économie et forêt DES DEMANDES MULTIPLES ET ÉVOLUTIVES ADRESSÉES À L'INGÉNIEUR FORESTIER : UNE DEMANDE SOCIALE EN ÉVOLUTION * 4=1 F. SCHMITHÜSEN À l'heure actuelle, les multiples intérêts portés à la conservation et à l'utilisation des forêts présentent un caractère aussi matériel, qu'immatériel. Ils se concrétisent dans la vie sociale au travers des "prestations" fournies par la forêt, s'expriment dans la vie politique sous forme de pressions exercées par différents groupes d'intérêts, et se traduisent sur les marchés par l'intermédiaire des demandes économiques. C'est l'ensemble de ces intérêts articulés que l'on peut qualifier de "demandes sociales". Elles doivent être envisagées comme des phénomènes concrets reflétant les attitudes, les espérances et les demandes de l'ensemble de notre société ou de certains groupes sociaux par rapport à un élément précis, dans notre cas : la forêt. Elles englobent les prestations de biens et de services, et touchent à la défense de certaines valeurs et convictions propres à chaque individu. Elles sont liées au temps, aux unités sociales et à l'espace et ont, de ce fait, un caractère évolutif. En ce sens, le thème «une demande sociale en évolution ' soulève une série d'interrogations sur la conservation et la "pérennisation" des ressources forestières actuelles : De quels genres de demandes s'agit-il? Qui décide de la légitimité de ce que nous qualifions de "demandes sociales"? Quelles sont les origines de leurs significations actuelles et comment évolueront-elles demain? Quelles influences régionales, nationales, ou mondiales ont-elles sur la conservation et la gestion des forêts? Allocution présentée au séminaire "Les ingénieurs forestiers, acteurs d'un monde en évolution". Rencontres forestières. École nationale du Génie rural, des Eaux et des Forêts (ENGREF), Nancy, 19-23 novembre 1993 (version remaniée). 689 Rev. For. Fr. XLVI - 6-1994
F. SCHMITHÜSEN NATURE ET ÉVOLUTION DES DEMANDES SOCIALES En soi, les demandes sociales envers la forêt ne sont pas des choses nouvelles. Récolte de bois de feu, de bois d'oeuvre ou d'industrie, cueillettes et pacages ont toujours constitué l'apanage des exigences de la société envers l'écosystème forestier. Mais, parallèlement à leurs fonctions productrices, les forêts ont également fourni à l'homme certaines prestations immatérielles difficilement quantifiables (protection contre les dangers naturels, refuge pour la flore, la faune et le gibier, qualités esthétiques et paysagères, etc...). Les demandes sociales sont donc des phénomènes concrets. Elles reflètent les tendances actuelles de la société envers la forêt. Ainsi, le débat au Conseil municipal d'une région montagnarde, les prises de position sur le projet d'une nouvelle loi forestière à la tribune du Parlement, nous indiquent l'importance sociale que revêt la forêt à un moment donné. Les conflits ouverts entre propriétaires forestiers, chasseurs et représentants des associations de protection de la nature, liés par exemple à la réalisation d'un projet de desserte, mettent en évidence la diversité des intérêts. La prévision, dans le budget d'une grande ville, de moyens facilitant la récréation et la détente des habitants dans les forêts alentours illustre l'importance récréative de ces dernières. Enfin, l'existence de programmes pédagogiques en forêt définit une nouvelle dimension des attentes de notre société envers le milieu forestier. Les demandes de la société envers la forêt sont multiples. Elles se superposent, étant complémentaires ou concurrentielles. Certaines utilisations de la forêt, comme moyen de production permettant de fournir de la nourriture, du bois ou d'autres matières premières, impliquent un changement, ou du moins une modification des écosystèmes. D'autres besoins de la société sont liés à l'existence de la forêt en tant qu'élément naturel et partie intégrante du paysage. Si les demandes concernant la production des biens et services sont de caractère distributif, les intérêts dirigés vers son existence sont d'une autre qualité. Ils ont leurs fondements dans les convictions spirituelles et les perceptions culturelles de chacun. Les demandes sont évolutives. Leurs dimensions et leurs qualités se modifient en fonction des développements économiques et sociaux. La demande de biens et services augmente ou diminue en fonction des nouvelles technologies, des nouvelles perceptions et des nouveaux modes de vie. Les besoins que nous reconnaissons aujourd'hui ne sont pas nécessairement ceux de demain. Le caractère incertain de la future demande envers les forêts, dont l'évolution prend des décennies, voire des siècles, est un élément important. Il doit nous inciter à rester sensibles face aux tendances à long terme, et à juger avec prudence et modestie nos propres prévisions. Il doit nous inviter à ne pas compromettre la diversité et la vitalité des écosystèmes forestiers. Une gestion flexible, pas trop intensive et proche des conditions naturelles est probablement la meilleure base pour maintenir les options futures. Jusqu'à récemment, les revenus de la vente de bois couvraient largement les frais de production et laissaient d'appréciables bénéfices aux propriétaires. On s'est ainsi habitué à considérer ces revenus comme une source exclusive, ou du moins principale, permettant d'assurer le financement des activités forestières et des prestations qui en découlaient. Dans cette optique, la production de bois répondait à une demande sociale (individuelle et collective) et à des options politiques définies. On peut supposer qu'une telle vision a probablement contribué à réduire la sensibilité de la société pour d'autres besoins, d'autres options, ou d'autres valeurs sociales concernant la forêt. De nos jours, la rentabilité de la production de bois est devenue précaire pour un nombre croissant d'exploitations, et il existe peu d'indications pour que cette situation s'améliore dans un proche avenir. Les marchés nationaux étant ouverts à la libre concurrence mondiale, le bois est devenu un produit technologique concurrencé par d'autres matières premières, son prix s'approchant de celui des matières substitutives. 690
Économie et forêt Ainsi, la satisfaction des multiples demandes de la société envers les forêts nécessite aujourd'hui une gestion ayant des prestations et des objectifs variés. Une telle gestion a besoin d'un financement de sources diversifiées auxquelles contribuent les différents "clients" intéressés. Or, nous constatons que le financement actuel des entreprises forestières est encore quasi exclusivement assuré par les revenus de la vente de bois. À une demande multifonctionnelle en pleine évolution doit correspondre un financement multifonctionnel permettant d'assurer l'ensemble des prestations fournies. Un tel financement peut être envisagé de trois manières : par le développement de nouveaux marchés pour des produits et des services autres que le bois ; par des compensations versées par les collectivités locales et régionales pour les services dont bénéficient leurs membres ; par des compensations plus globales versées pour des prestations d'intérêts nationaux, voire internationaux. Les demandes de la société s'articulent dans des programmes politiques. À l'ensemble des demandes envers une ressource multifonctionnelle déterminée correspondent des décisions de plus en plus complexes. Ainsi la globalité des intérêts publics, concurrentiels ou complémentaires définit l'objet des différentes politiques. Il en résulte une nécessité accrue de consultation entre les divers acteurs politiques et les diverses administrations. Jusqu'à maintenant, la politique forestière a eu pour but, entre autres, de favoriser le maintien de la couverture boisée, d'élaborer les règles d'une production soutenue de bois, d'améliorer les structures des entreprises forestières et le développement de la filière du bois. Elle est à présent en train d'intégrer de nouveaux éléments comme par exemple : la mise en valeur des prestations immatérielles fournies par la forêt ; la recherche de nouveaux supports financiers pour ces dernières ; l'implication, dans les processus décisionnels, d'une participation plus active des différents partis intéressés. En Suisse, les demandes sociales en matière de protection ont été le point de départ d'une politique stricte du maintien de la superficie forestière (loi forestière de 1902). La sensibilité accrue de la population envers la conservation des forêts, l'importance récréative croissante de ces dernières, et les problèmes liés à l'exploitation forestière ont amené la Confédération à prendre des mesures politiques pour pérenniser l'existence des forêts suisses. C'est ainsi que la nouvelle loi forestière de 1992 (1) a non seulement pour but d'assurer la conservation de l'aire forestière, mais aussi de garantir la pérennité de ses fonctions protectrices, sociales et économiques, ceci dans un sens aussi qualitatif que quantitatif (LFo, Art. 1). Dans ce nouveau contexte, le nombre croissant de politiques "externes" intégrant des aspects forestiers (exemple : aménagement du territoire, protection de la nature et du paysage, ou parmi les politiques sectorielles celle de l'agriculture et du développement régional) a un impact toujours plus important sur la gestion des forêts. De telles évolutions interviennent à un moment où l'importance de la conservation des forêts pour l'environnement a gagné une nouvelle dimension dans le contexte du développement durable. Le débat sur les conséquences d'un changement possible du climat dû à l'impact des émissions anthropogènes, la réduction de la superficie des forêts primaires (tropicales ou boréales) et les conséquences de leurs destructions massives sont devenus des préoccupations de notre société. Au niveau international, elles se font sentir, non seulement dans le débat "Nord-Sud", mais aussi dans l'influence qu'elles ont sur l'attitude de beaucoup de citoyens envers la gestion de nos propres forêts. Leurs potentiels comme accumulateur de biomasse, comme ressource renouvelable productrice de bois et comme écosystème naturel de première importance leur donnent une nouvelle dimension politique, économique et sociale. (1) Ci. article de J.-J. Lafitte : ~ Éléments sur la révision de la loi forestière suisse. Revue forestière française, n 6, 1992, pp. 542-555. 691 Rev. For. Fr. XLVI - 6-1994
F. SCHMITHÜSEN Si, au niveau international, ce nouvel aspect de la forêt est déjà assez clairement perçu, il est en revanche difficile de savoir comment traduire une telle demande en mesures politiques concrètes permettant de préserver la forêt et d'assurer sa gestion. En effet ces avantages, par rapport à d'autres matières premières, ne s'expriment pas, ou du moins pas encore, au niveau des prix du bois. Rendre ces derniers plus concurrentiels dépendra surtout de l'évolution des prix des matières premières non renouvelables, après la mise en oeuvre de stratégies d'internalisation des effets externes négatifs de ces dernières sur l'environnement. En conséquence, les intérêts envers la forêt sont spécifiques et globaux. Spécifiques dans la mesure où il existe un nombre croissant de groupes qui réclament la forêt pour eux et qui interviennent dans les processus décisionnels. Globaux dans la mesure où la diversité des demandes qui en résultent nécessite des arbitrages entre les intérêts des propriétaires et ceux de la collectivité. Mais nous constatons aujourd'hui que, face à une ressource limitée, complexe et fragile, il devient toujours plus difficile de définir la légitimité des différents intérêts collectifs et la possibilité de les satisfaire. Il est essentiel de reconnaître le caractère global de la demande sociale. Elle englobe le maintien de la forêt comme un élément à part entière de notre environnement, des espaces naturels et de nos paysages ; comme une ressource soutenue de nos régions rurales et urbaines ; comme une source de notre réflexion personnelle et de notre identité culturelle. C'est probablement dans ce sens que l'on doit interpréter le rapport de notre société envers la forêt. C'est la nécessité de la comprendre et de la protéger dans sa totalité, comme un élément sui generis de notre réalité. Cela donne à la forêt une nouvelle dimension dans les débats politiques. Sa potentialité et sa capacité à satisfaire les besoins des futures générations déterminent aujourd'hui l'importance sociale de la forêt et limitent son utilisation pour nous-mêmes. On le voit, ce qui aujourd'hui a considérablement évolué, ce sont les formes et la nature des exigences que pose la société envers la forêt. Ces dernières n'envisagent plus uniquement l'intérêt matériel de la forêt, mais s'orientent également vers une conception plus large de son utilisation potentielle. Dans ce cadre, il est actuellement difficile de bien juger la manière avec laquelle la population perçoit et interprète concrètement cette nouvelle problématique. ÉVOLUTION DU RÔLE DE L'INGÉNIEUR FORESTIER ET DE LA FORMATION UNIVERSITAIRE La tâche qui se posait à l'ingénieur de jadis était de savoir comment "atteindre des objectifs évidents et incontestés". Aujourd'hui, les tâches sont de plus en plus liées à leurs impacts sociaux. Pour saisir les conséquences de leurs mises en oeuvre, il faut un nouvel équilibre entre les connaissances techniques, fondement des solutions à choisir, et une meilleure compréhension de la société. Ce besoin se fait sentir dans tous les domaines du travail de l'ingénieur, mais cela est d'une importance particulière pour les ingénieurs forestiers, dont les activités sont liées à l'utilisation d'une ressource renouvelable d'une haute complexité. La pérennité et le rôle multifonctionnel évolutif de la forêt limitent le choix des interventions technologiques. Connaître les demandes sociales et savoir interpréter les effets de ces dernières sur la forêt deviennent aussi important que de proposer des solutions pour mieux utiliser son potentiel et augmenter sa productivité. Le concept d'une gestion des forêts avec des prestations variées, assurées par un financement de sources multiples, requiert de nouvelles capacités de la part du gestionnaire. L'ingénieur forestier doit être en mesure de définir les différentes prestations que peut fournir la forêt, en tenant compte du potentiel des écosystèmes. Il doit être capable d'analyser les éléments concurrentiels ou complémentaires afin d'expliquer aux propriétaires et au public les particularités des différentes alternatives. Il doit être en mesure d'évaluer les coûts des diverses prestations fournies par la forêt et les implications financières qui en résultent. La capacité de définir les objectifs en fonction de 692
Économie et foret leurs sources de financement paraît aujourd'hui aussi importante que les aspects techniques propres à la gestion. L'ingénieur forestier doit être capable de présenter aux intéressés des prestations d'une gamme très variée, tout en cherchant leur soutien et très souvent leurs contributions financières. Ces aspects sont étroitement liés à des mécanismes institutionnels. Ils demandent une compréhension plus large de la marge de manoeuvre des entreprises forestières face aux intérêts d'autres groupes sociaux de mieux en mieux organisés, de même qu'une sensibilité accrue pour les courants profonds de l'ensemble de cette société. Cela nécessite un nouveau rapport entre l'ingénieur, les propriétaires, dont les objectifs évoluent en fonction des changements économiques, et les décideurs aux différents niveaux de la collectivité. L'ingénieur doit comprendre le poids des participations respectives, les processus institutionnels qui permettent un arbitrage et le fonctionnement du cadre légal qui l'assure. Ce sont les décisions politiques qui permettent d'assurer la conservation et la gestion durable des forêts. Dans ce contexte, les ingénieurs forestiers représentent une masse critique d'expertises dont la société et les responsables politiques ont besoin. Elle leur permet de juger le potentiel des ressources forestières, leurs contributions à un développement économique et social équilibré, et les efforts nécessaires pour les gérer. L'ingénieur forestier doit être capable de reconnaître les différentes demandes envers la forêt et comprendre leurs caractères multiples et évolutifs ; il doit être en mesure d'expliquer et de démontrer la nature complexe et fragile des différents écosystèmes ; et il doit savoir évaluer leurs potentialités distinctes, définir les biens et services rendus et déterminer les mesures nécessaires pour maintenir leur productivité. En résumé, les demandes de notre société face aux capacités de l'ingénieur forestier sont en train de changer. On a toujours besoin, comme par le passé, d'un expert qui sait diriger la production de bois et le ravitaillement des industries de transformation par une gestion sylvicole durable. Mais on a de plus en plus besoin d'un ingénieur qui sait gérer la forêt comme un milieu naturel, partie intégrante de l'environnement et du paysage, comme un espace social et culturel de notre civilisation. Au rôle de gestionnaire qui nous est familier s'ajoute un rôle d'information et de conseil face aux interlocuteurs que représentent les instances politiques, les groupes d'intérêts et le grand public. L'ampleur sociale du métier de forestier n'est pas nouvelle. Le travail de nos prédécesseurs a toujours nécessité une sensibilité envers les demandes sociales et la recherche de solutions politiques. Par contre, la dimension, la rapidité des évolutions, leurs diversités dans un même pays, voire dans une même région, et aussi la globalisation des problèmes sont des phénomènes nouveaux. Tout cela rend le travail de l'ingénieur forestier plus complexe, mais aussi plus intéressant et pose des exigences élevées à ses capacités personnelles et professionnelles. Quels sont les changements à entreprendre pour assurer une formation universitaire permettant à l'ingénieur forestier de se montrer compétent dans sa profession? La formation de l'ingénieur forestier nécessite une base scientifique et une approche académique. Scientifique dans la mesure où elle présente à l'étudiant le champ des connaissances sur la forêt et sa place dans notre société ; qu'elle lui enseigne l'intégration de la recherche face aux problèmes d'un développement durable, d'un environnement vivable et d'une culture qui a ses propres valeurs ; qu'elle l'introduise au processus de la recherche, tout en lui montrant que nos connaissances sur les systèmes complexes, soit au niveau écologique, soit au niveau social, sont relatives et souvent insuffisantes. Académique dans le sens où l'étudiant doit avoir sa propre chance d'intégrer dans un ensemble cohérent les aspects souvent contradictoires des systèmes complexes ; qu'il développe des approches méthodiques lui permettant, au-delà de ses études formelles, de rester ouvert pour le changement, de continuer à analyser et adapter ses jugements. La forêt comme élément de l'espace naturel n'a pas de problème, elle se développe, change et quelquefois disparaît. Les problèmes de la forêt sont les problèmes des Hommes et de la Société. 693 Rev. For. Fr. XLVI - 6-1994
F. SCHMITHUSEN Ils résultent des intérêts contradictoires sur la distribution des ressources disponibles, et des perceptions opposées concernant les droits de notre génération et de celles qui nous suivront. La formation du forestier a donc besoin de bases solides en sciences sociales, économiques et politiques. Elles permettront à l'étudiant de gagner l'ouverture d'esprit nécessaire pour faire face aux demandes de la société envers sa profession. Elles lui faciliteront la compréhension des dimensions matérielles, mais également culturelles et spirituelles de la forêt ; l'analyse des institutions et des processus politiques déterminant le régime de leurs utilisations ; la reconnaissance des conditions économiques qui régissent la gestion des forêts comme bien privé et en même temps bien collectif. La formation doit être spécifique et générale. Spécifique dans le sens où elle donne une base solide dans les sciences naturelles et techniques pour comprendre la complexité des écosystèmes forestiers et les conditions pour les maintenir et les utiliser à long terme. Générale, dans la mesure où la forêt n'est qu'une partie des ressources renouvelables. Il faut donc définir les bases communes d'autres intérêts liés à l'utilisation de l'espace, en incitant les étudiants à réfléchir sur leur position comme professionnels de la forêt par rapport aux approches d'autres professions avec lesquelles ils doivent collaborer. En conséquence, la formation forestière de l'université doit être équivalente dans ses trois éléments constitutifs qui sont les disciplines biologiques, techniques et sociales. L'importance de cette équivalence ne peut être jugée que par rapport aux conditions concrètes de chaque pays. On peut toutefois constater que l'on a longtemps préparé les étudiants à résoudre principalement des problèmes d'augmentation de la production de bois, l'aspect social et politique ayant de ce fait été souvent négligé. La révision des programmes d'études sera donc un effort de longue haleine. D'après ma propre expérience, les étudiants sont très ouverts aux perspectives changeantes du rapport entre la société et la forêt. C'est un travail motivant que de les aider à trouver les bases scientifiques d'une telle ouverture. F. SCHMITHUSEN Professeur Chaire de Politique et Économie forestières ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE DE ZURICH Râmistrasse 101 ETH-Zentrum CH-8092 ZURICH (SUISSE) BIBLIOGRAPHIE KAZEMI (Y.). Étude exploratoire et qualitative sur l'attitude des gens envers la forêt et la gestion forestière. À l'exemple de la Chaux-de-Fonds. Arbeitsberichte der Professur für Forstpolitik und Forst&konomie. Zürich : ETH, 1994. 55 p. (Allgemeine Reihe ; 94/3). SCHMITHUSEN (F.), MONTALEMBERT (M.l de). Tendances actuelles des politiques forestières. In : Actes du 10 Congrès forestier mondial, Paris, 1991. Revue forestière française, hors série n 7, 1991, pp. 9-18. SCHMITHUSEN (F.). Forest Policy Development in an international Perspective. Nederlands Bosbouw Tijdschrift, vol. 55, n 3, 1993, pp. 150-159. 694