- Hasrrer. - plaques c phaliques. la femelle. Pupille ronde, iris brun ou dor6.



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CHAPITRE VII LE LEZARD VIVIPARE 'CenecrünBs Bxrf,RrEURs. - Hasrrer. LE, PnosLi[{B DE r.'ovovrvrpemrf cr.r,z LES Rpprrr-rs.. Lacerta aiuipara, Jacquin, Pl. IV. Forme et dimensinns. - Töte plus courte et moins distincte du cou que chez le Lözard des murailles, museau un peu obtus. Tympan peu apparent. Le mäle a la töte un peu plus forte que la femelle. Pupille ronde, iris brun ou dor6. La longueur totale du mäle est de r5i millimötres, dont gb pour la queue; celle de la femelle est de r7b millimötres, dont rob pour la queue, cette derniöre 6tant respectivement de un ä deux cinquiömes et de un ä deux tiers plus longue que la töte et le corps. La queue du mäle ölargie ä la base. Plaques et dcailles. (Fig.+) (voir fig. z et sa ldgende). - La ros-' trale n'atteint pas la narine; r post-nasale, I lordale antörieure en contact avec la frontonasale, et 4 labiales supdrieures en avant de la sous-oculaire; pas de granules audessous de la sus-oculaire; occipitale plus petite que les inter-pariitales, tempes recouvertes de plaques irrdguliöres, parmi lesquelles il y a parfois Frc. 4. - plaques c phaliques une massdtdrine et toujours une tym- du L{zard Vivipare. panique. Pli gulaire absent ou faiblernent marqud; r+ ä n öcailles alignies entre le collier et la troisiöme paire de mentonniöres; collier composd de 7 ä9plaques".

rgb LA VIE DES REPTILES Ecailles dorsales hexagonales, plus longues que larges, plus ou ;moins distinctement cardnies, parfois ldgörement imbriqudes,.un peu plus petites que les latdrales qui sont lisses. Plaques cle la nuque arrondies et lisses. Deux dcailles lat rales correspondant ä la longueur d'une plaque ventrale; z6 ä 97 rangdes cl'dcailles au milieu du corps. Plaques ventrales en 6 ä B sdries longitudinales, la seconde sdrie ä partir de la ligne m6- "diane formde des plaques les plus grandes i 24 ä 30 sdries transversales. Deux sdries d'dcailles bordent la pr anale. Patte postirieure plus longue que la töte. 7 ä r3 pores femo-,raux; caudales grandes, celles de la face supirieure fortement cardndes et pointues en arriöre. Les dcailles de la queue :forment des cercles imbriquds. Coloration. - Brun jaunätre ou rougeätre en dessus ch'ez,l'adulte, avec de petites taches sombres et d'autres claires; frd-.quemment une ligne latdrale noirätre et une bande sombre latdrale bordde de jaune, d'orange ou de vermillon chez Ie mäle, largement tachie de noir, jaune ou orange päle chez la femelle, unie ou marqude de noir. Le nouveau-nd est presque.noir, il conserve parfois sa coloration ä l'6tat adulte. Pattes et,queue brunes en dessus, le dessous ayant la möme coloration.que Ia face ventrale. ' La livrie de la femelle surtout ressemble beaucoup ä celle,du Lizard des murailles, mais sa forme gdnirale est moins allongde. Habitat. Rend Martin a trouvd assez souvent le Lö2afi, - vivipare dans I'arrondissement du Blanc (Indre), dans les grandes brandes et les marais de la Brenne. Il est rare et localisd dans les endroits humides, otr il habite ordinairement des trous creusds dans les adossements des fossds. Cet auteur signale qu'il est la proie des Hdrons, des Rapaces et de tous les ennemis ordinaires des Ldzards. Postdrieurement ä I'ouvrage que nous avons publid ensemble en r8g4, sur les Vertöbrds sauuages du däpartement de I'Indre, Rend Martin m'a dit avoir trouvd le

LE LfZARD VIVIPARE Lözard vivipare sur la chaussde de I'dtang tout prös du village de la Cabriöre. J'y suis alli souvent depuis cette dpoque, et je I'ai recherchd en vain. J'ai interrogd des habitants du vil- Iage, et ils m'ont dit n'avoir aucune connaissance d'un Lözard mettant bas des petits vivants; tous ceux qu'ils ont tuis ou icrasds ou qu'ils ont trouvis ouverts, contenaient parfois des cuß, jarnais de jeunesl mais ils n'ignoraient pas que l'orvet et la Vipöre sont ovo-viviparesl quant ä la Couleuvre lisse, qui est aussi ovovivipare, ils la confondaient avec la Vipöre. Rend Martin connaissait assez les Reptiles Pour ne pas faire de confusion; il est donc probable que cette espöce existe bien en Brenne, contrde mardcageuse qui convient parfaitement ä son genre de vie. D'aprös d'autres auteurs, qui ont donnd la liste des Reptiles de la France centrale, et dont les travaux ont 6td consultds par Martin, le Lözardvivipare existerait, mais serait rare, dans la Vienne, le Loir-et-Cher et l'allier, et il n'aurait pas itd signald dans la l{iövre, la Creuse, la Corröze et le Puy-de- Döme; on le rencontrerait peut-ötre.dans ces derniers ddpartements si l'on y faisait des recherches minutieuses. Lataste l'a trouvd dans la Gironde, aux environs de Bordeauxl Lantz l'a signald dans le Nord, I'Aisne, les Ardennes, la Marne, I'Aube et le Haut-Rhin. Il m'a envoyd des sujets vivants provenant de la Suisse. J'en ai reeu plusieurs fois d'allemagne en 1895. Ce sont donc des sujets venant de loin, que j'ai surtout observds en captivitd n'ayant jamais capturd moi-möme ce L6zard, et ne l'ayantjamais regu vivant ou mort d'une rdgion de l'indre ou d'un ddpartement du centre de la France. Nourriture. En cage et en terrarium, les Lözatds vivipares - vivent ä la faeon des autres Ldzards, et se nourrissent des mömes proies. A 1'6poque de l'hivernage, je les voyais souvent jusqu'ä la rni-octobre se rdchauffant aux rayons du soleil. Parfois, mais rarement cependant, un ou deux se montraient en plein hivernage. Un ro ddcembre, par trös beau temps, un mäle ötait sorti du refuge et s'dtalait au soleil; le lendemain, la plus grande r99

LA VIE DES REPTILES des femelles faisait de m me. Le 15 du m6me mois, par un temps brumeux, un mäle s'est montr6; je I'ai trouvd reposant sur la couverture de laine du refuge, lorsque j'ai enlevd les toitures du terrarium; il dtait lä en compagnie d'un mäle adulte de L zard des souches et de plusieurs jeunes de cette espöce. Tous dtaient un peu engourdis, et je les mis dans le foin du refuge. Le z5 ddcembre, et aussi le e9 par beau temps, j,ai vu un Löz?rd vivipare mäle sortir du refuge, ainsi que plusieurs jeunes Ldzards des souches, c'dtait en rgz3. Le rz mars suivant, une femelle adulte de lizard vivipare tait sortie du refuge et s'exposait au soleil; elle semblait en bon dtat. J,en vis une autre le rg mars et plusieurs fois j'en vis d'autres de cette espöce au ddbut et dans Ie courant du mois d'avril. Reproduction et ddueloppement de I'embr1on. Je n'ai jamais ä I'accouplement du Lözard vivipare, car, en terrarium assistd ä I'accounlement dt L6,zard vivinar surtout, cette espöce ne devient pas trös farniliöre. Le B juillet r8g5, je sacrifiai et dissdquai aprös chloroformisation une femelle de Lözard vivipare ayant ses euß dans les oviductes. Aux ovaires, on remarquait de trös petits ovules incolores ou trös ligörement jaunätres, d'environ un millimötre de diamötre. L'oviducte droit contenait cinq auß et le gauche quatre. Les embryons avaient en moyenne 15 millimötres de longueur; la töte ötait relativement assez grosse et les yeux, noirätres, itaient trös apparents et prodminents. Les membres se formaient; on les voyait trös bien, munis de leurs doigts; la queue se ddveloppait. Entourd de ses membranes embryonnaires et enrould sur lui-möme, il reposait sur le vitellus, avec lequel il communiquait par l'ombilic. Les euß mesuraient en moyenne rz millimötres de longueur et B de largeur; Ieur enveloppe itait trös mince, ä peine opaque, et laissait apercevoir I'embryon. Chez une autre femelle dissdqude deux jours plus tard, les embryons dtaient beaucoup plus ddveloppds. Les ovaires dtaient comme ceux de la femelle prdcddente. L'oviducte droit contenait cinq euß, dont un non fdcondd, trös rdtr ci et ä vitellus durci; Ie gauche contenait galement cinq euß. Les auß, de

LE Lf,ZARD VIVIPARE 2OI forme trös ovale, avaient une enveloppe dont la ldgöre opacitd permettait cependant de voir le fatus, qui commengait ä se colorer et itait d'un brun noirätre; on voyait aussi le vitellus aux trois quarts utilis6. L'embryon, enrould sur lui-m me, avait, lorsqu'on le ddveloppait, g2 ä 35 millimötres de longueur, les euß dtaient de möme dimension que ceux de la femelle prdcddente. Le ro juillet r8g5, je vis plusieurs petits Ldzards noirs, finement pointillds de brun foncd en dessus et portant plusieurs rangs de minuscules points blanchätres apparents ä Ia loupe, grimper ä la toile mdtallique de la cage contenant des femelles; celles-ci m'avaient itd envoydes quinze jours auparavant de la Foröt-noire et de la Thuringe. Dans la mousse de la cage, je trouvai un amas d'euß collds ensemble, et dont I'un contenait un embryon mort. L'enveloppe de ces auß itait flasque, molle, et on voyait dans chacun la ddchirure faite par le museau du jeune Reptile pour s'en 6vader. Ces coques dtaient beaucoup moins opaques et beaucoup moins solides que celles des autres espöces de Ldzards. Eclosion. - I-e jeune Lözard vivipare porte une dent caduque aplatie et dipassant ä peine le museau; elle tombe promptement; des sujets que j'avais conservis vivants la perdirent dös le jour ou le lendemain de leur naissance. Lorsqu'il vient d'dclore, le petit Lözard a g+ ä 4r et m me 5o millimötres de longueur totale. Il est trös vif, trös vigoureux et fort joli. Il se nourrit de la möme fagon que les autres trös jeunes Ldzards, surtout de petites larves, de mouches ä viande. D'aprös Fatio, il se reproduirait ä trois ans; les jeunes femelles metuaient bas de 3 ä 5 petits et les plus adultes debärz. Une femelle pondit en cage dans la matinde du rb juillet lbg5.j'ai trouvd sa ponte imm diatement; elle reposait sur le sable, en dessous de la couche de mousse. Elle formait un amas d'enveloppes affaissdes. [Jn des petits tait encore dans l'cuf; on le voyait trös bien ä travers son enveloppe molle

2O2 LA VIE DES REPTILES t ä demi transparente. Les nouveau-nds avaient une coloration presque noire, relevöe de nombreux petits points ou taches d'un brun assez foncd. Sur eux, les minuscules points blanchätres apparaissaient jaunätres. La face dorsale de tous ces petits dtait noire, ä reflets verdätres mdtalliques, lorsqu'on les cxaminait sous une certaine incidence. En dessous, ils dtaient de coloration noirätre indöcise et avaient une apparence trös ldgörement cendrde. Je constatai que tous ces petits nouvellement nds, avaient leur faible dent caduque, situie ä l'extrdmitd de la mächoire supdrieure, ddpassant ä peine l'extrdmitd du museau. BlIe ne semble pas avoir une grande utilitd chez cette espöce; elle n'aurait pu couper l'enveloppe trop molle de l'euf qui, du reste, se ddchire facilement sous les efforts du jeune; elle est beaucoup moins ddveloppde que celle des autres Lizards indigönes. Un auf pondu en rnöme temps que les autres n'avait pas itd ficondd; il contenait un vitellus ddformd et ldgörement durci. L'auf qui contenait le petit non 6clos, fut mis en alcool, et Ie petit, en se ddbattant, ddchira de son museau I'enveloppe et en sortit promptement; il lui restait un peu de vitellus ä utiliser. En libertd, le Lözard vivipare pond sous les pierres ou dans une petite cavitd quelconque, et quand le petit n'est pas en 6tat de naitre, alors que ses fröres sortent presque tout de suite aprös la ponte, il reste dans sa coque molle et attend Ie moment opportun. Lorsqu'on touche cet amas d'enveloppes, on le trouve gluant parce qu'il s'est dchappd un peu <l'albumen au moment des naissancesl cette humiditd maintient la souplesse de I'enveloppe du petit qui reste ä naitre quelques jours plus tard. D'autres femelles pondirent, et leurs petits sortirent peu de temps aprös des euß. Le r r aoüt l8g5,la derniöre femelle ddposa sa ponte; mais les petits n'itaient pas assez ddveloppds pour sortir de leur enveloppe; j'eus le grand tort de les mettre en alcool. Quand les femelles pondaient, elles ne se donnaient pas la peine de creuser une galerie, sachant probablement que leurs jeunes allaient bientöt naitre. Lantz a constatd que, möme ä l'6tat sauvage, I'ovoviviparitd

LE LEZARD VIVIPARE 203 n'dtait pas absolue et qu'aux environs de Bagnöres-de-Bigorre, cette espöce dtait plutöt ovipare, et voici ce qu'il dit ä ce sujet dans un article qu'il a publid en rgqt (numdros de janvier et fevrier de la Reaue d'histoire naturelle appliquäe) : < Le B septembre rg24, au-dessus du village de Gerde, non loin d'un ruisseau et en un terrain trös humide, je ddcouvris sous une grosse pierre une soixantaine d'auß de ldzards; quelques-uns, lorsque je les examinai, laissörent dchapper de petits ldzards noirs, en Iesquels je reconnus immddiatement de jeunes Ldzards vivipares. Oes euß, ä coque parcheminde, mesuraient environ r r mm. 5 de longueur sur g millimötres de large; le degri du diveloppement des embryons dtait variable; beaucoup d'entre eux itaient sur le point d'dclore, mais certains n'en dtaient qu'ä la moitid de leur dvolution embryonnaire. Les jeunes venant d'dclore mesuraient de 4z mm. 5 ä 49 millimötres de longueur, dont ry ä zi pour la töte et le tronc. La dent intermaxillaire caduque, qui sert au jeune lözard ä trancher sa coque au moment de 1'6closion, dtait bien ddveloppde et aisde ä trouver au toucher chez tous les sujets. Le trös grand nombre d'auß trouvds sous une seule et möme pierre est un fait remarquable en lui-möme, car le nombre des femelles qui sont venues contribuer ä cette ponte collective doit ötre de douze ä quinze. Chose plus importante, la preuve est ainsi fournie qu'il ne s'agit point lä d'une anomalie individuelle, mais que l'oviparitd est bien Ia rögle dans cette rdgion. > L'enveloppe des auß trouvds par M. Lantz dtant plus ferme que celle de ceux des ldzards franchement ovovivipares, la dent caduque plus ddveloppde que chez ces derniers, permet au petit lözard de faire les coupures ä sa coque comme l'opörent les petits des espöces nettement ovipares. M. Lantz croit que l'oviparitd des Ldzards pyrindens doit provenir de ce que leurs ascendants sont toujours restds ovipares, alors que dans d'autres r gions, I'espöce dvoluait vers I'ovoviviparit6. Les trös intdressantes observations de M. Lantz confirment un travail que j'ai publid en rgo4 dans les Mdmoires de Ia Sociötä,(oologique de France dans lequel je disignais le Lözard vivipare

20+ LA VIE DES REPTILES comme I'espöce la moins anciennement ovovivipare de nos Reptiles. Je l'avais intituld : Obseraati.ons sur la tendance uers l'oaoaiaiparitä cltez quelques Sauriens et Opltidiens de la France centrale. Ayant dissdqud un grand nombre de Sauriens et d'ophidiens, et ayant obtenu dans mes cages les petits d'espöces ovovivipares, ou les auß d'espöces ovipares, j'ai pu constater que certaines espöces considdrdes comme franchement ovipares tendaient vers l'ovoviviparitd, de m me que j'ai pu me rendre compte, par l'exarnen de la dent caduque des espöces ovovivipares, ä quel rang ii fallait placer quelques-uns de ces derniers Reptiles en ce qui concerne I'anciennetd de leur ovoviviparitd. Mes observations ont portd principalement sur le Lözard vert, le L zard des murailles, l'orvet, la Couleuvre ä collier, la Couleuvre vipdrine, la Couleuvre lisse et la Vipöre aspic, Reptiles qu'on peut se procurer facilement aux environs d'argenton; sur le Ldzard des souches, capturd alors que les femelles ont leurs ceuß dans les oviductes et qui ont pondu dans mes cages, et sur le Lözard vivipare, dont plusieurs femelles pondirent des euß d'oü les petits sortirent aussitöt aprös la ponte. La Couleuvre d'esculape qu'on ne rencontre pas ä Argenton, est commune ä une dizaine de kilomötres au sud-est de cette ville. Malheureusement, si je me suis procurd de nombreux spicimens de cette espöce, je n'aijamais pu avoir en ma possession une femelle capturde alors qu'elle 6tait sur le point de pondre. Ayant obtenu plus tard une ponte d'une femelle de cette espöce qui m'avait dtd donnde par M'u Phisalix, on verra, quand je parlerai de cette couleuvre ce qu'est la dent caduque de ce Serpent ovipare. Quant ä la Couleuvre verte et jaune, et ä la Vipöre bdrus, ces Ophidiens sont tellement rares dans Ie ddpartement de l'indre, mörne dans les endroits oü ils ont 6td ddcouverts, qu'il est difficile de s'en procurer en nombre suffisant Pour faire ä leur sujet des observations ddtaill es.

LE LI6,ZARD VIVIPARE 205 Le probläme de l'oaouiuiparitö. Pourquoi certains de nos Reptiles sont-ils devenus ovovivipares, alors que leurs ancötres ötaient ovipares? Il est bien difficile de le dire d'une fagon certaine. Peut-ötre l'habitat des Reptiles influa-t-il sur leur fagon de se reproduire? La trop grande sdcheresse, je I'ai souvent constatö, est nuisible au ddveloppement de I'embryon, de m6rne que la trop grande humidit. Or, le Lözard vivipare et l'orvet vivent surtout dans les endroits humides, tandis que la Couleuvre lisse et les Vipöres habitent principalement les endroits secs. Toutes ces espöces 6tant ovovivipares, les deux premiöres le seraient devenues par suite de leur habitat trop humide, alors que les deux derniöres le devenaient par suite de leur habitat en des endroits trop secs. Dans un cas comme dans l'autre, la ponte se trouvait retardde, ce qui favorisait la continuitd du ddveloppement du fetus ä l'intdrieur de l'auf. I1 faut se garder cependant d'ötre trop affirmatif relativement ä la cause invoquöe, car le Lözard des murailles, qui habite la plupart du temps des endroits secs et chauds, est restd ovipare, mais il cherche les endroits suffisamment humides pour y ddposer ses aufs, et nos Couleuvres Tropidonotes, qui se plaisent d'ordinaire dans le voisinage des eaux, n'ont encore qu'une tendance vers I'ovoviviparitö; la Couleuvre ä collier pond, le plus souvent, dans les tas de fumier des fermes, ou, comme la Vipdrine, dans les trous abandonnis des Taupes, Campagnols et Mulots, parfois möme dans les fissures du sol, dans les endroits ni trop secs ni trop humides. En rdsumd, dans la France Centrale, Ie Lözard vivipare, est lui, tout ä fait ovovivipare. Les femelles pondent des auß ä coque membraneuse trös molle, assez dpaisse cependant, mais qui peut ötre ddfoncde par le museau du jeune Saurien; sa dent caduque est plus petite que chez les espöces nettement ovipares, elle est ddjä un peu atrophide, et ddpasse ä peine le museau. Elle tombe promptement, parfois dös le jour ou le lendemain de la naissance

4. a- N'