A LIMENTATION ET DIABÈTE Une nouvelle approche. Centre de Documentation et d Information de la Raffinerie Tirlemontoise
Pourquoi devient-on diabétique? Le diabète est une maladie chronique qui se caractérise par une augmentation du taux de sucre dans le sang. Mais, contrairement à ce que d aucuns croient encore, le coupable à l origine du mal n est pas le sucre. Le coupable a pour nom insuline. L insuline, hormone sécrétée par le pancréas, permet aux cellules de notre corps d utiliser à bon escient le glucose transporté par le sang. Le glucose est l ultime étape de la transformation des hydrates de carbone, communément appelés sucres, qui font partie de notre alimentation. Ces hydrates de carbone sont notre principale source d énergie, il est donc dangereux de s en priver.
Il y a diabète et diabète. On en distingue deux types. Le diabète de type I (diabète maigre ou juvénile), survient souvent avant 30 ans. Dans ce cas, les cellules du pancréas ne produisent plus d insuline, d où la nécessité de l administration régulière de cette hormone. Seulement 10% des diabétiques de ce type ont des antécédents familiaux. Le plus fréquent, le diabète de type II (diabète gras) se déclare généralement après 40 ans. Cette fois, le pancréas produit encore de l insuline mais celle-ci est mal utilisée. Dans plus de 25% des cas, il est héréditaire. On le décèle souvent chez les obèses car l excès de graisse provoque une résistance à l action de l insuline. Comment reconnaître le diabète? Les signes les plus évidents sont : une perte de poids alors que l appétit est normal, un besoin fréquent de boire, un besoin fréquent d uriner, la fatigue, la transpiration excessive. Chez le diabétique de type I, le glucose fourni aussi bien par les sucres simples tel le sucre de table, que par les hydrates de carbone complexes des féculents, n est pas récupéré par l organisme faute d insuline. Celui-ci s adresse donc à l autre fournisseur de calories, les graisses. Ce processus entraîne une abondante production de déchets qui acidifient le sang et, si l on n y prend garde, mènent droit au coma. Ces symptômes peuvent apparaître très rapidement chez le diabétique de type I et ne pas se manifester du tout chez le type II. D où la nécessité du dépistage surtout pour les personnes dont la famille compte déjà un membre diabétique. Ce dépistage ne présente aucune difficulté. Il peut se faire grâce à un test simple d urine ou, mieux, en mesurant le taux de glucose dans le sang grâce à un petit appareil fiable et facile à utiliser. Le médecin fera, si
nécessaire, une prise de sang suivie d une analyse approfondie. Attention : depuis la découverte de l insuline en 1920, le diabétique peut vivre bien et longtemps à condition de respecter son traitement, y compris une alimentation équilibrée. A défaut, de graves complications peuvent survenir telles l artériosclérose et ses conséquences, une pénible atteinte des nerfs, un dysfonctionnement des reins, la cécité. En outre, à l occasion d une blessure mal soignée, d une brûlure mal perçue car la sensibilité au niveau des pieds et des jambes surtout est diminuée, la gangrène a vite fait de s installer, entraînant parfois l amputation. Comment se soigner? Le traitement du diabète comporte trois volets également importants : la prise de médicaments, l alimentation variée et équilibrée, l exercice physique. Mais tout d abord, le diabétique aura à coeur de se prendre lui-même en charge. A cet effet, il cherchera à s informer aussi précisément que possible. Soit en n hésitant pas à poser les questions utiles à son médecin traitant, soit en s adressant à des organismes spécialisés tels certains centres universitaires ou l Association Belge du Diabète (Vlaamse Diabetes Vereniging). Les médicaments Pour le diabète de type I, il s agit évidemment de l insuline en injection sous-cutanée, grandement facilitée par le recours au "stylo à insuline". Pour le diabète de type II, le médecin prescrira si nécessaire des sulfamidés hypoglycémiants, des biguanides ou des alpha-glucosidases, voire de l insuline mais cela seulement si le respect des règles alimentaires, après correction des erreurs habituelles, n y suffit pas. L alimentation Il n est heureusement plus question de régimes "sans sucre", contraignants et très déprimants. Diabétique ou non, il faut se nourrir sainement en
respectant l équilibre des nutriments, y compris des hydrates de carbone, qu il s agisse de sucres simples tels le sucre de table, le sucre des fruits, le lactose du lait, ou d hydrates de carbone complexe tel l amidon que l on retrouve dans les légumineuses, le pain, le riz, les pâtes, les pommes de terre et autres féculents. Contrairement à ce que l on a cru jusqu ici, le sucre de table n influence pas plus le taux de glucose dans le sang ou glycémie que, par exemple, le pain, la banane ou la carotte. Chaque aliment possède un index glycémique propre qui est indépendant de sa teneur en glucides et de son apport en calories. (voir tab.) Ce qui importe, c est la variété et l équilibre de l ensemble du repas. Chaque jour et de préférence à chaque repas, il faut consommer des aliments de toutes sortes de catégories : fruits et légumes, pommes de terre et céréales dont le pain, le riz et les pâtes, viande, volaille, poisson, lait et produits laitiers, y compris le fromage. Quelques conseils pratiques pour aider votre choix. Il ne faut pas consommer au même repas plusieurs aliments à index glycémique élevé. Rien n empêche de se faire plaisir et de prendre une pâtisserie ou une glace après un repas complet car un repas contenant à la fois hydrates de carbone, lipides et protéines a tendance à faire diminuer l index glycémique des aliments qui le composent. Le pain est très hyperglycémiant. Cet effet sera moindre si vous enduisez votre tartine de beurre ou, mieux, de minarine. S il ne faut pas en abuser, surtout à jeun, une boisson légèrement sucrée n est pas plus dangereuse qu un fruit ou jus de fruit frais. Il faut savoir tout de même qu un sucre pris sous forme liquide est plus hyperglycémiant que pris sous forme solide. L alcool n est pas interdit à petites doses et pendant les repas. L alcool abaisse le taux de sucre dans le sang tandis que les liqueurs sucrées font l inverse. Ceci dit, la ration de sucres dont un diabétique a
besoin est très individuelle. A chacun de la déterminer le plus précisément possible avec l aide de son diététicien ou de son médecin traitant. Habitude à corriger! Le Belge moyen consomme trop de graisses saturées. Comme tout un chacun, le diabétique, surtout s il est quelque peu obèse, a tout intérêt à remplacer ces graisses (viandes grasses, lait entier, charcuteries) par des fruits et des légumes par ailleurs riches en fibres indispensables au bon fonctionnement de notre système digestif. Il n y a aucune raison d interdire le sucre aux personnes souffrant de diabète. Bien au contraire, l alimentation du diabétique comme celle de toute personne en bonne santé doit inclure toutes les familles alimentaires, ce en quantité modérée et dans des proportions équilibrées afin de maintenir le taux de glucose dans le sang au plus proche du taux normal, soit 1 gramme par litre de sang. Le rythme des repas : la régularité avant toute chose Pour harmoniser l action de l insuline et éviter une hypoglycémie éventuelle, le diabétique veillera à répartir ses repas de façon régulière : 3 repas complets et 2 à 3 petites collations dont une avant le coucher, fournissant également des hydrates de carbone. Pour ces collations, choisissez un fruit, un yaourt ou fromage blanc maigres légèrement sucrés, une tranche de pain enduite de minarine, ou une tasse de lait écrémé. Il ne faut jamais sauter un repas.
Diabète et exercice physique? Autrefois, l exercice physique et le sport étaient déconseillés aux diabétiques. Ce n est plus le cas heureusement. En fait, les spécialistes reconnaissent que l activité physique a des effets positifs tant sur le taux de glucose dans le sang que sur l activité de l insuline. En outre, l exercice physique aide le diabétique obèse à perdre du poids. La pratique d un sport peut donc contribuer à diminuer, parfois dans des proportions importantes, le recours aux médicaments hypoglycémiants et aux injections d insuline. Pour cela, il faut que la pratique soit régulière et fréquente : au moins 20 à 30 minutes, 3 à 4 fois par semaine. Les sports les plus recommandés sont les sports d endurance : marche, jogging, course à pied, natation, cyclisme, ski de fond, que vous pourrez adapter à votre goût et à votre rythme. Pour les plus valides, tennis, squash, basket ou volley, ski de descente sont également bien acceptés. Consultez toujours votre médecin traitant si vous désirez pratiquer une activité physique intensive. Ayez toujours un morceau de sucre ou une boisson sucrée à disposition en cas de malaise dû à une hypoglycémie ou panne de sucre accidentelle.
Mon diabète et moi... Editeur responsable : M. Gevers - Avenue de Tervueren, 182-1150 Bruxelles...vivons en parfaite entente! Plus question de régimes drastiques ou de vie au ralenti. Côté alimentation : le diabétique peut sans danger se nourrir normalement pourvu qu il veille à ce que son régime soit varié et équilibré. Un régime qui inclut 55 à 75% d hydrates de carbone pour 10 à 15% de protéines et au grand maximum 30% de graisses, et n est donc guère différent du régime recommandé aux bien portants. Rien ne l empêche de sucrer sa tasse de café ou de déguster un dessert à la confiture pourvu que sa consommation reste modérée et sous contrôle. Le diabétique obèse veillera à perdre du poids sans précipitation grâce à un régime basé sur le bon sens et sous surveillance médicale. Les repas seront répartis régulièrement tout au long de la journée sans oublier le petit en-cas, biscuit ou pomme, tartine beurrée, avant d aller dormir. Côté hygiène de vie : le diabétique peut sans danger bouger, faire du sport ou tout autre exercice physique pourvu que se soit avec modération. L effort musculaire permet non seulement de maintenir à d autres points de vue un bon état général, mais contribue véritablement à atténuer la gravité d un diabète. Préventivement, la pratique régulière d un sport diminue de 20 % et davantage le risque de devenir diabétique avec l âge. Une étude du Centre de Documentation et d Information de la Raffinerie Tirlemontoise Ouvrages consultés : Dutch Nutrition Council. 1992. Scientific overview of dietary recommendations for diabetics in the Nederlands FDA. 1986. Evaluation of health aspects of sugars contained in carbohydrate sweeteners Helmrich S.P. et al. 1991. Physical activity and reduced occurence of non insulino-dependent diabetes mellitus. New Engl. J. of Med. 335, 147-152 Nutrition subcommitee of the British Diabetic Association. 1991. Dietary recommendations for people with diabetes. J. of Human Nutr. and Diet. 4, 393-412 Wolever Th.M. and Brand Miller J. 1995. Sugars and blood glucose control. Am. J.Clin. Nutr. 62(suppl), 212S-27S Réalisation :