Présentation du DVD Une petite fille privilégiée Un témoignage de Francine Christophe Une histoire dans l Histoire



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Transcription:

Présentation du DVD Une petite fille privilégiée Un témoignage de Francine Christophe Une histoire dans l Histoire Ce témoignage de Francine Christophe, expérience douloureuse d une partie de sa vie, «croise» l Histoire dans l un de ses moments les plus tragiques du XX e siècle : l antisémitisme, la guerre, la déportation, l Holocauste, et devient non seulement pour l enseignant d histoire et d éducation civique, mais aussi pour celui de lettres, un outil pédagogique dont l utilisation ne peut être que «constructive» pour de jeunes élèves dans le questionnement de cette période. L utilisation est d abord multiple, et il est naturel que l enseignant visionne ce DVD en privé, pour à la fois en avoir une vision globale et articulée, entre les différentes parties, mais aussi pour savoir de quelle manière il va pouvoir réinvestir ce témoignage dans le cadre de son cours. Car naturellement, cet usage peut s adapter à de nombreuses séquences, que ce soit dans le cadre des programmes d histoire du collège en 3 e, défini par le BO n 10 du 15 octobre 1998 où 5 à 6 heures sont consacrées à la seconde guerre mondiale dans son ensemble : «( ) Les phases militaires de la guerre sont analysées à partir de cartes. L étude de l Europe sous la domination nazie conduit à décrire les formes de l occupation, la politique d extermination des Juifs et des Tziganes et à définir collaborations et résistances. Une place particulière est faite à l Histoire de France : analyse du régime de Vichy, rôle de la France libre et de la Résistance. Le bilan de la guerre conduit enfin à en évaluer les conséquences politiques, matérielles et morales et à expliquer la naissance de l ONU ( )» ; d histoire du lycée, à propos du régime de Vichy, de la déportation, de la Shoah, dans celui d éducation civique sur la discrimination, les «différences», le racisme ; ou des lettres, notamment ceux liés au témoignage, voire à l autoportrait, et les réflexions qui entourent toutes ces notions. Bref, un «outil pédagogique» à «multiples tiroirs» que l enseignant saura «cibler» tant à la fois dans le cadre d une leçon inductive que pour illustrer son propos. Ce DVD est divisé en cinq séquences de valeur quasi égales (entre 18 et 24 minutes), séquences elles-mêmes structurées en «chapitres» que des documents d archives séparent : ce qui permet une utilisation rationnelle au sein d un cours de cinquante minutes en collège, mais aussi dans son adaptation pour de plus jeunes enfants, puisque cette période de l Histoire est enseignée dans le primaire en CM2. À l enseignant, bien sûr, d en faire l usage qui lui conviendra, mais ce face-à-face entre Francine Christophe et des adolescents, ici de 14-15 ans, ne peut que donner et renforcer, une atmosphère émouvante, et capter le «jeune public» de l Éducation nationale. Séquence Pédagogique DVD Francine Christophe CRDP de Versailles Janvier 2007 1

Le séquençage : À travers ce séquençage, l enseignant doit pouvoir retrouver les thèmes, les notions et les idées (surlignés ici en gras), les réflexions, les «phraseschoc» de Francine Christophe (désignées par des parenthèses) qu il pourra utiliser dans le cadre de son cours. Chaque séquence mêle intelligemment le témoignage de Mme Christophe à des documents d archives, qui mettent alors en parallèle l histoire de la «petite fille privilégiée», à l Histoire avec un grand H. Cette description des séquences (et des documents d archives intercalés) se veut précise afin que l enseignant puisse rapidement, à travers des mots-clefs surlignés, utiliser au mieux ce document pédagogique. Séquence 1 (18 ) Juin 1940-juillet 1942 : une petite fille dans la France occupée. Thèmes abordés : l armistice et le gouvernement de Vichy. La vie quotidienne sous l Occupation» (8, 39 ) ; les mesures à l encontre des Juifs de France (9 22 ). Ce témoignage commence par une mise en garde de Francine Christophe à travers sa «propre histoire en marge de la grande histoire», une règle pour tous, les «témoins», afin que cela ne revienne jamais (rôle du civisme). La défaite, le cas des prisonniers de guerre (son père), la différence entre les différents camps et notamment celui d un camp de prisonniers «lié» par la Convention de Genève (respect des prisonniers de guerre, de leur femme et de leurs enfants) jouent un rôle «d introduction» au récit. Documents d archives a : La carte de la division du pays - Les pleins pouvoirs à Pétain - L instauration de l État français - La politique de Collaboration. Puis Francine Christophe évoque la «trahison», la collaboration (devancer les ordres des Nazis), cette croyance dans le Maréchal Pétain (naïveté), et du coup, la volonté de franchir la ligne de démarcation face à un Paris occupé où le froid, la faim, la peur dominent dans un pays soumis au pillage. Documents d archives b : Le «pillage économique» - L indemnité d occupation - Le manque - Les cartes de rationnement. La terreur de l Occupant s installe. Il y a ce besoin, de la part des Nazis, de faire peur, d imprimer l emprise de l Allemagne totalitaire sur le pays. On ne peut plus se réunir ; les drapeaux nazis sont visibles partout, ainsi que les indications en allemand : on rencontre trois sortes d affichages en allemand et en français : la propagande ; les ordres ; les noms des fusillés récents. Documents d archives c : La radio et la presse au service d une propagande antisémite - Le Juif responsable des malheurs de la France - Le peu de réaction. Séquence Pédagogique DVD Francine Christophe CRDP de Versailles Janvier 2007 2

Francine Christophe est de famille juive «par la naissance» ; elle n est «pas pieuse», mais une «paria» confrontée à des persécutions «simples», au quotidien (poste de radio à rendre au poste de police ; interdiction de sortir après 20 heures ; ne plus fréquenter les marchés, et faire ses courses en dehors des heures d ouverture des magasins). L aide, la solidarité de certaines personnes est alors évoquée dans un monde où les lieux publics sont frappés d interdiction eux aussi (piscines ; stades ; restaurants ; théâtres ; jardins publics ), où il faut voyager debout dans le dernier wagon du métro. Et là aussi, la sympathie de certains est soulignée. Puis vient l interdiction de travailler, donc le problème pour se nourrir. Enfin, il faut se rendre au commissariat pour se voir imposer le mot «JUIF» sur les cartes d identité : une première forme de marquage! Documents d archives d : Le marquage des cartes d identité - La revue des naturalisations - Les lois raciales promulguées - Le premier statut des Juifs en octobre 1940. Le «recensement». Les expulsions des Juifs de la fonction publique, des métiers du cinéma, etc. - Les premières rafles. L internement dans un camp français. Francine Christophe raconte le premier jour où elle doit porter à l âge de huit ans l étoile jaune, et les réactions de ses camarades de classe des amies merveilleuses et de la directrice qui l embrasse, «acte de résistance» de la part de cette dernière : «Les enfants ne sont pas racistes, ils le deviennent.» Elle souligne les arrestations des enfants juifs au retour de l école, l inquiétude de leurs parents qui se rendent aux différents commissariats et tombent dans un piège : on ne les revoit plus, et leur absence est rapidement suivie de camions qui vident les appartements. Documents d archives e : Les menaces pour la population juive de France - Une vie quotidienne impossible - La volonté de franchir la ligne de démarcation. Séquence 2 (24 30 ) Juillet 1942-mai 1944. Deux ans dans les prisons et les camps d internement français. Thèmes abordés : le passage de la ligne de démarcation et l arrestation de Francine Christophe (7 42 ) ; les conditions d internement en France (camps de Poitiers et de Drancy). La rafle du Vel d Hiv (6 06 ) ; le transport en wagon à bestiaux. Les camps de Phitiviers et de Beaune-la-Rolande (7 20 ) ; Drancy, l antichambre de la mort (4 ). Dans cette séquence, Francine Christophe relate cette volonté, cette urgence de franchir la ligne de démarcation et la nécessité d avoir de faux papiers et un «passeur», car cette «ligne» est une frontière «réelle». Elle est arrêtée avec sa mère à La Rochefoucauld (sur dénonciation?). Elles sont «interrogées» à la Kommandantur, puis emprisonnées successivement à La Rochefoucauld, Angoulême, et envoyées enfin dans le camp de Poitiers. Séquence Pédagogique DVD Francine Christophe CRDP de Versailles Janvier 2007 3

Documents d archives a : Plus de deux cents camps d internement en France - Le camp de Poitiers - Des camps dirigés par des Français. La petite fille qu elle a été se souvient des rats du camp de Poitiers, puis de l internement à Drancy («HLM non finis» des années 30), avec au quotidien, les puces, les punaises, la faim, la promiscuité («toujours en groupe pour les moments les plus intimes» ; «40 aux latrines gardées par les gendarmes»). Documents d archives b : La conférence de Wannsee, 1942-100 000 Juifs de France déportés - La responsabilité de Vichy et de ses dirigeants - La rafle du Vel d Hiv (16-17 juillet 1942) - Drancy - Les camps du Loiret - Drancy à nouveau - Auschwitz. Francine Christophe raconte comment les «enfants (sont) attachés par le cou, par famille entière» et, à l été 42, le sort des femmes et des enfants juifs «respectés» par la Convention de Genève devenus «otages non déportables». Elle décrit les camps de Pithiviers (Loiret), de Beaune-la-Rolande, la «déshumanisation» face à la «race des Seigneurs», le transport des internés en wagons à bestiaux, le froid et la chaleur, l obscurité, la peur, sans boire ni manger, où certains wagons plombés peuvent rester 5 ou 6 jours sur des voies de garage ; ce qui entraîne «à l ouverture» de ces wagons, la mort et la folie : «L interné est devenu un animal.» Ainsi il a fallu 24 heures pour faire le trajet Pithiviers-Beaune, soit 18 km, et la déshumanisation est «en marche» («un peu des animaux ( )»). Documents d archives c : 1941-1943 : 18 000 Juifs à Pithiviers et Beaune, gardés par des gendarmes français. Puis toute la France est occupée, tout le monde est «livré par Vichy», avec la Milice qui torture. Beaune-la-Rolande se remplit mais la solidarité est toujours présente, avec la volonté d une «transmission du savoir». Puis c est le retour à Drancy en wagon à bestiaux : 48 heures pour couvrir 120 km. Documents d archives d : Drancy (juillet 1943) sous contrôle allemand : «l antichambre de la mort» - 77 convois vers les camps de la mort - Les tortures dans les cachots de Drancy. Francine Christophe souligne le fait qu elle est restée un an à Drancy, avec ce statut d otage «non déportable» (80 enfants ; 200 femmes), avant sa déportation vers l Allemagne. Séquence 3 (22 30 ) Mai 1944-avril 1945. Un an au camp de Bergen-Belsen en Allemagne. Documents d archives a : Février 1943 - Bergen-Belsen 280 femmes et enfants de prisonniers de guerre français. Séquence Pédagogique DVD Francine Christophe CRDP de Versailles Janvier 2007 4

Ce statut d otage, Francine Christophe l inscrit dans son témoignage pour mettre en évidence deux sortes de camps : ceux d extermination et ceux de concentration, «moins durs». Elle énumère ces camps de la mort : Auschwitz, les chambres à gaz, les fours crématoires, les fosses d incinération, la mort «à grande échelle» ; Ravensbrück ; Buchenwald. Documents d archives b : Dix millions de déportés - Huit sur dix ne reviendront jamais. Elle évoque alors les terribles conditions de vie dans ces camps, avec les camps «annexes», les commandos de travail, l «état d esclaves» (Untermenschen), la forte mortalité dans des usines d armement où l on fabrique les V1 et les V2, la volonté de sabotage, les tortures en public et les pendaisons. Elle décrit la «SS», «armée d élite», les «SS tête-de-mort», formés spécialement «pour ça», des volontaires entre 18 et 25 ans qui doivent «donner la mort sans un seul regret». Elle met en évidence les «règles» du camp, le rôle des «droits communs», les kapos au triangle vert. Elle décrit la continuité du processus de déshumanisation, le numéro de matricule tatoué sur le bras, les hommes et les femmes tondus, la crasse, les odeurs, les coups, la faim (on meurt de faim ; «Avoir faim, ça fait mal». À la fin, 2 cm de pain par semaine. Un homme mesurant 1,75 m pèse 30 à 35 kg ; «On ne pense plus qu à manger»), la dysenterie, la promiscuité, l omniprésence de la langue allemande. Elle évoque une «journée dans un camp» (lever à 3 h 30/4 h 30, appel interminable (deux heures et plus) ; travail de 12 à 15 heures par jour avec ¼ d heure pour s arrêter, le midi), et la nuit «qui se passe mal» Séquence 4 (19 44 ) L évacuation des camps. La fin de la guerre. Le retour. Thèmes abordés : l évacuation des camps et la libération de Bergen-Belsen. À ce moment-là, les Soviétiques et les Anglo-Américains «avancent». Documents d archives a : L évacuation des camps - Les «marches de la mort» (carte) - Bergen-Belsen, camp de regroupement - La confirmation de l existence des chambres à gaz. Francine Christophe raconte la découverte d Auschwitz par d autres déportées et cette découverte, ces révélations sur les camps de la mort, avec ce désir de savoir ce que sont devenus «ceux de Drancy». Documents d archives b : «L enfer» de Bergen-Belsen - Les «arrivées» des autres camps - Plus de 35 000 morts de début janvier à mi-avril 1945. Dans ce passage, Francine Christophe souligne la «débâcle», les camps qui «débordent», les morts sur la place d Appel. Elle a 11 ans au printemps 45, et la mort est partout. Dans cette totale déshumanisation, la solidarité des autres est primordiale : «Tu dois tenir» car «la vie, c est beau ; c est quelque chose de merveilleux, la vie». Séquence Pédagogique DVD Francine Christophe CRDP de Versailles Janvier 2007 5

Les avions alliés survolent les camps ; les canons sont proches mais ces «otages» demeurent une «marchandise» : on les met dans un train qui roule durant 15 jours/trois semaines. On se nourrit de rutabagas, d orties cuites alors que la mort est quotidienne dans ce train. Documents d archives c : 15 avril 45 - La libération par les Anglais - Contraindre les habitants à s incliner devant les victimes. Puis Francine fait revivre «les derniers moments», leur train qui devait «sauter» sur l Elbe, sauvé par l avancée russe, à 80 km au sud de Berlin. Cette libération par des Soviétiques à cheval, le 23 avril 45, l absence du père, le typhus et la folie de la mère Le retour Séquence 5 (18 10) Les questions des élèves. Elles sont émouvantes et témoignent d un réel désir de savoir. Il y a désormais une intimité qui s est créée entre Francine Christophe et ces adolescents, dont le témoignage oral vient renforcer la lecture du livre de Mme Christophe au même intitulé : Une petite fille privilégiée. Conclusion : Ce témoignage est d une grande valeur pédagogique. L enseignant pourra apprécier lui-même la qualité, tant du témoignage que des documents qui l accompagnent, et ainsi l utiliser, à son gré, sous de multiples aspects. Séquence Pédagogique réalisée par Alain Quagliarini, professeur d histoiregéographie. Ouvrage disponible sur le catalogue en ligne du CRDP : http://catalogue.crdp.ac-versailles.fr/ Séquence Pédagogique DVD Francine Christophe CRDP de Versailles Janvier 2007 6