FICHES INFO THERAPIE. MIEUX COMPRENDRE VOTRE TRAITEMENT Version du 11/08/2009 LA RADIOTHÉRAPIE DES CANCERS DU. Rectum

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FICHES INFO THERAPIE MIEUX COMPRENDRE VOTRE TRAITEMENT Version du 11/08/2009 LA RADIOTHÉRAPIE DES CANCERS DU Rectum

Ce document a été élaboré avec l aide de cancérologues, médecins généralistes, infirmières, psychologues, aides soignantes, manipulatrices en radiothérapie, secrétaires médicales, patients en cours de traitement, patients après traitement, familles de patients, bénévoles. Document réalisé avec le soutien de Merck Serono est une division de Merck Coordination et rédaction : Docteurs Sofia Rivera, Alain Toledano, Professeur Françoise Mornex, Oncologues Radiothérapeutes, SFRO et SFjRO, Valérie Bonnet, Barbara Lapeyre, Psychologue clinicienne.

Sommaire Anatomie et localisation : ANATOMIE DU RECTUM 2 LES CANCERS SITUÉS AU NIVEAU DU RECTUM 4 DIAGNOSTIC 4 Les traitements des cancers du rectum : CHIRURGIE 7 CHIMIOTHÉRAPIE 7 RADIOTHÉRAPIE 7 Les effets secondaires : EFFETS SECONDAIRES PENDANT LE TRAITEMENT 10 EN COURS DE RADIOTHÉRAPIE 10 EN COURS DE CHIMIOTHÉRAPIE 11 Conseils pratiques : PENDANT LES TRAITEMENTS 12 L après traitement : EFFETS SECONDAIRES APRÈS TRAITEMENT 14 CONSEILS PRATIQUES APRÈS LE TRAITEMENT 15 MESURES DES RÉSULTATS ET SUIVI D APRÈS TRAITEMENT 16

2 Anatomie et localisation ANATOMIE DU RECTUM Schéma tube digestif et rectum (de face) Schéma du rectum (de profil) chez l homme Côlon et rectum (gros intestin) Avant Uretère Arrière Vessie Rectum Estomac Prostate Urète Intestin grêle Schéma du rectum (de profil) chez la femme Avant Arrière Côlon droit Côlon gauche Utérus Rectum Vessie Rectum Vagin Anus

Anatomie et localisation 3 LE RECTUM C est la dernière partie du gros intestin (côlon) qui fait suite à l œsophage, l estomac et l intestin grêle. Le rectum mesure environ 15 cm de long et est prolongé par l anus. Il se situe au niveau du petit bassin, en avant du sacrum et en arrière du pubis. Alors que c est l estomac qui effectue en partie la digestion des aliments, le côlon a pour rôle de concentrer les selles par réabsorption d eau et de sel et de transporter les aliments digérés vers l anus. La progression des aliments se fait grâce aux contractions du côlon. Le rectum a aussi le rôle d un réservoir. Au niveau de l anus, formé d un sphincter (muscle qui maintient l anus fermé), les aliments digérés sont évacués à l extérieur grâce au relâchement du sphincter, d une contraction du côlon ainsi que du rectum. LES CANCERS 4INFORMATIONS GÉNÉRALES Le corps est fait de différents types de cellules. Normalement, les cellules grandissent, se divisent et produisent autant de cellules que le corps a besoin pour bien fonctionner. Parfois, ce processus s enraye, le nombre de cellules de l organe n est plus contrôlé par l organisme. C est cette masse de cellules qui forme une tumeur. Les tumeurs peuvent être bénignes ou malignes. Les tumeurs bénignes ne sont pas cancéreuses, ce sont des cellules normales qui se développent sans contrôle. Les tumeurs malignes sont cancéreuses et contiennent des cellules anormales qui évoluent de façon incontrôlée. Ces cellules cancéreuses peuvent passer dans le sang, dans le système lymphatique. Une fois dans le sang, ces cellules peuvent aller coloniser d autres organes dans lesquels elles vont former de nouvelles tumeurs (des métastases). La radiothérapie des cancers du rectum

4 Anatomie et localisation DIAGNOSTIC LES CANCERS SITUES AU NIVEAU DU RECTUM Les cancers du colon et du rectum représentent environ 44 000 nouveaux cas par an en France. Les risques de cancer du rectum sont plus importants à partir de cinquante ans et, majoritairement, après soixante-quinze ans. Certains polypes coliques ou rectaux sont à surveiller ainsi que certaines maladies inflammatoires intestinales pouvant favoriser la survenue d un cancer. 4LES SYMPTÔMES : Il n y en a pas toujours mais s ils existent, ils peuvent être variés. A l inverse, ils sont parfois présents sans qu il y ait de cancer. Vous pouvez avoir des changements récents au niveau du transit intestinal, une alternance de diarrhées et de constipation, des douleurs au niveau du ventre ou du bas ventre, du sang (plus ou moins rouge) dans les selles. Certaines personnes se plaignent parfois d amaigrissement important plus ou moins accompagné de fatigue. 4ETABLISSEMENT DU DIAGNOSTIC : Le médecin traitant peut d abord demander un examen de dépistage appelé test hémoccult. C est une analyse des selles qui permet de savoir s il y a du sang dans les selles. Il peut réaliser un toucher rectal (c est à dire introduire son doigt dans le rectum pour l examiner par le toucher). S il le juge nécessaire, il vous conseillera de rencontrer un spécialiste : le gastro-entérologue. Celui-ci, après un examen précis, pourra réaliser une recto-coloscopie ou endoscopie colorectale. Il s agit d un examen long, inconfortable qui permet de visualiser l intérieur du rectum et du colon à l aide d une caméra microscopique afin de faire des prélèvements et de les analyser. Cet examen nécessite le plus souvent de rencontrer un anesthésiste car une anesthésie locale ou générale est souvent pratiquée (afin de rendre cet examen indolore). Seule une biopsie permet de confirmer ou non la présence d un cancer.

Anatomie et localisation 5 Le spécialiste peut aussi réaliser ou faire réaliser une échographie endo-rectale (qui ne nécessite aucune anesthésie) afin de mieux visualiser la paroi du rectum ainsi que les aires ganglionnaires. Il s agit d un examen plus désagréable que douloureux qui consiste à introduire une petite sonde dans l anus pour visualiser la paroi du rectum. Vessie Avant L IRM peut aussi être réalisée pour permettre une visualisation de la tumeur et de son extension ou non en profondeur. L échographie du bas ventre et du ventre (abdomino-pelvienne) sont parfois demandées en complément, avec une radiographie des poumons, et/ou un scanner du ventre et des poumons, permettant ainsi de compléter le diagnostic, de rechercher des métastases et de délimiter la zone à traiter. Il existe différents stades de développement des cancers du rectum. Il peut s agir d un carcinome in situ c est-à-dire qu il est localisé au niveau de la muqueuse du rectum sans envahissement. A ce stade, il ne donne pas de symptômes et est découvert lors d une rectoscopie faite pour une autre raison. Dans d autres cas, le cancer est plus avancé, il peut même avoir dépassé les limites du rectum et envahir les organes voisins : sacrum, prostate, utérus ou vagin et les ganglions. Si la maladie est plus évoluée, elle peut se développer au niveau du foie, des poumons, des os, sous forme de métastases. La radiothérapie des cancers du rectum Rectum Appareil Anus d échographie Arrière

6 Anatomie et localisation LEXIQUE Rectoscopie : tube rigide que l on introduit dans le rectum pour voir la tumeur et faire des prélèvements. Coloscopie (ou endoscopie) : elle est réalisée par un gastro-entérologue. Il s agit d un tube souple muni d une caméra que l on introduit au niveau de l anus et qui explore l intérieur du colon et du rectum. Cet examen est souvent réalisé sous anesthésie locale ou générale. Biopsie : prélèvement d un fragment de rectum pour analyse sous le microscope. Echographie : technique indolore d examen (sorte de radiographie par ultrasons) de différents organes. L échographie endo-rectale : c est un examen qui consiste à introduire dans le rectum une petite sonde qui émet des ultrasons afin d obtenir des informations très précises sur la pénétration de la tumeur dans la paroi du rectum ainsi que la présence ou non de ganglions cancéreux. Scanner : sorte de radiographie détaillée (on peut injecter un produit dans les veines qui permet d observer un organe en détail). I R M ( I m a g e r i e p a r R é s o n a n c e Magnétique) : c est comme un scanner qui n utilise pas les rayons X et permet une vision détaillée des organes.

Les traitements des cancers du rectum 7 Il est difficile de présenter des généralités sur les traitements car ils sont spécifiques à chaque maladie cancéreuse mais aussi dépendent de la localisation, du stade de développement de la maladie, de l état général de la personne concernée ainsi que de son âge. Il est donc conseillé de ne pas comparer son propre traitement à celui d une autre personne car il existe forcément des éléments incomparables. 4LE TRAITEMENT DU CANCER DU RECTUM PAR LA CHIRURGIE : Il va dépendre de plusieurs facteurs : l endroit où se trouve la tumeur dans le rectum, le stade de la maladie, l état général tout en tenant compte de votre âge. Cependant la chirurgie est le principal traitement de ce type de cancer. Il est d ailleurs souvent associé à la radiothérapie, avec ou sans chimiothérapie. Le choix de l intervention dépend de la localisation exacte de la tumeur et de la distance entre la partie basse de celle-ci et l anus. Le chirurgien peut enlever une partie ou la totalité du rectum, là où se situe la tumeur tout en vous permettant de garder votre transit habituel (anastomose) avec évacuation des selles par l anus. Il est possible qu une colostomie, appelée aussi anus artificiel, (poche au niveau du ventre afin d évacuer les selles) soit effectuée de façon transitoire. Il est important de bien discuter avec le chirurgien de l opération et de prévoir de rencontrer une stomathérapeute (c est une infirmière spécialisée dans ce domaine) en cas de colostomie avant l opération et ensuite, pour un apprentissage et un suivi du bon fonctionnement de la poche. 4LE TRAITEMENT DU CANCER DU RECTUM PAR RADIOTHÉRAPIE : La radiothérapie des cancers du rectum Dans certains cas, l amputation du rectum va nécessiter une colostomie définitive (anus artificiel que l on garde toute sa vie). Ce type d opération peut engendrer chez l homme des troubles de l érection passagers ou définitifs. C est un traitement localisé c est-à-dire qu il traite uniquement la région du corps concernée. La radiothérapie est souvent associée à la chirurgie.

8 Les traitements des cancers du rectum On utilise les photons X qui traversent le corps humain afin de déposer leur énergie en profondeur, directement au niveau de la tumeur. Le traitement débute par une simulation ou un scanner qui permettent de délimiter la zone à traiter. Cette zone est dessinée sur la peau à l aide d un produit (fuschine). Il est important de prévoir que ce produit (souvent rose) peut tâcher les vêtements. Après installation sous l appareil de traitement, des points de tatouage seront effectués à la place des traces ou bien le patient conservera les traces de fuschine pour toute la durée du traitement. Les séances se déroulent de façon quotidienne en une à six semaines environ, selon le protocole thérapeutique. Vous êtes installé(e) sur la table de traitement, le plus souvent à plat ventre et restez seul(e) durant la séance qui dure entre quatre et quinze minutes selon les cas. Afin de protéger au mieux les organes voisins, les rayons sont délivrés par différents endroits (par-dessus, par-dessous et même par les côtés) pour se croiser et donc se concentrer sur la zone à traiter. L équipe reste en contact visuel et auditif permanent avec vous (caméras et micros). Les rayons sont invisibles et non douloureux. La radiothérapie est effectuée le plus souvent avant la chirurgie afin de stériliser la tumeur ou d en réduire la taille et de faciliter ainsi la chirurgie. Dans d autres cas, la radiothérapie intervient après la chirurgie afin de réduire le risque de récidive. La radiothérapie peut être le seul traitement avant ou après la chirurgie mais peut aussi se faire en même temps que la chimiothérapie. Dans certains cas, la radiothérapie peut être faite sans chirurgie par exemple lorsque la tumeur est localement évoluée et rend la chirurgie incomplète ou pour des personnes dont l état général ne permet pas d envisager une intervention chirurgicale.

Les traitements des cancers du rectum 9 4LE TRAITEMENT DU CANCER PAR LA CHIMIOTHÉRAPIE : Il est, le plus souvent, effectué en même temps que la radiothérapie, avant la chirurgie, ou parfois seul (en cas de métastases). La chimiothérapie agit sur tout l organisme. Son but est de détruire les cellules cancéreuses qu elle rencontre, dans les organes où elles se trouvent. Elle ne détruit pas les cellules normales mais peut les endommager provisoirement (notamment les globules rouges, globules blancs et plaquettes qui constituent le sang). Il existe de très nombreux produits (sous forme de perfusion veineuse et, de plus en plus, de comprimés), le cancérologue choisira celui ou ceux qui sont le(s) plus adapté(s) à votre cas. De nombreuses chimiothérapies ne provoquent plus de chute des cheveux (alopécie). La perte de cheveux, si elle advient, est temporaire, la repousse se fait dans les mois qui suivent la fin du traitement. La radiothérapie des cancers du rectum

10 Les effets secondaires pendant les traitements Les effets secondaires sont prévisibles mais ne surviennent pas obligatoirement car chaque cas est unique et chaque personne réagit différemment. Votre situation et votre vécu du traitement seront forcément différents d une autre personne. Cependant, certains effets secondaires sont assez courants et surveillés par l oncologue radiothérapeute qui vous conseillera les médicaments les mieux adaptés à vos besoins. L équipe médicale est là pour répondre à vos questions, pour vous écouter et trouver une solution aux problèmes rencontrés pendant le traitement. Il existe des traitements que l oncologue radiothérapeute peut vous proposer afin de faire face à ces effets secondaires. EN COURS DE RADIOTHÉRAPIE : La fatigue : L accumulation de fatigue n est pas signe d une aggravation de la maladie, elle n est pas non plus toujours présente. Elle est souvent due à la répétition quotidienne du traitement et aux déplacements pour venir dans le service plus qu au traitement luimême. C est aussi parfois un contrecoup de la maladie elle-même, de l opération préalable ou des chimiothérapies. Irritation ou inflammation du rectum : après quelques séances, une certaine gêne au niveau de l anus et du rectum peut être ressentie. Elle provoque parfois des douleurs, des crampes, des brûlures et le besoin d aller souvent à la selle sans y parvenir (plusieurs fois par jour). L anus peut être irrité, douloureux, avec une sensation qui est proche de celle ressentie lors d hémorroïdes. A la place des selles, il est possible d évacuer uniquement des glaires et/ ou du sang. Inflammation de la vessie : La vessie, proche de la zone irradiée, peut s irriter sous forme d envies subites d uriner ou de sensations de brûlures en urinant. Diarrhées : elles sont possibles et nécessitent un traitement rapide à demander à votre médecin. Les saignements : ils peuvent intervenir au niveau de l anus, en fin de traitement, mais sont rares. La peau : Au niveau du bas-ventre et aux endroits par où passent les rayons, la peau peut devenir rouge (érythème) au bout de trois ou quatre semaines de traitement, comme après un coup de soleil. Parfois la peau est sèche et peut, rarement, desquamer (comme quand on pèle après un coup de soleil). Il est important de noter que la peau retrouve sa couleur d origine au bout de deux à quatre mois après la fin du traitement. Nausées : Il peut y avoir quelques nausées mais c est assez rare. Les troubles de l érection : l association des traitements peut provoquer des difficultés d érection ou une impuissance passagère. N hésitez pas à en discuter avec votre médecin.

Les effets secondaires pendant les traitements 11 EN COURS DE CHIMIOTHÉRAPIE : Les effets secondaires vont dépendre des choix des médicaments et des doses qui sont nécessaires pour traiter la tumeur. Néanmoins, il est important de savoir que les nausées d après chimiothérapie sont de mieux en mieux contrôlées. En revanche, la fatigue est souvent ressentie. L association de la radiothérapie et de la chimiothérapie peut accroître les effets secondaires tels que la fatigue, les nausées, l irritation du rectum. Certains médicaments administrés par voie intraveineuse sont sensibles à la lumière et peuvent provoquer des réactions lors d expositions prolongées au soleil. Il faudra alors éviter le soleil si vous prenez un de ces médicaments. Sècheresse de la peau : la peau peut subir un certain desséchement et craindre l exposition au soleil. Les ongles peuvent se fragiliser : devenir cassants ou mous. Certaines chimiothérapies peuvent provoquer : Le syndrome mains-pieds : la peau peut peler sur les mains ou/et les pieds, une inflammation peut être ressentie. Certaines fois c est douloureux, parfois non. Ces symptômes disparaissent dans le temps. La radiothérapie des cancers du rectum

12 Les conseils pratiques pendant les traitements Selon le vécu du traitement et le niveau de fatigue, il est essentiel d être à l écoute des besoins de son corps. Outre les effets secondaires tels que la fatigue et les nausées, l inflammation de la vessie, du rectum, les diarrhées sont à surveiller. Pendant les traitements, vous pouvez avoir envie de continuer à travailler comme certains patients (le plus souvent partiellement), ou bien de prendre le temps de vous reposer, comme un bon nombre d autres patients. Il n y a pas de règle générale établie, il n y a pas d obligation, pas d interdit. EN COURS DE RADIOTHÉRAPIE : En cas de fatigue : Les siestes en après-midi et le besoin de se coucher tôt le soir sont courants. Se faire aider : faire appel à la famille, des amis, une aide ménagère pour : les soins aux enfants, le ménage, le linge, les courses, les repas, les démarches administratives (en parler avec une assistante sociale). Eviter les transports inutiles et chercher toujours la position la plus confortable pour se reposer. Eviter frottements et irritations : vêtements amples, souples, matières douces à la peau (coton, soie). Eviter les produits irritants : se laver à l eau tiède, éviter les savons et préférer les pains dermatologiques (en préservant les traces nécessaires au bon déroulement de votre traitement surtout si ce sont des marques au feutre et non des points de tatouage qui ont été réalisés). Sécher la peau sans frotter, en la tamponnant sur la zone traitée. Eviter tout produit alcoolisé sur la peau au niveau de la zone traitée. Hydrater la peau avec une crème nourrissante (selon les conseils de votre médecin) en évitant de la mettre juste avant une séance d irradiation. En cas de diarrhées ou de constipation : en parler de suite à l oncologue radiothérapeute pour trouver le traitement le mieux adapté. Ponctuellement, opter pour des garnitures afin de préserver sa vie sociale. En cas de douleurs anales ou rectales : en parler à l oncologue radiothérapeute afin d obtenir un traitement rapide. Les saignements peuvent être atténués par une alimentation qui évite les selles trop dures. En parler à l oncologue radiothérapeute. Il est recommandé de manger du son (pains spéciaux, céréales au petit déjeuner etc..).

Les conseils pratiques pendant les traitements 13 Adapter son alimentation en fonction des effets secondaires. Il est aussi possible de rencontrer une nutritionniste afin de modifier un peu le contenu des repas. Concernant la vie de couple et plus particulièrement la sexualité : La maladie (tout comme la fatigue) favorise le non-désir. Il n est pas rare que la libido (le désir sexuel) soit diminué ou même absent pendant la durée des traitements. Si cela perdure, il est bien d en parler avec le médecin. La radiothérapie en elle-même ne pose aucun problème pour avoir des rapports sexuels si vous avez conservé le désir et, pour les hommes, la capacité d avoir des érections. Il n y a aucun effet du traitement sur le partenaire, aucun risque pour les proches, aucune contamination possible de la maladie ou du traitement. Pour les femmes en cours de traitement, il est en revanche formellement déconseillé d avoir une grossesse pendant le traitement mais cela peut être envisagé plus tard. Durant le traitement, vous pouvez vous sentir déprimé(e) et devrez prendre le temps qui vous est nécessaire pour accepter la maladie et les traitements. Il y a parfois des vécus de repli sur soi, de dépression, de tristesse, de révolte, d agressivité passagère, d anxiété ce qui est tout à fait normal et doit être entendu par les proches et par l équipe soignante. Il est souhaitable de pouvoir exprimer en couple ses doutes, ses craintes, ses ressentis par rapport à la maladie et aux traitements. Il est aussi possible de rencontrer un(e) psychologue pour en discuter. L important est d apprendre à adapter les activités quotidiennes aux capacités du moment sans se forcer à être trop actif. La radiothérapie des cancers du rectum

14 Les effets secondaires d après traitement Il est important de noter que les rayons continuent d agir sur le corps pendant deux à trois semaines après la fin du traitement. Il est donc parfois constaté que la fatigue ainsi que certains effets secondaires continuent aussi quelques temps. C est normal mais il est nécessaire d en discuter avec votre médecin pour les traiter. Les diarrhées : elles s estompent normalement dès la fin du traitement mais peuvent nécessiter le port de garnitures pendant quelques temps. Les inflammations disparaissent en quelques semaines voire quelques mois Les douleurs au moment de l évacuation des selles peuvent durer quelques semaines et nécessiter une dilatation ou un traitement adapté. Les pertes au niveau de l anus (sorte de glaires) : si elles sont trop gênantes, il est possible de porter provisoirement des garnitures ou d envisager une rééducation. Elles s estompent et disparaissent le plus souvent. La peau demeure rouge (érythème): La peau peut rester ainsi plus brune ou plus rouge que le reste de votre corps et ce, pendant quelques mois. Mais ensuite, la peau retrouve sa couleur d origine. La peau peut peler (desquamer) : cela est dû au dessèchement durant le traitement. La sexualité : Le manque de désir sexuel, le manque de confiance en soi, en son corps, peuvent aussi persister longtemps avant de retrouver un certain équilibre. Si certains signes sont gênants et perdurent au-delà d un ou deux mois, il est important de contacter alors l oncologue radiothérapeute ou le médecin généraliste. Une consultation avec des médecins spécialistes de lutte contre la douleur peut vous être proposée à tout moment.

Conseils pratiques d après traitement 15 Il est avant tout recommandé de contacter l oncologue radiothérapeute ou le médecin généraliste en cas de symptôme persistant et/ou qui inquiète. Certains troubles digestifs peuvent perdurer, évoluer petit à petit pour disparaître finalement. En cas de colostomie (anus artificiel), une infirmière spécialisée peut vous accompagner durant quelques semaines après les traitements afin de vous aider à surmonter et à vivre au mieux votre handicap. Il faut du temps pour s habituer psychiquement mais aussi concrètement pour parvenir à faire soi-même les soins nécessaires et quotidiens. Au niveau du vécu d après traitement : La période d après traitement n est pas toujours simple à affronter. Au-delà de la satisfaction d en avoir terminé avec la radiothérapie, il va falloir apprendre à vivre l après maladie, sans l organisation quotidienne qu imposait le traitement, sans l équipe soignante dont la proximité était rassurante, intégrer, parfois difficilement, la mutilation corporelle. L entourage reprend ses habitudes d avant la maladie et vous aurez besoin de plus de temps pour trouver de nouveaux repères et vous adapter à l après traitement. Il peut persister des doutes, des angoisses. Quand à la vie familiale, sociale, professionnelle, il faut retrouver sa place, parfois différente de celle d avant. Cela est parfois rapide mais cela peut aussi prendre du temps. En cas de difficulté, en parler avec son médecin, rencontrer un(e) psychologue, un psychiatre ou un psychanalyste selon les besoins peut permettre de mettre des mots sur certains vécus traumatiques dus au cancer. Il est nécessaire, de façon générale, de pouvoir parler simplement mais sans gêne de sa maladie, de ses traitements et des angoisses d après traitement avec ses proches afin que chacun puisse s adapter à cette période particulière. Les associations de patients peuvent également être très utiles et vous fourniront de nombreuses informations pratiques. La radiothérapie des cancers du rectum

16 Suivi d après traitement Un suivi régulier va être mis en place, il est nécessaire et se fera tous les quatre à six mois, avec un examen clinique et parfois des examens complémentaires si besoin. La rectoscopie est parfois utilisée aussi comme examen de surveillance, cela dépend des cas. Même s il n existe plus de cellule cancéreuse décelable, il n est pas possible de vous garantir que vous n aurez jamais de récidive ou d autre cancer, personne ne peut le prédire. Ces visites de bilan deviendront annuelles, après quelques années. Il est important de savoir que l équipe soignante reste à votre disposition, même après le traitement, et qu il vaut mieux venir voir son médecin que de s inquiéter ou de s angoisser sur des questions auxquelles l équipe peut répondre.

La radiothérapie des cancers du rectum

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