1Thess2b FMT 150809.doc 1 Introduction 1 Thessaloniciens 2.13-3.5 Tenir, mais comment? En France, nous sommes habitués : les chrétiens sont minoritaires, et les chrétiens évangéliques très minoritaires. Toute la culture s'organise sans nous, et parfois contre nous. Si nous mettons en avant nos valeurs et nos convictions, on nous accuse d'être intolérants. La culture ambiante est monolithique. Nous ne sommes pas les seuls minoritaires, mais minoritaires nous le sommes. Ce n'est rien de nouveau. Dans les trois premiers siècles de notre ère, l'intolérance de l'empire romain à notre égard allait jusqu'à la persécution et la mort. Des milliers de chrétiens ordinaires sont morts pour leur foi. L Église dominatrice et persécutrice était une aberration venue plus tard, une confusion néfaste entre l Évangile et l État, entre l'humanité dans son ensemble et la nouvelle création en Christ. Et maintenant, en Europe, la roue tourne. Nous sommes de nouveau dans la minorité. Cela peut nous aider à comprendre les chrétiens du 1 er siècle à qui les apôtres ont écrit leurs lettres. «Vous vous êtes tournés vers Dieu en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai.», dit Paul à l Église de Thessalonique. Se détourner des idoles, c'était rompre avec la tradition familiale, rompre avec les dieux de la cité et des corporations professionnelles, rompre avec certains loisirs. C'était se mettre en marge de la société. Et c'était s'exposer à la haine de ceux qui ne supportaient pas la différence. À Thessalonique, les apôtres ont été chassés de la ville, certains responsables chrétiens se sont trouvés devant les magistrats, les chrétiens ordinaires étaient en but à des combines et des calomnies. Après quelques semaines seulement de vie en Christ, d'enseignement et de vie d Église. Comment tenir dans ces conditions-là? La première lettre de Paul aux Thessaloniciens nous donne quelques indications. Nous lirons pour commencer au chapitre 2, le verset 13. Lecture : 1 Thessaloniciens 2.13 Le message est vrai Comment tenir quand on est jeune dans la foi et minoritaire dans la société? Une première réponse se trouve au verset 13. «En recevant la Parole que nous vous avons Page 1 sur 5
1Thess2b FMT 150809.doc 2 annoncée, vous ne l'avez pas accueillie comme une parole purement humaine, mais comme ce qu'elle est réellement, c'est-à-dire la Parole de Dieu qui agit avec efficacité en vous qui croyez.» Bien évidemment, Paul et Silas et Timothée avaient un langage humain. Ce n'était pas des extraterrestres. Mais en même temps leur message était le message de Dieu. Certains l'ont compris, certains l'ont reçu. Dieu leur a parlé à travers ce message. Et ce message les a changés. Il agit avec efficacité dans la vie de ceux qui croient. C'est ce que j'appelle la magie de la prédication. Quelqu'un la prépare. Quelqu'un la donne. Mais l'auditeur y perçoit le message de Dieu. Cela peut se passer au moment de la conversion à Christ, cela peut se passer le dimanche, cela peut se passer dans votre salon. Quelqu'un parle? C'est parfois Dieu qui vous parle. À Thessalonique, c'était encore plus fort que cela. Car l'homme Paul était un apôtre de Jésus-Christ. Il a été appelé d'une manière spéciale, il a été envoyé vers le monde grec, il a bénéficié de l'inspiration du Saint-Esprit d'une manière particulière. Il avait une autorité spéciale 1. Ce n'était pas un simple particulier avec des idées personnelles. C'était le porte-parole du Seigneur. Il n'est pas là aujourd'hui. Mais sa parole, et la parole des autres apôtres, est toujours accessible pour nous. On la lit. On lit un texte humain, écrit dans le langage des humains. Mais c'est en même temps la Parole de Dieu. Elle est Parole de Dieu qu'on y croie ou pas. Elle devient efficace quand on la reçoit. Comment tenir quand le monde vous trouve bizarre? Avec la conviction que l Évangile est vrai. En se basant sur la Parole de Dieu. Il ne suffit pas de dire que les chrétiens sont sympas. Il ne suffit pas de dire que la société a besoin des valeurs chrétiennes. Il ne suffit pas de dire que l Évangile nous fait du bien car il peut nous exposer à la souffrance. Il faut pouvoir dire : l Évangile est vrai, Christ est bien plus qu'un homme, il est mort pour une raison précise, il est ressuscité. Avec cela, nous pouvons faire face au monde! Le rôle des modèles Notre passage évoque un autre facteur qui nous aide à tenir, c'est le rôle des modèles. Je lirai le chapitre 2, les versets 14 à 16. Lecture : 1 Thessaloniciens 2.14-16 1 Voir 2.7 Page 2 sur 5
1Thess2b FMT 150809.doc 3 Nous en avons déjà parlé : Paul a été pour les chrétiens de Thessalonique un modèle. Il était comme une mère pleine d'amour et comme un père qui fixe le cap. Il leur a donné un exemple de sérieux dans le travail, de dévouement et d'intégrité. Et maintenant il leur propose d'autres modèles, ce sont les Églises de Dieu en Judée. Ou plus exactement, il les conforte en disant que les Églises de Judée ont déjà vécu ce qu'eux-mêmes vivent. Elles ont été rejetées par leurs compatriotes. Là-bas, c'était les Juifs traditionalistes qui ne supportaient pas que d'autres Juifs deviennent chrétiens. En terre grecque, c'était les adeptes de la religion traditionnelle qui ne toléraient pas que les nouveaux chrétiens s'en démarquent. Chez nous, c'est des gens qui ne supportent pas l'éthique chrétienne et qui caricaturent notre pensée. Au Moyen- Orient, ce sont des fanatiques religieux qui nous tuent. Ce n'est pas nouveau, ce n'est pas pour nous surprendre, et du coup, c'est moins déstabilisant. Le langage de Paul à l'égard des persécuteurs de la Judée est particulièrement dur. Il les situe dans la longue lignée de ceux qui ont persécuté des prophètes comme Ésaïe, Amos et Jérémie. Il les voit continuer sur la lancée de ceux qui ont fait mourir le Seigneur Jésus. Les mêmes l'ont persécuté, lui, Paul, et veulent l'empêcher d'annoncer l Évangile aux non-juifs. C'est en cela qu'ils se montrent ennemis de tous les hommes. Leur référence, ce n'est pas Dieu, mais la tradition et une forme de nationalisme. Paul ne serait-il pas anti-sémite? Sauf que lui-même est Juif, et fier de l'être. Il aime son peuple, il prie pour son peuple, il met souvent en avant tout ce que Dieu a révélé à son peuple à travers l'histoire. Il voit les païens convertis non comme remplaçant les Juifs dans le plan de Dieu mais comme intégrant un nouveau peuple dont les Juifs croyants sont à l'origine. Mais Paul n'est pas un nationaliste. Il sait que la base du salut est la même pour les Juifs et pour les non-juifs, c'est la foi d'abraham, la foi en la promesse, la foi qui répond à la grâce de Dieu. Il réagit vivement quand ses compatriotes s'y opposent. Nous avons besoin de modèles de persévérance. Pour ceux de Thessalonique, c'était les chrétiens de la Judée. Pour nous, se sont les chrétiens de la Corée du Nord ou de l'iran. Ce sont des chrétiens de chez nous affaiblis par la maladie ou par la vieillesse. Ce sont des chrétiens confrontés aux coups durs de la vie. Des chrétiens seuls croyants de leur famille. Des chrétiens déconsidérés dans leur milieu professionnel. On a besoin de voir qu'il est possible de tenir dans les bons et les mauvais jours. Je cite ici l'épître aux Hébreux, au début du chapitre 12 : Page 3 sur 5
1Thess2b FMT 150809.doc 4 «C'est pourquoi, nous aussi qui sommes entourés d'une telle foule de témoins, débarrassons-nous de tout fardeau, et du péché qui nous cerne si facilement de tous côtés, et courons avec endurance l'épreuve qui nous est proposée. Gardons les yeux fixés sur Jésus, qui nous a ouvert le chemin de la foi et qui la porte à la perfection. Parce qu'il avait en vue la joie qui lui était réservée, il a enduré la mort sur la croix, en méprisant la honte attachée à un tel supplice, et désormais il siège à la droite du trône de Dieu. Pensez à celui qui a enduré de la part des hommes pécheurs une telle opposition contre lui, pour que vous ne vous laissiez pas abattre par le découragement» Hé 12.1-3. Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. Quand nous, nous tenons dans l'adversité, nous redonnons courage à tout le monde. L'importance d'un réseau relationnel La suite du passage va un peu plus loin dans le même sens. Je lirai la fin du chapitre 2 et le début du chapitre 3. Lecture 1 Thessaloniciens 2.17-3.5. Paul dit qu'il a voulu retourner à Thessalonique, à deux reprises, et qu'il en a été empêché. Il a envoyé Timothée à sa place, et Timothée est revenu avec de bonnes nouvelles. Paul dit qu'il prie pour avoir l'occasion d'y aller lui-même. En attendant, il leur écrit. C'est très personnel, tout cela. Qu'est-ce que cela me dit? Que rien ne remplace le contact personnel. Que nous tiendrons en partie grâce à un réseau relationnel. Si les apôtres avaient fait partie de la catégorie des conférenciers ambulants que les Grecs de l'époque aimaient si bien écouter, ils auraient donné leur enseignement et perçu leur salaire, sans se lier à leurs auditeurs. Ils auraient été comme des commerçants de la pensée. Ils auraient quitté la ville, sans plus penser à personne. Seulement, les apôtres itinérants n'étaient pas payés par ceux qui les écoutaient, ils étaient soutenus soit par leur propre travail soit par des dons de l'extérieur. Et ils n'avaient pas en face d'eux des clients, un public, mais des frères et sœurs en Christ. Un lien fort se tissaient entre eux. Ils pouvaient être séparés physiquement, mais pas de cœur. Le prix à payer pour entretenir ce lien était assez élevé. De nos jours, un SMS, un mail, un coup de fil avec un forfait illimité, ou même un timbre-poste à moins d'un euro, c'est simple. Quand on veut, on peut. Pour nous déplacer, nous avons le choix Page 4 sur 5
1Thess2b FMT 150809.doc 5 entre la voiture, le train ou même l'avion. Parfois le bateau. En tout cas, c'est simple, cela coûte plus ou moins cher, mais c'est une affaire de quelques heures. Du temps des apôtres, il n'y avait que le trajet à pied ou en bateau à voiles. Il n'y avait pas de service postal. Si on avait une lettre à envoyer, il fallait trouver un messager. C'est ce prix-là que Paul et Timothée étaient en train de payer. Parce que le lien personnel, il fallait l'entretenir, pour le plus grand bien de tous. Pour encourager les chrétiens minoritaires de Thessalonique. Pour que les apôtres eux-mêmes soient encouragés en retour. Est-ce que nous connaissons des chrétiens isolés? S'ils le sont par choix, c'est leur problème, et c'est bien un problème. Ils n'ont pas compris qu'ils font partie d'un corps, qu'ils ont des frères et sœurs avec qui il faut rester en relation. Une relation, cela vous oblige à vous sortir de vous-mêmes, à vous ouvrir, à vous rendre vulnérable. Cela vous expose parfois à un appel à changer, ou à aider, ou à vous engager. Mais s'il n'y a pas d'amour fraternel en Christ, on peut se demander si on a vraiment affaire à un frère en Christ ou pas. La foi se traduit par l'amour. Est-ce que nous connaissons des chrétiens qui sont isolés sans l'avoir choisi? Il y a peut-être des questions de distance, d'âge, de maladie. Il y a peut-être des situations professionnelles qui vous coupent des autres, ou des contextes familiaux qui rendent le contact difficile. Dans tous les cas, nous devons penser à ces frères et sœurs, prier pour eux, les inclure dans l'image mentale que nous formons de l Église. Nous devons entretenir la relation, pour notre plus grand bien à tous. Conclusion Comment tenir quand le monde nous traite comme des marginaux? Le cas des chrétiens de Thessalonique ne dit pas tout, mais il met en avant au moins trois facteurs : la conviction que l Évangile est vrai ; le rôle des modèles, de chrétiens dont l'exemple nous inspire ; l'importance d'un réseau relationnel. Dans lequel de ces trois domaines avons-nous besoin de progresser? Prière Questions Page 5 sur 5