Un niveau de formation à améliorer Le système éducatif picard se caractérise par un niveau de scolarisation plus faible qu'en moyenne métropolitaine. La proportion de bacheliers dans une génération, les taux de scolarisation des 6-9 ans et des 20-24 ans sont autant d'indicateurs qui illustrent cet état de fait. Bien qu'en baisse depuis 997, les sorties sans qualification, perçues comme l'une des principales causes de dysfonctionnement du marché du travail local, demeurent un problème majeur dans la région. Les filières professionnelles caractérisent par ailleurs fortement le système éducatif picard et ce à tous les niveaux de formation. E n Picardie comme en moyenne nationale, les niveaux de formation ont été considérablement accrus depuis quarante ans. En 962, parmi les Français sortis du système scolaire, près de 56 % des hommes et près de 60 % des femmes n'avaient aucun diplôme. En 999, ces proportions étaient tombées à 6 % pour chacun des deux sexes. Si l'on considère les jeunes en âge de passer le bac, la part des bacheliers dans une génération est passée de 25,9 % en 980 à 6,7 % en 2000. Pour ces deux critères, la Picardie est très en retrait. Compte-tenu de la forte élévation des niveaux de formation et des exigences accrues d'adaptabilité de la part du monde économique, être dépourvu de diplôme est plus pénalisant qu'il y a trente ans. Ainsi la diminution des sorties du système scolaire sans aucun diplôme a été insuffi- sante en Picardie pour éviter un creusement de l'écart par rapport à la moyenne. Un niveau de formation au-dessous de la moyenne L'écart des niveaux de formation en Picardie par rapport à la moyenne nationale frappe par son ampleur. Parmi les personnes en âge d'être actives, la part des sans diplôme s'élevait à 2,7 % en Picardie, en 999, dépassant de près de 6 points le niveau de la France métropolitaine (5,9 %). Symétriquement, seulement 6 % des Picards ont un diplôme supérieur ou égal à bac +2 contre 22 % des Français. Les filières professionnelles caractérisent par ailleurs fortement le système éducatif picard et ce 4
DYNAMIQUES Insertion des jeunes 7 mois après leur sortie du système éducatif en 2002 et 2003 dans l'académie d'amiens (%) France Aucun diplôme Moyenne régionale Niveau sans qualif. Niveau CAP/BEP Niveau bac pro Niveau de diplôme des 5 à 59 ans ayant achevé leurs études en 999 (%) Niveau bac techno Niveau bac+2 licence Diplômes inférieurs au Bac Bac, brevet professionnel Bac + 2 Diplômes supérieurs France métropolitaine 5,9 47,6 4,5,0,0 Hommes 6,3 49,5 3,4 9,3,6 Femmes 5,5 45,7 5,6 2,8 0,4 Province 6,2 49,9 4,3 0,6 8,9 Hommes 6,5 52,0 3,2 8,9 9,4 Femmes 6,0 47,8 5,4 2,3 8,5 Picardie 2,7 49,7 2,6 9,0 7,0 Hommes 2,9 5,5,8 7,6 7,3 Femmes 2,6 47,8 3,5 0,5 6,6 Aisne 22,5 5,5 2,2 8,3 5,5 Hommes 22,5 53,5,3 6,8 5,9 Femmes 22,4 49,5 3, 9,8 5,2 Oise 9,8 49,7 3,2 9,7 7,6 Hommes 20,4 5,3 2,2 8, 8, Femmes 9,3 48, 4,3,3 7, Somme 23,7 47,8 2,2 8,8 7,4 Hommes 23,4 49,8,6 7,5 7,7 Femmes 24, 45,7 2,9 0,2 7, Source : Insee,recensement de la population 999, exploitation complémentaire (lieu de résidence) 0 0 20 30 40 50 60 Taux de chômage Taux d'emploi non aidé à tous les niveaux de formation. Les orientations en fin de 3 e en CAP-BEP comme la part des bacs professionnels parmi l'ensemble des bacs sont très élevés et en croissance. L'Académie d'amiens se caractérise par un taux de scolarisation des 6-9 ans inférieur à la moyenne nationale (76,6 % contre 83,4 % en 2003). L'écart avec la France est encore plus important s'agissant des jeunes de 20 à 24 ans, 22,2 % sont étudiants contre 32,6 % en moyenne nationale. Plus de 3 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme La fréquence des sorties du système éducatif sans aucun diplôme est double de la moyenne nationale (,5 % contre 6,5 %), soit plus de 3 000 jeunes qui abandonnent leur scolarité chaque année sans aucun diplôme. Au recensement de 999, un quart des jeunes Picards âgés de 20 à 24 ans étaient sortis du système scolaire sans diplôme. Ce chiffre de 3 000 jeunes sans diplôme est préoccupant lorsque l'on connaît l'importance du niveau d'études sur le taux de chômage : plus le niveau de formation augmente, plus la proportion de jeunes à la recherche d'un emploi diminue. L'enquête réalisée annuellement par le rectorat auprès des jeunes sortis du système éducatif 7 mois auparavant confirme cette constatation : au er février 2004, 53 % des jeunes sortis sans qualification sont au chômage contre 42,7 % des sortants de niveau CAP/BEP, 34,2 % des sortants de niveau baccalauréat professionnel et 32,2 % de ceux de niveau baccalauréat technologique, alors qu'ils ne sont plus que 30,4 % pour les niveaux post-baccalauréat. Le taux d emploi des élèves munis d un bac professionnel est plus élevé que celui du niveau national et régional, tous niveaux confondus. Des différences significatives apparaissent également en fonction du sexe puisque à niveau de formation égal, les filles sont plus exposées au 42
chômage que les garçons : sur l'ensemble des niveaux, le taux de chômage des filles est de 6 points supérieur à celui des garçons. Par ailleurs, en ce qui concerne les jeunes en situation d'emploi, il est intéressant de distinguer les emplois non aidés des contrats aidés. En effet, tous niveaux confondus, 39,7 % des jeunes occupent un emploi non aidé (de 3,7 % pour le niveau de e année de CAP ou BEP à 57,4 % pour les niveaux au moins équivalent à bac +2) alors que 9,4 % ont un contrat aidé. La réussite au bac marque un écart avec la moyenne nationale 70 60 50 40 30 20 0 0 Proportions de bacheliers (%) dans une génération par département et type de baccalauréat (session 2004) 4,2 9, 26,5 Bac général Bac techno. Bac pro.,5 8,7 26,,6 4,5 27,3 2,2 7,5 26,6,8 7,8 32,4 Aisne Oise Somme Académie France Source : Rectorat L'Académie d'amiens obtient de meilleurs résultats qu'en moyenne nationale au CAP, au BEP et au BTS mais de moins bons résultats au baccalauréat. À la session 2005, dans l'académie d'amiens, 76,5 % des inscrits au baccalauréat général et technologique ont réussi contre 8,5 % en France métropolitaine. Avec 55,8 %, Amiens reste la dernière Académie de métropole pour la proportion de bacheliers dans une génération (moyenne métropolitaine : 6,8 %) avec des taux toutefois assez différents selon les départements : 59,8 % dans l'aisne, 56,2 % dans l'oise et 53,4 % dans la Somme. Les retards de la Picardie en matière de formation s'observent dès l'évaluation en 6 e. L'Académie d'amiens a un écart de 7 points en moins sur les taux de réussite en français et de presque 5 points en mathématiques. L'évolution sur plusieurs années montre que l'écart avec le niveau national se creuse. Plus que l'origine sociale, l'âge des élèves à l'entrée en 6 e conditionne largement leur parcours scolaire et leur probabilité d'accéder au niveau du baccalauréat. Ainsi, le suivi de trajectoires d'élèves entrés en 6 e en 994 dans l'académie d'amiens révèle que les élèves entrés à l'âge normal au collège ont 7 fois plus de chance d'arriver en terminale que ceux entrés en retard. À la ren- Taux de réussite au baccalauréat général et technologique (%) 82 80 78 76 74 France métropolitaine Académie 72 200 2002 2003 2004 2005 Taux de réussite par académie - Session 2004 En % 86,4 84,0 82, 79,7 76,9 70,6 IGN - Insee 2006 43
DYNAMIQUES trée 2004, 9,4 % des élèves picards sont entrés en 6 e avec au moins un an de retard, contre 8,9 % des élèves français. Une poursuite d'études supérieures très faible De la moindre réussite au bac des Picards, malgré le développement des filières professionnelles, résulte une plus faible poursuite d'études dans le supérieur. Le bac en poche, le taux de poursuite des bacheliers picards en STS, IUT et CPGE est identique voire légèrement supérieur à la moyenne nationale. La moitié des nouveaux bacheliers qui entrent dans le supérieur, s'inscrivent dans les filières professionnelles courtes, surtout en BTS mais aussi en IUT. Cependant, le taux de poursuite d'études universitaires est particulièrement faible pour l'université de Picardie Jules-Verne qui enregistre un taux de 42 % pour les bacheliers généraux contre 47% en France soit un écart de 5 points. Le moindre taux de poursuite d'études universitaires des Picards à l'université Jules Verne s'explique par le positionnement de ses principaux établissements (Amiens) relativement éloignés de certains des territoires picards (est et sud de l'aisne) et de la concurrence des pôles universitaires des régions adjacentes (Reims, Lille, Paris). Ainsi, en 999, le solde des étudiants originaires de Picardie allant étudier dans une autre académie était d'un peu moins de 3 000 jeunes se répartissant dans les pôles universitaires de Paris (5 700), du Nord - Pas-de-Calais (3 600) et de Champagne-Ardenne (2 400). Les taux de réussite aux évaluations nationales de 6 e en septembre 2005 (%) Aisne Oise Somme Académie France Français 5,0 52,0 49,6 5, 58,5 Mathématiques 60,0 60, 57,2 59,3 63,9 Sections de Techniciens Supérieurs, Instituts Universitaires de Technologie, Classes Préparatoires aux Grandes Écoles. 44
Bassins de recrutement des pôles d'enseignement supérieur en Picardie Lille Seuil d'attractivité > 40 % > 25 % > 0 % Arras Lens Valenciennes Amiens Rouen Reims Paris Le rapprochement du lieu d'étude en 999 et du lieu de résidence en 990 des étudiants permet de mettre en évidence des zones d'attraction ou bassins de recrutement induits par l'attractivité des pôles d'enseignement supérieur. Pour définir les pôles d'enseignement supérieur, ont été retenues dans cette étude les aires urbaines ayant soit au moins 5 000 étudiants en 999, soit au moins 000 étudiants en 999 dont au moins 50 % y résidaient déjà en 990. IGN - Insee 2006 Source : Insee, recensement de la population 999 Le bassin de recrutement pour un niveau de seuil donné est défini par l'ensemble des communes d'un seul tenant et sans enclave, incluant le pôle d'enseignement supérieur et dont la part de la population résidant en 990 et étudiant en 999 dans le pôle ou dans une des communes attirées par celui-ci dépasse le seuil retenu. 45