Autisme: De la compréhension à l intervention Par Gwendoline GIRODIN, psychologue Planète autisme Drôme Ardèche Décembre 2012 Gwendoline Cortial
Plan Présentation des TED. Fonctionnement des personnes TED. Le diagnostic. Les méthodes de prise en charge. Discussion, questions. Décembre 2012 Page 2
L autisme est désormais reconnu comme un trouble neurodéveloppemental Handicap complexe, la ou les origines ne sont pas encore clairement identifiées Il est aujourd'hui décrit comme un trouble envahissant du développement (TED) Le diagnostic est aujourd hui basé sur de la clinique Page 3
La triade autistique Altération qualitative des interactions sociales Altération qualitative de la communication (verbale et non verbale) Page 4
Caractère restreint, répétitif et stéréotypé des comportements, des intérêts et des activités Début des troubles avant l âge de 3 ans. Les personnes avec autisme ont des difficultés identiques mais avec des intensités variables selon la personne, son âge, son stade de développement et la présence ou non de troubles associés : Autisme léger/moyen/sévère Présence ou non de trouble associé (DI, hyperacousie, etc.) Page 5
Mon petit frère de la lune Mon petit frère de la lune.flv Page 6
Identification de l autisme Léo KANNER (1943) Retrait relationnel Immuabilité Troubles du langage Capacités mnésiques et de perception visuelle Hans ASPERGER (1944) Modes relationnels inappropriés Utilisation inapproprié du langage Restriction de centres d intérêt Maladresse motrice Page 7
Diversité clinique des TED Les TED regroupent des situations cliniques diverses de handicaps hétérogènes et qui peuvent s appréhender suivant : Approche catégorielle : - âge de début - signes cliniques - atteinte génétique Approche dimensionnelle : - TSA continuum des troubles autistiques Même réalitr alité clinique Page 8
Autisme et TED Classification internationale (CIM 10, DSM IV): Présentation des TED Particularités Cognitives Le diagnostic Les méthodes de prise en charge Discussion, questions. - Autisme infantile - Autisme atypique - Syndrome de Rett - Autres troubles désintégratifs - Hyperactivité associée à un retard mental et à des mouvements stéréotypés - Syndrome d Asperger - Autres TED Décembre 2012 Page 9
De l autisme au TED TDE SA AA Autres TED Autisme Infantile Rett Page 10
Classifications CIM -10 : Classification de Référence DSM-IV -TR : Eléments cliniques, complément CFTMEA R : Pas consensus Page 11
Correspondances diagnostiques Page 12
Altération qualitative des interactions sociales Régulation du contact Contact oculaire : absent, périphérique, regard transparent Intolérance au contact physique, à la proximité excessive Pauvreté de la mimique, de la gestuelle Posture (hypo ou hypertonicité) Partage d intérêts Pas attention partagée : pointer du doigt Pas partage des plaisirs Manque de réciprocité socio-émotionnelle Expression émotionnelle pas en adéquation avec le contexte Réceptivité émotionnelle (empathie) Ajustement émotionnel (sourire social, réconfort, compassion / maladresse sociale) Relations amicales/amoureuses Page 13
Altération qualitative de la communication Absence ou retard de langage oral Sans tentative de compensation par d autres moyens Pour comprendre autrui : mimiques, sourires, gestes Pour aider à l expression : désigner, dire au revoir, mouvements joie, peur, surprise Communication verbale particulière Écholalie, inversion pronominale, utilisation idiosyncrasique du langage Troubles du rythme, intonation, volume voix Syntaxe immature Humour et conversation abstraite non accessible Incapacité à entrer dans un échange à type de dialogue Absence du jeu de faire semblant spontanée ou d un jeu d imitation sociale Page 14
Intérêts restreints Intérêts stéréotypés, anormaux par leur intensité ou focalisation Activités pauvres et répétitives (balancement corps, mouvement doigts, posture anormale) Peu ou pas de jeu symbolique ou imaginatif Intolérance au changement Modalités neurosensorielles affectées (hypo ou hyperréactivité): Absence réaction à la douleur, fascination pour les sons, lumières, réactions paradoxales au bruit, flairer les aliments Page 15
Données épidémiologiques Prévalence Incidence (moins de 20 ans) TED : 6 à 7/1000 soit 1 enfant sur 150 Avec retard mental : 2 à 3 /1000 Autisme infantile : 2/1000 (0,4 /1000 années 60 ) Augmentation en partie expliquée par : Modification des critères diagnostiques Amélioration du repérage Développement des services spécialisés Page 16
Sexe ratio : 4 / 1 Concordance entre jumeaux homozygotes : 70/90% Facteurs de risque hypothétiques éliminés : Maladie cœliaque, vaccination ROR Facteurs de risque non démontrés : métaux lourds Facteur de risque erroné : Dysfonctionnement relationnel avec la mère Page 17
Fonctionnement des personnes TED Utilisation inadaptée des modes d entrée en relation non verbaux: Regard social Mimiques Gestuelle de communication Difficultés Gestion/Décodage émotionnel Page 18
Le cerveau «voit» autrement En rouge la vision d une personne atteint d autisme En jaune la vision d une personne ordinaire Klin et al. 2002 Page 19
Fonctionnement de communication Communication Non Verbale Attention conjointe Imitation Gestuelle de communication Page 20
Aspects formels Variété des profils Parole,lexique, phonologie, syntaxe sur les 2 versants Particularités de compréhension Aspects pragmatiques Utilisation sociale du langage : fonctions de communication Particularités : écholalies, idiosyncrasies, inversions pronominales Contenus, thématiques Page 21
Fonctionnement cognitif Modèles Neuropsychologiques Théorie de l Esprit Cohérence centrale Fonctions exécutives Page 22
Modèles psychologiques sur l int intégration des informations Une approche modulaire de l autisme l Déficit des Fonctions exécutives (Russel) La cohérence centrale (Firth) Traitement de l information sociale Déficit dans la et émotionnelle Théorie de l Esprit (Hobson) (Baron-Cohen) Page 23
Déficit de la théorie de l esprit Page 24
Défaut de cohérence centrale Les images cachées Extrait de: «L autisme, de la compréhension à l intervention», T. Peters, 1996. Décembre 2012 Page 25
Trouble des fonctions exécutives Présentation des TED Particularités Cognitives Le diagnostic Les méthodes de prise en charge Discussion, questions. Flexibilité attentionnelle Flexibilité Cognitive Attention Conjointe Planification Mémoire de Inhibition travail Attentionnelle Décembre 2012 Page 26
Fonctionnement sensoriel Page 27
Fonctions sensorielles Réaction aux stimulations sensorielles Réactions Exemples Somesthésie Hypo réactivité Insensibilité / Douleur ; Automutilation ; recherche de pressions profondes. Réaction différée ou paradoxales Hyperréactivité Intolérance à certaines texture (dont aliments) Vision Hypo réactivité Accrochages visuels. Recherche de sensations (miroirs, reflet, lumière, interrupteurs, transvasement, mains devant les yeux, ombres). Hyperréactivité Evitement du regard, stimulation visuelle (lumière). Regard périphérique, transfixiant. Perception du détail renforcé Audition Hypo réactivité Pseudo-surdité, Produit sons forts, recherche de jeu ou d activités bruyantes. Hyperréactivité Hyperacousie, Intolérance et peur de certains sons, se bouche les oreilles, Evitement de lieux bruyants (cours de récré, cafeteria). Oreille absolue. Vestibulaire Hypo réactivité Tournoiement, recherche de mouvements et balancements, instabilité, maladresse, Posture particulière. Hyperréactivité Peut de la perte des contacts au sol, mouvements lents, Mal des transports Toucher Hypo réactivité manipule de façon excessive, porte à la bouche ++, maladresse. Hyperréactivité évitement du contact physique, de certains vêtements, de certains textures (poils, plumes), supporte pas soins corporels, manipule peu les objets Gout / Odorat Hypo réactivité Pica, Recherche nourriture épicée, odeurs corporels. Synesthésie Décembre 2012 Hyperréactivité Sélectivité alimentaire +++, Evitement lieu forte odeur (cuisine, piscine), de personnes Page 28
Hétérogénéité Spécificités de fonctionnement Nécessité d une évaluation individualisée du profil comportemental et développementale de la personne Décembre 2012 Page 29
Dépistage: signes d alertes 12 mois: pas/peu de babil, de communication gestuelle et de réponse au prénom. 18 mois: pas/peu de mots, de langage non verbal et d attention conjointe. 24 mois: pas de «petites phrases». Décembre 2012 Page 30
Procédure recommandée Repérage des premiers troubles lors des examens de la petite enfance. En cas de doute: utilisation du CHAT. Si CHAT confirme un risque de TED: diriger l enfant vers une équipe formée au diagnostic des TED. Décembre 2012 Page 31
Du diagnostic au projet de vie Décembre 2012 Page 32
Du diagnostic à la prise en charge Le diagnostic doit être articulé immédiatement aux prises en charge (HAS, 2005) - Problèmes multiples dans l accès aux soins et à l éducation - Pas de méthodes miraculeuses mais des approches éducatives individualisés. Décembre 2012 Page 33
Les Prises en charge -Le programme TEACCH, pour structurer le temps et l'espace de manière visuelle. - Le PECS (système de communication par échange d'image), pour aider l'enfant à communiquer. - La méthode ABA, pour aider à remplacer les comportements «défi» par des comportements adaptés. - Le matériel Montessori, pour aborder les apprentissages scolaires de manière concrète. Décembre 2012 Page 34
Les Préalables Présentation des TED Particularités Cognitives Le diagnostic Les méthodes de prise en charge Discussion, questions. Structuration du temps Structuration de l espace Aide à la communication Décembre 2012 Page 35
Structuration du temps: pourquoi? Difficultés à se repérer dans le temps Difficultés à appréhender la succession des activités et donc Difficultés à anticiper Difficultés à estimer les durées Décembre 2012 Page 36
L emploi du temps Structuration de la semaine, la journée, la demi-journée ou d une activité en fonction des besoins et du niveau de la personne. Prévisibilité = sécurité Permanence de la consigne «Obligation» puisque c est écrit Moins de troubles du comportement Décembre 2012 Page 37
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Utilisation du Timer Visualisation de la durée d une activité Peut permettre la diminution de l opposition, des troubles de l attention et de l instabilité motrice. Décembre 2012 Page 42
Privilégier les emplois du temps réguliers, les routines, les rituels Prévenir la personne des changements éventuels Prévoir un picto «imprévu» Le picto «attendre» permet d éviter les crises liées à l incertitude Imposer un temps de fin d activité Permettre des pauses courtes Décembre 2012 Page 43
La structuration de l espace: pourquoi? Perturbations du traitement de l information Caractère incohérent, imprévisible et angoissant de l environnement Troubles du comportement Décembre 2012 Page 44
Structuration de l espace Des aires d activité clairement définies: atelier, coin travail, coin loisir, table de travail, table pour manger Parfois nécessité de rajouter des repères visuels (gommettes, étiquettes, visualisation du parcours au sol, set de couleur pour le travail sur table ) Décembre 2012 Page 45
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Favoriser la compréhension du langage Simplifier au maximum la consigne verbale Eviter les doubles consignes Ne pas hésiter à répéter Inclure la personne dans les consignes collectives Solliciter l attention conjointe (regard + écoute si possible) Souligner ce qui est important (difficulté de tri séléctif) Utiliser des pictogrammes Décembre 2012 Page 47
Dire à la personne précisémment ce qu elle doit faire plutôt que ce qu elle ne doit pas faire Féliciter la personne précisémment sur ce qu elle a réussi Expliciter ses propres états mentaux en évitant de s énerver Eviter les phrases ambiguës Eviter les questions trop larges Eviter les expressions imagées Eviter les doubles sens, l ironie Décembre 2012 Page 48
La communication visuelle L utilisation de pictogrammes afin de communiquer un message fait partie des techniques de Communication Alternative ou Augmentative (CAA) Décembre 2012 Page 49
Le PECS: Système de communication par échange d images Basé sur les principes de l Analyse Comportementale Appliquée (ABA) Utilisation de pictogrammes Communication fonctionnelle ne réduisant pas la parole Décembre 2012 Page 50
Le classeur de communication Décembre 2012 Page 51
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Adresses utiles Centres de référence autisme: - CADIPA (Grenoble) - CEDA (Lyon) - CESA (Chambéry) Centres de ressource autisme: http://www.cra-rhone-alpes.org Planète autisme Drôme Ardèche www.planeteautisme-dromeardeche.fr Décembre 2012 Page 53
Merci pour votre attention Avez vous des questions? Principales Sources: BAGHDADLI, A (2010). Autisme et TED: Séméiologie clinique, dépistage et diagnostic. DIU autisme, CRA Languedoc-Roussillon. PERNON, E (2010). Autisme et retard mental: Les troubles du comportement. L AFREE SUNYER, B. (2010) Améliorer la communication chez la personne avec TED: Les aides visuelles. L AFREE Décembre 2012 Page 54