Séjour Erasmus à Marbourg de mars à août 2016 Aurore Sieffer A) Vie pratique Logement : Jeune étudiante dont les parents n habitent pas très loin de l université de Nancy, j avais extrêmement envie de me prouver que j étais capable de me débrouiller seule dans un pays étranger. Plutôt que de demander une chambre en résidence universitaire, je me suis donc activement mise à la recherche d un petit studio disponible pendant le semestre. Cela n a naturellement pas été facile, surtout parce que les propriétaires préfèrent les locations de plus longue durée. Je me suis déplacée deux fois à Marbourg avant de trouver un appartement correspondant à toutes mes attentes. Je n ai pu m y installer que début mai, après avoir habité en collocation. Cela a impliqué un déménagement supplémentaire, mais après tout, c était mon choix. C est sur le site internet http://www.wg-gesucht.de que j ai trouvé aussi bien la collocation pour une courte période que l appartement en sous-location. Ce mode de location, assez répandu en Allemagne pour les chambres d étudiants, est encadré par un contrat. Il permet à un étudiant effectuant un semestre à l étranger ou un stage dans une autre ville de conserver son appartement sans avoir à payer deux
loyers pendant cette période. Le studio mesurait 28 m 2 et revenait à 396 par mois, tout compris : eau, électricité et même internet. La caution s élevait à 500. C était un appartement déjà meublé, très lumineux. Il se situait dans une résidence appartenant à la Croix Rouge. L endroit était extrêmement bien situé et calme, donc plus propice au travail que les résidences universitaires où les fêtes sont nombreuses. Je n avais besoin de marcher qu une dizaine de minutes pour accéder à la fac, faire mes courses ou me rendre au centre-ville. Comme beaucoup de résidences allemandes, celle-ci possédait une laverie au sous-sol, ce qui est bien pratique. Argent : La vie à Marbourg, tout particulièrement l alimentation, coûte plutôt moins cher qu en France. Que ce soit pour les courses au supermarché ou les repas pris au restaurant, les prix m ont semblé très raisonnables. Attention cependant à garder toujours suffisamment d argent liquide sur soi. En effet, les allemands payent principalement en liquide et certains commerces, y compris les grandes surfaces, n acceptent pas les «Mastercard», seulement les cartes allemandes «EC», ou refusent tout paiement par carte bancaire. Santé : Je n ai jamais eu besoin de consulter un médecin durant mon semestre de mobilité Erasmus à Marbourg. Il m est donc difficile d en parler. Je sais seulement qu il est impératif de se munir de sa carte d assurance santé européenne pour obtenir le remboursement des soins en cas de maladie. J avais aussi pris une assurance complémentaire spéciale «séjour à l étranger» auprès de la MGEL. Télécommunications : Beaucoup de mes camarades venant à Marbourg pour leur mobilité Erasmus n avaient rien prévu avant leur arrivée, mais il est apparemment assez facile d acheter une carte rechargeable ou des puces téléphoniques allemandes qui permettent d appeler, d écrire et même de se connecter à internet avec son mobile à un prix raisonnable. Les moins chères se vendent au supermarché ALDI. De nature plus angoissée, j avais déjà pris l initiative de changer mon forfait téléphonique avant de partir. J ai opté pour un forfait peu cher chez Orange et j y ai ajouté l option «transfrontalier». Cela m a permis d appeler durant deux heures, de recevoir trois heures d appels chaque mois et d envoyer un nombre illimité de SMS en Allemagne, mais aussi vers la France, la Belgique et le Luxembourg.
B) Vie universitaire : J ai étudié à la Philipps Universität de Marbourg durant un peu plus de trois mois. J étais la seule étudiante Erasmus à avoir choisi les cours auxquels j assistais. Je suis donc entrée en contact avec les autres étudiants allemands afin de mieux comprendre le fonctionnement du système universitaire allemand. La majorité de mes cours n ont pas été trop difficiles, car les enseignants étaient attentifs et s attendaient à ce que je sois déboussolée face au changement. J ai eu, par exemple, quelques difficultés à utiliser le site internet de l Université. Il est pourtant extrêmement utile! Les professeurs y téléchargent leurs cours, les textes à préparer avant les cours, des exercices et presque toutes les informations concernant leurs méthodes d évaluation. Heureusement qu avant le début des cours, l université organise une semaine d orientation pendant laquelle le fonctionnement du site est expliqué. Mon niveau de langue (C2) m a permis de suivre les cours sans difficulté, à l exception de deux d entre eux. Un cours de linguistique qui se trouvait être très technique m a demandé beaucoup d investissement, mais ce fut un investissement payant car le résultat final a été plus que satisfaisant. L autre cours difficile portait sur le rôle de la politique à la télévision allemande. Le vocabulaire comme le contenu étaient totalement étrangers aux études que j avais suivies en France. Malgré une évaluation au résultat peu glorieux, ce cours m a tout de même permis d élargir l étendue de ma culture concernant l Allemagne.
Sauf pour ce cours, j ai obtenu de très bons résultats à la fin du semestre. Je n ai eu que deux évaluations de type partiel comme en France. En revanche, j ai dû rendre trois dossiers qui ont représenté un travail personnel assez conséquent. En effet, les étudiants allemands ont moins de cours que nous en France, mais ils ont beaucoup plus de travail personnel. Cela semble les rendre plus autonomes que les étudiants français. La plupart des cours, notamment ceux dispensés sous forme de «Seminare» développent la réflexion, la compréhension et la capacité à argumenter. C) Vie quotidienne : On peut dire que la vie à Marbourg est très agréable, surtout pour les étudiants! Les prix permettent d organiser des soirées entre étudiants, d aller de temps à autre au restaurant sans forcément y consacrer beaucoup de moyens. Durant les (assez longues) périodes froides de l année, les gens se réunissent les nombreux bars de la vieille ville où l ambiance est vraiment très sympathique. Dès qu il fait plus chaud, presque tout le monde s achète, pour 3 euros au supermarché, des barbecues à usage unique. Des fêtes sont improvisées sur les rives de la Lahn, la rivière qui traverse la ville. L environnement est beau, les gens chaleureux et je n ai jamais rencontré de problème, car tout se passe dans la bonne humeur. Même après quelques verres et tard dans la nuit, l ambiance reste très
détendue. Je n ai entendu parler d aucune agression. Etant une femme, il m est parfois difficile de rentrer seule le soir à Nancy. Ce n était pas le cas à Marbourg. Je me suis toujours sentie en sécurité. D ailleurs il est rare de croiser des policiers dans cette ville très calme et pourtant si vivante. Un autre point très intéressant est que l université de Marbourg offre aux étudiants la possibilité de voyager gratuitement dans tout le Land de Hesse et même au-delà, vers certaines villes universitaires. Presque tous les trains et tous les bus à Marbourg sont gratuits, ce qui augmente l envie de voyager et de découvrir le pays. Francfort n est pas très loin, mais il est également possible de voyager gratuitement jusqu à Heidelberg, Kassel ou Mannheim. Il est inutile d aller à Marbourg avec une voiture qui gênerait plus qu autre chose. Il y a en effet très peu de parkings. En revanche, toutes les destinations sont très bien desservies par les transports en communs et, honnêtement, il est très agréable de se déplacer à pied dans cette ville. Elle comporte certes quelques montées assez raides, mais des ascenseurs à flanc de colline permettent de venir à bout d une partie d entre elles sans la moindre fatigue. J ai apprécié mon séjour Erasmus à Marbourg au-delà de mes attentes. J ai beaucoup appris sur les autres étudiants et leur pays d origine tels que la Corée, les Etats-Unis, le Pakistan, l Inde ou bien la Turquie, car l université de Marbourg accueille des étudiants du monde entier. J ai évidemment aussi progressé en allemand. Il m est notamment possible maintenant de comprendre des documents techniques ou administratifs complexes. J ai également et peut-être surtout appris à mieux comprendre la mentalité des habitants de cette région, une mentalité basée sur la confiance et le respect des autres. Rive de la Lahn, juste devant le restaurant universitaire, en mars. Les soirs d été, les marches sont couvertes de monde.