Motivation et performance sportive : une caractéristique commune des arbitres et entraîneurs de haut niveau Support théorique : Jean Pierre Famose EPS N 35 Arbitre et entraîneur deux acteurs du sport moderne animés de motivations hors pairs: le soucis d'excellence, de maîtrise, de réussite 1) Indicateurs de motivation La motivation est probablement le processus le plus utilisé, dans les milieux du sport, pour rendre compte de la réussite sportive. Cependant il semble qu'elle ne soit pas toujours bien comprise. A partir de quel indicateurs peut-on affirmer qu'un arbitre ou un entraîneur est motivé? 1) Le degré d'engagement pour atteindre le résultat désiré. ( mobilisation des ressources adéquates) 2) La persévérance ( effort maintenu dans le temps, sur plusieurs années, jusqu à la dernière seconde d une rencontre) 3) La direction ou les choix entrepris (implication total pour leur tâche, leur fonction) Rmq: grande différence entre l'entraîneur et l'arbitre en dehors du match : une explication possible compte tenu de la disponibilité des arbitres. ( professionnel et amateur) Par conséquent, le sportif motivé est celui qui s'investit fortement en fonction des exigences de la tâche ( de son programme), qui ne renonce pas, qui reste concentré sur les aspects pertinents de la tâche, et qui continue son investissement en dehors même des entraînements officiels ( scouting, études vidéo ) 2) Les déterminants de la motivation des arbitres et entraîneurs: La confiance en soi et la valeur de la tâche, de l'activité sont les deux éléments constitutifs de leur motivation. 1) La confiance en soi: ( pas évident dans un contexte de critique, de pressions, d'enjeux..) Coach: " Si je veux gagner cette rencontre, je pense que je mon groupe est capable. Je dois l'en persuader" malgré les critiques de la presse et les pressions de mon président de club. ( exemple Aymé Jacquet) Arbitre : «j ai été fortement critiqué sur mon dernier match, incident en fin de rencontre. Il faut que je surmonte cette difficulté. J en suis capable sinon je n ai rien à faire dans ce contexte.» «Même si cette rencontre semble d un grand enjeu, je me sens capable de la diriger» 2) La valeur accordé à sa tâche: ( de la mission à accomplir: objectif sportif, difficulté de la rencontre, du championnat..)
3) Match à enjeu, match de la montée, match de la descente Quelle importance a pour moi cette compétition, cette rencontre faire des choix: par rapport à une programmation La réputation d un entraîneur ou d un arbitre se fait avec le temps être régulier dans ses prestations. La motivation des sportifs peut être ramenée à une formule simple: " plus on a confiance en soi, plus l'activité déployée est valorisée" plus le degré d'implication est grand 3) Les arbitres et entraîneurs de haut niveau ont la faculté d'adopter des stratégies pour développer un sentiment de confiance en soi pour eux et autour d eux. 3.1) L'appropriation d'une confiance en soi passe par différentes stratégies: A) Une capacité à passer d'une centration sur le résultat (réussite, échec) à une centration sur l'interprétation de la réalité pour répondre à un besoin de comprendre. (voir PNL) J'ai réussi parce que je suis habile Je ne suis pas doué pour ce sport Je ne me suis pas assez investi, préparer, entraîné J'ai eu de la chance La tâche était trop facile L'arbitre était mauvais J'étais fatigué, j'avais des problèmes de santé. J'ai bien été aidé par mon environnement familial Mon collègue n'était pas bons aujourd'hui Les attributions pour des mauvaises performances sont souvent présentée comme des excuses. Elles peuvent être où ne pas être les causes réelles. Cependant l'entraîneur comme l'arbitre dans le contexte du haut niveau ne peuvent prétexter qu' échec est du à un manque d'aptitude pour ce sport. Cette conduite le vouerait à l'échec (perte de confiance en soi) et entraînerait une baisse de l'investissement et par conséquent des résultats. Selon SELIGMAN (1991) il y aurait deux styles d'individus: tendance à l'optimisme et tendance au pessimisme: " Je suis peu doué et je ne peux rien y changer" - C'est le sportif au mode d'explication le plus optimiste qui gagne ( le plus compétent) - Les sportifs doivent croire qu'ils ont les ressources et les opportunités favorables pour y parvenir. C'est à l'entraîneur de les convaincre et de développer chez eux une confiance en soi. A la différence du joueur, l arbitre quant à lui doit s auto gérer car il est seul à évaluer la qualité objective de sa prestation. Il doit développer cette compétence lui-même.
B) Développer une croyance d efficacité personnelle. Elle repose sur une croyance en ses capacités et une explication positive des causes qui ont conduit à la réussite. - «j ai réussi car je me suis fortement investi»( l effort est important pour obtenir un succès) - J ai réussi car je suis perfectionniste et exigent par rapport à moi même. - j ai réussi car j ai un contexte familial, professionnel favorable à la réussite de mon entreprise. ( ref Christophe ) C) les croyances vis à vis de la performance sportive Il n est pas suffisant de vouloir obtenir un résultat, de POSSEDER les habiletés et des ressources réelles, et d AVOIR les circonstances objectives favorables pour pouvoir l atteindre. Les arbitres et entraîneurs doivent CROIRE qu ils ont les ressources et les opportunités pour y parvenir. L idée fondamentale concernant l entraînement psychologique des sportifs consiste à penser que les entraîneurs doivent essayer d agir sur ces croyances. développer chez leurs athlètes le sentiment de confiance en soi. Par exemple après la défaite d'une équipe ou d'un athlète, un entraîneur ne doit pas évoquer un manque d'habileté de leur part car une telle attitude aurait des effets négatifs sur la confiance en soi.. IL doit invoquer le manque d'effort, le non respect des consignes. Exemple en football sur ces croyances : L avant match : «l équipe que nous rencontrons aujourd hui est beaucoup plus mal classée que nous, mais cela ne veut pas dire qu elle soit moins forte. Elle est extrêmement dangereuse, surtout en contre attaque( croyance sur la difficulté de la tâche). Il ;faudra être extrêmement vigilant( notion effort). Mais si vous jouer votre jeu, il n y a aucune raison d avoir peur, vous devez gagner facilement ( croyance d efficacité personnelle). D) Des croyances sur la valeur de la tâche, de l activité Chaque athlète de haut niveau (arbitre, entraîneur) garde en mémoire des expériences positives et négatives qui organisent ses stratégies de préparation Ces mémoire affectives sont stockées dans les conceptions de soi et les conceptions de l activité et ainsi elles permettent de s engager dans des activités similaires dans le présent et le futur. ( système de référence..) 1) L importance qu un entraîneur ou un arbitre accorde à une tâche (compétition) lui permet de confirmer ou de valoriser son image de marque vis à vis des autres ( public, média, collègue ) L atteinte d un résultat positif confirme ou infirme cette compétence perçue recherchée. A cet effet une compétition sportive peut être importante pour un entraîneur ou un arbitre ( championnat d Europe, du monde JO) parce qu elle est l occasion pour lui de pouvoir
démontrer, à ses propres yeux et aux yeux de tous, qu il possède une haute habileté dans ce domaine. Pour l entraîneur la démonstration de sa compétence se fait en se comparant aux autres alors que pour l arbitre elle se fait temporairement en se comparant à lui même. (progrès ou pas.) 4) Les stratégies motivationnelles Les sportifs comme tous les autres individus, cherchent à maximiser les effets positifs et minimiser les aspects négatifs. Les principales stratégies pour protéger son estime de soi sont : - l auto handicap - le pessimisme défensif - l affirmation de soi - la dévalorisation des aspects valorisés de soi ( de son groupe : les blessés annoncés dans le journal l équipe..) - Les attribution «self-service» A) Stratégie d auto handicap ou comment se préparer à l échec face aux autres tout en gardant la face - lorsque les pratiquants n ont pas tout à fait confiance en eux ( fragilité) 1. Montrer que l on fait peu d effort au cas où il y aurait échec ( pas possible à haut niveau) échec attribué à un manque d effort et non à une incompétence) c est la cas de certains arbitres privilégiant leur profession et s impliquant peu dans le BB 2. La stratégie de multi projets qui permet de préparer à l avance des excuses en cas d échec ( préparation de dernière minute : Daniel Boulanger, Alain Styl) Cependant s ils réussissent, une image de compétence leur sera attribuée 3. Se fixer des buts ou des tâches facilement ou difficilement réalisables (cette rubrique ne concerne pas les entraîneur et arbitres de sports co car ils ne choisissent pas leurs adversaires, sauf dans les objectifs annoncés en début de saison) Par contre ce cas s observe dans le monde de la course sur route, des compétitions d athlétisme et surtout dans le monde de la boxe) 4. Le refus de l aide ( voir Constantini : je suis un solitaire) Il préfère renoncer au progrès plutôt que de révéler une faiblesse - B) Le pessimisme défensif est une stratégie de nature anticipée qui se traduit par un effort élevé.( ces entraîneur ont souvent de meilleurs résultats car il travaillent plus du fait de leurs doutes ) : Y Leborgne à Villeneuve D Ascq 1. En diminuant la confiance en soi, en émettant des doutes sur son propre niveau de préparation ou sur celui de son équipe, le coach cherche à se motiver lui même. En élevant son niveau d anxiété il est amené à s investir davantage afin d éviter l échec. Mais l accroissement dans l effort rend l échec moins probable Guy ROUX minimise toujours ses mérites et ses forces : modestie, autodéfense ou intox? Conclusion : La motivation des sportifs ( arbitres, entraîneurs) est un processus très complexe qui repose sur un ensemble de croyances.
Celles-ci concernent aussi bien les causes des résultats antérieurs, les ressources possédées, l idée supposée de l'environnement, la difficulté de la tâche que les différentes valeurs perçues de la tâche. Elles agissent ensemble pour déterminer simultanément la confiance en soi et l importance de réussir la tâche. Les croyances sur la valeur d atteinte de la tâche sont très importante. Lorsque le sportif se sent menacés dans son estime de soi personnelle,et afin de maintenir un schéma de soi positif, il adoptera, parmi un ensemble de stratégies motivationnelles, celles qui lui permettront le mieux de garder une estime de soi. L entraîneur peut intervenir pour influencer toutes ou certaines de ces croyances, selon l importance qui leur est accordée. C est la rôle de la PNL