Transfusion de sang. Le point de vue du patient* : Renseignements destinés aux patients et à leur famille

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Transcription:

Transfusion de sang Le point de vue du patient* : Renseignements destinés aux patients et à leur famille Une publication du Réseau régional ontarien de coordination du sang

Remerciements Centre des sciences de la santé Sunnybrook, Toronto, ON D re Jeannie Callum D r Peter Pinkerton M me Ana Lima Réseau régional ontarien de coordination du sang M me Stephanie Cope Nous voulons remercier le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de son soutien et de son appui financier. Le contenu de cette brochure est tiré de l outil d apprentissage en ligne déjà élaboré (en anglais seulement). Visitez notre site Web à www.transfusionontario.org pour visionner le programme en ligne. *Le masculin est utilisé pour désigner tant les femmes que les hommes afin de faciliter la lecture du document. Remarque Ces renseignements sont destinés à vous informer ainsi que votre famille en préparation à une transfusion éventuelle. Ils ne remplacent en rien toute discussion que vous pourriez avoir avec un professionnel de la santé qualifié, de préférence un médecin, au sujet de vos questions et préoccupations. À la fin de la brochure (pages 22-23), il y a un endroit pour noter les questions qui pourraient vous venir à l esprit pendant la lecture du document. 1 re version anglaise : Septembre 2008 Traduction : Juillet 2009 Dénégation de responsabilité : Le contenu de ce document reflète la pensée des auteurs du matériel, des articles, des publications et des délibérations dont il est tiré. Les rédacteurs et éditeurs refusent et déclinent toute responsabilité associée à une perte, à un préjudice ou à un dommage quelconque résultant de l utilisation faite de toute information, instruction, idée ou recommandation qui s y trouve.

Table des matières Chapitre 1 Données fondamentales sur le sang........4 Chapitre 2 Maladies du sang...............6 Chapitre 3 Emploi des composants sanguins.........7 Chapitre 4 Information sur les dons de sang.........8 Chapitre 5 Groupes sanguins et compatibilité........10 Chapitre 6 Risques associés à la transfusion.........12 Chapitre 7 Après la transfusion signes d alerte.......18 Chapitre 8 Solutions de rechange aux transfusions......19 Chapitre 9 Consentement éclairé.............20 Questions à poser au médecin..........22

C H A P I T R E 1 Données fondamentales sur le sang Ce chapitre aborde les sujets suivants : faits sur le sang les cellules sanguines et leur fonction Faits sur le sang Le sang joue un rôle important dans le maintien de la santé. Le sang transporte de l oxygène et des nutriments dans tout notre corps. Il transporte aussi le gaz carbonique et les autres déchets produits par le corps aux poumons, aux reins et au foie qui les éliminent. Le sang travaille à combattre les infections et à guérir les blessures. Le corps humain contient en moyenne entre 5 et 7 litres de sang. Ce sang représente environ 7 % de notre poids total (chez une personne de 200 livres par exemple, il y a 14 livres de sang). Les cellules du sang se forment dans la moelle épinière, surtout celle des vertèbres, des côtes, des hanches, du crâne et du sternum. Le sang est un mélange de cellules et d un liquide aqueux appelé plasma dans lequel flottent les cellules. Il contient aussi d autres choses, notamment des nutriments (comme le sucre), des hormones, des facteurs de coagulation et des déchets que l organisme veut éliminer. De quoi est composé le sang? Le sang renferme trois types de cellules : les globules rouges les globules blancs les plaquettes Chaque goutte de sang renferme 250 millions de globules rouges, 400 000 globules blancs et 15 millions de plaquettes en suspension dans un liquide appelé plasma. 4

Que sont les globules rouges? Les globules rouges (aussi appelés érythrocytes ou hématies) forment de 40 à 45 % du sang. Ils servent surtout à transporter l oxygène aux diverses parties du corps et à rapporter le gaz carbonique aux poumons pour qu il soit éliminé. Que sont les globules blancs? Les globules blancs (aussi appelés leucocytes) forment environ 1 % du sang. Ils servent surtout à combattre les infections. Quand ils détectent une substance étrangère comme une bactérie, un virus ou une protéine étrangère, ils réagissent pour détruire et éliminer «l envahisseur». Que sont les plaquettes? Les plaquettes (aussi appelées thrombocytes) forment une très petite partie du volume sanguin total. Les plaquettes aident à boucher les trous qui se forment dans les vaisseaux sanguins pour arrêter les saignements. Qu est-ce que le plasma? Le plasma est un liquide jaunâtre clair du système sanguin. Il forme à peu près 55 % du volume total de sang de l organisme et comprend de l eau (au moins 70 %), ainsi que des glucides, des gras, des hormones, des facteurs de coagulation et d autres éléments. Son rôle principal est de transporter l eau et les nutriments aux tissus de l organisme. Les protéines du plasma aident aussi à combattre les maladies. 5

C H A P I T R E 2 Maladies du sang Ce chapitre aborde les sujets suivants : les maladies du sang qui affectent les globules rouges les maladies du sang qui affectent les plaquettes Les maladies du sang qui affectent les globules rouges L anémie est une maladie courante qui affecte les globules rouges. Elle se manifeste lorsqu une personne a moins que le nombre normal de globules rouges ou hémoglobine dans son sang. L anémie peut être causée par divers facteurs : carence en fer (anémie ferriprive), acide folique ou B12 leucémie lymphome insuffisance de la moelle épinière, ou perte de sang Les maladies du sang qui affectent les plaquettes Ces maladies comprennent : Thrombocytopénie Causée par un nombre anormalement faible de plaquettes en raison de l incapacité de la moelle épinière d en produire assez ou d une destruction accrue des plaquettes. Purpura thrombopénique idiopathique (ou PTI) Il s agit d une maladie du système immunitaire dans laquelle l organisme produit des anticorps contre ses propres plaquettes et les détruit. 6

C H A P I T R E 3 Emploi des composants sanguins Les composants qui sont transfusés et les raisons de ces interventions Les globules rouges, les plaquettes et le plasma sont transfusés pour les raisons suivantes : Globules rouges On transfuse des globules rouges quand l anémie est assez grave pour compromettre la capacité de l organisme à acheminer l oxygène aux tissus et aux organes et que cela pourrait causer des dommages. Dans un globule rouge, l oxygène s attache à une protéine appelée hémoglobine. Si votre hémoglobine est basse, cela veut dire que les globules rouges transportent moins d oxygène à vos tissus. L anémie peut résulter d une perte de sang et d une incapacité à produire assez de globules rouges. On transfuse la plus petite quantité de sang qui permettra de régler le problème. Quand c est possible, on recourt à des approches non transfusionnelles (p. ex. traiter l anémie ferriprive par l administration de fer). Plaquettes On transfuse des plaquettes aux patients : incapables de produire assez de plaquettes par eux-mêmes à risque d hémorragie en cours de traitement, ou traités à l aide de médicaments qui affectent la fonction plaquettaire Plasma On s en sert pour remplacer les facteurs de coagulation, soit parce que le patient n en produit pas correctement, soit parce qu on ne peut pas le traiter à l aide de concentrés de ces facteurs. Raisons d utiliser du plasma : avant une chirurgie ou autre traitement effractif lorsque la coagulation ne se fait pas bien (p. ex. à cause d une maladie du foie) Ce chapitre aborde les sujets suivants : les raisons fréquentes justifiant une transfusion de sang les composants transfusés et les raisons de ces transfusions Raisons pour lesquelles vous pourriez avoir besoin d une transfusion de sang Presque toutes les minutes de toutes les journées, il y a au Canada quelqu un qui a besoin de sang. Voici certaines raisons pour lesquelles il faut parfois faire une transfusion de sang : perte de sang résultant d une procédure chirurgicale ou d un problème de santé maladie du sang à la naissance ou acquise par la suite soutien de l organisme pendant des traitements contre le cancer traitement d une blessure grave naissance prématurée 7

C H A P I T R E 4 Information sur les dons de sang Ce chapitre aborde les sujets suivants : les types de dons les 5 étapes du don de sang le dépistage sanguin Au Canada, tous les donneurs de sang réguliers sont des volontaires qui ne sont pas rémunérés. Trouver et garder ces donneurs est une des activités importantes de la Société canadienne de sang et, au Québec, d Héma-Québec. Les types de dons Il y a quatre principaux types de dons de sang : Don de sang total Le sang total peut être traité pour séparer les globules rouges, les plaquettes et les produits plasmatiques. Don par aphérèse C est le don d un élément précis du sang à la fois. Un appareil fait tourner le sang, ce qui le sépare en ses divers composants, puis récupère le composant à donner et retourne le reste du sang au donneur. C est une procédure qui dure environ deux heures en tout. Le plasma et les plaquettes peuvent être prélevés par aphérèse. Don autologue Le patient qui doit subir une chirurgie non urgente et qui répond à des critères précis peut donner son propre sang qui pourra servir pendant sa chirurgie. Don dirigé Ce type de don est fait pour un patient précis dans des circonstances particulières. Ce sont souvent les parents qui en font pour un jeune enfant ou pour un membre de la famille dont le groupe sanguin est rare. 8

étapes Les 5 étapes du don de sang La procédure du don de sang est très simple. On peut la diviser en cinq étapes fondamentales: 1. Avant le don, il est important pour le donneur de boire 3 ou 4 verres d eau et de manger quelque chose. 2. Au centre de collecte, on prend un peu de sang au bout du doigt du donneur pour mesurer l hémoglobine de son sang. Si elle est normale, le donneur peut faire un don de sang et on le dirige vers l aire de prélèvement. 3. On demande au donneur de remplir un questionnaire qui sera ensuite étudié par l infirmière. Les questions portent sur les antécédents médicaux, les destinations de voyage récentes et d autres renseignements importants pour déterminer si le donneur est vraiment en mesure de faire un don de sang. On note aussi sa température, son pouls et sa tension artérielle. 4. Au moment du prélèvement, un professionnel qualifié nettoie l intérieur du coude du donneur avec une solution antiseptique à l endroit où l aiguille sera placée. Il faut habituellement moins de 20 minutes pour collecter une unité de sang. 5. Le donneur est invité à se reposer pendant plusieurs minutes après le don. Des biscuits et des rafraîchissements sont servis dans un endroit réservé à cette fin. Avant le départ du donneur, on lui conseille de boire beaucoup de liquide au cours des 24 prochaines heures, d éviter de soulever des objets lourds et de ne pas faire d exercice physique. La procédure de dépistage sanguin Le dépistage vise à assurer que le sang peut être transfusé sans danger. Au centre de collecte : Avant le don, pendant la procédure de dépistage des donneurs, l état de santé et les antécédents médicaux du donneur sont étudiés pour déterminer qu il est en mesure de faire un don de sang. Si le donneur est jugé inapte, le don n a pas lieu. Après le don au centre de collecte, le sang est soumis à des analyses qui cherchent les infections qui pourraient être transmises par le sang (VIH, virus de l hépatite B ou de l hépatite C, etc.). À l hôpital : Avant chaque transfusion, le sang du donneur et celui du receveur sont testés pour s assurer que les groupes sanguins sont compatibles. 9

C H A P I T R E 5 Groupes sanguins et compatibilité Ce chapitre aborde les sujets suivants : principaux groupes sanguins compatibilité entre groupes sanguins Principaux groupes sanguins Il y a bien des façons de regrouper les types ou groupes de sang. Les plus importantes sont le système ABO et le système Rh (Rhésus). Groupes sanguins ABO Chaque personne hérite son groupe sanguin ABO de ses parents. Types Rhésus (Rh) Au Canada, les globules rouges de 85 % de la population sont Rh positif alors que le statut Rh est négatif chez 15 % de la population. 10

Comptabilité entre les groupes sanguins Groupes sanguins ABO Les personnes du Groupe A héritent de l antigène A et fabriquent des «anticorps» qui détruisent les cellules contenant des antigènes B. Les personnes du Groupe B héritent de l antigène B et fabriquent des «anticorps» qui détruisent les cellules contenant des antigènes A. Les personnes du Groupe AB héritent de l antigène A et de l antigène B et ne fabriquent aucun type de ces «anticorps». Les personnes du Groupe O héritent ni de l antigène A, ni de l antigène B et fabriquent des «anticorps» qui détruisent les cellules contenant des antigènes A ou B. Type Rhésus (Rh) Des anticorps aux antigènes Rh sont parfois produits après la transfusion de sang Rh positif ou pendant une grossesse si le bébé est Rh positif et la mère est Rh négatif. C est la raison pour laquelle, dans certaines situations urgentes, il ne faut pas donner de sang Rh positif à une femme qui pourrait par la suite avoir des enfants. Vous devez connaître votre groupe ABO et votre statut Rh (p. ex. O positif) et, si possible au moment où on vous fait une transfusion de sang, vérifier la présence de votre nom et de votre groupe sanguin sur l étiquette du sac avant le début de la transfusion. 11

C H A P I T R E 6 Risques associés à la transfusion Ce chapitre aborde les sujets suivants : les risques de complication associés à une transfusion et l importance de ces risques comparativement à d autres Comme bien d autres procédures médicales, les transfusions ne sont jamais dénuées de tout risque. À titre de patient, il en va de votre intérêt et de celui des autres de connaître les risques et les solutions qui s offrent à vous. Risque 1 sur 5 000 000 1 sur 1 000 000 1 sur 300 000 1 sur 200 000 1 sur 200 000 1 sur 60 000 1 sur 10 000 1 sur 100 1 sur 60 1 sur 10 Événement Risque annuel de décès associé à la foudre au Canada Risque annuel de décès associé à une électrocution accidentelle au Canada Décès associé à la prise de contraceptifs oraux avant l âge de 20 ans Risque de décès associé à la transfusion d une (1) unité de sang* Décès associé à l anesthésie chez des patients en forme Risque annuel de mourir assassiné au Canada Risque annuel de décès résultant d une collision automobile Décès associé à une chirurgie de remplacement de la hanche Risque d accident vasculaire cérébral au cours des 30 jours suivants une chirurgie cardiaque Dèces de cancer du poumon après avoir fumé 1 paquet par jour de cigarettes pendant 30 ans *Le risque associé à la transfusion sanguine doit être déterminé en multipliant le risque par le nombre d unités transfusées. Le risque de décès associé à la transfusion d une (1) unité de sang est d environ 1 sur 200 000. Comme vous pouvez le constater, le risque de décès associé à une transfusion sanguine est très faible. 12

Voici quels sont les risques de complication à la suite d une transfusion : Réactions hémolytiques «Hémolytique» signifie destruction des globules rouges. Ce problème peut survenir peu après le début de la transfusion («réaction aiguë») ou deux jours ou plus après la transfusion («réaction tardive»). Les deux types de réactions hémolytiques résultent habituellement d une incompatibilité entre le sang du donneur et celui du receveur. Les réactions hémolytiques aiguës peuvent souvent être prévenues par l identification juste du donneur et du receveur et la détermination de données précises sur leur groupe sanguin. Réactions hémolytiques aiguës En présence d une réaction hémolytique aiguë, les globules rouges sont immédiatement détruits. Le patient peut avoir des symptômes comme de la fièvre et des frissons, une douleur dans le dos et une coloration foncée de son urine. Ce genre de problème survient à peu près une fois par 40 000 unités de globules rouges transfusées. Réactions hémolytiques tardives En présence d une réaction hémolytique tardive, les globules rouges sont détruits de 2 à 10 jours après la transfusion. Le patient peut avoir des symptômes comme une jaunisse et une coloration foncée de son urine. Ce genre de problème survient à peu près une fois par 70 000 unités de globules rouges transfusées. La plupart de ces réactions n entraînent cependant pas d effets indésirables graves. Il n est pas toujours possible de les prévenir. 13

C H A P I T R E 6 Risques associés à la transfusion (suite) Contamination bactérienne Les bactéries dans le sang du donneur peuvent provenir de trois sources principales : bactéries sur la peau du donneur, ou bactéries dans la circulation sanguine du donneur, ou bactéries introduites par mégarde pendant le traitement Le risque d infection bactérienne résultant d une transfusion de globules rouges est de moins de 1 par 100 000 alors que le risque d infection bactérienne est de moins de 1 par 10 000. Cependant, des améliorations récentes aux méthodes de collecte du sang ont nettement réduit ces risques. Réactions fébriles non hémolytiques Ces réactions se manifestent habituellement par de la fièvre ou des frissons pendant la transfusion ou même les quelques heures qui suivent. Ce genre de réaction survient dans 1 par 300 unités de globules rouges transfusés et dans 1 cas sur 10 de plaquettes mélangées (comprenant 4 dons). Réactions allergiques Les réactions allergiques bénignes sont fréquentes (1 sur 100), habituellement à cause de la présence d allergènes dans le plasma du donneur ou, moins souvent, d anticorps provenant d un donneur allergique. Ces réactions peuvent provoquer de la diarrhée, des démangeaisons, des maux de tête et parfois des étourdissements. Moins souvent, elles provoqueront de l essoufflement, une respiration sifflante et de l incontinence. 14

Surcharge liquidienne Une surcharge liquidienne se produit quand la vitesse de la transfusion est supérieure à ce que le cœur peut gérer. Le liquide s accumule dans les poumons et provoque des difficultés respiratoires. Ce problème peut résulter : d une atteinte de la fonction cardiaque, ET/OU d une transfusion nettement trop rapide La fréquence de ces complications est estimée à une sur 700, et augmente à 1 sur 100 chez les patients âgés. Les épisodes de surcharge liquidienne peuvent habituellement être évités en ralentissant le taux de transfusion et en administrant au patient avant la transfusion des médicaments qui augmentent l élimination des liquides par le rein (diurétique). Syndrome respiratoire aigu posttransfusionnel (TRALI) La cause de ce syndrome n est pas encore bien comprise, mais elle est probablement liée à des anticorps dans le sang du donneur qui attaquent les globules blancs dans les poumons, provoquant une accumulation de liquide dans les poumons. Ce syndrome se manifeste dans à peu près 1 transfusion sur 5 000. 15

C H A P I T R E 6 Risques associés à la transfusion (suite) Maladie du greffon contre l hôte Dans le cadre d une transfusion sanguine, cette maladie se manifeste habituellement chez un patient dont le système immunitaire est affaibli par une maladie ou une chimiothérapie. Il s agit d une complication rare. On peut la prévenir en irradiant les produits sanguins destinés à de tels patients. La maladie du greffon contre l hôte peut survenir à l occasion chez un patient dont le système immunitaire est normal quand il reçoit du sang d un type semblable, mais légèrement différent, habituellement d un parent proche. Une irradiation préventive est donc nécessaire si c est un membre de la famille qui fait le don de sang. Transmission de maladies infectieuses Certaines maladies infectieuses peuvent être transmises par une transfusion de sang, dont les suivantes. Hépatite Au moins deux formes d hépatite peuvent être transmises par transfusion sanguine : l hépatite B l hépatite C La présence tant du virus de l hépatite B que de celui de l hépatite C est dépistée dans tout le sang et tous les composants sanguins pour s assurer que ces virus ne seront pas transmis. À l heure actuelle, le risque d exposition à l hépatite B après une transfusion est de 1 sur 153 000. Avec les méthodes courantes de dépistage du virus de l hépatite C, le risque d attraper l hépatite C d une transfusion de sang est à peu près de 1 sur 2 300 000 unités. 16

Virus de l immunodéficience humaine (VIH) Le risque de transmission du VIH par transfusion d une unité de sang est présentement estimé à 1 sur 7 800 000. Cytomégalovirus Le cytomégalovirus (CMV) peut se transmettre par transfusion de globules rouges, de plaquettes ou d autres composants comprenant des leucocytes. Les gens dont le système immunitaire est compétent n ont habituellement aucun problème lié au virus. Cependant, les patients dont le système immunitaire est faible risquent de graves complications associées à l infection primaire par CMV ou à sa réactivation. L infection à CMV peut provoquer une inflammation grave de multiples organes. Autres infections D autres agents infectieux sont dépistés de routine dans tous les dons, notamment, la syphilis, le virus du Nil occidental et le virus T-lymphotrope humain. 17

C H A P I T R E 7 Après la transfusion signes d alerte Ce chapitre aborde les sujets suivants : les signes et symptômes d une réaction transfusionnelle Après une transfusion de sang, un professionnel de la santé surveillera de près tout signe inattendu de réaction à la transfusion. Pour obtenir plus d information sur les réactions transfusionnelles, consulter le chapitre 6 de ce document. Si vous recevez une transfusion de sang en clinique externe et que vous retournez ensuite à la maison, vous devez bien comprendre les signes et symptômes qui doivent attirer votre attention et les mesures à prendre au besoin. Voici une liste des symptômes qui peuvent résulter d une réaction à la transfusion : fièvre (température supérieure à 38 C/101,5 F, ou changement de la température supérieur à 1 C ou 2 F) frissons (tremblement) mal de tête ou mal de dos éruption cutanée ou démangeaison nausées et vomissements difficulté à respirer ou essoufflement sang dans l urine ou urine foncée Vous devez avertir votre professionnel de la santé si vous ressentez un symptôme quelconque de la liste ci-dessus. 18

C H A P I T R E 8 Solutions de rechange aux transfusions Les patients qui doivent subir une chirurgie peuvent recourir à des moyens de prévenir les transfusions, notamment : Passer un examen médical approfondi (pour diagnostiquer tout état qui peut être traité et pour déterminer quelles mesures, s il y en a, pourraient convenir à chaque patient). En préparation pour la chirurgie, prendre assez de fer et de vitamines pour en maintenir des concentrations sanguines «santé». Faire une analyse de sang pour déterminer la capacité de l organisme à subir une perte de sang sans avoir besoin d une transfusion (taux d hémoglobine). Planifier si possible l arrêt des médicaments (p. ex. aspirine) qui ont tendance à augmenter les saignements pendant la chirurgie (si votre médecin est d accord). Prélever le sang du patient (don «autologue») avant la chirurgie. Dans le cadre d un don autologue, entre 1 et 3 unités de sang du patient sont prélevées et entreposées jusqu au moment de la chirurgie. Ce prélèvement doit être fait au moins 2 semaines avant la chirurgie pour permettre au patient de récupérer de cette perte de sang. L érythropoïétine (EPO) est une hormone produite par le rein. C est l hormone qui régit la production des globules rouges et on peut en administrer pour faire monter le taux d hémoglobine avant une chirurgie. Administrer d autres médicaments qui vont diminuer la perte de sang. Ce chapitre aborde les sujets suivants : les solutions de rechange aux transfusions Il y a diverses solutions de rechange qui permettent, seules ou en association, d éliminer ou de diminuer le besoin de transfusion sanguine. Comme l efficacité de certaines de ces mesures prend du temps à se manifester, il faut les planifier à l avance. Nous allons parler des méthodes appropriées aux patients qui vont subir une chirurgie et de celles qui conviennent à des patients dont la maladie n exige pas une intervention chirurgicale. Besoins transfusionnels indépendants d une chirurgie Certaines mesures peuvent aussi être prises pour réduire le besoin de transfusion chez les patients qui en ont besoin pour des raisons autres qu une chirurgie, par exemple en cas d insuffisance rénale ou de cancer. Voici certaines de ces mesures : Voir à traiter tout problème de santé qui peut se traiter autrement que par transfusion Revoir l emploi de médicaments antiplaquettaires (p. ex. aspirine) ou anticoagulants (éclaircissant le sang), qui peuvent causer une perte de sang ou l amplifier Administrer de l érythropoïétine (EPO) pour augmenter la production d hémoglobine Assurer un apport suffisant en fer et en vitamines 19

C H A P I T R E 9 Consentement éclairé Ce chapitre aborde les sujets suivants : le consentement éclairé Vous avez le droit de savoir En médecine transfusionnelle, la démarche de consentement intéresse : 1) le donneur éventuel qui choisit de faire un don de sang ou de ne pas en faire, ou 2) le receveur éventuel (patient) qui choisit de recevoir une transfusion de sang pour traiter un problème de santé précis ou d opter pour un autre choix de traitement, y compris de ne rien faire Les normes nationales exigent que les raisons justifiant la transfusion soient documentées. À titre de receveur éventuel, vous avez aussi l occasion de poser des questions et d exprimer toute préoccupation que vous pourriez avoir et vous pouvez vous attendre à recevoir des réponses satisfaisantes à ces questions ou préoccupations. Chaque hôpital doit avoir une politique établie visant à assurer que chaque patient soit informé de façon appropriée avant de recevoir du sang ou des produits sanguins. Cette information doit lui parvenir dans une langue que le receveur peut comprendre. Voici l information que l on devrait vous donner : des renseignements sur le produit sanguin, sur la façon d administrer le produit et le résultat attendu les raisons de la transfusion les risques associés à la transfusion, y compris les risques connexes d infection ou autres les solutions de rechange cliniquement valables à la transfusion, y compris les avantages et les risques, expliquées à temps pour les mettre en œuvre les chances de réussite de la transfusion les conséquences d un refus de la transfusion 20

Comment utiliser cette information pour participer à une décision relative aux transfusions? Il faut que le patient soit informé et qu il consente expressément à toute transfusion de sang (sauf dans les cas d urgence quand le patient est incapable d exprimer son consentement). En comprenant les transfusions sanguines et questions associées à ces procédures, vous serez en mesure de prendre une décision plus éclairée quant à votre consentement. Le consentement doit avoir plusieurs caractéristiques : être volontaire être fait par un patient capable de donner son consentement porter spécifiquement sur le traitement proposé être «éclairé» le patient doit comprendre les risques, les avantages et les autres solutions possibles Si vous comprenez le contenu de ce document, vous pourrez : décider à l avance des questions que vous voulez poser pour être «éclairé» (n hésitez pas à poser n importe quelle question!) déterminer des solutions de rechange à prendre en compte mieux comprendre pourquoi on vous recommande une transfusion vous intéresser aux décisions relatives à votre traitement 21

C H A P I T R E 9 Consentement éclairé (suite) Questions à poser au médecin Si vous devez subir une chirurgie non urgente, renseignez-vous auprès de votre médecin sur les programmes de conservation du sang en place dans votre région. Si vous voulez faire un don de sang autologue, parlez-en au médecin au moins 6 semaines avant votre chirurgie. Vous trouverez d autres ressources utiles sur notre site Web à www.transfusionontario.org Question 1 : Réponse : Question 2 : Réponse : 22

Question 3 : Réponse : Question 4 : Réponse : 23

Production : Hope Creative Inc. Publication : Réseau régional ontarien de coordination du sang Transfusion de sang : Le point de vue du patient est offert en ligne comme outil d apprentissage (en anglais). On peut le trouver à l adresse www.transfusionontario.org avec d autres ressources utiles pour les patients et leur famille. Commandes : Veuillez communiquer avec la coordonnatrice régionale du Réseau régional ontarien de coordination du sang de votre région. Sud-Ouest : Kate Gagliardi gaglikat@hhsc.ca Centre : Deborah Lauzon Deborah.lauzon@sunnybrook.ca Nord et Est : Wendy Owens wowens@ottawahospital.on.ca