CNRS- Université Paris Sud. Jean-Loup Puget

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Transcription:

CNRS- Université Paris Sud Jean-Loup Puget

IAS orsay Cosmologie et nouvelle physique les contributions du CNES et des équipes françaises dans ce domaine s inscrivent dans des questions de l humanité remontant à l antiquité dans le développement de technologies spatiales extrêmement pointues pour répondre à leur forme actuelle (scientifique) dans des applications futures de ces technologies hors de la science

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IAS orsay La physique après la mécanique de Galilée a connu une révolution il y a un siècle avec l introduction de la mécanique quantique et la relativité générale la nécessité d une nouvelle physique pour unifier la description des trois interactions (electromagnétique, faible et forte) avec la gravité reste le «Graal» des physiciens

IAS orsay pourquoi l espace? les tests expérimentaux de physique nouvelle demandent une extrême précision qui ne peut être atteinte que dans l espace L observation de l univers est le seul moyen d accéder aux champs gravitationnels forts et aux énergies par particule très supérieures à celles obtenues dans les accélérateurs de particules (10 12 fois le LHC) (trous noirs et univers primordial)

IAS orsay les tests de nouvelle physique ils sont basés sur des horloges, des senseurs gravito inertiels et des liens électromagnétiques pour transmettre les informations test du comportement des horloges prédit par la relativité générale recherche de dérive des «constantes» fondamentales nécessite le développement d horloges ultra précises : PHARAO(horloges à atome froids spatiales) destinée à être intégré dans ACES (Atomic Clocks Ensemble in Space sur l ISS): stabilité 2 10-16 (dérive de 20 secondes sur l âge de l univers!) T2L2: transfert de temps sur JASON2 application de ces technologies : génération dans l espace et distribution depuis l espace d un standard de temps ultra précis

test du retard Shapiro LISA-NGO IAS orsay

IAS orsay les tests de nouvelle physique le principe d équivalence entre la masse grave et la masse inertielle est à la base de la RG (MICROSCOPE) toutes les théories de grande unification (Théorie Quantique des Champs/Relativité Générale) impliquent une violation faible mais non nulle de ce principe la RG est testée très finement dans le système solaire (avance du périhélie de Mercure, déviation des rayons lumineux au voisinage du soleil ou par les galaxies et amas de galaxies) la RG prédit l existence d ondes gravitationnelles (LISA-NGO)

LISA-NGO IAS orsay détection des ondes gravitationnelles depuis l espace dans le domaine 0.1-100 mhz) ( au sol on recherche ces ondes aux fréquences plus élevées:10hz à 10 khz VIRGO, LIGO,..) LISA-NGO va pouvoir détecter les fusions de trous noirs géants présent au centre des galaxies jusqu à des distances cosmologiques

IAS orsay Microscope principe d équivalence testé au sol avec une précision de 10-12 MICROSCOPE améliorera cette mesure par un facteur 1000 (groupe performances: CNES, ONERA, OCA, ZARM) le satellite «protège» deux masses test (de nature différente) des perturbations extérieures (atmosphère résiduelle, pression radiation, champs magnétiques) = trainée compensée (< 3 10-10 ms -2 Hz -1/2 ) cette science qui dépend beaucoup de la trainée compensée et la micropropulsion était un des points durs technologiques (lancement juin 2016)

Les observations: Le contenu de l univers En relativité générale toutes les formes d énergie contribuent à la gravité (pas seulement la masse) le contenu de l univers est décrit par les composantes ayant des rapports entre masse, densité d énergie et pression différents baryon (matière ordinaire et matière noire «froide») E = mc 2, P=0 radiation m=0, P=1/3 E énergie noire P = -E (par ex. l énergie du vide en MQ) les baryons 4% la radiation: corps noir à 2.7K les grandes questions ouvertes: 1- la matière noire 23% 2- l énergie noire 73%

IAS orsay énergie noire et matière noire Les deux composantes de l univers non identifiées directement sont potentiellement porteuses de nouvelle physique l énergie du vide de la MQ est trop grande par un facteur 10 120 la nature de l énergie noire est un des plus grands problème de la physique et de la cosmologie la matière noire: un excellent candidat est la particule supersymétrique la plus légère (symétrie fermions-bosons) cette symétrie fait partie de la nouvelle physique qui reste encore à être mise en évidence les missions spatiales PLANCK et EUCLID de l ESA ont ces questions cosmologiques comme objectifs essentiels

LE MODELE STANDARD dit big bang chaud Aujourd hui T=2,7 découplage des photons: recombinaison T=3000 nucléosynthése Hélium: 200 s T=1 milliard de degrés découplage des neutrinos: 1 s T=10 milliard de degrés Repose sur trois piliers : L expansion de l Univers L abondance des éléments Le rayonnement de corps noir F. R. Bouchet, SFP @ Lyon, 2003/07/09 GUT: inflation, ondes G? 10-35 s, 10 15 Gev quantum G, temps de Planck 10-43 s, 10 19 Gev

Fonction de Planck à 2,7 K T(z) = T o (1+z) Pour z>1100 l hydrogène est ionisé

paramètres cosmologiques combinaison WMAP et H0 mesuré par HST Ω b = 4.5 10-2 Ω mn = 0.227 Ω Λ = 0.728 0.013 < Ω Κ < 0.0084 l univers est Euclidien à grande échelle! ns = 0.963 +- 0.012 déviation par rapport à l invariance d échelle n est pas proprement établie

L inflation la phase d inflation permet de répondre à trois difficultés du big-bang l origine des fluctuations de densité l homogénéité la géométrie Euclidienne à grande échèle les tests: le spectre des fluctuations les ondes de gravitationnelles primordiales Document title Author Name Place Data doc Programme

Logo partenaire Planck mesures des anisotropies du fond cosmologique défi technologique: refroidir les détecteurs dans l espace à 0.1 K mesures du fond cosmologique avec une sensibilité du µk (sur 2.7 K) amélioration de la précision sur les paramètres cosmologiques d un ordre de grandeur détection des ondes gravitationnelles primordiales engendrées pendant la phase d inflation qui permet de comprendre les conditions «initiales» du big bang si l inflation s est produite à la grande unification (10 16 GeV, 10-35 sec) IAS orsay

CMB spectra: temperature, E and B polarization 3 observables : T, E, B E < 0 E > 0 WMAP B < 0 B > 0 B polarization power spectrum is 5 orders of magnitude weaker than T for tensor/scalar =0.1! PLANCK 29-Septembre-2009 J.L. Puget 19

L effet Sunyaev-Zeldovich des amas de galaxies sur le fond cosmologique un catalogue de 200 amas de galaxies CNES 17 Fevrier 2011 J. L. Puget

3 amas de galaxies en fusion CNES 17 Fevrier 2011 J. L. Puget

IAS orsay titre mesure le lentillage faible sur 1.5 milliard de galaxies 1% sur l équation d état de l énergie noire mesurée par le rapport w=p/e Planck+Euclid 0.1% sur la quantité de matière noire et sur la normalisation du spectre des fluctuations primordiales

La brume d avant plan galactique est enlevée en utilisant l information multifréquence