TRAITEMENT PAR CONDENSATION

Documents pareils
Variantes du cycle à compression de vapeur

l entretien des chaudières

2.0. Ballon de stockage : Marque : Modèle : Capacité : L. Lien vers la documentation technique :

Le séchage des ateliers :

de faible capacité (inférieure ou égale à 75 litres) doivent être certifiés et porter la marque NF électricité performance.

la climatisation automobile

INNOCOLD Institut Technologique du Froid. Contexte Chronologie Présentation Enjeux industriels Atouts Les partenaires

Le chauffe-eau à pompe à chaleur: fiche technique à l intention des installateurs

Alfa Laval échangeurs de chaleur spiralés. La solution à tous les besoins de transfert de chaleur

Annexe 3 Captation d énergie

Technologie des contacteurs gaz liquide : cas des colonnes à plateaux et à garnissage. M. Prévost

QU EST-CE QU UN CHAUFFE-EAU THERMODYNAMIQUE?

Calcaire ou eau agressive en AEP : comment y remédier?

Comment peut-on produire du chauffage et de l'eau chaude à partir de l'air? EFFICACITÉ POUR LES MAISONS

Automobile & Mécanique agricole. Sources CNIDEP, IBGE

Production d eau chaude sanitaire thermodynamique, que dois-je savoir?

ALFÉA HYBRID DUO FIOUL BAS NOX

L énergie de l air extérieur pour une eau chaude sanitaire naturellement moins chère

Guide d entretien. de votre assainissement non collectif

Thermorégulateurs Easitemp 95 et 150 eau. La solution compacte & économique

ETUDE DE LA SECONDE VIE DES BATTERIES DES VEHICULES ELECTRIQUES ET HYBRIDES RECHARGEABLES

Ce dispositif fiscal, mis en place en 2005, est en vigueur jusqu'en 2016.

LES CHAUFFERIES COLLECTIVES AU BOIS : QUELS POINTS DE VIGILANCE?

CIRCULAIRE N 2983 DU 18/01/2010

habitat RÉNOVATION Quelles qualifications et certifications RGE pour quels travaux? Comprendre

Eau chaude Eau glacée

de l Université Laval Orientations et exigences générales et techniques de construction

en rénovation habitat Qualifications et certifications RGE Comprendre

Réduction de la pollution d un moteur diesel

Stockage de chaleur solaire par sorption : Analyse et contrôle du système à partir de sa simulation dynamique

Énergies renouvelables. 10 employés. Boucher/ Charcutier

Géophysique et sites pollués

Système à débit variable T.One

La consommation énergétique des usines de dépollution est un poste de dépense important et l un des plus émetteurs de gaz à effet de serre.

Crédit impôts énergie renouvelable développement durable 2015

Le Casino de Montréal & les installations à multiples compresseurs

Fiche de lecture du projet de fin d étude

AQUASNAP TOUT INTÉGRÉ RIEN À AJOUTER 30RY/30RYH REFROIDISSEURS DE LIQUIDE / POMPES À CHALEUR GAINABLES

Présentation du 04 décembre 2014 CONFERENCE POLLUTEC

Audits énergétiques. L efficacité énergétique dans l industrie

Sécheurs par adsorption à régénération par chaleur

Travaux sur les systèmes de chauffage et d'eau chaude sanitaire

Réduire sa consommation d énergie dans les entreprises industrielles

Le bac à graisses PRETRAITEMENT. Schéma de principe. Volume du bac à graisses. Pose

CAHIER DES CHARGES. Etude de faisabilité : Version septembre Chaufferie bois. Agence de l'environnement et de la Maîtrise de l'energie

DATA CENTER. Règles d'ingénierie du Data Center DATA CENTER

France Telecom SA. Bilan d émissions de Gaz à effet de Serre (GES) Décembre 2012

Mon installation d assainissement non collectif PRÉSERVER LA RESSOURCE EN EAU ET RESPECTER LES MILIEUX AQUATIQUES. Guide.

Emis le : 5/08/2011 Mis à jour : 10/2014

de l eau chaude pour toute l a famille, disponible à tout moment. Pompe à chaleur pour la production d Eau Chaude Sanitaire pompes á chaleur

LE CHAUFFAGE. Peu d entretien. Entretien. fréquent. Peu d entretien. Pas d entretien. Pas d entretien. Entretien. fréquent. Peu d entretien.

consommations d énergie

Saisie des chauffe-eau thermodynamiques à compression électrique

Yutampo La solution 100 % énergie renouvelable

Récapitulatif de l audit énergétique de la copropriété 1 relais de la Poste à RANTIGNY 25/11/13

Camfil Saint-Martin-Longueau, une démarche d efficacité énergétique pour la certification ISO

PARTENAIRE VERS UNE GESTION DURABLE ET PERFORMANTE DE VOTRE ÉNERGIE EQUIPEMENT DE MONITORING

Qu'est-ce que la biométhanisation?

Les plastiques en Débat

Prescriptions Techniques

Immeuble EXEMPLE Audit Technique mars 2004

AQUACIAT2 HYBRID LA SOLUTION BI-ÉNERGIES COMPACTE PAC & CHAUDIÈRE GAZ. Puissances frigorifiques et calorifiques de 45 à 80 kw

Accumulateur combiné au service de la chaleur solaire et des pompes à chaleur. Michel Haller, Robert Haberl, Daniel Philippen

La relève de chaudière, une solution intermédiaire économique et fiable.

Production d eau chaude sanitaire. Exploitation des sources de chaleurs liées au logement. Dossier de veille réalisé par Energie Information services

FICHE DE DONNEES DE SECURITE

Prévention des intoxications Entretien des chaudières

LA RENOVATION ENERGETIQUE. atelier o

ÉJECTEURS. CanmetÉNERGIE Juillet 2009

CRÉDIT D IMPÔT LES GRANDS PRINCIPES. Un crédit d impôt : pourquoi? AVANT-PROPOS. Un crédit d impôt : comment? Un crédit d impôt : dans quels cas?

Se raccorder à un réseau de chaleur

Quelques chiffres clés de l énergie et de l environnement

36% T.Flow VMC hygroréglable & chauffe eau thermodynamique QUAND LA VENTILATION RÉINVENTE L EAU CHAUDE. BÉNÉFICIEZ DE

Audit type de datacenter réalisé par la société EduWatt

Synthèse sur les réglementations et permis relatifs à l installation et à l exploitation de pompes à chaleur en Région wallonne

LA PLACE DU SECHAGE THERMIQUE DANS LE TRAITEMENT DES BOUES LES RETOURS D EXPERIENCE

Audits énergétiques. L efficacité énergétique dans les bâtiments

Économiser l Électricité

Guide du bon contrôle de fuite

Aide à l'application Preuve du besoin de réfrigération et/ou d humidification de l air Edition mai 2003

Comment économiser de l électricité dans le bloc traite?

MUNICIPALITE DE GLAND

neotower Principe de fonctionnement

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

SyScroll Air EVO Pompes à chaleur réversibles

Incitants relatifs à l installation de pompes à chaleur en Région wallonne

Systèmes de stockage simples à installer et économiques

Bilan GES réglementaire d Eovi Mutuelle en France. Olivier Laguitton

Le turbo met les gaz. Les turbines en équation

Vannes 3 voies avec filetage extérieur, PN 16

Chapitre 1 : Qu est ce que l air qui nous entoure?

Theta Double service BFC, SGE, SGS pour 20/30/40 kw capacité de chauffe

Page : 1 de 6 MAJ: _Chaudieresbuches_serie VX_FR_ odt. Gamme de chaudières VX avec régulation GEFIcontrol :

Evaluation des émissions

Choisir un professionnel compétent

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

Les devoirs du Détenteur d équipements

Fiche commerciale. Pompes à chaleur. Arcoa duo Arcoa bi-bloc MT pompes a chaleur bi-bloc INNOVATION bi-bloc MT

Pompes à chaleur pour la préparation d eau chaude sanitaire EUROPA

Babcock Wanson. Bienvenue. L expertise thermique au service de l environnement dans l industrie

Transcription:

Référent : Service SEET Direction DPED ADEME (Angers) TRAITEMENT PAR CONDENSATION Juillet 2014 Les polluants concernés par la technique de traitement biologique sont les composés odorants et les Composés Organiques Volatils (COV) non odorants. 1. Qu'est-ce que le traitement par condensation? Le procédé consiste à transformer le ou les composés organiques volatils en liquide par abaissement de la température, puis à le récupérer. Il est ensuite traité en vue de sa réutilisation ou de sa destruction. Les lois d équilibre thermodynamique entre les différentes phases solide, liquide ou gazeuse, sous lesquelles peut se présenter une substance, se traduisent par un diagramme pression partielle/température. La pression partielle décroît en fonction de la température en suivant l équation d Antoine : In P = A - B / (T+C) Les coefficients A, B, et C sont identifiés grâce aux données communiquées par l utilisateur pour les réactifs spécifiques ou les données de la littérature pour les produits courants. Figure 1 : Diagramme de pression partielle en fonction de la température 1

Le système n est pas sélectif. Toute substance présente dans l effluent à une concentration supérieure à sa concentration de saturation à la température considérée sera partiellement condensée : on récupérera donc un mélange. Cs = Ps/P Ps : pression de saturation P : pression totale (souvent égale à la pression atmosphérique) Dans le cas d un mélange, la température à atteindre est déterminée en fonction des caractéristiques du COV le plus volatil. Elle est souvent inférieure à O C (-20 à -80 C dans un grand nombre de cas). La condensation s effectue donc de manière multi-étagée ; le ou les premiers étages étant destinés à prérefroidir l effluent et à éliminer l eau et les COV les moins volatils, le dernier étage à condenser les COV les plus volatils. 2. Les différentes sources de froid Selon les domaines de température à atteindre, les différentes sources de froid utilisées peuvent être : l eau ou l air à des températures opératoires de 10 à 20 C, lorsque l effluent à traiter présente une température élevée (pré-refroidissement), l eau saline ou autre fluide peu frigoporteur. Dans ce cas, la condensation peut être précédée d une compression à un ou plusieurs étages, qui permet de réduire de manière assez conséquente le niveau de température à atteindre, la réfrigération mécanique qui permet l obtention de températures comprises entre 0 à - 30 C, les fluides cryogéniques, essentiellement l azote liquide mais également le dioxyde de carbone liquide, qui permettent d atteindre des températures jusqu à 140 C. 3. Quelles sont les différentes configurations? On distingue 3 grandes familles de techniques : 3.1. Condensation à contact direct avec le fluide de refroidissement Le fluide de refroidissement est mis en contact directement avec l effluent gazeux ; soit sous forme finement pulvérisé ; soit dans un contacteur gaz-liquide à garnissage ou à plateaux. Le fluide de refroidissement mis en œuvre est souvent le condensat du mélange à traiter, ou le d azote liquide. Ce procédé met ainsi en œuvre simultanément la condensation et l absorption. Le dimensionnement de l appareillage et la définition des conditions opératoires devront donc prendre en compte à la fois les conditions de transfert thermique entre les fluides et les conditions d équilibre d absorption et de transfert de masse. Les COV sont condensés sous forme de gouttelettes ou de particules solides. Le principal avantage de cette condensation directe est de limiter les risques de bouchage dû au givrage, du fait que les particules solides sont en suspension dans la phase liquide et peuvent être éliminées. 2

3.2. Condensation à contact indirect avec le fluide de refroidissement L échange de chaleur entre le fluide réfrigérant et l effluent s effectue à travers une surface, sans contact direct. Les types d échangeurs utilisés sont très variés : à plaques, tubulaires ou à spirale. Le choix est notamment fonction du débit à traiter et des risques de cristallisation. Les équipements les plus répandus sont les échangeurs multitubulaires où la condensation s effectue par film sur la surface externe des tubes. A priori, le fonctionnement le plus favorable correspond à : une circulation du fluide froid à contre-courant de l effluent, un écoulement par gravité du condensat. De nombreux modèles permettent de calculer les caractéristiques de l échangeur le mieux adapté au problème à traiter. Quand la température à atteindre dans le condensateur est supérieure au point triple du COV, il est préférable d utiliser la puissance frigorifique du fluide de refroidissement de façon directe, en mettant en œuvre un fluide caloporteur intermédiaire. 3.3. Condensation à contact indirect avec fluide caloporteur intermédiaire Le fluide caloporteur est refroidi dans un échangeur vaporisant l azote liquide, puis transféré vers le condenseur de COV par une pompe de circulation. L adjonction de ce fluide caloporteur intermédiaire entre le circuit d azote liquide et l effluent à traiter permet d assurer une température plus uniforme à l intérieur du condenseur. La température opératoire peut être mieux définie et régulée, indépendamment de la charge de l appareil et évite la formation de givre en cas de variation de débit ou de composition de l effluent à traiter. On évite ainsi de dimensionner l appareil sur le débit de pointe d émission. Ce procédé est adapté à une gamme étendue de puissances frigorifiques (5 à 200 kw). 3

Figure 2 : Condensation cryogénique, rappel des différentes possibilités de mise en œuvre de l azote liquide 4

4. Quelles sont les conditions opératoires et les performances? 4.1. Performances Le taux de récupération des solvants par condensation classique (froid mécanique) ne dépasse habituellement pas 80 à 90 %, mais peut être supérieur à 99 % dans le cas de la condensation cryogénique. Un traitement final par adsorption peut être mis en place pour permettre de satisfaire les valeurs limites de rejet réglementaires. L entraînement de gouttelettes peut également nuire aux performances du système, la mise en place d un dévésiculeur en aval du condenseur permet d y remédier. 4.2. Limites d utilisation, domaines d application, coûts 4.2.1. Débits Le procédé est applicable en principe quel que soit le débit. Les limites sont essentiellement de nature technologique (puissance de machines frigorifiques) et surtout économique (coût énergétique directement proportionnel au débit à traiter). En pratique, le procédé s applique à des débits inférieurs à 2000 Nm 3 /h. 4.2.2. Concentration La concentration en COV doit être supérieure à 10 g/m 3, ou à 0,5 à 10 % en volume. Sauf pour les systèmes à contact indirect avec fluide caloporteur intermédiaire, les fluctuations de débit et de concentration en sortie du procédé peuvent diminuer l efficacité du traitement. Il est possible de réinjecter en amont de l air épuré ou du gaz vecteur afin de stabiliser les flux de COV entrant dans les étages à basse température. Pour écrêter les pointes de concentration, une unité d adsorption peut être placée en amont. La concentration en COV du gaz désorbé sera constante et plus élevée, ce qui est favorable à la condensation. 4.2.3. Composition de l effluent Ce procédé peut être appliqué à l ensemble des composés organiques. Les particules ou aérosols peuvent se déposer sur les surfaces d échange de l étage de condensation et limiter ainsi les transferts thermiques. Les prétraitements adaptés (filtres, dévésiculeurs ) devront être mis en œuvre. Enfin, la présence de vapeur d eau constitue une contrainte importante pour la mise en œuvre du procédé pour de multiples raisons : givrage à la surface du condenseur entraînant une baisse de l efficacité d échange thermique et un risque de colmatage. Ce problème peut être résolu grâce : - à l utilisation de deux condensateurs en parallèle fonctionnant alternativement en condensation et en dégivrage, - au surdimensionnement du condenseur. formation de produits corrosifs par hydrolyse de certains composés organiques volatils (par exemple les solvants chlorés), qui nécessitent la mise en œuvre de matériaux appropriés. 5

L ADEME EN BREF L'Agence de l'environnement et de la Maîtrise de l'énergie (ADEME) participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et du développement durable. Afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale, l'agence met à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, ses capacités d'expertise et de conseil. Elle aide en outre au financement de projets, de la recherche à la mise en œuvre et ce, dans les domaines suivants : la gestion des déchets, la préservation des sols, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l'air et la lutte contre le bruit. L ADEME est un établissement public sous la tutelle conjointe du ministère de l'écologie, du Développement durable et de l'énergie et du ministère de l'enseignement supérieur et de la Recherche.