Vendredi 03 juillet 2015 - N 72 Déni de démocratie www.ihsnews.net Le 1er Hebdomadaire catholique gratuit. «Les communicateurs catholiques doivent relever le défi de plus en plus grand de présenter la sagesse, la vérité et la beauté de l Evangile dans un langage capable de toucher les esprits et les coeurs des innombrables personnes en quête de sens et de direction dans leurs vies, en tant qu individus et membres de la société» Pape François. IHS News est un service de presse en ligne indépendant s appuyant sur un réseau de 1500 correspondants.
2 France International Vendredi 3 juillet 2015 La Grèce oppose la démocratie à l oligarchie Dès janvier, alors que les grecs portaient au pouvoir le jeune Alexis Tsipras qui avait fait de la restructuration de la dette de son pays la pierre angulaire de son programme, le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, soulignait déjà son dégout de la démocratie. Selon lui: rait devenir le pays qui a dit non à la dictature qui se faisait passer pour une démocratie. Face à l intransigeance de la Troïka constituée de la Banque Centrale Européenne, de la Commission Européenne et du Fonds Monétaire International, le Premier ministre grec, acculé après et établir un énième accord technique et financier, mais l Histoire devait en décider autrement puisqu il y aura un référendum le 5 juillet. Chaque citoyen de Grèce, pays où est né la Démocratie, devra donc décider s il veut ou non céder au diktat des institutions au risque de plonger davantage encore dans une crise historique. ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l UE et sape la relance de la société et de l économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis européens. Leur but est l humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l obsession du FMI pour une politique d extrême austérité. ( ) Notre responsa- «Il ne peut y avoir de bilité dans l affirmation de la choix démocratique contre démocratie et de la souverai- les traités européens». neté nationale est historique en ce jour, et cette responsa- Lorsqu un gouvernement s en- bilité nous oblige à répondre gage à l international, c est l en- à l ultimatum en nous fondant semble des habitants de son sur la volonté du peuple grec. pays qui renonce à une partie J ai proposé au conseil des mi- de sa souveraineté ad vitae ae- nistres l organisation d un ré- ternam. Peu importe qu un pays férendum, et cette proposition change de Constitution ou de a été adoptée à l unanimité». régime, les traités restent supérieurs aux lois. Dès lors il n y a Cette déclaration solennelle sou- qu un pas à comparer les institu- ligne bien la volonté de l euro- tions européennes à un régime groupe de faire de la Grèce un dictatorial ; d autant plus que modèle pour les autres pays qui les élections européennes sont chercheraient à renégocier ce qui percues par les citoyens lamb- doit être gravé dans le marbre. da comme des simulacres. On assiste impuissant à la multipli- Mais s il s agissait au départ de cation des dénis de démocratie faire pression sur ses partenaires offerts par des édiles qui n hé- européens, le Premier ministre sitent ni à porter la démocratie ne peut désormais plus faire de- en étendard lorsqu il s agit de mi-tour. Merkel en a décidé ainsi, faire plier un pays ennemi, ni à la les ministres des finances de la bafouer lorsque le peuple ne les zone euro l ont suivie : il n y aura soutient pas comme ce fut le cas en 2005 avec le référendum sur le traité constitutionnel. Ce magazine est l occasion de revenir sur les exemples de dénis que l on a connu en moins d un an! Mais avant cela faisons un point sur le cas grec qui pour- cinq mois de négociations sans issues n a pas trouvé d autre solution que de déplacer les discutions sur le terrain honnis de ses adversaires : celui de la politique. Les grands patrons de l Europe qui aiment à discuter à huis clos auraient aimé conserver la main Toute l importance du moment est ressenti dans ces quelques lignes du discours fait par Alexis Tsipras dans la nuit du 26 au 27 juin sur la télévision d Etat (ERT): «Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un plus aucune négociation avant le résultat des urnes. Or mardi la Grèce faisait défaut sur un remboursement de 1,5 milliard d euros au FMI devenant ainsi le premier pays européen à rejoindre le cercle des mauvais payeurs aux côtés du Zimbabwe, de la Somalie et du Soudan
Vendredi 3 juillet 2015 International 3 L Europe ou la manipulation des urnes Article initialement publilé le communauté internationale et une sortie du Royaume-Uni la transition (si le oui passait) se 12 septembre 2014 sous le de l aider à vivre le mieux pos- fasse dans les meilleurs circons- titre LE DÉNI DE DÉMOCRA- sible cette transition, puisque Maintenant, il suffit de se mettre tances possibles? Rien si ce TIE À L ÉGARD DE L ÉCOSSE l on reconnait que cela relève à la place d un écossais quelques n est la volonté que cela ne se de son droit. Logique non? instants pour se dire que dans le fasse pas et donc le désir d in- Peut-on encore parler de la liber- contexte économique actuel, de fluer sur le choix des écossais. té des peuples à s auto-détermi- Et bien non, face à ce risque mi- telles menaces (même si dans ner? Si cette liberté a été refusée à la Crimée sous des prétextes fallacieux, il semblerait également qu elle soit refusée, mais d une autre manière à l Ecosse. nime mais réel, les diverses institutions internationales sortent l artillerie les faits cela serait plus compliqué qu annoncé) sont peut-être trop dang e - Ainsi donc, ici comme ailleurs, élections, référendum et autres consultations ne sont que purement illusoires si jamais certains avaient encore des doutes. Enfin, nous avons ici un signe sup- Alors qu avant l été le oui à plémentaire de l accélération du l indépendance semblait peut processus anti-souveraineté de susceptible de l emporter, les Bruxelles. Juncker avait déjà an- derniers sondages indiquent noncé la couleur avant les élec- clairement que rien n est ga- tions européennes en expliquant gné ni dans un sens ni dans qu avec ou contre l accord des un autre. En effet, d un jour à peuples européens l élargisse- l autre on oscille entre la vic- ment de l Europe serait réalisé, toire du oui et la victoire du non. le processus est maintenant bien Mais quel rapport avec la liberté des peuples pourriez-vous dire? Si les chiffres avancés dans les sondages ne reflètent pas forcément l entière réalité, on sait très bien que les sondages sont fréquemment utilisés pour orienter les élections ou un certain nombre de décisions, toutes les lourde en l espace de quelques jours. Ainsi donc en moins d une semaine, les écossais apprennent que s ils votent pour l indépendance, ils verront leur banque nationale s expatrier à Londres, l Europe leur refusera très probablement reuses et qu il vaudrait peut-être mieux remettre à plus tard l idée d indépendance. A moins que cela ne fasse que le conforter dans l idée de la nécessité de rejeter le Royaume-Uni et par la même le système européen en marche. Entre les nominations qui ont suivi les élections de mai dernier ( vous pouvez vous amuser à faire le compte des commissaires européens issus de la gauche pour une élection qui a donné la droite en tête ) et les diverses décisions violant la souveraineté nationale des pays membres, les pressions même sources écossaises confirment tout accord de coopération et Quelque soit la décision finale, pas subtiles sur les écossais cependant que l indépendance très certainement toute pers- les institutions internationales viennent telle une cerise sur le n est pas si impossible que cela. pective d entrée dans la zone interviennent dans un débat gâteau nous montrer le déni de euro, le FMI brandit le spectre interne et violent la souverai- démocratie des grandes institu- Aussi, dans une société qui re- d un cataclysme financier pour neté nationale (qu ils ne recon- tions internationales. Et dire que connait ce droit élémentaire des l Ecosse et un certains nombres naissent pas dans les faits ceci ces gens là se permettent de cri- peuples à s autodéterminer, la de responsables internationaux dit en passant). Car au fond, tiquer et d appeler au renverse- suite logique serait de permettre pointent du doigt l irresponsabi- qu est ce qui empêcherait ces ment de régimes forts ou dicta- à ce peuple de s intégrer à la lité et l inconscience que serait institutions de faire en sorte que toriaux ailleurs dans le monde
4 International Vendredi 3 juillet 2015 L ICE ou comment l art d avoir l air démocratique sans jamais l être! Article initialement publié le 15 juin 2015 sous le titre L EXÉCUTIF EUROPÉEN ET LE DÉNI DE DÉMOCRATIE On savait depuis les dernières élections européennes que l on vivait dans un déni flagrant de démocratie, mais ceci se confirme encore avec le bilan dressé des initiatives citoyennes. Depuis leur lancement en 2012, aucune initiative citoyenne européenne n a été à l origine de la présentation d un texte de loi. 51 ont pourtant été soumises à la Commission européenne. L initiative citoyenne européenne (ICE), qui permet depuis 2012 à 1 million de citoyens provenant de 7 États membres différents d inviter la Commission européenne à faire une proposition sur un sujet qui leur tient à cœur, peine à séduire l exécutif européen ou pour être plus précis, l exécutif se refuse à entendre les appels des européens. La preuve avec la dernière en date, le 3 juin, la troisième initiative examinée par la Commission, «Stop vivisection», a reçu une réponse en demi-teinte de la part de Bruxelles. Demandant la fin de l expérimentation animale en Europe, «Stop vivisection» s est vu promettre un soutien de principe, et la promesse de mise en place de mesures en faveur de solutions de remplacement. «La finalité ultime de la législation de l Union dans ce domaine est de mettre fin à l expérimentation animale» a expliqué Karmenu Vella, commissaire chargé de l environnement. Mais l arrêt total des expérimentations animales n est pas à l ordre du jour. «Une interdiction totale de toute recherche reposant sur l utilisation d animaux dans l Union serait prématurée; elle risquerait de chasser d Europe la recherche biomédicale» a nuancé Jyrki Katainen, vice-président de la Commission chargé de l emploi. Le 10 juin, la présidente de la gauche radicale au Parlement européen, Gabi Zimmer a dénoncé l attitude de la Commission européenne face à «Stop vivisection». «La réponse de la Commission ne reflète pas les inquiétudes des citoyens et ne fera qu aggraver leur désillusion visà-vis de la politique», a-t-elle souligné dans un communiqué. «Cette décision met encore à mal la crédibilité des institutions européennes et ne sera d aucune aide pour réduire les expériences réalisées sur les animaux», a-t-elle regretté. Quoique l on pense de cette dernière initiative, il faut prendre conscience qu elle est seulement la troisième initiative citoyenne européenne à avoir atteint les seuils nécessaires, avec 1,17 million de signatures de citoyens pour pouvoir être présentée à la Commission. Les deux autres initiatives à avoir atteint le seuil du million de soutiens «Un de nous» et «Right 2Water» n ont pas rencontré un intérêt beaucoup plus fort de la part de la Commission. L initiative «Right 2Water», qui réclamait un accès universel à l eau et à l assainissement au sein de l UE, est la première à avoir rassemblé les signatures. Mais en 2014, elle avait reçu une réponse jugée décevante de la part de Bruxelles. La Commission s était contentée de lancer une consultation publique sur la directive Eau potable. La seconde, «L un de nous», réclamait l interruption des crédits européens finançant le recours à l avortement dans les pays en développement. Une demande qui s est vu opposer un refus ferme de la part de la Commission manifestant ainsi le déni total de l exécutif européen à l égard de cet outil démocratique. Pour l heure, ces initiatives, pourtant présentées comme un outil de démocratie directe fondamentale pour l UE, font donc peu recette. Et le constat a même été dressé par la Commission elle-même, dans sa première évaluation du dispositif. Selon les premières estimations, 0,01% des Européens ont déjà signés des déclarations de soutien et seulement 10 % des initiatives enregistrées ont réussi à atteindre le seuil d un million de signataires. Face à ces faibles taux de réussite et au maigre relais donné par l exécutif européen aux initiatives aboutissant, le rythme des nouvelles initiatives s est fortement ralenti en 2014 et en 2015, alors que de nombreuses initiatives avaient été lancées les premières années. Sur les 31 initiatives enregistrées par Bruxelles depuis 2012, 16 ont eu lieu en 2012, 9 en 2013, 5 en 2014 et une seule en 2015. Au total, la Commission a reçu 51 demandes d enregistrement d une proposition d initiative citoyenne, dont 20 ont été refusées, au motif qu elles ne remplissaient pas les critères d enregistrement, notamment celui de se situer dans le cadre des compétences de la Commission. Des refus qui ont fortement agacé les porteurs d initiative, dont 6 ont décidé d engager un recours contre la fin de non-recevoir de la Commission. Le taux de refus très élevé constaté par la première évaluation de la Commission est d ailleurs pointé comme «problématique» enregistrement, puisqu une majorité s est située manifestement en dehors du domaine de compétence de la Commission.
Vendredi 3 juillet 2015 International 5 Election européenne ou propagande grand public Article initialement publié mique allait attirer plus d élec- le 13 août 2014 sous le titre teurs aux urnes. Il avait d ail- LES CHIFFRES DES EURO- leurs mis en avant le slogan : PÉENNES SONT TOMBÉS «cette fois-ci, c est différent», ET LE DÉNI CONTINUE. mais comme pour le slogan «le changement c est maintenant On nous avait annoncé une plus», les électeurs des divers pays forte participation qu en 2009, ne semblent plus disposés à se mais au final, d après les chiffres faire avoir par de simples mots. qui viennent d être publiés en toute discrétion par le Parlement Comme pour le changement, le européen, le taux de participa- slogan européen a bien dit vrai tion aux élections européennes est historiquement bas en quelques sortes puisque cette fois-ci, c est différent, c est pire. cialiste d un parlement dont la majorité est censé être de droite arrêtée.» Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des C est donc un nouveau record qui est battu. Il semblerait que Pourtant, les dirigeants européens semblaient vraiment du fait de la volonté exprimée par les bulletins électoraux. mondes et les populations européennes soutiennent l Europe cette nouvelle mandature européenne soit sous l étiquette des tristes records. En effet, selon les résultats définitifs publiés par le Parlement européen, seulement 42,54 % des Européens se sont rendus aux urnes pour les européennes de 2014. Un score en dessous des 43,1 % annoncés au départ et surtout le taux le plus bas depuis les premières élections de 1979. Tandis que l on nous vantait les mérites de la démocratie européenne (que l on a pu voir en action lors de l élection des divers présidents des instances européennes, ceci dit en passant ) et l intérêt croissant qu elle suscitait parmi les populations, c est un démenti par les chiffres qui vient de s afficher. Pourtant le Parlement a notamment fondé toute sa campagne croire à leur propre propagande, Jaume Duch Guillot, porte-parole du Parlement, avait déclaré lors de la nuit électorale que l UE vivait «un moment historique, car, c est la première fois depuis 1979 que la tendance à long terme à la baisse du taux de participation s est inversée». Le retour au réel risque d être difficile. En principe, on considère dans les régimes démocratiques que le taux de participation représente un test pour la légitimité démocratique d un Parlement. La moyenne européenne est passée de 62 % en 1979 à 43 % en 2009. Elle correspond à l illégitimité grandissante de cette institution qui ne respecte de toutes façons pas les votes des peuples européens. Il suffit de citer Mr Juncker nommé par les pays européens et non pas élus par les électeurs. Ou Cette nouvelle abstention devrait donc remettre en question la crédibilité du Parlement européen. Guy Verhofstadt, la tête de liste des libéraux et fédéraliste convaincu, s était réjoui des estimations légèrement en hausse : le nouveau Parlement «sera plus représentatif que le précédent», avait-il alors déclaré Il sera intéressant de scruter sa déclaration sur les taux en baisse. Mais inutile de penser que quelque chose va être remis en question à Bruxelles, la parade étant déjà trouvée. En effet, le porte-parole affirme sans état d âme : «Les résultats définitifs et les estimations publiées à la fin du mois de mai sont très proches. Les chiffres définitifs, en très légère baisse par rapport à 2009, confirment que la grande tendance à la baisse Sans compter que les eurosceptiques ont probablement contribué à limiter les dégâts au niveau des taux. En effet, dans certains pays, plus de citoyens se sont rendus aux urnes, notamment en Grèce où la crise de la dette souveraine et les mesures d austérité imposées par l UE et le Fond monétaire international ont incité les citoyens à se rendre en masse aux urnes. La présence de partis populistes avec une forte base militante, comme le parti d extrême gauche Syriza, ont peut-être aussi contribué à faire augmenter le taux de participation de 52,61 % en 2009 à 59,97 % en 2014. Rien de nouveau donc, juste une légère gêne qui passera inaperçue du fait des vacances; à la rentrée on pourra de nouveau affirmer l engouement sur le fait que la crise écono- pire encore Mr Scultz, élu so- de ces dernières années s est des populations pour l Europe.
6 International Vendredi 3 juillet 2015 Le Parlement européen ou l art de gouverner sans les urnes... Article diffusé le 7 juillet 2014 sous le titre VERS UN NOU- VEAU DÉNI DE DÉMOCRATIE AU PARLEMENT EUROPÉEN? Depuis les élections européennes du mois de mai, les instances et différents groupes politiques européens nous donne une leçon magistrale de déni de démocratie. Sans revenir sur les différents événements dans le détail, rappelons la nominations de Juncker qui s est réalisée sous pression, l alliance des différents partis pour nommer Schultz (socialiste) à la tête du parlement qui est pourtant majoritairement de droite Mais visiblement, nos édiles semblent avoir pris goût au mode de gouvernement autocratique puisqu une alliance «secrète» des différents partis semble décidée à priver le groupe des eurosceptique de Nigel Farrage de toute présidence de commission contrairement aux règles en vigueur. Si l information est sortie c est parce que le groupe des verts pourtant europhile l a dénoncée comme étant une atteinte à la démocratie. Comme quoi, cette Europe n arrête pas de nous surprendre. En effet, les différentes commissions du Parlement européen doivent élire aujourd hui leurs présidents et vice-présidents. Ces postes, aux prérogatives importantes, sont répartis entre les différents groupes politiques siégeant au Parlement européen. Mais les présidents de commission sont élus à bulletin secret et les principaux groupes politiques ont conclu un accord pour se partager entre eux les différents sièges. Hermann Kelly, porte-parole d Europe libertés démocratie a dénoncé «un putsch fomenté à huit clos» par les trois principaux partis pro-européens, à savoir le Parti populaire européen (PPE), les Socialistes et Démocrates (S&D) et les centristes de l Alliance des démocrates et des libéraux pour l Europe (ADLE). Notons que ce sont les mêmes qui s étaient mis d accord pour faire élire Schultz à la tête du parlement. «Empêcher tout groupe politique d obtenir le poste de présidence d une commission qui lui revient normalement de droit selon le système établi système dont le but est justement de distribuer ces postes le plus équitablement possible serait une atteinte grave au processus démocratique au sein du Parlement européen», a déclaré Margrete Auken, porte-parole des Verts de la commission des pétitions. Selon le système D Hondt, mode de scrutin proportionnel plurinominal (également appelé représentation proportionnelle à scrutin de liste, RPSL) qui est le système électoral proportionnel le plus répandu, les postes de présidence des différentes commissions sont donc distribués entre les groupes politiques en fonction du nombre respectif d eurodéputés. Un système considéré comme une méthode équitable de répartition des postes clefs. Or, aux yeux des Verts, un accord entre les principaux groupes politiques signifierait pour l ELD la perte de son président à la tête de la commission des pétitions, qui lui revient pourtant de droit, selon le système en vigueur. «Un tel accord va au-delà de calculs mesquins et politiciens et touche directement le cœur de la démocratie européenne» a poursuivi Margrete Auken lançant un inattendu signe de soutien à Nigel Farage. «Le candidat nommé par le groupe de l ELD semble avoir toutes les compétences requises et la bonne approche en vue d exercer sa fonction de manière adéquate. Dans un tel contexte, nous exhortons les autres groupes politiques à ne pas poursuivre leur machination contre le système D Hondt, qui pourrait compromettre la coopération minimale nécessaire au bon fonctionnement du Parlement européen», a-t-elle déclaré. «Si les grands groupes pro-européens s unissent pour mettre en branle leur vile stratégie en ce qui concerne la distribution des présidences de commission, alors la fragile façade de démocratie, les faux-semblants d État de droit et tous les vestiges de transparence seront mis à terre», a déclaré Hermann Kelly On verra donc aujourd hui si cet appel a été entendu ou si les trois partis continuent sur leur lancée.
Vendredi 3 juillet 2015 Catholicisme 7 Le Pape salue la solidité de l Eglise malgré les tempêtes pas honte du Nom du Christ et de sa Croix, ni devant les lions rugissants, ni devant les puissances de ce monde». En cette fête des saints Pierre et Paul, le Pape François a rendu hommage au courage des Apôtres et de la première communauté chrétienne, qui ont continué l œuvre d évangélisation malgré les persécutions. Enfin, cette célébration lui a également donné l occasion d évoquer une fois encore les chrétiens qui, dans plusieurs parties du monde, sont encore victimes aujourd hui de persécutions atroces, inhumaines et inexplicables, sous les yeux de tous mais souvent dans le silence général. «Malgré les tempêtes et ses nombreux péchés, l Eglise reste inexplicablement solide, parce qu elle n est pas l Eglise des Papes, des évêques, des prêtres ou des fidèles ; elle n appartient qu au Christ» : le Pape François l a affirmé ce lundi matin au cours d une messe solennelle, dans la basilique Saint-Pierre, à l occasion de la fête des saints Pierre et Paul, Patrons de l Eglise de Rome. Le Saint-Père a béni le pallium qui sera ensuite remis à 46 nouveaux archevêques du monde entier, nommés au cours des douze derniers mois. La plupart de ces nouveaux archevêques étaient présents à Rome ce lundi. Comme chaque année à la même date, une délégation du Patriarcat Œcuménique de Constantinople, emmenée par le métropolite de Pergame et grand théologien orthodoxe Jean Zizioulas, a également assisté à la célébration. Dans son homélie, le Pape François a lancé un appel à la prière, à la foi et au témoignage. «Au cours de l histoire, tant de forces, de l intérieur comme de l extérieur, ont cherché et cherchent à anéantir l Eglise, mais celle-ci reste vivante et féconde». Car il n existe pas de «force capable de vaincre celui qui détient la force de la foi». La foi, le témoignage, la prière, telles sont les recommandations livrées par le Souverain Pontife aux nouveaux archevêques et à l Eglise tout entière. «La communauté de Pierre et de Paul nous enseigne, a-t-il dit, qu une Eglise en prière est une Eglise debout, solide, en chemin. Aucune communauté chrétienne ne peut aller de l avant sans le soutien de la prière persévérante! Un chrétien qui prie est un chrétien protégé et surtout il n est pas seul. Dieu exauce nos prières en nous envoyant au moment opportun un ange qui, à l improviste, vient nous sauver des esclavages et des chaînes mondaines, nous tirer des situations difficiles, nous arracher aux mains de la mort et du Malin, rallumer en nous la flamme de l espérance ; consoler notre cœur accablé ; nous réveiller du sommeil existentiel ou simplement pour nous dire : "Tu n es pas seul". Dieu met des anges sur notre chemin, mais pris par la peur, l incrédulité ou l euphorie, nous les laissons à la porte. Dieu n enlève pas ses enfants du monde ou du mal mais il leur donne la force pour les vaincre». «Le monde a besoin de témoins courageux du Christ» Mais, avertit le Pape François, une Eglise ou un chrétien sans témoignage est stérile, «un mort qui pense être vivant». Or, il n y a pas de témoignage sans une vie cohérente. «Aujourd hui, a insisté le Saint- Père, le monde a besoin, non pas tant de maîtres, mais plutôt de témoins courageux, qui n ont Avant la messe, le Souverain Pontife a béni les palliums mais contrairement au passé, il ne les a pas imposés lui-même sur les épaules des nouveaux archevêques. Cette tâche est désormais confiée aux nonces apostoliques respectifs pour favoriser la participation des Eglises locales à cette étape importante de la vie de l Eglise. Le pallium est une étole de laine blanche marquée de croix de soie noire qui symbolise notamment la brebis que le Bon Pasteur porte sur ses épaules. Après la messe, le Pape François s est rendu avec le métropolite Jean Zizioulas sur le tombeau de saint Pierre sous l autel de la Confession. Ils ont prié ensemble avant de s entretenir brièvement.