Rapport sommaire des résultats, leçons apprises et recommandations



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Transcription:

PHOTO CREDIT: SAVE THE CHILDREN Rapport sommaire des résultats, leçons apprises et recommandations ÉVALUATION MULTI-PAYS DE L EMPLOI DES JEUNES ET DES OPPORTUNITÉS D ENTREPRENEURIAT EN AGRICULTURE BURKINA FASO, ÉGYPTE, ÉTHIOPIE, MALAWI, OUGANDA DALBERG GLOBAL DEVELOPMENT ADVISORS EN PARTENARIAT AVEC LA FONDATION MASTERCARD ET SAVE THE CHILDREN

TABLE DES MATIÈRES Avant-propos... 03 Introduction... 04 Jeunesse en Action... 05 Évaluations du marché multi -pays... 05 Aperçu des résultats : Contextes des Pays... 06 Aperçu des résultats : Profils des jeunes... 07 Aperçu des résultats : Opportunités économiques viables pour les jeunes... 08 Aperçu des résultats: Opportunités agricoles et non agricoles viables... 11 Principaux leçons apprises...15 Recommandations sur le programme des moyens de subsistance pour les jeunes par une approche axée sur le marché...16

AVANT-PROPOS Le chômage des jeunes est l un des plus grands défis de l Afrique. Plus de 60 pour cent de chômeurs en Afrique ont moins de 24 ans, et ce segment devrait croître. En 2040, l Afrique aura la plus grande part de la population active mondiale. Partant de ce constat, Save the Children Canada et la Fondation MasterCard ont commencé en 2012 un partenariat de travail au profit des jeunes non scolarisés. Le projet aide les jeunes à acquérir des compétences et à effectuer la transition vers la scolarisation, la formation professionnelle ou la petite entreprise. Il met l accent sur le secteur agricole au Burkina Faso, Égypte, Malawi, Ouganda et Éthiopie. Ce rapport vise à assurer une maitrise du marché des pays d intervention. Ses conclusions serviront à informer et à façonner l approche de formation du projet au profit des jeunes. Il nous donne également l occasion d en apprendre plus sur les opportunités de promotion économiques pour les jeunes en Afrique subsaharienne et de partager nos résultats. Nous nous engageons également à écouter la voix des jeunes afin que notre programme réponde à leurs aspirations. Avoir une idée de l intérêt des jeunes pour l agriculture a été un élément clé de ce travail. Ce rapport représente un engagement commun à une formation basée sur la demande et au partage de leçons à toutes les étapes du projet. Nous avons bon espoir que les leçons tirées de ce rapport pourront être appliquées à d autres initiatives d emploi des jeunes, afin qu ils aient à travers le monde l opportunité d assurer durablement leur moyen de subsistance. Nous partagerons davantage de leçons apprises à travers le Partenariat Aide-Université pour la Recherche en Éducation, ainsi que des conférences et événements tout au long de l année. Reeta Roy Présidente et chef de la direction La Fondation MasterCard Patricia Erb Présidente et chef de la direction Save the Children Canada PAGE 3

INTRODUCTION L agriculture reste au cœur de l agenda de développement de presque tous les pays d Afrique. En 2012, l agriculture représentait 65 % du produit intérieur brut (PIB) de l Afrique et employait plus de 65 % de sa population 1. Malgré un réel potentiel de stimulation de la croissance économique, de réduction significative du chômage, du sous-emploi, de la faim et de la malnutrition en Afrique, l agriculture est souvent perçue comme offrant peu d opportunités pour une vie décente. Les jeunes africains dont 70 % 2 vivent en zones rurales, considèrent souvent l agriculture comme une activité de subsistance avec des gains faibles et des options limitées de créativité ou d innovation. Beaucoup voient leur avenir dans un milieu urbain, technologiquement plus avancé. Aujourd hui, la moyenne d âge des agriculteurs (trices) africains(nes) tourne autour de la soixantaine 3, tandis que de nombreux jeunes sont au chômage ou sont sous-employés. Les statistiques donnent un message clair. Si l agriculture est au cœur des objectifs du développement économique et humain en Afrique, les jeunes doivent être soutenus afin de trouver et créer des opportunités pour l innovation, la diversification et l augmentation des rendements dans le secteur agricole. Le défi consiste à motiver les jeunes afin qu ils voient leur avenir dans l agriculture. Ceci peut se faire en engageant leur créativité le long de divers aspects de la chaîne de valeur, en concevant des programmes de développement de compétences basés sur la demande, en facilitant l accès aux services financiers et à l éducation financière, en offrant un soutien continu, et, surtout, en permettant aux jeunes de comprendre et négocier les opportunités au-delà de leur communauté immédiate. Les données sur ce qui constitue des opportunités viables au niveau des filières agricoles restent ambiguës et incohérentes à travers le continent. En outre, ce qui peut être viable pour un agriculteur adulte, expérimenté avec un accès à la terre, au crédit et possédant de vastes réseaux sociaux peut ne pas être de même pour un jeune de 17 ans avec moins d actifs, mais, peut-être, avec une plus grande volonté d essayer de nouvelles approches. 1 Données de la Banque Mondiale (2013) 2 OIT: Le Développement Rural par le Travail Décent, (2012), page 1 3 Le FARA - Blog AASW, Kalu Samuel, Qui prendra la place de l agriculteur africain vieillissant? (2012) PAGE 4

JEUNESSE EN ACTION En 2012, Save the Children, en partenariat avec la Fondation MasterCard, a initié un programme ambitieux de cinq ans - Jeunesse en Action - qui vise à soutenir 44 700 jeunes vivants en zones rurales au Burkina Faso, Égypte, Éthiopie, Malawi et Ouganda. L objectif général du programme Jeunesse en Action est d améliorer le statut socio-économique des jeunes garçons et filles vulnérables et non scolarisés par un processus non-formel d apprentissage par l expérience qui permettra de faciliter leur transition vers un emploi décent dans le domaine agricole ou un retour à la scolarisation. L approche principale consiste à doter les jeunes sélectionnés (non scolarisés, âgés de 12 à 18 ans 4 ) avec des compétences pertinentes du marché incluant l alphabétisation et les notions de calculs, les compétences financières, les compétences de vie et les compétences relatives à l employabilité. À l issue de cette phase de formation, il s agira de les soutenir dans l utilisation de ces compétences pour la transition vers des activités économiques viables ou des activités éducatives. ÉTUDE DE MARCHÉ MULTI-PAYS Afin d identifier et prioriser les sous-secteurs agricoles locaux à fort potentiel de génération d opportunités pour les jeunes (création d entreprise ou embauche) ainsi que les compétences nécessaires pour accéder à ces opportunités, une étude de marché multi-pays a été effectuée en 2013 par Dalberg Global Development Advisors. L étude a consulté 2.000 jeunes (41 % de filles), 320 employeurs et 150 personnes ressources au Burkina Faso, Égypte, Éthiopie, Malawi et Ouganda. Chacune des études réalisées dans ces cinq pays a généré un rapport important et détaillé, validé avec les parties prenantes nationales et utilisé afin de guider la conception du programme Jeunesse en Action, y compris son action politique. Tandis que les principales conclusions, leçons apprises et les recommandations sont résumées dans ce document de synthèse, un Rapport de Synthèse Multi-pays plus détaillé est disponible à www.savethechildren.ca/youth-in-action, de même que les rapports de chaque pays. 4 Notez que l ensemble du programme concerne les 12-18 ans. Cependant, les évaluations de marché ont été basées sur les opportunités viables pour les 15-18 ans respectant les limites légales d âge sur l emploi PAGE 5

APERÇU DES RÉSULTATS : CONTEXTES DES PAYS Contexte politique : Tous les cinq pays étudiés ont des politiques et / ou des documents de stratégie portant sur l emploi des jeunes et le développement du secteur agricole. Ces politiques reconnaissent généralement le fort potentiel et l importance de la jeunesse dans la transformation économique. Cependant, la plupart de ces politiques restent indécises sur les investissements spécifiques qui doivent être réalisés et se concentrent particulièrement sur la formation avec une considération limitée, s il y a, des questions plus larges de l accès à la terre et du financement. Contexte socio-économique : La pauvreté, l accès limité aux services, l insuffisance des infrastructures de transport et les faibles niveaux d alphabétisation caractérisent la plupart des communautés dans lesquelles l étude a été réalisée. Tandis que 38 % des jeunes (41 % de garçons et 34 % de filles) ayant participé à l étude ont déclaré gagner un revenu, la plupart ont indiqué que ce revenu était saisonnier et imprévisible. Les jeunes qui ont participé à l étude n étaient pas scolarisés et les niveaux d alphabétisation ont varié entre et au sein des pays. Les jeunes en Éthiopie et en Égypte étaient plus confiants quant à leurs niveaux, tandis que les jeunes du Burkina Faso ont indiqué un niveau très faible ou inexistant d alphabétisation. Accès à la terre : Tandis que dans certains pays, comme l Éthiopie, les jeunes ont considéré l accès à la terre comme une contrainte majeure, dans d autres, les jeunes ont indiqué qu ils y avaient déjà accès ou pourraient accéder à cette ressource. En général, dans les pays où l accès à la terre était moins difficile, les garçons étaient plus confiants sur leur capacité à posséder, louer ou utiliser la terre. Toutefois, parmi les jeunes qui ont déclaré avoir accès à la terre dans un district en Ouganda, 79 % étaient des femmes. Accès au crédit : Les défis étaient similaires dans tous les cinq pays et comprenaient d importantes exigences de garantie, le manque d instruction financière chez les jeunes, des prêts à montants limités, la durée et le délai de remboursement, le manque d assurance du risque crédit et le manque de mécanismes financiers adaptés aux jeunes. Les systèmes bancaires étaient sous- développés en zones rurales dans la plupart des pays et les services d épargne et programmes de prêts n étaient pas accessibles à ce groupe d âge plus jeune. Il sera important d étudier et d analyser davantage les conditions légales d emprunt sécurisées pour les groupes d âge plus jeune. Contexte de partenariat : Dans tous les pays participant à l étude, les intervenants issus des secteurs privé, public et à but non lucratif ont exprimé un vif intérêt pour la collaboration avec Jeunesse en Action à différents niveaux et notamment sur la formation, en offrant des opportunités d apprentissage et/ou d emploi et en liant les activités agricoles à d autres secteurs, tels que l exploitation minière et le tourisme. En général, tandis que plusieurs programmes similaires existent à plusieurs niveaux dans les pays, aucun ne travaille avec ce groupe d âge plus jeune ou n offre un ensemble exhaustif d interventions, particulièrement en zones rurales. Ça ne me dérange pas d apprendre sur l agriculture car cela sera directement lié à ce que je fais actuellement. Garçon à Ach-Charqiya, Égypte PAGE 6

APERÇU DES RÉSULTATS : PROFILS DES JEUNES Dans tous les cinq pays, les jeunes qui ont participé à l étude ont indiqué généralement un faible niveau d éducation, avec 15% des jeunes n ayant jamais fréquenté l école et 37 % n ayant pas terminé l école primaire. Les données sont similaires dans les deux groupes de 12-14 et 15-18 ans. Une meilleure performance scolaire a été signalée en Égypte et en Éthiopie et des résultats scolaires nettement inférieurs au Burkina Faso, au Malawi et en Ouganda. Les différences entre les genres dans les résultats scolaires n étaient pas surprenantes avec les garçons présentant un niveau de scolarisation supérieur à travers les pays et régions. Les parents qui ont participés aux groupes de discussions ont indiqué qu ils mettaient en priorité la scolarisation des garçons en raison des contraintes financières. Il est également important de noter que l accès à une éducation gratuite et obligatoire n était pas un facteur déterminant. Les coûts supplémentaires requis pour envoyer les enfants à l école (vêtements, fournitures, transport, etc.) ainsi que le coût d opportunité lié au revenu potentiel que les jeunes peuvent générer jouent un rôle considérable dans les décisions des parents sur la scolarité. La langue d enseignement a été perçue comme un problème particulier au Burkina Faso et en Ouganda, étant donné que la plupart des jeunes qui n ont jamais fréquenté l école ou l ont abandonnée tôt avait respectivement, une compétence limitée en français ou en anglais, et ont exprimé une préférence pour l apprentissage dans leur langue locale avec un accent sur les compétences de base. Dans tous les pays, les jeunes ont exprimé un vif intérêt pour l amélioration de leurs compétences en alphabétisation et notions de calculs et voient celles-ci comme essentielles pour l amélioration de leurs conditions de vie. Il existe également des différences fondamentales dans le désir et l intérêt des jeunes de la tranche d âge 12-14 ans à retourner à l école. Le Burkina Faso et le Malawi sont les pays où il y avait plus de diversité, avec certaines régions montrant que moins de 50 % des garçons enquêtés n avaient aucune envie de retourner à l école. Pour tous les autres pays, les jeunes de ce groupe d âge ont voulu retourner à l école; toutefois, la préférence pour l éducation générale versus l éducation professionnelle variait selon les pays. Dans le groupe plus âgée, les jeunes ont exprimé un intérêt limité à retourner à l école bien que beaucoup, en particulier les garçons, ont tenu à suivre une formation professionnelle. Quand ils abandonnent l école, ils restent analphabètes et ne peuvent donc pas poursuivre leurs études. Des parents à Mchinji, Malawi PAGE 7

APERÇU DES RÉSULTATS: OPPORTUNITÉS ÉCONOMIQUES VIABLES POUR LES JEUNES Les opportunités d emploi en zones rurales : Bien que l échantillon des employeurs interrogés ait été limité seulement aux plus grands employeurs actifs dans le secteur agricole dans une région donnée au sein des cinq pays, leurs projections de recrutement sur les cinq prochaines années étaient relativement similaires : il y a et il y aura toujours peu d opportunités d emplois directs pour les jeunes de ce groupe d âge et avec ce niveau de compétence. Dans le contexte économique et politique actuel, l auto- emploi semble donc être la principale voie pour les jeunes. Là où les emplois sont disponibles, ils sont généralement accessibles uniquement aux jeunes d au moins 18 ans (15 ans pour l Égypte). En outre, les postes de niveau débutant exigent des niveaux d éducation supérieurs à ceux des jeunes ciblés par le programme. Les entreprises agricoles ont été invitées à identifier les compétences requises pour les jeunes, en particulier pour les postes niveau débutant et peu qualifiés. L analyse montre une certaine diversité entre les pays. Les compétences de base ont été jugées plus importantes dans certains pays, avec notamment les mathématiques, qui sont souvent considérées comme essentielles pour que les jeunes évoluent dans des positions de direction ou de supervision. Les compétences non techniques ont été mises en évidence dans tous les domaines, avec en particulier l honnêteté et la capacité à travailler en équipe. Figure 1: Résumé des compétences requises par les employeurs et leur évaluation de ces compétences chez les jeunes en Égypte L ÉVALUATION DES EMPLOYEURS SUR LES COMPÉTENCES DE VIE DES JEUNES 100% LES EXIGENCES DES EMPLOYEURS CONCERNANT LES COMPÉTENCES DE VIE DES JEUNES 100% CAPACITÉ ÀTRAVAILLER EN ÉQUIPE TRAVAILLER DUR ET ÊTRE ENGAGÉ DANS LE TRAVAIL 12% 28% 34% 26% 5% 32% 34% 29% 36% 30% 24% 9% 63% 20% 10% 7% HONNÊTETÉ 7% 19% 27% 47% 49% 41% 5% 5% INSUFFISANT BON CRITIQUE ASSEZ IMPORTANT MOYEN EXCELLENT TRÉS IMPORTANT SANS IMPORTANTANCE PAGE 8

L auto-emploi et le développement des entreprises dans les zones rurales : Il y a un manque d emplois formels et décents pour les jeunes en zones rurales dans la plupart des pays, et compte tenu du contexte rural surtout pauvre dans les zones d intervention du programme, les perspectives d emplois rémunérés sont très limitées. Même si un partenariat avec le secteur privé pour aider les jeunes à accéder à l emploi est critique, l auto-emploi est considéré comme le principal moyen par lequel le programme peut soutenir les moyens de subsistance pour les jeunes. En Égypte, l auto- emploi à travers le développement des entreprises sera un mécanisme pour créer plus d opportunités pour les jeunes. L entreprenariat à travers le développement des micros et petites entreprises (MPE) a déjà fait ses preuves comme un moteur de l emploi dans le pays où 98 % du total des entreprises sont des MPE 5. En Éthiopie, le développement des entreprises, notamment les MPE, a également fait ses preuves comme locomotive d emploi dans le pays, représentant 80 % de l auto-emploi dans le secteur informel 6. Pour que les jeunes s engagent avec succès dans l entreprenariat au niveau des filières à fort potentiel, ils devront avoir un accès adéquat au financement, à la terre, être dotés d aptitudes et de compétences spécifiques, ceci en intégrant la dimension genre en vue de soutenir l égalité des sexes. En Ouganda, l auto- emploi et le développement des entreprises seront plus susceptibles de permettre aux jeunes d améliorer leurs moyens de subsistance étant donné que le pays a le taux le plus élevé d entrepreneurs motivés par les nécessités (44 %) versus d entrepreneurs motivés par les opportunités (56 %) 7. Au Malawi, les entrepreneurs opèrent par nécessité parce qu ils n ont pas d autres options et ont besoin d une source de revenu. L étude de marché a révélé que 62 % des jeunes entre 15 et 18 ans sont engagés dans une certaine forme d activité saisonnière ou irrégulière. Au Burkina Faso, l auto-emploi n est pas développé dans les régions cibles. Des groupes de discussions ont montré que les jeunes passent le plus de leur temps à travailler dans les champs et à la maison (surtout les filles). Pour offrir plus d opportunités aux jeunes dans les domaines concernés, des efforts supplémentaires de démonstrations des opportunités d entreprenariat aux jeunes et à leurs parents seront nécessaires. 5 The Egyptian-British Chamber of Commerce, Strategies for Egypt s Economic Recovery Post Arab-Spring, Workshop-28 June 2012, King s College London (2012), http://www.theebcc.com/cal_events/28-jun-2012 6 Desta, Solomon, Desk Review of Studies Conducted on Women Entrepreneurs in Ethiopia (2010) 7 Global Entrepreneurship Monitor : GEM Uganda 2003 Executive report, page 16 (2003), http://www.gemconsortium.org/docs/download/642 PAGE 9

Tableau 1: Intérêt des jeunes dans l agriculture PAYS JEUNES INDIQUANT AVOIR UN INTÉRÊT POUR L AGRICULTURE Burkina Faso Boucle du Mouhoun : 97 % d hommes et 100 % de femmes Cascades : 63 % d hommes et 59 % de femmes Hauts Bassins : 52 % d hommes et 37 % de femmes Égypte Assiout : 83 % d hommes et 66 % de femmes Buheïra : 44 % d hommes et 61 % de femmes Ach-Charqiya : 78 % d hommes et 71 % de femmes Éthiopie Gubalafto : 92 % d hommes et 77 % de femmes Habru : 56 % d hommes et 39 % de femmes Raya Kobo : 69 % d hommes et 79 % de femmes Gidan : 100 % d hommes et 94 % de femmes Malawi Mchinji : 92 % d hommes et 87 % de femmes Ntchisi : 82 % d hommes et 72 % de femmes Rumphi : 80 % d hommes et 78 % de femmes Ouganda Bundibugyo : 61 % d hommes et 25 % de femmes Kasese : 47 % d hommes et 29 % de femmes Ntoroko : 22 % d hommes et 38 % de femmes PAGE 10

APERÇU DES RÉSULTATS: OPPORTUNITÉS AGRICOLES ET NON AGRICOLES VIABLES Pour évaluer les opportunités agricoles, l étude a segmenté chaque filière en deux catégories : la production végétale et les opportunités de valeur ajoutée. Des critères d évaluation pour chaque segment, y compris l accès au financement, à la terre, les compétences requises, l égalité des sexes, et les facteurs de risque ont été établis. Les évaluations ont cherché à identifier les filières qui permettront de générer des revenus rapidement avec un faible investissement. Les résultats détaillés dans le rapport, concluent que les opportunités viables au niveau des différentes filières sont spécifiques à chaque région. Toutefois, l élevage de volaille a été identifié comme une filière à fort potentiel commune à tous les pays et régions. Tableau 2: Résumé de la méthodologie de sélection CATÉGORIE OPPORTUNITÉ DE LA FILIÈRE CRITÈRES D ÉVALUATION CRITÈRES TRANSVERSAUX Production végétale Cultures (de rente et vivrière) Capacité de la région Rentabilité du produit Intrant / exigence de production Opportunité de marché Temps de la récolte Intérêt des jeunes Accès au financement Accès à la terre Compétences requises Égalité des sexes Facteurs de risque Opportunités de productions supplémentaires Fruits Légumes Apiculture Élevage Capacité de la région Intrant / exigence de production Opportunité de marché Temps de la récolte/ marché Accès au financement Accès à la terre Compétences requises Égalité des sexes Intérêt des jeunes Facteurs de risque PAGE 11

En ce qui concerne les opportunités de valeur ajoutée, l étude a révélé que, à petite échelle, la transformation simple des produits tels que les céréales, légumes ou fruits est plus viable pour les jeunes que les systèmes plus complexes requis pour la transformation de la viande. Les opportunités incluaient par exemple, la transformation du maïs et du riz au Burkina Faso; les produits à base de teff et de sorgho tels que la farine, les produits alimentaires et les aliments pour animaux en Éthiopie; les produits à base de maïs et de manioc en Ouganda; et ceux à base de blé et de maïs en Égypte. Des opportunités non agricoles ont également été évaluées, en particulier pour les jeunes qui ne sont pas intéressés par des activités de production végétale ou de transformation. Ceux-ci incluent l approvisionnement en intrants, l irrigation à petite échelle, la fabrication d outils, le transport, etc. Toutefois, ces activités nécessitent de plus longues périodes de formation, ainsi que certaines compétences préalables et des niveaux d éducation. Figure 2: Évaluation de la filière et résumé des critères sélection - L exemple de la banane en Ouganda PAGE 12

L étude a identifié les principaux critères qui doivent être mis en place pour que les jeunes réussissent. Ceux-ci comprennent : Lien entre les capacités de la région et l intérêt des jeunes : Les jeunes ont besoin d être soutenus pour comprendre et évaluer la valeur potentielle de la culture ou du produit transformé dans lequel ils envisagent s engager. Intrant / exigence de production : Les jeunes ont besoin d accéder aux intrants tels que les semences adaptées, des installations de stockage, des engrais, des pesticides et technologie améliorée (outils). Opportunité de marché : Les jeunes devront négocier l accès aux marchés, des prix de marché relativement élevés et une variabilité de prix de modérée à élevée. L intensification agricole et / ou la transformation peuvent aussi ouvrir de plus grandes opportunités de marché. Mise sur le marché : Pour les activités agricoles ainsi que les activités non agricoles, le laps de temps depuis les intrants jusqu à la vente devrait être relativement court, idéalement de six mois, pour donner aux jeunes le retour sur investissement rapide dont ils ont besoin. PAGE 13

Tableau 3 : Opportunités des filières PAYS FILIÈRES À HAUT POTENTIEL OPPORTUNITÉS DE VALEUR AJOUTÉE OPPORTUNITÉS DE SOUTIEN Burkina Faso Maïs, riz, élevage de volailles et élevage de bétail Transformation à petite échelle du riz et du maïs en farine, autres produits alimentaires et aliments pour animaux Mécanique et entretien des équipements, usinage du riz, et transport Égypte Pomme de terre, betterave à sucre, mouton et volailles Transformation à petite échelle du maïs et du blé en farine, autres produits alimentaires et aliments pour animaux Potentiel pour la transformation de la viande (mouton et volaille) à moyen et à long terme Approvisionnement en intrants, techniques modernes d irrigation, transport, stockage, distribution, marketing, entretien des équipements / fabrication d outils et services para-vétérinaires Éthiopie Sorgho, teff, chèvre et volaille Transformation à petite échelle du teff et du sorgho en farine, produits alimentaires et aliments pour animaux Potentiel pour la transformation de la viande (chèvre et volaille) à moyen et à long terme Approvisionnement en intrants, irrigation à petite échelle, transport, stockage, distribution, marketing, entretien des équipements / fabrication d outils et services para-vétérinaires Malawi Porc, volaille, manioc et soja Transformation à petite échelle du manioc et du soja en produits alimentaires et farine Potentiel pour la transformation de la viande (porc et volaille) à moyen et à long terme Approvisionnement en intrants, irrigation à petite échelle, transport, stockage, distribution, marketing, entretien des équipements / fabrication d outils et services para-vétérinaires Ouganda Chèvre, volaille, manioc et maïs Transformation à petite échelle du maïs et du manioc en produits alimentaires et aliments pour animaux Potentiel pour la transformation de la viande (chèvre et volaille) à moyen et à long terme Approvisionnement en intrants, irrigation à petite échelle, transport, stockage, distribution, marketing, entretien des équipements / fabrication d outils et services para-vétérinaires PAGE 14

PRINCIPALES LEÇONS APPRISES Les études de marché ont cherché à identifier les opportunités au niveau des filières agricoles à fort potentiel, ceci en tenant compte des défis, opportunités et besoins des jeunes dans les zones d impact. Elles ont également exploré la façon dont les jeunes peuvent développer leurs compétences afin d accéder aux opportunités identifiées et améliorer ainsi leurs moyens de subsistance. Dans cette lancée, les leçons suivantes apprises peuvent non seulement aider à façonner le programme Jeunesse en Action, mais également élargir les connaissances et améliorer les pratiques. Mettre en œuvre des actions de développement de compétences spécifiques au milieu et qui intègrent le savoir-être et la santé : La formation qui met l accent sur la santé sexuelle et reproductive ainsi que diverses compétences de vie, devrait être de mise dans tout programme de formation. Fournir une formation à multiples dimensions et des opportunités d apprentissage : Les programmes peuvent également appuyer davantage le développement des compétences en i ) renforçant les compétences en rédaction de plans d affaires / développement de projet, permettant ainsi aux jeunes de transformer des idées d affaires en initiatives concrètes; ii ) soutenant les écoles locales afin qu elles ajustent l éducation et la formation offertes, aux besoins des enfants non scolarisés; et iii) formant sur la sélection, la planification et la gestion d une microentreprise. Les formations devraient aussi explorer les avantages des systèmes de production diversifiés et intégrés. Travailler avec les parents / tuteurs : Il est essentiel d obtenir l appui et la participation des parents / tuteurs à toutes les étapes du programme. Associer les parents aux interventions du programme sera bénéfique vu que ceux-ci étaient en particulier intéressés à également tirer bénéfice par exemple de l amélioration des techniques de production agricole car étant eux-mêmes souvent agriculteurs. Prendre entièrement en compte la dimension genre : Les femmes rencontrent plus d obstacles que les hommes, ce qui influence leur capacité à rester compétitives dans le secteur et impacte globalement leurs moyens de subsistance. Sur la base des consultations avec les intervenants, ces obstacles peuvent être atténués, d abord, par l intégration des femmes dans des filières spécifiques facilitant l entreprenariat. Les programmes d interventions doivent être sensibles au genre afin de répondre pleinement aux intérêts et défis spécifiques aux garçons et aux filles, notant que les filles sont plus vulnérables à la discrimination basée sur le sexe sur plusieurs dimensions, ce qui affecte leur rôle dans la société, et par conséquent leurs actifs de développement, le niveau de scolarité et le potentiel de gain. La composante genre entre particulièrement en jeu quand il s agit de l accès à la terre. À ce titre, des mesures devraient être prises pour soutenir et faciliter l accès aux facteurs nécessaires, tel que la terre, pour démarrer une petite entreprise, ainsi que des ateliers de sensibilisation genre et des formations. PAGE 15

Un soutien post-programme au fur et à mesure que les jeunes effectuent la transition vers des moyens de subsistance viables : Après avoir suivi les formations pertinentes, une phase critique sera d appuyer les jeunes (directement ou à travers des partenaires locaux) dans la sélection de leur activité professionnelle ou autres voies éducatives et d y réussir. Selon le type d intervention, un soutien continu post-programme devrait être fourni afin d assurer une transition réussie de l apprentissage à l entreprenariat (particulièrement lors des premières étapes). Des exemples d appui peuvent porter sur la mise en relation des jeunes avec des organismes gouvernementaux et structures officielles (le bureau des coopératives locales, le bureau des petites et micros entreprises) qui peuvent fournir une assistance additionnelle, et / ou la mise en relation avec des mentors issus du milieu des affaires. En outre, les jeunes auront également à compter sur le soutien de leurs parents et des membres de la communauté pour une transition réussie. RECOMMANDATIONS POUR UNE PROGRAMMATION DES MOYENS DE SUBSISTANCE DES JEUNES PAR UNE APPROCHE MARCHÉ Bien que les recommandations géographiquement spécifiques aux opportunités viables soient disponibles dans les études de marché propres à chaque pays, le Rapport de Synthèse énonce des recommandations sur les composantes de base qui devraient être prises en compte dans la conception et la mise en œuvre de programmes adoptant une approche marché pour le renforcement des moyens de subsistance des jeunes, y compris le programme Jeunesse en Action. Effectuer des études de marché pour informer la conception du programme : Soit avant, ou immédiatement après l approbation du programme, des études de marché approfondies sont essentielles à l élaboration des activités de formation, d emploi et de MPE. En outre, une étude de marché effectuée tôt aide à sensibiliser la communauté et à favoriser le dialogue communautaire sur les opportunités et les défis que rencontrent les jeunes dans la sécurisation des moyens de subsistance décents. La participation des secteurs privé et public dans les études de marché contribue à établir les fondations pour des partenariats efficaces en particulier en termes d identification de opportunités d apprentissage, d emploi et de formation. Engager les jeunes en tant que participants actifs à la conception du programme: Les jeunes, garçons et filles, apportent des connaissances locales et sont les mieux placés pour identifier leurs propres intérêts. Les engager au début de l élaboration du programme assure que les interventions sont adaptées à leurs besoins et aspirations et renforce leur sentiment d appartenance à la conception et à la mise en œuvre du processus. La validation des résultats de recherche auprès des jeunes réaffirme l importance de leur voix dans le processus. PAGE 16

Engager les parents et les familles dans les études de marché : Les parents et les membres de la famille sont la première ligne de soutien des jeunes. Ils sont des employeurs et des entrepreneurs, ainsi que les principaux fournisseurs de soutiens matériel et moral. Les parents sont également les anciens du village et peuvent souvent donner des informations approfondies sur les conditions économiques et sociales de la communauté. En outre, les engager dans les activités d étude de marché leur donne une meilleure connaissance du programme et, par extension, accroit la probabilité qu ils encouragent leurs fils et leurs filles à y participer. Examiner attentivement la façon dont la viabilité est déterminée pour un groupe d âge plus jeune : Les jeunes âgés de 15 à 18 ans possèdent déjà souvent des actifs tangibles et non tangibles. Cependant, leurs ressources et compétences de base ainsi que leurs attentes et aspirations diffèrent des celles de groupes plus âgés. Les activités économiques viables pour les jeunes doivent prendre compte de leur capacité à accéder à des actifs tangibles tels que la terre, l équipement, le capital financier et les intrants ainsi que leurs aptitudes à créer des actifs non tangibles tels que les connaissances, les compétences, le capital social et la confiance en soi. Les jeunes mettent souvent en priorité le retour rapide sur investissements, ce qui signifie que les activités économiques proposées devraient prendre en compte le temps. Enfin, et surtout très important, les garçons et les filles de ce groupe d âge restent très vulnérables à l exploitation et aux abus potentiels. Les activités économiques proposées devraient mettre en priorité et clairement définir les conditions pour un travail sans danger, légal et convenable, en tenant compte de l âge et du genre. Intégrer pleinement les considérations genres dans tous les aspects du programme : Les filles et les garçons ont des relations différentes avec le marché et les opportunités économiques, particulièrement en milieu rural en Afrique. Il est essentiel de s assurer que les études de marché ainsi que la programmation ajustée en fonction de leurs résultats, prennent en compte le genre à tous les niveaux. Concevoir et mettre en œuvre des programmes de formation et de renforcement de capacités intégrés, et pertinents par rapport à l âge et au marché : Les études de marché ont montré que les jeunes ont besoin et ont le droit de développer un large éventail de compétences requises par les employeurs. Les jeunes vulnérables et non scolarisés ont particulièrement besoin de développer des compétences de base en alphabétisation et notions de calculs, en savoir-être et des compétences relatives à l employabilité telles qu identifiées par les employeurs. Peu de programmes combinent actuellement cet ensemble. S assurer que les programmes de formation offrent des expériences pratiques donnant aux jeunes l opportunité d interagir avec les marchés et les communautés : Les études de marché ont montré que de nombreux jeunes travaillent déjà et leur intérêt pour un apprentissage additionnel dépend de sa pertinence avec leur expérience et leur d âge. Les opportunités pratiques offrent aux jeunes l occasion de mettre immédiatement en pratique leurs compétences, augmentant ainsi la pertinence de l apprentissage. PAGE 17

Engager les secteurs public et privé dans la conception et la mise en œuvre du programme : L association des employeurs à la phase initiale de conception a permis à Jeunesse en Action de se concentrer sur les compétences requises par le marché, et l engagement des acteurs étatiques favorise l adhésion et minimise la duplication des efforts. Avec le déroulement du programme, le renforcement de ces relations sera impératif afin d améliorer les chances d emploi et de soutien aux jeunes. Engager le gouvernement et les communautés pour l amélioration des cadres politiques visant le renforcement des opportunités pour les jeunes : Quoique tous les pays faisant partie de l étude aient des politiques qui soutiennent l emploi des jeunes, celles-ci sont souvent étroitement définies en termes de formation. Avec le déroulement du programme Jeunesse en Action, les données et la voix des jeunes devraient être utilisées pour démontrer la nécessité de politiques plus globales qui tiennent compte de l accès aux ressources telles que l éducation et les opportunités d emploi, la terre, le capital et les services de développement d affaires appropriés à l âge. Fournir un ensemble de services de soutien aux jeunes aux au fur et à mesure qu ils effectuent la transition vers des opportunités d emploi : La formation est un point de départ; seule, elle ne suffit pas à assurer la transition des jeunes vers des opportunités décentes d éducation ou d emploi. Avec le déroulement du programme Jeunesse en Action, un ensemble de soutien post-formation doit être mis en place pour veiller à ce qu ils reçoivent le mentorat et les liens requis pour des résultats plus fructueux. Documenter et diffuser les résultats : Compte tenu de sa portée, de son échelle ainsi que de son vaste dispositif de Suivi et Évaluation (S & E), Jeunesse en Action offre un potentiel de développement d une base de données sur la programmation efficace dans le domaine de l emploi des jeunes. La documentation et la diffusion des résultats du programme offriront aux pratiquants et aux décideurs politiques une riche base de données et d analyse bénéficiant à d autres programmes et aux efforts politiques de développement. PAGE 18