Sélection détaillée autour du concerto pour violon de Beethoven
Ludwig Van Beethoven (1770-1827) En 57 ans, Beethoven a composé près de 350 œuvres parmi lesquelles seules 138 portent un numéro d opus, c est-à-dire qu elles ont été reconnues comme dignes d être publiées par le compositeur. Les autres sont notées en WoO (Werk ohne Opusnummer, œuvre sans numéro d opus). Dans cet immense corpus, on peut identifier trois axes regroupant les œuvres les plus connues de Beethoven : - les 9 symphonies - les 32 sonates pour piano - les 16 quatuors à cordes. La richesse de sa composition est perceptible dans la variété de ses formes, mais aussi dans l évolution considérable de son style entre l Opus 1 et sa dernière œuvre. La popularité de Beethoven était grande et l est bien plus encore aujourd hui. Cela est du à la simplicité et à la clarté de ses matériaux. Il répète un thème sous des angles différents pour permettre à l auditeur de le mémoriser. Le concerto La naissance du concerto prend place dans le cadre plus général du développement de la musique instrumentale (vers 1750). C est plus particulièrement avec Vivaldi que le concerto au sens où on l entend aujourd hui se perfectionne : le concerto pour soliste a remplacé le concerto grosso dans lequel le concertino (un groupe de solistes) dialogue avec le reste de l orchestre. C est aussi grâce aux progrès de la lutherie que le concerto a pu voir le jour : cette forme musicale est spectaculaire, elle met en lumière la maîtrise, la virtuosité de l interprète. Pour cela il fallait des instruments à la hauteur des capacités des interprètes. Le concerto est composé de 3 mouvements : 1 er mouvement : allegro. C est un mouvement rapide de forme-sonate, c est-à-dire qu il en reprend le double thème. Souvent le premier thème du mouvement est donné par l orchestre avant d être repris par le soliste qui le transforme et expose ainsi son originalité face à la masse orchestrale. 2 ème mouvement : larghetto. C est un mouvement lent, avec thème et variations, c est-à-dire des modifications du même sujet tout le long du mouvement. 3 ème mouvement : rondo allegro. C est un mouvement rapide, au rythme plus souligné que les autres mouvements.
Le concerto pour violon Op.61 de Beethoven. Ce concerto, le seul pour violon composé par Beethoven, ne fait pas partie de ses pièces les plus connues. Il mérite pourtant autant d estime que les concertos de Mozart qui ont servi de référence. Il fut composé en 1806. On y retrouve le calme, le bonheur épanoui qui marque la production de cette période dite «période lyrique». Alors que l accueil de la critique fut plutôt réservé lors de sa première exécution à Vienne en 1806, c est aujourd hui une œuvre reconnue à sa juste valeur puisque c est l un des concertos pour violon les plus enregistrés, le passage obligé pour chaque virtuose. On y retrouve la forme en 3 mouvements propre au concerto. 1 er mouvement : allegro en ré majeur. Sa durée est exceptionnelle : 25 mn, ce qui en fait le plus long mouvement de l œuvre de Beethoven et d une durée comparable à une symphonie entière de Mozart. Il suit une forme-sonate classique avec -l exposition du thème par l orchestre puis par le violoniste, -le développement -la reprise avec coda. A la fin de ce mouvement, Beethoven a placé une cadence. Ce passage traditionnellement improvisé par le soliste permet à ce dernier de démontrer son talent et sa virtuosité. A terme, les cadences seront écrites au même titre que le restant de l œuvre. Beethoven n ayant pas composé de cadence pour ce concerto, on utilise généralement les cadences Kreisler ou Joachim. 2 ème mouvement : larghetto en sol majeur. Ce mouvement a une durée plus classique : 10 mn. L orchestre et le violoniste présentent en alternance les thèmes et leurs variations. Ces modifications se fondent les une dans les autres et donnent l impression d une même coulée d un bout à l autre du larghetto. 3 ème mouvement : rondo allegro en ré majeur. C est un mouvement joyeux qui contraste avec le style noble et rêveur des mouvements précédents. Un refrain, qui constitue le thème principal, alterne avec d autres épisodes toujours différents. Ce refrain d allure populaire, simple et facile à mémoriser, est repris successivement dans différents registres par le violon. Ce concerto est une œuvre très harmonieuse, où la virtuosité du soliste ne joue pas le rôle principal. Issu de la période la plus créative de Beethoven, il nous offre, ainsi que nous le promet André Boucourechliev, «un moment de poésie pure qui glisse entre rêve et réalité». Bonne écoute
Les disques Jascha Heifetz in performance / interprété par Jascha Heifetz (violon) et le Philharmonic Orchestra. Dirigé par Arthur Rodzinski. Radiex, 2001 Contient également les concertos pour violon de Brahms, Sibelius, Prokofiev et Korngold Violin concerto / interprété par Isabelle Faust (violon), Alexander Melnikov (piano) et The Prague Philharmonia. Dirigé par Jiri Belohlavek. Harmonia Mundi, 2007 Contient également la Sonate à Kreutzer de Beethoven Violin concertos / interprétés par Janine Jansen (violon), la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen et le London Symphony Orchestra. Dirigé par Paavo Järvi. Decca, 2009 Contient également le Concerto pour violon de Benjamin Britten Cadence Kreisler Concerto pour violon Op.61 / interprété et dirigé par Lisa Batiashvili (violon), l Orchestre de Chambre Géorgien et la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême. Sony/BMG, 2008 Les miniatures pour violon sont composées par Sulkan Tsintsadze Concertos pour violon / interprétés par David Oistrakh (violon) et l Orchestre National de la Radiodiffusion Française. Dirigé par André Cluytens. EMI France, 1989 Contient également le Concerto pour violon N 1 en sol mineur Op.26 de Max Bruch Concerto pour violon en ré M, op.61 / interprété par Hilary Hahn (violon), et l Orchestre Symphonique Baltimore. Dirigé par David Zinman. Sony, 1999 Contient également la Sérénade pour violon, cordes, harpe et percussions de Leonard Bernstein
Concerto pour violon Op.61 / interprété par Itzhak Perlman (violon) et l Orchestre Philharmonique de Berlin. Dirigé par Daniel Barenboim. Emi, 1991 Violin concerto / interprété par Arthur Grumiaux (violon) et l Orchestre du Concertgebouw d Amsterdam. Dirigé par Sir Colin Davis. Polygram, 1974 Contient également les 2 Romances pour violon de Beethoven Concertos pour violon / interprété par Anne-Sophie Mutter (violon) et l Orchestre Philharmonique de New York. Dirigé par Kurt Masur. Deutsche Grammophon, 2002 Contient également les 2 Romances pour violon de Beethoven Concerto pour violon en ré M, op.61 / interprété par Oto Ughi (violon) et l Orchestre Symphonique de Londres. Dirigé par Georges Prêtre et Wolfgang Sawallisch. Bertelsmann Music Company, 1987 Contient également le Concerto pour violon n 2 en mi m, op.64 de Felix Mendelssohn Concerto pour violon en ré M, op.61 / interprété par Itzhak Perlman (violon) et l Orchestre Philharmonia. Dirigé par Carlo Maria Giulini. Emi, 1981 Contient également les 2 Romances pour violon de Beethoven Concerto pour violon en ré M, op.61 / interprété par Yehudi Menuhin (violon), l Orchestre Philharmonia et l Orchestre Philharmonique de Berlin. Dirigé par Wilhelm Furtwängler. Emi, 1984 Contient également Le Concerto pour violon n 2 en mi m, op.64 de Felix Mendelssohn Cadence Joachim Aufnahmen - Recordings 1942-1944, vol.1 / interprété par Erich Röhn (violon) et l Orchestre Philharmonique de Berlin. Dirigé par Wilhelm Furtwängler. Deutsche Grammophon,1989 Ce coffret contient également des symphonies de Mozart, Beethoven et Schubert
Les DVD My country / interprété par Henryk Szeryng, l Orchestre Philharmonique Tchèque et dirigé par Karel Ancerl. Réalisé par Rezie Milan Macku. Supraphon, 2008 Contient aussi Ma vlast de Smetana Violin concerto / interprété par Arthur Grumiaux, l Orchestre National de l ORTF et dirigé par Antal Dorati. Réalisé par André Leroux. Classic Archive, EMI Classics, 2003 Contient également le Concerto en si mineur de Mendelssohn et le Caprice N 14 de Paganini Violin concerto in D major / interprété par Nathan Milstein, le London Symphony Orchestra et dirigé par Sir Adrian Boult. Produit par Olivier Charvet. Classic Archive, EMI, 2007 Contient également la Symphonie n 8 de Vaughan Willi ams Une partition Concerto pour violon en ré M, op.61 Heugel, s.d.