Le Tour du monde en 80 jours Jules Verne «Je parie vingt mille livres contre qui voudra que je ferai le tour de la Terre en quatre-vingts jours ou moins soit mille neuf cent vingt heures ou cent quinze mille minutes.» Phileas Fogg A. Objectifs : Etre capable d effectuer une recherche dans un atlas imprimé et dans un atlas numérique. Se repérer sur un globe. Utiliser des cartes à différentes échelles. B. Outils : différentes éditions du roman : Livre de poche n 2025, dessins de MM De Neuville et L. Benett Pocket classique n 6027 dessins de MM De Neuville et L. Benett Editions anciennes globes terrestres planisphères atlas cartes IGN extraits du roman guides de voyages collections d images sur les paysages, les villes traversées illustrations du roman
C. Démarche : 1. Lecture magistrale des deux premiers chapitres afin d avoir la présentation de Phileas Fogg et de son nouveau serviteur Passepartout. Avec le vol à la banque, se noue le premier problème pour le héros : il va être poursuivi par l inspecteur Fix. 2. Distribuer aux élèves le document 1 qui est le pari de ce Tour du Monde. Imaginer sur le globe et sur un planisphère quel pourra être le trajet. Quelles mers et quels océans devra-t-il traverser? 3. Distribuer l itinéraire suivi par Phileas Fogg : document 2 Renseigner le tableau en utilisant les atlas, les planisphères, toutes sortes de cartes ; 4. Et le tour du monde aujourd hui? Et si Phileas Fogg utilisait aujourd hui l avion, quelles seraient ses escales pour faire ce tour du monde? A quelle heure pourrait-il partir? A quelle heure arriverait-il? Combien de temps mettrait-il? ( cf agences de voyages) 5. Parcours dans le roman. Londres/ Suez (document 3) : L Europe, le Bassin méditerranéen. A l aide du document 3, tracer cette partie de l itinéraire Londres-Suez, en inscrivant les mers, les pays traversés, les villes, les Alpes. Décalage horaire (document 4) A l aide du document 4, comprendre le décalage horaire. A 9h,chez nous, quelle heure est-il dans d autres villes du parcours? Situer sur une carte adaptée. Climat tropical de Singapore (document 5) A l aide du document 5, relever le vocabulaire qui décrit la faune et la flore. Essayer de trouver des photos les illustrant. Situer sur une carte adaptée. Plaines glacées (document 6) A l aide du document 6, surligner le vocabulaire qui montre les manifestations du froid. Situer sur une carte adaptée.
6. Quizz. A réaliser en équipe, avec remise du prix du prix des meilleurs aventuriers! Questions 1 ) Dans quelle direction Phileas Fogg est-il parti? 2 ) A t-il traversé l équateur au cours de son voyage? 3 ) Si le départ était aujourd hui quel serait le jour d arrivée? 4 ) Les Indous et les Indiens : quelles différences? 5 ) En quel siècle se déroule ce récit? 6 ) En quel pays a-t il voyagé à dos d éléphant? 7 ) En quel pays a t-il rencontré les indiens? 8 ) Classer les pays dans l ordre du voyage : Inde Egypte Angleterre Etats- Unis Italie France 9 ) A l aide d un fil, comparer la distance parcourue sur terre et sur mer. 10 ) De mémoire, citer le maximum d étapes du Tour du Monde de Phileas Fogg Réponses 7. Calculer la distance. A l aide d un bout de laine, mesure au plus près la distance du tour du monde de Phileas Fogg sur la carte et en réalité.
Document 1 : Le pari de Phileas Fogg «Je soutiens, dit Andrew Stuart, que les chances sont en faveur du voleur qui ne peut manquer d être un habile homme! - Allons donc! répondit Ralph, il n y a plus un seul pays dans lequel il peut se réfugier. - Par exemple! - Où voulez-vous qu il aille? - Je n en sais rien, répondit Andrew Stuart, mais, après tout la Terre est assez vaste. - Elle l était autrefois» dit à mi-voix Phileas Fogg. Puis :» A vous de couper, monsieur», ajouta-t-il en présentant les cartes à Thomas Flanagan. La discussion fut suspendue pendant le robre. Mais bientôt, Andrew Stuart la reprenait, disant : «Comment autrefois? Est-ce que la terre a diminué, par hasard? - Sans doute, répondit Gauthier Ralph. Je suis de l avis de Mr Fogg. La terre a diminué puisqu on la parcourt maintenant dix fois plus vite qu il y a cent ans. Et c est ce qui, dans le cas dont nous nous occupons, rendra les recherches plus rapides. - Et rendra plus facile la fuite du voleur! - A vous de jouer, monsieur Stuart!» dit Phileas Fogg Mais l incrédule Stuart n était pas convaincu, et, la partie achevée : «Il faut avouer, monsieur Ralph, reprit-il, que vous avez trouvé là une manière plaisante de dire que la terre a diminué! Ainsi parce qu on en fait le tour en trois mois - En quatre-vingts jours seulement, dit Phileas Fogg. - En effet, messieurs, ajouta John Sullivan, quatre-vingts jours depuis que la section entre Rothal et Allahabad a été ouverte sur le Great-Indian peninsular railway», et voici le calcul établi par le Morning Chronicle : De Londres à Suez par le Mont-Cenis et Brindisi, trains et paquebots De Suez à Bombay, paquebot De Bombay à Calcutta, train De Calcutta à Hong-Kong,( Chine) paquebot De Hong-Kong à Yokohama,(Japon) paquebot De Yokohama à San Francisco, paquebot De San Francisco à New-York, train De New-York à Londres, paquebot et train Total : 7 jours 13 jours 3 jours 13 jours 6 jours 22 jours 7 jours 9 jours 80 jours - Oui, quatre-vingts jours! s écria Andrew Stuart, qui, par inattention, coupa une carte maîtresse, mais non compris le mauvais temps, les vents contraires, les naufrages, les déraillements, etc. - Tout compris, répondit Phileas Fogg en continuant de jouer, car cette fois, la discussion ne respectait plus le whist. - Même si les Indous ou les Indiens enlèvent les rails! s écria Andrew Stuart, s ils arrêtent les trains, pillent les fourgons, scalpent les voyageurs! - Tout compris», répondit Phileas Fogg, qui, abattant son jeu, ajouta : «Deux atouts maîtres.»
Document 2 : Le parcours sur le planisphère. A l aide des atlas de la classe, remplir le tableau des différentes étapes cidessous et situe les le plus précisément possible sur le planisphère. Villes/ Lieux Pays Continent Londres Douvres Calais Paris Mont-Cenis Turin Brindisi Suez Aden Bombay Kholby Allahabad Bénarès Calcutta Singapour Hong Kong Shanghaï Yokohama San Francisco Sacramento Salt Lake City Denver Chicago New-York Dublin Liverpool
Document 3 : Londres/Suez Cependant, Mr. Fogg, en quittant la maison consulaire ; s'était dirigé vers le quai. Là, il donna quelques ordres à son domestique ; puis il s'embarqua dans un canot, revint à bord au Mongolia et rentra dans sa cabine. Il prit alors son carnet, qui portait les notes suivantes : «Quitté Londres, mercredi 2 octobre, 8 heures 45 soir. «Arrivé à Paris, jeudi 3 octobre ; 7 heures 20 matin. «Quitté Paris, jeudi, 8 heures 40 matin. «Arrivé par le Mont-Cenis à Turin, vendredi 4 octobre, 6 heures 35 matin. «Quitté Turin, vendredi, 7 heures 20 matin. «Arrivé à Brindisi, samedi 5 octobre, 4 heures soir. «Embarqué sur le Mongolia, samedi, 5 heures soir. «Arrivé a Suez, mercredi 9 octobre, 11 heures matin. «Total des heures dépensées : 158 1/2, soit en jours : 6 jours 1/2.» Mr. Fogg inscrivit ces dates sur un itinéraire disposé par colonnes, qui indiquait depuis le 2 octobre jusqu'au 21 décembre le mois, le quantième, le jour, les arrivées réglementaires et les arrivées effectives en chaque point principal, Paris, Brindis, Suez, Bombay, Calcutta, Singapore, Hong-Kong, Yokohama, San Francisco, New YorK, Liverpool, Londres, et qui permettait de chiffrer le gain obtenu ou la perte éprouvée a chaque endroit du parcours. Ce méthodique itinéraire tenait ainsi compte de tout, et Mr. Fogg savait toujours s'il était en avance ou en retard. Il inscrivit donc ce jour-là, mercredi 9 octobre, son arrivée à Suez, qui, concordant avec l'arrivée réglementaire, ne le constituait ni en gain ni en perte.
Document 4 : le décalage horaire. - Vous êtes donc bien pressé? demanda l inspecteur de police. - Moi, non, mais c est mon maître. À propos, il faut que j achète des chaussettes et des chemises! Nous sommes partis sans malles, avec un sac de nuit seulement. - Je vais vous conduire à un bazar où vous trouverez tout ce qu'il faut. - Monsieur, répondit Passepartout, vous êtes vraiment d'une complaisance!...» Et tous deux se mirent en route. Passepartout causait toujours. «Surtout, dit-il, que je prenne bien garde de ne pas manquer le bateau! - Vous avez le temps, répondit Fix, il n'est encore que midi!» Passepartout tira sa grosse montre. «Midi, dit-il. Allons donc! il est neuf heures cinquante-deux minutes! - Votre montre retarde, répondit Fix. - Ma montre! Une montre de famille, qui vient de mon arrière-grand-père! Elle ne varie pas de cinq minutes par an. C'est un vrai chronomètre! - Je vois ce que c'est, répondit Fix. Vous avez gardé l'heure de Londres, qui retarde de deux heures environ sur Suez. Il faut avoir soin de remettre votre montre au midi de chaque pays. - Moi! toucher à ma montre! s'écria Passepartout, jamais! - Eh bien, elle ne sera plus d'accord avec le soleil. - Tant pis pour le soleil, monsieur! C'est lui qui aura tort!» Et le brave garçon remit sa montre dans son gousset avec un geste superbe. Quelques instants après, Fix lui disait : «Vous avez donc quitté Londres précipitamment? - Je le crois bien! Mercredi dernier, à huit heures du soir, contre toutes ses habitudes, Mr. Fogg revint de son cercle, et trois quarts d'heure après nous étions partis. - Mais où va-t-il donc, votre maître? - Toujours devant lui! Il fait le tour du monde! - Le tour du monde? s'écria Fix. -
Document 5 : le climat tropical de Singapore. Le lendemain, le Rangoon, ayant gagné une demi-journée sur sa traversée réglementaire, relâchait à Singapore, afin d y renouveler sa provision de charbon. Phileas Fogg inscrivit cette avance à la colonne des gains, et, cette fois, il descendit à terre, accompagnant Mrs. Aouda, qui avait manifesté le désir de se promener pendant quelques heures. Fix, à qui toute action de Fogg paraissait suspecte, le suivit sans se laisser apercevoir. Quant à Passepartout, qui riait in petto à voir la manœuvre de Fix, il alla faire ses emplettes ordinaires. L'île de Singapore n'est ni grande ni imposante d'aspect. Les montagnes, c'est-à-dire les profils, lui manquent. Toutefois, elle est charmante dans sa maigreur. C'est un parc coupé de belles routes. Un joli équipage, attelé de ces chevaux élégants qui ont été importés de la Nouvelle-Hollande, transporta Mrs. Aouda et Phileas Fogg au milieu des massifs de palmiers à l'éclatant feuillage, et de girofliers dont les clous sont formés du bouton même de la fleur entrouverte. Là, les buissons de poivriers remplaçaient les haies épineuses des campagnes européennes ; des sagoutiers, de grandes fougères avec leur ramure superbe, variaient l'aspect de cette région tropicale; des muscadiers au feuillage verni saturaient l'air d'un parfum pénétrant. Les singes, bandes alertes et grimaçantes, ne manquaient pas dans les bois, ni peutêtre les tigres dans les jungles. À qui s'étonnerait d'apprendre que dans cette île, si petite relativement, ces terribles carnassiers ne fussent pas détruits jusqu'au dernier, on répondra qu'ils viennent de Malacca, en traversant le détroit à la nage. Après avoir parcouru la campagne pendant deux heures, Mrs. Aouda et son compagnon qui regardait un peu sans voir rentrèrent dans la ville, vaste agglomération de maisons lourdes et écrasées, qu'entourent de charmants jardins où poussent des mangoustes, des ananas et tous les meilleurs fruits du monde. À dix heures, ils revenaient au paquebot, après avoir été suivis, sans s'en douter, par l'inspecteur, qui avait dû lui aussi se mettre en frais d'équipage. Passepartout les attendait sur le pont du Rangoon. Le brave garçon avait acheté quelques douzaines de mangoustes, grosses comme des pommes moyennes.
Document 6 : les plaines glacées entre le Fort Kearney et Omaha. À huit heures, le traîneau était prêt à partir. Les voyageurs on serait tenté de dire les passagers y prenaient place et se serraient étroitement dans leurs couvertures de voyage. Les deux immenses voiles étaient hissées, et, sous l'impulsion du vent, le véhicule filait sur la neige durcie avec une rapidité de quarante milles à l'heure. La distance qui sépare le fort Kearney d'omaha est, en droite ligne à vol d'abeille, comme disent les Américains, de deux cents milles au plus. Si le vent tenait, en cinq heures cette distance pouvait être franchie. Si aucun incident ne se produisait, à une heure après midi le traîneau devait avoir atteint Omaha. Quelle traversée! Les voyageurs, pressés les uns contre les autres, ne pouvaient se parler. Le froid, accru par la vitesse, leur eût coupé la parole. Le traîneau glissait aussi légèrement à la surface de la plaine qu'une embarcation à la surface des eaux, avec la houle en moins. Quand la brise arrivait en rasant la terre, il semblait que le traîneau fût enlevé du sol par ses voiles, vastes ailes d'une immense envergure. Mudge, au gouvernail, se maintenait dans la ligne droite, et, d'un coup de godille, il rectifiait les embardées que l'appareil tendait à faire. Toute la toile portait. ( ) «Si rien ne casse, dit Mudge, nous arriverons!» Et Mudge avait intérêt à arriver dans le délai convenu, car Mr. Fogg, fidèle à son système, l'avait alléché par une forte prime. La prairie, que le traîneau coupait en ligne droite, était plate comme une mer. On eût dit un immense étang glacé. Le rail-road qui desservait cette partie du territoire remontait, du sudouest au nord-ouest, par Grand-Island, Columbus, ville importante du Nebraska, Schuyler, Fremont, puis Omaha. Il suivait pendant tout son parcours la rive droite de Platte-river. Le traîneau, abrégeant cette route, prenait la corde de l'arc décrit par le chemin de fer. Mudge ne pouvait craindre d'être arrêté par la Platte-river, à ce petit coude qu'elle fait en avant de Fremont, puisque ses eaux étaient glacées. Le chemin était donc entièrement débarrassé d'obstacles, et Phileas Fogg n'avait donc que deux circonstances à redouter : une avarie à l'appareil, un changement ou une tombée du vent. Mais la brise ne mollissait pas. Au contraire. Elle soufflait à courber le mât, que les haubans de fer maintenaient solidement. Ces filins métalliques, semblables aux cordes d'un instrument, résonnaient comme si un archet eût provoqué leurs vibrations. Le traîneau s'enlevait au milieu d'une harmonie plaintive, d'une intensité toute particulière. «Ces cordes donnent la quinte et l'octave», dit Mr. Fogg. Et ce furent les seules paroles qu'il prononça pendant cette traversée. Mrs. Aouda, soigneusement empaquetée dans les fourrures et les couvertures de voyage, était, autant que possible, préservée des atteintes du froid. Quant à Passepartout, la face rouge comme le disque solaire quand il se couche dans les brumes, il humait cet air piquant. Avec le fond d'imperturbable confiance qu il possédait, il s était repris à espérer. Au lieu d arriver le matin à New York, on y arriverait le soir, mais il y avait encore quelques chances que ce fût avant le départ du paquebot de Liverpool.