La brigade des sapeurs-pompiers de Paris (1811-2011) «Sauver ou périr» 1. Le Bataillon des sapeurs-pompiers de Paris est créé par le décret impérial du 18 septembre 1811. Napoléon 1 er entend par là réorganiser la lutte contre le feu dans la capitale, suite à l incendie meurtrier qui a lieu quelques mois plus tôt 2, à l occasion d un bal donné en l honneur du couple impérial à l ambassade d Autriche à Paris. L histoire de cette unité militaire, d abord Bataillon, devenu Régiment en 1867, puis Brigade le 1 er mars 1967, est intimement liée à l évolution historique de la ville de Paris et de son agglomération. Le rôle et le cadre d intervention de la BSPP (Brigade des sapeurs-pompiers de Paris) sont aujourd hui définis dans le Code de la Défense 3. Ainsi, la BSPP est une unité militaire. Issue de l armée de terre, elle appartient à l arme du génie et est commandée par un officier général. Elle assure plusieurs missions, notamment dans le cadre de la sécurité civile, à l intérieur, comme à l extérieur du territoire national : - la lutte contre le feu ; - les secours à victimes et les accidents de la circulation ; - la lutte contre le risque technologique urbain ; - la lutte contre le risque nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique (NRBC), qu il soit d origine industrielle ou terroriste. Au cours de ses deux siècles d histoire, l évolution des risques et des périmètres d interventions de la BSPP s est accompagnée de mutations techniques profondes. Pour mémoire, lorsqu une alerte est donnée, les hommes du feu doivent, jusqu en 1872, réquisitionner les chevaux et les attelages auprès de la population civile afin de se rendre sur les lieux du sinistre. Cette problématique du temps d intervention se fait plus précise dans le dernier quart du XIXe siècle. Dans cette optique, les moyens visant à lier rapidité d action et efficacité de résultats n ont eu de cesse de d affirmer la position des sapeurs-pompiers de Paris comme unité militaire particulière et de référence sur le plan international. Entité militaire, la BSPP trouve naturellement sa place dans les fonds iconographiques de l Ecpad. Les photographies permettent tout d abord d illustrer l histoire de la BSPP au cours de la Grande Guerre et de la Seconde Guerre mondiale, lors desquelles les pompiers sont particulièrement sollicités (1 re partie). Elles illustrent également l histoire plus contemporaine de la brigade en mettant en évidence les nécessités d adaptations constantes des pompiers de Paris face aux nouvelles formes de menace (2 e partie). 1 Devise de la BSPP (Brigade des sapeurs-pompiers de Paris) depuis 1941. 2 1 er juillet 1810 3 Code de la Défense, Les sapeurs pompiers de Paris, Articles R3222-13 à R3222-18 et Articles D3222-19 à D3222-23 1
Sommaire I. Servir en temps de guerre : la problématique des bombardements - la Première Guerre mondiale : servir sur tous les fronts - la Seconde Guerre mondiale II. Un corps placé sous le signe de l adaptation à des missions émergentes - de nouvelles structures administratives - des unités adaptées à des missions spécifiques - l émergence de nouvelles missions - le déploiement sur des théâtres extérieurs 1 / Référence : SPA 1 X 2 L incendie de l annexe des magasins Bon Marché à Paris. 22/11/1915 Photographe : Jacques Agié / ECPAD 2
I. Servir en temps de guerre : la problématique des bombardements > La Première Guerre mondiale : servir sur tous les fronts Lorsque commence la Première Guerre mondiale, les sapeurs-pompiers de Paris jouissent déjà d une expérience conséquente en matière de protection, de secours et d assistance aux personnes. En outre, ils bénéficient de l ensemble des avancées techniques mises au point tout au long du XIXe siècle qui permettent de moderniser les différents moyens de lutte contre l incendie (citons, entre autres, la pompe à vapeur, les grandes échelles ou encore l installation des bouches d incendie). Ainsi, «en 1891, tous les rapports concordent : aucune capitale européenne ne dispose d un meilleur matériel et d hommes mieux entraînés à la lutte contre l incendie que Paris» 4. - Paris sous les bombes allemandes Dans le même temps une modernisation du plan d implantation des unités est décidée et «le 28 février 1899 Paris est divisée en 24 périmètres au centre desquels doivent se dresser des casernes permettant une intervention «au plus tard dans les 10 mn», sur la base d une vitesse de déplacement de 400 m à la minute 5». À la même époque, les premiers véhicules à moteur font leur apparition à la brigade. Ces derniers permettent de révolutionner les temps d intervention dans la capitale. Les photographies des opérateurs de la SPCA (Section photographique et cinématographique de l armée) témoignent de l action des pompiers de Paris suite aux bombardements allemands qui sévissent dans la capitale en 1918. En 1913, le Régiment possède 83 véhicules automobiles. À cette époque, il n existe pas encore de sirène fixe. Les sapeurs-pompiers doivent donc faire sonner des sirènes individuelles afin de donner l alerte, comme c est le cas sur cette photographie. 2 / Référence : SPA 269 M 4966 Paris, bombardement par canon. Place de la République, pompiers sonnant la "breloque". 23/03/1918 Photographe : Albert Moreau / ECPAD 4.J.M. Haedrich et B. Dufeutrel, Sauver ou périr. La fabuleuse histoire des sapeurs-pompiers de Paris, Collection ECPArmées, 1983, p. 24 5 Ibidem, p. 24 3
3 / Référence : SPA 139 B 6979 Sapeur-pompier dans les ruines à Paris suite aux bombardements de la capitale par l artillerie. Mars 1918 Photographe : Paul Queste / ECPAD Bombardement par avions à Paris dans la nuit du 26 au 27 juin 1918. Un garage détruit. «En 1917, on dénombre soixante-dix alertes aériennes. Une comptabilité qu on abandonna en 1918 : pour le seul mois de juin, on compte 13 alertes en 11 nuits consécutives»6. 4 / Référence : SPA 308 M 5304 Les sapeurs-pompiers de Paris sécurisent les décombres d'un garage automobile incendié lors du bombardement. 27/06/1918 Photographe : Albert Moreau / ECPAD 6 Ibidem, p. 26 4
- Sur le front Une grande partie des effectifs de la brigade s est portée volontaire pour se rendre sur le front. Ils se battent, meurent et remplissent également des missions de sauvetage et de lutte contre les incendies et les destructions provoqués par les bombardements aériens et terrestres. 5 et 6 / Référence : SPA 21 LO 1484 et 1485 Photographie de groupe des sapeurs-pompiers de Paris détachés à Abbeville (Somme). 01/08/1918 Photographe : Marcel Lorée / ECPAD L inscription «Sapeurs-pompiers d Abbeville» portée sur l échelle du véhicule à moteur montre que ces sapeurs parisiens utilisent le matériel roulant local. Celui-ci n a rien à envier aux véhicules utilisés à Paris, preuve que les moyens modernes de lutte contre les incendies semblent bénéficier, en France, d une diffusion rapide. Paradoxe du temps de guerre, certains détachements de sapeurs participent même directement aux combats en utilisant les armes contre lesquelles ils combattent : «Une partie des pompiers combattants se voit confier, à partir de 1915, la charge d utiliser une arme nouvelle : le lance-flammes! Les autres se distinguent dans les «Compagnies Z» (qui manipulent les gaz)»7. Une cinquantaine de pompiers de Paris sont incorporés dans le 1er régiment de génie et composent la compagnie «Engins spéciaux». À l occasion d un assaut en juin 1915 sur la butte Vauquois, les lance-flammes sont testés en première ligne. Malheureusement, une succession d erreurs provoque l explosion d un dépôt de munitions allemand. Le retour de flamme qui en résulte cause la mort d une vingtaine de sapeurs. Notons que le drapeau des sapeurs-pompiers de Paris porte depuis la mention «Vauquois». 7 / Référence : SPA 23 N 911 Démonstration d'attaque de tranchée effectuée par une équipe de lance-flammes et de mitrailleurs (Bouy, Marne). Le lance flamme est vraisemblablement manié par un pompier. 22/02/1917 Photographe : Pierre Pansier / ECPAD 7 J.M. Haedrich et B. Dufeutrel, Op. cit., p. 26 5
L apparition de nouvelles armes et de nouvelles façons de concevoir et de faire la guerre impose aux sapeurs-pompiers une adaptation constante et des interventions au plus près des zones sinistrées par les combats. Il existe plusieurs types de véhicules utilisés par les sapeurs-pompiers. Ci-contre, une voiture dite «premiers secours». Elle permet de transporter plusieurs pompiers en même temps et d assurer un départ en intervention rapide sur les lieux d un sinistre. 8 / Référence : SPA 4 N 38 Verdun (Meuse), pompiers de Paris, arrivée de la voiture dite «premiers secours». 10/07/1916 Photographe : Pierre Pansier / ECPAD Elle est en outre équipée d un matériel permettant aux pompiers d accéder à des étages élevés ou encore de commencer à lutter contre un départ de feu ou un incendie déclaré. Au sortir de la Première Guerre mondiale, on estime que 275 sapeurs-pompiers ont été tués au front. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les sapeurs-pompiers de Paris jouissent d une aura importante auprès des pouvoirs publics et de la population parisienne. Au début des années 1930, le numéro 18 leur est attribué et permet de les joindre au téléphone en cas d urgence. La professionnalisation du corps est une préoccupation centrale et plusieurs réformes sont votées et mises en place à partir de 1938 : «augmentation des effectifs, amélioration des soldes, réorganisation de l étatmajor, création d une école de perfectionnement pour les sous-officiers de réserve et accélération de la construction de nouveaux locaux et casernes 8». > La Seconde Guerre mondiale Les mobilisations successives du Régiment des sapeurs-pompiers de Paris au cours du mois de septembre 1938 et de mars à septembre 1939 permettent de se rendre compte des enjeux que représente la protection de Paris et de sa banlieue à la veille d un nouveau conflit. Le périmètre géographique d intervention des sapeurs-pompiers de Paris est étendu à l ensemble du département de la Seine. Lorsque la guerre est déclarée, la région parisienne est prête à faire face aux bombardements allemands. 8 J.M. Haedrich et B. Dufeutrel, Op. cit., pp. 27 et 28 6
Au moment de la débâcle de mai 1940, le Régiment reçoit l ordre de rester sur Paris afin d assurer, entre autres, une mission de sécurité publique. Au début du mois de juin, les bombardements allemands sur Paris font plusieurs dizaines de victimes et un nombre important de blessés parmi la population civile. 9 / Référence : DG 73-913 Des pompiers éteignent l'incendie d'un hangar détruit par le bombardement allemand sur Paris. 03/06/1940 Photographe SCA inconnu / ECPAD Le 15 juin 1940, un «service régimentaire des travaux» est mis sur pied en liaison avec les services publics et les organisations d assistance sociale afin de faire face aux situations d urgence provoquées, notamment, par l exode massif des populations françaises de la région parisienne. Les photographies relatives à cette période de l histoire de la BSPP sont rares dans les collections iconographiques conservées à l ECPAD. Cependant, le «fonds allemand» 9 permet de fournir quelques vues sur le quotidien des sapeurs-pompiers parisiens dans les premières années de l occupation allemande. Paris est occupée. Dans le cadre du service régimentaire des travaux, certains sapeurspompiers sont chargés, dans leur périmètre géographique, d ôter les protections (sacs de sable) destinées à protéger certains monuments parisiens en cas de bombardements, qui avaient été installées au début de la guerre. 10 et 11 / Référence : DAA 590 L21 et L33 Sur la place de la Concorde, des pompiers de Paris retirent les sacs de sable et les caissons en bois qui protégeaient les statues "Chevaux de Marly". Date : inconnue Photographe : inconnu / ECPAD 9 L ECPAD conserve la partie française d une prise de guerre réalisée en 1945 par l armée américaine. Elle comprend des images animées et des photographies réalisées par les compagnies de propagande allemandes couvrant l ensemble de la guerre. 7
«Le 10 juillet 1940, le commandant militaire en France (Militärbefehlshaber in Frankreich), Alfred Streccius, ordonne provisoirement de suspendre la démobilisation des cinq mille trois cent trente-sept sapeurs-pompiers réservistes du corps. Les autorités allemandes sont conscientes que la démobilisation de cette unité, en ramenant les effectifs à celui du temps de paix, peut entraîner de graves dysfonctionnements dans la lutte contre l incendie, et la mission de défense passive»10. Ainsi, même si les sapeurs-pompiers sont placés sous diverses autorités tout au long de l occupation allemande de Paris, leurs missions principales demeurent les mêmes et les effectifs restent conséquents. Cependant, entre 1942 et 1944, les bombardements stratégiques alliés au-dessus de Paris et de sa proche banlieue s intensifient. Ces derniers provoquent des dégâts importants et n épargnent pas les populations vivant à proximité des sites de production visés. Pour faire face à l urgence, un «Détachement rapide» spécialisé dans le secours aux ensevelis est créé dès 1942. Pas moins de 38 vagues de bombardements alliés au-dessus de Paris et de sa proche banlieue sont recensés entre 1942 et 1944. 12 et 13/ Référence : LFT3 F2906 L12 et LFT3 F2905 L21 Le 9 septembre 1943, un bombardement allié détruit le quartier ouvrier d'argenteuil. La défense passive, les sapeurs-pompiers et la population fouillent les décombres à la recherche des victimes du bombardement. On reconnaît les brassards de la Croix-Rouge française. 9/09/1943 Photographe : Jacobsen / ECPAD 10 Emmanuel Ranvoisy, Le Régiment de sapeurs-pompiers de Paris 1938-1944, T1, 2009, p. 28 8
Les bombardiers alliés sont régulièrement pris en chasse par l aviation allemande au cours de leurs missions de bombardement ou de reconnaissance aérienne. Lorsque ceux-ci sont touchés et gravement endommagés, les équipages ont pour consigne de tout tenter pour préserver les populations en cas d atterrissage forcé. Ainsi, «Le 3 octobre 1943 Un Douglas Boston III, du Groupe Lorraine, revenant d une mission de bombardement de la station de Chevilly-Larue, est touché par le flanc. Suivant le briefing (évitant les habitations), il s oriente dans l axe de la Seine et touchera l eau, quai de Bercy, entraînant la mort de l équipage. Une plaque commémorative a d ailleurs été apposée sur le pont de Tolbiac»11. Malgré ces consignes, il est arrivé que des bombardiers finissent par s écraser sur les habitations parisiennes. Ci-contre, la carcasse calcinée d un bombardier allié abattu au-dessus de Paris par l aviation et la DCA allemandes, au retour d une mission. Le pilote n a pas eu le temps de dévier son appareil sur la Seine. Il s est donc crashé en plein Paris. En arrière-plan, on distingue les sapeurs-pompiers venus sécuriser les lieux et récupérer les corps sans vie de l équipage. 14 / Référence : LFT3 F2928 L35 Crash du bombardier AvroLancaster du 57th Bomber Group sur les grands magasins et la rue Saint-Honoré. 24/09/1943 Photographe : Boger / ECPAD À l occasion des combats qui conduisent à la libération de Paris au mois d août 1944, les pompiers de Paris sont les premiers à hisser le drapeau français au sommet de la Tour Eiffel. Cette action symbolique a été commémorée à l occasion du soixantième anniversaire de la libération de Paris. 15 / Référence : N2004-250V03-0020 Soixantième anniversaire de la libération de Paris. Mise en place du drapeau au 3e étage de la tour Eiffel par les pompiers de Paris. 25/08/2004 Photographe : Ludovic Fronteau / ECPAD 11 Emmanuel Ranvoisy, op. cit., p. 33 9
«Au cours des quatre années d occupation que connut la France, la destinée du Régiment de sapeurspompiers de Paris fut particulière. Placée sous la surveillance étroite et totale de la police allemande de prévention incendie, cette unité assurait depuis le décret du 22 février et la loi du 5 avril 1940, la défense contre l incendie à tout le département de la Seine. Grâce à un matériel moderne et varié, le Régiment offrait en cas de sinistre, toutes les garanties de rapidité et d efficacité d intervention. C est pourquoi, les autorités allemandes conservèrent intacte son organisation. La fermeté, la discipline mais aussi les qualités morales des sapeurs-pompiers parisiens au cours du conflit furent indéniables. Dans une période particulièrement troublée, ils surent se sacrifier au prix parfois d une abnégation qui coûta à certains la vie. Soumis à cet étrange destin de continuer leur mission, les «soldats du feu» assurèrent avec acharnement et vigilance leur œuvre de protection des vies et des biens tout en résistant pour plusieurs d entre eux à l occupant. Ayant refusé aux jours les plus sombres de la défaite de désespérer des destinées de la France, beaucoup firent ainsi honneur à leur fière devise : «Sauver ou périr»» 12. II / Un corps placé sous le signe de l adaptation à des missions émergentes De nouvelles structures administratives Après la Libération, la reconstruction est une nécessité impérative et les pompiers s attellent avec ardeur à la tâche. Dès 1945, une série de mesures administratives est prise pour redonner au corps toute son efficacité. L acquisition de nouveaux matériels (ensembles de grande puissance, premiers secours, camions-grues, appareils respiratoires) et la refonte du réseau d avertisseurs témoignent de cette volonté. Les fourgons sont équipés de lances à mousse et les véhicules de radio en 1953. 16 / Référence : N2006-226N01-0094 Lors du défilé du 14 juillet 2006 sur les Champs-Elysées à Paris, le drapeau de la BSPP (Brigade de sapeurs-pompiers de Paris) avec sa devise : Sauver ou Périr. 14 juillet 2006, photographe Richard Nicolas-Nelson, ECPAD Le 1 er janvier 1954, le régiment est rattaché au ministère de la Défense nationale. Cette même année, le régiment prouve à nouveau sa valeur à l étranger. Une première mission part pour l Indochine afin d y organiser la lutte contre les incendies, notamment dans les dépôts d essence et de munitions. Une seconde s envole pour Orléanville (Algérie) le 10 septembre et participe aux opérations de sauvetage des populations victimes du tremblement de terre qui a secoué la région dans la nuit du 8 au 9 septembre. En 1958, le corps des pompiers de Paris a retrouvé tout son éclat. Seule formation militaire de lutte contre le feu (avec les marins-pompiers de Marseille), le régiment de Paris se hisse au troisième rang international (derrière les pompiers de New York et ceux de Tokyo) tant pour ses effectifs que par l importance de la population qu il protège. Outre la lutte contre les incendies, le régiment a répertorié 25 000 établissements classés, procède à l instruction des réservistes et de stagiaires issus de toutes les professions, participe à la formation du personnel spécialisé dans le cadre de la protection civile ; toutes tâches qui, désormais, ne cesseront de s accroitre. Le 1 er juillet 1965, le régiment de sapeurs-pompiers de Paris est intégré dans l arme du génie. 12 Emmanuel Ranvoisy, op. Cit., p. 40 10
Les 4 821 hommes qui le constituent veillent sur la sécurité de 5 900 000 personnes. Mais la croissance de l agglomération parisienne modifie la carte des risques potentiels et impose une nouvelle définition des limites des compétences territoriales pour les interventions et de nouvelles structures pour le corps. C est chose faite le 1 er janvier 1968 avec la réorganisation administrative de la région parisienne, après la création de la brigade des sapeurs-pompiers le 1 er mars 1967. Elle est commandée par un officier général assisté d un état-major. La brigade compte désormais plus de 6 000 hommes qui occupent 78 centres de secours répartis entre les quatre départements de Paris, des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint- Denis et du Val-de-Marne, représentant une population de 7 millions d habitants. En 1967 également, les premiers personnels du corps de Défense sont mis en place au sein de la brigade. Leurs effectifs atteindront 462 hommes dont 62 cadres d active et 400 militaires du contingent. Avec les matériels mis à leur disposition par les soins de la protection civile (devenue sécurité civile), la brigade est en mesure de constituer des colonnes mobiles de secours et chaque été, un détachement de lutte contre les feux de forêt dans le sud-est de la France. Enfin, l UISC 1 (unité d instruction de Sécurité civile) est créée administrativement le 15 mars 1968. Elle est regroupée au quartier Sully de Nogent-le- Rotrou (Eure-et-Loir) en 1981. Il s agit d un corps de troupe créé au sein de la brigade, qui l administre et gère ses personnels, mis pour emploi auprès du ministre de l Intérieur (direction de la sécurité civile) et procurant, chaque année, le détachement de lutte contre les feux de forêts. Les pompiers sont mis à l honneur à chaque défilé du 14 Juillet sur les Champs-Elysées à Paris. 17 / Référence : 01 97 091 09 07 Défilé à pied des sapeurs de la BSPP sur les Champs-Elysées à Paris. 14 juillet 1997, photographe Pool ECPA, ECPAD 18 / Référence : 01 98 084 04 29 Vue en plongée sur le défilé routier des camions de la BSPP sur les Champs-Elysées à Paris. 14 juillet 1998, photographe Pool ECPA, ECPAD 19 / Référence : 2011ECPA282P002_953 Démonstration pour le bicentenaire de la BSPP (Brigade des sapeurs pompiers de Paris) sur les Champs-Elysées à Paris le 14 juillet 2011. 14 juillet 2011, photographe Johann Peschel, ECPAD 11
Aujourd hui, l organisation de la brigade repose sur cinq grands ensembles : les trois groupements d incendie, le groupement formation-instruction - école des sapeurs-pompiers de Paris qui a pour mission la formation initiale des jeunes recrues et celle spécifique des cadres tout au long de leur carrière, et le groupement des services qui assure l essentiel du soutien de la brigade. N étant pas intégrée dans les structures opérationnelles de l armée de terre, la brigade ne bénéficie pas des prestations des différents services de cette armée comme le matériel, le génie ou le commissariat. Les jeunes recrues sont incorporées au groupement d instruction à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) où elles suivent une instruction de quatre mois. Le corps des sapeurs pompiers est, comme les autres unités, concerné par la féminisation des armées. Les premières jeunes filles ont été recrutées en janvier 2002. 20 / Référence : N2003-119V07-0023 Un sapeur féminin réalise un petit exercice avec une fillette habillée en pompier sur le stand de la BSPP (Brigade des sapeurspompiers de Paris) à l occasion des journées Armée-Nation. 6 au 9 mai 2003, photographe Ludovic Fronteau, ECPAD Le nombre des interventions connaît une croissance exponentielle : 8 418 en 1918, 9 718 en 1939, 19 000 en 1945, 418 000 en 2001, 500 000 en 2009, soit une moyenne de plus de 1 300 par jour. Stabilisé dans l entre-deux-guerres à 2 200 hommes environ, l effectif des pompiers parisiens augmente régulièrement jusqu à atteindre 8 700 militaires aujourd hui. La croissance continuelle des activités opérationnelles de la BSPP conduit à une sollicitation toujours plus importante de son personnel et de ses moyens techniques. Aujourd hui, un pompier de Paris est de service environ 90 heures par semaine et effectue 36 minutes d intervention pour 1 heure de garde. 21 / Référence : 07 92 035 022 Un pompier de la 5e compagnie de la BSPP (Brigade des sapeurspompiers de Paris), stationnée dans la caserne Champerret (17 e arrondissement), intervient sur un feu de poubelle. 1er février 1992, photographe Fabienne Seynat, ECPAD 12
Des unités adaptées à des missions spécifiques Les autorités gouvernementales ont désigné la BSPP pour assurer des missions sensibles en dehors de sa zone territoriale normale de protection. Elle a donc été amenée à constituer des UES (Unité élémentaire spécialisée) pour répondre à ces besoins opérationnels très particuliers. Au nombre de trois, ces compagnies atypiques interviennent avec du matériel spécifique armé par du personnel formé à des missions particulières. Les personnels participant à ces détachements (573 personnes en 2000) sont autant d ambassadeurs de la brigade et de représentants de l efficacité et de la technicité des militaires de l'arme du génie. Il s agit de l unité pour la sécurité des installations opérationnelles du centre spatial guyanais de Kourou depuis 1969, de l unité de Lacq - Artix pour la sécurité des populations au voisinage des zones d extraction de gaz naturels, à partir de 1961, et de l unité de Biscarosse formée dès 1966 pour assurer la protection des installations du centre d essai des Landes et de la forêt landaise. 22 / Référence : 1 990 231 31 14 La sécurité incendie et les contrôles chimiques autour de la zone du pas de tir de la fusée Ariane au CSG (centre spatial guyanais) à Kourou sont assurés par l USEK (unité élémentaire spécialisée de Kourou), détachement spécialisé en risques NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique) de la BSPP (brigade des sapeurspompiers de Paris). 9 au 13 octobre 1990, photographe Pierre Bideault, ECPAD D autre part, certaines missions effectuées par la brigade ont pour cadre un milieu particulièrement dangereux (carrières ou galeries souterraines, grands chantiers de construction, puits naturels ou artificiels, immeubles de grande hauteur, monuments et édifices, etc.) ou impliquent l utilisation de techniques ou de moyens spéciaux. Ces actions délicates nécessitent l intervention d un personnel hautement qualifié et entraîné à la mise en œuvre de matériels adaptés. La brigade a donc mis sur pied, en 1977, le GREP (groupe de recherche et d exploration profonde) dont les personnels sont formés selon les directives du général commandant la brigade et du directeur de la défense et de la sécurité civiles. Comprenant une quarantaine de personnels, le GREP est partie intégrante de la 6e compagnie et basé au CS (centre de secours) d Issy-les-Moulineaux, à proximité stratégique de l héliport de Paris. Le recrutement se fait chaque année dans toutes les unités de la brigade de façon à maintenir un pool de personnel de réserve à la 6e compagnie, formé et sensibilisé aux IMP (intervention en milieu périlleux). Les personnels du GREP effectuent des interventions dans trois domaines : opérations concernant le feu, opérations en milieux hostiles avec le GRIMP (groupe de recherche et d intervention en milieux périlleux), lors de sauvetages, mises en sécurité et interventions particulières (spéléologie, galeries souterraines, silos, trémies, égouts, escalade lors de sauvetage) et opérations de désincarcération suite à accident, effondrement ou menace d effondrement de structures métalliques. 13
23 / Référence : 07 92 035 54 Les pompiers de la 5e compagnie de la BSPP (Brigade des sapeurs-pompiers de Paris), stationnée dans la caserne Champerret (17 e arrondissement), et le SAMU (Service d'aide médicale d'urgence) interviennent, lors d'un accident de la route dans le tunnel de Saint-Cloud, pour les soins et le dégagement des blessés du véhicule. 1er février 1992, photographe Fabienne Seynat, ECPAD L émergence de nouvelles missions Au fur et à mesure que la densité de population augmentait avec la taille des bâtiments, les sapeurs-pompiers de Paris ont appris à évoluer et à manœuvrer dans la verticalité, ce qui explique et justifie l'importance de l'entrainement sportif fondé sur la gymnastique. 24 / Référence : AIR 282-5055 Pompiers de Paris aux barres parallèles à l'occasion du baptême des pilotes de la promotion "Tulasne" sur la base aérienne de Châteauroux-La Martinerie (Indre). 22 avril 1945, photographe André Branlard, ECPAD 25 / Référence : N2010-313K19-0040 Entraînement sportif de gymnastique saisi lors d un reportage d'une semaine en "immersion" au sein de la 11 e compagnie de la BSPP (brigade des sapeurs pompiers de Paris), comprenant la caserne de Sévigné (4 e arrondissement de Paris) et celle de Parmentier (11 e arrondissement). Du 11 au 17 octobre 2010, photographe Sébastien Lafargue, ECPAD 14
Au-delà de la grande diversité des bâtiments parisiens, la sophistication des infrastructures urbaines oblige les sapeurs-pompiers de Paris à s'adapter sans cesse à un univers technologique toujours plus compliqué et dangereux. Le cadre d'intervention s'élève aujourd'hui du sommet de la tour Eiffel à 310 mètres de hauteur et descend à moins 35 mètres avec le réseau RER. 26 / Référence : F 75-590 R09 Passage de la planche lors de l entraînement au centre d'instruction des sapeurs pompiers de Paris implanté dans le fort de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). 9 et 10 décembre 1975, photographes Pierre Bideault, René Lévêque, ECPAD 27 / Référence : F 83-152 L358 Sapeurs-pompiers en intervention en hauteur pour la recherche d'une personne dans un immeuble à Paris. Décembre 1982 à janvier 1983, photographe Benoît Dufeutrelle, ECPAD Le terrain des sapeurs-pompiers de Paris s'étend aussi à quelque 2 000 km d'égouts, 300 km de tunnels de métro, RER ou autoroutes, et surtout à des milliers de kilomètres de gaines et niveaux techniques, où circulent eau, gaz, électricité, vapeur sous pression, toutes sortes de fluides à risque lorsque survient l'usure ou l'avarie. 28 / Référence : N2005-145E01-0092 Plongeurs et vedette de la BSPP (Brigade des sapeurs pompiers de Paris) devant Notre-Dame de Paris. 21 avril 2005, photographe Alban Battestini, ECPAD 15
La décision prise en 1982 de dessaisir la police parisienne du ramassage des personnes accidentées sur la voie publique (ex-«police-secours») pour confier ce rôle à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, accentue la polyvalence de ces derniers. Par ailleurs, la flambée terroriste des années 1980 et 1990 entraîne la mise au point de dispositifs plus sophistiqués d intervention comme le plan Rouge, permettant un déploiement considérable de moyens afin de trier les blessés et de les orienter vers les hôpitaux en fonction de leur état : c est le cas lors de l attentat rue Copernic en 1980, rue des Rosiers en 1982, à la station RER Saint-Michel en 1995. Petit à petit, le feu n occupe plus qu une place minoritaire dans les secours. À l instar des autres partenaires de la sécurité intérieure, la sécurité civile doit imaginer et se préparer en permanence aux menaces nouvelles susceptibles de frapper le pays. La prise en compte des accidents thermiques qui caractérisent le risque technologique a été accélérée depuis le tragique accident du 14 septembre 2002 à Neuilly où cinq sapeurs-pompiers de Paris sont morts au feu à la suite d un flash over ou embrasement éclair provoqué par l accumulation de la chaleur dans le lieu exigu de l intervention. Les risques mouvants et multiformes sont les plus difficiles à appréhender, depuis les grands rassemblements humains lors de manifestations, jusqu aux agitations dans les banlieues ou aux attentats. Celui du terrorisme est le plus prégnant. Depuis les attentats tragiques des années 1986 et 1995, et afin de mieux comprendre les menaces et tirer parti des expériences étrangères, la brigade coopère avec les services de secours de nombreux pays : Japon, Etats-Unis ou Royaume-Uni. Par ailleurs, après avoir conclu, en 1998, un accord de jumelage avec la brigade de Pékin en République populaire de Chine, elle a développé un accord d échange d officiers avec la brigade de sapeurs-pompiers de Belfast, en Irlande du Nord, et a accru ses relations avec les pompiers des grandes capitales européennes. La première utilisation d une arme chimique, dans un milieu non militaire et à des fins terroristes contre la population date de mars 1995 dans le métro de Tokyo. Une telle menace ne devant pas être écartée sur la région parisienne, la brigade s est efforcée de faire face à ce risque. 29 / Référence : N2006-200V01-0004 Médecin féminin des sapeurs-pompiers de Paris tenant en main une seringue auto-injectante pendant un exercice NBC (risque nucléaire, bactériologique et chimique) au CRSSA (Centre de recherche du service de santé des armées) à Grenoble. 29 juin 2006, photographe Ludovic Fronteau, ECPAD À l'issue de la guerre du Golfe, en 1991, un premier dispositif à base de chaînes de décontamination avait été mis en place dans les centres de secours. Depuis, les évènements japonais de 1995 ont incité la brigade, avec l aide du secrétariat général de la Défense nationale, à organiser un dispositif encore plus efficace, tout en l intégrant dans le plan national Piratox. Plus récemment, suite aux attentats terroristes du 11 septembre 2001 sur le sol américain, Paris et les départements de la petite couronne ont été les victimes d une menace d un nouveau type, celle d enveloppes susceptibles de contenir des agents biologiques, plus particulièrement celui de l Anthrax. Un concept opérationnel pour répondre rapidement à cette nouvelle menace a été défini conjointement par le service de santé de la Brigade, le bureau opérations et les spécialistes du risque NRBC (Nucléaire, radiologique, biologique et chimique). Dernièrement, la mise en place d un dispositif opérationnel destiné à faire face à une maladie infectieuse respiratoire grave venue du sud-est de l'asie, le 16
Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), a démontré la capacité de la Brigade à s adapter rapidement et efficacement à une situation nouvelle, mouvante et évolutive. Face à l évolution des menaces qui s étendent désormais sur un large spectre, du risque domestique au risque technologique à celui du terrorisme, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris adapte en permanence sa capacité opérationnelle et fait évoluer aussi bien les concepts d intervention que les matériels, avec le souci permanent de la sécurité de ses personnels. Le déploiement sur des théâtres extérieurs Les opérations extérieures dans lesquelles les armées françaises sont engagées ont régulièrement fourni à la BSPP l occasion de projeter une partie de ses personnels. À partir de janvier 2001, la brigade a participé aux missions de l armée de terre, avec un détachement au Kosovo pour la défense incendie des troupes françaises stationnées à Mitrovica mais aussi de secours à la population civile. En effet, l utilisation des infrastructures urbaines du théâtre d opération, de qualité variable selon les pays considérés, place les troupes à la merci de risques différents de ceux strictement liés à des actions de guerre, notamment les sites industriels délabrés et les locaux d habitation potentiellement dangereux sur le plan des incendies. Fin 2000, un incendie non maîtrisable sur un site industriel en ruine, à quelques centaines de mètres du camp militaire «serment de Koufra» à Mitrovica, a décidé de la venue d un détachement mixte de 12 personnels, composé de sapeurs-pompiers de la brigade de Paris et de marins du Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPP). Les personnels ont reçu des missions classiques de lutte contre les sinistres et de protection des forces, tant dans les camps que sur les itinéraires routiers de la plaine centrale kosovare. L autre volet majeur de leur action a compris des actions de formation et d information des contingents français ou alliés, ainsi que du KPC (Kosovo protection force), afin de favoriser la reconversion d une partie des anciens rebelles de l UCK (armée de libération du Kosovo) dans les nouvelles USC (Unités de sécurité civile) kosovares. 30 / Référence : N2001-065G22-0004 Instruction sur le fonctionnement de la lance incendie au personnel de la sécurité civile kosovare (TMK - Trupat E Mbrojtjes se Kosovo ou KPC - Kosovo protection force) par les sapeurs-pompiers de Paris détachés au sein de la KFOR (Kosovo force). 16 février 2001, photographe Jean-Luc Brunet, ECPAD Par ailleurs, des manœuvres ont été régulièrement effectuées avec les pompiers de Mitrovica, afin de restaurer leur capacité à agir de manière autonome, et ce malgré l absence de réseau incendie au Kosovo. 31 / Référence : N2003-010U33-0029 Instruction sur l'extinction d'un feu sur une bonbonne de gaz par un pompier de la BMN NE (Brigade multinationale nord-est) aux personnels du service des essences de la KFOR (Kosovo force) au quartier SDK (serment de Koufra) de Mitrovica (Kosovo). 13 mars 2003, photographe Pascal Carlier, ECPAD 17
L état des infrastructures militaires et civiles du Kosovo s est amélioré, cependant les déplacements sur les axes routiers plus rapides se sont soldés par des accidents de la circulation très graves, nécessitant l emploi de matériels de désincarcération indisponibles pour les pompiers locaux. La BSPP et la BMPM ont effectué des dons de matériels (véhicules et lots de désincarcération) à leur profit. 32 / Référence : N2001-315C05-0030 Sur l'axe routier Mitrovica Klina au Kosovo, un camion TRM 10000 (toutes roues motrices) de la KFOR (Kosovo force), transportant une citerne souple, s'est encastré dans le rail de sécurité signalant un virage dangereux. Les blessés sont soignés sur place avant d être évacués à l'aide d'un hélicoptère Puma sanitaire. Le camion accidenté est retourné et conditionné pour un retour vers Mitrovica par camion lourd de dépannage. Les pompiers du BAT-DAN (bataillon danois), des militaires du contingent de la BMN-N (Brigade multinationale nord) et des sapeurspompiers de Paris interviennent sur le site de l'accident. 11 octobre 2001, photographe Janick Marcès, ECPAD Concernant les sites industriels les plus délabrés, le détachement de pompiers a reconnu, par voie terrestre ou aérienne, les sites particuliers à répertorier, puis a rédigé les plans d urgence, en liaison avec les cellules spécialisées de la BMN-N (Brigade multinationale nord) de la KFOR (Kosovo force). Enfin ses personnels ont participé à la sécurisation des chantiers d enlèvement de produits parmi les plus dangereux, tels que le Propergol et les acides particulièrement toxiques. 33 / Référence : N2002-046F19-0020 Visite de pompiers français détachés à la KFOR (Kosovo force) dans la mine de Trepca près de Mitrovica. 15 mars 2002, photographe Guillaume Martel, ECPAD 18
Conclusion Forte de près de 8 300 hommes et femmes, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris est le fruit de l évolution du bataillon et du régiment qui ont également dû faire preuve d innovation pour s adapter aux mutations de la société et à l évolution du paysage urbain. La sollicitation est intense avec 500 000 interventions en 2009. Par ses mutations techniques, l évolution des concepts opérationnels et une meilleure connaissance des risques professionnels et du milieu urbain, la Brigade tend à coller aux réalités de la situation socio-économique tout en maintenant à un haut niveau le savoir-faire de ses personnels. Si en 1811, la lutte contre l incendie était sa principale mission, le spectre de ses interventions s est largement ouvert pour couvrir maintenant les risques naturels, technologiques ou mouvants. Les sapeurs-pompiers de Paris restent des soldats du feu, mais ils sont également devenus des professionnels des risques que peut receler une ville moderne. 34 / Référence : N2010-313K13-0009 Intervention des pompiers dans le métro parisien suivie lors d un reportage d une semaine en "immersion" au sein de la 11e compagnie de la BSPP (brigade des sapeurs pompiers de Paris). Du 11 au 17 octobre 2010, photographe Sébastien Lafargue, ECPAD 35 / Référence : N2010-013J22-0011 En Haïti, après le séisme, un pompier de la BSPP (brigade des sapeurs pompiers de Paris) rassure un enfant blessé lors d une mission d évacuation sanitaire de nuit. 22 janvier 2010, photographe Jérôme Salles, ECPAD 19
Indications bibliographiques - La lettre du Génie n 30, septembre-décembre 2003. - Objectif Défense n 113, mai 2002. - Héraclès n spécial, novembre 2007. - Sapeur n 2, juin 2002. - Sapeur n 3, juin 2003. - Didier Sapaut, Paris : la grande armée du feu, L Histoire, n 360, janvier 2011. - J.-M. Haedrich et B. Dufeutrel, Sauver ou périr. La fabuleuse histoire des sapeurs-pompiers de Paris, Collection ECPArmées, 1983. - Emmanuel Ranvoisy, Le Régiment de sapeurs-pompiers de Paris 1938-1944, T1, 2009. Référence des films figurant dans le montage vidéo joint au dossier Apparaissent successivement des extraits des films suivants : Pompier à Paris, réalisateur René Couderc, 1973, référence 73.2.04 La défense de Verdun, réalisation SCA, 1916, référence 14.18 A 255 La revue du 14 juillet 1918, réalisation SPCA, référence 14.18 B 327 France libre actualités n 4, 1944, réalisation Comité de libération du cinéma français, référence FLA 4 Cérémonie du 2 avril 1945 à l Hôtel de ville de Paris, 1945, réalisation SCA, référence ACT 495 Le magazine télévisé des armées Horizon n 22, réalisateur Thierry Lecuyer, 1981, référence 81.H.22. Dossier réalisé par Chantal Alexis, Chargée d études documentaires, responsable du «fonds contemporain 1992-2005» et Bastien Chastagner, Chargé d études documentaires, responsable du «fonds Algérie». 20