Collections et dépôts techniques aux XVIIIe et XIXe siècles



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Transcription:

Collections et dépôts techniques aux XVIIIe et XIXe siècles

INTRODUCTION * Soraya BOUDIA: tension chez les scientifiques : entre légitimation par le patrimoine / hantise de l obsolescence des représentations de la science Jacques PERRIN (Palais de la Découverte, 1937) : «un contact vivant avec la Science qui continue à se créer» Dominique POULOT (historien du patrimoine) «volonté de s ancrer dans le présent» exprimer «la force des valeurs de contemporanéité, et du goût pour le neuf».

* Dans le passé aussi : Les collections techniques et l actualité Rupture avec la culture curieuse : Le cabinet de Ferrante Imperato à Naples, 1672 (Bibliothèque Estense, Modène) Spécialisation Utilité : rapport au présent et à l innovation Ouverture au public 2 nouveautés : transmettre les savoirs techniques protéger les inventions («dépôt»)

I Le Repository de la Society of Arts II Collections et dépôts parisiens

I Le Repository de la Society of Arts Society for the Encouragement of Arts, Manufactures and Commerce (1754- )

1) Les sociétés des arts Mouvement européen (50) (Roger Hahn) Sociétés ouvertes aux praticiens Sociétés non-académiques Sociabilités novatrices * La Société des Arts de Paris (1718-1736) Règlement 1730 : ½ praticiens Commissions mixtes Sociabilités artisanales décloisonnées

* La Society of Arts (1754- ) Société privée 1764 : 2000 membres - Investissement collectif des élites dans le progrès - Soutien aux artisans, opposition aux patents Politique de communication : Transactions

- Réunir les «arts» Wm. Shipley, fondateur : un peintre Exposition artistique 1760 Repository of Arts 1761 Celina FOX

2) La création du dépôt * 158 objets en 1783 Soin des vitrines Effet promotionnel * Contexte : culture visuelle en milieu urbain Pratiques de la visite Show-rooms, vitrines, démonstrations Publicités & Le quartier du Strand, espace boutiquier

* Quel impact? - Peu d effet sur la réplication de modèles (C. Fox) - Mais une diffusion auprès des praticiens culture savante et commerciale Le tract publicitaire de Thomas Brownhill (1781)

- Un usage savant des collections une science des machines Les catalogues des Bailey Catalogues acquis à Paris et réplication de modèles

II Collections et dépôts parisiens Hôtel de Mortagne Noyau des collections du Conservatoire (300 pièces)

1) L hôtel de Mortagne Patrimonialisation des techniques Dispositif étatique d encouragement à l invention Dir. : Alexandre-Théophile Vandermonde Site : ateliers de Jq. Vaucanson, au service de l Etat Rue de Charonne 185 objets entrent ou sont construits (+ 60 de Vaucanson) Vandermonde et Claude-Pierre Molard

* Gestion de l innovation Dépôt public des inventions récompensées et des inventions privilégiées : mise dans le domaine public protection du droit de l inventeur * Diffusion de la culture technique bibliothèque démonstration réplications de modèles : 1/3 des 185 objets Sources : Description des arts et métiers, Encyclopédie, recueils des Bailey (Soc. of Arts) : 9 Mécaniciens spécialisés : Charles Dellié Enseigner par la réplication : Jacques, 1786

* Quel est l impact? Des visites d artisans : J.-B. Bara, serrurier, 1787 présente une invention imitée d un modèle Traces de l activité de construction réseau avec les ateliers des Quinze-Vingts J. MacLeod : métiers construits aux QV pour l HM Dellié s instruit aux QV des machines de Pickford Réseau d institutions et culture technicienne Politisation de la technique

2) Les collections du Conservatoire des arts et métiers A - Décret de la Convention, 1794 Abbé Grégoire Créer un «dépôt de machines, modèles, outils, dessins, descriptions et livres dans tous les genres d arts et métiers». - une mémoire de l innovation - but pédagogique et démonstratif

B - Constitution des collections - héritages 2000 objets début XIXe s. 80000 objets à la fin du XXe s. site des Réserves de Saint-Denis (rénovation : Dominique Ferriot)

- Les modes de constitution des collections Marie-Sophie CORCY Lionel DUFAUX (coll. ferroviaires) M.-S. Corcy : Politique interne à l établissement Evènements extérieurs : expositions universelles 100 000 fr. / exposition 3000 objets 1855 : pendule de Foucault modèles de métiers de Marin 1889 : machine de Léon Bollée

Réseaux de sociabilité Académie, Sociétés savantes Société d Encouragement Société française de photographie Inventeurs, constructeurs, industriels La presse : La Nature. Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie : entrée des photographies scientifiques Spécimens de nuages prise à l Observatoire du Vatican, Etincelles obtenues par la bobine de Ruhmkorff dites «Figures de Trouvelot», Federico Mannucci, vers 1890. Etienne Léopold Trouvelot, vers 1888. Epreuve positive sur papier aristotype Epreuve positive sur papier aristotype. Inv. 12157-2. Gaston Tissandier: Conservatoire et Soc. d encouragement

C Usages des collections le rôle pédagogique la démonstration par un expert Claudine FONTANON : «une pédagogie intermédiaire entre l ancien mode des métiers et un enseignement de sciences appliquées en gestation» Lien avec les dessins (15000, le Portefeuille) : LAVIS Alain MERCIER

La direction du général Morin (1849-1880) les objets dans les cours : rails la chapelle, «galerie des machines en mouvement» (La Nature)

Le musée de la Prévention des accidents (1905)

Conclusion : des collections techniques aux musées industriels Puissance des modèles anglais et français * Mais paradoxe anglais : échec du musée industriel : la Society of Arts abandonne ses collections vers 1840 Elle organise l exposition du Crystal Palace, 1851 South Kensington Museum, 1857 Patent Office Museum pour les machines indépendant en 1864 absorbé par Science Museum 1909 Victoria & Albert Museum et Science Museum

* Le Conservatoire des A & M et les musées industriels Lille, 1853 : Musée industriel et agricole (absorbé dans Museum, 1990) Bruxelles, 1826 : Conservatoire des arts et métiers 1830 : Musée industriel 1861 : disparaît avec Marcellin Jobard Lyon : Conservatoire des Arts (1802) dispersion des collections techniques 1812 Dépôt municipal d invention : Ecole La Martinière 1833 dispersion des collections dès le XIXe s. Musée industriel devenu Musée des Tissus (sans machines)