Les religions du monde, un facteur dans la politique mondiale



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Transcription:

Rapport du Président sur la réunion du groupe d experts de haut niveau Les religions du monde, un facteur dans la politique mondiale Réunion présidée par S.E.M. Ingvar Carlsson Tübingen (Allemagne) 7-8 mai 2007 InterAction Council http://www.interactioncouncil.org

Le Conseil InterAction encourage un dialogue entre dirigeants politiques et dirigeants religieux et ce, depuis 1987 lorsque des questions relatives à la paix, au développement et à l environnement ont été examinées. Au cours de la dernière décennie, les penseurs de toutes les religions et de toutes les philosophies ont cherché à identifier des normes éthiques universelles et leurs efforts ont abouti à une proposition portant création d une Déclaration universelle des responsabilités de l homme. Depuis le début du Millénaire, les problèmes que confronte le monde sont devenus beaucoup plus complexes. Les malentendus religieux se sont soldés par des conflits, le réchauffement de la planète risque d avoir de très graves conséquences pour l environnement et l intensification du terrorisme a suscité des craintes partout dans le monde. Les religions peuvent-elles devenir une force pour la paix, la justice et les valeurs éthiques? Est-il possible d enseigner cette vertu qu est la tolérance tolérance qu impose le respect et non pas la négligence? Les sociétés peuvent-elles relever le défi qu est le respect de l identité culturelle et religieuse d autres peuples et nations? Le monde peut-il reconnaître un nouveau voisinage mondial? Les dirigeants peuvent-ils espérer créer des idées positives concrètes? Il se peut que le monde entre dans le deuxième âge axial avec une flambée de religion moderne. A cette réunion du groupe d experts de haut niveau tenue les 7 et 8 mai 2007 à Tubingen en Allemagne, sur les lieux de la Global Ethics Foundation, une fondation de renommée mondiale, le Conseil InterAction a demandé à des experts religieux d envisager ensemble des méthodes qui permettraient de donner un sens à l existence et à la paix en matière de politique. I. Terrain d entente Il n y a pas un seul judaïsme, un seul christianisme ou un seul islam ; il n y a pas un seul bouddhisme ou un seul hindouisme. De même, les religions chinoises englobent une multitude de croyances. Chaque grande religion comporte un large éventail de confessions, de théologies et de croyances. S il est vrai que l importance de reconnaître la diversité au sein des religions est généralement admise, il est tout aussi important de reconnaître les points communs entre les religions. Les trois religions monothéistes ont jusqu ici été considérées comme s opposant l une l autre mais, aujourd hui plus que jamais, nous devons voir ces religions en rapport l une avec l autre. Il est possible de réaliser ces objectifs en recourant à une éducation interconfessionnelle. Les discussions interconfessionnelles en particulier devraient être abordées dans l espoir d apprendre plutôt que d enseigner. Un véritable dialogue est un art qui se cultive avec soin et on aurait tort de sous-estimer les avantages des dialogues aux niveaux personnel, local, national ou international. Le dialogue n est ni une tactique de persuasion ni une stratégie de conversion mais une manière de générer une compréhension mutuelle au moyen du partage de valeurs communes. Il faut encourager une connaissance accrue d autres religions et cultures tout en décourageant les grandes généralisations radicales. 1

Grâce au dialogue, on peut apprécier à quel point il est important d apprendre d autrui dans un esprit de référence mutuelle. A un niveau plus général, le but est pour les sociétés de devenir des sociétés d apprentissage plutôt que des sociétés d enseignement et d enseigner à nos enfants les éléments communs qui existent entre les religions du monde et non pas uniquement ceux qui les séparent. C est la raison pour laquelle la Déclaration universelle des responsabilités de l homme revêt encore plus d importance. Conscients de la nécessité d établir une éthique mondiale commune, hommes politiques, experts religieux, athéistes et agnostiques ont trouvé un terrain d entente. La liberté religieuse comprend le droit de ne pas être physiquement ou moralement obligé d accepter une religion ou une idéologie particulière. Cette norme éthique universelle fournit un outil qui permet de comprendre et de respecter les croyances et les consciences d autrui. Nous réaffirmons par conséquent la Déclaration universelle qu ont acceptée les dirigeants religieux de chaque grande confession car elle crée une série commune de valeurs éthiques qui existent dans toutes les religions. II. La relation entre la politique et la religion Dans l examen des éléments communs aux différentes religions, le groupe d experts de haut niveau a également débattu de l influence substantielle qu ont les religions dans la politique. Cette tension politique et religieuse a été amplifiée par l existence de mouvements mondiaux dans des sens contraires : sécularisme accru dans quelques parties du monde et religiosité accrue dans d autres. A en croire la quasi-totalité des indicateurs, le nombre de personnes qui, dans les pays de l Europe de l Ouest, vont régulièrement à l église est tombé à 20%. Par contre, aux Etats-Unis d Amérique, la religiosité est en hausse et, de nos jours, quelque 65% des Américains vont chaque semaine à l église. On constate dans les pays du monde arabe et quelques parties d Asie une augmentation similaire de la religiosité. Les mouvements religieux peuvent certes avoir une grande influence positive sur la politique nationale mais il arrive trop souvent que la religion est exploitée et abusée par des dirigeants politiques qui tirent parti de l ignorance et plantent les semences d insécurité afin de conserver le pouvoir. L ignorance, la religion et le nationalisme ensemble créent une possibilité de guerre dangereuse. Cette dynamique puissante entre la religion et la politique a provoqué des conflits internationaux et appuyé des régimes d oppression partout dans le monde, y compris l occupation catastrophique de l Irak et de l Afghanistan et l horrible guerre qui en a résulté dans ces deux pays, le conflit sans issue en Israël/Palestine, la longue guerre civile à Sri Lanka et la nouvelle vague de violence en Thaïlande. Dans la réalité, les décisions politiques sont souvent en très net contraste avec les doctrines religieuses qu elles prétendent invoquer. Le fondamentalisme n est pas un attribut essentiel d une religion ; il est typique de bon nombre d entre elles. Notre tâche est de mettre les dirigeants religieux au défi d empêcher leurs religions d être abusées, 2

d isoler l extrémisme religieux qui est sujet à une exploitation politique, et de soutenir et renforcer les mouvements religieux modérés. III. Aller de l avant En dépit de ces questions complexes, nombreux ont été les membres du groupe d experts de haut niveau qui ont vu des lueurs d espoir dans le chemin à suivre. Les fondations anthropologiques que sont la dignité de l homme, les droits de l homme et les responsabilités de l homme offrent au monde une éthique commune dotée d une validité universelle. A une époque d un nouveau voisinage mondial, nous avons besoin de citoyens mondiaux responsables. Dans l avenir, les dirigeants religieux joueront un rôle toujours plus important. Ils doivent maîtriser deux langages : le langage de leurs communautés confessionnelles respectives et le langage de la citoyenneté mondiale. Cela offre une possibilité d adopter une éthique globale d égalité politique, économique et sociale entre les races, les cultures et les sexes. Une des plus importantes questions que nous confrontons est celle de la protection de l environnement au profit des générations futures. Chaque espèce est utile pour la vie de la planète Terre mais plus d une centaine d espèces disparaissent chaque jour. Une fois encore, les dirigeants religieux ont un rôle important à jouer dans la maîtrise du pouvoir qu ont les peuples de relever ces défis mondiaux en leur donnant le poids moral nécessaire pour promouvoir la sensibilité écologique des efforts déployés pour maintenir la planète en vie. Nous devons être les gestionnaires de la Terre plutôt que d en être les exploitants. Ces vingt-cinq dernières années, le dialogue entre les religions a changé. Le monde est aujourd hui de plus en plus conscients que les différences religieuses ne doivent pas entraver l humanité ; la religion doit au contraire inspirer les hommes à trouver l idéal dans l humanité mais elle a tout juste commencé à le faire. IV. Recommandations Pour aller de l avant, le président de la réunion du groupe d experts de haut niveau recommande l adoption des mesures suivantes : Réaffirmer et renforcer le pouvoir de persuasion de la Déclaration universelle des responsabilités de l homme ; placer les responsabilités de l homme dans le contexte de l esprit de notre époque ; et épingler les valeurs fondamentales (justice, compassion, civilité et harmonie) qui occupent une place bien en vue dans la Déclaration pour faciliter un véritable dialogue avec les défenseurs des droits de l homme ; 3

Promouvoir la notion que toutes les religions ont en commun un noyau de normes éthiques harmonie avec uniformité et favoriser la conscientisation de la citoyenneté mondiale et de l humanité commune au moyen d une norme éthique globale ; Soutenir l idée et l usage de la citoyenneté mondiale pour encourager une interaction fructueuse entre les aspirations d un épanouissement personnel et les obligations dans un voisinage mondial ; Elaborer un plan d action par le biais d une éducation interconfessionnelle en faveur d une plus grande tolérance, d un plus grand respect, d une plus grande référence mutuelle et d un plus grand apprentissage afin d apprécier la pluralité des croyances, valeurs et pratiques religieuses ; Appuyer la liberté religieuse ; renforcer les mouvements religieux ouverts et pacifiques d autoréflexion ; et encourager les dirigeants dans tous les secteurs de la société à rejeter et empêcher avec les dirigeants religieux la politisation et l utilisation abusive de la religion ; Prendre conscience des menaces pour la viabilité de l espèce humaine et maîtriser le pouvoir des mouvements religieux en vue de relever les défis environnementaux du respect de la vie et de la protection de la Terre au profit des générations futures ; et Identifier des moyens de promouvoir la paix et la solidarité tout en préservant la diversité culturelle et la pluralité des communautés confessionnelles. * * * * * Liste des participants Membres du Conseil InterAction 1. S. E. M. Helmut Schmidt, président honoraire (ancien chancelier, Allemagne) 2. S. E. M. Malcolm Fraser, président honoraire (ancien premier ministre, Australie) 3. S. E. M. Ingvar Carlsson, coprésident (ancien premier ministre, Suède) 4. S. E. M. Abdelsalam Majali (ancien premier ministre, Jordanie) 5. S. E. M. Franz Vranitzky (ancien chancelier, Autriche) Experts de haut niveau 6. M. A. Kamal Aboulmagd (Islam, sunnite), avocat (Egypte) 7. M. Kezevino Aram (Hindou), directeur, Shanti Ashram (Inde) 8. Prof. Hans Küng (Chrétien), professeur émérite, Tübingen University (Allemagne) 9. Prof. Karl-Josef Kuschel (Chrétien), vice-président de la Global Ethic Foundation (Allemagne) 10. Rabbi Jonathan Magonet (Judaïsme) Leo Baeck College (Royaume-Uni) 11. Archevêque Makarios du Kenya (orthodoxe grec) (Chypre) 4

12. Rev. M. Mettanando Bhikkhu (bouddhiste Theravada), conseiller spécial sur les affaires bouddhistes, Conférence mondiale des religions pour la paix (Thaïlande) 13. M. Stephan Schlensog, expert hindou, Secrétaire général, Global Ethic Foundation (Allemagne) 14. M. Abdolkarim Soroush (Islam, chiite) (Iran) 15. M. Tu Weiming (religions et philosophies chinoises), Harvard University (Chine) 16. M. Osamu Yoshida (bouddhiste Mahayana), professeur, Toyo University (Japon) Conseillers 17. M. Thomas Axworthy, professeur, Queen s University (Canada) 18. M. Gunther Gebhardt, The Global Ethic Foundation (Allemagne) 19. Professeur Nagao Hyodo, ancien ambassadeur en Belgique (Japon) Secrétaire général 20. Professeur Isamu Miyazaki, ancien ministre du plan (Japon) The InterAction Council acknowledges with gratitude the support given to the Highlevel Expert Group Meeting by the Government of Japan, Global Ethic Foundation for Inter-cultural and Inter-religious Research, Education and Encounter, The Sasakawa Peace Foundation and Deutsche Bank. 5