Porter secours POUR EN SAVOIR PLUS 1. L avis du psychologue Face à une situation d urgence, un enfant a souvent deux types de réaction : soit il se laisse submerger par la peur et ne peut mettre en œuvre ses capacités pour agir de manière adaptée et efficace, soit il n a pas conscience des risques et de la gravité de la situation. Il est donc important de lui apprendre, progressivement, à passer de l état de spectateur à celui d acteur : l objectif est que l enfant parvienne à maîtriser ses émotions et à comprendre au mieux ce qui se passe. Par ailleurs, dans les situations critiques, l attitude des adultes est déterminante dans le comportement de l enfant qui aura tendance à reproduire ce dont il aura été témoin. Il est donc primordial, dans la mesure du possible, de garder son sang-froid et de ne pas affoler l enfant. 2. Les risques et leur prévention Quelques chiffres D après un sondage réalisé par les sapeurs-pompiers de France, dans une situation où une personne est en danger, près de 77 % des gens composent le 18, 11 %, le 112, 8 %, le 15 et moins de 1 %, le 17. Si seulement 20 % des Français étaient formés au secourisme et pratiquaient les premiers gestes en attendant l arrivée des secours, 10 000 vies seraient sauvées chaque année. Les experts de la Croix-Rouge estiment que «si le secouriste du premier instant est relayé rapidement par des secours spécialisés, [...], les chances de survie d une victime d un arrêt cardiaque sont augmentées de 20 %». Les textes officiels B.O. n 27 du 17 juillet 1997 et note de service n 97-151 du 10 juillet 1997. Ce texte, adressé aux dirigeants de l éducation nationale et aux soignants, vise à «encourager l apprentissage des gestes élémentaires de premiers secours dans les établissements scolaires». dgs/sq2/gd n 756 Note du 22 juillet 1997 Ce texte est destiné aux préfets et aux directions des affaires sanitaires et sociales régionales et départementales. Il présente les conseils techniques du SAMU et du CESU (Centre d enseignement des soins d urgence). Prévenir et réagir En situation d urgence, la première chose à faire est de se protéger, puis de sécuriser
le lieu de l accident : par exemple, baliser une autoroute où un véhicule a été accidenté (tout en restant soi-même derrière la barrière de sécurité). Il faut ensuite donner rapidement l alerte auprès des secours les mieux adaptés : pour une urgence médicale, il est possible de composer le 15 (SAMU) ou le 112 ; pour alerter les premiers secours, le 18 (sapeurs pompiers), pour un problème d ordre public, le 17 (police, gendarmerie), en cas d intoxication, le numéro du centre antipoison de sa région (il figure en première page des Pages jaunes). Un téléphone portable, même sans carte SIM, ou une cabine publique, même sans carte téléphonique, permettent de passer un appel d urgence. Une fois en communication avec les secours, il est important, dans la mesure du possible, de pouvoir donner à son interlocuteur des informations brèves et précises : la nature de l accident et les risques éventuels (feu, accident de la route, présence de matière inflammable, etc.) ; le nombre de victimes et leur état apparent (degré de conscience, saignement, etc.) ; la localisation précise de l accident (ville, route, rue, numéro d immeuble, de maison ou d appartement, code d entrée, etc.) ; les premiers gestes déjà effectués. Attention, il ne faut jamais raccrocher avant son interlocuteur. Face à un saignement, un étouffement, une perte de connaissance, un malaise ou une brûlure, des gestes élémentaires peuvent être pratiqués en attendant les secours. Des stages de formation permettant d obtenir une Attestation de formation aux premiers secours (AFPS) sont organisés par la Croix-Rouge Française. Ils durent une dizaine d heures et ont souvent lieu le soir ou le week-end. Cas concret : En marchant sur un chemin de campagne, Thomas trébuche, tombe par terre et s ouvre le genou sur un morceau de verre. Il saigne abondamment. Les bons réflexes : comprimer immédiatement la plaie avec la paume de la main préalablement protégée par une gaze ou un gant afin d arrêter l hémorragie. Allonger l enfant pour éviter un malaise et alerter les secours. Maintenir la compression jusqu à leur arrivée. 3. Les documents utiles Les livres et brochures COLLECTIF, Apprendre à porter secours de la maternelle au CM2 : guide de l enseignant, Vigot Éditions. Le Guide des urgences de l enfant et du nourrisson, 2002. Guidé réalisé en collaboration avec des spécialistes des urgences pédiatriques du SAMU et de la Croix-Rouge Française. Disponible sur le site www.croix-rouge.fr ou en appelant le numéro national 0.820.16.17.18. Les Gestes qui sauvent, Croix-Rouge Française, 2001. Apprendre à porter secours, ministère de l Éducation nationale / ministère de l Emploi et de la Solidarité. Accidents : les bons réflexes, Prévention MAIF, 1998.
Les documents audiovisuels Les Gestes de premiers secours : savoir protéger, alerter, secourir, Inout, 1992. Vidéo appartenant à la médiathèque du CDDP (Centre départemental de documentation pédagogique) de l Aube, 6-8 avenue des Lombards BP 1068 10009 Troyes cedex. Les sites internet Pour en savoir plus sur les gestes qui sauvent et se former au secourisme : www.croix-rouge.fr www.secourisme.net Pour consulter le site du SAMU : www.appligos.com Pour consulter les textes de référence et en savoir plus sur les compétences à faire acquérir aux enfants : www.educnet.education.fr/securite/secudom/indapsec.htm POUR TRAVAILLER EN CLASSE 1. Avant de commencer Faire lister les différents services de secours à contacter en cas d urgence et s assurer que les élèves connaissent bien les numéros d appel (SAMU : 15 ou 112 ; pompiers : 18 ; police : 17). Rappeler aux élèves qu ils peuvent contacter n importe quel service de secours sans craindre de se tromper : leur appel sera de toute façon reconduit vers le bon service. Faire réfléchir au comportement à adopter face à une situation d urgence : veiller à être soi-même en sécurité, garder son calme, informer un adulte, ne jamais déplacer un blessé et rester auprès de lui après s être assuré que les secours sont avertis, etc. Demander aux élèves ce qu ils savent du secourisme et des gestes de premiers secours. Mettre en évidence que certains gestes, pratiqués avant l arrivée des secours, peuvent sauver des vies ; préciser cependant qu il vaut mieux laisser les adultes gérer la situation. 2. Accompagnement pédagogique des fiches Découvrir quelques notions de secourisme En début de cycle 3, l exercice a. peut être fait collectivement. Expliquer préalablement chaque proposition : le massage cardiaque permet de faire circuler le sang ; prendre le pouls permet de vérifier que le cœur bat au bon rythme ; la position latérale de sécurité consiste à placer un blessé sur le côté, d une certaine façon, de manière à éviter que le contenu de l estomac passe dans les poumons ; le bouche-à-bouche aide la victime à respirer. Lors de la correction, expliquer, à l aide de croquis fournis par un organisme de secourisme, quels gestes aurait fait le secouriste dans les situations 2, 3 et 6. À l occasion de l exercice b., montrer que les gestes à accomplir peuvent être très simples à condition d être bien informé. Mettre en garde les élèves contre certaines idées reçues qui peuvent être dangereuses : par exemple, il ne faut pas faire boire la victime
d une intoxication ni essayer de la faire vomir, le lait n est pas un antipoison, la meilleure position pour un membre fracturé est celle qui est la moins douloureuse, etc. Reconnaître les quatre types de phrase Avant de laisser les élèves faire seuls l exercice a., s assurer qu ils ont bien compris la situation : une petite fille, Léa, appelle les pompiers parce que sa sœur est tombée dans l escalier ; les élèves doivent imaginer les questions du pompier d après les réponses que donne Léa. Préciser que le pompier peut parfois poser plusieurs questions d affilée. En début de cycle 3, rappeler à quelle intention du locuteur correspond chaque type de phrase (dans la phrase interrogative, le locuteur pose une question ; dans la phrase impérative, il donne un ordre ou un conseil, etc.). Faire travailler oralement et collectivement sur les trois premières phrases du dialogue, puis laisser les élèves traiter l exercice b. À l occasion de cette fiche, évoquer la bonne attitude à avoir lorsque l on appelle les secours : parler clairement et calmement, être très précis, donner toutes les informations nécessaires à l intervention (localisation de l accident, etc.), ne jamais raccrocher le premier. Rédiger la solution d un problème Rappeler aux élèves qu en lisant la solution d un problème, on doit pouvoir comprendre quelle était la question posée. Donner un exemple. Insister sur la rédaction (phrase complète et cohérente). Pour l exercice b., inciter les élèves à poser les opérations nécessaires au brouillon. Montrer que le problème se résout en deux temps (Combien de litres largue-t-il en une heure? Combien en largue-t-il en quatre heures? ). 3. À retenir Découvrir quelques notions de secourisme Lorsque l on est témoin d un accident, la première chose à faire est de s assurer que l on est soi-même en sécurité. Il faut ensuite protéger le lieu de l accident, puis prévenir très rapidement les secours en appelant le 15, le 112 ou le 18 à partir de n importe quel téléphone. En attendant les secours, il est important de connaître les gestes simples à faire, mais aussi ceux qu il ne faut surtout pas faire. Par exemple, il ne faut jamais déplacer un blessé, ni bouger sa tête. Reconnaître les quatre types de phrase On distingue quatre types de phrase correspondant chacun à une intention particulière. Une phrase déclarative donne une information, énonce un fait. Elle se termine par un point. Une phrase interrogative pose une question. À l écrit, elle se termine par un point d interrogation. À l oral, son intonation monte. Une phrase impérative (appelée également phrase «injonctive») exprime un ordre, une interdiction ou un conseil. Elle se termine par un point ou un point d exclamation. Une phrase exclamative exprime un sentiment fort (surprise, colère, joie, peur, etc.). Elle se termine par un point d exclamation.
Rédiger la solution d un problème Lorsque l on rédige la solution d un problème : on indique ce que l'on cherche ; on écrit l'opération en ligne ; on pose, si nécessaire, l'opération en colonnes ; on rédige la «phrase réponse», sans oublier les unités. 4. Prolongements Suggestions d activités Préparer la visite en classe d un secouriste, d un pompier ou d un membre du SAMU. Organiser une initiation aux gestes de premiers secours (se renseigner auprès du correspondant académique de sécurité). Organiser un séjour axé sur la sécurité et le secourisme (il existe des organismes, agréés par le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui proposent ce type d activités). Évoquer quelques situations d urgence et demander aux élèves de mimer, par groupes de deux, les gestes à effectuer : l un peut tenir le rôle de la victime, l autre celui du secouriste. Veiller à ce que les situations ne soient pas trop complexes pour des enfants de cet âge. La bibliographie pour l élève Les ressources documentaires : C. WATTS, Urgence, Secours et Sauvetage, Gallimard, 2001, coll. «Les Yeux De La Découverte» ; M. HOUMEAU-BORDA, Je sais qui nous protège, Magnard, 2000, coll. «Éducation à la citoyenneté» ; C. LIGONIE, Les Sapeurs-pompiers, Hemma, 1996, coll. «Raconte-moi» ; C. LIGONIE, La Police, Hemma, 1996, coll. «Raconte-moi».