BULLETIN AGROMÉTÉOROLOGIQUE DÉCADAIRE

Groupe de Travail Pluridisciplinaire Comité National AGRHYMET du Sénégal Décade du 01 au 10 Juin 2016 BULLETIN AGROMÉTÉOROLOGIQUE DÉCADAIRE Situation météorologique Prévision saisonnière des précipitations et du démarrage de la saison des pluies 2016: Il est prévu: un démarrage de la saison des pluies: tardif sur la moitié ouest, notamment Nord Ouest du Sénégal Normal à légèrement tardif sur le reste du pays pour la période Juillet Aout Septembre un cumul pluviométrique : Normal à excédentaire sur tout le pays. Une mise à jour de la prévision sera faite au courant du mois de Juin. Stations Sommaire Météo: Démarrage de la saison prévu tardif au Nord ouest. Conditions normales à excédentaires en perspectives entre Juillet et Septembre Hydrologie: Etiage sur le Fleuve Sénégal et tarissement des autres cours d eau Agriculture: Pas encore de semis en humide sur le pays. Protection des végétaux: Situation calme dans l ensemble Situation pastorale: Etat d embonpoint des animaux moyen Dates de début de la saison culturale 2016 2015 Normale Saint Louis _ 09 aout 24 juillet Podor _ 01 aout 1er aout Matam _ 06 juillet 7 juillet Ranérou _ 07 juillet 11 juillet Louga _ 08 aout 19 juillet Linguère _ 01 aout 11 juillet Situation pluviométrique Les premières pluies de l hivernage 2016 ont été observées à Kédougou le 19 Mai avec 32.4 mm. Pendant les journées du 26 et 27 Mai des pluies d intensité variables ont été notées sur une bonne partie du Sud et de l Est du pays. Ainsi; le démarrage de la saison des pluies à été noté à Kolda (22.6 mm), au Cap Skirring (36.7mm), à Oussouye (19.2mm) et à Cabrousse (29.2mm). En outre, les pluies du 27 Mai, étant pour une grande partie localisées au Sud et à l Est, se sont aussi étendues jusqu au Nord et au Centre du pays dans les localités comme Mbour (0.3mm) et Matam (1.3mm). Au début de la deuxième décade de Juin, des orages et pluies conséquentes sont attendus sur les localités Sud et centre-sud du pays. Les systèmes pluvioorageux pourraient même évoluer à l ouest. Cependant à partir du mardi 14 Juin, l'atmosphère sera plutôt sèche sur le Sahel ouest entraînant une nette baisse des activités pluvieuses sur le Sénégal. Diourbel _ 12 juillet 02 juillet Bambey _ 12 juillet 06 juillet Thiès _ 09 jullet 11 juillet Mbour _ 30 juillet 12 juillet Dakar Yoff _ 15 juillet 19 juillet Fatick _ 08 juillet 02 juillet Kaolack _ 08 juillet 25 juin Kaffrine _ 07 juillet 22 juin Koungheul _ 07 juillet 17 juin Nioro du Rip _ 08 juillet 22 juin Tambacounda _ 30 juin 12 juin Goudiry _ 08 juillet 10 juillet Bakel _ 08 juillet 04 juillet Kédougou 19 mai 21 mai 31 mai Kolda 27 mai 20 juin 11 juin Vélingara _ 30 juin 15 juin Ziguinchor _ 01 juillet 15 juin Cap Skirring 27 mai 06 juillet 17 juin

Page 2 Situation hydrologique Au cours de cette première décade du mois de juin 2016, la situation hydrologique se caractérise par l étiage aux stations hydrométriques situées sur le fleuve Sénégal et le tarissement sur les autres cours d eau du pays. STATION DE BAKEL BASSIN DU FLEUVE SENEGAL A la station de Bakel sur le fleuve Sénégal, c est encore l étiage. Le niveau du plan d eau a fluctué tout au long de la décade. Le maximum moyen journalier est de 250 cm le 6 juin 2016. Il a été de 240 cm les 2 et 3 juin 2015. STATION DE MATAM A la station de Matam, c est également l étiage qui prévaut. Le plan d eau a alterné hausses et baisses au cours de la décade. Le maximum de la décade a été de 197 cm le 9 juin 2016. Il était de 198 cm à la date du 10 juin 2015. STATION DE PODOR A la station de Podor, le plan d eau a alterné hausses et baisses au cours de la décade. Le maximum moyen journalier a été de 279 cm le 5 juin 2016. A la date du 8 juin 2015, le maximum a été de 289 cm. Situation agricole I. Mise en place des intrants et des facteurs de production 1.1. Semences d arachide La mise en place et les cessions des semences d arachide ont démarré dans la 1 re et 2 e décade du mois de mai (19 mai puis dans la semaine du 23 au 29 mai) et se poursuivent activement sur toute l étendue du territoire national. L objectif de mise en place des semences subventionnées au niveau des communes rurales est de cinquante-et-un mille cinquante-cinq (51 055) tonnes dont vingt mille neuf cent deux (20 902) tonnes de semences écrémées et trente mille cent cinquante-trois (30 153) tonnes de semences certifiées. A la première décade du mois de juin 2016, 25 636 tonnes de semences (écrémées et certifiées) ont été mises en place. Le taux de mise en place de 50,21 %. Les cessions portent sur 2 739,65 tonnes, soit un taux de cession par rapport à la mise en place de 10,69 %. 1.2. Semences d espèces diverses L objectif de mise en place pour l ensemble des espèces diverses (maïs certifié, sorgho certifié, niébé, fonio, sésame et riz) est de 15 330 tonnes dont 1 250 tonnes pour le maïs, 700 tonnes pour le sorgho, 6 510 tonnes pour le niébé, 70 tonnes pour le fonio, 300 tonnes pour le sésame et 6 500 tonnes pour le riz. La mise en place totale est de 1 661 tonnes, soit un taux de 10,84 %. Les cessions n ont pas encore démarré. Il faut noter que le riz a enregistré la quantité de mise en place la plus élevée avec 1 586,15 tonnes soit un taux de 24,40 %. 1.3. Engrais Le programme subventionné porte sur 94 000 tonnes dont 55 000 tonnes pour l engrais NPK, et 35 000 tonnes d urée. Le volume destiné aux communes rurales est de 86 320 tonnes dont (18 650 tonnes de 6.20.10, 7 000 tonnes de 15.10.10, 15 260 tonnes de 15.15.15, 5 000 tonnes de 10.10.20, 2 000 tonnes de 9.23.30, 32 750 tonnes d urée, 5 660 tonnes de DAP. Au cours de cette décade, la mise en place ne concerne que le triple 15 pour 29 tonnes à Kédougou, soit un taux global de 0,19 %. Il n y a pas encore de cession.

Page 3 1.4. - Matériel agricole Situation agricole (suite) Pour le matériel agricole, il est prévu vingt mille (20 000) d unités de matériels de culture attelée (11 000 semoirs, 8 000 houes, 1 000 charrues) et 563 tracteurs en sus des outils tractés pour le matériel motorisé. La subvention est de 60 %. II. Dynamique des semis Les semis en humide n ont pas encore démarré. Cependant des semis à sec sont notés sur le mil dans les régions de Diourbel, de Kolda et de Tambacounda (notamment dans le département de Koumpentoum). Situation phytosanitaire Cette situation est caractérisée par une lutte contre les oiseaux granivores (Quelea quelea) pour la protection des cultures du riz de contre saison dans la vallée du Fleuve Sénégal et dans le bassin de l Anambé (Région de Kolda). Par ailleurs, la lutte contre une population résiduelle de sauteriaux arboricoles (OCA, ARU) est en cours dans la région de Kaolack (département de Nioro du Rip). Une troisième activité qui anime la DPV est la lutte contre les mouches du fruit de la mangue par la technique du piégeage dans les zones des Niayes, du secteur centre Sud et en Casamance. En outre des prospections d oothèques (œufs de criquets) ont été effectuées par la Base de NGanda, dans les départements de Kaffrine, MBirkelane,Koungueul et Diourbel. Les résultats ont montré un faible pourcentage de stock d œufs diapausants dans le sol. Aussi, suite à une résurgence du criquet pèlerin au Nord et au centre de la Mauritanie, le Sénégal a été obligé de prendre des mesures pour pallier à toute infiltration de criquet sur le territoire national. Les Bases de Surveillance et d Avertissement qui longent les frontières avec de pays de la ligne de front sont mises en branle pour accentuer la surveillance. Un prospecteur a été envoyé en Mauritanie dans la période du 19/05 au 2/06 pour qu il intègre les équipes mauritaniennes afin de suivre l évolution de cette résurgence vers le Sud de la Mauritanie qui constitue le Nord du Sénégal. Mais la situation est restée relativement calme dans cette partie. Un dispositif d intervention constitué d UPV (Unités de Protections des Végétaux) a été mis sur pied dont leur positionnement s est établi comme suit : 8 UPV dans la vallée du Fleuve Sénégal (6 UPV dans la région de Saint-Louis et 2UPV dans la région de Matam) 3 UPV à l Anambé pour la lutte antiaviaire. 1 UPV à Sokone pour les traitements contre sauteriaux dans le Nioro Perspectives Dans les perspectives, la lutte contre les oiseaux granivores se poursuivent dans la vallée pour protéger les cultures qui ne sont pas totalement en mâturité tandis que cette lutte s est arrêtée dans le bassin de l Anambé où les paysans ont avancé dans les récoltes. La surveillance des frontières continue pour ne pas avoir de surprise.

Page 4 1. L état des pâturages On note une diminution progressive des pâturages consécutive à la réduction des aires de pâture. Cette situation est présentement accentuée par le défrichement des champs. La sécurité alimentaire du cheptel, certes fragile et localisée, est le résultat des bonnes dispositions prises par certains éleveurs, suite à l hivernage 2015. L abondance des pâturages a permis aux éleveurs de constituer d importants stocks fourragers. Dans certaines zones, le pâturage sauvage est détruit par les feux de brousse fréquents qui constituent une menace à la sécurité alimentaire du cheptel. D autre part, les risques liés aux feux de brousse disparaissent de plus en plus avec l hivernage. Dans certaines zones, les éleveurs commencent également à utiliser le pâturage aérien et les résidus de récolte pour nourrir le bétail. La situation alimentaire du cheptel est nettement meilleure que l année dernière à la même période. Il est moyen 2. Etat d embonpoint des animaux 3. Abreuvement du bétail Les points d eau temporaires sont complètement taris. L abreuvement des animaux se fait dans les forages et les puits. 4. Les mouvements du bétail Beaucoup de transhumants sont sur le chemin du retour. A Diourbel et Fatick, on note l arrivée des transhumants venant de la zone sylvo pastorale. Des troupeaux de Dromadaires sont présents dans les régions de Louga, Diourbel et Fatick depuis le mois de mars. La moitié du cheptel de Fatick est en transhumance vers le Saloum. 5. Santé animale Situation pastorale La situation est calme, aucun foyer n a été enregistré. Etat de croissance de la végétation a b Figure 1 : NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) de la troisième décade du mois de mai 2016(a) et 2015 (b) La situation est marquée par le début de croissance de la végétation noté au sud et au sud-est du Sénégal. Au 31 mai 2016, la croissance de la végétation est plus avancée au sud et au sud-est du pays qu au 31 mai 2015.

I. Approvisionnement des marchés En cette période de l année, le marché se caractérise par l amorce d une baisse d intensité. Cette situation est imputable à la faiblesse des disponibilités en céréales locales et en légumineuses. La tension a été plus accentuée dans les marchés des régions limitrophes de la Gambie, suite à la fermeture des frontières qui a duré environ trois mois. II. Niveau général des prix Les prix moyens décadaires sont d un niveau moyen à élevé. Par rapport à la dernière décade du mois de mai, tous les prix ont varié en hausse. Dans les marchés ruraux de collecte, ils se présentent ainsi qu il suit : mil souna : 154 F CFA/kg, sorgho : 185 F CFA/kg et maïs : 169F CFA/kg. Par rapport à la décade passée, ces prix ont augmenté respectivement de +5%, +8% et +1%. Les prix de détail s élèvent à : 188 F CFA pour le mil souna, 222 F CFA pour le sorgho et 198 F CFA pour le maïs. Par rapport à la décade passée, ces prix ont augmenté dans les proportions ci après : +7% pour le mil, +8% pour le sorgho et +3% pour le maïs. Le prix moyen décadaire au kilogramme du riz local décortiqué qui se situe à 290 F CFA, reste supérieur de +4% à son niveau de la dernière décade de mai (278 F CFA). Cette hausse est liée à la baisse du stock de paddy au niveau des stations de transformation. Le prix du kilogramme du riz ordinaire importé brisé est de 268 F CFA/kg. Ce prix n a pas varié au cours Situation des marchés Page 5 des deux dernières décades. Le prix moyen décadaire du kilogramme de riz parfumé se situe à 398 F CFA. Comparativement à la décade passée, ce prix est resté également stable. S agissant des légumineuses, les offres sont faibles en niébé et en arachide coque tandis que celle de l arachide décortiquée s est améliorée. Ce qui s explique par les préparatifs de la campagne agricole 2016/2017. Les prix moyens décadaires au producteur se situent à : 384 F CFA pour le niébé, 293 F CFA pour l arachide coque et 535 F CFA pour l arachide décortiquée, avec des hausses respectives de 6% (niébé) et 8% (coque et décortiquée). Les prix moyens de détail par kilogramme des légumineuses s élèvent respectivement à 468 F CFA pour le niébé, 314 F CFA pour l arachide coque et 598 F CFA pour l arachide décortiquée. L analyse de ces prix indique une tendance haussière de l arachide avec des hausses de +7% (coque) et +9% (décortiquée). III. Perspectives Au cours des prochaines décades, le dynamisme des marchés, notamment ceux ruraux de collecte, pourrait baisser d intensité, du fait du mois de Ramadan. Et comme par le passé, durant ce mois, les prix du mil, notamment dans les marchés urbains, pourraient augmenter du fait de l accroissement de la demande. Groupe de Travail Pluridisciplinaire Agence Nationale de l Aviation Civile et de la Météorologie Aéroport Léopold S. Senghor B.P. 8257 Dakar-Yoff _ Sénégal Téléphone : +221 33 869 53 39 Fax : +221 33 820 13 27 Messagerie : gtp-senegal_dmn@yahoo.fr Crée dans le cadre du Programme AGRHYMET, le GTP a pour objectif de contribuer à l alerte précoce pour la sécurité alimentaire en fournissant des information complètes sur la campagne agricole. Sa coordination technique est assurée par l Agence Nationale de l Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM). Le groupe composé des services intervenant dans le domaine de la production agricole( Hydrologie, Agriculture, Protection des Végétaux, Elevage, Centre de Suivi Ecologique, Commissariat à la Sécurité Alimentaire, Direction de l Analyse, de la Prévision et des Statistiques...) publie à la fin de chaque décade un Bulletin Agrométéorologique Décadaire destiné aux autorités nationales, aux bailleurs de fond et aux techniciens, à la presse etc. Dans le cadre de la mise en place du Cadre Mondial des services climatologiques, ce groupe a été élargi aux assurances agricoles, INP, CNCR, CONGAD, ANCAR, URAC, Direction Santé Publique, DPVE et à la presse...