Histoire de la maladie

Documents pareils
Evaluer le risque fracturaire: l outil FRAX (Fracture Risk Assessment Tool)

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

Traitement de l ostéoporose post-ménopausique Janv ier 2006 TRAITEMENT MEDICAMENTEUX DE L OSTEOPOROSE POST-MENOPAUSIQUE RECOMMANDATIONS

DENSITOMÉTRIE OSSEUSE : CE QUE LE RADIOLOGUE DOIT SAVOIR

Essais précoces non comparatifs : principes et calcul du nombre de sujets nécessaire

Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste. Michel Cucherat UMR CNRS Lyon

Prévention osseuse dans le traitement du cancer de la prostate

NAVELBINE voie orale

LES NOUVEAUX ANTICOAGULANTS

Cancer du rein métastatique Nouvelles approches thérapeutiques. Sophie Abadie-Lacourtoisie 20 mai 2006

Le RIVAROXABAN (XARELTO ) dans l embolie pulmonaire

Ostéoporose chez l homme

Le dropéridol n est pas un traitement à considérer pour le traitement de la migraine à l urgence

Les formes cliniques. Maxime Breban

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

Qu avez-vous appris pendant cet exposé?

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

Que représentent les Spondyloarthrites Axiales Non Radiographiques? Pascal Claudepierre CHU Mondor - Créteil

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

Qu est-ce que le cancer du sein?

ESMO 14. L oncogériatrie d un coup d éventail! Dr Elisabeth Carola UCOG Picardie

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 4 novembre 2009

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

Actualisation de référentiels. Boussen Hamouda Saber Boutayeb Axe Sud-Méditerranéen Tunis-Rabat

Anatomie. Le bassin inflammatoire. 3 grands cadres. 4 tableaux. Spondylarthrite ankylosante. Spondylarthrite ankylosante 26/10/13

Ordonnance collective

Les nouveaux anticoagulants oraux (NAC)

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

LA LOMBALGIE CHRONIQUE : Facteurs de risque, diagnostic, prise en charge thérapeutique

ALK et cancers broncho-pulmonaires. Laurence Bigay-Gamé Unité d oncologie thoracique Hôpital Larrey, Toulouse

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

Cancer bronchique primitif: données épidémiologiques récentes

TRAITEMENT MEDICAMENTEUX DE L OSTÉOPOROSE CORTISONIQUE

Implantologie et Bisphosphonates

Evaluation de critères res de substitution de la survie globale dans les cancers bronchiques localement avancés

Migraine et Abus de Médicaments

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 1 er octobre 2008

Faut-il encore traiter les cancers prostatiques?

Ostéoporose au cours des hépatopathies chroniques en 2006

LES CO-INFECTIONS VIH-VHC. EPIDEMIOLOGIE, INTERFERENCES. Patrice CACOUB La Pitié Salpêtrière, Paris


La recherche clinique au cœur du progrès thérapeutique

L OSTÉOPOROSE INVOLUTIVE DE LA FEMME : STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE Un point de vue actualisé du Belgian Bone Club*

Les nouveaux anticoagulants oraux, FA et AVC. Docteur Thalie TRAISSAC Hôpital Saint André CAPCV 15 février 2014

Rapport sur les nouveaux médicaments brevetés Iressa

Dr Ottaviani Service de Rhumatologie Hôpital Bichat Staff du 23 Mai 2014

Nouveaux Anticoagulants. Dr JF Lambert Service d hématologie CHUV

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

Chimiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules. Dr Aloulou Samir Médenine le 13 Juin 2015

Accidents des anticoagulants

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

Item 182 : Accidents des anticoagulants

Essais cliniques de phase 0 : état de la littérature

LES DOULEURS LOMBAIRES D R D U F A U R E T - L O M B A R D C A R I N E S E R V I C E R H U M A T O L O G I E, C H U L I M O G E S

Traitement de l hépatite C: données récentes

Équivalence et Non-infériorité

Migraine : traitement de la crise. Comment utiliser les triptans?

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

L arthrose, ses maux si on en parlait!

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

Immunothérapie des cancers bronchiques

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

Prise en charge de l embolie pulmonaire

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

Qu est-ce que la migraine? Qu est-ce que la migraine? Qu est-ce qui cause la migraine?

EXERCICE N 10 : Modifier le protocole d'un essai pour mieux réussir ; mais réussir quoi?

Y a-t-il une place pour un vaccin thérapeutique contre l hépatite B? H. Fontaine, Unité d Hépatologie Médicale, Hôpital Cochin

Hormonothérapie par tamoxifène seul chez la femme non ménopausée en situation adjuvante

La Maladie Thrombo-Embolique Veineuse (MTEV) et sa prise en charge médicamenteuse

CANCERS ET RAYONNEMENTS IONISANTS Fortes doses: seconds cancers après radiothérapie

Cinq stratégies essentielles pour prendre soin de ses os après 50 ans.

CEPHALEES POST-BRECHE DURALE. Post Dural Puncture Headache (PDPH)

Radiologie Interven/onnelle sur les nodules pulmonaires. J. Palussière, X. Buy Département imagerie

Présenté par Mélanie Dessureault, inf. clin. et Caroline Fortin, AIC radio-oncologie

Transplantation pulmonaire et mucoviscidose. Optimiser la prise en charge médicale

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

Feuille d instructions destinée aux agents quant à la façon de remplir le questionnaire médical VacanSanté

XVème Journées de Sénologie Interactive

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

Quoi de neuf dans la prise en charge du psoriasis?

TRAITEMENT HORMONAL SUBSTITUTIF DE LA MENOPAUSE. RISQUES ET BENEFICES SFAR Rachida.

POLITIQUE DE SECURITE DE L EFS ou la nécessité de construire un système sûr, durable, évolutif et raisonné

Deux nouveaux anticoagulants oraux : Dabigatran et Rivaroxaban

TRAITEMENT DE L HÉPATITE B

GUIDE - AFFECTION LONGUE DURÉE. Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique. Cancer du sein

Responsabilité du promoteur et obligations des soustraitants. cliniques : conformité aux Bonnes Pratiques Cliniques et point de vue de l inspection

Les Anticoagulants Oraux Directs en Pratique Courante

Pemetrexed, pionnier de la chimiothérapie histoguidée. Dr Olivier CASTELNAU Institut Arnault TZANCK ST Laurent du Var

iceps 2015 Objectifs de la Présentation Efficacité des Thérapies Comportementales et Cognitives pour les Troubles Mentaux Swendsen

clinique d un médicament

Céphalées de tension. Hélène Massiou Hôpital Lariboisière, Paris

Communiqué de presse. Direction Communication Externe/Interne Sylvie Nectoux TEL : sylvie.nectoux@boehringeringelheim.

PREVENTION DE LA MALADIE THROMBO- EMBOLIQUE VEINEUSE (MTEV) EN PERI- OPERATOIRE QUOI DE NEUF?

Problèmes locomoteurs

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

Qui et quand opérer. au cours du traitement de l EI?

First Line and Maintenance in Nonsquamous NSCLC: What Do the Data Tell Us?

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 10 mai 2006

Second cancers après cancer du sein. M. Espié Centre des maladies du sein

Transcription:

Cas clinique : Vous êtes amené à voir en consultation, pour envisager la suite de la prise en charge, une patiente de 55 ans, atteinte d un cancer du sein, à la fin de son traitement initial par chirurgie, chimiothérapie adjuvante, puis radiothérapie.

Histoire de la maladie Elle a été traitée pour un cancer classé T2N0M0 correspondant à un carcinome canalaire infiltrant, grade II, N+ 2/10, cerb2 -, avec récepteurs hormonaux positifs pour les estrogènes RE+ (> 80%) et les progestatifs RP-. C est une patiente en bonne santé, qui pèse 70 kg pour 1 m 75. Elle a été ménopausée à 45 ans et a pris un traitement préventif de la ménopause (THM) pendant 8 ans.

Question 1 : Cette patiente doit elle avoir un traitement spécifique adjuvante du cancer?

Réponse Hormonothérapie adjuvante car Taille, N+, grade, RH+ Une anti-aromatase (non stéroïdienne) et non du tamoxiféne car ménopausée, car n est ni T1, ni N-, ni Grade 1 (Reco. St Gallen 2009 et Reco St Paul 2007-2009 ; Guidelines ASCO in JCO 08/2010) Si la patiente avait été non ménopausée : TAM Si la patiente avait été à faible risque précoce : TAM 2 ans puis AA. Si risque de rechute précoce (>T1, N+, Gde >1) : AA puis TAM après 2 ans si intolérance

Question 2 : En cas de traitement spécifique, faites vous un bilan?

Réponse Bilan lipidique (hyper cholestérolémie décrite sous AA). Si besoin traitement. Bilan phospho-calcique OD

Question 3 : Sur quels arguments allez-vous prescrire éventuellement un traitement anti-ostéoporotique?

Retentissement osseux des inhibiteurs de l aromatase Augmentation de la fréquence de l ostéoporose Pas de comparaison directe entre les différents IAs sur la tolérance osseuse Les patientes à haut risque d ostéoporose doivent être identifiées et prises en charge

Définition densitométrique de l ostéoporose Etat normal T-score > - 1 DS Ostéopénie - 1 DS T-score - 2,5 DS Ostéoporose T-score < - 2,5 DS Ostéoporose sévère T-score < - 2,5 DS + fracture (OMS 1994)

Si traitement par inhibiteur de l aromatase Recherche de facteurs de risque d ostéoporose : personnels et familiaux Examen ostéodensitométrique: < -2DS (habituellement <-2,5 DS) Bilan phospho-calcique : Ca, Ph, 25-OH Vitamine D3, PTH, CTX Correction des carences en calcium et en vitamine D Traitement par bisphosphonate en fonction du risque individuel si ATCD de fracture par fragilité osseuse si DMO basse

Question 4 : La densitométrie osseuse montre : T Score au rachis (L2-L4) : - 2 DS T Score au col fémoral : - 1.3 DS Quels traitements anti-ostéoporotiques envisager?

NR = non remboursé à ce jour Traitements ayant l AMM au cours de l ostéoporose en France OSTEOPOROSE CANCER Postménop Homme Complic osseuses HyperCa Raloxifène + Clodronate + + Alendronate + + Risédronate + + Ibandronate + + + Pamidronate + + Ac zolédronique 5 mg + + (NR) (4 mg) + + Tériparatide + + (NR) Ranélate Strontium +

Question 5 : Le traitement par bisphosphonate peut-il être envisagé : 1/ en prévention de la rechute en général? 2/ en prévention de la métastase osseuse en cas de rechute extra-osseuse? 3/ en traitement des métastases osseuses?

Phase III randomisé prospectif 1 803 patientes préménopausées cancer du sein hormonosensible (RE+ et/ou RP+) Stades I et II, <10 N+ Pas de chimiothérapie excepté en néoadjuvant Durée du traitement : 3 ans Suivi médian : 4 ans Surgery (+RT) Goserelin 3.6 mg q28d Etude ABCSG-12 Randomiz e 1 : 1 : 1: 1 Gnant M et al. NEJM 2009; 360 (7): 679-691 Tamoxifen 20 mg/d Tamoxifen 20 mg/d + Zoledronic acid 4 mg q6m Anastrozole 1 mg/d Anastrozole 1 mg/d + Zoledronic acid 4 mg q6m

Disease-free survival, % 100 DFS Zol vs no Zol L acide zolédronique diminue significativement de 36 % le risque de progression vs HT seule (p=0,01) 90 80 70 60 50 40 30 No. of Hazard ratio (95% CI) 20 events vs No ZOL P value ZOL 54/904 0.643 (0.46 to 0.91).011 10 0 No ZOL 83/899 0 12 24 36 48 60 72 84 Number at risk Time since randomization, months No ZOL 904 838 735 565 441 265 161 60 ZOL 899 851 744 573 434 270 131 59 Gnant M et al. NEJM 2009; 360 (7): 679-691

Les bisphosphonates

Puissances comparées des bisphosphonates Per os: le matin à jeun, sans s allonger 30 min

Effet préventif sur fractures dans cancer du sein? Valachis et coll, Gyneco Oncol 2010

Effet préventif sur fractures dans cancer du sein? Meta-analyse Valachis et coll, Gyneco Oncol 2010

Effet préventif sur maladie à un stade précoce? Does adjuvant bisphosphonate in early breast cancer modify the natural course of the disease? A meta-analysis of randomized controlled trials. Mauri D, Valachis A, Polyzos NP, Tsali L, Mavroudis D, Georgoulias V, Casazza G. J Natl Compr Canc Netw. 2010;8(3):279-86. 13 eligible trials involving 6886 patients randomized to treatment with bisphosphonates (n = 3414) or either placebo or no treatment (n = 3472). Use of zoledronic acid was not associated with any significant difference in death (OR, 0.642; 95% CI, 0.388-1.063) and bone metastasis rates (OR, 0.661; 95% CI, 0.379-1.151). Currently available evidence does not support the hypothesis that use of bisphosphonates in adjuvant treatment of early breast cancer will alter the natural course of the disease. Nonetheless, a nonsignificant trend seems to exist for better outcomes in patients undergoing bisphosphonate treatment. Until further evidence from new clinical trials becomes available, adjuvant bisphosphonates should not be recommended routinely.

En Pratique Perfusion veineuse dans 100 ml En 15 min En hospitalisation Possible en ville, par infirmière Pas de surveillance particulière Pas d administration calcium po ou iv concomitante Traiter carences en vitamine D pré-existantes

Effets indésirables

Effets indésirables

Hypocalcémie

Autres effets indésirables

Effets osseux

Cas # 1

Cas # 2

Diagnostic différentiel

Fractures du fémur

Fractures atypiques sous bisphosphonates oraux Femme de 83 ans avec ALN 9 ans Femme de 77 ans avec ALN 5 ans Lenart BA New Engl J Med 2008;358:349-53

Fractures atypiques sous bisphosphonates oraux Kwek EBK New Engl J Med 2008;359:316-7

Fibrillation auriculaire 7765 femmes de 65 à 89 ans ( âge moyen 73 ans) T-score < - 2,5 pour 70 % et au moins 2 fractures vertébrales chez 36.3% Augmentation significative FA sévère ( 50 patients versus 20, p<0.001) Jackson RD J Bone Miner Res 2006;21:817-28

Hypocalcémie et bisphosphonates? Connu avec BP oral, peu symptomatique 1,6% en pharmacovigilance, diminution très discrète puis retour à normale grâce à augmentation parathormone Surtout si carence magnésium, hypoparathyroïdie préalable, furosémide, carence 25OH Connu avec BP IV ( pamidronate) et cancer parfois très symptomatique Possible après une seule perfusion ( tétanie, laryngospasme, FA,

Hypocalcémie et zolédronate IV? Non décrit dans ostéoporose mais dans cancer avec 4 mg Même après une seule perfusion Jusqu à 0.70 mmol/l, après délai variable ( 4 jours) Confusion, tétanie, choréoathétose, crise tonicoclonique Henley D Int Medicine J 2005, Nguyen HV MJA 2005, Navarro M J Palliative Medicine 2007, Topakian R Movement Dis 2006, Gulley JL Clin Genitourin Cancer 2007

Dans ostéoporose: Hypocalcémie et zolédronate IV? Horizon: «peu ou pas d effet sur calcémie 9 à 11 jours après perfusion» Black NEJM 2007 Baisse significative dès J2 Poole KES New Engl J Med 2007

Insuffisance rénale et zoledronate: AFSSAPS Avril 2010

En conclusion: bisphosphonates et cancer du sein Prudence avec l acide zolédronique Intérêt si: métastases confirmées Ostéoporose ou ostéopénie et anti-aromatase En préventif: niveau de preuve encore faible, sélectionner des patients Attention à l insuffisance rénale

Question 6 : Au terme de 6 semaines de traitement par anti-aromatase, la patiente se plaint de douleurs diffuses, avec bouffées de chaleur, insomnie, enraidissement matinal, et gonflement des doigts. Quelles attitudes thérapeutiques sont possibles?

Effets rhumatologiques des anti-aromatases Arthralgies - arthrites, symétriques (mains, poignets, genoux, r. lombaire, épaules), raideur, dérouillage, sensation de gonflement Syndrome de Sjögren Myalgies Douleurs tendineuses, ténosynovites Syndromes canalaires Ostéoporose Henry, Breast Cancer Res Treat 2008

Douleurs articulaires sous anastrozole (Arimidex) Traitements préventifs : Etude ATAC (Arimidex, Tamoxifene Alone or in Combination) n = 9366 Anastrozole: 35, 6% Tamoxifene: 29,4 % Etude Donnelan : n = 77: 16% avec arthralgies, dont 5% d arrêts du traitement ATAC Trialists Group, Lancet 2002 Donnellan, J Clin Oncol 2001

Douleurs articulaires sous letrozole (Femara) Etude MA.17 letrozole vs placebo après tamoxifene, n = 5187 Douleurs articulaires letrozole: 21,3 % Placebo: 16,6 % (p<0.0001) Douleurs musculaires letrozole: 15 % Placebo: 12 % (p=0.04) Goss, NEJM 2003

Douleurs articulaires sous exemestane (Aromasin) Etude IES exemestane vs placebo après tamoxifene, n = 2362 Douleurs articulaires exemestane : 5,4 % Placebo: 3,6 % (p=0.01) Douleurs diffuses exemestane : 33 % Placebo: 29,7 % (p<0.01) Coombes, NEJM 2004

Effets articulaires des antiaromatases Etudes transversales, prospectives avec questionnaire systématique 47% Crew, J Clin Oncol 2007 45,4% Henry, Breast Cancer Res 2007 délai précoce de survenue (moyenne = 1,6 mois) EVA = 51/ 100, sévères, permanentes Presant, Clin Breast Cancer 2007 amélioration après 3-18 mois régressives Ohsako, Breast Cancer 2006 responsables d arrêts = 13% - 20%

Effets articulaires des antiaromatases Physiopathologie Effet de classe Diminution du seuil douloureux (baisse des estrogènes sur récepteurs opiacés) Sensibilisation des nocicepteurs Action directe sur des fibres opioïdes du SNC et de la moelle Augmentation de sécrétion des cytokines proinflammatoires (IL-6, TNFa, IL 1b, IL 10) auto-immunité Action directe sur le cartilage Josse, Curr Opin Oncol 2007, Felson, Arthritis Rheum 2005, Laroche M, J Rheumatol 2007

Effets articulaires des antiaromatases Facteurs de risque Chimio préalable (surtout taxanes) Mode et ancienneté de ménopause, âge, race, type et durée du traitement, tamoxifène = non Poids = données contradictoires THS antérieur? Crew, J Clin Oncol 2007 Laroche M, J Rheumatol 2007

Conduite pratique : douleurs articulaires Prise en charge Diagnostic étiologique Evaluation Diagnostics différentiels Discussion collégiale si switch / arrêt puis reprise? Burstein, J Clin Oncol 2007 Coleman, Cancer Treat Rev 2008

Conduite pratique : douleurs articulaires Prise en charge Traitements physiques (physio, ultrasons ) Kinésithérapie Orthèses nocturnes Activité physique Relaxation, hypnose, psychothérapie. Traitements médicamenteux : antalgiques, AINS, infiltrations Burstein, J Clin Oncol 2007 Coleman, Cancer Treat Rev 2008

Question 7 : La patiente est très gênée par le traitement par anti-aromatase, et désire l arrêter. Que lui proposez vous?

On discutera la rotation des anti-aromatases, les différentes molécules (stéroïdien versus 2 non stéroïdien), et de la gestion pratique. Après 2 ans, éventuellement TAM pour 3 ans (étude suisse BIG) Une étude pour le sous-groupe N+ montre que 2 ans supplémentaires allongeraient la survie sans rechute et survie (MA17)