Améliorer l efficacité agri-environnementale des systèmes agroforestiers Hétérogénéité du paysage agricole : quels impacts sur l abeille domestique? Virginie BRITTEN Fanny RHONE
Contexte
CONTEXTE PAYSAGER AGRICOLE ACTUEL Constats / Etat de l art CONTEXTE DE L ABEILLE Agriculture mono-spécique, simplification des paysages (Rapport INRA 2008) Les modifications du contexte spatial ont des conséquences sur la composition et les processus des écosystèmes (Turner, 1989 in Cristofoli.S, Mahy.G). Fortes pertes et mortalités : 40 causes (Rapport AFSSA 2008) Récoltes pollens mi-juin/ mi-septembre en % mercuriale annuelle tournesol t.chicorée t.lampourde sorgho t.rosacée t.poacée QUELLES RESSOURCES DISPONIBLES?
Constats / Etat de l art Corrélation positive entre richesse et abondance des abeilles solitaires et présence croissante d habitats semi-naturels (Steffan-Dewenter I. & al, 2003) Les distances de butinage parcourues par les abeilles domestiques sont moins importantes au sein de paysages «complexes» (Steffan- Dewenter I & al, 2002) La proximité entre espaces semi-naturels et cultures permettent une plus forte concentration de pollinisateurs à proximité des cultures (Kremen C & al, 2007)
Problématique En quoi les composantes du paysage agroforestier impactent les dynamiques des colonies d abeilles domestiques, la disponibilité en ressources nectarifères et pollinifères des paysages agricoles intensifs / extensifs (ordinaires)?
Hypothèses Les structures paysagères d interfaces ou écotones ainsi que les éléments boisés hors forêt offrent des ressources mellifères stratégiques en période de disette Un paysage hétérogène disposant d une forte représentativité des composantes agroforestières, d une forte connectivité et d une importante diversité, permet de régulariser les périodes de disette. Un paysage hétérogène offre un potentiel en ressources polliniques plus riche (qualitativement)
Structures paysagères théoriques : analyse de l architecture paysagère Matrice paysagère «homogène»
Matrice paysagère «hétérogène»
Matrice paysagère «très hétérogène»
Méthodologie
Stratégie d échantillonnage... Diversité faciès Gradients d hétérogénéité avec répétition Conditions pédoclimatiques similaires Unité floristique Assolements agricoles Distance entre site 10km 3km de rayon par site Apiculteur
Matrice 1 : homogène Source : Google earth
Matrice 2 : hétérogène Source : Google earth
Matrice 3 : très hétérogène Source : Google earth
Acquisition des données
Mesures apicoles RESSOURCES ALIMENTAIRES Pollens Miel Pesée récoltes de miel Pesée des réserves corps de ruche Surfaces pollens et miel dans corps Analyses physicochimiques Analyses palynologiques Analyses mélissopalynologiques Concentration des sucres POPULATION Surfaces couvain M & O Stade de développement du couvain O Mortalités à la ruche Observations des maladies Suivi météorologique Point de rosée Humidité Températures / pluviométrie
Analyse des faciès paysagers (typologie) Territoires artificialisés Zones urbanisées, continues et discontinues Mines, décharges... Espaces verts artificialisés non agricoles Territoires agricoles Forêts, milieux seminaturels Zones humides Terres arables Forêts Zones humides intérieures Cultures permanentes Terres gelées Prairies Sylviculture Arbres Hors Forêts Bois / Bosqueteaux Bosquets Milieux à végétation arbustive ou herbacée Espaces ouverts sans ou avec peu de végétation Code nomenclature Surfaces en eau Eaux continentales (formations artificielles et ou naturelles) AHF 2.6.1 Haies mixtes 2.6.2 Haies monospécifiques 2.6.3 Bocage 2.6.4 Arbres épars... 2.6.5 Pré-vergers
Approche quantitative du paysage
Résultats
10000 9000 Evolution des surfaces moyennes de couvain Printemps 2010 Surface moyenne de couvain 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 fin avril mi mai fin mai mi juin fin juin AG+1 AG+2 AG=1 AG=2 AG-1 AG-2 Evolution croissante et lente pendant colza, puis légère baisse Impact des cultures / du paysage Homogénéisation des lots à l automne 2010 Baisse du couvain en période de colza, puis légère hausse Intérêt des analyses palynologiques 10000 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 Evolution des surfaces moyennes de couvain Printemps 2011 deb avril mi avril deb mai mi mai deb juin AG+1 AG+2 AG=1 AG=2 AG-1 AG-2
12000 10000 8000 6000 Evolution des surfaces de couvain par ruche Agroforestier + / printemps 2010 Homogénéité des lots Des surfaces en couvain plus importantes sur les sites très hétérogènes 4000 2000 0 fin avril mi mai fin mai mi juin fin juin 12000 Evolution des surfaces de couvain par ruche Agroforestier = / printemps 2010 Surfaces de couvain par ruche et par site - 2010 10000 8000 6000 Evolution des surfaces de couvain par ruche Agroforestier - / printemps 2010 4000 2000 12000 10000 0 fin avril mi mai fin mai mi juin fin juin 8000 6000 4000 2000 0 fin avril mi mai fin mai mi juin fin juin Plus grande hétérogénéité de l évolution du couvain sur les sites hétérogènes (intermédiaires)
12000 10000 8000 6000 4000 Evolution des surfaces de couvain par ruche Agroforestier + / printemps 2011 Une Des très colonies grande hétérogénéité particulièrement sur les sites intermédiaires 2000 0 12000 10000 deb avril mi avril deb mai mi mai deb juin Surfaces de couvain par ruche et par site - 2011 Evolution des surfaces de couvain par ruche Agroforestier - / printemps 2011 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0 Evolution des surfaces de couvain par ruche Agroforestier = / printemps 2011 deb avril mi avril deb mai mi mai deb juin 8000 6000 4000 2000 0 deb avril mi avril deb mai mi mai deb juin Une année plus complexe, avec une couverture et une floraison du colza inégales
Résultats Maintien des 3 catégories de sites? Au final, les sites intermédiaires seront rattachés aux deux catégories extrêmes Besoin des analyses polliniques car les pollens sont de très forts indicateurs de ce que mobilisent les abeilles dans le paysage. Traitements en cours, 168 échantillons pour 2011 Le croisement de l ensemble des paramètres mesurés est nécessaire pour les interprétations de résultats : notamment maladies, remérage, niveaux de récoltes, niveaux de réserves.
Conclusion / perspectives Validation d un protocole complexe Pour une prise en compte des multiples facteurs agissant sur l abeille Demandant un investissement beaucoup plus lourd en termes de temps de travail et de matériel Thèse (fin 2013) : travail conséquent d analyse de toutes les données