Ce virus s'attaque aux bactéries. Il est virulent (= peut se multiplier à

Documents pareils
CHAPITRE 3 LA SYNTHESE DES PROTEINES

Dr E. CHEVRET UE Aperçu général sur l architecture et les fonctions cellulaires

Cellules procaryotes Service histologie Pr.k.mebarek

Travaux dirigés de Microbiologie Master I Sciences des Génomes et des Organismes Janvier 2015

ULBI 101 Biologie Cellulaire L1. Le Système Membranaire Interne

TD de Biochimie 4 : Coloration.

IMMUNOLOGIE. La spécificité des immunoglobulines et des récepteurs T. Informations scientifiques

Hépatite chronique B Moyens thérapeutiques

LA MITOSE CUEEP - USTL DÉPARTEMENT SCIENCES BAHIJA DELATTRE

Chapitre 7 : Structure de la cellule Le noyau cellulaire

Contrôle de l'expression génétique : Les régulations post-transcriptionnelles

Initiation à la virologie Chapitre I : Généralités sur les virus

ANTIVIRAUX ET INTERFERONS LES ANTIVIRAUX

VI- Expression du génome

Les OGM. 5 décembre Nicole Mounier

EXERCICES : MECANISMES DE L IMMUNITE : pages

Les outils de génétique moléculaire Les techniques liées aux acides nucléiques

Séquence 2. L expression du patrimoine génétique. Sommaire

Hépatite B. Le virus Structure et caractéristiques 07/02/2013

ÉTUDE FONCTIONNELLE ET STRUCTURALE DE LA PROTÉINE INTÉGRASE DU VIH-1 ET DÉVELOPPEMENT D INHIBITEURS

Biomarqueurs en Cancérologie

Enseignement de Virologie (part. 2) Pr. Y. BAKRI Plan du cours

Contrôle de l'expression génétique :

L immunoenzymologie. Technique puissante couramment utilisée e en recherche et en diagnostic cificité des anticorps pour leurs nes

VIH/SIDA au Burkina Faso : prévention de la transmission verticale mère-enfant et détermination des mutations des gènes gag et pol du VIH-1

Le rôle de l endocytose dans les processus pathologiques

VIRUS DE L'IMMUNODEFICIENCE HUMAINE (HIV)

UNIVERSITÉ FRANÇOIS - RABELAIS DE TOURS. ÉCOLE DOCTORALE «Santé, Sciences, Technologies»

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

Module 5 La maturation de l ARN et le contrôle post-transcriptionnel chez les eucaryotes

Diplôme d Études Approfondies en Biochimie/Biologie Moléculaire. Spécialité : Biologie Moléculaire

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

3: Clonage d un gène dans un plasmide

Contribution des protéines régulatrices Vif et Vpr du VIH-1 dans la résistance aux antirétroviraux chez des patients en échec virologique

4 : MÉTHODES D ANALYSE UTILISÉES EN ÉCOLOGIE MICROBIENNE

Vieillissement moléculaire et cellulaire

PARTIE II : RISQUE INFECTIEUX ET PROTECTION DE L ORGANISME. Chapitre 1 : L Homme confronté aux microbes de son environnement

Création et développement d une base de données sur le VIH

UE : GENE Responsable : Enseignant : ECUE 1. Enseignant : ECUE 2. Dr COULIBALY Foungotin Hamidou

Chapitre 2 - Complexité des relations entre génotype et phénotype

MYRIAD. l ADN isolé n est à présent plus brevetable!

COUSIN Fabien KERGOURLAY Gilles. 19 octobre de l hôte par les. Master 2 MFA Responsable : UE Incidence des paramètres environnementaux

TEST ELISA (ENZYME-LINKED IMMUNOSORBENT ASSEY)

Les débuts de la génétique

SIDA, limites et perspectives de la trithérapie.

La Vinification en Alsace

Evaluation d une nouvelle méthode pour le dosage des anticorps dirigés contre le virus Epstein-Barr

Enseignement de Virologie (part. 2) Pr. Y. BAKRI Plan du cours

La reconnaissance moléculaire: la base du design rationnel Modélisation moléculaire: Introduction Hiver 2006

Résistance du VIH-1 aux antirétroviraux dans les compartiments anatomiques et cellulaires

Le VIH et votre foie

Virus de l hépatite C

Bases moléculaires des mutations Marc Jeanpierre

TRAITEMENTS ANTI-VIRAUX

Séquence 1. Reproduction conforme de la cellule et réplication de l ADN Variabilité génétique et mutation de l ADN

Sérodiagnostic de la polyarthrite rhumatoïde

FACULTE DE MEDECINE DE TOURS

Les cytokines et leurs récepteurs. Laurence Guglielmi

Présentée par. Ben Gaied Nouha. Directeur de Thèse Mr. ALAIN BURGER Professeur Université Nice Sophia-Antipolis

Sommaire de la séquence 7

grande simple microscope microscope inventé années biologie = cellule) et (logos de plus en Anglais. Utilise un La microscopie, 1665,

Rôle de l herpèsvirus humain de type 6 dans le syndrome d hypersensibilité médicamenteuse et le lymphome de Hodgkin

Conférence technique internationale de la FAO

TS 31 ATTAQUE DE FOURMIS!

Tuberculose bovine. Situation actuelle

Vaccinologie et Stratégie de Développement des Vaccins

médicaments et élaboration de thérapies géniques

University of Tokyo Graduate School of Agricultural and Life Sciences et. Kanagawa Academy of Science and Technology

MAB Solut. vos projets. MABLife Génopole Campus 1 5 rue Henri Desbruères Evry Cedex. intervient à chaque étape de

Diagnostic des Hépatites virales B et C. P. Trimoulet Laboratoire de Virologie, CHU de Bordeaux

Transfusions sanguines, greffes et transplantations

BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR QUALITÉ DANS LES INDUSTRIES ALIMENTAIRES ET LES BIO-INDUSTRIES

Hémochromatose génétique non liée à HFE-1 : quand et comment la rechercher? Cécilia Landman 11 décembre 2010

Antiviraux ciblant les polymérases virales

Univers Vivant Révision. Notions STE

Résistance aux antirétroviraux chez les enfants et adolescents infectés par le VIH, suivis au service de pédiatrie du CHU GABRIEL TOURE.

La filtration glomérulaire et sa régulation

Test d immunofluorescence (IF)

Hépatite C une maladie silencieuse..

Annales de Biologie Cellulaire QCM (niveau SVT 1 er année)

Génétique et génomique Pierre Martin

CARACTÉRISATION DES MUTATIONS DU VIRUS HERPÈS SIMPLEX IMPLIQUÉES DANS LA RÉSISTANCE AUX ANTIVIRAUX

TP N 3 La composition chimique du vivant

Séquence 4. La nature du vivant. Sommaire. 1. L unité structurale et chimique du vivant. 2. L ADN, support de l information génétique

Chapitre III Le phénotype immunitaire au cours de la vie

Séquence 6. Mais ces espèces pour autant ne sont pas identiques et parfois d ailleurs ne se ressemblent pas vraiment.

Médecine Pharmacie Dentaire Sage-femme ANNÉE UNIVERSIT AIRE

8/10/10. Les réactions nucléaires

ANTICORPS POLYCLONAUX ANTI IMMUNOGLOBULINES

GUIDE PRATIQUE N 1 HERPES ASSOCIATION HERPES. Agissons contre l herpès

CATALOGUE DES PRESTATIONS DE LA

Vue d ensemble de la vie microbienne

Chapitre 4 : cohabiter avec les micro-organismes. Contrat-élève 3 ème

L'interférence (1935) L'interféron (1957) Les interférons. 1 - les interférons de type I : α, β, λ et ω. (to interfere = empêcher, gêner, s'opposer à)

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002.

Comparaison du kit Diapro pour la détermination des anticorps anti- HDV totaux avec le kit Murex utilisé en routine

Tableau 1. Liste (non exhaustive) des protéines se localisant dans les P-Bodies

Stéphane Priet. Research Group Viral Replicases: Structure, Function & Drug Design. Architecture et Fonction des Macromolécules Biologiques (AFMB)

Transcription:

Les virus I_ Introduction A. Définition Les virus sont des micro-organismes responsables de nombreuses maladies. Ils peuvent infecter des cellules eucaryotes, des archéobactéries et des bactéries. Définition de Chastel (1992) : "Un virus est un objet biologique particulaire infectieux, subcellulaire, doué de continuité génétique et de grande capacité évolutive. Il est constitué d'au moins un acide nucléique, ainsi que des protéines." B. Histoire 1892 : Première découverte d'un virus par Ivanovsky ( virus du tabac ) 1926 : Culture in vitro d'un virus par Carrel 1932 : Observation de virus avec un microscope électronique par Ruska 1978 : premier génome viral séquencé ( ΦX174 ) C. Structure des virus Un virus contient un filament d'acide nucléique ( ADN ou ARN ) stabilisé par des nucléoprotéines dans une capside. On appelle cet ensemble la nucléocapside. Ainsi on distingue les virus nus ( constitués uniquement d'une nucléocapside ) des virus enveloppés ( une enveloppe la recouvre ). La forme extracellulaire structurellement organisée du virus est appelée virion ( ou particule virale ). II_ Infection du phage T4 A. Le bactériophage T4 1) Généralités Ce virus s'attaque aux bactéries. Il est virulent (= peut se multiplier à l'intérieur de son hôte) et lytique (= sortie du virus tue son hôte). Il possède un génome sous forme d'adn double brin linéaire. 2) Structure

B. Cycle de multiplication Le virus ne peut effectuer son cycle que dans les bactéries dites permissives. Dans le cas du phage T4, E. Coli est permissive. 1) Étapes du cycle viral l Adsorption La bactérie est dite sensible si l'adsorption est possible. On appelle le titre phagique initial le nombre de phages par ml avant l'infection. Le taux d'adsorption représente le pourcentage de phages adsorbés. La multiplicité d'infection est le nombre moyen de virus qu'adsorbe une bactérie. l Infection

l Multiplication Cette étape est composée de deux phases : q Phase précoce q Synthèse de réplicases q Synthèse de protéines dégradant l'adn bactérien q Synthèse de protéines bloquant la synthèse de molécules bactériennes q Phase tardive q Synthèse de protéines virales de structure ( notamment la capside ) q Réplication du génome viral l Morphogenèse Trois synthèses s'effectuent en parallèle tandis que de nouveaux virions s'assemblent et s'accumulent. l Libération Plusieurs protéines virales déclenchent la libération : q Holine : cette protéine s'accumule dans la membrane interne. Lorsqu'elle est assez concentrée, la membrane est parsemée de trous permettant au lysozyme de passer. q Lysozyme : cette enzyme dégrades les peptidoglycannes du périplasme, déclenchant la lyse de la cellule et permettant la libération des virions. On peut alors calculer le rendement unitaire ( ou taille de récolte ou taux de multiplication ) le nombre de nouveaux virions par bactérie infectée. Pour T4, il y a à peu près 100 nouveaux virus par bactérie.

D'où l'enrichissement E en phages : E = titre phagique final / titre phagique initial 2) Description du cycle viral Phase d'accumulation Libération Adsorption Morphogénèse Infection Multiplication Phase d'éclipse (= pas de virions matures) On appelle la phase de latence le temps au bout duquel le titre phagique retrouve son titre initial. III_ Structure des virus A. L'acide nucléique 1) Types de génomes Les virus possèdent un génome de 3 à 4 gènes, allant de quelques kilobases à 300 kb. Ils peuvent être composés d'adn ou d'arn, circulaire ( seulement pour les ADN ) ou linéaire, double ou simple brin, en un ou plusieurs exemplaires ( seulement pour les ARN ). On distingue parmi les génomes à ARN : les ARN positifs, pouvant être traduits en protéines à l'instar des ARNm, et les ARN négatifs qui forment le brin complémentaire d'un ARNm codant pour une protéine virale. Le génome viral peut être fragmenté de plusieurs manières : q Segmenté : plusieurs molécules d'acide nucléique différentes se trouvent dans la même particule virale. q Multipartite : plusieurs molécules d'acide nucléique différentes sont séparées dans des particules virales différentes. q Seulement chez les virus de végétaux 2) Compaction des génomes viraux

Les génomes viraux sont compactés au maximum. Ainsi, ils contiennent très peu de séquences intergéniques et peu d'introns. On y trouve souvent des promoteurs ou des régulateurs des gènes viraux. Le virus va employer différentes techniques permettant, avec une séquence moindre, de coder pour un grand nombre de protéines : l ARNm polycistroniques : Seulement chez les bactériophages. Un même ARNm pourra être traduit en plusieurs protéines différentes, car il contiendra plusieurs unités transcriptionnelles. AUG STOP AUG STOP 5' RBS RBS 3' Protéine 1 Protéine 2 l Chevauchement des gènes : Selon la phase de lecture des gènes, l'arn transcrit sera différent. ATGCTAGCTAGCATGCATCTAGCATCGATC 5' 3' Première phase de lecture Deuxième phase de lecture Troisième phase de lecture l Codages des deux brins : Chez les virus disposant d'adn double brin, les deux brins peuvent chacun porter des gènes différents. Ainsi on observe souvent une structure disposant de régulateurs au niveau de l'origine de réplication. On distingue alors les gènes précoces, exprimés en début d'infection, des gènes tardifs. Promoteur des gènes tardifs ORI Promoteur des gènes précoces Gènes tardifs Gènes précoces l Épissage alternatif : Seulement chez les virus des eucaryotes. Selon l'épissage appliqué aux pré- ARN viraux, les ARNm matures seront différents.

Intron Intron 5' Exon 1 Exon 2 Exon 3 3' Clivage simple des introns : 5' Exon 1 Exon 2 Exon 3 3' Épissage alternatif 5' Exon 1 Exon 3 3' l Maturation protéolytique : Cette maturation fait intervenir une séquence protéase ( de la même ou d'une autre protéine ) qui va couper les séquences traduites afin de former plusieurs protéines à partir d'une seule traduction. La coupure est dite co-traductionnelle si elle s'effectue pendant la traduction ; elle est post-traductionnelle si elle survient après. Séquence protéase Protéase virale Coupure cotraductionnelle Coupure posttraductionnelle l Codons stop faibles : La traduction de l'arn viral par le ribosome ne s'arrête pas toujours au codon stop, elle peut 1 fois sur 10 l'ignorer et poursuivre la traduction. STOP 5' RBS AUG faible STOP 3' Protéine 1 Protéine 2 B. La nucléocapside La capside est la coque protéique rigide contenant les molécules d'acide nucléique virales. Cette capside est formée de répétitions de capsomères, des molécules structurales formées de 5 ou 6 protomères liés de façon non-covalente.

La capside permet de conférer une grand stabilité chimique et une forte résistance mécanique aux particules virales, ce qui permet au virus de résister à l'extérieur des cellules hôtes. 1) Virus à architecture hélicoïdale Le génome se trouve enroulé en spirale, collé à l'intérieur de la capside, constituée de quelques milliers de capsomères enroulés eux aussi en spirale. Ces virus se trouvent souvent sous forme de bâtonnets. Virus du tabac 2) Virus à architecture polyédrique La forme de la capside est essentiellement icosaédrique ( 20 faces triangulaires isocèles ). On observe deux types de capsomères : aux sommets, les pentons ( formés de 5 protomères ), et aux faces et aux arrêtes, les hexons ( formés de 6 protomères ). Virus de la tomate 3) Virus à architecture mixte Ils possèdent une tête à symétrie icosaédrique et une queue à symétrie hélicoïdale. Bactériophages λ

C. L'enveloppe Seulement chez les virus enveloppés. L'enveloppe recouvre la capside. Elle est constituée d'une membrane provenant de la cellule hôte ; ce peut être une membrane plasmique, mais aussi une membrane nucléaire, d'appareil de Golgi ou de réticulum endoplasmique. Elle est recouverte de glycoprotéines codées par le génome viral, appelées spicules. Ce sont souvent des ligands viraux. IV_ Classification des virus A. Critères Les virus peuvent être classés selon différents critères : l'acide nucléique (nature, organisation, réplication), la morphologie (taille, capside, enveloppe, spicules), les protéines (nombre de capsomères), leur propriétés antigéniques ou d'après des données épidémiologiques (hôte, transmission, pathologie). B. Nomenclature Famille Genre Espèce "Espèce"idés "Espèce"virus virus de "espèce" C. Virosphère

V_ Reproduction des virus A. Phase d'adsorption Seuls les virus infectant les animaux et les bactéries passent par une phase d'adsorption. Les cellules végétales étant protégées par une paroi en cellulose, il ne peut pas y avoir de fixation spécifique. VIRUS Ligands viraux Récepteur cellulaire CELLULE L'adsorption est la fixation du virus sur la cellule par une interaction spécifique et non-covalente entre un ligand viral et un récepteur cellulaire. Les ligands viraux peuvent être les spicules de l'enveloppe ou seulement des protéines de la capside pour les virus nus. Les différents récepteurs cellulaires sont les glycoprotéines ou glycosphingolipides à la surface des cellules eucaryotes, ou pour les cellules bactériennes ce peuvent être les flagelles ou pilis sexuels. Le récepteur ciblé détermine le trophisme ( ou spectre d'hôte ), c'est-à-dire les différentes cellules que peut infecter le virus. On dit qu'une bactérie est permissive si elle permet l'adsorption, c'est-à-dire si elle possède un récepteur spécifique pour le virus. Ainsi en fonction de la cellule attaquée ( doit posséder le gène du récepteur ) et des conditions environnementales ( doit exprimer ce gène ), la permissivité peut varier. B. Pénétration / décapsidation Dans le cas des bactériophages, la pénétration s'effectue comme pour le phage T4. Pour infecter une plante, le virus doit d'abord percer la paroi cellulosique. Le virus peut employer plusieurs stratégies pour pénétrer la cellule. q Translocation ( seulement chez les virus nus ) q Endocytose ( différente selon que le virus est enveloppé ou non ) q Fusion ( seulement chez les virus enveloppés ) Cas particulier : les picornavirus Le génome sort de la capside hors de la cellule pour traverser la membrane cellulaire. Génome viral

La mise à nu du génome viral dans la cellule hôte s'appelle la décapsidation. Elle peut s'effectuer dans le cytoplasme, juste après la pénétration, ou alors la capside transporte le matériel génétique jusqu'à un pore nucléaire. On distingue les décapsidations : q Passives : la dégradation de la capside se fait grâce aux enzymes de la cellule hôte q Actives : ce sont des enzymes virales, les décapsidases, qui interviennent dans la dégradation de la capside C. Multiplication C'est la phase au cours de laquelle l'acide nucléique viral est répliqué, ses gènes s'expriment et les protéines virales sont synthétisées. En fonction du génome viral, la multiplication se déroulera différemment. 1) Virus à ARN monocaténaire de polarité (+) Ex : Poliovirus (+) TRADUCTION Enzymes Réplicase viraux Protéines structurales (+) (+) (+) 2) Virus à ARN monocaténaire de polarité Ex : Orthomyxovirus Enzymes viraux (+) VIRIONS Réplicase Enzymes viraux TRADUCTION (+) Protéines structurales VIRIONS

3) Virus à ARN bicaténaire Ex : Reovirus (+) Enzymes viraux TRADUCTION Réplicase Enzymes viraux Protéines structurales VIRIONS IMMATURES VIRIONS MATURES Rétrovirus l Cycle de réplication : Les rétrovirus possèdent une enzyme appelée transcriptase inverse, qui a la capacité de convertir de l'arn simple brin en ADN double brin. Celle-ci a un taux d'erreur élevé ( 1 erreur toutes les 1000 bases ), conférant au virus une évolutivité accrue. l Génome gag pol LTR env LTR Protéines structurales : Nucléoprotéines, capside, matrice Enzymes viraux : transcriptase inverse, protéase et intégrase Glycoprotéines de l'enveloppe

4) Virus à ADN Le génome viral peut s'exprimer : _ Dans le noyau ; principalement chez les virus à eucaryotes ( ex : adenoviridae, herpesviridae, papillomaviridae ) et les bactériophages ( ex : T4 ) _ Dans le cytoplasme ; avec les poxviridae La réplication des virus à ADN se fait en deux phases : q Précoce : synthèse d'enzymes viraux, contrôle de l'expression des gènes q Tardive : Synthèse du nouveau matériel génétique viral ainsi que les protéines structurales On peut différencier deux types de réplication des génome circulaires : q Mécanisme bidirectionnel q Mécanisme en cercle roulant D. Morphogénèse Globalement, l'assemblage des protéines de la capside se fait dans le noyau pour les virus à ADN ( sauf les poxvirus ) et dans le cytoplasme pour les virus à ARN ( sauf les orthomyxovirus ). Les protéines de l'enveloppe, quant à elles, empruntent une partie de la membrane d'un organite ( souvent le réticulum endoplasmique ) ou de la cellule. E. Libération Pour les virus nus, la sortie du virion se fait simplement par la lyse de la membrane cytoplasmique. Chez les virus enveloppés, la nucléocapside sort de la cellule par bourgeonnement cytoplasmique ( ou nucléaire chez les herpesvirus ).

V_ Les interactions entre le virus et la cellule INTERACTION NON-PRODUCTIVE Ces cellules sont restrictives et le virus suit un cycle abortif. INTERACTION TRANSFORMANTE INTERACTION PRODUCTIVE Intégration du génome viral. C'est la lysogénie. Ce génome, transmis au cours des divisions cellulaire, est prêt à être réveillé et à conclure le cycle du virus. Lyse de la cellule INTERACTION PERSISTANTE A. Cycle productif Les cellules-cibles doivent être permissives et les virus virulents. Le virus déclenche des effets cytopathogènes tels que : q Inhibition de la synthèse cellulaire q Fragmentation de la chromatine q Accumulation de macromolécules virales q Changement de structures : ballonnement, aspect réfringent, aspect "en dentelle" Ebola Ex : Virus Ebola Ces virus sont excessivement dangereux pour l'espèce humaine. En effet, leur rapidité et leur efficacité peut tuer un humain en 3 heures. Ses caractéristiques : un simple contact physique suffit à contracter la maladie ( 5 à 10 virions suffisent ), ce virus pénètre dans toutes les cellules et son cycle de multiplication est court. B. Infection virale persistante 1) Infection latente Le virus pénètre d'abord dans une cellule, mais il ne s'exprime pas et la cellule survit. C'est la primo-infection. Les virions ne sont alors plus présents dans l'organisme. Suite à un certain stimulus, le virus s'active et produit de nouveaux

virions. À cet instant, d'autres cellules peuvent être infectées, et l'organisme devient contagieux. Ex : Herpes Simplex Ce virus se transmet par contact physique avec une zone contagieuse. Il réside dans des cellules nerveuses et lymphatiques. Lors de certaines conditions ( stress, soleil, etc ), le virus est réactivé et il devient contagieux aux niveau de boutons de fièvre. Une fois dans l'organisme, ce virus ne peut plus être détruit, son génome restera dans celui de sa cellule-hôte. Chez certaines personnes, il ne s'exprime pas. On estime que 90 % des humains ont ce virus, sans l'exprimer. Herpes Simplex 2) Infection chronique C'est lorsque le virus est toujours présent dans le sang de l'individu. Il est contagieux en permanence. VIH Ex : Virus de l'immunodéficience Humaine (VIH) Ce virus se transmet par contact sanguin ou sexuel. Il attaque les lymphocytes T helper (T 4 ). Lorsque le taux de L T4 n'est plus suffisant pour activer une défense contre un antigène, on dit que l'individu a le Syndrome de l'immunodéficience Acquise (SIDA). C. Cycle abortif Un cycle abortif peut survenir suite à un problème dans le cycle du virus : pas d'adsorption ( ex : cellule masquée), de pénétration ( ex : mauvaise décapsidation ), de multiplication ( ex : échec de réplication du génome ), de morphogenèse ( ex : échec lors de l'assemblage des protéines virales ) Bien que les bactéries n'aient pas de système immunitaires, elles disposent du système de restriction/modification : des méthylases ajoutent des groupements méthyles sur le génome bactérien afin de le protéger tandis que des endonucléases coupent spécifiquement des régions non-méthylées, telles que le génome viral. D. Interaction virale transformante Le génome viral s'intègre dans le génome cellulaire, formant un provirus ( ou prophage chez les bactéries ). Cette acquisition confère de nouvelles propriétés à la cellules, souvent de croissances de type cancéreuses. Papillomavirus Ex : papillomavirus Ce virus se transmet par contact sexuel. Il attaque les épithéliums. Souvent, lorsqu'il infecte une cellule, un cancer se développe. Il est notamment responsable du cancer du col de l'utérus.

VI_ Les antiviraux Un antiviral est une substance artificielle introduite dans un organisme pour lutter contre des virus. Ils peuvent être de deux types : virolicides, ces substances tuent les virus, malheureusement elles sont souvent nocives pour les cellules de l'organisme ( ex : eau de Javel ) ; ou ils peuvent être virostatiques, ils inhibent la multiplication virale, sans pour autant effacer la présence du virus dans l'organisme. ( ex : Acyclovir ). A. Les virostatiques L'efficacité d'un virostatique est déterminée selon sa CI 50 ou Concentration Inhibitrice qui réduit de 50 % la réplication du virus. Malheureusement ce type de traitement se heurte à certains obstacles : q Cytotoxicité : dangerosité pour l'organisme q Inefficace contre les infections latentes q Sélection de mutants : les virus résistants sont favorisés B. Cibles antivirales Les antiviraux disposent de plusieurs méthodes pour protéger l'organisme des virus : Inhibition de récepteurs cellulaires Inhibition dans le cycle du virus ( décapsidation, réplication ) Inhibition de protéines virales Inhibition de la libération ( ex : Tamiflu )