La mobilisation britannique Les accords avec la France Dès la conclusion de l entente cordiale en 1904, l Angleterre et la France entament des conversations en vue d une coopération militaire en cas de guerre avec l Allemagne. Les accords entre France et Grande-Bretagne ne sont toutefois pas contraignants. Une lettre signée en 1906 par Edward Grey et l ambassadeur Cambon prévoit que les deux pays sont libres de se prêter assistance en cas de guerre. En 1909, il est décidé que la question de l envoi d un corps expéditionnaire britannique sera du ressort du «gouvernement of the day». Cette attitude va changer avec l arrivée de Henry Wilson au War Office. Il constate que malgré des conversations entre états-majors français et anglais, il n existe aucun plan de transport de troupes anglaises vers la France. Son but sera alors d organiser le corps expéditionnaire pour une mobilisation et un déploiement rapides en France en cas de guerre. Les divisions d infanterie dès le 4e jour après la mobilisation (M4). Les divisions de cavalerie dès le 7e jour (M7). L artillerie le 9 jour (M9). Cavaliers anglais débarqués Le 20 juillet 1911, Wilson et Dubail, chef de l état-major général français, établissent et signent un mémorandum concernant l envoi de 6 divisions d infanterie et d une division de cavalerie en France. (150.000 hommes et 67.000 chevaux) qui seront débarqués à Boulogne, Le Havre ou Rouen entre le 4e et le 12e jour de mobilisation. La mobilisation anglaise doit avoir lieu le même jour que la mobilisation française. Le corps expéditionnaire doit protéger l aile gauche de l armée française et
dans ce but, il devra se concentrer à Maubeuge. Cet accord est conclu sous la seule responsabilité de Wilson en ce qui concerne l Angleterre, le cabinet britannique n en ayant pas été informé. Les décisions en août 1914 La France déclare la guerre à l Allemagne le 1e août. Le «gouvernement of the day» doit prendre la décision d envoyer ou non un corps expéditionnaire. Le cabinet est divisé, la chambre des communes aussi. Edward Grey, ministre des affaires étrangères et Winston Churchill, favorables à une intervention, se trouvent en minorité et donc fort embarrassés vis-à-vis de la France. Edward Grey Il faut une raison pour décider le cabinet. Ce sera le traité de 1839 garantissant la neutralité de la Belgique. La Grande-Bretagne demande à Berlin si la neutralité de la Belgique sera respectée. L Allemagne n envoie aucune réponse.
L après-midi du 3, Edward Grey se rend au Parlement et expose la position du gouvernement. La Chambre des Communes donne son appui pour l entrée en guerre de l Angleterre si l armée allemande ne se retire pas de Belgique dans les 24 heures. Un ultimatum est envoyé à Berlin et le 4 août à 11 heures, l Angleterre est en guerre avec l Allemagne. Déroulement Le système anglais prévoit un engagement pour une période de 12 ans, dont 7 dans l armée active et 5 dans la réserve. En 1914, sur un total de 160.000 soldats, 60% sont des réservistes rappelés. Les télégrammes sont envoyés aux réservistes, des ordres de réquisition sont envoyés pour les trains, bateaux et chevaux. Kitchener accepte le poste de ministre de la guerre le 6 août. Il décide de conserver en Angleterre 2 divisions sur les 6 prévues. L embarquement débutera le 9 août. Kitchener
Concentration de l armée anglaise La tâche de planification du transport du B.E.F. sur le continent demanda des années et fut l uvre de Henry Wilson et de son staff d une dizaine d officiers, qui agit sans appui officiel et dans le secret. Certains membres du cabinet britannique étaient partisans du «splendide isolement» et auraient entravé ces efforts. Chaque division d infanterie comprend 3 brigades, chacune de 4 bataillons, soit 18.000 hommes, dont 12.000 sont dans l infanterie, 4.000 dans l artillerie, responsables de 76 canons. Il y a 24 mitrailleuses par division. Pour transporter les troupes vers les ports, il faut faire circuler 1.800 trains Le transport des troupes par mer nécessite un arrangement avec l Amirauté. Les ports d embarquement sont : Southampton pour les troupes en Grande Bretagne Cork, Dublin et Belfast pour les troupes en Irlande. Avonmouth pour les véhicules automobiles. Newhaven pour le matériel. Liverpool pour la nourriture. Chaque jour, une moyenne de 13 navires quitte les ports anglais. Débarquement d un régiment de cavalerie anglais
La capacité de débarquement dans les ports français est de 30 navires par jour au Havre, 20 à Rouen, 11 à Boulogne. La capacité ferroviaire de desservir les ports français est de 25 trains par jour à partir du Havre, 15 à partir de Rouen, 20 à partir de Boulogne. Tous ces trains passent par la jonction d Amiens d où risque d embouteillage. Train militaire anglais Du 12 au 25 août 1914, 345 trains venant de Rouen et de Boulogne ont transporté 119.410 hommes, 28.000 chevaux, 7.000 canons et voitures. Les bateaux traversent le Channel sous escorte de la Royal Navy. Pas un homme, pas un canon ne sont perdus. Le plan de Wilson fonctionne parfaitement. Débarquement de munitions anglaises