de l utilisation de facteurs d ajustement spatial pour les convertir en prix moyens annuels nationaux. Le programme réduit a collecté moins de prix des produits de dépenses de consommation finale des ménages qu il n en fallait pour une comparaison à grande échelle. Il a également pleinement exploité les données de prix des produits communs au PCI et à l Indice des prix à la consommation (IPC), qui étaient déjà collectées pour l IPC de chaque pays. La planification a débuté en 2008, et la collecte de prix a été effectuée en 2009. Tous les pays membres régionaux ont convenu d y participer, à l exception de l Érythrée et de la Somalie. La Guinée équatoriale et l Angola n ont finalement pas été en mesure de fournir suffisamment de données de prix et n ont donc pas été intégrés aux comparaisons de 2009. Les 49 pays restants ont fourni les statistiques de prix et les pondérations de dépenses de leur comptabilité nationale afin de permettre à la BAD de calculer les Parités de pouvoir d achat (PPA) et les Indices de niveau de prix (INP) pour la DCFM ventilée en 32 classes selon la Classification des dépenses du PCI. Les PPA peuvent être considérées comme des indices de prix spatiaux servant à enlever les différences de niveaux de prix entre les pays en vue d effectuer des comparaisons entre les volumes de biens et de services produits dans divers pays. Il existe ici un parallèle évident entre les PPA comme indices de prix «spatiaux» et les déflateurs de PIB qui sont des indices de prix «temporels» utilisés pour comparer les évolutions, dans le temps, des volumes de biens et de services produits dans un seul pays. Les INP sont les ratios entre les PPA et les taux de change officiels et reflètent les différences de niveaux de prix d un pays à un autre. Les niveaux de prix tendent à être plus élevés dans les pays plus riches, car les coûts de main-d œuvre et les taxes sur les produits sont généralement plus élevés dans ces pays. Les PPA mesurent les prix dans chaque pays comparés à une monnaie de référence (ou «numéraire») fixée à 1,0. Le PCI 2005 utilisait une monnaie artificielle appelée l Afric comme numéraire, ce que certains utilisateurs ont trouvé déroutant. Dans le présent rapport, c est le rand sud-africain (ZAR) qui est utilisé. Il est à noter que les PPA sont calculées de façon à ce que le choix du numéraire n ait aucune incidence sur la relation entre les PPA des pays inclus dans la comparaison. Si le PIB d un pays est indiqué comme deux fois plus important que celui d un autre lorsque qu ils sont mesurés en Afric, le même PIB serait toujours deux fois plus important s ils étaient mesurés en ZAR ou dans n importe quelle autre monnaie. Il convient de souligner que l Afrique du Sud ne reçoit aucun traitement spécial : ses données de prix et de dépenses sont intégrées aux calculs de la même façon que celles des autres pays participants. vii

Les résultats révèlent que les quatre plus grandes économies africaines à savoir l Égypte, l Afrique du Sud, le Nigéria et l Algérie, dans cet ordre représentent plus de 55 % de la DCFM totale en Afrique en 2009. Deux pays relativement petits en termes de DCFM totale Maurice et les Seychelles possèdent la DCFM par habitant la plus élevée, à tout juste plus de 40 000 rands par rapport aux quelques 1 200 rands du Libéria. Onze pays ont enregistré un niveau de DCFM par habitant supérieur à 15 000 rands, 17 un niveau de DCFM par habitant compris entre 5 000 et 15 000 rands, et 21 un niveau de DCFM par habitant inférieur à 5 000 rands. Parmi les quatre plus grands pays d Afrique en termes de DCFM totale, l Algérie, l Égypte et l Afrique du Sud font partie du peloton de tête, alors que le Nigéria n est qu un pays à dépense intermédiaire. Au bas du tableau, avec un niveau inférieur à 5 000 rands par habitant, se trouvent plusieurs pays ayant récemment souffert de troubles civils ou de conflits armés. Les dépenses d alimentation au Botswana, à Maurice, au Swaziland et aux Seychelles sont plus que le triple de la moyenne africaine. À l autre bout de l échelle, les dépenses d alimentation sont inférieures à la moitié de la moyenne dans 13 pays africains, et atteignent des niveaux particulièrement bas au Burundi, en République démocratique du Congo, au Libéria et au Niger. Dans ces pays, les populations doivent être au bord de la famine. Les tendances de dépenses diffèrent entre pays riches et pays pauvres. Dans les pays riches, les parts de dépenses consacrées aux biens et aux services de luxe tels que les véhicules motorisés et les services récréatifs sont plus élevées que celles consacrées aux produits de première nécessité comme le pain et les céréales sont plus faibles. Les parts réelles de dépenses basées sur les PPA peuvent être utilisées pour estimer l élasticité des revenus générés par des biens et des services particuliers. Le Cap-Vert, les Comores, les Seychelles, ainsi que le Gabon et le Congo, ont des prix supérieurs de 40 % ou plus à la moyenne africaine. En revanche, les prix en Gambie, au Kenya, en Éthiopie et en Tanzanie sont près de 20 % inférieurs à la moyenne du continent. Il est intéressant de noter toutefois qu il s agit de niveaux de prix généraux et que les prix de biens et de services particuliers diffèrent considérablement d un pays à l autre. Les pays insulaires ont tendance à avoir les INP les plus élevés et les grands pays les INP les plus faibles car ils reflètent la taille de leurs marchés domestiques et, très souvent, la taille de la production nationale. Les pays d Afrique australe sont essentiellement regroupés et gravitent autour de l Afrique du Sud. Les petits exportateurs de pétrole que sont le Gabon et le Congo se situent vers le haut de l échelle des INP, ce qui reflète une forte tendance à l importation pour la majorité de leurs biens de consommation. Parallèlement, la RDC fait montre d un niveau de prix relativement élevé couplé à l un des revenus par habitant les plus bas. Dans le cas de la RDC, le niveau relativement élevé de l INP tient peut-être à sa situation enclavée et au conflit civil qui perdure dans le pays. Environ les trois quarts de la population du continent (73 %) évoluent dans des économies dont la DCFM par habitant est en-deçà de la moyenne régionale. Le pays le plus peuplé d Afrique le Nigéria est en-dessous de la moyenne régionale en matière de DCFM réelle par habitant, indiquant que son économie générale en termes de DCFM est inférieure à celle de l Égypte et de l Afrique du Sud. De plus, la RDC qui représente une part relativement importante de la population régionale, se prévaut d un niveau de DCFM réelle inférieur à celui de certains pays moins peuplés. viii

La réussite de la Mise à jour de 2009 montre qu un programme de comparaison réduit est en mesure de fournir des PPA et des INP utiles, tout en contribuant de façon significative au renforcement des capacités statistiques. Outre ses bénéfices directs pour l Afrique, l approche simplifiée utilisée pour la mise à jour peut servir de modèle à d autres régions. ix

Première partie Introduction

1. Contexte Le PCI est une initiative statistique mondiale lancée sur recommandation de la Commission de statistique des Nations Unies afin de permettre d effectuer des comparaisons internationales d agrégats économiques tels que le PIB, les niveaux de prix et le pouvoir d achat des devises. Il a été établi en 1970 dans le cadre d une entreprise commune entre les Nations Unies et l Unité de comparaisons internationales de l Université de Pennsylvanie afin de comparer, de façon régulière et opportune, les PIB des pays qui participent á la comparaison. Il s agit toujours de l objectif principal du programme, bien que son champ de couverture et sa portée se soient élargis au cours des derniers cycles. Depuis son lancement, la participation des pays africains au PCI s est progressivement accrue. Lors des deux premières phases d expérimentales (1970 et 1973), le Kenya était le seul pays africain à y participer. Lors des phases ultérieures, le nombre de pays africains est passé à 4 en 1975, à 15 en 1980, à 23 en 1985 pour ensuite baisser à 22 en 1993. Les deux phases suivantes des activités du PCI-Afrique ont été financées et administrées par Eurostat. En revanche, les institutions locales basées dans d autres régions ont supervisé la coordination du PCI pour leurs régions respectives. Le programme PCI de 2005 a été la première fois, pour une institution africaine la BAD, de coordonner les activités du PCI. En décembre 2007 au Ghana, la réunion des responsables des instituts nationaux de la statistique en Afrique a débouché sur la Déclaration d Accra en vertu de laquelle les participants ont convenu d intégrer les activités du PCI-Afrique dans leurs activités statistiques usuelles. En dehors de l utilité inhérente de PPA fiables, les Directeurs ont aussi reconnu l importance du programme pour le renforcement des capacités statistiques un objectif important pour la BAD et ses pays membres. La participation au PCI-Afrique aboutit à de meilleures pratiques en statistique de prix et en comptabilité nationale, et permet aux statisticiens d assimiler de nouvelles techniques et d échanger leurs expériences dans ces deux domaines clés lors d une série d ateliers. Conformément à la Déclaration d Accra, la BAD a fait en sorte que le PCI-Afrique devienne une opération statistique usuelle à entreprendre chaque année mais à échelle réduite. La collecte de données dans le cadre des activités du PCI a été intégrée à la Phase II du programme de renforcement des capacités statistiques de la BAD, lancée en 2008. 2. L approche PCI-Afrique Comme dans d autres régions, les comparaisons du PCI-Afrique sont faites à partir de la «perspective dépenses» qui identifie les composantes de la demande finale : consommation, investissement et exportations nettes 1. Les comparaisons internationales à partir de la perspective dépenses signifient que les comparaisons entre pays peuvent être faites à la fois entre les principaux agrégats de la demande dépenses des ménages, dépenses publiques, investissements et exportations nettes et entre des sous-agrégats comme la consommation alimentaire, le matériel et l équipement, ou les dépenses publiques individuelles ou collectives. Les comparaisons internationales de volumes du PIB dépendent du respect de trois conditions : 1. une définition du PIB (frontières de production) identique ; 2. le PIB est mesuré de la même façon ; et 3. une même unité monétaire dans laquelle est exprimé le PIB. 1 Les PPA ont également été calculées pour la valeur ajoutée par type d activité (perspective de production) une méthode alternative pour ventiler le PIB. L Université de Groningen a développé, sous la direction d Angus Maddison, un ensemble de PPA pour la production par type d activité. Cet ensemble est appelé Base de données pour la comparaison internationale de production et de productivité (ICOP) (voir http://www.ggdc.net/databases/icop.htm). Toutes les phases du PCI ont néanmoins produit des PPA pour les composantes dépenses du PIB. 2 Première partie : Introduction

Les estimations du PIB des pays prenant part au PCI-Afrique 2009 respectent généralement la première condition, puisque qu elles sont globalement compilées en conformité avec le Système de comptabilité nationale (SCN) de 1993. L uniformité de la mesure du PIB au niveau de tous les pays participants n est actuellement pas suffisante pour respecter la seconde condition. Les PIB des pays où les économies informelles et/ou de subsistance occupent une large place peuvent être sous-estimés. L obtention d estimations complètes de PIB pour tous les pays participant au PCI doit être un objectif à long terme et représente un défi pour la majorité des pays. C est dans ce but que la BAD, par le biais du Programme de renforcement des capacités statistiques, a collaboré, au cours des six dernières années, avec ses pays membres en vue d améliorer la comparabilité de leurs estimations du PIB. Ces efforts se poursuivront, surtout au vu de la mise en place du SCN 2008. Les estimations du PIB de la majorité des pays participants sont exprimées en différentes devises nationales. En vue de respecter la dernière condition, il convient d utiliser des taux de conversion permettant d obtenir une monnaie commune et d uniformiser le pouvoir d achat des différentes monnaies lors du processus de conversion. Ces taux de conversion s appellent des PPA, et les comparaisons du PCI-Afrique sont effectuées à l aide de ces PPA. 3. La Mise à jour de 2009 3.1 Pourquoi effectuer une mise à jour? Quarante-huit (48) des 54 pays membres de la BAD ont pris part au cycle 2005 du PCI, et un nombre similaire a participé à la phase de 2011. Ces cycles génèrent des estimations de référence des PPA, et il est prèvu de poursuivre l établissement d estimations de reference à des intervalles de cinq à six ans. Entre ces points de référence, les PPA peuvent être mises à jour en extrapolant la PPA de chaque pays par son taux d inflation rapporté au taux d inflation du pays de référence. L inflation est ici mesurée par le déflateur de PIB de chaque pays. Par exemple, si le déflateur de PIB du Ghana augmentait de 5 % en 2006 et celui des États-Unis de 3 % sur la même période, la PPA 2005 du Ghana (avec les États- Unis comme pays de référence) serait multipliée par 1,0500/1,0300 = 1,0294, afin de la mettre à jour en 2006. Il s agit de la procédure de mise à jour utilisée par la Banque mondiale pour les statistiques basées sur les PPA et intégrées aux Indicateurs du développement dans le monde (WDI). Cette approche naïve en matière d extrapolation de la PPA est peu satisfaisante dans la pratique. Il s avère qu il est théoriquement impossible d utiliser les déflations nationales tout en étant en phase avec les PPA des années de reference calculées à l aide de paniers internationaux. De plus, il existe des différences d indice entre les pays au niveau des déflateurs de PIB et des différences entre diverses références de PCI. Il n est pas rare que même un groupe de pays comme ceux de l OCDE, qui sont dotés des IPC largement harmonisés, puissent afficher des incohérences de taille entre les déflateurs de PIB et les PPA de reference. De plus, de nombreux pays ne sont capables de mesurer que de façon approximative le déflateur global du PIB : les années de référence pour le calcul des déflateurs de prix sont souvent obsolètes de dix ans, voire plus, et l information sur les prix qui est disponible dans de nombreux pays est fréquemment incomplète et peu fiable. Les pays des régions d Asie-Pacifique et d Afrique ont, de ce fait, examiné la possibilité de mesurer les PPA de façon plus régulière afin d éviter la nécessité d une mise à jour (inexacte) à l aide des indices de prix. La collecte de données du PCI 2005 a été effectuée par le biais des infrastructures de collecte de données de l IPC dans l intégralité des pays africains, ce qui a créé une certaine synergie entre le PCI et les IPC. Certains produits sont communs au PCI et à l IPC. La taille de cette intersection est une mesure des bénéfices mutuels des deux processus de collecte de données et de la réduction des coûts. Afin de bénéficier de cette synergie, la BAD a prévu de publier les résultats du PCI-Afrique 2009 et 2010, en se limitant aux produits de la consommation des ménages dans la capitale. Les objectifs du PCI 2009 étaient les suivants : 3

conserver le rythme pour le PCI 2011 et les suivants ; poursuivre le renforcement des capacités des experts des pays membres en statistiques de prix et en comptabilité nationale ; promouvoir une meilleure coordination de la collecte de données dans le cadre du PCI et de l IPC ; et étudier la faisabilité d une mise à jour des PPA entre deux phases du PCI à l aide d une approche simplifiée. 3.2. Une approche simplifiée Un PCI complet d une année de référence requiert davantage de ressources que celles allouées par la plupart des bureaux statistiques africains chaque année. C est la raison pour laquelle la BAD a proposé de se baser sur un programme réduit. Ses principales caractéristiques sont présentées ci-dessous : 1. Le programme s est d abord limité à la DCFM. La DCFM est de loin le volet le plus important du PIB, représentant entre 65 % et 75 % du PIB de la plupart des pays africains ayant pris part à la mise à jour de 2009. La DCFM est également un agrégat clé de la mesure du bien-être des populations 2, puisque les PPA dans le cadre de la DCFM peuvent être utilisées aux fins de comparer les volumes de consommation alimentaire par habitant entre les pays, les niveaux de prix des produits alimentaires de base et d autres produits de première nécessité. Dans le cadre de la DCFM, les PPA sont également utilisées 2 Le SCN 1993 a introduit une nouvelle mesure appelée «Consommation réelle des ménages». Cette mesure correspond à la DCFM couplée aux dépenses de consommation individuelle du gouvernement et des institutions à but non lucratif au service des ménages (ISBLSM), et est un meilleur indicateur de «bien-être» que la DCFM seule. Dans la pratique, toutefois, les dépenses de consommation individuelle du gouvernement et des ISBLSM allouées à l éducation et aux services de santé sont relativement faibles dans la plupart des pays africains, ce qui signifie que la DCFM est généralement similaire à la consommation réelle des ménages. en vue de mettre à jour le seuil des normes internationales de pauvreté. 2. Les prix n ont été relevés que dans les capitales ou dans d autres villes. La notion de «Capitale» renvoie en fait à la plus grande ville ou à la région la plus peuplée pour laquelle un IPC régulier est proposé. La BAD a indexé les prix de ces «capitales» sur les prix nationaux à l aide de coefficients tirés du PCI 2005. Lors de la phase 2005, les données de prix étaient identifiées par lieu, permettant ainsi d élaborer une série de coefficients d ajustement calculés comme le ratio des prix nationaux par rapport aux prix dans les capitales pour chaque produit 3 (voir l Encadré 1 pour un examen des prix des capitales comparés aux prix nationaux). 3. Enfin, les prix des produits communs au PCI et à l IPC collectés par les pays pour leurs IPC réguliers ont été pleinement exploités. Comme l explique l Encadré 2, cette procédure a des limites. Toutefois, des comparaisons minutieuses ont été faites entre les divers produits couverts par l IPC de chaque pays et ont permis de trouver de nombreux produits en commun, ce qui a réduit de façon significative, mais non absolue, la nécessité d une collecte de prix supplémentaire dans le cadre du PCI. 4. Processus de collecte des données du PCI 2009 4.1 Positions élémentaires La Classification des dépenses du PCI ventile le PIB en 155 positions élémentaires, dont 110 destinées à la DCFM. Les positions élémentaires représentent la ventilation des dépenses la plus détaillée que les pays puissent fournir pour leur PIB. Les positions élémentaires concernant la DCFM comprenaient, par exemple, le riz, le poisson et les fruits de mer, l habillement, le transport routier de passagers et l assurance. 3 Le fait que la définition de «capitale» diffère d un pays à l autre n est pas un obstacle au calcul des coefficients d ajustement, puisque ce concept a reçu la même définition lors des phases de 2005 et de 2009. 4 Première partie : Introduction

Encadré 1 Les prix dans les capitales sont généralement plus faibles que les prix nationaux Dans la plupart des 49 pays, les prix dans les capitales étaient généralement plus bas que les prix nationaux, sauf dans les huit pays suivants, où les prix dans les capitales étaient plus élevés que les prix nationaux : Sierra Leone, Rwanda, Sénégal, Ouganda, République centrafricaine, Tunisie, Togo et Ghana. Le graphique ci-après compare les prix dans les capitales aux prix nationaux pour la DCFM totale et pour les principaux groupes de produits. Les ratios sont inférieurs à 1,0, ce qui signifie que les prix moyens des capitales pour tous les pays d Afrique sont inférieurs aux prix nationaux. Autrement dit, à l exception des huit pays susmentionnés, les prix en dehors de la capitale tendent à être plus élevés. Les prix sont presque équivalents, en moyenne, pour les services d éducation et de santé, ainsi que de loisirs et culture, et sont relativement bas dans les capitales pour les hôtels et restaurants, l ameublement, l équipement et l entretien ménagers, l alcool et tabac. Ratios des prix de la capitale aux prix nationaux Moyenne pour 49 pays en 2005 DCFM Loisirs & culture Éducation Santé Habillement & chaussures Logements & services publics Communications Alimentation Autres biens et services Transports Alcool et tabac Ameublement, équipement ménager et entretien de maison Restaurants & hôtels 0,95 0,96 0,97 0,98 0,99 1 Ces écarts de prix entre la capitale et les autres régions du pays s expliquent par les coûts de transport des biens importés depuis leur point d arrivée, qui est souvent la capitale. Une concurrence accrue entre les marchands et les prestataires de services peut également favoriser une baisse des prix dans les capitales, puisque qu il se peut qu on n ait qu un ou deux marchands dans les villages. 5

Encadré 2 Utilisation des prix de l IPC pour le PCI. Quel est le problème? D aucuns s interrogent souvent sur la nécessité de relever des prix dans le cadre spécifique du PCI lorsque les pays le font déjà de façon régulière pour leur IPC et autres indices de prix. Il existe deux types de problèmes. Tout d abord, l objectif de l IPC ou de n importe quel autre indice temporel est de mesurer les évolutions de prix dans le temps. Les personnes chargées de relever les prix dans le cadre de l IPC reçoivent des critères de sélection généraux pour chaque produit et doivent identifier chaque produit spécifique à l aide de ces critères, en veillant à ce qu il soit disponible lors des prochaines visites de collecte de prix. Par exemple, ils peuvent être tenus de relever le prix d une «chemise blanche pour homme», avec la liberté d en choisir une à manches courtes ou longues, avec ou sans poche de poitrine, fabriquée en coton ou en matière synthétique, mais sous réserve d avoir de bonnes chances de retrouver la même chemise lors de leur prochaine visite du magasin. Lors du calcul des PPA, en revanche, l objectif est de relever le prix d un produit identique (ou quasi identique) dans tous les pays. Les personnes chargées de relever les prix dans le cadre des PPA reçoivent donc des critères de sélection beaucoup plus précis par exemple, le t-shirt doit être à 100 % coton, à manches courtes, doté d une poche de poitrine, et une marque peut parfois même être spécifiée. Par conséquent, les prix relevés dans le cadre de l IPC ne conviennent généralement pas au calcul des PPA, car seul un petit sous-ensemble des prix collectés pour l IPC renverra aux produits identiques dont les prix auront été relevés. Le deuxième problème qui se pose est que les produits sont sélectionnés pour l IPC parce qu ils sont largement disponibles et achetés par de nombreux ménages dans un pays donné. Dans le cas des PPA cependant, les pays doivent relever les prix de certains produits achetés par un nombre plus limité de ménages dans leur pays, qui ne seraient donc pas inclus dans leur IPC car ces prix servent à créer des liens avec d autres pays où ces produits sont largement achetés par les ménages. Pour calculer les PPA, les pays doivent donc aller au-delà des produits largement disponibles et communément achetés qui sont quotidiennement inclus dans leurs propres IPC et se tourner aussi vers la collete de prix de produits largement disponibles et communément achetés par les ménages dans d autres pays. 4.2 Sélection des produits Un certain nombre de produits sont spécifiés au sein de chaque position élémentaire. Par exemple, les produits sur lesquels il faut relever le prix comprennent «3 kg de riz basmati» pour la position élémentaire riz et «Jeans Levi s 501 pour homme» pour la position habillement. Il n est pas nécessaire de relever le prix de tous les biens et services inclus dans chaque position élémentaire, et ce serait de toute façon impossible en pratique. Il convient juste de sélectionner, pour la collecte de prix, des produits caractéristiques des biens et services communément trouvés dans les pays participants. Chaque produit donne lieu à un relevé de prix effectué à partir d une sélection représentative de points de vente comme les marchés de rue, les magasins de quartier, les kiosques, les grands magasins et les supermarchés. La collecte de prix doit aussi avoir lieu à différents moments de l année afin de prendre en compte les variations saisonnières. Les mêmes produits ont fait l objet d un relevé de prix dans le cadre du PCI-Afrique 2005 et de la mise à jour de 2009. Comme l indique le Tableau 1, la mise à jour de 2009 a utilisé les prix de 1 016 produits groupés sous 110 positions élémentaires. Les prix fournis pour chacun des 1 016 6 Première partie : Introduction

produits sont des moyennes de prix relevés dans différents types de points de vente et à différents moments de l année. Les PPA sont donc basées sur plusieurs milliers d observations individuelles de prix. En règle générale, plus de prix doivent être relevés pour les produits des positions élémentaires hétérogènes celles qui contiennent de nombreux articles différents. En moyenne, le prix de 9,2 produits a été relevé pour chaque position élémentaire, mais bien plus pour les catégories de positions élémentaires (hétérogènes) Restaurants et hôtels, santé, habillement et chaussures et produits alimentaires et boissons non alcoolisées, et moins de neuf pour les catégories de positions élémentaires (homogènes) Loisirs et culture, transport, et communication. 4.3 Prix collectés pour la Mise à jour de 2009 Le Tableau 2 résume le type de données de prix fournies par chaque pays pour la mise à jour de 2009. Les Comores, le Mozambique, la Sierra Leone, São Tomé-et-Principe et la Tanzanie n ont soumis que les prix de produits communs au PCI et à leurs propres IPC, alors que le Cap-Vert, le Kenya, le Mali et la Mauritanie ont fourni les prix des produits du PCI. Tous les 53 pays membres régionaux, à l exception de l Érythrée et de la Somalie, avaient convenu dès le départ de participer à la mise à jour de 2009. Cependant, l Angola et la Guinée équatoriale n ont finalement pas été en mesure de fournir suffisamment de données de prix et n ont donc pas pu être pris en compte dans la comparaison, qui ne couvrait que 49 pays. Parmi ces 49 pays, le Botswana ne pouvait fournir des données de prix que pour trois mois en 2009, alors que tous les autres en ont fourni pour neuf mois ou plus ; 44 pays en ont fourni pour les 12 mois de l année 2009. 5. PPA 5.1. Comment utiliser les PPA? Commençons par une brève présentation sur les contre-indications en matière d utilisation des PPA. Les PPA mesurent les niveaux de PIB réel ainsi que ceux de ses composantes ; toutefois, elles ne sont pas pertinentes pour les évolutions temporelles du PIB et des agrégats connexes de chaque pays. L unique façon de mesurer la croissance du PIB dans un pays d une année sur l autre, ou d effectuer une comparaison des taux de croissance entre pays sur une année précise, est d utiliser le taux de croissance des prix constants de chaque pays. Certes, Tableau 1 Nombre de positions élémentaires et de produits pour la mise à jour de 2009 Catégorie Nombre de positions élémentaires Nombre de produits Produits alimentaires et boissons non alcoolisées 29 356 Boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants 5 41 Habillement et chaussures 5 128 Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles 7 12 Ameublement, équipement et entretien ménagers 13 104 Santé 7 158 Transport 13 55 Communications 3 19 Loisirs et culture 13 49 Éducation 1 9 Restaurants et hôtels 2 51 Autres biens et services et Achats nets à l'étranger 12 34 Total DCFM 110 1 016 7

Tableau 2 Fréquence et type de données de prix fournies Produits du PCI Pays Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Algérie Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap-Vert République centrafricaine Tchad Comores Congo Congo, RDC Côte d'ivoire Djibouti Égypte Guinée équatoriale Éthiopie Gabon Gambie Ghana Guinée-Bissau Guinée Conakry Kenya Lesotho Libéria Libye Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice Maroc Mozambique 8 Première partie : Introduction