Dossier de presse - 13 mars 2012 Elections présidentielles SERONT-ILS LES CANDIDATS DE LA FIN DU SIDA? CONTACTS PRESSE Tony Fortin T : 01.77.93.97.00 P : 06.28.59.23.44 M : tfortin@aides.org Antoine Henry T : 01.41.83.46.53 P : 06.10.41.23.86 M : ahenry@aides.org
LA POLITIQUE PEUT VAINCRE LE SIDA Votez pour le candidat qui aura le courage d agir 2
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Sommaire Présidentielle 2012 : l heure du choix p.5 La politique peut vaincre le sida p.7 «Votez pour celui qui aura le courage d agir» : la campagne militante avec TBWA p.11 «10 mesures pour en finir avec l épidémie» : AIDES s engage et décrypte les programmes p.13 Le réseau AIDES se mobilise p.19 4
Présidentielle 2012 L heure du choix AIDES s invite dans l élection et lance une grande campagne d interpellation des candidats. L élection présidentielle est l occasion unique de définir ensemble le modèle de société que nous voulons. Pour AIDES, première association française de lutte contre le sida, c est aussi le moment de rappeler aux candidats cette responsabilité historique : ils peuvent tous devenir celui ou celle qui mettra fin à l épidémie. Tout est désormais question de volonté politique. «Nous assistons depuis trop longtemps à la lente érosion de notre système de protection sociale et au retrait progressif de l Etat. Dans nos actions de terrain, nous sommes chaque jour alertés sur le recul des droits sociaux et le durcissement des conditions de vie des personnes séropositives. Il est temps de changer de cap», explique Bruno Spire, président de AIDES. AIDES s invite dans cette campagne pour porter la parole de celles et ceux qui ne l ont pas et interpeller les candidats sur leurs intentions. La question est simple : quel projet de société veut-on construire ensemble? En d autres termes, quelle place veut-on accorder aux personnes malades, en situation de handicap ou en perte d autonomie? Quelle citoyenneté veut-on offrir aux minorités sexuelles? Quel statut et quels droits veut-on garantir aux étrangers vivant en France? Plus largement, quelle politique de santé publique veut-on pour demain? Parce que sida et hépatites touchent d abord des publics vulnérables, notre lutte est de fait une lutte politique. Mais à travers nos revendications, c est bien un modèle de société que nous défendons. Un modèle qui profite à tous, qui nous concerne tous. 5
Pour chaque citoyen comme pour chaque candidat, 2012 sera l heure du choix. Choix entre répression et santé publique, entre solidarité et individualisme, entre courage et renoncement. «A l immense espoir de pouvoir mettre fin au sida, correspond l immense inquiétude de voir se réaliser un projet de société qui, par idéologie, inconséquence ou lâcheté, ferait le nid de l épidémie. Une société du chacun pour soi et du droit du plus fort qui écraserait définitivement toute chance d en venir à bout» avertit Christian Andreo, directeur des actions nationales à AIDES. Aujourd hui, AIDES pose ses revendications pour mettre fin à l épidémie. Nous appelons les candidats à prendre des positions claires et audibles sur ces enjeux déterminants. Ils doivent être débattus aujourd hui, les engagements doivent être fixés maintenant. La santé est une affaire citoyenne. 6
La politique peut vaincre le sida Le sida, une simple histoire de responsabilité individuelle? 30 ans après son apparition, l épidémie reste un enjeu qui engage la société toute entière. Historiquement, lutter contre le sida ne s est jamais réduit au combat médical contre la maladie. C est aussi un combat politique, un combat pour changer les mentalités, faire reconnaître les droits des plus précaires et des minorités. Un combat pour faire évoluer les droits de TOUS les malades. Aujourd hui ce combat connait un changement radical de paradigme : pour la première fois, la fin de l épidémie est envisageable. Non seulement les traitements sauvent les vies, mais nous savons désormais qu ils empêchent la transmission du virus. Si le sida est une maladie politique, la politique peut désormais vaincre le sida. A condition de le vouloir vraiment. Lutter contre le sida, c est faire avancer la société toute entière Beaucoup de luttes ont été menées et d avancées sociales obtenues grâce à la mobilisation des associations de lutte contre le sida dont : - Les ATU (Autorisation temporaire d utilisation) qui permettent à une personne gravement malade de bénéficier d un traitement avant son autorisation de mise sur le marché - Le PACS qui autorise l union civile des LGBT - Le droit pour un patient d accéder à son dossier médical. - La convention AERAS qui garantit le droit à l emprunt des personnes ayant un risque aggravé de santé - la défense du droit au séjour pour soins pour les étrangers malades supprimé par le gouvernement Fillon en 2011 Voilà pourquoi la lutte contre le sida a toujours été, et demeurera, un combat pour les droits de TOUS. 7
EN FRANCE, L EPIDEMIE PRECARISE Sans des conditions de vie dignes, sans un système de soins égalitaire et accessible, sans titre de séjour ou la reconnaissance de ses droits les plus élémentaires, qui en France pourra prétendre qu il est possible de se soigner? Nous ne cesserons jamais de rappeler cette évidence : plus les droits des personnes sont respectés, mieux elles se soignent, et moins à terme elles ont besoin de soins lourds et coûteux. Pour Bruno Spire, Président de AIDES, «Si nous savons aujourd hui comment arrêter l épidémie, nous savons aussi que la solution est en grande partie politique. Il est difficile de faire passer un message de prévention, de dépister ou de soigner des populations reléguées en marge de la société. Dans le cas du VIH, il y a un lien direct entre la santé de l un et la santé de tous. En limitant l accès aux soins des plus pauvres ou des étrangers, c est toute la société que l on met en danger». Les hépatites, parents pauvres de la santé publique C est un mal invisible dont on parle peu. En France, 500.000 personnes sont infectées de façon chronique par les hépatites B et C et la moitié l ignore. 2.600 personnes meurent chaque année de la seule hépatite C et on dénombre 4.400 nouvelles contaminations par an. Enfin, il faut noter qu une personne séropositive au VIH sur trois est co-infectée. Un état des lieux d autant plus alarmant que dans les années à venir, on craint de graves complications de santé chez les personnes vivant avec le VHC depuis plus de vingt ans. Les hépatites suscitent un intérêt insuffisant de la part des autorités publiques de santé. Pour preuve, le Plan National Hépatites se voit attribuer une dotation financière 250 fois moindre que celle affectée à la lutte contre le VIH. On n y note pas par ailleurs de véritables recommandations de prise en charge. De plus, les Agences Régionales de Santé (ARS) maîtrisent mal le sujet, ou ne sont pas encore convaincues par la nécessité de s engager. Qu attendent les pouvoirs publics pour réellement prendre en main cette épidémie? Pro-active sur la question, AIDES joue son rôle d alerte et d accompagnement des personnes concernées par le VHC. L association se mobilise pour proposer des solutions de prévention, d accès au traitement et de prise en charge à la hauteur de ce grave enjeu de santé publique. 8
FOCUS Sacrifier la santé au nom de la rigueur budgétaire Le socio-suicide de l Espagne et de la Grèce Abolir les franchises médicales? Quelle drôle d idée! Pas question de restaurer des droits vitaux détricotés sous la dernière mandature, il faut déjà rétablir les comptes publics, nous répondent certains candidats. Ont-ils au moins observé ce qui se passe ailleurs? Sommes-nous les seuls à constater les effets pervers des politiques d austérité imposées à la Grèce ou à l Espagne? L exemple de la Catalogne, soumise à un véritable traitement de choc en matière de santé, est édifiant. Le gouvernement régional a opéré une réduction de 10%, soit un milliard d euros d économie sur toutes les dépenses de santé. «Résultat à l échelle d une région de sept millions d habitants : en dix mois, l activité chirurgicale a baissé entre 30 et 40%, 3 000 lits d hôpitaux ont été supprimés, les files d attente ont gonflé de 51%», selon le Collège des médecins, cité dans un article de Libération (1). En Grèce, l épidémie surfe sur la crise. On y constate depuis 2010 une explosion du nombre de personnes séropositives (+ 54 % en un an, du jamais vu.). Les causes? Sous l effet des diminutions de salaires et de prestations sociales, les Grecs ont diminué leurs dépenses de santé de 36 %. Parallèlement, les crédits hospitaliers ont baissé de 40% depuis 2007 et un tiers des programmes sociaux ont été supprimés, notamment parmi les programmes de prévention à destination des toxicomanes. «On voit ici clairement à quoi mènent les politiques d austérité. Lorsque santé et protection sociale deviennent des variables d ajustement économique, les conséquences humaines sont immédiates. C est le parfait exemple de ce qu il ne faut pas faire», explique Christian Andreo, directeur des actions nationales de AIDES. Car dans le même temps, la crise a boosté de façon spectaculaire la consommation de drogues (+20% pour l héroïne), et a mis un nouvel entrant low cost sur le marché : la Sisa. La sécurité sociale continue de partir à la découpe dans notre pays? Nous laissons à nos dirigeants la responsabilité de cet avenir radieux. (1) : François Musseau, «Le traitement de choc qui révolte Barcelone», Libération, http://www.liberation.fr/monde/ 01012371982-le-traitement-de-choc-qui-revolte-barcelone 9
RENFORCER LA LUTTE A L INTERNATIONAL A l échelle mondiale, c est aussi un combat pour plus de solidarité entre le Nord et le Sud. Malgré de réelles avancées, le sida continue de progresser, faisant chaque jour 6000 victimes supplémentaires. Ecrasant au passage un continent africain exsangue. Parce que l épidémie ne connaît pas de frontières, l urgence de la lutte impose de dépasser les replis nationaux. La France ne peut pas tout, mais elle a son rôle à jouer. Il serait bien que les candidats s y engagent. Pour AIDES, en finir avec le sida c est d abord généraliser l accès aux traitements à tous et partout, afin qu aucun malade dans le monde n en soit privé. Ce qui implique de garantir partout les droits des malades et les libertés fondamentales. Plus aucun citoyen ne doit être stigmatisé ou écarté du parcours de soin en raison de son portefeuille, de sa nationalité, de ses pratiques, de son genre ou de son orientation sexuelle. C est à ces conditions que nous vaincrons. Nous attendons des candidats une prise de conscience à la hauteur de l enjeu. Nous leur demandons des engagements fermes sur la mise en œuvre d une politique ambitieuse, qui protège les populations les plus fragiles en garantissant leurs droits à la santé, à des conditions de vie décentes et à une prise en charge médicale de qualité. Parce que le résultat des élections scellera la politique de santé pour les cinq années à venir, parce qu il sera de la responsabilité du futur président de mettre fin au sida, nous ne pouvons laisser passer cette opportunité. L enjeu est trop grand. Lancement partout en France d une grande campagne militante, organisation de débats citoyens, participation aux meetings et mise en place d actions publiques. Nous mobiliserons toutes nos armes pour interpeller les candidats et leur poser cette question simple : Sida, stop ou encore? 10
«Votez pour celui qui aura le courage d agir» : la campagne militante avec TBWA Pour mettre fin à l épidémie, tout est question de volonté politique. C est bien pour faire passer ce message que AIDES, en partenariat avec l agence TBWA, a développé une campagne d interpellation des candidats et des citoyens. Déclinée en 5 visuels (François Bayrou, Eva Joly, François Hollande, Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon), cette campagne sera diffusée dans la presse, en affichage et sera utilisée par tous nos militants dans nos actions de terrain. 11
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«10 mesures pour en finir avec l épidémie» AIDES s engage et décrypte les programmes Santé, société et politique internationale : nos 10 propositions pour inverser la tendance REVENDICATIONS NATIONALES Aujourd hui 150.000 personnes vivent avec le VIH en France et 500.000 avec une hépatite virale. Plus de 6.000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année. Les premières communautés concernées par l épidémie de VIH sont les gays, les personnes migrantes issues d Afrique sub-saharienne, les travailleurs du sexe et les usagers de drogue, ces derniers étant également très touchés par le virus de l hépatite C. Ce sont aussi celles qui, parmi la population française, subissent le plus grand nombre de discriminations et d atteintes aux droits au quotidien. Cette situation est un frein dans l accès au dépistage et aux soins. Pour les personnes découvrant leur séropositivité, ce sont souvent des vulnérabilités supplémentaires qui s ajoutent. Difficultés à trouver un travail, à emprunter, à payer ses soins médicaux Résultat : les personnes séropositives sont parmi les plus précaires de la population française. Selon notre enquête VIH, Hépatites et Vous (2010), 39,5 % des personnes séropositives et 52.3 % des personnes co infectées (VIH et VHC) gagnent moins de 950 euros/mois. A l âge de la retraite, seuls 19,3 % d entre elles peuvent compter sur une pension à taux plein. 13
En France, en finir avec le sida c est : Mesure 1 : Garantir des conditions de vie dignes pour toutes les personnes vivant sur notre territoire, notamment en instaurant un revenu d existence et une couverture santé véritablement universelle, en rétablissant le droit au séjour pour soins, et en répondant aux contraintes liées au vieillissement des personnes malades. Mesure 2 : Lutter efficacement contre les discriminations, en commençant par garantir l égalité de droits pour les gays, les femmes et les trans et l égalité effective aux soins et aux droits dans les départements français d Amérique (Guyane et zone Caraïbes). Mesure 3 : Privilégier la santé publique à la répression, en particulier concernant l usage de drogues et le travail du sexe. Mesure 4 : Améliorer la participation des malades aux politiques de santé, notamment en les associant à toute modification du paysage sanitaire français Mesure 5 : Assurer les moyens de la lutte contre le sida pour enrayer les épidémies à VIH et à hépatites virales, en augmentant les financements dédiés aux associations de malades et à la recherche publique (ANRS). 14
REVENDICATIONS INTERNATIONALES Le sida tue encore 1,8 million de personnes chaque année et près de 34 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Malgré les efforts du Fonds Mondial qui a sauvé 5 millions de vies, l épidémie ne cesse de progresser : pour deux personnes mises sous traitement, on déplore cinq nouvelles contaminations. Aujourd hui, sous l effet de la crise, les Etats renient leurs engagements. Alors qu en juin 2011, à l ONU, la communauté internationale s engageait à faire passer le nombre de malades sous traitement de 7 à 15 millions en 4 ans, quelques mois plus tard, en novembre dernier, ils annulaient le 11ème cycle de financement du Fonds mondial, privant ainsi 500.000 malades de traitements. Impossible dans ces conditions d inverser la courbe de l épidémie. Nous demandons que la France rehausse ses engagements et déploie une diplomatie active en faveur de l accès universel aux traitements et aux droits. Enfin, face aux menaces qui pèsent sur l avenir du Fonds mondial, il est temps de mettre en place des modes de financements innovants qui ne dépendent pas uniquement du bon vouloir des Etats. L accès universel au traitement est rentable! Arrêtons de considérer l accès universel au traitement comme un gouffre financier. C est l impact funeste du sida qui est une charge insoutenable pour les pays pauvres et compromet leur développement. Une étude du Lancet le démontre : pour 15 milliards d euros d investissements annuels jusqu en 2020, les vies sauvées et les contaminations évitées garantiraient chaque année plus de 20 milliards d euros de ressources supplémentaires aux pays en développement. Soit 5 milliards d euros de bénéfice net par an (1). Ainsi, consentir dès aujourd hui les efforts financiers nécessaires pour mettre fin à l épidémie constitue un investissement pour demain. Une évidence que l économiste de la santé Jean- Paul Moatti rappelait il y a quelques années : «Si, à cause de la crise, on renonce au doublement du financement du Fonds Mondial, indispensable pour aller vers l'accès universel, on aura certes des économies à court terme. Mais plus de dépenses à moyen terme, autour de 2015-2020. Ce serait une bêtise macro-économique importante.» (2) (1) http://www.thelancet.com Publié en ligne le 3 juin 2011 DOI:10.1016/S0140-6736 (2) Interviewé par Renaud Persiaux, «Lutte contre le sida : les nouveaux enjeux économiques», Vih.org.org, http:// www.vih.org/20100916/lutte-contre-sida-nouveaux-enjeux-economiques-17526 15
En finir avec le sida dans le monde c est : Mesure 6 : Mettre en place la Taxe Robin des Bois sur les transactions financières, qui doit être affectée à la lutte contre les pandémies et pour le développement. Mesure 7 : Doubler la contribution de la France au Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Mesure 8 : Augmenter graduellement l Aide publique au développement à hauteur de 0,7% du PIB d ici 2015. Mesure 9 : Promouvoir une diplomatie active pour la défense des droits des personnes séropositives et des populations les plus vulnérables : homosexuels masculins, trans, femmes, usagers de drogues et travailleur/es du sexe. Mesure 10 : Soutenir la production et la diffusion de traitements à moindres coûts et s opposer à toutes dispositions susceptibles d entraver la production de médicaments génériques, en particulier celles incluses dans les accords de libre-échange négociés par la Commission européenne. 16
AIDES décrypte les programmes (tableaux ci-après) Sont-ils les candidats de la fin du sida? Se sentent-ils «séro-concernés»? Comptent-ils supprimer les franchises médicales? Ont-ils pour ambition de revaloriser l allocation adulte handicapé? Souhaitent-ils rétablir le droit au séjour des étrangers malades ou améliorer l accès aux soins en prison? Pour le savoir, nous avons comparé leurs engagements sur cinq de nos propositions, parmi les plus importantes, emblématiques ou mesurables. «La Santé en campagne», le fil d infos. Seronet suit au jour le jour durant la campagne les prises de position des candidats en matière de santé. Le must! http://www.seronet.info/category/mots-cles/sante-encampagne-2012 Interviews : les candidats passent sur le grill de AIDES Eva Joly, Jean Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Corinne Lepage, François Bayrou, ces 5 candidats ont répondu aux questions de AIDES sur Seronet.info, le site d information et d échanges en ligne entre personnes séropositives. Franchises médicales, droits des étrangers, organisation hospitalière, taxe sur les transactions financières, autant de sujets sur lesquels ils ont développé leurs positions, avec souvent beaucoup de franchise et de pédagogie. Nous les remercions vivement pour le temps qu ils nous ont consacrés, et attendons avec une impatience non feinte les réponses d autres candidats! Pour les consulter : http://www.seronet.info/dossier/presidentielles-2012-les-candidats-prennent-position-sur-la-question-duvih-47316 17
Nathalie Arthaud Philippe Poutou Jean-Luc Mélenchon Eva Joly François Hollande Abolir les franchises médicales et interdire les dépassements d honoraires Défavorable à la suppression des franchises. Rétablir le droit au séjour pour soins des étrangers malades et l accès gratuit à l AME Dépénaliser l usage des drogues et mettre en place des programmes d échanges de seringues en prison Veut ouvrir un débat sur la politique des drogues. Favorable aux expérimentations. Défavorable à la dépénalisation. Favorable aux expérimentations. Instaurer un revenu d existence pour les personnes malades «Pour l alignement de l AAH sur le SMIC.» «Nous demandons que l'allocation pour Adulte Handicapé soit alignée sur le SMIC.» «Nous défendons un revenu de remplacement égal au SMIC pour les personnes en situation de handicap.» «Nous sommes à favorables à la création d un revenu d'existence égal au SMIC.» «La revalorisation de l AAH doit être un objectif, même si je ne peux prendre d'engagement pour l'immédiat.» Instaurer une taxe sur les transactions financières pour le développement et contre les pandémies «La taxe Tobin est un prélèvement ridiculement bas, ayant pour prétention de réguler un peu la finance tout en ne faisant pas mal aux financiers.» Une TTF de 0,05 % pour financer la lutte contre la pauvreté et les pandémies. Une TTF affectée à la reconversion écologique de la production, la protection des ressources naturelles des pays du sud ainsi que le codéveloppement. Une TTF de 0,05%, affectée d abord à la solidarité européenne, aux pays qui appliquent la Taxe, enfin au développement. Une TTF de 0,05%, affectée d abord la solidarité européenne, ensuite au développement. AIDES ausculte les candidats de gauche
Corinne Lepage François Bayrou Nicolas Sarkozy Abolir les franchises médicales et interdire les dépassements d honoraires «Instauration d un droit à une couverture complémentaire pour tous.» «La première priorité est de rétablir l équilibre de nos finances publiques.» «Je défends l idée d un Bouclier santé, inspiré de la mutuelle universelle qui existe en Alsace- Moselle.» «Il faut éviter les gaspillages de médicaments en responsabilisant les patients.» Rétablir le droit au séjour pour soins des étrangers malades et l accès gratuit à l AME «Rétablir le droit au séjour pour soins, cela ferait appel d air.» «Je ne trouve pas que le droit de timbre soit anormal, ni immoral, sauf évidemment en cas d urgence.» Souhaite faire évoluer l AME en «aide médicale d urgence». Dépénaliser l usage des drogues et mettre en place des programmes d échange de seringues en prison «Je suis pour une dépénalisation du cannabis et pas pour la légalisation car ce serait en contradiction avec ma position en général sur les produits toxiques et les risques sur la santé.» Favorable aux échanges de seringues en prison et salles de consommation supervisées. «Je pense que nous ne pourrons prendre de décisions irréversibles qu après avoir acquis des certitudes partagées.» «Je suis favorable à l'échange de seringues.» Tolérance zéro pour les usagers de drogue. Instaurer un revenu d existence pour les personnes malades «Je suis favorable à un "revenu d'existence" mais qui doit correspondre à une vision plus large du concept de dépendance.» «Cette idée de revenu d existence ou de revenu universel est bien sûr une idée généreuse, mais avec quoi voulezvous la financer?» NSP Instaurer une taxe sur les transactions financières pour le développement et contre les pandémies NSP «Je propose d affecter 10% des revenus de la taxe sur les transactions financières au développement et à la lutte contre les pandémies et le dérèglement climatique.«une partie des ressources générées par la Taxe actuelle affectée au développement dès la fin 2013, en plus d une Taxe européenne. AIDES ausculte les candidats de droite
FOCUS Sondage CSA-AIDES Les Français en avance sur leurs dirigeants? Non seulement les Français jugent que la lutte contre le sida doit devenir une priorité de santé publique pour le prochain gouvernement mais ils adhèrent massivement aux mesures proposées par AIDES pour mettre fin à l épidémie. C est ce qui ressort d un sondage CSA réalisé pour notre association en partenariat avec France Inter et Libération, dont nous avons révélé les résultats le 1er décembre dernier. Les Français sont 87% à souhaiter que l accès au traitement soit généralisé à toutes les personnes séropositives dans le monde. Et si une taxe sur les transactions financières voit le jour (comme c est le cas aujourd hui en France), 82% d entre eux veulent voir ses recettes affectées à la lutte contre le sida et à l extrême pauvreté. S agissant de la lutte contre le VIH sur le plan national, les Français font nettement prévaloir la santé publique sur les positions idéologiques ou dogmatiques. Deux tiers des répondants soutiennent l échange de seringues en prison et 73 % s opposent à l expulsion des étrangers malades. Des résultats qui désavouent les mesures répressives du gouvernement actuel. Mais surtout, les Français manifestent un profond attachement au principe d égalité en matière de santé (91 %). Un attachement d autant plus fort qu il est réaffirmé à l égard de certaines populations souvent stigmatisées ou exclues des soins : les personnes incarcérées (86 %) et les étrangers (78 %). 18
Le réseau AIDES se mobilise Pour faire entendre la parole de AIDES, les militants se mobilisent dans toute la France. Nos militants s invitent dans les meetings des candidats à la présidentielle et interpellent les élus locaux en vue des prochaines législatives. Des débats citoyens sont prévus dans plusieurs villes de France. C est Avignon qui lancera les festivités avec un grand débat le 22 mars pour un changement des politiques liées aux drogues. 19
Annexe Carte d identité du VIH Dans le monde 34 millions de personnes vivent avec le VIH. 1,8 million de personnes sont mortes fautes de traitement en 2010 contre 2,2 millions en 2005. 47 % des personnes éligibles au traitement y ont accès, soit une hausse de 20 % entre 2009 et 2010. L Afrique est la première région concernée par le VIH avec 23 millions de personnes séropositives suivie par l Asie du Sud et du Sud-Est (4 millions de personnes) et l Amérique latine (1,5 million de personnes). En France 150.000 personnes vivent avec le VIH. Plus de 6.000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année dont 55 % de personnes hétérosexuelles et 45 % de personnes homosexuelles. Mais la part des découvertes de nouvelles infections dans la communauté gay est bien plus importante (2.500 contaminations par an). La population issue d'afrique subsaharienne est également l'une des plus touchées par le VIH en France, en particulier les femmes avec près de 1.000 nouvelles contaminations par an. Les usagers de drogues sont enfin le troisième groupe concerné par l épidémie (100 découvertes de nouvelles infections par an). Territorialement, l épidémie se concentre en Île-de-France (45 % des nouvelles découvertes) et dans les départements français d Amérique (10 %), Epidémie généralisée en Guyane La Guyane reste le département le plus touché de France, et le seul département en situation d épidémie généralisée selon les critères de l OMS (plus de 1 % de prévalence). Avec une prévalence de 1,3 %, la Guyane est dix fois plus touchée que la moyenne nationale. Une telle prévalence fait de la Guyane une région comparable à certains pays d Afrique. 20